Algeria



Clôture du Printemps académique de la musique andalouse

Une soirée de musique anda-louse a été animée, vendredi soir, à la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki, par l’association culturelle Ibn Badja, accompagnée par l’asso-ciation espagnole Colla el Fal-çô, invitée d’honneur à cette cérém
El Watan - Culture

Clôture du Printemps académique de la musique andalouse

Une soirée de musique anda-louse a été animée, vendredi soir, à la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki, par l’association culturelle Ibn Badja, accompagnée par l’asso-ciation espagnole Colla el Fal-çô, invitée d’honneur à cette cérémonie de clôture du PAMA (Printemps académique de la musique andalouse). Après trois semaines riches en ateliers de perfectionnement pour les jeunes musiciens, expositions photos retraçant l’histoire de la musique andalouse à Mostaganem, conférences ayant trait au registre andalou et soirées animées par des associations de musique anda-louse venues des quatre coins du pays, la première édition du PAMA, organisée du 6 au 27 avril, en hommage à Hadj Moulay Ben-krizi, fondateur de la musique andalouse à Mostaganem, qui nous a quitté en avril 2017, a pris fin. Et c’est l’association de musique traditionnelle, Colla el Falçô, de Teulada (Espagne) qui a ouvert le bal avec une prestation faite de flûte, tambour et castagnettes, dirigée par le maestro Rafa Soriano, une vraie invitation au voyage aux contrées les plus reculées de la ville ibérique. Cela est d’ailleurs le fruit de l’une des réalisations de l’ancien wali, dont l’ouverture de la ligne maritime Mosta-Valence permet aujourd’hui des échanges culturels, ô combien importants entre les deux rives. La soirée s’est prolongée avec une série d’hommages rendus aux acteurs de cette première édition du PAMA, conférenciers et profs d’ateliers. La poésie était aussi à l’honneur avec une jeune artiste, Benchem Manel Zahia, qui a déclamé d’une voix enchanteresse un poème élogieux à l’égard de feu Moulay Benkrizi: «Vous me demanderez où est-il ? Je vous répondrais que celui qui a su rendre au beau ses lettres de noblesse ne peut qu’être entre les mains du divin. Quel mérite doit-on alors attribuer à l’un des plus grands militants de la musique ? Quel nombre de vertus a-t-il su transmettre au cours de sa vie ? Quel nombre d’âmes vagabondes a-t-il su sauver en faisant couler dans leurs veines cette musique que l’on dit guérisseuse de tous les maux ? Je laisserais évidemment mes questions en suspens, car la réponse ne saurait être formulée devant une vie si glorieuse, seule la préservation du patrimoine qu’il nous a légué sera le symbole du mérite qui lui revient ô que de droit.» Des vidéos d’archives de Hadj Moulay Benkrizi ont été ensuite projetées, avant que la soirée n’atteigne son apothéose avec le grand orchestre andalou de Mostaganem, constitué des musiciens de diverses associations de musique andalouse de Mostaganem, dans une salle archicomble.    

Hacen Zitouni, l’itinéraire d’un reporter atypique

Avec une carrière journalistique aussi accomplie, notre confrère Hacen Zitouni, grand reporter, ayant fait ses premières classes à l’ENTV avant d’aller travailler à MBC, El Arabiya, puis RT (Russia Today), vient de publier un excellent ouvrage de 28
El Watan - Culture

Hacen Zitouni, l’itinéraire d’un reporter atypique

Avec une carrière journalistique aussi accomplie, notre confrère Hacen Zitouni, grand reporter, ayant fait ses premières classes à l’ENTV avant d’aller travailler à MBC, El Arabiya, puis RT (Russia Today), vient de publier un excellent ouvrage de 286 pages. Scindé en 18 chapitres, le livre met en évidence l’extraordinaire et dangereux travail réalisé dans des pays comme la Syrie, la Libye, le Liban et le Yémen, minés par des conflits ethniques et des guerres, par ce reporter. Dans l’exercice de son métier, l’enfant de Sétif a, à plusieurs reprises, frôlé la mort. Véritable outil de travail pour les jeunes journalistes, le livre n’est en rien une autobiographie, mais un important résumé d’une carrière riche et exaltante à la fois : «A travers un tel récit, j’ai voulu transmettre aux lecteurs, et plus particulièrement aux jeunes journalistes, ma modeste expérience. On ne peut condenser un parcours de plus de 25 ans dans un volume, j’ai tenu donc à faire part du quotidien, des risques et de la noblesse du métier de journaliste. Afin de répondre aux attentes d’un large lectorat, la version française de l’ouvrage sera prochainement publiée», dira, non sans émotion, Hacen Zitouni. Ecrit avec un style simple et accessible à tout le monde, le livre retrace la face cachée, les moments forts et de doute d’un journaliste (un homme ou une femme) risquant le plus souvent sa vie pour transmettre l’information. Comportant d’importantes et utiles informations, l’ouvrage, qu’on peut aborder sous n’importe quel angle, est absolument à lire…  

L’Iran décroche le Fifog d’or

La dixième édition du Festival international du film oriental de Genève s’est clôturée dans la soirée du samedi à la salle Michel Simo des cinémas Grutli de Genève, marquée par la consécration du long métrage N° 17 Souheila, du réalisateur ira
El Watan - Culture

L’Iran décroche le Fifog d’or

La dixième édition du Festival international du film oriental de Genève s’est clôturée dans la soirée du samedi à la salle Michel Simo des cinémas Grutli de Genève, marquée par la consécration du long métrage N° 17 Souheila, du réalisateur iranien Mahmoud Ghaffar, qui a décroché le Fifog d’or de la compétition officielle des longs métrages. Genève (Suisse) De notre envoyée spéciale Organisée du 21 au 29 avril, cette 13e édition du Fifog a été marquée par la projection de 102 films de 30 pays d’Orient et d’Occident. La thématique retenue cette année a mis en exergue la valeur des femmes et de la jeunesse. Cinquante-huit œuvres cinématographiques étaient en compétition dans trois catégories, à savoir, les longs métrages, les courts métrages et les documentaires. L’Algérie a participé avec trois longs métrages en compétition, dont un concrétisé dans le cadre de la coproduction avec la Tunisie, Augustinus, fils de ses pleurs, du réalisateur égyptien Samir Seif, ainsi que deux autres films, En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui, et Certifié hallal, de Mahmoud Zemmouri. Parmi les 18 documentaires en lice dans cette édition, figurent trois documentaires algériens : H’na Barra (Nous dehors), de Bahia Bencheikh-El-Fegoun et Meriem Achour Bouakkaz, Enquête au paradis, de Abderrazek Allouache, et Salah, un Kabyle de Palestine, de Tahar Houchi. Dans le cadre de la compétition internationale des courts métrages, l’Algérie était présente avec uniquement un titre, Je te promets, de Mohamed Yargui. Lors de l’inauguration de la cérémonie, le directeur général et artistique du Fifog,Tahar Houchi, s’est dit satisfait du déroulement de cette édition, malgré les nombreux problèmes rencontrés, qui «sont indépendants de sa volonté, mais le plus important, dit-il, c’est que le public soit venu en force découvrir la riche programmation proposée», précise-t-il. Le Fifog a rendu un hommage posthume au réalisateur algérien Mahmoud Zemmouri, décédé en novembre dernier en France. La réalisatrice et productrice, Attias Marie-Laurence, amie du défunt réalisateur, a prononcé un discours des plus poignants sur cette regrettée figure de proue du cinéma algérien. Ainsi, la cérémonie de clôture a permis de découvrir le palmarès de l’édition 2018 du Fifog. Le jury des compétitions longs métrages et courts métrages, documentaires et Prix de la critique, scolaires et pénitentiaires, ont rendu publics leurs palmarès respectifs. Si l’Iran a remporté la plus haute distinction, il n’en demeure pas moins que l’Algérie, le Liban et la Turquie ont été distingués. L’Iran a remporté haut la main le Fifog d’or de la compétition officielle à travers le film de fiction N° 17 Souheila, du réalisateur Mahmoud Ghaffari. Un film qui revient sur l’histoire d’une femme célibataire de 40 ans. Le désespoir la guette tellement qu’elle décide de trouver un mari au plus vite…, mais en Iran, où la religion est au centre de la vie, les choses demeurent assez compliquées. Absent lors de la cérémonie, le lauréat a tenu, par le biais de la distributrice iranienne, Elaheh Nobakht, à transmettre le message du réalisateur en cas de victoire. «Je suis content de recevoir ce prestigieux prix et je suis aussi très triste de ne pas être parmi vous ce soir. Je suis content que le festival fête la thématique féminine. J’offre le Fifog d’or aux femmes de mon pays qui luttent au quotidien pour leurs droits», témoigne-t-il. Le Fifog d’argent est revenu au film iranien Israfil, réalisé par Ida Panahendeh. Le Fifog du court métrage d’or a été a été remis à Onur Yagiz (Turquie), pour son film Toprak, et celui des documentaires est revenu à Mehrdad Oskouei (Iran), pour son film Des rêves sans étoiles. Quant au Prix de la critique, il a été décerné au jeune réalisateur algérien, Karim Moussaoui, pour son film En attendant les hirondelles. Dans le registre de la compétition scolaire, les réalisateurs Basma Farhat (Liban), Sadam Wahidi (Afghanistan) et Baqeral-Rubaie (Iraq) ont remporté des Fifogs d’or, respectivement, pour leurs films The Shield That I Carry, You Are Not American et The Violet. Dans cette même catégorie, les films Tata Milouda, de Nadja Harek (France), Le convive, de Hakim Mastour (Suisse, Tunisie), et Take My Hand, de Serge Majdalany (Liban), ont été gratifiés d’une mention spéciale. Le film Aya, de Moufida Fedhila, a décroché le prix du Fifog d’or de la compétition pénitentiaire des films de fiction, organisée dans les établissements de Champ-Dollon et La Brenaz. Dans le palmarès, des films documentaries, le Fifog d’argent a été décerné au film Y a Omri , réalisé par Hady Zaccak, du Liban. Dans cette même catégorie, la mention spéciale a été attribuée au film algérien H’na Barra (Nous dehors), réalisé par Bahia Bencheikh El Fergoun et Meriem Achour Bouakkaz. Il est à noter que les lampions de la 13e édition du Fifog se sont éteints, mais les organisateurs ont émis le vœu de consacrer, pour l’édition 2019, un focus spécial à l’Algérie.  

Une ode à la vie simple et belle !

Ce troisième roman, qui vient de paraître aux éditions ApIC, nous emmène au pays des rêves, théâtre d’un coup de foudre amoureux. Le récit dépeint, sur un ton humoristique et cru, le quotidien et la vie amoureuse d’un jeune complètement allum
El Watan - Culture

Une ode à la vie simple et belle !

Ce troisième roman, qui vient de paraître aux éditions ApIC, nous emmène au pays des rêves, théâtre d’un coup de foudre amoureux. Le récit dépeint, sur un ton humoristique et cru, le quotidien et la vie amoureuse d’un jeune complètement allumé, qui finit par rencontrer le grand amour, non pas dans la réalité mais dans ses rêves. «Ali, un libre penseur, tombe amoureux d’une femme qui n’existe pas. Ou si, mais dans ses rêves ! J’ai voulu écrire cette histoire sous forme d’une comédie», a précisé Akram El Kebir, journaliste à El Watan, lors d’une séance dédicace organisée jeudi dernier à la librairie Arts et culture d’Oran. Entre émotion, humour et aventure, ce roman offre un récit frais, servi par une écriture simple et délicate. L’écriture est fougueuse, sincère, drôle et à laquelle le lecteur adhère immédiatement. L’intrigue, qui se déroule en 2016 à Oran, dépeint le portrait d’un jeune bouquiniste, tourmenté de désirs inassouvis. Ali est un trentenaire timide et à la personnalité bien complexe. Il incarne un rapport souple avec le monde et le bonheur de vivre sans se prendre la tête. On le suit avec plaisir quand il plaque sa bouquinerie et son modeste studio à Saint-Eugène pour un boulot beaucoup mieux rémunéré et un confortable appartement à Akid Lotfi. Sa vie change radicalement, car il se marie avec Nadya, envers qui il a eu un premier coup de foudre. Ce dernier a alors tout pour réussir et croquer la vie à pleines dents : un boulot plutôt bien rémunéré, un confortable appartement et surtout une belle, intelligente et sympathique épouse. Quelle mouche le pique alors de s’isoler souvent, pour dormir, insensible aux interrogations et aux remarques de sa femme très attentionnée ? «C’est que sa femme est emplie d’un certain conservatisme, ce qui contraste avec son hédonisme, lui qui aime se retrouver avec ses potes au Grand bar de St-Eugène. Mais avec Nadya, ce genre de virées, il ne doit même pas en rêver !» Au détour d’une conversation, sa femme lui reproche de s’être, par exemple, moqué du côté religieux d’un invité de haut rang social en «blaguant sur la direction de La Mecque et d’avoir balayé d’un revers de la main les obligations religieuses, en disant qu’après tout, qu’il est prêt à faire la vaisselle dans l’Au-delà. Et le pire de tout, il n’a rien trouvé de mieux que de tenter de culpabiliser ceux qui vont mériter le paradis». Alors que le couple bat de l’aile et entre en brouille, Ali fait un rêve. En plein sommeil, il tombe, cette fois, amoureux d’une femme secrète et mystérieuse, fille de Morphée, ou plutôt Nejwa, la nymphette aux yeux verts qui envoûte ses nuits. Ce rêve s’impose alors comme un échappatoire à la vie trop rigoureuse que lui impose son épouse. Depuis, il passe ses jours à «attendre la nuit pour rejoindre cette créature du pays des rêves. Il se retrouve ainsi partagé entre le concret et l’abstrait, le matériel et l’immatériel, le conscient et le subconscient. Sa vie est partagée entre deux femmes : Nadya, son épouse légitime et son amante, fruit d’un rêve». Ali aime dormir pour être «au pays du paradis, au bord de l’eau dans une ambiance festive». Le lecteur ne s’ennuie jamais tant l’écriture est rythmée, fraîche et pleine d’humour. Le lecteur voyage, également au pays des rêves ou plutôt au paradis. Gêné d’être trop heureux en secret, il passe aux aveux devant sa femme. C’est alors la rupture ! Après un divorce douloureux, «Nadya s’émancipe, abandonne ses principes moralisants et son conservatisme rigoriste pour s’adonner à une vie joyeuse, où ni le remords ni la culpabilité n’ont droit de cité». Mais ce revirement est venu très tard. Une idée vient à l’esprit de Ali : «passer le restant de sa vie à dormir et plonger dans un coma profond, duquel il ne se réveillerait pas de longues années durant. Ainsi, il pourrait se prélasser, du matin au soir, dans mon rêve, sur la fameuse belle plage paradisiaque, aux bras de Najwa.» Il avale alors sans compter des somnifères. Il se retrouve à l’hôpital, plongé dans un coma profond. Dans ce roman anticonventionnel par excellence, le récit met en scène l’affrontement d’une femme conformiste (Nadya) et d’un homme qui est diamétralement à l’opposé. C’est une satire mordante sur les stéréotypes sociétaux. Voilà une comédie puissante, émouvante, parfois glaçante, toujours absolument fascinante. Grâce à un style sec de l’auteur, le lecteur est tout de suite saisi par la plénitude, la rondeur de cette prose, le talent de mener de front l’action romanesque, l’analyse psychologique, l’art d’inscrire les destins individuels dans un contexte sociétal bien complexe et la formidable vitalité de la phrase qui presse les multiples réalités qu’il décrit avec une gourmandise jubilatoire. Avec un mélange d’érudition et d’humour, l’auteur nous livre un livre intelligent et incisif, un brûlant plaidoyer pour abroger les interdits sociétaux les plus arbitraires. Tel un beau mirage, les ultimes rebondissements de ce roman rendent la chute encore plus saisissante. En tournant la dernière page, la chute est une belle ode à la vie.

Focus sur le cinéma iranien

Dans le cadre de la tenue de la 13e édition du Festival international du film oriental de Genève, du 21 au 29 avril 2018, un focus sur le cinéma iranien était à l’honneur dans les salles de cinéma du Grütli. De notre envoyée spéciale (Genève
El Watan - Culture

Focus sur le cinéma iranien

Dans le cadre de la tenue de la 13e édition du Festival international du film oriental de Genève, du 21 au 29 avril 2018, un focus sur le cinéma iranien était à l’honneur dans les salles de cinéma du Grütli. De notre envoyée spéciale (Genève, Suisse) Tout au long du festival, une pléiade de documentaires, de courts et de longs métrages ont été projetés au public  genevois. Les cinéphiles ont pu découvrir la riche cinématographique persane, qui, malgré  un puissant système de censure, est reconnue à l’international. Parmi la sélection, deux films ont été présentés en compétition, Hair et N°17 Soheila, signés par le réalisateur iranien Mahmoud Ghaffari. Ces deux imposantes fictions, à la narration bien ficelée, mettent en avant-plan le combat de la femme au quotidien. D’une durée de 1h18, le premier film, Hair, zoome sur l’histoire de trois femmes sourdes-muettes, lesquelles ont été sélectionnées pour le Championnat du monde de karaté en Allemagne. Les instances iraniennes valident leur départ, mais à la seule condition qu’elles portent des cagoules, couvrant leur cou et leurs cheveux. La Fédération internationale de karaté ne l’entend pas de cette oreille. Elle juge cette décision non conforme aux règlements intérieurs. Les athlètes sont tellement désespérées qu’elles se voient contraintes d’abandonner la compétition. Inspiré de faits réels, ce  film — réalisé en 2016 — est porté par  trois brillantes  femmes,  Shabanma Akhlaghi, Zahra Bakhtiari et  Shirin Akhlaghi. Il est à noter au passage que ces filles ne sont pas actrices par vocation. Le réalisateur, Mahmoud Ghaffari, a décidé de faire son long métrage avec de véritables sourdes-muettes, issues d’une école spécialisée. Elles se sont adaptées très facilement au jeu de scène. Le spectateur se laisse emporter par l’intrigue et est invité à comprendre les échanges en langage des signes, puisque le film n’est pas sous-titré. A travers un œil vif et alerte, le réalisateur s’attarde sur le parcours de ces athlètes combattantes à Téhéran. Elles essayent d’acquérir un mode de vie identique à celui des jeunes filles de leur âge. Elles vont chez une coiffeuse-esthéticienne, écoutent de la musique, les derniers tubes, prennent des cours d’anglais… et se préparent avec acharnement aux Jeux internationaux. Seulement, elles comprennent très vite que  le problème  ne vient pas de leur handicap de la parole, mais de la surdité de la Fédération sportive de leur pays. Cette dernière campe sur sa décision qui demeure irrévocable. Le deuxième long métrage, du réalisateur Mahmoud, N° 17 Soheila, réalisé en 2017, montre également le combat des femmes en Iran pour leurs droits. Le personnage principal de Soheila est une femme universitaire célibataire de 40 ans. Avançant dans l’âge, elle veut à tout prix trouver un mari et avoir une vie de famille rangée, à l’image des autres femmes de son pays. Elle décide de se chercher un époux par le biais d’une agence spécialisée dans les rencontres. Elle  est sûre de trouver l’homme de sa vie grâce à cette agence. Elle postule donc et se rend  très vite compte qu’elle n’est pas la seule à souffrir de ce problème. En effet, ils sont nombreux — femmes et hommes — à avoir recours à ce genre de prestation. Lasse d’attendre, Souheila ne croit plus trouver le prince charmant dans cette agence. Elle claque la porte et  s’en va. En sortant, elle ne retrouve plus sa voiture. Un trentenaire lui annonce que son véhicule a été emmené à la fourrière. Charmeur à l’extrême,  cet homme invite Souheila à prendre le métro pour regagner son lieu de destination. Si au départ Souheila est méfiante, elle finit par céder à la demande de son nouvel ami. Durant tout le trajet, le couple s’échangera des propos hilarants, mais lourds de sens. Une demande en mariage sera même lancée, mais cette célibataire endurcie sait pertinemment qu’en Iran, la religion ne permet pas certains débordements. En marge de ces deux projections, la distributrice iranienne des films N°17 Souheila, de Mahmoud Ghaffari, et Ferrari, d’Alireza Davoo Nejad, Elaheh Nobakht, a souligné que la situation du marché cinématographique en Iran dépend du genre de film à diffuser. «Pour les films commerciaux, révèle-t-elle, le marché du film à l’intérieur du pays se porte assez bien. Sauf que pour les films d’auteurs et autoproduits, la situation diffère et n’est pas totalement la même. Le marché demeure très moyen et restreint, à l’image d’autres  dans le monde.» Elle ajoute, également, que les producteurs et professionnels de films sont tenus d’obéir et de respecter les lois et conditions en vigueur, imposées par les pouvoirs publics. «Il s’agit bien d’actions de censure qui concernent l’industrie du film dans le pays, ce qui est d’ailleurs le cas de mon film Ferrari, interdit de diffusion en Iran. La censure toucherait surtout les films qui abordent les sujets sur la femme et la condition féminine. Ceci revient au fait que dans le pays, les femmes sont soumises et conditionnées, beaucoup plus que les hommes, par les lois religieuses. Des conditions et une situation qui ont été abordées par les deux films iraniens proposés par ma société de distribution», précise-t-elle.

Il était une fois la révolution

L’avant-première  algérienne  du  tant  attendu documentaire de Malek  Bensmaïl, La Bataille d’Alger, un film dans l’histoire, a été organisée, samedi soir, à la salle El Mougar, à Alger.   Malek Bensmaïl, le cinéaste  algérien
El Watan - Culture

Il était une fois la révolution

L’avant-première  algérienne  du  tant  attendu documentaire de Malek  Bensmaïl, La Bataille d’Alger, un film dans l’histoire, a été organisée, samedi soir, à la salle El Mougar, à Alger.   Malek Bensmaïl, le cinéaste  algérien  qui  n’est  plus à présenter, auteur de documentaires très remarqués  tels que  Contre-Pouvoirs, La Chine est encore loin,  Le Grand Jeu, Boudiaf, un espoir assassiné ou encore Décibled, à  présenté  avant-hier son  fraiche  et émoulue œuvre La Bataille d’Alger, un film dans l’histoire enfin, chez-lui à Alger. Une avant-première organisée  par Hikayet  Films avec le concours du ministère de la Culture  et  l’Office national de  la culture et de l’information (ONCI). En présence d’anciens techniciens de  Gillo Pentecorvo, de  réalisateurs, de  la Moudjahida  Djamila Boupacha… Huit mois après sa sortie mondiale. Et où il a été salué et encensé partout. Grand  Prix  Festival Cinéma et Histoire,  Taroudannt (Maroc) , première  mondiale  au  Festival International du film documentaire d’Amsterdam (Pays-Bas), première arabe aux   JCC de Carthage, Tunis (Tunisie), participation au  Göteborg International Film festival(Suède), Its  All True, Sao Paulo & Rio de Janeiro(Brésil), Addis  Abeba  Film festival( Ethiopie) ou encore au  Encounters  South African  Documentary  Film festival (Afrique du Sud).   Mais la projection  de La Bataille d’Alger, un film dans l’histoire  exhalait  un parfum nostalgique et une certaine fébrilité dans l’air. Car il portait, non pas sur le « making of »  mais sur  la genèse du film culte de Gillo Pentecorvo, La Bataille d’Alger(1965). «  Ce film est avant tout, plusieurs émotions. Celle de l’enfance. Celle du cinéma. C’est un film qui m’a donné envie à faire du cinéma. Et celle de l’histoire. Le film raconte une histoire réaliste. Et comment il a nourri l’histoire. Un film qu ia  influencé des forces fascistes et indépendantistes. Il s’agit de rendre hommage à  ce grand film et  aux acteurs  et  figurants qui eux-mêmes ont été liés à l’histoire. Puisqu’ils ont été torturés et incarcérés par l’armée coloniale française… ». présentera Malek Bensmaïl.    Cinquante-trois ans après son tournage,  Malek  Bensmail, caméra au  poing  et   à  hauteur d’homme, est reparti sur les traces  de  ce  grand  film, un incontournable pour les cinéphiles  du  monde entier. Et  presque sacré pour le peuple algérien. Il parle de sa cause, sa révolution, son histoire, son  combat  contre l’armée  coloniale française. Et plus précisément, la fameuse  et  historique « Bataille d’Alger » en 1957 où  l’armée  française  d’alors jouera son va-tout …en guerre. Une sorte de « solution finale », un  casus belli  déclaré  contre  une  Casbah, résistante, résolue  à se sacrifier.  Pour démanteler la Zone autonome d’Alger échappant à son contrôle-structure de l'ALN-FLN  durant  la Révolution  algérienne (1954-1962) créée à  l'issue  du congrès de la Soummamtenu le 20  août 1956 et  concernant uniquement la capitale-.  Alors, le Général Massu et ses troupes, les belliqueux et  impressionnants  « paras » (parachutistes), marcheront sur Alger, sur la Casbah. Et puis ces héros, Ali Lapointe magistralement  campé  par le regretté  Brahim Hadjadj, le petit Omar, Hassiba  Benouali… La Bataille d’Alger, un film dans l’histoirede  Malek  Bensmaïl,  une co-production  entre  Hikayet Films (Algérie), Ciné+, Histoire, Imago Films et Radio  televione  Svizera (Suisse), Al Jazeera(Qatar), Radio-Canada et  le Ministère de la Culture algérien, retrace l’épopée de  « La Bataille d’Alger » fait  d’armes historique  et  film culte  de Gillo  Pentecorvo. Et ce, à  travers  une  débauche d’archives inédites, témoignages-clés  de Gillo Pentecorvo,  sa  femme  Picci  Pentecorvo, Yacef  Saâdi  ayant incarné son propre rôle-chef de la Zone autonome d’Alger- dans  le film  La Bataille d’Alger, les  historiens  Mohamed Harbi  et  Daho Djerbal,  Boudjemaâ  Karèche, ancien directeur de la Cinémathèque algérienne, Franco  Solinas, le scénariste  du  film original La Bataille d’Alger…Des  éclairages,  une narration  entre Alger, Rome(Italie), Paris(France), New York  et  Philadelphie  ( Etats-Unis). Et où la fiction basée sur des faits réels  et  l’histoire se confondent. La magie de Malek  Bensmail  opère. Un documentaire  très  brillant pour ne pas dire étincelant de par la qualité de l’image et  de la photographie  et  surtout  de la fluidité dans la chronologie. Et puis, l’acteur  principal n’est autre que la Casbah  filmée  sous  toutes  les  coutures  et  vue de haut. De superbes images aériennes.   Ce flash-back  de  Malek  Bensmaïl  est  émaillé d’une foultitude  d’anecdotes  emplies d’émotion. Comme le tournage de la scène de la guillotine. La traversée du couloir de la mort  et  l’exécution  du  révolutionnaire était difficile et  terrible. Tous les techniciens de l’équipe de tournage  pleuraient.  Ou encore la confusion entre  le tournage de La Bataille d’Alger  et  le coup  d’Etat  du Colonel  Houari  Boumédiène.  Certains  riverains ,  découvrant  des  chars  se  positionner  sur  les points  névralgiques de la capitale, croyaient  toujours  au tournage  de  Gillo  Pentecorvo.  Le film  a nécessité  huit  de  repérages et  110 000 m de pellicule. Le film La Bataille d’Alger, récipiendaire du  Lion d'orà Venise  en  1966, a été censuré en France,  a été un modèle anticolonial pour les pays africains et  surtout pour  les  Black  Panthers- mouvement révolutionnaire de libération afro-américaine- , montré  au  Pentagone, recommandé  comme manuel  sur la guérilla urbaine notamment  au  Irak contre  les  insurgés…Il a même inspiré une…mode. Celle de la l’uniforme « para » serré, près de la peau. Pour la petite histoire, lors de la promotion Battle of Algiers  dans le métro new yorkais, le slogan disait : «  The Black Panthers  seen it. Have  you ?(Les Black Panthers  l’ont  vu. Et vous ?). Une référence  au  béret   et  aux  lunettes fumées  de  l’acteur  Jean  Martin( Général Massu). Le  total  look des Black Panthers. Un documentaire d’excellente facture à voir. Il est programmé à partir du 3 mai à travers les salles de l’ONCI,  Alger, Oran, Constantine, Les Issers…

L’artiste andalou au look rock-pop !

L’Orchestre régional musical de Blida est né. Il rassemble les meilleurs chanteurs et instrumentistes des différentes associations de chants andalous de la wilaya de Blida, et ce, sous la houlette du maître Sameti. Parmi ses membres, figure Yacine Azrin
El Watan - Culture

L’artiste andalou au look rock-pop !

L’Orchestre régional musical de Blida est né. Il rassemble les meilleurs chanteurs et instrumentistes des différentes associations de chants andalous de la wilaya de Blida, et ce, sous la houlette du maître Sameti. Parmi ses membres, figure Yacine Azrini, 23 ans, l’un des plus jeunes du groupe. Il a commencé sa carrière à l’association El Fen Ouel Adeb, en 2010, et ce, avant d’intégrer l’association Diar El Andalous deux ans après. Ayant plusieurs cordes à son arc, Yacine est de base luthiste, mais il préfère toucher à d’autres instruments. Il est dans l’andalou, mais écoute toutes sortes de musiques. Il passe de Farid Khodja à David Halliday, de Kamel Messaoudi à Jean-Jacques Goldman, de Laura Pausilini à Khaled… A travers la musique, il trouve du plaisir à voyager à travers le temps et les civilisations…«J’aime l’andalou, je tiens cette passion de mon grand-père, mais cela ne m’empêche pas d’écouter de la variété algérienne, française, anglo-saxonne ou italienne, qu’elle soit ancienne ou nouvelle», insiste-t-il. Une fois le bac en main, il opte ipso facto pour une licence d’italien. Pourquoi ce choix? «J’aime la musique et les belles sonorités, l’italien est une langue musicale et chantante, elle convient parfaitement à mes penchants artistiques», répond-il. Actuellement, il est encore étudiant au département d’italien de l’université Blida 2. Et il vit sa vie d’artiste même au sein du campus ! Comment ? Il est président du club culturel et scientifique au département en question, où il anime des activités culturelles, comme le théâtre, la musique, le court métrage amateur. «Je chante, je joue aux instruments musicaux, j’étudie l’italien, une langue qui me pousse à chanter quand je la parle, bref, je suis tout le temps artiste, dans mon état d’âme et mon état d’esprit. Ma seule devise : rester ouvert à toutes les tendances musicales et artistiques et je n’aime surtout pas me cloîtrer dans un style bien précis», se qualifie-t-il. Il profite des réseaux sociaux pour enregistrer ses propres clips, premier essai : une chanson de style pop-rock intitulée Ma derti fina. Son rêve : devenir journaliste spécialisé dans la culture pour «écrire et décrire l’art et la culture dans tous leurs états !». «Je reconnais qu’il y a un conflit de générations concernant l’ancienne école de l’andalou défendue par les puritains et les jeunes qui demandent plus de créativité et une touche moderniste à ce style. Moi je fais partie de ceux qui veulent ouvrir l’andalou à l’universalité», conclut-il.  

«Je traite de l’immigration sous un autre angle»

Le premier long métrage, Paris la Blanche, de la réalisatrice Lidia Terki, en lice pour la compétition du 13e Festival international du film oriental de Genève, a été projeté, mardi soir, à la maison des Arts du Grütli l Peu connue du public algérie
El Watan - Culture

«Je traite de l’immigration sous un autre angle»

Le premier long métrage, Paris la Blanche, de la réalisatrice Lidia Terki, en lice pour la compétition du 13e Festival international du film oriental de Genève, a été projeté, mardi soir, à la maison des Arts du Grütli l Peu connue du public algérien, la réalisatrice revient dans cet entretien exclusif avec beaucoup d’émotion sur le scénario de cette fiction et sur certains  points qui lui tiennent à cœur.  Entretien réalisé par Nacima Chabani   Comment êtes-vous venue dans l’univers du cinéma ? J’avais envie de faire du cinéma à l’âge de douze ans. Mais à mon époque, on me disait plutôt que ce n’était pas un métier de femmes.  En fait, j’ai fait un petit peu de droit, mais franchement cela ne m’intéressait pas. Je suis revenue au cinéma assez vite en entrant par la petite porte. J’étais stagiaire sur un film où je faisais les décors. Petit à petit, j’ai continué dans le décor, mais, par la suite, je voulais me rapprocher de la caméra. C’était la caméra qui m’intéressait depuis l’âge de douze ans. Chemin faisant, des gens que j’ai rencontrés ont compris cela chez moi. Ils m’ont laissée arriver près de la caméra. Je suis devenue assistante. Après, je me suis lancée en faisant plusieurs  courts métrages, documentaires et un premier long métrage, Paris la blanche, en 2016. Pourquoi avoir choisi l’intitulé de votre film Paris la blanche, alors que ‘‘la blanche’’ est une expression propre à Alger ? C’est en référence directe avec cela. Je voulais absolument tourner en Algérie. C’était quelque chose que je ne voulais pas faire ailleurs. Souvent, pour les films qui sont tournés en Algérie, la production dit de tourner au Maroc.  Moi je dis non. C’est une célèbre baie à plein de niveaux. C’est quand même beaucoup de gens qui se sont éloignés de cette baie, à plusieurs époques de l’histoire. C’est un trajet qui est particulier que de s’éloigner de la baie d’Alger par bateau. Le personnage principal de mon film, Rekia, aurait pu prendre l’avion, mais pour moi, c’est aussi le moyen de raconter aussi par rapport au trajet de cette femme de soixante-dix ans toute l’histoire de l’Algérie et des rapports entre la France et l’Algérie. Il fallait absolument que je tourne mon film à Alger. Il se trouve que pour la petite histoire, la baie d’Alger est une baie qu’on ne peut pas filmer. Pourquoi ? Parce que tous les immeubles qui sont en face sont des  immeubles administratifs. Je voulais montrer le bateau qui s’éloigne du quai mais on m’a dit que je ne pouvais pas le faire. Je me suis dit que je ne pouvais filmer nulle part sur ce quai. Une fois que nous avons été sur le bateau, j’ai dit on le fait car je ne peux pas avoir cela dans mon film. On a donc utilisé le travelling, le mouvement du bateau. La caméra est fixe et c’est elle qui traverse le plan avec la ville qui s’éloigne. C’était important pour moi que cela soit imprimé, aussi bien pour les pieds-noirs qui ont quitté l’Algérie, que pour tous les immigrés qui sont partis après l’indépendance pour travailler en France. Pour moi, c’est une image qui rejoint beaucoup d’émotion chez les gens. La traversée de la Méditerranée par bateau, c’est quelque chose qui est imprimée chez tous et même ceux qui partent aujourd’hui de Syrie et d’Afrique vers l’Europe. C’était important d’imprimer dans ce début de film muet toutes ces images-là, qui sont plus ou moins des images historiques et qui participent à l’histoire d’aujourd’hui. Quand je prends ce bateau vide, il n’y a que quelques hommes, alors que c’est un bateau qui pourrait prendre plus de 700 personnes. Je voulais mettre aussi des plans de nuit avec  la mer de nuit. C’est assez angoissant. J’ai mélangé au son de la mer et du vent des cris humains. Cette image-là, c’est quelque chose qui m’effraie énormément.   A quel point cette histoire est personnelle pour vous ? Pas vraiment, car ce n’est pas du tout mon histoire personnelle. C’est Colo Tavernier,  une scénariste, qui m’avait présenté quelques pages d’un scénario d’une femme qui cherchait son mari dans Paris. Elle m’a donc confié ces quelques pages qu’elle avait. Elle avait dû écrire ces pages vers la fin des années 80. Cette amie scénariste m’a dit que cela pouvait m’intéresser. Les pages étaient tapées à la machine. Deux mois avant, j’avais perdu mon regretté père. J’étais en période de deuil. Mon père était algérien. Je suis née en Algérie et ma mère est française. Je me suis dit que je ne connaissais pas vraiment l’histoire de mon pays et de mes origines. Je n’ai jamais pu aller en Algérie à cause de la décennie noire.  Mon père avait trop peur pour nous. Je trouvais cette histoire très  belle et émouvante à la fois. Je voulais traiter le thème de l’immigration d’une autre façon. Je me suis renseignée sur les «Chibanis». Je suis allée les voir dans des foyers et discuter avec eux. J’ai même rencontré quelqu’un qui faisait un documentaire sur les «Chibanis». Mon but en tant que cinéaste n’est pas de donner des directives. Moi je veux juste que les gens voient le film. J’ai une vision du cinéma qui est la mienne. Je n’aime pas qu’on me dirige quand je suis spectatrice. Je fais un cinéma qui suscite des questions. Les réponses, quelque part, sont dans l’histoire, dans l’historique et dans l’humain. Je pense qu’on peut comprendre l’état d’esprit de cet homme qui ne veut pas rentrer définitivement dans son pays car quelque part  c’était un sacrifice de vie et qu’il ne connaît pas ses enfants. Est-ce de l’abandon ? De la fierté ? De l’honneur ?  Un manque de savoir ? Où est sa place ? Quelle est sa place  désormais ? Est-ce de la dépression ?  C’est un film également axé sur la profondeur de l’amour... Exactement. Ce film est également une histoire d’amour à beaucoup de points de vue. Est-ce que l’humanisme est une sorte d’amour? Oui, je le crois. J’ai été touchée par ce sujet-là, car je suis une personne qui aide dans la rue. J’ai déjà eu chez moi des gens que j’ai ramassés, alors qu’il faisait moins dix dehors. Ce qui m’a amenée, parfois, à des situations particulières, mais en même temps,  je trouve que nous avons chacun cela en nous. Il y a cette peur qu’on  nous inflige dans les médias. La peur de l’autre et la peur d’aider. Et maintenant l’interdiction. Il faut bien le dire. On est pénalisés si on a quelqu’un chez nous. Est-ce que cela va arrêter pour autant notre humanité intérieure? Eh bien non. Je voulais faire un scénario là-dessus, mais au scénario, on m’avait dit c’est un peu de bons sentiments. C’est une fiction. Il y a quelque chose d’autre qui transparaît dans ce film, c’est l’humanité. Je suis très fière de ce film, parce que je pense, car à chaque fois que je vois ce passage entre tous ces gens qui font comme une petite famille, je me dis que c’est  vers cela que j’ai envie d’aller. Ce sont des  histoires comme cela que j’ai envie de raconter. Et tant pis s’il y a des gens qui pensent que ce sont de bons sentiments. Le discours dans votre film oscille entre trois langues distinctes : l’arabe, le français et le kabyle ? Je ne parle pas du tout kabyle. C’était dans une note d’intention de faire participer toutes les langues qui découlent de la décolonisation, de la pré-colonisation et de l’arabisation.  Effectivement,Rekia parle parfaitement le français, parce qu’elle travaillait chez les Sœurs. Elle était destinée à parler le français. Pour moi, cette femme raconte aussi l’histoire de l’Algérie, de la colonisation, de la décolonisation. Votre premier long métrage n’a bénéficié d’aucune aide de l’Etat algérien ? Je n’ai eu aucune aide du gouvernement algérien, mis à part les autorisations pour le tournage. Je ne sais pas pourquoi. On avait une coproduction algérienne qui s’appelle Allégoria, laquelle s’est occupée des autorisations pour le tournage du film. Mais sinon, de la part de l’Etat algérien pour nous aider à faire le film, comme l’a fait l’Etat français, nous n’avons eu aucune aide. Je suis franco-algérienne. Je ne vous cacherai pas que j’ai été un peu déçue pour mon regretté papa qui était algérien. Ceci étant, j’aimerais faire un autre film algérien. Justement, quels sont vos projets ?  Là j’ai un projet d’anticipation et un autre d’un film fantastique. J’ai aussi plusieurs  autres projets. J’ai aussi un projet de famille, mais c’est assez particulier, mais après j’ai un film qui devrait se passer en Afrique du Nord. J’espére  dans le désert algérien .

L’après-révolution tunisienne

Genève (Suisse)    De notre envoyée spéciale   La salle  de cinéma Gruttli de Genève a vu un monde impressionnant venir découvrir, mercredi soir, cette fiction tunisienne de 91 minutes, au préalable bien construite, aussi bien sur les pla
El Watan - Culture

L’après-révolution tunisienne

Genève (Suisse)    De notre envoyée spéciale   La salle  de cinéma Gruttli de Genève a vu un monde impressionnant venir découvrir, mercredi soir, cette fiction tunisienne de 91 minutes, au préalable bien construite, aussi bien sur les plans scénographique que technique. En lice pour la compétition pour le Prix de la critique, au Fifog, le deuxième long métrage d’Elyes Baccar, Tunis by night, est une œuvre cinématographique pleine d’audace qui revient sur l’après-révolution de la Tunisie. Au fil d’une narration aérée, le cinéphile découvre l’histoire d’un journaliste de la Radio nationale tunisienne, Youssef (Raouf Ben Amor). Ce dernier,  qui animait une célèbre émission nocturne intitulée «Tunis by night», durant une trentaine d’années, se voit interdit d’antenne à la veille de sa retraite. Le motif : il  refuse de passer les chansons nationales, préferant faire un discours en filigrane sur l’incident qui a eu lieu le 17 décembre à Sidi Bouzid. Cet élégant sexagénaire, à l’allure altière, s’est toujours détaché de sa famille en se refugiant dans son travail et dans un bar donné. Il ignore ses  devoirs conjugaux et parentaux. Si sa femme, Amel (Amel Hedhili), se refugie dans la prière, son fils aîné, Amin (Helmi Dridi), un artisan introverti, tente de redessiner le squelette familial. Quant à sa fille cadette, Aziza, musicienne à ses temps perdus, elle sombre, pour sa part, dans la délinquance. Cette rebelle au caractère bien trempé, fréquente  les milieux hardo/punk. Elle se coupe les cheveux à la garçon, avec des percings de partout. Elle se permet des excès en boissons et en drogue. Le soir même de la retraite de son père Youssef, elle se taille les veines et  crache toute la vérité à ce père étranger. Grâce à des plans cinématographiques parlants, le réalisateur, Elyes Baccar, a réussi avec brio à immortaliser ce mouvement social tunisien contemporain. En effet, le réalisateur a pointé du doigt plusieurs thèmes assez complexes et délicats à la fois de la société tunisienne, à l’image,  entre autres, de la place de l’intellectuel dans la société, la pression sociale, la répression intellectuelle, la censure, la jeunesse, le mal-vivre et la marginalisation. Le réalisateur, Elyes Baccar, a toujours  défendu son film en affirmant mettre l’accent sur le noyau familial et soulever le conflit au sein de cette même famille. A la suite de la projection de ce film, le producteur tunisien, Mohamed Ali Ben Hamra, a  rappelé que le tournage de Tunis by night s’est déroulé dans des circonstances exceptionnelles. Preuve en est, en 2015, durant la période qu’a connue l’attentat contre le bus de la sécurité présidentielle et face aux difficultés d’accéder le soir à des endroits en plein centre de Tunis, il y a eu le recours à la technique de la nuit américaine pour contourner le couvre-feu. «Sur les quatre semaines du tournage, dit-il, ce n’est qu’à la dernière, avec la levée du couvre- feu, que l’équipe a pu filmer la moitié du film  la nuit, comme les scènes de la cathédrale sur l’avenue Habib Bourguiba». L’orateur ajoute  que le film Tunis by night a capitalisé 38 000 entrées en six semaines pour la saison 2017. De même que le film verra une sortie en Egypte et au Liban. Tunis by night, deuxième long métrage du réalisateur Elyes Baccar, a remporté plusieurs prix. Le comédien Raouf Ben Amor a remporté, l’année dernière, le Prix du meilleur interprète masculin au Festival du Caire.

Messaoud Djessas : La calligraphie, un choix philosophique

Regards Diurnes, c’est le titre de l’exposition de l’artiste Messaoud Djessass qui expose à partir d’aujourd’hui jusqu’au 8 mai prochain. On se baladera dans les rues de la ville où Djessass, avec une curiosité élargie, décortiquera et analys
El Watan - Culture

Messaoud Djessas : La calligraphie, un choix philosophique

Regards Diurnes, c’est le titre de l’exposition de l’artiste Messaoud Djessass qui expose à partir d’aujourd’hui jusqu’au 8 mai prochain. On se baladera dans les rues de la ville où Djessass, avec une curiosité élargie, décortiquera et analysera les détails d’un œil artistique. Rendez-vous à partir de 16h aux Ateliers Art Galerie. Diplômé en design graphique à l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger en 2007, l’artiste s’est investi en enchaînant ses recherches au quotidien pour accéder aux meilleurs résultats. Avant de se consacrer à la peinture à plein temps, il a pratiquement approché toutes les expressions avec diverses perceptions tout en donnant la priorité à la calligraphie qu’il pratiqua avec patience et finesse avec de grandes capacités techniques et plastiques. Pour exprimer son talent à travers la lettre arabe, il a montré qu’il pouvait s’appuyer sur la flexibilité et la rigueur pour psalmodier en transcendant pour se fondre dans une grande spiritualité ; ses prouesses et fantaisies lui offraient des possibilités immenses dans le développement de son imaginaire. Parallèlement à cette passion pour la calligraphie, il n’a pas pour autant négligé la peinture qu’il pratiqua pour en faire son choix philosophique. Dans cette voie privilégiée, il s’est investi avec toute sa foi et toute son énergie pour exprimer ses préoccupations et soucis plastiques et culturels. Sa démarche plastique offre un métissage à travers les formes et les techniques afin d’arriver à exorciser des sensibilités et des émotions qui lui ont permis d’exhiber un style figuratif, habile et créatif. Il fait partie de la nouvelle et jeune génération de peintres qui sont attachés à la culture et pratique picturales en général et à son acte responsable de peindre. Il manifeste une sensibilité débordante. C’est à travers les empreintes, les lignes, les couleurs et les tons qu’il construit et développe les harmonies ; il va dans tous les sens pour répondre à son intériorité pleine de questionnements sur les paysages urbains. Moderne, il évolue poétiquement à travers les rues et leur environnement en s’identifiant à leurs expressions multiples. L’artiste articule, conjugue le pinceau et le couteau avec une maîtrise et dextérité totales qui diffusent un esprit vif et une personnalité féconde, son esprit stimulant et catalyseur structure et déstructure l’espace et les surfaces. Cette manière et mode de traiter techniquement le paysage urbain nous saisissent et nous plongent dans la beauté et l’esthétique du bâti ; son envergure de colorer harmonieusement met en valeur les vides et les pleins dans leurs splendeurs. A travers ses œuvres vit une activité créatrice, et ce, à travers les valeurs fondamentales de l’art, espaces, volumes et lumières ; joyeusement, les ombres et lumières sont traitées dans la cohérence esthétiques pour exprimer la ville dans sa dynamique qui reflète les atmosphères et ambiances, ô combien importantes pour lui. A travers cette exposition, l’artiste se balade et vagabonde dans la ville avec une curiosité élargie qui saisit, décortique, analyse et étudie ; son regard pénètre sensiblement pour diagnostiquer les diverses empreintes graphiques pour capter leurs effets fascinants, comme l’avaient fait les avant-gardistes historiques qui tout le long de leur évolution ont subi les effets physiques de la lumière et ses répercussions sur les volumes. L’artiste est l’un de ceux qui adoptent les mêmes réflexes, attitudes et comportements pour exprimer ce qu’ils ressentent comme émotion afin que leur œuvre soit féconde et nourricière. Son œuvre à lui est souvent redimensionnée dans le temps et l’espace par des effets culturels majeurs qui dégagent une magie, elle est un médium dont la lecture nous met en situation d’absorption pour sentir, réfléchir et apprécier.                

Beaucoup de chroniques sont écrites à travers le prisme sociologique ou anthropologique

Le sociologue et essayiste Rabah Sebaa vient de publier un recueil de chroniques aux éditions Frantz Fanon au titre éloquent : Algérécides, chroniques d’un pays inquiet. A travers ces 155 chroniques, il dépeint l’actualité du pays, bouffée par la s
El Watan - Culture

Beaucoup de chroniques sont écrites à travers le prisme sociologique ou anthropologique

Le sociologue et essayiste Rabah Sebaa vient de publier un recueil de chroniques aux éditions Frantz Fanon au titre éloquent : Algérécides, chroniques d’un pays inquiet. A travers ces 155 chroniques, il dépeint l’actualité du pays, bouffée par la sinistrose, mais où germent en même temps, de façon subsidiaire, quelques lueurs d’espoir - Algéricides, chroniques d’un pays inquiet est un recueil contenant 155 chroniques inspirées de l’actualité du pays. Dans quelle ambiance les avez-vous écrites, et à quelle période de l’année ? Nombre de ces chroniques sont reprises d’un recueil paru il y a près d’une vingtaine d’années et intitulé Fragments d’Algérie. On peut constater qu’elles n’ont rien perdu de leur actualité. D’autres ont été écrites au gré des humeurs durant ces dernières années. Certaines, seulement quelques semaines avant la publication de l’ouvrage. - Ces chroniques s’inspirent de l’actualité du pays, mais à les lire, on se rend compte qu’il y a une volonté de dire les choses par messages subliminaux, sans désigner les individus nommément, sans dire les choses crûment. Pourquoi ce choix ? Il s’agit d’une expression que d’aucuns peuvent considérer comme forte voire excessive. Sachant que le suffixe «cide» signifie le meurtre du radical qui le précède. Mais l’Algérie étant une entité géographique, il s’agit de mort métaphorique et non pas physique comme dans le cas d’un homicide, d’un parricide ou d’un infanticide… Il existe plusieurs manières de tuer l’Algérie. Cette mort métaphorique de l’Algérie et qui est répétitive se situe au moins à un triple niveau : d’abord sur le plan politique, par l’inconséquence intrinsèque et l’inanité structurelle qui habitent la gouvernance de ses dirigeants successifs. Ces dirigeants qui la traînent dans la boue depuis des lustres. La pillant continûment, la saccageant, la dévalisant et l’avilissant aux yeux du monde. Afin de préserver leurs privilèges au détriment d’un quelconque intérêt collectif. Au détriment de l’Algérie entière. Sur le plan institutionnel ensuite, par des dysfonctionnements constitutionnels qui se réitèrent et s’approfondissent sans cesse. Je me contenterai de prendre deux exemples. Nous observons le comportement intolérable, et parfois scandaleux, des indignes dignitaires qui squattent les institutions, y compris jusqu’au creux des deux anfractuosités prétendument parlementaires. Ces deux anfractuosités, Parlement et Sénat, qui cautionnent institutionnellement le mensonge et le déni. Ensuite la déliquescence généralisée qui gagne les fondements de l’Etat. L’une des premières chroniques a pour titre Déliquescence ( p 31) qui cite un rapport sur l’Etat qui reconnaît en toute officialité qu’il s’agit d’un non-Etat. Sur le plan sociétal, enfin par un déficit drastique de civisme touchant la quasi-totalité de la population, sur un nombre important de questions comme l’enfance, l’éducation, la considération due à la femme, hygiène publique… Il ne faut pas se voiler les yeux, et encore moins succomber aux sirènes du populisme ravageur. - Dans votre chronique Brisure, vous revenez sur les événements d’Octobre 88 qui ont finalement abouti, selon vous, à «un simulacre d’ouverture», ou «à une démocratie d’opérette». Nous célébrons cette année le 30e anniversaire de ce soulèvement populaire. Qu’est-ce que cela vous inspire ? Un sentiment d’un incommensurable gâchis. Beaucoup de rêves et d’espoirs se sont lamentablement fracassés sur les parois rigides du déni. A l’époque, j’avais parlé de fausse brisure. Et un peu plus tard de démocratie introuvable. Malheureusement, il est loisible de constater que c’est toujours le cas. Malgré tous les sacrifices consentis. - Ces chroniques se veulent une fresque peignant l’Algérie actuelle, cela va de la situation politique aux faits sociétaux, en passant, de temps à autre, par quelques moments de poésie, comme par exemple l’hommage que vous rendez à Oran, ou encore l’hommage aux travailleurs algériens «qui méritent toutes les considérations». Pourquoi ce choix ? Est-ce une volonté de laisser transparaître un peu d’optimisme à travers vos écrits ? Beaucoup de chroniques sont écrites à travers le prisme sociologique ou anthropologique. Mon intérêt pour les populations algériennes est en lien avec mon métier. Les populations algériennes sont dévastatrices, parfois, de leur propre socle sociétal. Elles souillent leur propre nid selon la célèbre métaphore. Elles sont souvent irrespectueuses d’elles-mêmes. Trop souvent. Les chroniques les plus nombreuses sont consacrées aux comportements antisociétaux. Vous voyez bien que les «algéricides» sont divers et nombreux. Parfois dans des catégories sociales insoupçonnées. Quant à la question du comment de l’advenue de ces algéricides, elle recoupe un faisceau de raisons, conscientes ou inconscientes, obéissant à la réalisation d’intérêts matériels ou symboliques contredisant ou s’opposant à l’intérêt général. Donc contredisant la vitalité et les pulsations de vie de l’Algérie. Cette «résistance spontanée», je ne dirais pas qu’elle se trouve chez les Algériens, mais plutôt dans la dynamique de la société algérienne. Elle habite le tréfonds de l’Algérie plurielle qui sème la vie. Cette Algérie pluridimensionnelle. Son désir d’être et de vivre a toujours été plus fort que toutes les volontés mortifères. Parfois dans des conditions abominables. Regardez le problème des «harraga», (plusieurs chroniques) ces jeunes qui ne vivent que pour ne plus rester. Leurs rêves sont ailleurs et un ailleurs habite leurs rêves. Leur attachement viscéral à la vie les tient dans la conjugaison de l’avenir au présent. Ils finissent par embrasser cette terre qui les étreint. Cette terre qui les absout de leurs pérégrinations adultères. On voit bien que les algéricides ne se concentrent pas seulement dans les sphères du pouvoir mais se recrutent dans toutes les stratifications de la société. Pour paraphraser Mahmoud Darwich : «Chaque fois que l’on tue, l’Algérie elle oublie de mourir». Oranitude est la meilleure illustration de ce désir de vivre. - L’expression «la déferlante bazardante», qui signifie l’économie de marché, est assez récurrente dans votre recueil. Selon vous, est-ce cette déferlante qui est à l’origine de tous nos maux ? Pas seulement. Mais toute la faune bigarrée qui se planque derrière, oui. Elle a fait en sorte que l’économie algérienne se trouve sur les genoux. Le meilleur indice est bien le niveau général des prix, la dégringolade du pouvoir d’achat et bien évidemment le dinar transformé en monnaie de singe. Ce qui ne va pas sans impacter la qualité de la vie en société. - Le livre se termine sur une note positive avec une chronique emplie d’espoir. Est-ce une façon de dire que rien n’est jamais perdu, que l’espoir est toujours de mise et qu’il est permis de croire, malgré la sinistrose actuelle, les lendemains meilleurs ? Le choix de cette chronique pour clore le livre n’est pas fortuit. Le titre non plus. Il s’agit, dans ce texte, d’une tonalité «positivante», comparativement à la colère permanente qui habite la quasi-totalité des autres chroniques. Elle incite à l’espérance en la foi d’une société algérienne, enfin débarrassée des prédateurs qui lui ont lacéré la peau et «embleui» l’âme. Une Algérie sans algéricides peut exister. Elle doit exister.  

Six ans au maquis, parcours d’un battant

Pour son Café littéraire hebdomadaire de mardi dernier, le comité des fêtes de l’APC de Biskra a invité la moudjahida Yamina Cherrad Bennaceur à venir présenter son livre intitulé Six ans au maquis, édité en 2017 par El Kalima. Devant un publi
El Watan - Culture

Six ans au maquis, parcours d’un battant

Pour son Café littéraire hebdomadaire de mardi dernier, le comité des fêtes de l’APC de Biskra a invité la moudjahida Yamina Cherrad Bennaceur à venir présenter son livre intitulé Six ans au maquis, édité en 2017 par El Kalima. Devant un public de qualité, féru de lecture et d’histoire, cette dame née en 1936 à Bel Air, un quartier de la périphérie de Sétif, a narré avec précision et beaucoup d’émotion ses années d’engagement et de lutte contre la colonisation française dans les maquis du nord du pays, sa rencontre avec Bachir Bennaceur, valeureux martyr tombé au Champ d’honneur et dont elle est veuve, les circonstances de la mort de celui-ci et la vie des femmes dans les maquis durant la Guerre de Libération nationale. «Sans la femme rurale, la Révolution n’aurait pas abouti. En tant qu’infirmière engagée dans les rangs de l’ALN, j’ai été affectée dans les Babors, à Jijel, et dans d’autres repères montagneux. La mort était omniprésente et la douleur de la perte de nombreux compagnons ne nous quittait pas. J’ai appris la fuite incessante, l’art du camouflage. J’ai découvert la dure condition des paysans subissant les affres de la misère, de l’autoritarisme des caïds, de la violence de leurs sbires et de la répression de l’armée française. J’ai connu des êtres simples, mais immenses de courage, de détermination et de résistance. J’ai offert mon dévouement d’infirmière et mon amour à la population de mon pays», s’est-elle souvenue. Né en 1930 à Oued Souf, le martyr Hakim Bachir Bennaceur, son mari, était un excellent élève qui a obtenu son baccalauréat en 1954. Un héros national méconnu A Biskra, il a participé à un stage en pharmacie, prérequis pour prétendre à des études en pharmacie à la faculté de médecine d’Alger, où il s’est inscrit en 1956. Sa famille possédait à Djebel Ouahch une ferme servant de lieu de repos et de passage aux maquisards. Là, il a fait la connaissance de plusieurs responsables de l’ALN et il s’est engagé corps et âme dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Affecté au service de la santé, il a soigné les blessés des zones 1 et 4 avec le docteur Lamine Khene, qui rejoindra le GPRA en 1959. Recherché par l’armée coloniale, Bachir Bennaceur est tombé au Champ d’honneur à Constantine, les armes à la main, dans la maison des Belbacha, à Faubourg Lamy, le 1er décembre 1961, après que des militaires ont encerclé et assailli les lieux où il était caché avec le Dr AzzouzBourghoud et deux autres maquisards. Il a été enterré à Constantine sous le nom de Bachir Aïssaoui. Une longue procédure judiciaire entamée par sa famille après l’indépendance lui fera récupérer sa véritable identité. «Les maquisards, femmes et hommes, qui l’ont côtoyé, reconnaissaient en lui un courage exceptionnel, un dévouement entier pour la cause nationale, une simplicité et un humanisme sans faille. C’est 33 ans après son décès que l’arrêté d’authentification comme cadre de la nation a été signé par le ministre des Moudjahidine avec une erreur de date, lui retranchant une année de sa vie»., souligne l’hôte de Biskra dans la partie de son livre consacrée à ce héros national dont plusieurs édifices portent désormais le nom, l’ancien hôpital d’El Oued, l’ex-place Leperrache Valet (la Brèche) de Constantine, une rue, un collège et un hôpital à Biskra. Ce qui n’empêche pas que sa vie et son sacrifice pour une Algérie libre et indépendante soient occultés des livres d’histoire, ont fait remarquer des intervenants. Force et déception d’une grande dame «Durant plusieurs décennies, je ne me suis jamais exprimée. Amnésie volontaire ? Crainte de réveiller de vieilles douleurs ennemies ? Sentiments communs à la majorité des moudjahidine et surtout des moudjahidate, que nous avions simplement accompli un devoir et répondu aux impératifs de notre temps. Fallait-il que se généralise la méconnaissance de notre histoire par notre jeunesse qui en arrive à condamner le passé à cause d’un présent décevant pour que j’ajoute mon témoignage à ceux qui l’ont précédé ? Fallait-il que le temps déroule son fil jusqu’à mes quatre-vingts ans pour que s’impose à moi la nécessité de raconter ce que j’ai vécu pendant la Guerre de Libération nationale ?» souligne Yamina Cherrad Bennaceur, en 4e de couverture de son livre, où elle répertorie en annexe une impressionnante liste d’infirmières ayant rejoint les maquis et des photographies d’époque en noir et blanc, replongeant les lecteurs dans la Révolution algérienne de 1954. «Dans notre récit, nous avons senti beaucoup d’entrain, de force et d’espoir quand vous avez évoqué vos six ans passés dans les maquis pour soigner et soulager les révolutionnaires blessés dans les accrochages avec les soldats des forces coloniales. Cependant, quand vous avez abordé le recouvrement de l’indépendance des Algériens en 1962, votre ton a changé. Nous avons senti dans votre voix de la déception, du désappointement et une immense tristesse. Pourquoi cette paradoxale césure émotionnelle et tonale entre les deux périodes de la guerre et de l’indépendance recouvrée ?», a demandé un jeune à la moudjahida au cours du débat. «Après l’indépendance, des militaires qui étaient cantonnés sur les frontières est et ouest du pays sont arrivés avec la prétention que c’étaient eux les vainqueurs et qu’ils détenaient l’autorité suprême. En 1962, j’ai été affectée à Constantine, au dispensaire de la ferme Ameziane, qui était un lugubre centre de torture. Avec mon fils Saïd et celui de mon mari, Bachir Bennaceur, je me suis installée dans un logement y attenant. Les tâches de l’indépendance me paraissaient immenses. La misère de la population était extrême. Malheureusement, il y a eu des troubles entre les wilayas. Tout a changé, lorsque les conflits ont éclaté entre les révolutionnaires de l’intérieur et de l’extérieur. Beaucoup de responsables du Constantinois ont été tués, emprisonnés ou ont fui devant l’avancée de l’armée des frontières. Je ne comprenais plus rien. Après la joie de l’indépendance, ce fut le désarroi. J’ai quitté le pays pour aller vivre à Tunis la mort dans l’âme en compagnie du frère de Bachir venu me secourir et s’occuper de son neveu», a expliqué cette grande dame de la Révolution algérienne, laquelle vit actuellement à Alger. A noter qu’une vente-dédicace de son livre a clôturé cette rencontre littéraire de bonne facture.    

Gros plan sur les travailleurs immigrés

La réalisatrice franco-algérienne Lidia Terki signe à travers Paris la blanche, un long métrage à forte charge émotionnelle. Inauguré le 21 avril dernier, le Festival international du film oriental de Genève, qui se poursuivra jusqu’au 29 de ce m
El Watan - Culture

Gros plan sur les travailleurs immigrés

La réalisatrice franco-algérienne Lidia Terki signe à travers Paris la blanche, un long métrage à forte charge émotionnelle. Inauguré le 21 avril dernier, le Festival international du film oriental de Genève, qui se poursuivra jusqu’au 29 de ce mois, continue de décliner au quotidien sa riche programmation de projections, entre documentaires, courts et long métrages. Des films en rapport direct avec l’Orient dans sa relation avec l’Occident. En compétition internationale, le long métrage  Paris la blanche a été projeté, mardi soir, dans la salle de cinéma Langlois-Grûtli de Genève. Ce film  dramatique, d’une durée de 1h 26mn, coécrit et réalisé en 2017 par la réalisatrice franco-algérienne Lidia Terki, d’après une idée originale de Colo O’Hagan Tavernier, revient sur l’histoire poignante de l’immigration. Agée de 70 ans, Rékia décide, un beau jour, de fermer sa maison à double tour dans un village en Kabylie pour aller à la recherche de son mari, Nour, campé par l’excellent comédien algérien Zahir Bouzerar. Ce dernier, ratatiné par le poids de ses quarante-huit années d’absence de son pays d’origine, a toujours fait parvenir par le biais de son beau-frère une pension à sa femme pour subvenir aux besoins de ses enfants. Lasse d’attendre le retour de ce mari qui se fait désirer, Rékia, au caractère bien trempé, prend son courage à deux mains — elle qui n’a jamais quitté l’Algérie — pour aller faire la même trajectoire que son mari. La pétillante actrice Tassadite Mandi, alias Rekia, prend le départ à partir du port d’Alger avec cette vue imprenable sur la baie d’Alger. Traînant sa petite valise à roulettes, Rekia est bien déterminée à retrouver son époux pour le ramener à la maison. Sur son chemin, elle croise des âmes généreuses, qui l’aideront dans sa quête. Après avoir mené une petite investigation dans plusieurs lieux où son mari a séjourné, elle finit par trouver la bonne  adresse où réside Nour. Ce dernier vit depuis trois ans dans l’un des foyers délabrés de la Sonacotra, qui, rappelons-le, est un bailleur social des travailleurs migrants, créé en 1956. Les retrouvailles sont des plus émouvantes. Malgré les années passées révolues à jamais, le couple semble s’aimer comme au premier jour,  mais Rekia se rend très vite compte que son mari est un inconnu à ses yeux. En marge de la société dans laquelle il vit, Nour semble se faire une résolution de continuer à mener son train de vie peinard. Rekia essaye de le convaincre de rentrer au pays pour retrouver ses enfants et ses petits-enfants…, mais en vain. Lui, cet invisible,  n’a pas la force de faire le chemin inverse et de rentrer bredouille chez lui. Les dés sont joués pour ce «chibani», qui a émigré dans les années 1960 en France. Profondément déçue par cette décision assassine, Rekia promet tout de même à son mari sur un ton affectueux de le ramener un jour ou l’autre chez eux. Paris, la blanche, de Lidia Terki, est un long métrage à la fois  sur l’identité, sur l’humanité, sur les sacrifices de la vie et sur l’amour. Sur un fond musical de oud et de mandole, la narration évolue progressivement au gré de prises de plans bien étudiées et remarquablement filmées. Dans une note d’intention, la réalisatrice a choisi, comme elle le dit si bien, de faire participer dans son film trois langues, le français, l’arabe et le kabyle, découlant de la colonisation, de la pré-colonisation et de l’arabisation de l’Algérie. Lors d’un débat, organisé à l’issue de la projection, la réalisatrice, qui signe là son premier long métrage, a précisé qu’elle voulait absolument tourner  son film en Algérie. «Beaucoup de personnes, dit-elle,  se sont éloignées de cette baie d’Alger à plusieurs époques de l’histoire. C’est un trajet particulier. Le personnage principal, Rekia, aurait pu prendre l’avion, mais elle a pris le bateau. C’était aussi une manière pour moi de raconter  à travers  cette femme de 70 ans l’histoire de l’Algérie et des rapports entre la France et l’Algérie. Ce trajet de la Méditerranée par bateau, c’est quelque chose qui est imprimé de tous. Et même ceux qui partent aujourd’hui de la Syrie et de l’Afrique  arrivent par la Méditerranée vers l’Europe, la Grèce. C’était important pour moi d’imprimer dans ce début de film, qui est assez muet, toutes ces images qui sont plus ou moins historiques et participent  à l’histoire d’aujourd’hui». En fait, le but de Lidia Terki est de ne pas donner des directives. Elle fait un cinéma qui la caractérise, suscitant des questionnements, mais dont les réponses sont de l’ordre de l’humain et de l’histoire. Il est à noter, par ailleurs, que le Festival international du film oriental de Genève propose dans sa 13e édition une centaine de films internationaux, dont 58 sont en compétition dans la catégorie longs métrages, courts métrages et documentaires. L’Algérie est, pour sa part, présente avec quelques films  dont, entre autres, En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui, Augustin, fils de ses larmes, Certifié Hallal, de Mahmoud Zemmouri, Enquête au paradis, H’na Barra, de Bahia Bencheikh-El Fegoun et Meriem Achour Bouakkaz, et Je te promets, de Mohamed Yargui.

Alors, on danse !

A la veille du Festival international de danse contemporaine d’Alger, dont c’est la 9e édition, Fatima-Zohra Senouci Namous, commissaire du festival, a animé une conférence de presse, hier matin, au forum d’El Moudjahid. Se déroulant du 27 au 30
El Watan - Culture

Alors, on danse !

A la veille du Festival international de danse contemporaine d’Alger, dont c’est la 9e édition, Fatima-Zohra Senouci Namous, commissaire du festival, a animé une conférence de presse, hier matin, au forum d’El Moudjahid. Se déroulant du 27 au 30 avril 2018 à  l’Opéra d’Alger  Boualem Bessaïeh et  à  la salle El Mougar, la 9e édition du Festival international de la danse contemporaine d’Alger est placée sous les auspices du ministère de la Culture et sous le signe de la  «fusion». Ce rendez-vous annuel  verra la participation d’une douzaine de pays, en plus du pays hôte, l’Algérie. Il s’agit de l’Italie, invitée d’honneur, avec la compagnie  Nuovo Balletto Classico, la  France, avec la compagnie Hallet Eghayan, la Hongrie, avec Feledi Project, la Croatie, avec Masa Dance Company, l’Egypte, avec la compagnie de danse moderne, le Canada, avec Sinha Danse et Roger Sinha, le Royaume-Uni,  avec  Chameleon Company, la Turquie, avec l’Opéra et le Ballet d’Izmir, les Etats-Unis, à travers Bodytraffic, l’Espagne, avec  Hurycan, la Russie, avec le collectif  dit «Ballet», le Mali, à travers Karomna Studio  Company. L’Algérie participera avec les troupes C.C. Arabesque, le Ballet de l’Opéra d’Alger, Dada, Amendil Awragh, la compagnie de danse KBS et Face To Face. Soit  90 participants invités et 100 participants algériens. «Des référents  poétiques et  de l’effervescence esthétique» «Le Festival international  de  danse  contemporaine d’Alger, c’est tout d’abord une scène de choix  pour les jeunes talents algériens. Où  réside  le plaisir de créer. Nous avons tous les ingrédients pour réussir. Un ensemble de jeunes danseurs, est un corps. Ces jeunes danseurs nous feront une agréable surprise lors de l’ouverture du festival. Ce sont des référents poétiques, des rituels d’effervescence esthétique… Avec ce festival, on sera dans l’art et l’expression corporelle… Le ministre  de la Culture, Azzedine Mihoubi, a choisi lui-même le thème de cette  9e édition ‘‘Tamahi (fusion) en arabe’’. Une belle trouvaille, je trouve. Il nous a  promis un soutien financier. Les troupes étrangères participantes se sont prises en charge elles-mêmes. Ce sont elles qui ont, par exemple, payé leurs billets d’avion… Il y a eu de belles collaborations. Comme celle avec la Hongrie. Un échange positif et bénéfique. La France et l’Espagne ont été toujours présentes au festival… Je remercie tous les participants, le ministère de la Culture et  les sponsors, l’Opéra  d’Alger, l’ONCI, l’ENAG, Air Algérie, ALD Automobile, Sonelgaz, la CAAT, la BDL, Nexus, l’ONDA, Holliday Inn, l’INSM, l’Ismas…»,  déclarera  Fatima-Zohra  Senouci Namous, Commissaire du  9e  Festival  international  de la danse contemporaine d’Alger. Message  d’amour, paix et  fraternité Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi,  en guise d’introduction du catalogue du festival, exprimera son  soutien : «L’édition d’aujourd’hui se veut celle de la cohésion et la fusion entre les enfants du même pays et  cette jeunesse venue de différentes régions du monde. Pour un édifice  expressif qui tire son origine de ces mouvements qui ne sont que le reflet de la spécificité de chaque nation invitée à cet événement culturel donnant son plein accord  pour partager la jeunesse algérienne ses messages d’amour, paix, de synergie qui sont ses maîtres mots, durant toute cette édition…». La représentante de l’Espagne, à  travers l’Institut Cervantès  d’Alger, se réjouira de la participation, «qui est un échange et un partage»,  du groupe Harycan, dont les fondateurs sont Arthur Bernard Bazin et Candelaria Antelo. Une formation d’envergure internationale qui est la récipiendaire du prix de la Foire internationale de théâtre et danse de Huesca. Comme  le dit si bien Stromae : «Alors, on danse».    

Distribution, régulation et exportation du livre algérien

La Journée mondiale du livre a été célébrée par le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL), lundi après-midi, à la librairie Le 88, à Alger, à travers une communication intitulée «Etat des lieux du livre depuis 2003». La date du 23 a
El Watan - Culture

Distribution, régulation et exportation du livre algérien

La Journée mondiale du livre a été célébrée par le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL), lundi après-midi, à la librairie Le 88, à Alger, à travers une communication intitulée «Etat des lieux du livre depuis 2003». La date du 23 avril est symbolique. Un éphéméride livresque de la disparition de Cervantès, Shakespeare et Garcilaso de la Vega dit l’Inca. Depuis sa conférence générale, à Paris, en 1995, l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) s’est fixé un objectif : rappeler le plaisir de lire et du livre, surtout aux jeunes, et aussi rendre hommage aux auteurs du monde pour leur impact et contribution au progrès social et culturel de l’humanité. A l’occasion de cette date universelle, le consultant en droits de propriété intellectuelle et ex-DG de l’ONDA (Office national des droits d’auteur), Hakim Taousar, a fait une communication intitulée «Etat des lieux du livre depuis 2003», en présence de Djamel Yahiaoui, directeur du Centre national du livre (CNL), Ahmed Madi, président du SNEL, les éditeurs, Nouredine Necib, ( Necib Edition), Abdelhakim Bahri (Bahaeddine éditions), Ahmed Boudermine (El Qobia), ou encore Berramdane Nazih, député indépendant à l’Assemblée populaire nationale et membre de la commission de la culture. Hakim Taousar dressera un bilan relatif au livre depuis 2003. A travers des événements culturels qui ont marqué ces 15 années, avec force chiffres et détails (Journal officiel, fonds d’affectation spéciale). De cela ressort, selon Hakim Taousar, «que le budget alloué à la culture en 2002 était de l’ordre de 0,6% de celui du gouvernement, contre, par exemple, 1,2% en 2011. Alors qu’en 2016, il déclinera, à 0,6% du budget gouvernemental. A titre indicatif, 263 titres d’ouvrages ont été édités à raison de 1500 exemplaires chacun, à l’occasion du Festival panafricain de 2009, 450 titres publiés (1500 exemplaires chacun) lors de l’événement ‘‘Tlemcen, capitale de la culture Islamique’’, en 2011… Ces ouvrages ont été répartis dans diverses bibliothèques municipales à travers le pays. Ils représentent 70% du fonds documentaire local... une illustration du développement du livre et du soutien de l’Etat». Et d’ajouter : «L’urgence, actuellement, est de créer un lien avec les éditeurs pour trouver une solution au réseau de distribution du livre. Il s’agit d’assurer une distribution régulière du livre. Pour que le livre, publié par des éditions privés ou étatiques, soit accessible et disponible au citoyen, le lecteur, sur le tout le territoire national. Et puis ces maisons d’éditions doivent encourager les jeunes écrivains. Elles ne doivent pas se limiter à imprimer et à vendre. Pourquoi ne pas créer une société des lettres qui s’occuperait des auteurs et de leurs œuvres ?» Abdelhakim Bahri, directeur de Bahaeddine éditions exhortera : «L’industrie du livre a besoin du lecteur. Il faut former le citoyen-lecteur. Dan Brown a écrit Origine. Depuis sa parution en janvier 2018, on vendu cinq millions d’exemplaires à New York. Les gens lisent et s’intéressent au livre.» Le député indépendant, Berramdane Nazih, indiquera : «L’urgence, c’est de revoir la loi (du livre) avec des professionnels. Le ministère de la Culture doit ouvrir le débat avec les professionnels, les éditeurs, les écrivains et aussi avec les journalistes. L’intérêt est collectif. Et c’est au profit du livre. Et au niveau du Parlement, les commissions vont aussi les écouter, les associer. Pour pondre une loi actuelle, de notre temps, un système et des outils indépendants des recettes de l’Etat. Il faut encourager l’exportation du livre algérien. Pas uniquement en Egypte, mais aussi en Europe et en Amérique latine. C’est le rayonnement culturel. Nous manquons de courage et de stratégie…» Le président du SNEl, Ahmed Madi, a annoncé qu’une assemblée générale élective se tiendra prochainement, qu’une convention avec son homologue égyptien a été paraphée quant à l’achat des droits et de traduction et qu’il a sollicité les décideurs, notamment le ministère du Commerce, pour bannir les difficultés (banques, Douanes, transitaires) à propos de l’exportation du livre.

Un ouvrage de référence traduit en arabe

En traduisant le document, une longue enquête journalistique de plus de 11 ans, l’auteur répond à la demande d’un lectorat avide de connaître un pan de notre histoire contemporaine, dont une grande partie demeure, 73 ans après, méconnue. Selon l
El Watan - Culture

Un ouvrage de référence traduit en arabe

En traduisant le document, une longue enquête journalistique de plus de 11 ans, l’auteur répond à la demande d’un lectorat avide de connaître un pan de notre histoire contemporaine, dont une grande partie demeure, 73 ans après, méconnue. Selon l’auteur, la traduction de cet important fait historique n’a pas connu un cheminement classique. La première étape (à savoir la traduction) a été réalisée par Faouzi Benkari, un ancien journaliste et rédacteur en chef de l’hebdomadaire Sadaa El Malaab, que dirigeait le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Auteur de nombreux ouvrages en arabe, l’écrivain Zoubir Douibi s’est chargé de la première lecture et correction. A l’issue d’une longue et difficile série de rencontres entre l’auteur et le traducteur, qui aura duré presque une année, le travail  est par la suite lu et discuté par Mme Souad Aïchour, journaliste et critique littéraire à Radio Sétif, Azzedine Rebiga, journaliste d’El Khabar, et l’écrivain Mustapha Benmerabet. En dernier lieu, le document est placé entre les mains du professeur Abdelghani Bara, enseignant à la faculté des lettres et des langues à l’université Sétif I (Dr Lamine Debaghine). «Cette  traduction  est une œuvre collective. Les remarques et orientations des intervenants,  dont la rigueur est connue et reconnue, ont valorisé le travail initial», révèle l’auteur, ne faisant pas dans la facilité et la redondance. Si le contenu du document n’a pas changé, la première conception a par contre cédé la place à une nouvelle couverture sous forme d’une carte géographique d’une région où le moindre centimètre n’a pas été épargné par le rouleau compresseur d’une répression impitoyable. Œuvre du caricaturiste Abdelghani Benhriza (Batna), le  beau dessin montre à travers les crânes entassés, l’horreur commise par l’armée coloniale et que la France officielle ne veut toujours pas reconnaître. Préfaces de Gilles Manceron et du Dr Bachir Faïd Des plus expressives, la caricature prend un large espace de la couverture du livre préfacé par l’historien Gilles Manceron et le Dr Bachir Faïd, chercheur et enseignant de l’histoire contemporaine à l’université Sétif I (Dr Lamine Debaghine). La contribution de l’universitaire auteur de nombreuses publications se rapportant à la plaie du mardi noir conforte le travail titanesque de l’auteur, s’attaquant désormais à la deuxième édition, comportant, dit-il, des faits inédits et méconnus. Kamel Beniaïche, qui a décidé de publier la version arabe à compte d’auteur, a accepté (voir l’entretien) de nous livrer des bribes de la nouvelle édition en cours d’élaboration. Adepte du style simple et accessible, l’auteur, dont la touche est perceptible, offre à ses lecteurs une nouvelle mouture à lire absolument…

«Il faut ouvrir les archives sur ce génocide...»

La version en arabe de l’excellent ouvrage Sétif la fosse commune : massacres du 8 Mai 1945, de notre confrère Kamel  Beniaïche vient d’être éditée à compte d’auteur. Comment a été réalisée la traduction du livre ? L’opération  r
El Watan - Culture

«Il faut ouvrir les archives sur ce génocide...»

La version en arabe de l’excellent ouvrage Sétif la fosse commune : massacres du 8 Mai 1945, de notre confrère Kamel  Beniaïche vient d’être éditée à compte d’auteur. Comment a été réalisée la traduction du livre ? L’opération  répond à la demande du lectorat. Je ne pouvais rester insensible et  indifférent aux sollicitations des lecteurs, bien que la traduction d’un fait historique ne soit pas une sinécure. S’apparentant à une césarienne sans  anesthésie, l’opération n’a pas été facile à concrétiser. En plus des obligations familiales et professionnelles, il fallait en outre trouver du temps et de l’énergie pour relire, corriger et ajuster la nouvelle version au document initial. Ce n’est pas du tout évident de prolonger une journée éreintante jusqu’à 21h ou 22 h, une année durant. Pour pouvoir offrir une bonne matière à un lectorat connaisseur, le travail a été soumis à l’appréciation d’un groupe de journalistes, écrivains et universitaires rigoureux. Les observations et remarques de ce noyau de lecteurs nous ont permis de peaufiner un travail qui n’a pas été simple, faut-il le rappeler une fois de plus. On constate l’introduction d’une deuxième  préface… Un travail scientifique sérieux exige l’approbation d’un ou plusieurs référents. Auteur de nombreuses publications académiques se rapportant  au drame  de Mai 1945, Dr Bachir Faïd,  enseignant-chercheur de l’histoire contemporaine, en est un.  En préfaçant l’ouvrage, le chercheur  ajoute non seulement de l’eau au moulin de l’historien Gilles Manceron, mais valide la première partie de l’enquête devant être complétée et renforcée par une deuxième édition, en chantier. La contribution de l’universitaire  qui a lu, décortiqué et  analysé ce livre-enquête, conforte et appuie les informations fournies et les  thèses développées par l’enquête. Le choix de la caricature n’est pas fortuit. Ni la caricature ni la 2e préface ne sont fortuits. Comme je l’ai dit précédemment, la version arabe de l’ouvrage est le fruit d’un travail collectif. Après avoir discuté le pour et contre de nombreuses variantes, le choix final s’est porté sur cette caricature  montrant des crânes de martyrs, dont certains enveniment depuis un certain temps les relations algéro-françaises    En revenant au contenu, vous dites que le 8 Mai 1945 est un complot prémédité ? La boucherie de Mai 1945 est un complot tramé par l’armée coloniale, l’administration coloniale, dominée par les pétainistes, et des colons dont les intérêts et avantages étaient en péril. Des preuves sont consignées dans l’ouvrage. La milice et l’administration locale du pays profond ont sauté sur l’occasion pour régler de vieux contentieux et éliminer des fonctionnaires, des instruits, des militants et des indigènes qui n’avaient à  l’époque  pas le droit d’avoir le statut de propriétaire terrien. Pour étayer mes propos, la déclaration du général de Gaulle faite à Alger en août 1944 ne prête à aucune équivoque. La note du 18 janvier 1945 signé par le général Henry Martin est un indice. Les incidents de Ksar Chellala, où était astreint à résidence Messali Hadj, font partie de la feuille de route tracée par les maîtres de l’époque et à leur tête le secrétaire général du gouvernement d’Algérie, Pierre René de Gazane. La déclaration du préfet de Constantine, le 26 avril 1945 prédisant des troubles et la dissolution d’un grand parti est une autre piste. Je ne terminerais pas sans poser une question, importante à mes yeux, pour quelles raisons les membres du gouvernement provisoire de la République française de l’époque : François Billoux (Santé) Charles Tillon (ministre de l’Air) et Pierre Henri Teigen (ministre de l’information) étaient-ils tenus à l’écart ?      Vous dites aussi que  les massacres de Mai 1945  n’ont pas livré tous leurs secrets. Il est vrai qu’un crime n’est jamais parfait. Malheureusement le massacre de Mai 1945 en est un. Perpétrée à grande échelle et à huis clos, la boucherie, qui a endeuillé une région de la dimension d’un pays ne divulguera jamais  tous ses secrets. En plus de la chape de plomb posée et imposée par les maîtres des lieux, du silence et de l’aveuglement d’une presse aux ordres, la géographie d’une région très difficile d’accès dans sa partie nord met son grain de sel. Malgré les recherches et travaux réalisés par des chercheurs et journalistes algériens, issus de la grande école d’El Moudjahid, on ne connaîtra jamais  les pertes engendrées  et les  souffrances endurées par les gens de Beni Bezez, de Thanarine, d’ Aftis, d’Ihournane, d’Izghoughane, de Bouyamane, de Ouled El-Hadj, de Theniet Elkharchouf, d’lamguisba, de Ouled Badis,  de Ouled Ameur (Ferdjiaoua-Mila), et de Tassadane (Jijel), pour ne citer que ces hameaux situés à mille lieues de l’épicentre du volcan.   Que préparez-vous pour la 2e édition ? Pour paraphraser l’historien Jean-Pierre Peyroulou, estimant à juste titre que l’histoire a besoin d’archives, la 2e édition comportera de nouveaux documents d’une incommensurable valeur historique. Je vous cite la correspondance N°628/ADC du 30 juin 1945 (au sujet de la répression et de l’apaisement) du gouverneur général d’Algérie, Yves Chataigneau, transmise au préfet de Constantine, Lestrade Carbonnel. Un petit listing des vols commis par l’armée coloniale, le sort réservé au cadavre d’un des Hanouz (Kherrata) seront dévoilés. On montrera aussi que les faits et gestes de Ferhat Mekki Abbas étaient épiés par les renseignements généraux de la police coloniale du 10 octobre 1934 au 20 avril 1945. Laissez-moi vous dire une autre chose…. Tant que les archives ne sont pas décolonisées, on ne saura rien de ce bain de sang. Il faut «décoloniser» et ouvrir  les archives sur ce génocide.

Pour le plaisir de la lecture

Après une première édition réussie l’année dernière, l’organisatrice et présidente de l’association Algéria-Com-Event,Yamina Khodri, récidive en mettant sur pied une seconde édition aux activités prometteuses. C’est à la chapelle des C
El Watan - Culture

Pour le plaisir de la lecture

Après une première édition réussie l’année dernière, l’organisatrice et présidente de l’association Algéria-Com-Event,Yamina Khodri, récidive en mettant sur pied une seconde édition aux activités prometteuses. C’est à la chapelle des Cordeliers, à Clermond-Ferrand, que le deuxième Salon du livre, AlgerAuvergnat, élira domicile durant deux jours. Pour Yamina Khodri, véritable cheville ouvrière, cette manifestation livresque se veut avant tout une façon de contribuer à l’intégration de nos compatriotes et de faire découvrir au public les livres d’auteurs algériens et des auteurs auvergnats. «Nous essayons, explique-telle, de montrer que nous avons une culture et que nous sommes à la hauteur. Nous avons des écrivains francophones en Auvergne qui ne sont pas connus. Organiser un Salon du livre est la meilleure façon de faire un échange culturel de haut niveau.» Notre interlocutrice, qui a déjà organisé six festivals internationaux, dont trois autour des cultures touareg à Clermont-Ferrand, confie qu’au départ elle voulait créer une librairie associative du livre algérien francophone, mais a opté, par la suite, pour l’organisation d’un Salon. «Nous sommes aussi sur le projet de création d’une bibliothèque numérique du livre algérien francophone, axée sur toutes les personnes au monde qui ont écrit sur l’Algérie», ajoute-t-elle. Ainsi, ce deuxième Salon du livre réunira plusieurs maison d’édition algériennes, dont, entre autres, Dalimen, ou encore Rafar. Plusieurs auteurs algériens et étrangers viendront dédicacer leurs ouvrages consacrés à l’Algérie. Par ailleurs, les animations pour enfants ne seront pas en reste, puisque l’éditrice et la présidente de l’association Les mille et une fleurs, Fouzia Kerrad, aura la lourde tâche de proposer un programme alléchant. Yamina Khodri promet un programme à la hauteur des attentes du public. Pour ceux qui veulent participer à ce Salon, les inscriptions sont encore ouvertes, mais, cependant, l’organisatrice tient à préciser que la prise en charge des participants se limitera seulement à l’hébergement.  

Chanson kabyle : Yugurten de retour

Tiwerdella (Invraisemblances) est l’intitulé du dernier album du groupe de légende Yugurten que vient de mettre sur le marché la maison de production New Music Edition, basée à Azazga, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Tiwerdella, Amjahed usefru d uzawan (
El Watan - Culture

Chanson kabyle : Yugurten de retour

Tiwerdella (Invraisemblances) est l’intitulé du dernier album du groupe de légende Yugurten que vient de mettre sur le marché la maison de production New Music Edition, basée à Azazga, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Tiwerdella, Amjahed usefru d uzawan (Le maquisard de la chanson), Tunzirt (L’énigme), Winna (celui…), Lebya (La pudeur) Aql-iyi deg Eezzugen (Me voici à Azazga), At-lxir (Les bienfaiteurs), D taqbaylit (La femme kabyle), Mm-umendil (Celle au foulard kabyle), Amedyaz arehwi (Le poète vanneur) sont les dix chansons qui composent cette quatrième œuvre musicale de Yugurten, qui signe ainsi son come-back artistique après Aru (1978), Tafsut N’Prague (1982) et Aîni (1998). Dans un style sobre et simple, Mahfoud Boudjebla Smaïl Mensous, Boualem Rabia, Mustapha Lahcène et Abdellah Sahki chantent tamazight, la réappropriation de l’histoire, la femme, le foulard kabyle, les bienfaiteurs, en hommage aux médecins sans frontières et reprennent admirablement à leur façon des airs et des paroles puisés du patrimoine chantés durant la Guerre de Libération nationale, ainsi qu’un poème de Tahar Djaout. «Nos remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de cet album que nous espérons apporter satisfaction à nos fans-à qui nous demandons pardon pour le retard-qui l’attendent depuis pas mal de temps déjà», soulignent les membres du groupe dans un message posté sur les réseaux sociaux. Yugurten, qui fait référence au roi berbère de Numidie, est connu pour sa chanson engagée et son militantisme pour l’identité berbère dès les années 1970. Durant le Printemps berbère d’Avril 80, les membres de la troupe ont été arrêtés et emprisonnés. Leur premier album est sorti en 1975 sous forme de cassette et disque 33 tours. C’est le chanteur et compositeur Cherif Kheddam qui se charge de remettre la bobine (bande magnétique) à une maison de disques sise à Paris. Ce fut le début d’une carrière artistique riche en événements.

Opérette à la mémoire de Matoub Lounès

La générale de Hymne à l’identité a été présentée vendredi après-midi au théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou, devant un public très nombreux. Dédiée à la mémoire de Matoub Lounès et des militants de la cause berbère, l’opére
El Watan - Culture

Opérette à la mémoire de Matoub Lounès

La générale de Hymne à l’identité a été présentée vendredi après-midi au théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou, devant un public très nombreux. Dédiée à la mémoire de Matoub Lounès et des militants de la cause berbère, l’opérette est mise en scène par Lyès Mokreb, selon un texte de Lynda Hantour. C’est la première fois qu’une œuvre théâtrale est consacrée au ‘‘Rebelle’’ depuis son assassinat le 25 juin 1998 sur la route d’Ath Douala, dans la wilaya de Tizi Ouzou. «On a relevé le défi malgré les difficultés. Bravo à toute l’équipe, au metteur en scène, Lyes Mokrab, à notre chorégraphe, Mohamed Ziad Tafer, et au scénographe, Adel Ouhab, sans oublier le compositeur de musique, Waghlis, et le choriste Saïd Matoub», a déclaré l’auteur du texte à la fin de la représentation qui a eu lieu devant une assistance très nombreuse en cette journée de commémoration du 38e anniversaire du Printemps berbère d’Avril 1980. Les six comédiens de cette troupe amateure, Mazigh Medjber, Larbi Matoub, Nazim Talmat Larbi, Meliza Ameddah, Sihem Bouaziz, Zejiga Bouray et les figurants, Juba Mazouz, Hocem Tibiranin et Koceila Aftouche ont incarné des rôles à travers lesquels ils rendent hommage à Bessaoud Mohand Arav (1924-2002), fondateur de l’Académie berbère et militant de la cause amazighe, au roi Koceila, chef berbère de la fin du VIIe siècle, à l’ancêtre originelle des Touareg du Hoggar, Tinhinan, mais aussi au chantre de la cause berbère, Lounès Matoub. Les musiciens, Mourad Slimani (1er prix Anza Lounès), et Mohand Ouchaban Oughan ont interprété quelques chansons connues de Matoub telles que Kenza, en hommage au journaliste, poète et écrivain Tahar Djaout, assassiné le 2 juin 1993 à Alger. Cette opérette d’une quarantaine de minutes, initiée par la jeune auteure Lynda Hantour, sera présentée le 27 avril prochain au théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh de Béjaïa.  

L’œuvre de l’écrivain espagnol Miguel Cervantès revisitée

C’est en présence du consul général d’Espagne à Oran,  Antonio Rodriguez Lievana, et du représentant de l’APW d’Oran, Lardjem Mohamed, que la Journée mondiale du livre a été célébrée, hier matin, au niveau du Musée national Ahmed Zabana.
El Watan - Culture

L’œuvre de l’écrivain espagnol Miguel Cervantès revisitée

C’est en présence du consul général d’Espagne à Oran,  Antonio Rodriguez Lievana, et du représentant de l’APW d’Oran, Lardjem Mohamed, que la Journée mondiale du livre a été célébrée, hier matin, au niveau du Musée national Ahmed Zabana. A cette occasion, une matinée culturelle a été organisée, durant laquelle le public a eu le loisir de revisiter l’œuvre du célèbre écrivain espagnol Miguel Cervantès. En effet, des extraits de son fameux livre Don Quichotte de la Manche ont été récités, notamment les chapitres où il est question de son séjour en Algérie, alors sous domination ottomane, alors qu’il était âgé de 33 ans. Cette cérémonie culturelle en hommage à cet écrivain espagnol, considéré comme un monument de la littérature mondiale, a été organisée conjointement par l’Institut espagnol Cervantès d’Oran et le Musée national Ahmed Zabana. Auparavant, le groupe Tuna de Melilla, composé de 14 musiciens espagnols, qui était de passage à Oran, a animé, devant l’entrée du musée, des partitions de musique et chants traditionnels espagnols.

L’accès à l’histoire antique de la ville ouvert au public

A la faveur du Mois du patrimoine, le siège de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (OGEBC) vient de voir le jour à Témouchent. Cela dit, plutôt que d’être dédié totalement à l’administration, une bonne partie de cet espac
El Watan - Culture

L’accès à l’histoire antique de la ville ouvert au public

A la faveur du Mois du patrimoine, le siège de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (OGEBC) vient de voir le jour à Témouchent. Cela dit, plutôt que d’être dédié totalement à l’administration, une bonne partie de cet espace a été transformée en un mini-musée conçu comme lieu pédagogique pour rendre intelligible au visiteur le passé depuis l’Antiquité. Ce qui fait défaut à une saine structuration de la personnalité de tout Algérien dans son identité plurielle, dès son jeune âge, et qui est cause d’une crise identitaire qui n’en finit pas d’être ravageuse, vient enfin d’être mis en place pour ce qui concerne Témouchent. Ainsi, à la faveur du Mois du patrimoine, le siège de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (OGEBC) vient de naître à la vie culturelle de la cité, cela d’une bien originale manière. En effet, plutôt que d’être dédiée totalement à l’administration, une bonne partie de son espace a été transformée en un mini-musée conçu comme espace pédagogique pour rendre intelligible, au visiteur, le passé depuis l’Antiquité. Judicieusement structuré autour de haltes reflétant une chronologie de la région depuis les âges les plus reculés, il invite à un voyage dans le temps à travers des objets archéologiques expertement présentés. Situé entre la Maison de la culture et la direction de la culture, il dispose de deux inspirés guides en Mme Zitouni, sa directrice, et Zoheir Belkedar, archéologue. A cet égard, de concert avec le secteur de l’éducation, des groupes d’écoliers vont être accueillis, matin et après-midi, deux fois par semaine, pour des visites, ce qui devrait instituer une tradition. Nul doute que les juvéniles visiteurs auront à apprendre des choses étonnantes à leurs parents, nous-mêmes, bien que familiers de la muséologie, ayant été agréablement happés par le bref mais édifiant circuit. Toute la collection muséale de la wilaya, récoltée à travers la région, dont des dons de personnes et d’associations, est là regroupée et valorisée. Elle est réparti successivement dans trois vitrines présentant les fossiles pour la paléontologie (apparition des dinosaures à l’ère secondaire, le tertiaire, avec des fossiles d’animaux issus du côté de Bouzedjar et Béni-Saf) et trois autres pour la préhistoire, avec le quaternaire (apparition de l’homo erectus, puis habilis et l’homo sapiens au néolithique avec l’invention de l’agriculture en particulier). Sur la face opposée de l’espace, il y a des vitrines illustrant la protohistoire, moment charnière avec l’histoire (apparition de l’écriture) où l’île de Rachgoun a été habitée par des Phéniciens et l’insertion de la région dans le commerce méditerranéen dès le 7e siècle avant JC. Depuis l’île, les Phéniciens naviguaient sur la Tafna, pénétrant l’intérieur du pays pour commercer. La découverte d’une multitude d’amphores qui contenaient les marchandises en témoigne. Enfin, il y a les pièces de monnaie et la poterie de la période de Siga et de la Numidie. Ainsi, grâce au nouveau directeur du secteur, l’activité culturelle semble vouloir reprendre le terrain perdu depuis quelques années. Le chantier qu’il a à relancer est énorme, en particulier celui de la réalisation d’un musée dont les travaux sont en déshérence. Il y a également le colloque sur Syphax, prévu en septembre prochain par le HCA. Si El Hachemi Assad, le secrétaire général de cette instance, était parti ulcéré par l’accueil fait lors de son passage à Témouchent à la caravane en hommage à Mouloud Mammeri. Rien n’avait été fait par le secteur de la culture pour que les Témouchentois soient de l’événement (El Watan du 19.08.2017). Ainsi, le colloque, si essentiel pour resituer Témouchent et surtout notre pays, est confié exclusivement au centre universitaire local. Or, le plus essentiel des musées à l’échelle nationale, pour ce qui est de la période numide, gît sous terre à Takembrit, Siga, la prestigieuse capitale de Syphax.    

Le Club parrainé par Waciny Laredj

Le club Constantine Reads, qui est en passe de devenir une association, a obtenu un soutien de taille à son initiative pédagogique. Il s’agit de celui du romancier Waciny Laredj. L’auteur à succès, invité par les éditions Numidia et le Café litt
El Watan - Culture

Le Club parrainé par Waciny Laredj

Le club Constantine Reads, qui est en passe de devenir une association, a obtenu un soutien de taille à son initiative pédagogique. Il s’agit de celui du romancier Waciny Laredj. L’auteur à succès, invité par les éditions Numidia et le Café littéraire «Madjaz» initié par la direction de la culture, a été l’hôte de Constantine, mardi dernier, où il a animé une conférence littéraire et dédicacé ses ouvrages. Le club Constantine Reads s’est saisi de cette occasion pour approcher l’écrivain et solliciter son parrainage. Ce qu’il a accepté de faire, tant cette mission est noble et d’utilité publique. «Très content de voir une telle initiative prendre forme, car elle est très signifiante pour la ville et pour le lectorat. Elle sera d’un impact social non négligeable et d’un encouragement aux écrivains pour produire», a déclaré Waciny Laredj aux membres dudit club qui sont aussi de fervents lecteurs. «Un peuple qui ne lit pas est un peuple mort», a-t-il clamé, tout en insistant sur l’importance de la préservation de cette action: «Il faut consolider ce genre d’initiative qui porte le livre dans la rue, c’est comme si elle avait donné des pieds au livre. Désormais c’est lui qui va à la rencontre du lecteur là où il se trouve, dans tous les coins de la ville.» Pour Mossaab Gharbi, du collectif Constantine Reads, c’est une énorme fierté de solliciter un écrivain de l’envergure de Waciny Laredj qui «…a été très sensible à notre demande, mais surtout qui a consenti à nous soutenir». En effet, l’auteur de best-sellers a applaudi l’investissement de ces jeunes avides de culture et d’universalité dans «le combat» de la lecture, un levier qui permettrait à cette dernière de reconquérir du terrain. Il les a toutefois avertis que leur mission ne serait pas facile, car elle buterait indéniablement sur quelques embûches semées par ceux qui voudraient voir cette entreprise échouer. «Je me réjouis que cette démarche commence à prendre de l’ampleur dans plusieurs villes. C’est une mission facile en apparence, mais en réalité elle nécessite de l’endurance et de l’engagement. C’est un travail de longue haleine qui, à moyen et long termes, portera ses fruits». L’auteur de la Maison andalouse, le Livre de l’Émir ou encore les Fantômes de Jérusalem a fait savoir sa disponibilité à soutenir le club Constantine Reads via l’organisation de rencontres, mais aussi par la fourniture de livres ou leur mise en contact direct avec des maisons d’édition. 

Mostaganem : L’équipe du film Until the end of time honorée

Une projection a eu lieu, mercredi dernier, à la cinémathèque Cheikh Hamada, du tout récent film Until the end of time (Jusqu’à la fin des temps), dont la réalisatrice et beaucoup de comédiens sont des enfants de Mostaganem. C’est dans une sall
El Watan - Culture

Mostaganem : L’équipe du film Until the end of time honorée

Une projection a eu lieu, mercredi dernier, à la cinémathèque Cheikh Hamada, du tout récent film Until the end of time (Jusqu’à la fin des temps), dont la réalisatrice et beaucoup de comédiens sont des enfants de Mostaganem. C’est dans une salle archicomble, où certains spectateurs ont regardé le film debout faute de place dans la petite salle récemment réaménagée, que la première projection du premier long métrage de Yasmine Chouikh a eu lieu en présence de toute l’équipe technique et artistique du film et d’une brochette d’artistes de la ville ainsi que des autorités locales. Cette occasion tant attendue après tout le succès que le film a eu dès sa sortie, a permis au public de Mostaganem de mesurer toute la beauté de sa ville, notamment la région côtière de Ben Abdelmalek Ramdane où a été tourné le film. A l’affiche du film, Djilali Boudjemaâ, homme de théâtre mostaganémois, lequel a été reçu comme une star avec une standing ovation au moment de sa gratification par le wali de Mostaganem. Pour rappel, Djilali Boudjemaâ a été distingué, au Festival international du film de Mascate (Oman), du prix de la meilleure interprétation masculine. D’autres artistes étaient également présents à cette projection, citant, entre autres, Mohamed Takirat ou encore la chanteuse populaire Cheikha Khouira dont le passage dans le film où elle illustre toute la poésie et l’art du registre meddahate, «a été apprécié partout où le film a été projeté», nous explique un technicien du film. Yasmine Chouikh, réalisatrice du long métrage, a été aussi honorée par le wali en présence de son père, Mohamed Chouikh, homme de cinéma qui n’est plus à présenter, tant ses œuvres sont nombreuses et célèbres. «Très heureuse d’être ici aujourd’hui, cette projection a un goût très particulier, car c’est à la maison avec ma famille. J’espère que le film sera diffusé durant toute la semaine pour permettre aux gens qui n’ont pas pu le voir ce soir d’en avoir d’autres occasions», nous dit Yasmine Chouikh. Le directeur de la culture, pour sa part, nous a expliqué qu’il y avait quelques détails de contrat entre la production du film et la tutelle à régler avant que le film ne soit diffusé. L’équipe du film repartira, à partir de la semaine prochaine, à la conquête des festivals en en Tunisie (Festival du cinéma de Gabes), au Maroc, en Corée du Sud et au Mexique.  

Une master-class spécial court-métrage

Comment produire un court métrage en 48 heures ? Possible ? Apparemment oui. C’est le sujet de la master-class qui se tiendra samedi 28 avril à Alger, dans le cadre du 9e Festival culturel européen qui se tient en Algérie sous le thème «Les couleur
El Watan - Culture

Une master-class spécial court-métrage

Comment produire un court métrage en 48 heures ? Possible ? Apparemment oui. C’est le sujet de la master-class qui se tiendra samedi 28 avril à Alger, dans le cadre du 9e Festival culturel européen qui se tient en Algérie sous le thème «Les couleurs de l’Europe». Zoom sur l’événement. Elle aura lieu samedi 27 avril à partir de 10h à l’Office Riadh El Feth (Oref). La master-class «Comment produire un court métrage en 48 heures» donnera leur chance aux gens qui veulent intégrer le milieu cinématographique avec peu de moyens. L’événement à pour but de démystifier la production cinématographique en donnant aux cinéastes indépendants la possibilité de produire des courts métrages plus nombreux et de qualité respectable avec peu de ressources, explique-t-on à l’Union européenne. De l’introduction d’une histoire à l’édition finale, cette initiation se concentrera sur la façon de traduire une vision dans la réalité. Cet événement d’une demi-journée (4 heures), proposera des projections de courts métrages ainsi que des études de cas. A la fin de chaque séance, un temps sera accordé aux questions des participants. Cette master-class est destinée aux futurs réalisateurs et scénaristes. Tous ceux qui s’intéressent aux courts métrages devraient y assister. Des acteurs, des producteurs, membres d’équipe de production pour en apprendre davantage et se connecter aux autres dans la communauté.
Il est recommandé que chaque participant ait déjà un projet de film en développement ou au moins une idée définie d’un court récit. «Faire bien avec rien» La master-class «Comment produire un court métrage en 48 heures» sera animé par un enfant du milieu. Ilies Terki, cinéaste et directeur créatif basé à Hambourg, qui a à son actif plus de 14 ans d’expérience dans l’industrie créative. Son travail a été distingué dans l’industrie cinématographique et récompensé dans les festivals de publicité les plus renommés. Terki réalise régulièrement des films et produit des vidéos musicales et des publicités. Actuellement, il développe son premier long métrage ainsi qu’une courte série intitulée Lost Pleasures. L’animateur de cet événement avoue que cette idée à germé grâce à son expérience de réalisation et d’organisation de plusieurs «kino kabarets» ces trois dernières années a Hambourg. «Le kino est un mouvement cinématographique international né à Montréal, dont la devise est : faire bien avec rien, faire mieux avec peu, mais le faire maintenant. Les kino-kabarets sont des rencontres de création de films en un temps limité généralement par sessions de 24h ou 48h», explique Ilies Terki. Notre interlocuteur explique aussi qu’il est réellement possible de maitriser la fabrication d’un court métrage en 48 heurs et il s’appuie sur les kino-kabarets comme preuve : « absolument, les kino-kabarets en sont la preuve. Mais avant, il faut bien définir le court métrage dans son contexte actuel. Durant la master-class on abordera les différents aspects du court métrage en présentant les outils nécessaires à sa fabrication.» Sur un troisième point, Terki espère voir ses attentes par rapport aux candidats qui auront la chance d’être retenus : «Avoir le désir fort de raconter une histoire, exprimer une idée ou un sentiment à travers l’image en mouvement. Cela se traduit concrètement par la présentation d’une ‘log-line’ d’une phrase ou deux, qui définit le  contenu d’un scénario. Il est plus facile d’appréhender la master-class si les candidats on une idée ou un projet de film en tête.» Dire des choses en images L’animateur de la master-class «Produire un court métrage en 48 heures» confirme qu’il n’est pas au courant de ce qui se passe a propos de  la production cinématographique, par contre il sait que des Algériens ont le désir de produire des courts ou longs métrages : «J’ai malheureusement une connaissance limitée des courts métrages algériens, mais je sais qu’il a énormément de désir de dire des choses. Je pense que le court métrage pourrait être davantage démocratisé, car les moyens de production deviennent de plus en plus accessibles. Je peux imaginer que les prochaines années vont être très intéressantes pour le court-métrage algérien.» Si vous êtes intéressé par la master-class «Produire un court métrage en 48 heures» envoyez un CV, une log-line ou un bref synopsis de l’idée de film, son récit dramatique essentiel et succinct, sur la page facebook du Festival culturel européen en Algérie.   

Vu à la télé : L’idéologie du tout va bien…

Les conférences de presse de Ouyahia se suivent et se ressemblent. Elles ont ceci de particulier qu’elles ne clarifient pas les idées, les situations, et n’apportent donc jamais rien de nouveau à ce qu’attendent les journalistes relevant aussi bien d
El Watan - Culture

Vu à la télé : L’idéologie du tout va bien…

Les conférences de presse de Ouyahia se suivent et se ressemblent. Elles ont ceci de particulier qu’elles ne clarifient pas les idées, les situations, et n’apportent donc jamais rien de nouveau à ce qu’attendent les journalistes relevant aussi bien du secteur public que privé. Vous posez une question aussi pertinente soit-elle, et vous avez la certitude que la réponse, bien enveloppée, est loin de celle que vous attendiez. Vous avez alors cette étrange impression d’avoir été roulé dans la farine en prenant part à un jeu médiatique duquel l’interviewé sort toujours vainqueur. Sans égratignure, ni même la sensation d’avoir été déstabilisé. Mais plutôt avec un sourire narquois aux lèvres et souvent la mine arrogante, signe ostentatoire d’avoir réussi à damer le pion à tout le monde en usant simplement d’une phraséologie démagogique maîtrisée. Il faut dire que ce genre de contact public entre la presse et les représentants de l’Etat est devenu avec le temps un exercice médiatique pénible, fastidieux et à la limite inutile car il n’arrive jamais à rétablir, chez les officiels, des vérités qui pourtant n’échappent pas à la perspicacité de l’opinion publique. Parfois on se demande  si ces officiels vivent dans le même espace que nous. Sinon, comment concevoir cette idéologie du «tout va bien» alors que pratiquement tous les signaux économiques, sociaux, culturels ou sportifs sont au rouge ? Car, et c’est trop flagrant, il n’y a pas eu tout au long de la conférence la moindre fausse note au tableau. Le pays se porte bien, et tous ceux qui pensent le contraire ne sont que des oiseaux de mauvais augure. Et ne parlons pas du désastre politique qui a anéanti complètement, depuis que Bouteflika et Ouyahia sont au pouvoir, tous les espoirs suscités par l’ouverture démocratique, le pluralisme et la liberté d’expression dans toutes ses dimensions. Le Premier ministre se permet même de faire du zèle en soulignant  que l’Algérie est un pays démocratique (nous vivons dans une vraie démocratie, dit-il) et que cette démocratie est à mettre à l’actif de la grande clairvoyance du Président. Voilà le type de mensonge qui ne passe pas mais que Ouyahia n’hésite pas un instant à propager juste pour ne pas aller à contre-sens du système dont il se nourrit pour demeurer dans les postes clés du sérail. Il sait au fond de lui-même que cette démocratie qu’il défend est une illusion, une image fabriquée qui ne résiste à aucune confrontation avec la réalité. Si Bouteflika est démocrate, pourquoi s’est-il permis après ses deux premiers mandats de réviser la Constitution pour s’ouvrir une mandature à vie ? Il n’y a que dans les républiques bananières que se réalisent, par la force, les ambitions despotiques. Et son acte est à inscrire dans l’histoire comme étant celui qui a asséné un coup fatal au devenir démocratique de l’Algérie. Si Bouteflika est porteur d’espoir démocratique, pourquoi n’impose-t-il pas la règle de l’alternance en refusant de briguer un cinquième mandat alors qu’il est malade et donc dans l’incapacité d’assumer convenablement ses fonctions ? Pour le moment, il temporise alors que la campagne pour sa réélection est lancée, et le Premier ministre qui est naturellement conciliant ne trouve pas mieux à dire que l’Algérie a toujours besoin de son... guide pour justifier son argumentation. Est-on dans la symbolique du leader incontesté qu’il faut subir, ou dans l’expectative d’une alternative autrement plus raisonnée ? En ne s’impliquant pas aussi aveuglément que le fait Ould Abbès qui ne réfléchit jamais aux conséquences avant de plonger, le chef du RND (il ne faut pas oublier sa deuxième casquette) laisse toujours une sorte de fenêtre ouverte pour se ménager une sortie qui serait salutaire à sa propre ambition. On rappelle tout de même à celui-ci qu’il était déjà très «réticent» pour le 3e mandat, peu enthousiaste pour le 4e, et aujourd’hui visiblement contrarié aux entournures en voyant son rêve de présidentiable potentiel se consumer à petit feu. Derrière l’éloquence de son engagement emphatique qui veut qu’il ne se présentera jamais comme adversaire de Bouteflika dans la course à la présidentielle, Ouyahia cache mal sa terrible souffrance intérieure de ne pas pouvoir enfin donner un sens plus prononcé à sa carrière politique. Apparemment, il accepte de plus en plus mal le rôle ingrat de continuer de jouer indéfiniment les doublures, alors que le temps presse. Il nous renvoie un peu, quoique les conjonctures ne soient pas les mêmes, à l’impatience difficilement contenue de Manuel Valls quand il était Premier ministre et attendait dans la douleur la candidature de son Président Hollande qui ne venait pas. Notre Premier ministre piaffe lui aussi d’impatience d’engager son destin pour la plus grande responsabilité nationale, et se disait sûrement que l’année 2018 serait la bonne après tant de sacrifices au service de l’homme providentiel qui s’avéra en fin de compte un rempart dont il ne sait plus par quel bout prendre pour le franchir. En poursuivant toutefois sa mission de «policer» les réalisations de ce dernier qu’il a d’ailleurs pris le soin de chiffrer pour dynamiter au passage le projet du chef du FLN qui voulait s’attribuer l’honneur d’évaluer le bilan élogieux du Président par le biais de ses militants. Ouyahia pense aussi à se valoriser lui-même en renvoyant aux journalistes, derrière un masque, une sérénité et une confiance qu’il laisse au jugement de chacun. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne dit jamais les vérités qui font désordre. Ne lui parlez surtout pas de la corruption qui a gangrené tout le pays, de la dégradation du pouvoir d’achat des Algériens dont nombreux sont menacés de précarité, de la violence qui sévit partout, de la malvie d’une jeunesse privée de loisirs et qui n’a que la mosquée ou le stade de football pour s’exprimer, de l’incurie qui paralyse les institutions de l’Etat, de la régression alarmante de la culture et de l’éducation, deux piliers du développement, de l’argent sale qui pollue le monde des affaires et que Ouyahia avait dénoncé il y a quelques années avant de faire avec, de l’économie qui patauge même avec la planche à billets que les experts ont rejetée, du tourisme qui n’existe pas et qui offre l’occasion ridicule de s’extasier devant quelque 2000 touristes étrangers qui visitent le Sud durant l’année alors que nos voisins avancent des chiffres qui frôlent les dix millions de visiteurs, du football «professionnel» qui sombre dans la violence et le gâchis alors qu’il engloutit des milliards… La liste des vérités non contenues dans l’argumentaire complaisant du Premier ministre est encore longue. Ceci pour dire que sa conférence de presse ne sert à rien si d’une part le journaliste n’a pas la possibilité de rebondir sur les questions qu’il pose, et si, d’autre part, c’est toujours la thèse de l’orateur qui prime. Une séquence ingénieuse en somme pour perpétuer la doctrine du tout va bien…  

L’Afrique, une valeur sûre

La 4e édition du Salon international de la créativité a été inaugurée hier après-midi, au palais de la Culture Moufdi Zakaria, à Alger. Il se déroule du 17 au 21 avril 2018. Cette nouvelle édition, organisée sous le signe des «valeurs à partag
El Watan - Culture

L’Afrique, une valeur sûre

La 4e édition du Salon international de la créativité a été inaugurée hier après-midi, au palais de la Culture Moufdi Zakaria, à Alger. Il se déroule du 17 au 21 avril 2018. Cette nouvelle édition, organisée sous le signe des «valeurs à partager», par l’Office national des droits d’auteur (ONDA), passe d’une dimension nationale à une envergure internationale. Le Mali, hôte d’honneur, le Maroc, la Tunisie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, ou encore la France, participent  à ce carrefour dédié à la création. Etrenné officiellement par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, Sami Bencheikh, directeur général de l’ONDA, la ministre de la Culture du Mali, Ndiaye Ramatoulaye Diallo, la cérémonie inaugurale a vu une forte participation d’artistes et de créateurs. Le grand chanteur d’expression kabyle, Idir, Safy Boutella, le compositeur et producteur qui n’est plus à présenter, les Chaou Abdelkader, Abderrahmane Djalti, Hichem et Hakim du groupe de pop D’zaïr, Cheikh Sidi Bémol, Zakia Kara Terki, les comédiens Sid Ahmed Agoumi, Slimane Benaïssa, Mohamed Adjaïmi, Youcef Sehaïri, Cheb Tarik, toujours élégant et modeste, le directeur de l’Institut national supérieur de musique (INSM), Abdelkader Bouazara, pour ne citer que ceux-là. Se voulant pluridisciplinaire, l’ONDA a associé des représentants d’institutions nationales, comme le Théâtre national d’Alger, représenté par Mohamed Yahiaoui, les musées, l’Ecole des beaux-arts d’Alger, la Cinémathèque d’Alger, les studios d’enregistrement, comme Izem, ou encore Dounia, des éditeurs de livres, des écrivains, des chercheurs… La ministre de la Culture du Mali, Ndiaye Ramatoulaye Diallo, a saisi cette occasion pour annoncer la mise à disposition des bibliothèques des manuscrits historiques du Mali au service de l’Algérie. Le groupe de musique targuie, Imzad, a interprété des interludes festifs qui ont transformé le patio en piste de danse. Avec la formation, on ne peut pas tenir sur place. Les élèves de l’Institut  national supérieur de musique (INSM) ont accompagné, d’une manière orchestrale, une pléiade de chanteurs qui ont repris le répertoire national et africain. Boycott du SNEL Par ailleurs, le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) — dont le président, Ahmed Madi, — a boycotté le Salon de la créativité. Dans un communiqué adressé à la presse nationale, il motive sa décision : «Le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) a reçu avec un grand  étonnement et un profond ahurissement une invitation qui émane de l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (ONDA) pour la participation au Salon international de la créativité qui se déroule du 17 au 21 avril 2018 au palais de la culture Moufdi Zakaria, à Alger. Cette invitation est arrivée en retard par rapport aux délais traditionnels et a cantonné les maisons d’édition algériennes dans des espaces réduits ne convenant ni à leur statut ni à la place du livre en Algérie, dans un événement censé être une occasion pour la vulgarisation du livre et des écrivains algériens et pour la promotion des maisons d’édition. Et c’est ce qui est en contradiction avec les orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en matière de soutien au livre… Alors que l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (ONDA) traîne  en longueur pour honorer des arriérés qui datent de plusieurs années et ignore indûment leurs droits. Et dans un moment où l’Algérie, peuple et gouvernement, vit une tragédie, celle du dramatique crash de l’avion militaire où a péri sa propre chair, ses meilleurs enfants chéris et où compassion et patience sont dans les cœurs des Algériens. Et en ces douloureuses circonstances que traverse le pays, intervient une invitation qui convie au Salon international de la créativité qui devrait être une halte de solidarité…»  

Oran : Présentation- dédicace du roman Pupille, de Hadir Riadh

Edité par les éditions ANEP, Pupille est un roman de Riadh Hadir. Gratifié pour sa participation au prix littéraire Mohamed Dib pour son roman Pupille et présenté au SILA, l’auteur présentera son livre à Oran, ce jeudi 19 avril à 14 heures, au CEM
El Watan - Culture

Oran : Présentation- dédicace du roman Pupille, de Hadir Riadh

Edité par les éditions ANEP, Pupille est un roman de Riadh Hadir. Gratifié pour sa participation au prix littéraire Mohamed Dib pour son roman Pupille et présenté au SILA, l’auteur présentera son livre à Oran, ce jeudi 19 avril à 14 heures, au CEMA (Centre d’études maghrébines), dans le cadre du cycle de conférences Arts et lettres au Maghreb. «La science-fiction et la littérature algérienne : Discussion avec Riadh Hadir autour de son dernier roman, Pupille». La rencontre sera animée par Kamel Daoud, écrivain et journaliste. Le samedi suivant,  21 avril, le rendez-vous est donné à 15 heures au Théâtre régional d’Oran, pour une présentation suivie d’une vente-dédicace de Pupille, qui sera modérée par l’écrivain et journaliste Bouziane Benachour. Pupille est une dystopie futuriste doublée d’une satire sociale. L’histoire se déroule dans un futur plus ou moins proche du Nouveau Maghreb après un grand conflit global qui a enflammé le monde. Dans cet après-guerre régi par l’absurde, l’abrutissement des masses et les lois du marché dominent tous les aspects de la vie quotidienne. Les pays occidentaux se sont unis sous la bannière unique de l’Union occidentale, tandis que les pays d’Afrique du Nord sont désormais connus sous le nom de Nouveau Maghreb.

Retour d’un chanteur clairvoyant

La pluie incessante, samedi matin, au centre-ville, à Alger, n’a pas dissuadé Brahim Tayeb. Ponctuel, il nous parlera de son come-back à travers une date significative, le 20 avril, célébrant le Printemps berbère (1980). Il était heureux de retrou
El Watan - Culture

Retour d’un chanteur clairvoyant

La pluie incessante, samedi matin, au centre-ville, à Alger, n’a pas dissuadé Brahim Tayeb. Ponctuel, il nous parlera de son come-back à travers une date significative, le 20 avril, célébrant le Printemps berbère (1980). Il était heureux de retrouver le public algérois. «Cela fait plus de dix ans que je ne me suis pas produit à Alger. Je veux dire mon propre concert. Le concert de Brahim Tayeb. C’est Mamoun Senouci, chef du département de musique de l’OREF et directeur de la salle Ibn Zeydoun, qui a pensé à moi et qui m’a convié. Ce sera une occasion pour exposer mon travail...». Brahim Tayeb, malgré le modeste budget qu’on lui a attribué, a tenu à présenter un show respectant son auditoire. Il sera accompagné par une formation comptant dix-huit éléments, six choristes (trois jeunes filles et trois jeunes hommes), une section violon, une section rythmique, piano, guitare basse, flûtes traversière et traditionnelle. Bref, une dizaine de musiciens. Une guest-star viendra chanter avec lui, un duo avec Hassiba Amrouche. Sur le titre Siyed Itran-ik figurant sur l’album éponyme sorti en 2017. «Je remercie Hassiba Amrouche pour ce beau duo et d’avoir mis toute son âme sur cette chanson. Ainsi que tous les artistes et musiciens qui m’accompagneront...». Pour ces retrouvailles, Brahim Tayeb interprétera des anciens titres, tels que Usan-uni, Hamlaghkam, Sargh-Ithen, Urzigh-ara, un hymne au Printemps noir de 2001 et un hommage aux morts, Goulen, Siladhil, une histoire d’amour, une fleur dans un champ de bataille, ainsi que les chansons issues du nouvel album. Tizi n lexrif, Tiflukin, une plage de 14 mn dédiée aux harraga (migrants), une narration entre «galère» et chimère -qui inspirerait une nouvelle ou un roman-, Afenan (un autre duo avec Fella Assirem) en guise d’hommage au grand maître Chérif Kheddam, Snitra ou encore Sedhuyey kan imaniw. Il nous ouvre les yeux sur l’essentiel C’est que Brahim Tayeb Brahim, bien qu’il célèbre l’amour, est à l’écoute de son prochain, de ses semblables. Tout et rien l’intéressent. «Je raconte la vie dans un contexte réel. Je ne crée pas d’histoires, des chansons-alibi. Je n’occulte pas l’entourage immédiat. Je ne peux parler d’amour sans cela. C’est une remise en question positive et constructive… Ce monde, actuel, ces temps-ci, est effrayant. L’opinion globale est inconsciente…». A propos de l’art, il déplorera: «Il existe une sorte de sous-estimation nationale de l’art. Les gens aiment les arts. Certains n’ont pas les moyens d’y accéder. D’autres, par exemple, n’achètent pas de CD pour contribuer et encourager la création artistique. En Irak, ou au Maroc, les gens font la chaîne pour l’art… Le piratage est terrible. Malgré les efforts consentis par l’ONDA (Office national des droits d’auteur)… Il faut travailler sur la quête esthétique à travers l’apprentissage, l’instruction , la pédagogie…Pour percevoir la beauté de l’art… Alors, il faut contribuer au sein de la communauté, la société civile. Les investisseurs devraient encourager l’art, créer des espaces à cet effet. A travers une participation collégiale, de tous...». Brahim Tayeb, 52 ans, complètement autonome, saisit, répond aux mails, écrit et compose de la musique dans son home studio à Blida, grâce à des logiciels. Comme Accessibility d’Apple, conçu pour les déficients visuels. Brahim Tayeb nous ouvre les yeux sur beaucoup de choses infimes, banales pour nous, mais tellement essentielles.   Salle Ibn Zeydoun Riadh El Feth, Alger Vendredi 20 avril 2018 à 15h Concert de Brahim Tayeb Prix : 600 DA

Une grande perte pour le cinéma algérien

Le cinéaste algérien Farouk Beloufa, à qui l’on lui doit le magnifique long métrage Nahla, a tiré sa révérence, à l’âge de 71 ans, le 9 avril avril dernier, à Paris. Grand choc pour la famille artistique, pour les cinéphiles et pour tous c
El Watan - Culture

Une grande perte pour le cinéma algérien

Le cinéaste algérien Farouk Beloufa, à qui l’on lui doit le magnifique long métrage Nahla, a tiré sa révérence, à l’âge de 71 ans, le 9 avril avril dernier, à Paris. Grand choc pour la famille artistique, pour les cinéphiles et pour tous ceux qui le connaissaient, à l’annonce, dimanche soir, via les réseaux sociaux, de son décès depuis une semaine déjà. Farouk Beloufa était l’un des plus brillants cinéastes algériens qui s’en est allé sur la pointe des pieds, sans faire trop de bruit. Selon une source crédible, la famille n’a pas souhaité annoncer et médiatiser le décès, sachant que, de son vivant, Farouk Beloufa faisait l’objet d’oubli et de marginalisation de la part de son pays natal. La plupart des personnes qui ont eu le privilège de l’approcher et de le côtoyer ont évoqué les qualités humaines de cet intellectuel hors pair. Le réalisateur Dahmane Ouzid révèle qu’il est toujours bouleversant pour un réalisateur de s’exprimer sur la disparition d’un collègue de l’envergure de Farouk Beloufa. Il avoue que le stress le minait déjà depuis quelques années et que son cœur fragile a pris la décision de mettre un terme aux frustrations et aux désillusions. «Nous nous sommes rencontrés, confie-t-il, il y a deux ans après son retour au cinéma avec le court métrage Le silence du sphinx. Il me confiait alors ses regrets à la lecture des commentaires sur le recours aux cinéastes étrangers pour réaliser des films algériens, et en constatant le mépris des décideurs de l’audiovisuel à notre égard. Il pensait alors revenir en Algérie, notamment en tant que pédagogue à l’ismas pour contribuer à la formation des jeunes cinéastes. Il avait contacté le ministère de la Culture dans ce sens, mais on ne lui a même pas fait l’honneur de lui répondre. Cela l’a beaucoup affecté. Il savait que le temps était déjà compté pour lui et je pense qu’il voulait finir ses jours à Alger. Le destin en a décidé autrement. Paix à son âme». L’universitaire, cinéaste et critique de cinéma, Ahmed Béjaoui, qui a produit le film de Farouk Beloufa Nahla, considère que ce long métrage est le pur diamant du cinéma algérien. Béjaoui confie également qu’il a produit et initié un court métrage que le défunt devait faire pour l’Afrique à l’occasion du Festival panafricain d’Alger en 2009. «Je l’ai accompagné, dit-il, toute sa vie. C’était quelqu’un qui avait beaucoup de difficultés personnelles. Il avait des projets qui n’ont pas abouti et qui lui tenaient à cœur, tels que Isabelle Eberharht. On a essayé de le monter ensemble, mais je n’étais plus dans le système. J’ai quitté la Télévision en 1985. Je n’avais plus de poste de responsabilité sur la production. Il a eu des contrariétés sur des projets qu’il voulait faire». Pour sa part, le réalisateur Abderrahim Laloui témoigne que le défunt était un grand ami à lui. «Pour avoir travaillé avec lui, je suis à même de dire que Farouk était une personne hors pair. C’était un grand intellectuel avec une grande personnalité. C’est ce qui explique pourquoi il n’a pas fait beaucoup de films. C’était quelqu’un qui avait un caractère bien trempé. Il était sincère envers ses amis et son travail. Nahla reste un chef-d’œuvre et une référence. Dommage qu’il n’ait pas travaillé comme il l’aurait souhaité, car à une époque il a été marginalisé». De son côté, le réalisateur Bachir Derraïs estime que Farouk Beloufa est l’un des meilleurs réalisateurs algériens qui résume parfaitement le destin de la culture en Algérie. «C’est l’un, dit-il, des meilleurs réalisateurs qu’on a laissés partir. Ils ont tout fait pour le pousser à l’exil dans les années 80’. L’Algérie n’a pas bénéficié de son talent. Beloufa aurait pu faire d’autres beaux films, de la formation et accompagner la nouvelle génération. Il a été écorché à vif. Même sa mort a été marginalisée. Nahla est l’un des meilleurs films que Beloufa ait réalisés, mais pourquoi n’a-t-on rien fait pour le garder ? Ce n’est pas normal», tonne Bachir Derraïs. Ne mâchant pas ses mots, Bachir Derraïs déplore le manque de solidarité entre les artistes et l’absence de syndicat. «Les réalisateurs algériens se meurent, alors qu’on préfère ramener des réalisateurs étrangers pour leur dérouler le tapis rouge. Beloufa se plaisait à répéter une phrase lourde de sens, à savoir que l’atmosphère en Algérie est ‘‘stérilisante’’. La politique d’aujourd’hui réside dans le fait que l’administration a pris le dessus sur le cinéma. C’est très difficile de travailler en Algérie. Tous les films qui sont réalisés actuellement sont des coproductions». Pour rappel, Farouk Beloufa est né en 1947 à Oued Fodda, en Algérie. Il a étudié le cinéma à l’INC, la défunte école de cinéma algérienne, avant d’être diplômé de l’IDHEC, à Paris. Il a suivi également des cours à l’Ecole pratique des hautes études de Paris, sous la direction de Roland Barthes, et présenté une thèse sur la théorie du cinéma. De retour au pays, sa première production, Insurrectionnelle, est censurée en 1973. Le contenu de cette compilation de 90 minutes est remanié et produit sans signature. Neuf ans plus tard, il signe son unique long métrage, Nahla, en 1979. Un film qui lève le voile sur le Liban en 1975, à la veille de la guerre civile. En 2015, il réalise, en collaboration avec l’AARC, un dernier projet, celui de la réalisation d’un court métrage intitulé Le silence du sphinx.   

Souad Massi ce soir à Montréal

En tournée nord-américaine le long de ce mois d’avril la chanteuse algérienne Souad Massi donnera ce soir un concert unique à Montréal, au théâtre Outremont. C’est dans le cadre du LoveFest qu’elle a été invitée par la chanteuse indo-canadi
El Watan - Culture

Souad Massi ce soir à Montréal

En tournée nord-américaine le long de ce mois d’avril la chanteuse algérienne Souad Massi donnera ce soir un concert unique à Montréal, au théâtre Outremont. C’est dans le cadre du LoveFest qu’elle a été invitée par la chanteuse indo-canadienne Kiran Ahluwalia à se joindre à ce concept de tournée qui fait la promotion de la diversité et de la tolérance. Une réponse « à l’ignorance et à l’animosité envers les nombreuses minorités visibles et les communautés religieuses doivent faire face. »   Kiran Ahluwalia, une infatigable du «Vivre-ensemble », fait monter sur scène des artistes appartenant à différentes ethnies et religions, autant de variations de sa thématique chérie : « aimer son voisin ».   La tournée nord-américaine l’a menée et la mènera dans plusieurs villes : Boston, Toronto, San Francisco, entre autres.    Souad Massi qui a accepté volontiers l’offre n’est pas à son premier passage à Montréal. En 2012, elle y était invitée par le Festival international de Jazz.   Née à Bab El Oued, berceau de la contestation populaire de 1988 à Alger bien avant le printemps arabe, Souad Massi que d'aucuns comparent à la chanteuse américaine engagée Joan Baez, vit depuis 1999 en France.   Elle est suivie par toute une génération d’Algériens dont la jeunesse a été sacrifiée par la décennie noire qui a mis le pays à feu et à sang.   Après avoir abandonné pour la musique une carrière plus rangée d’architecte, elle enchaîne les albums : Raoui (2001), Deb (2003), Mesk Ellil (2005), Ô Houria (2010) et El Mutakallimun (2015).   En 2006, elle décroche, en France, la Victoire de la musique du meilleur album dans la catégorie « Musiques du monde ».   Souad Massi puise sa musique dans diverses influences : musique chaabi et arabo- andalouse, Folk, country et rock.    Son prochain album prévu vers la fin de l’année signe son retour aux sources après une expérience enrichissante avec les textes majeurs de la poésie arabe dans l’album El Mutakallimun.

El Maleh Incident sur le plateau de tournage de Héliopolis

Hier, c’était une journée «off», autrement dit de repos, dans le tournage de Héliopolis, de Djaffar Gacem, un film portant sur les événements du 8 Mai 1945. La veille au matin, alors qu’une séquence devait être tournée avec la mairie pour cad
El Watan - Culture

El Maleh Incident sur le plateau de tournage de Héliopolis

Hier, c’était une journée «off», autrement dit de repos, dans le tournage de Héliopolis, de Djaffar Gacem, un film portant sur les événements du 8 Mai 1945. La veille au matin, alors qu’une séquence devait être tournée avec la mairie pour cadre, un groupe d’individus a envahi le plateau de tournage parce que le drapeau français a été hissé au fronton de l’Hôtel de Ville. Bien que les techniciens aient expliqué que c’était pour les besoins du film, ils n’ont rien voulu entendre. Il a fallu que la police intervienne pour les disperser. A El Malah, comme à Témouchent, l’écho de l’incident s’est propagé comme une traînée de poudre, jetant la consternation : «Passe encore Djaffar Gacem, c’est un compatriote, mais la honte devant l’équipe technique constituée de plusieurs nationalités ? Que vont-ils rapporter à notre propos et de notre pays ? Un truc pareil ne s’est vu nulle part au monde ! C’est insensé !» Rencontré l’après-midi, le maire, qui était hors d’El Malah au moment de l’incident, interpelle celui qui a été désigné par ouï-dire pour avoir entraîné d’autres jeunes à manifester. Agé d’environ 35 ans, l’intéressé se défausse sur un moudjahid qui aurait été à l’origine de l’incident. «Et dire que pour une fois que notre petite ville va connaître un précieux coup de pub et provoquer l’intérêt d’autres cinéastes, voilà des hurluberlus qui viennent tout fiche par terre», peste l’élu. Benaoumer Houari, qui a été dans un petit rôle de serveur de café sur le tournage est confus : «Moi, ces gens, je les ai côtoyés. Ce sont des gens bien. Ils m’ont payé correctement et ils m’ont remis une attestation à produire pour tout autre éventuel casting. Cela prouvera à toute autre équipe de tournage que je suis un habitué des plateaux. Ils n’étaient pas obligés de le faire, mais ils l’ont fait.» A Témouchent, même son de cloche, mais en plus dur : «Alors qu’on tourne un film historique qui cloue la colonisation au pilori, on vient par nationalisme étroit l’empêcher de se faire ! Mais qu’est-ce que ce pays où chacun peut proclamer un monopole en matière de patriotisme et s’autoriser à bafouer la liberté de créer ?»  

Ils ne se cachent pas pour revivre

Après  la Salle d’attente et la Piscine, parus en 2016, Fadéla M’Rabet  édite un nouveau livre chez son désormais fidèle éditeur, El Qobia -jamais deux sans trois-, les Oiseaux de Yacine. Il faut entendre  Kateb Yacine, le grand auteur. Une lu
El Watan - Culture

Ils ne se cachent pas pour revivre

Après  la Salle d’attente et la Piscine, parus en 2016, Fadéla M’Rabet  édite un nouveau livre chez son désormais fidèle éditeur, El Qobia -jamais deux sans trois-, les Oiseaux de Yacine. Il faut entendre  Kateb Yacine, le grand auteur. Une lueur d’espoir de Nedjma  qui  brille toujours. Des oiseaux de bonheur et non pas de malheur. Fadéla M’Rabet  s’inscrit  en faux contre des contre-vérités  à propos de  Kateb Yacine, ou encore l’Emir Abdelkader.  D’ailleurs, elle congratule Djamel Abada, auteur d’un article, où il dédouane Kateb Yacine  et  l’Emir Abdelkader. Les Oiseaux  de  Yacine sont, certes, de bon augure, mais qui  se cachent aussi pour mourir. La décennie noire et sanglante est évoquée. Pour en  faire le deuil. Ce livre est  nostalgique, actuel, radieux, incisif  et  vivant,  car contre le désespoir. «On a voulu vaincre un peuple  par le désespoir. C’est une victoire éphémère, les youyous finissent toujours par recouvrir  les pleurs…». Tireurs… d’élite Elle détaille aussi la géopolitique, l’islam  et ses valeurs, l’islamisme, le wahhabisme  saoudien prosélyte et létal, Zidane et son hypothétique «élection» : «Zidane for president», l’élite de la «bienpensance» : «L’élite éliminée, exulte une pseudo-élite constituée de pseudo-intellectuels. Certes, quelques intellectuels demeurent comme caution, mais ils  sont inaudibles pour la masse. Leur voix, rare, non reprise, est un saupoudrage sans poids…» D’ailleurs, le quatrième de couverture est  sans ambages : « Fadéla M’Rabet dénonce avec vigueur, une verve savoureuse, tous ces Tartuffes qui n’ont qu’un souci : flatter les pouvoirs établis et, en échange de leur soumission, recevoir prix  et  visibilité. Porter et  transmettre une histoire collective : rares sont ceux qui, en Algérie, possèdent cette passion. Le faire par unique souci de la vérité, sans sectarisme…». Bref, un effet «inventaire» à  la Prévert. Beaucoup de poésie entre les lignes. C’est sûr, Fadéla M’Rabet, entre coups de gueule et  coups de cœur, elle voudrait que les Oiseaux de Yacine soient de bonheur, encore une fois, augurant,  à tire-d’aile,  s’élevant pour atteindre les étoiles. L’étoile, la Nedjma de Kateb Yacine. Un oiseau de paradis.   Fadéla M’Rabet Les Oiseaux  de Yacine Editions El Qobia(2018) 

Une perte pour le milieu artistique algérien

Le comédien Mohamed Djedid, surnommé Houari Boudhaw, a été enterré hier au cimetière de Aïn Beïda, à Oran. La foule était telle, que l’ambulance de la Protection civile qui transportait sa dépouille a eu du mal à se frayer un chemin. L’all
El Watan - Culture

Une perte pour le milieu artistique algérien

Le comédien Mohamed Djedid, surnommé Houari Boudhaw, a été enterré hier au cimetière de Aïn Beïda, à Oran. La foule était telle, que l’ambulance de la Protection civile qui transportait sa dépouille a eu du mal à se frayer un chemin. L’allée centrale du côté où il devait rejoindre sa dernière demeure était noire de monde. Il y avait, bien sûr, ses proches, sa famille artistique, mais surtout des milliers d’anonymes, notamment des jeunes des milieux populaires d’où il est issu et qui le considéraient comme un des leurs. Vu sous un certain angle, le milieu de la comédie constitue lui aussi une véritable famille, et la preuve en est les condoléances qu’on n’hésite pas à présenter aux différents acteurs comiques présents sur les lieux. «C’était  d’abord un voisin et nous avons étudié ensemble, mais nous avons eu aussi l’occasion de travailler ensemble», déclare Noredine, qui regrette profondément cette «perte immense». L’occasion est également douloureuse pour Slimane. «Ce n’était pas seulement un ami, mais un véritable frère, car, depuis la vingtaine d’années que nous  le connaissons, nous n’avons jamais eu de problèmes avec lui», indique cet humoriste, qui a eu l’occasion de travailler avec lui dans des séries et des téléfilms. «C’était un garçon toujours souriant et je peux vous dire que nous venons de perdre un des grands artistes algériens», ajoute-t-il, considérant à juste titre que, de manière générale, les artistes représentent le miroir de la société, et c’est pour cela qu’il faut en prendre soin. «Certains de nos aînés sont partis dans le dénuement et voilà que nous perdons un homme relativement jeune, qui avait encore beaucoup de choses à donner  à son public». Slimane considère que sans le public, beaucoup d’artistes comme lui auraient arrêté de jouer. «A chaque fois qu’on nous aborde dans la rue, la question qui revient systématiquement c’est : ‘’ yadra, kach djdid ?’’(Avez-vous du nouveau ?) et cette attente nous fait remonter le moral et nous pousse à aller de l’avant». Mais, en contrepartie, il sait que le public a lui aussi besoin de ce genre de comédies qui fonctionnent comme une thérapie permettant d’oublier les soucis du quotidien. «Ma relation avec Houari était ordinaire, mais, il y a quelques mois de cela, il m’avait sollicité pour travailler avec lui et il m’avait promis un grand rôle», se remémore Louz, un autre comédien de talent, qui regrette que le destin en ait décidé autrement. A un moment, Houari produisait lui-même ses travaux. «C’est un homme du métier (Moula herfa) !», précise Louz, faisant remarquer que Houari est parmi les rares artistes à avoir donné beaucoup de choses en si peu de temps. Les deux se connaissaient pourtant depuis les années 80 lorsqu’ils pratiquaient le théâtre amateur. L’un, avec Ibn Sina, et l’autre, avec l’ancien TTO (Théâtre des travailleurs d’Oran), devenu une espèce d’école gérée par l’association El Amel. «C’est dommage pour Oran, mais aussi pour toute l’Algérie!», se désole-t-il, et d’ajouter : «A une époque, il y a avait beaucoup de festivités à Oran et nous nous rencontrions souvent lors des festivals, des séminaires et mêmes parfois pour des répétitions.»  Houari était d’abord cofondateur du trio el Amdjad (avec Bekhta et Abdelkader), sur la lignée du trio Bila Houdoud issu de la célèbre émission éponyme de la station régionale de la Télévision algérienne. Il s’est ensuite lancé dans des productions audiovisuelles conventionnelles de types séries ou téléfilms. Dans un entretien qu’il nous a accordé dans les années 2000, il se plaignait du fait que la Télévision algérienne l’ait quelque peu marginalisé. Sa persévérance et ses efforts ont fini par payer. Du succès du trio el Amdjad on est passé au succès de la série Boudhaw, qui lui a valu son deuxième surnom. Pour le maire d’Oran, également présent à l’enterrement, «Houari était un garçon merveilleux qui m’a étonné par sa bonté et sa générosité, et puis, passer le Ramadhan sans lui est tout simplement difficile à imaginer !»  

La mémoire de Mai 1945 ressuscitée

L’auteur de Sétif, la fosse commune, Massacres du 8 Mai 1945 récidive. Notre confrère, Kamel Beniaïche, revient, à quelques jours du 73e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, avec une traduction de son ouvrage en langue arabe. Les premiers exemp
El Watan - Culture

La mémoire de Mai 1945 ressuscitée

L’auteur de Sétif, la fosse commune, Massacres du 8 Mai 1945 récidive. Notre confrère, Kamel Beniaïche, revient, à quelques jours du 73e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, avec une traduction de son ouvrage en langue arabe. Les premiers exemplaires du livre, édité cette fois-ci à compte d’auteur, ont été présentés au grand public, samedi, lors d’une vente- dédicace tenue au Park Mall de Sétif. Notons que le choix du lieu n’est pas fortuit. «Les Sétifiens savent que le Park Mall et le parc d’attractions ont été érigés en lieu et place de l’ancienne caserne coloniale où ont été parqués, torturés et liquidés des centaines de nationalistes en 1945 et durant la Guerre de Libération nationale. La symbolique du choix trouve donc tout son sens», révèle Kamel Beniaïche, ayant tenu à mettre son ouvrage entre les mains d’un large public. Ce dernier est venu en nombre à l’événement organisé au niveau du hall central de l’espace où a été ressuscitée la mémoire de tous ceux et celles qui ont été fauchés par la répression impitoyable et aveugle un mardi 8 mai 1945. Présenté avec une nouvelle couverture, n’ayant besoin d’aucun commentaire, et agrémenté par une 2e préface signée par Dr Bachir Faïd, enseignant et chercheur en histoire moderne à l’université Sétif II (Mohammed Lamine Debaghine), l’ouvrage a été, une fois de plus, bien accueilli par un public intéressé. «A travers son enquête journalistique, l’auteur transmet la mémoire collective d’un peuple qui ne doit pas oublier. Pour la somme des informations rapportées, ce livre doit non seulement prendre une bonne place dans nos bibliothèques, mais être mis à la disposition de nos enfants, collégiens, lycéens et étudiants pour qu’ils connaissent une facette de notre histoire contemporaine. Pour le bien de notre peuple qui a tant souffert, nous devons tout entreprendre pour encourager nos écrivains, artistes, peintres et tous les autres créatures de notre belle et fertile Algérie», déclare, non sans émotion, Mohammed Dib, député et ex-maire de Sétif. Ancien arbitre international et consultant, Salim Oussaci abonde dans le même sens : «Convivial et chaleureux à la fois, ce rendez-vous m’a permis de revoir des amis que je n’ai pas vus depuis un certain temps. Pour combattre ce spleen culturel, la ville de Sétif, ne manquant pourtant pas de moyens, doit aider, soutenir et accompagner les écrivains d’ici et ailleurs. Je profite de l’occasion pour souligner une énième fois que la lecture est la meilleure thérapie contre toutes les formes de violences.» Des férus du livre ont saisi l’occasion pour poser une question qui taraude beaucoup d’esprits : la cité disposant d’un inestimable potentiel ne mérite-t-elle pas un Café littéraire digne de ce nom ? A méditer.   

Get more results via ClueGoal