Algeria



Les limites d’une mesure

En raison de la rareté des devises (baisse continue du prix du pétrole depuis juin 2014), le gouvernement a initié un certain nombre de mesures pour réduire sa dépense en général et économiser de la devise en particulier. C’est dans ce contexte que
El Watan - Economie

Les limites d’une mesure

En raison de la rareté des devises (baisse continue du prix du pétrole depuis juin 2014), le gouvernement a initié un certain nombre de mesures pour réduire sa dépense en général et économiser de la devise en particulier. C’est dans ce contexte que des mesures de restriction aux importations ont été prises. La dernière concerne une liste de 851 produits, entrée en vigueur le 7 janvier 2018. On se propose dans cette réflexion de faire un commentaire sur les limites de cette mesure. Le premier point à signaler est le caractère temporaire de cette restriction. Dans l’article 2 du décret susmentionné, il est précisé que cette restriction prendra fin dès «…rétablissement de l’équilibre de la balance de paiements …» (voir figure 1 ).  A titre de rappel, une balance des paiements résume la position extérieure d’une nation. Elle est la somme du solde de la balance commerciale et de la balance des services. Pour avoir une idée sur la date probable cette mesure de restriction sera levée, examinons l’évolution passée de la balance des paiements. On remarque que la balance des paiements est déficitaire à partir du second trimestre de l’année 2013 et elle l’est à ce jour. Donc le déficit de la balance des paiements est antérieur à la baisse du prix du baril du pétrole. Du fait des montants faibles des flux de capitaux et de services, comparativement à ceux des marchandises, le solde de la balance des paiements est déterminé dans une large mesure par celui de la balance commerciale (à hauteur 82%). Donc la levée de cette mesure de restriction ne va dépendre que de la valeur des exportations en hydrocarbures pour les prochaines années. Se pose alors la question suivante : est-ce que le gouvernement va lever cette mesure dès que le solde redeviendra positif sur un trimestre ou plusieurs (à définir) ? Du fait de la sensibilité des exportations au prix des hydrocarbures, le solde de la balance des paiements pourra redevenir subitement négatif après le trimestre ou l’année où il était positif. Alors se pose la question évidente suivante : le gouvernement remettra-t-il la mesure de restriction? Je pense que le fait d’avoir lié cette mesure au solde de la balance des paiements dans le texte a lié les mains du gouvernement  et posera un sérieux problème de conduite de la politique économique et brouillera la visibilité des agents économiques locaux et des partenaires internationaux. La dernière évaluation donnée par l’agence Euler Hermes  va dans ce sens. Dans les différentes déclarations du Premier ministre et de son ministre du Commerce, il était mentionné que cette mesure est un signe pour mettre en place une production locale de substitution aux importations. A part les producteurs locaux qui existent déjà et qui vont profiter de cette mesure, il est difficile pour un détenteur de capitaux d’investir dans un secteur qui, à tout moment, pourra être évincé par les importations. Si l’on se penche sur les projections  de la balance des paiements faites par les services du FMI, on remarquera que la balance des paiements va rester déficitaire jusqu’à 2022 au moins (voir figure 2). Ces projections ont été faites sur la base d’un prix moyen de 57$ le baril de pétrole. La diminution de la production physique en hydrocarbures enregistrée depuis le deuxième trimestre de l’année 2006 démontre que l’ajustement de la balance des paiements ne peut se faire que par un effet prix (celui du baril de pétrole). Pour que la balance des paiements redevienne positive, il faut que les exportations dépassent les 50 milliards de dollars et que les importations ne dépassent les 46 milliards de dollars. Comme l’Algérie est un price-taker (aucun effet sur la fixation du prix de pétrole sur le marché international), la seule marge du gouvernement, à l’heure actuelle, est de comprimer les importations, d’où la mise en place de ce système de restriction aux importations. Penchons-nous maintenant sur le contenu de cette liste et le profil des produits interdits d’importation. En termes d’importation, le chiffre «851» impressionne à première vue. Il est important de relever ici que ce nombre de produits est en référence à la nouvelle classification internationale du commerce international (Système harmonisé – SH à 10 chiffres). Cette nouvelle classification comprend près de 16 000 positions tarifaires. Donc la décision prise par le gouvernement ne représente, en termes de nombre, qu’un plus de 5% des produits qu’on peut théoriquement importer. En termes de valeur, la liste des 851 produits représentait, en 2016, un montant d’un peu plus de 2,3 milliards de dollars, soit environ 5% du total des importations. Si l’on s’intéresse au contenu de la liste pour comprendre la logique qui a servi à son élaboration, on remarque qu’elle est très concentrée. Les 851 produits sont répartis sur 31 chapitres sur les 97 possibles qui existent dans la nomenclature du tarif douanier. Un seul, le chapitre 2, concentre à lui seul 26% du nombre de produits interdits d’importation. Ce chapitre est relatif aux «viandes et abats comestibles» essentiellement congelés. Près de la moitié de ces 227 produits (111 positions) concerne la volaille congelée. Le deuxième chapitre est relatif aux «Préparations à base de légumes et de fruits», avec 74 produits. La figure 3 donne une idée sur la répartition de cette liste sur les principaux chapitres. Il est facile de remarquer que la plupart des produits qui figurent dans cette liste concurrencent une production locale existante (produits blancs, laits et dérivés, etc.). Leur interdiction a généré dans certaines filières (produits blancs et laits et dérivés) une augmentation des prix. Cette augmentation ne peut être expliquée par la valeur du dinar du fait que ce dernier ne s’est déprécié que de 2% vis-à-vis de l’euro et s’est même apprécié de près de 1% vis-à-vis du dollar américain sur la période janvier à avril de cette année. Interdire les viandes congelées suppose l’existence d’une offre locale suffisante. Les interventions du gouvernement en période de forte demande pour influer à la baisse les prix montrent que cette offre fonctionne sous forme d’un cartel (existence d’ententes sur les prix). Le mois de Ramadhan prochain en sera un bon test. Il est à craindre que le gouvernement ne se retrouve à revenir sur une mesure qu’il a lui-même mise en place pour contenir l’augmentation des prix sur les viandes rouges et blanches habituellement observées en période de Ramadhan. Pour les autres produits, les demandes formulées par les différents opérateurs, par voie de presse et autre, a montré que les concepteurs de cette liste n’ont pas pris le soin de vérifier l’existence d’une offre locale avant d’établir cette liste. Revenir sur une mesure, défendue au départ, réduit la crédibilité du gouvernement à l’interne et au niveau international. Le poids négligeable au niveau macroéconomique cache, au niveau des entreprises, une appréciation différenciée de cette mesure. Principalement, les craintes avancées par les entreprises sont les suivantes : • Absence totale de production locale de substitution aux produits importés. La mise en place d’une production locale prendrait du temps et pourrait rendre sa rentabilité remise en cause quant la mesure sera suspendue à l’avenir. • Difficulté de mettre en place certaines industries locales de substitution du fait que les étrangers refusent d’exporter leur savoir-faire. •  Risque de mise en place de listes négatives similaires par les partenaires étrangers (risque de réciprocité). Pour avoir gain de cause auprès du gouvernement, plusieurs associations d’entreprises privées organisées par filière (céramique, tisserands, fabricants d’arômes, etc.) ont saisi le ministère du Commerce pour annuler la mesure et/ou pour avoir des autorisations provisoires d’importation par quota. Ce travail de lobbying a porté ses fruits du fait que le ministère du Commerce a revu cette liste dans le sens où une soixante de produits vont être autorisés à nouveau à l’importation. L’annonce du Premier ministre de revoir cette liste chaque trois mois reflète l’absence d’une doctrine bien établie de gestion du commerce extérieur. Cette révision sera plus le résultat du lobbying des importateurs et des producteurs locaux qu’une vision claire du gouvernement en matière de gestion des importations. On remarquera aussi qu’au sein de cette liste, plusieurs produits n’ont jamais été importés. Si l’on prend l’année 2016, sur les 851 produits, 212 seulement ont été importés, soit environ 25% de la liste. Ceci prouve que la conception de cette liste a été pensée plus par famille de produits qu’en fonction de la capacité d’industries locales existantes ou à mettre en place pour prendre le relais. La situation d’incertitude actuelle (quatre ministres du Commerce en trois ans) ne plaide pas en cette faveur.  On a l’impression que le secteur du commerce extérieur a servi de variable d’ajustement pour économiser de la devise. Cette vision comptable d’une réalité macroéconomique n’est pas tenable à long terme. Le gain espéré (économie de devises) est inférieur au coût économique (inflation induite) et perte de crédibilité du gouvernement vis-à-vis des acteurs locaux et internationaux. Il était possible d’augmenter les droits de douane et certaines taxes pour limiter ces importations sans mettre en place des listes négatives. Les dispositions de sauvegarde existantes au niveau de l’Accord d’association et les autres arrangements commerciaux (GZALE, Accords bilatéraux) le permettent. Le bon sens aurait voulu que le gouvernement consulte ses partenaires économiques pour faire l’inventaire de ce qui peut être substituable aux importations avant d’établir cette liste. Il dispose des institutions et de sources de données suffisantes pour faire ce travail. On aurait pu faire l’économie de ce retour en arrière préjudiciable à l’ensemble de la collectivité.   Par : Mohamed Yazid Boumghar – maître de recherche – Cread – myboumghar@gmail.com   (*) Décret exécutif n°18-02 du 07 janvier 2018. (*) Sous l’hypothèse qu’il respecte ses propres engagements. (*) http://www.eulerhermes.com/economic-research/blog/EconomicPublications/country-risk-q1-2018-map-mar18.pdf (*) Malheureusement,  à l’heure actuelle ,on ne connaît aucun travail similaire fait par les institutions nationales (ministère des Finances, Banque d’Algérie, etc.) (*) https://www.commerce.gov.dz/actualites/levee-de-la-suspension-provisoire-a-l-importation-de-certains-intrants-necessaires-a-la-production-de-plusieurs-produits-alimentaires. (*) Conférence de presse du 14 avril 2018.

«Une confusion générale d’idées se traduisant par le désarroi dans l’action»

La multiplication récente des rencontres, Salons, symposiums, conférences et autres grandes réunions sur des dossiers importants n’est pas suivie par des mesures concrètes sur le terrain. Qu’en pensez-vous ? Avec la chute des prix des hydrocarbure
El Watan - Economie

«Une confusion générale d’idées se traduisant par le désarroi dans l’action»

La multiplication récente des rencontres, Salons, symposiums, conférences et autres grandes réunions sur des dossiers importants n’est pas suivie par des mesures concrètes sur le terrain. Qu’en pensez-vous ? Avec la chute des prix des hydrocarbures sur le marché international et ses conséquences sur les équilibres macrofinanciers du pays (déficit budgétaire), on s’attendait, plus que par le passé, à des engagements fermes vers des réformes structurelles fondamentales afin d’asseoir les fondements d’une économie de marché efficiente et se départir du mode de fonctionnement rentier du système de gouvernance de l’économie nationale qui prédomine à ce jour. Or, manifestement, on continue à gouverner le pays avec les mêmes méthodes et le même personnel, rompu et bien rodé dans un tel système (quasiment tous les ministres ont accompli un long parcours de commis de l’Etat), que rien apparemment ne prédispose à bouleverser les structures et les systèmes de gestion, totalement obsolètes, dont la déconstruction est devenue un impératif pour la survie de l’économie nationale. Beaucoup de discours, souvent étayés par des chiffres fantaisistes, mais aucun plan rationnellement concerté et méthodiquement appliqué et évalué. La multiplication récente des rencontres, Salons, symposiums, conférences et autres grandes réunions sur des dossiers importants : l’agriculture, l’industrie les énergies renouvelables, le commerce, la sécurité alimentaire, la finance et beaucoup d’autres thèmes aussi importants les uns que les autres, en associant, des universitaires, des experts, des partenaires étrangers, des associations, augure-t-elle d’un changement de perspectives ? On peut se poser la question. Si la communication et la consultation sont de mise, on peut cependant s’interroger sur les objectifs poursuivis ? Ces derniers visent-ils la rationalisation des décisions publiques ou bien s’agit-il simplement d’un effet de communication afin d’atténuer les critiques persistantes et renouvelées sur l’action des gouvernants à la veille de l’importante échéance électorale (élection présidentielle 2019). En effet, de nombreuses décisions publiques sont prises dans tous les secteurs : industrie, agriculture, commerce extérieur, santé, éducation nationale…(on ne sait trop sur quelle base) qui sont remaniées avant d’être exécutées, ou carrément remises en question. L’actualité récente est riche d’événements qui illustrent «la nocivité de l’empirisme», pour reprendre l’expression d’un illustre prix Nobel, le Français Maurice Allais, en l’occurrence. Quels sont les exemples illustrant cette situation ? Les politiques publiques et les décisions prises sont loin de faire consensus. Elles sont critiquées de toutes parts par de nombreux observateurs (universitaires, cadres en retraite, syndicats indépendants…), qui n’arrivent pas à comprendre la logique qui guide l’action gouvernementale. On peut citer quelques décisions concernant notamment le secteur industriel, avec l’inqualifiable politique de montage des véhicules. Quel gâchis ! comment peut-on décider du jour au lendemain d’implanter le montage de véhicules sur le sol national, pour se lancer dans un processus de substitution à l’importation du produit fini, sans aucune stratégie scientifiquement établie sur la base des données concernant toutes les variables déterminantes d’une telle stratégie dont l’objectif ultime serait la contribution à l’industrialisation du pays par le développement de nombreuses industries (mécanique, métallurgie, pneumatique, verrerie…) que suscite la construction automobile. A peine mise en œuvre, cette politique est déjà contre-productive, dans la mesure où on ne fait que substituer l’importation du véhicule par l’importation des pièces et composant du véhicule (SKD, CKD, à un coût supérieur. On peut reprendre les propos de l’ex-ministre de l’Industrie, Mahdjoub Bedda, qui a considéré qu’il s’agissait purement et simplement d’«importations déguisées» de la part des constructeurs ! Faisant remarquer que le secteur n’a aucun impact sur les réserves de change ou la création d’emplois, mais plutôt constitue un coût important pour l’Etat en termes d’aides et d’avantages fiscaux. Concernant le commerce extérieur, après avoir décidé d’une politique d’octroi de licences d’importation, on décide de surseoir à cette politique et de procéder à l’interdiction pure et simple de nombreux produits importés… Dans le domaine de la santé, la grève décidée par les hospitalo-universitaires, qui perdure à ce jour, montre la faiblesse des capacités de gestion et de prévision des conflits sociaux. Concernant l’éducation nationale, même constat. Car, encore une fois, comme nous l’avons déjà exprimé dans une contribution antérieure, le diagnostic de l’économie nationale est largement établi et admis. Le problème ne se pose pas en termes de «que faut-il faire ?», mais «comment et qui peut assurer la mise en œuvre effective des réformes ?». On pourrait reprendre celles préconisées par le collectif Nabni, on pourrait aussi citer les propositions faites par les nombreux universitaires et chercheurs algériens de renom qui ont participé à la réunion organisée par le CNES au mois de septembre 2015, à Alger, en présence de l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Elles font consensus, sont acceptées et non rejetées par le pouvoir. La pertinence de toutes les mesures préconisées ne fait aucun doute. Mais comment assurer l’essentiel, à savoir, leur mise en œuvre effective ? Le problème n’est donc pas dans le constat, les objectifs, ni même dans les solutions, tout cela a été dit et redit depuis des années. Donc, c’est tout le processus de prise des décisions publiques qui est à revoir… Comment peut-on décider et contrôler la mise en œuvre de telles mesures compte tenu de la nature du pouvoir politique et du mode de fonctionnement des institutions de l’Etat qui prédomine à ce jour, source de privilèges des élites au pouvoir, l’oligarchie constituée et la nomenklatura ? C’est ce qui nous pousse à nous interroger sur les processus de prise de décisions publiques prises par les commis de l’Etat, notamment au niveau du gouvernement (ministres et secrétaires d’Etat) qui font ainsi souvent l’objet de critiques sévères par quasiment tous les observateurs. Par conséquent, toutes ces rencontres n’ont pour but que de réduire la tension qui monte contre les gabegies d’un gouvernement qui navigue à vue, surtout que l’échéance électorale (élection présidentielle) est en vue. Beaucoup d’observateurs considèrent que «les conditions pour organiser une élection présidentielle crédible en 2019 ne sont pas réunies. Avec une scène politique dévastée, une déliquescence institutionnelle poussée et une expression politique confinée au minimum, il n’est pas possible d’organiser un scrutin dans les conditions actuelles». Il faut coûte que coûte faire baisser les tensions sociales et taire les critiques. Montrer la générosité du programme du président de la République et faire accepter les démarches tant décriées par quasiment toutes les couches sociales. Les techniques de communication sont mises à l’épreuve des enjeux. On peut en douter au vu des profils des ministres, notamment ceux en charge des secteurs économiques : industrie, agriculture, finance, tourisme… qui, à quelques rares exceptions, ne semblent guère répondre aux exigences de l’heure. Ce n’est, en effet, certainement pas avec la promotion d’un certain nombre de walis (sur la base de quels critères on peut se le demander ?) que le changement peut s’opérer. Des walis habitués à une gestion routinière quasi administrative des territoires qui n’ont guère pu ou su dynamiser le développement local, par la production, l’investissement et la création d’entreprises, peuvent-ils gérer des secteurs stratégiques ? Quid alors des conséquences ? On se demande de quel bilan peuvent se prévaloir les walis nommés ministres dans des secteurs extrêmement importants où les profils doivent être triés sur le volet, tant les chantiers à promouvoir demandent de la compétence, de l’expérience, de l’intégrité, de l’autorité et des capacités managériales éprouvées. Tout cela, c’est pour dire qu’on ne peut guère attendre un changement de cap dans les orientations et le mode de gestion caractéristique du système socioéconomique d’essence rentière qui prédomine à ce jour. Par conséquent, si avec un tel staff on ne peut guère espérer un changement de politique, il aurait fallu pour cela des ministres dont le profil devait être recherché, des ministres capables de bouleverser des structures et des systèmes de gestion devenu obsolètes, mais surtout des ministres capables collectivement de peser sur le changement institutionnel et les orientations politiques qui semblent figées. Des ministres au comportement exemplaire (à l’exemple des ministres et des commis de l’Etat dans les pays scandinaves). Chez nous en Algérie, la nature de l’exercice du pouvoir détermine des comportements prédateurs, chacun n’observe que son secteur, ne voit directement que ce qui l’intéresse, ne pense et n’agit que selon les circonstances présentes… dans ces conditions, seules sont considérées et discutées les causes secondes de phénomènes particuliers et aucune vue d’ensemble n’apparaît, qui permette de dégager une stratégie fondamentale. C’est ainsi que l’évolution en cours s’effectue au milieu d’une confusion générale des idées qui se traduisent par le désarroi de l’action… nulle part de plans (stratégies) rationnellement concertés, encore moins de consensus réfléchi, l’empirisme continue d’agir au plus haut sommet des hiérarchies gouvernementales… Ainsi se sont créées peu à peu des législations d’une extraordinaire complication, contradictoires avec elles-mêmes, qu’il serait absolument vain de vouloir ramener à l’application rationnelle de quelques principes généraux.

Des rencontres en série sans efficacité

Les diagnostics sur l’économie nationale dans différents secteurs se suivent et se ressemblent. Idem pour les propositions de solutions et d’issues de crise qui émanent de part et d’autre, que ce soit du côté des experts, des universitaires, des op
El Watan - Economie

Des rencontres en série sans efficacité

Les diagnostics sur l’économie nationale dans différents secteurs se suivent et se ressemblent. Idem pour les propositions de solutions et d’issues de crise qui émanent de part et d’autre, que ce soit du côté des experts, des universitaires, des opérateurs économiques, des décideurs ou des think tank. Ces solutions sont même prônées dans les discours politiques et les promesses électorales. Mais aussi devant les partenaires étrangers lors des forums d’affaires qui se tiennent à longueur d’année ici en Algérie ou ailleurs. Cependant, les actions efficaces se font toujours attendre, prolongeant ainsi le retard de développement, et maintenant le statu quo. Ce ne sont pourtant pas les rencontres thématiques, les conférences-débats, les forums, les séminaires et les symposiums qui manquent dans l’objectif de cerner les priorités, de rechercher les lacunes et de dresser un plan d’action. Agriculture, commerce, industrie, tourisme, pêche, finances et énergies renouvelables sont autant de secteurs concernés par ces rencontres à l’issue desquelles des recommandations sont soumises. Cela pour dire que les priorités à prendre en charge sont connues de tous, ayant été largement exposées et débattues à maintes reprises dans l’objectif de réaliser le développement tant recherché. Un développement censé être basé, selon les spécialistes, sur une intégration effective de l’économie. Et ce, d’autant que les défis à relever sont des plus importants. Entre la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique, la diversification de l’industrie économique et des exportations, la régulation du commerce extérieur, la lutte contre l’informel et bien d’autres dossiers, les questions en attente de prise en charge sont nombreuses. Ce sont justement autant de questions qui font objet régulièrement de débats, à l’initiative du gouvernement dans certains cas, du patronat essentiellement, le Forum des chefs d’entreprise (FCE) dans d’autres cas, tout en associant les professionnels des secteurs concernés. Le tout organisé par des entreprises de communication ou événementielles, qui arrivent à tirer profit de ces rencontres annoncées en grande pompe. Mais une fois le rideau baissé, on oublie tout et on recommence sans prendre en considération les propositions des uns et des autres. Absence de valorisation Exemples : depuis la promulgation du programme présidentiel des énergies renouvelables (ENR) en 2011, il y a eu d’innombrables rendez-vous à ce sujet entre Salons et conférences, la dernière en date s’est tenue début avril au Centre international des conférences (CIC) à travers le Congrès international sur les ENR, la sécurité énergétique et la sécurité alimentaire. Trois questions cruciales pour l’avenir du pays, sur lesquelles les débats ont été axés autour de la nécessité d’élaborer des stratégies à long terme. Une réflexion déjà lancée sans pour autant être prise en charge. Certes, il y a le plan dédié aux ENR, mais les moyens de mise en application n’arrivent toujours pas à trouver un consensus. «Qu’a-t-on a fait alors des propositions émises jusque-là ?» s’interroge un expert rencontré lors de ce congrès, pour qui l’heure devrait plutôt être au bilan de ce qui a été fait, notamment en ce qui concerne la première centrale hybride solaire-gaz en Algérie, qui a été inaugurée le 14 juillet 2011 à Hassi R’mel. Et ce, avant de passer à autre chose. «On continue à discuter sur ces sujets, alors que l’évolution continue à l’échelle mondiale. On ne doit pas limiter cette question aux discussions et aux débats lors de ces rencontres. Il faudrait être clair et efficace», estime notre expert. Un autre enseignant universitaire, également présent lors de ce congrès, relève pour sa part l’utilité de telles manifestations, ne serait-ce que pour découvrir les travaux et les études effectuées dans différents secteurs, comme c’est le cas pour les ENR. «Les recherches qui se font sont extrêmement importantes et peuvent servir de base pour la prise de décision. Les conférences sont justement une occasion pour créer cette passerelle entre décideurs et experts», dira notre enseignant, relevant la pertinence des questions abordées. Mais, faudrait-il justement valoriser tous ces travaux en passant à l’action. Ce que notera l’économiste Mohamed Badis. Un stock de connaissances inexploité «Il y a des actes de gestion et non pas des actions économiques proprement dites. Il faut savoir transformer l’acte économique en acte de gestion», préconisera-t-il. Pour ce, «on a un stock de connaissances extrêmement important. Il y a lieu juste de le reprendre et de l’adapter au contexte actuel pour en tirer profit tout en corrigeant éventuellement ce qu’il y a lieu de revoir». Ce stock est disponible via toutes les recherches et les études présentées ou non, mais aussi via les recommandations des différentes rencontres qui se tiennent régulièrement. Il y a eu les assises sur le commerce en juin 2011 qui s’étaient terminées par une série de mesures à mettre en œuvre, notamment pour la lutte contre l’informel, la régulation du commerce et l’organisation du secteur. Mais combien sont-elles les mesures à être mises en application. Il y a eu également la même année, précisément en décembre 2011, les assises nationales sur le développement local chapeautées par le Conseil national économique et social (CNES) et dont les propositions devaient contribuer à répondre aux attentes des citoyens et à assurer un certain équilibre régional en matière de développement économique et social. Ces assises ont été suivies par d’autres rencontres entre walis et gouvernement. Cependant, pas de changement notable dans ce domaine. Les distorsions régionales sont toujours là et les collectivités sont loin de passer à la gestion participative comme préconisé. Définir les priorités Aujourd’hui se tiendront les assises nationales de l’agriculture, qui réuniront les différents intervenants, agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, transformateurs, exportateurs, chercheurs, institutions financières, experts, représentants de l’encadrement central et local, des Chambres d’agriculteurs et des associations professionnelles pour une réflexion autour du secteur, ses réalités et ses perspectives, notamment l’évaluation des capacités du secteur pour aller vers l’industrie agroalimentaire et l’exportation. Du déjà-vu. On en parle depuis des années. Des décisions relatives à d’autres secteurs ont subi le même sort : une application ajournée. L’impact se fait également attendre des différents forums d’affaires qui se tiennent périodiquement. A ce sujet, l’économiste Kamel Kheffache, qui intervenait récemment sur Maghreb Emergent dira : «Participer à un forum nécessite une préparation. Tout d’abord, il faut identifier les secteurs prioritaires. Il faudra aussi réaliser un ‘‘benchmarking’’, puis ensuite concevoir une stratégie et établir un agenda avec des priorités en matière de partenariat économique. Il faut comparer notre pays aux pays voisins et autres pays et étudier les pays les plus indiqués en matière d’investissements.» Pour ce dernier, ce sont les résultats de l’étude en question qui détermineront la stratégie à adopter, le planning à mettre en place, ainsi que les priorités en matière de partenariat économique. Donc, ce n’est pas le fait d’organiser ces rencontres (forums et conférences) qui pose problème, mais l’absence de suivi des mesures en découlant. «Organiser des symposiums et des conférences est une bonne chose en soi , puisque cela permet des échanges sur des thématiques précises, mais l’efficacité, comme dans toute chose, dépend de la manière, du timing, de la qualité des intervenants et de la pertinence du rapport qui sanctionne ces travaux, mais aussi de la diffusion de ce rapport auprès du grand public (démocratie participative) et surtout en direction des instances qui sont censées lui donner une suite concrète», résumera Mohand Touazi, membre du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE). En d’autres termes, la balle passe au camp des pouvoirs publics pour bien cibler le tir ou le rectifier. Capitaliser l’expérience «Tout cela est une question de culture, de capitalisation d’expériences dont nous manquons terriblement, mais peut-être aussi que les organisateurs, sachant que ceux auxquels ces rapports sont adressés n’en font pas grand cas, font moins d’efforts dans l’élaboration de leur dossier final. Résultat d’un déficit en savoir-faire à acquérir auprès de ceux qui l’ont», dira-t-il, donnant l’exemple du programme de réformes économiques pour l’entreprise (PREE) élaboré par CARE pendant 18 mois avec le soutien technique de CIPE (organisation non gouvernementale américaine). Et ce, à travers des tables rondes régionales, regroupant des chefs d’entreprise pour recueillir leur façon d’appréhender l’entreprise. Ce qui a abouti à un rapport final diffusé le 12 juillet 2017 et remis au gouvernement. Qu’est-il advenu de ce rapport détaillé ? La question reste posée. Elle concerne aussi d’autres documents. Car, faut-il le noter, à l’issue de chaque rencontre, des comptes rendus sont rédigés et remis aux participants, parmi lesquels les représentants des pouvoirs publics, comme nous l’expliquera une spécialiste en organisation d’événements économiques et commerciaux. Des événements qui nécessitent la mobilisation d’importantes ressources financières, collectées souvent via les sponsors, difficiles à convaincre dans de nombreux cas. «Pour attirer un sponsor, il faut le convaincre, et pour le convaincre, il faut que le projet soit porteur et que le contenu soit riche», expliquera encore notre source. Faudrait-il en somme convaincre sur toute la ligne et surtout en tirer profit, que ce soit du côté des organisateurs ou de celui des commanditaires.

«Nous attendons l’application effective du principe de la préférence nationale»

Propos recueillis par Lyes Mechti Le Salon Batimatec, qui réunit chaque année les professionnels du bâtiment et de la construction, s’ouvrira aujourd’hui pour sa 21e édition, alors que les entreprises du secteur sont toujours en proie à de grav
El Watan - Economie

«Nous attendons l’application effective du principe de la préférence nationale»

Propos recueillis par Lyes Mechti Le Salon Batimatec, qui réunit chaque année les professionnels du bâtiment et de la construction, s’ouvrira aujourd’hui pour sa 21e édition, alors que les entreprises du secteur sont toujours en proie à de graves problèmes de trésorerie. Qu’est-ce qui a engendré une telle situation et que faudrait-il faire pour sauver ces entreprises de la faillite ? Le secteur du bâtiment a grandement besoin d’être redressé. Pour ce faire, l’AGEA a soumis, dès le début de l’année, pas moins de l12 propositions qui touchent directement à l’activité quotidienne des entreprises du secteur. Nous avons à ce propos suggéré au sujet de la shortlist, prévue pour la réalisation du programme de logements, de la supprimer carrément vu qu’elle a montré ses limites. Sa suppression permettra aux entreprises nationales de bénéficier des marchés publics. Aussi, afin de mettre un terme à la spéculation dans un marché de la location immobilière, il y a lieu d’encourager l’entreprise nationale à construite des habitations destinées pour 50% à la location et 50% à la vente. La nouveauté portera sur le prix de location qui ne dépasserait pas le SNMG. Le facteur principal de la réussite de ce processus est la facilitation à l’entreprise nationale en matière d’accès au foncier par un mécanisme d’acquisition auprès des walis, via une structure mixte, Etat-entreprise, chargée de manager ce dossier. Nous avons également appelé à mettre en place un mécanisme, au titre de concessions ou tout autre concept assimilé, pour la mise à disposition de zones d’activité du BTPH par wilaya, ce qui permettra de regrouper les entreprises du BTPH et disposer d’espaces pour leurs équipements et autres centrales à béton ou à enrobé. Ce processus permettra aussi de cartographier facilement le secteur du BTPH. Quant aux problèmes rencontrés avec les contrôleurs financiers au niveau des wilayas, il ne faudrait plus que ces respectables employés de l’Etat soient un outil de blocage dans les paiements des situations/factures des entreprises du BTPH. Celles-ci subissent à ce niveau une situation qui devient une énorme contrainte. A notre sens, le contrôleur financier doit contrôler le marché avant sa signature et donner son aval quant au respect des dispositions financières réglementaires. S’il venait à s’opposer, pour ne pas dire bloquer des situations/factures des entreprises du BTPH, il devra sous 48 heures faire part de ses réserves valables, pour permettre à l’entreprise de les lever dans les plus brefs délais et permettre leur paiement. Au niveau local et national le ministère des Finances devra mettre en place un système/circuit de paiement des factures des entreprises du BTPH, tout aussi efficace. Ce système devra être en même temps strict, pour garantir les droits de l’administration, et souple pour pouvoir payer les entreprises dans les temps conclus. Pensez-vous que la décision du gouvernement de surseoir provisoirement au paiement des impôts et taxes par les entreprises du BTP va atténuer, un tant soit peu, la situation de crise que vit l’entreprise du BTPH ? Tout a fait. C’est d’ailleurs une très sage décision, encore faudrait-il que l’application au niveau des wilayas suive. Lors de notre dernière assemblée générale, des informations, rapportées par nos présidents de bureaux de wilaya, ont fait état de la non-application de cette instruction. A ce sujet, nous avons officiellement saisi par écrit monsieur le ministre des Finances pour entreprendre les actions qu’il jugera utiles. Connaissant son professionnalisme, sa rigueur et son écoute, je suis persuadé que des résultats, dans un très proche avenir, seront constatés à l’échelle locale. Qu’en est-il du problème de la concurrence des entreprises étrangères ? Le principe de la préférence nationale dans l’attribution des marchés publics a été officiellement retenu par le gouvernement, mais pouvez-vous nous confirmer son application réelle sur le terrain ? La concurrence doit être loyale et éthique. Elle ne doit pas se baser sur la tricherie. Nous attendons toujours l’application réelle et effective du principe de la préférence nationale de 25% décidée par le président de la République, et ce, à travers les soumissions et les passations de marché. Nous sommes en étroite collaboration avec le ministre de l’Habitat pour que son application soit effective sur le terrain. Nous travaillons également à solutionner les deux plus cruciaux problèmes, à savoir le paiement des arriérés et le plan de charge. Les entreprises du secteur sont confrontées aussi à un autre problème, celui du manque de main-d’œuvre qualifiée. Comment l’appréhendez-vous ? Nous n’avons pas cessé de suggérer au ministère de la Formation professionnelle d’ouvrir des créneaux de formation pour le secteur du BTPH et d’améliorer la communication envers nos jeunes pour les convaincre d’adhérer à ce secteur d’avenir. L’approvisionnement en matière de construction est désormais limité aux matériaux fabriqués localement. Les entreprises du secteur sont-elles satisfaites au plan quantitatif et qualitatif ? Nous sommes satisfaits, mais un grand travail doit être fait par les fabricants, les promoteurs et les réalisateurs pour améliorer davantage la qualité de nos matériaux ; non seulement pour satisfaire le marché national mais aussi pour être concurrentiel à l’international et contribuer, ainsi, à la réduction de la facture des importations. Je voudrai saisir cette occasion pour revenir sur les dernières déclarations de hauts responsables de l’UE par rapport à l’interdiction d’importation de certains produits par l’Algérie, en précisant que ces mesures de protection ne remettent en aucun cas la volonté de l’Algérie de consolider sa coopération économique avec l’UE, mais dans le respect du principe gagnant-gagnant. C’est pourquoi nous soutenons toujours chaque mesure visant à protéger la production nationale.

Plaidoyer pour une approche qualitative et durable dans l’acte de bâtir

Le groupe des sociétés Hasnaoui (GSH) participe, à compter d’aujourd’hui et jusqu’au 26 avril, à la 21e édition du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics (Batimatec). Douze filiales constituant l
El Watan - Economie

Plaidoyer pour une approche qualitative et durable dans l’acte de bâtir

Le groupe des sociétés Hasnaoui (GSH) participe, à compter d’aujourd’hui et jusqu’au 26 avril, à la 21e édition du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics (Batimatec). Douze filiales constituant le pôle construction du GSH exposeront leurs nouveaux produits intégrant des systèmes constructifs innovants sur la place de l’Unité africaine de la Safex, aux Pins Maritimes, à Alger. Pour Brahim Hasnaoui, PDG du groupe éponyme, le Salon Batimatec, avec plus de 1000 exposants cette année, est un excellent baromètre pour «jauger la vitalité des différents acteurs du secteur du bâtiment en Algérie, découvrir les nouveautés liées à l’acte de bâtir et dégager des perspectives futurs pour un secteur fortement impacté par la crise financière que connaît le pays». Selon lui, le secteur du bâtiment vit actuellement des problèmes réels induits non seulement par les récentes restrictions budgétaires, mais surtout par l’«incapacité des différents intervenants à concevoir et à relancer la croissance en ayant recours, de moins en moins, à la commande publique». «En l’espace de deux décennies, l’Algérie a consenti des financements colossaux pour la réalisation de logements, tous types confondus. Cette tendance n’est plus envisageable, voire insoutenable à moyen et long termes, d’où la nécessité de repenser la politique du logement en mettant en place de nouveaux mécanismes pour relancer le secteur», explique-t-il. Pour notre interlocuteur, le logement ne doit plus se mesurer en fonction de son coût initial, mais en fonction de son impact sur la santé, l’éducation, la productivité… «L’urbanisme conditionne le citoyen de demain et cela n’a pas de prix. L’Algérie de demain doit pouvoir trouver les meilleures formules possibles pour développer le savoir vivre-ensemble, construire des cités intégrées, écologiques et à faible consommation d’énergie. Et pour commencer, l’Etat est en droit d’exiger un SMIC qualitatif à l’ensemble des intervenants dans le secteur à travers de nouveaux cahiers des charges», soutient-il. Plaidant pour une approche plutôt qualitative et durable dans l’acte de bâtir, Brahim Hasnaoui estime qu’il est aujourd’hui nécessaire de libérer le foncier et d’encourager les initiatives visant à asseoir un processus d’industrialisation des matériaux de construction à même de réduire les coûts de construction. Le foncier est le nœud gordien du problème du logement en Algérie, souligne-t-il. Priorité à l’outil national de réalisation «En Algérie, l’aspect relatif à la préservation des terres agricoles a longtemps servi de prétexte pour freiner le développement de l’immobilier. L’Etat a légiféré en fonction de la Mitidja, une terre fertile et relativement bien irriguée et qu’il est nécessaire de protéger de l’invasion du béton. Mais ce n’est pas le cas de toutes les régions du pays. Dès qu’on sort de la région de la Mitidja, le problème du foncier se pose autrement», fait-il remarquer. Une plus grande disponibilité du foncier permet, affirme-t-il, d’améliorer sensiblement l’ensemble des paramètres auxquels obéit le secteur du bâtiment. L’expérience menée par le groupe à Oran, à travers le projet immobilier El Ryad, en est la meilleure preuve. «Le projet El Ryad a permis d’une part d’intégrer la notion du vivre-ensemble dans une cité à basse densité du bâti et, d’autre part, d’adopter de nouveaux produits de construction fabriqués localement tels que les bétons prêts à l’emploi, le double vitrage pour l’isolation thermique, les ciments colles et autres adjuvants. Cela ne pouvait se faire sans la disponibilité du foncier à l’est de la ville d’Oran», témoigne-t-il. Pour Brahim Hasnaoui, l’industrialisation des matériaux de construction prônée depuis 40 ans par le groupe, à travers des partenariats scellés avec des firmes étrangères, espagnoles et italiennes notamment, commence à porter ses fruits en Algérie. «Nous proposons aujourd’hui des produits 30% moins cher et de qualité équivalente aux produits importés. Maintenant, il s’agit de compléter notre offre en continuant à opérer un transfert de savoir-faire et de renforcer notre compétitivité sur le marché national et à l’international», révèle-t-il. Interrogé sur l’opportunité de recourir à des entreprises étrangères pour la réalisation de projets de logements, Brahim Hasnaoui estime que cette démarche a induit, dans les faits, une marginalisation de l’outil national de réalisation et une saignée de devises avec des parts transférables de plus de 45%. «Au lieu de faire une analyse critique de la situation de l’entreprise algérienne en termes de formation, de financement, de management et d’intégration par corps de métiers, nous avons plutôt opté pour une solution de facilité», constate-t-il. Selon lui, les entreprises étrangères ne sont pas plus performantes que les entreprises algériennes, elles sont plutôt plus avantagées par rapport aux entreprises de droit algérien. «Lorsqu’on permet aux entreprises étrangères d’appliquer des prix unitaires supérieurs, d’avoir recours à une main-d’œuvre qualifiée expatriée, d’importer des engins de travaux publics sans restriction et de pouvoir faire tourner leurs chantiers avec un volume hebdomadaire de 70 heures, il est tout à fait normal qu’elles puissent réaliser plus vite que les entreprises algériennes. Celles-ci sont, par contre, obligées de recruter localement et d’évoluer avec un temps de travail de 40 heures/semaine, sans compter les innombrables entraves bureaucratiques auxquelles elles sont confrontées au quotidien», conclut Brahim Hasnaoui.

Un secteur en souffrance

Fortement dépendants des carnets de commandes publiques, les professionnels du bâtiment et des travaux publics broient du noir depuis la chute des revenus du baril de pétrole. Quand l’Algérie se trouve dans l’obligation de réduire ses dépenses
El Watan - Economie

Un secteur en souffrance

Fortement dépendants des carnets de commandes publiques, les professionnels du bâtiment et des travaux publics broient du noir depuis la chute des revenus du baril de pétrole. Quand l’Algérie se trouve dans l’obligation de réduire ses dépenses publiques, face à l’évaporation de ses réserves de change, les conséquences sont dramatiques sur le plan économique et social. De nombreux chantiers, tous secteurs confondus, ont été gelés et le lancement de nouveaux projets a été rendu impossible pendant plus de trois ans. Une situation qui a mis l’Etat, maître d’ouvrage des chantiers du BTP, dans l’incapacité de payer les entreprises qu’il a sollicitées. Faute de carnet de commandes, environ 60% des 3500 entreprises de BTPH en Algérie, soit près de 2100 sociétés, risquaient de déposer leurs bilans l’année dernière, mettait en garde l’Association nationale des sociétés algériennes. Face à la détresse des entrepreneurs, l’Etat a finalement réglé 120 milliards de dinars de créances aux entreprises, en débloquant des fonds de la Caisse nationale du logement. Pourtant soutenue par les dépenses publiques d’infrastructures et de bâtiment, l’expansion de l’activité dans le secteur du BTP a gagné seulement 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 5,0% de croissance en termes réels en 2016, selon un rapport de la Banque d’Algérie. En nominal, la valeur ajoutée du BTP, estimée à 2069,3 milliards de dinars en 2016, représente 15,9% de la valeur ajoutée de la sphère réelle et 11,9% du PIB. Ce secteur a contribué à hauteur de 17,4% à la croissance globale du PIB. Selon le même document, les livraisons de logements pour l’année 2016 ont connu une progression d’à peine 3,1% par rapport à l’année précédente, soit 338 300 unités livrées en 2016, contre 328 100 en 2015. Exit donc les années d’aisance financière, issue de la manne pétrolière, durant lesquelles le secteur enregistrait une forte croissance. Secteur clé de l’économie nationale, le BTP absorbe 16,6% de la main-d’œuvre totale, selon l’enquête mensuelle d’avril 2016 de l’Office national des statistiques. Sur une population active de 10,8 millions, le BTP occupe 1,8 million de salariés permanents et non permanents, le secteur informel n’étant pas comptabilisé. Les importantes diminutions des commandes publiques, moteurs de la croissance, ont eu un effet néfaste sur l’emploi. Plus de 90 000 postes ont été perdus dans le secteur du BTP entre 2016 et 2017, d’après de récents chiffres rendus publics par le directeur de l’Agence nationale pour l’emploi. Les entreprises activant dans les travaux de bâtiment ont été aussi les plus touchées par les radiations avec la cessation de 936 entreprises, d’après le Centre national du registre du commerce. Alors que le secteur du BTP paie sa dépendance aux carnets de commandes de l’Etat, les entreprises algériennes se trouve souvent au cœur de polémiques et pointées du doigt en raison de la mauvaise qualité des infrastructures réalisées et du non-respect des délais de livraison. Cette situation est synonyme de surcoûts. Au total, 270 milliards de dinars ont été réservés aux réévaluations dans le projet de budget 2018. Outre un accès difficile au financement, le secteur peine à trouver une main-d’œuvre qualifiée alors que quelque 40 000 diplômés en BTP arrivent sur le marché de l’emploi chaque année, selon les professionnels.  

Sonatrach signe un partenariat avec l’Irak

La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a conclu, jeudi à Alger, un mémorandum d’entente avec le ministère irakien du Pétrole, visant à renforcer le partenariat entre les deux pays, a indiqué un communiqué du groupe Sonatrach,  cité par
El Watan - Economie

Sonatrach signe un partenariat avec l’Irak

La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a conclu, jeudi à Alger, un mémorandum d’entente avec le ministère irakien du Pétrole, visant à renforcer le partenariat entre les deux pays, a indiqué un communiqué du groupe Sonatrach,  cité par l’agence APS. Le mémorandum d’entente a été paraphé par le PDG du groupe Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, et le représentant du ministère irakien du Pétrole, Dhia Kamar Safar, directeur général du département technique auprès du ministère du Pétrole irakien, a ajouté la même source. La signature de ce protocole d’entente vise à «renforcer le partenariat entre les deux pays», à travers le partage des savoir-faire et de l’expertise algérienne dans le domaine de l’exploration, du transport par canalisation, de l’engineering, ainsi que la contribution du renforcement des infrastructures industrielles en Irak. Elle confirme également «la volonté des deux parties de renforcer le développement et la coopération d’un partenariat mutuellement bénéfique», a souligné le document. La signature de ce protocole d’entente intervient à l’occasion de la visite qu’effectue à Alger M. Safar, en vue d’examiner les opportunités de partenariat et de coopération dans le domaine des hydrocarbures. Par ailleurs, les discussions entre les deux parties ont également porté sur la possibilité, pour Sonatrach, de participer au développement du champ pétrolier d’El Nassiria en Irak. Les deux parties ont aussi étudié l’opportunité d’une participation de Sonelgaz et Naftal, filiale du groupe Sonatrach, spécialisée dans la commercialisation et la distribution des produits pétroliers, à l’extension du réseau de transport de gaz en vue d’alimenter les villes irakiennes en gaz naturel et GPL. La visite de M. Safar à Alger fait suite à celle effectuée, le 8 janvier 2018 à Baghdad, par une délégation algérienne conduite par le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, accompagné du PDG du groupe Sonatrach.

Production pétrolière : De nouveaux objectifs à cibler

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui tiendra sa prochaine réunion en juin, devrait «jeter un regard neuf sur ses objectifs et sa stratégie à long terme», a recommandé avant-hier l’expert et ancien ministre algérien de l’En
El Watan - Economie

Production pétrolière : De nouveaux objectifs à cibler

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui tiendra sa prochaine réunion en juin, devrait «jeter un regard neuf sur ses objectifs et sa stratégie à long terme», a recommandé avant-hier l’expert et ancien ministre algérien de l’Energie, Nordine Aït Laoussine, à l’occasion du 19e sommet international du pétrole à Paris (France). L’expert en énergie, cité par l’APS, a ainsi estimé que l’OPEP, depuis un an et demi, se trouve dans une phase «importante» de réglage en matière de «confiance» parmi les principaux pays exportateurs de pétrole, de «meilleur respect» de la limitation de la production et de marché plus équilibré, propice à des prix hors des limites raisonnables, soulignant qu’elle est maintenant «mieux à même de jeter un regard neuf sur ses objectifs à long terme et sa stratégie pour atteindre ces objectifs». Selon lui, cette redéfinition des objectifs et de la stratégie sera une «grande tâche» pour l’Organisation qui devra aller au-delà de la simple réaffirmation, à sa prochaine réunion de juin, de «l’extension du pacte OPEP-non-OPEP dans son format actuel». Ceci, a-t-il ajouté, répond à la demande de régler certaines questions «importantes», telles que l’intégration de la Libye et du Nigeria dans l’accord, le nouveau critère à utiliser pour déclencher des actions correctives de l’approvisionnement afin d’équilibrer le marché, ainsi que la durée du cadre de coopération. Par ailleurs, le même expert a attiré l’attention sur un environnement du secteur du pétrole «clairement affaibli», considérant que les perspectives restent «incertaines» sur plusieurs questions fondamentales. Il estime, en ce sens, que la concurrence constante de l’OPEP et des non-OPEP en matière d’approvisionnement est une «autre source d’incertitude» en dépit des modestes progrès réalisés grâce au rapprochement entre l’Arabie Saoudite et la Russie. «L’industrie pétrolière mondiale non OPEP, en particulier, qui provient de sources non conventionnelles continuera à être influencée par l’évolution de la technologie sur laquelle l’OPEP n’a aucun contrôle direct», a-t-il expliqué, ajoutant que ces incertitudes rendent les stratégies d’investissement «très risquées» au moment où l’OPEP «semble passer du rééquilibrage du marché à court terme à la nécessité d’accroître les investissements à moyen et à long termes pour éviter un prétendu resserrement de l’offre».

Un taux de conformité record à 149% en mars

La production pétrolière de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses dix partenaires, dont la Russie, a atteint en mars dernier un niveau de conformité record de 149% avec les engagements de réduction, a rapporté hier l’agence A
El Watan - Economie

Un taux de conformité record à 149% en mars

La production pétrolière de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses dix partenaires, dont la Russie, a atteint en mars dernier un niveau de conformité record de 149% avec les engagements de réduction, a rapporté hier l’agence APS en citant un communiqué final  de la 8e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi de l’accord Opep-non-Opep (JMMC), tenue à Djeddah (Arabie Saoudite). «Sur la base du rapport du Comité technique mixte (JTC) pour le mois de mars 2018, et après des mois consécutifs de performances record, les pays Opep et non Opep ont atteint un niveau de conformité de 149% avec leurs ajustements volontaires de production, le niveau le plus haut jusqu’ici», a précisé le JMMC. Avec ce taux élevé, «les pays participants ont fait preuve, une fois de plus, d’un dévouement indéfectible pour le rééquilibrage du marché pétrolier mondial», a noté la même source. Ces efforts collectifs «continuent de donner des résultats positifs», a ajouté le JMMC. Les niveaux des stocks commerciaux de brut de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) ont été ajustés, passant de 3,12 milliards de barils en juillet 2016 à 2,83 milliards de barils en mars 2018, soit une baisse de 300 millions de barils. En revanche, les stocks commerciaux actuels restent au-dessus des niveaux observés avant le ralentissement du marché, a fait savoir le comité, appelant les pays participants à rester «concentrés et, si nécessaire, à intensifier leurs efforts sur la base des principes fondamentaux de la déclaration de coopération Opep - non-Opep». Par ailleurs, le JMMC a indiqué qu’il continuerait à réfléchir à d’autres moyens pour renforcer la coopération Opep-non-Opep. La prochaine réunion du comité est prévue le 21 juin à Vienne, alors que la 10e réunion se tiendra à Alger en septembre 2018. L’accord Opep-non-Opep, conclu à Vienne entre les 14 membres de l’Organisation et 10 autres producteurs de pétrole, Russie en tête, a pour objectif de baisser le niveau de production de 1,8 million de barils par jour afin de réduire l’excédent d’offre de brut sur le marché et soutenir les prix. Cet accord de limitation de la production, qui court jusqu’à la fin 2018, a permis de réduire l’abondance de l’offre et de pousser les prix vers le haut, le baril atteignant les 70 dollars contre 30 dollars en janvier 2016. En janvier, l’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial, a publiquement lancé l’idée de pérenniser un accord de coopération conclu en 2016 entre 24 producteurs pour réduire la production et faire remonter les prix. Le prince héritier, Mohammed Ben Salmane, et le ministre saoudien de l’Energie, Khaled Al Faleh, ont souhaité un cadre de coopération à long terme entre producteurs. L’idée a été appuyée par plusieurs membres de l’Opep, principalement les Emirats arabes unis et le Koweït. Mais l’accord pourrait être perturbé par les Etats-Unis, un des trois premiers producteurs mondiaux et dont les extractions abondantes compensent la baisse de production de l’Arabie Saoudite et de la Russie. Donald Trump a critiqué, hier, la décision des Etats membres de l’Opep d’orienter à la hausse les prix du pétrole, affirmant que cette hausse artificielle ne serait pas acceptée. «On dirait que l’Opep recommence. Avec des volumes record de pétrole partout, y compris dans les navires chargés à plein en mer, les prix du pétrole sont artificiellement très hauts. Pas bon et ce ne sera pas accepté», a écrit le président américain dans un message sur Twitter. Les prix du pétrole se sont inscrits en baisse quelques minutes après cette publication.

Produits alimentaires : L’importation d’intrants autorisée

Le ministère du Commerce a levé hier l’interdiction à l’importation pour certains intrants nécessaires à la production de plusieurs produits alimentaires. Le ministère vient ainsi de répondre aux doléances de nombreux producteurs nationaux de p
El Watan - Economie

Produits alimentaires : L’importation d’intrants autorisée

Le ministère du Commerce a levé hier l’interdiction à l’importation pour certains intrants nécessaires à la production de plusieurs produits alimentaires. Le ministère vient ainsi de répondre aux doléances de nombreux producteurs nationaux de produits alimentaires, notamment la filière boissons, qui avaient revendiqué cette levée de suspension afin de reprendre normalement leur activité de production. «Certains intrants communément désignés sous le nom ‘arômes’ sont désormais libres à l’importation à la condition d’accomplissement, par les opérateurs intéressés et chacun en ce qui le concerne, des procédures de domiciliation bancaire exigibles en la matière», a précisé hier un communiqué du ministère. Les intrants concernés par cette levée de suspension sont ceux entrant dans la production des jus et autres boissons, des yaourts, des biscuits, des confiseries et des chocolats. Le ministère du Commerce indique que cette initiative «s’inscrit dans les travaux de révision et de mise à jour de la liste des produits suspendus provisoirement à l’importation dont les résultats seront communiqués incessamment». Cette information a été bien accueillie par la filière boissons qui y voit un signe en faveur de l’encouragement de la production nationale. Pour rappel, la suspension de l’importation des intrants avait été justifiée au départ par la volonté d’encourager les producteurs nationaux d’arômes et autres intrants. Une justification qui n’avait pas convaincu les producteurs des boissons et yaourts, notamment, qui rétorquaient à leur tour que les arômes nationaux sont loin de répondre  à leurs besoins de production. Notons que depuis le début de l’année, la commission de sauvegarde de la production nationale a tenu quatre réunions avec des représentants de différentes filières industrielles afin de discuter des récurrentes  revendications de levée ou d’élargissement des suspensions d’importation sur les intrants industriels. Depuis janvier dernier, pas moins de 851 produits relevant de 45 catégories de marchandises ont été interdits provisoirement à l’importation sur une décision gouvernementale afin de réduire la facture des importations et d’encourager la production nationale. Outre la filière des produits alimentaires, des industriels, notamment de la filière céramique, se sont élevés contre l’interdiction d’importation de certains intrants. C’est sur la base des requêtes des uns et des autres que le ministère du Commerce a procédé à la révision de certaines dispositions pour aboutir à la levée hier de l’interdiction d’importation des intrants dans les produits alimentaires. La même autorité avait déjà levé  la suspension à l’importation d’intrants ou matières premières classés dans cinq sous-positions tarifaires, à savoir les plaques, les feuilles, les bandes, les rubans, les pellicules et autres formes plates, auto-adhésifs, en matière plastique, sacs d’emballage pour produits alimentaires en polymères de l’éthylène. Sont exclus de cette catégorie, les sacs aseptiques pour l’emballage des produits alimentaires. Le Premier ministre a pour rappel  indiqué au début de cette semaine, que la liste des produits concernés par la suspension à l’importation «nécessite des précisions du fait que certains produits constituent des intrants pour l’industrie locale… Cette erreur sera corrigée». Ahmed Ouyahia a aussi indiqué que l’opération de révision des produits interdits d’importation se fera tous les 3 ou 6 mois. «A chaque fois que nous aurons réalisé une autosuffisance dans un produit, il sera ajouté à la liste», a-t-il déclaré.

«L’Algérie est la meilleure alternative pour l’Europe»

Le patron du géant italien ENI a insisté sur le rôle de l’Algérie  en tant que «fournisseur important de gaz pour l’Europe et des perspectives qu’elle détient» dans le cadre de la diversification qu’entreprend le vieux continent, en termes  d
El Watan - Economie

«L’Algérie est la meilleure alternative pour l’Europe»

Le patron du géant italien ENI a insisté sur le rôle de l’Algérie  en tant que «fournisseur important de gaz pour l’Europe et des perspectives qu’elle détient» dans le cadre de la diversification qu’entreprend le vieux continent, en termes  de sources d’approvisionnement. La onzième édition des journées scientifiques et techniques qui s’est ouverte hier à Oran – dans un contexte de changements législatifs, en vue de réviser la loi sur les hydrocarbures – a permis aux principaux partenaires  étrangers de Sonatrach, dont les groupes ENI, Cepsa, Total et Weatterford,  de  mettre en relief  les potentialités de l’Algérie en termes  de pétrole et de gaz, mais aussi en termes d’énergies renouvelables. Le patron du géant italien ENI a par ailleurs insisté sur le rôle de l’Algérie en tant que «fournisseur important de gaz  pour l’Europe et des perspectives qu’elle détient» dans le cadre de la diversification qu’entreprend le vieux continent, en termes de sources d’approvisionnement. Dans ce cadre, l’Algérie a, selon Claudio Descalzi, des atouts indéniables qui la propulsent en tant que «meilleure alternative énergétique pour l’Europe». Pour le CEO du groupe italien ENI, «l’Algérie a le potentiel pour atteindre une croissance à long terme en raison de sa position géographique et de sa dimension. Elle a le plus grand dépôt solaire au monde. De plus, grâce à ses 4500 milliards de mètres cubes de réserves de gaz  et  ses 21 000  milliards m3 de ressources conventionnelles et non conventionnelles, l’Algérie est en mesure de couvrir les besoins des deux côtés de la Méditerranée  et de jouer un rôle  dans la diversification des ressources énergétiques». Selon Descalzi, «l’Europe qui importe presque 90% de ses besoins en gaz et qui aura besoin de diversifier ses fournisseurs,  se tournera en priorité vers l’Afrique du Nord». Pour le patron d’ENI, «l’Afrique du Nord (Algérie – Libye)  peut jouer, grâce à son potentiel gazier, un rôle central  dans la géopolitique internationale et augmenter sa croissance et son développement». Pour sa part, Petro Miro, vice- président de Cepsa, a souligné que «la relation entre Sonatrach et Cepsa a pris un nouvel élan  dans le sillage de plus de trente ans d’un partenariat célébré en 2017». Selon le patron de Cepsa, «la  coopération  initiée en partenariat avec Sonatrach est prometteuse et ouvre des perspectives encourageantes à l’avenir dans le renouvelable». Un domaine que Cepsa développe grâce à son alliance avec le groupe Masdar. Petro Miro espère  ainsi que «Cepsa  via  son partenariat en Algérie devienne un leader régional dans le renouvelable». Et d’ajouter : «Notre partenariat avec Sonatrach est solide, loyal, et s’ouvre vers de nouvelles opportunités prometteuses.» Intervenant à son tour, le vice- président du groupe français Total,  Arnaud Breuillac, met en relief «une alliance stratégique avec Sonatrach ayant de nombreux et importants avantages». Une qualité de partenariat avec Sonatrach également vantée par le vice- président du groupe Weatterford International PLC. Il est à noter que lors de l’inauguration des onzièmes JST, le ministre de l’Energie et le PDG de Sonatrach ont pour leur part mis en relief les changements attendus en matière d’encadrement juridique et fiscal de l’investissement dans le domaine des hydrocarbures. Pour Mustapha Guitouni, «la révision de la loi sur les hydrocarbures  permettra de lever les pesanteurs et de donner plus de visibilité aux partenaires de l’Algérie». Abdelmoumen Ould Kaddour, de son côté, insiste sur le potentiel solaire de l’Algérie qui a investi 1,6 GW dans ce domaine, et qui vise à «jouer un rôle important dans le solaire et le renouvelable en général,  mais aussi dans le secteur traditionnel qui est le sien, grâce à l’augmentation des réserves via notamment le digital»  

«Nous sommes engagés dans l’avenir énergétique de l’Algérie»

- Quelle évaluation faites-vous des projets en cours en Algérie ? Dans ce cadre, les changements législatifs dans le secteur ont-ils un impact sur les opportunités d’affaires de BHGE ? Nous nous engageons à continuer de travailler avec nos client
El Watan - Economie

«Nous sommes engagés dans l’avenir énergétique de l’Algérie»

- Quelle évaluation faites-vous des projets en cours en Algérie ? Dans ce cadre, les changements législatifs dans le secteur ont-ils un impact sur les opportunités d’affaires de BHGE ? Nous nous engageons à continuer de travailler avec nos clients et partenaires pour les aider à réaliser leurs visions et leurs objectifs pour le pays et plus particulièrement pour le secteur pétrolier et gazier. Nous observons beaucoup de progrès dans ce secteur en général, et le potentiel du secteur est important. Cela se reflète dans le nombre de projets qui sont en cours, le développement constant de l’infrastructure et les progrès réalisés. Les modifications législatives proposées actuellement n’ont pas d’incidence directe sur nos activités, car nous restons toujours engagés auprès de nos clients et le pays. Nous souhaitons également proposer des solutions innovantes pour les aider à réduire les coûts, optimiser l’efficacité, augmenter la disponibilité et optimiser la production. Jour après jour, et cela depuis plus de cinquante années, nous continuons à bâtir avec nos partenaires dans le pays, car nous sommes engagés dans l’avenir énergétique de l’Algérie à travers la technologie, la localisation et l’innovation. - BHGE a récemment signé un accord pour une société conjointe pour la constitution de l’Entreprise algérienne d’équipements pétroliers (APEC).  Quel est l’état d’avancement du projet ? En novembre 2017, Sonatrach et BHGE ont annoncé la création de APEC (Algerian Petroleum Equipment Company), une usine de fabrication de 20 000 m2 dans la zone industrielle d’Arzew, qui fournira des capacités parmi les plus performantes de fabrication en Algérie et en Afrique du Nord et permettra un renforcement de la position de l’Algérie sur l’activité amont du marché pétrolier et gazier afin de répondre à la demande locale. Le projet s’appuie sur la vaste expérience de BHGE dans la fabrication d’équipements pétroliers et tire profit de son expérience à l’échelle mondiale et locale pour atteindre les objectifs de production dès son inauguration opérationnelle prévue fin 2019. En plus de réduire la dépendance vis-à-vis des importations, l’usine stimulera la compétitivité économique et renforcera la chaîne d’approvisionnement locale dans la région d’Arzew à Oran en créant plus de 200 emplois directs locaux, un nombre substantiel d’emplois indirects et le développement de PME qualifiées et certifiés. Avec un plan visant à rendre l’usine opérationnelle d’ici la fin 2019, nous travaillons actuellement en étroite collaboration avec Sonatrach pour identifier les technologies prioritaires à localiser, les capacités nécessaires à transférer ainsi que définir une feuille de route détaillée pour l’opérationnalisation de l’usine. - Que signifie ce partenariat et quelles sont les perspectives qui s’offrent à BHGE et Sonatrach en Algérie ? La nouvelle société APEC assurera la fabrication, l’assemblage et les services (réparation, maintenance et certification) de divers types d’équipements pétroliers, y compris les têtes de puits, les têtes de production, les valves, les BOP, les pompes et les vannes. Ceci permettra de bâtir une fondation importante pour répondre aux besoins croissants de l’activité Amont en Algérie, en plus du potentiel des exportations futures. L’usine renforcera également les capacités locales grâce à des programmes de formation et de développement des compétences pour plus de 200 ingénieurs algériens au cours de ses 7 premières années. Ce partenariat contribuera à améliorer la chaîne d’approvisionnement de l’Algérie : du développement des capacités locales de fabrication, au transfert du savoir-faire, en passant par la création d’emplois et de richesses, et à long terme le potentiel d’exportation vers les pays voisins de la région. - D’autres partenariats sont-ils prévus avec les entreprises nationales du secteur pétrolier et gazier en Algérie ? BHGE a une présence durable en Algérie depuis plus de 50 ans, nous sommes continuellement à la recherche de partenariats pour développer une chaîne d’approvisionnement locale et tirer parti des capacités locales et du transfert de savoir-faire technologique. Par exemple, en partenariat avec Sonatrach et Sonelgaz, BHGE a créé en 1993 à Hassi R’mel Algesco (Algerian Engineering Services Company), un centre de services dédié aux turbomachines, avec une usine majeure, plus récente, ouverte à Boufarik en 2010. Couvrant environ 18 300 m², cet atelier projet est le plus grand atelier BHGE de son genre dans le monde. Algesco compte plus de 230 employés spécialisés dans les ventes, l’ingénierie, le service après-vente et d’autres fonctions de soutien. Avec ses partenaires, BHGE fait progresser les capacités de fabrication et de services du secteur énergétique, pétrolier et gazier en Algérie. BHGE conduit également la transformation digitale de l’industrie pétrolière et gazière en apportant les dernières technologies et solutions à nos clients pour les aider à maximiser l’efficacité, accroître la disponibilité et optimiser la production. Nous travaillons actuellement avec Sonatrach sur des projets de transformation digitale qui permettent d’optimiser la production et de réduire les coûts totaux.  

Une solution possible pour les EPE en faillite

Pour régler le problème du millier d’entreprises publiques économiques  en situation de faillite (actif net négatif), le Conseil des participations de l’Etat (CPE) autorise désormais les EPE à effectuer des opérations de «fusion» permettant aux
El Watan - Economie

Une solution possible pour les EPE en faillite

Pour régler le problème du millier d’entreprises publiques économiques  en situation de faillite (actif net négatif), le Conseil des participations de l’Etat (CPE) autorise désormais les EPE à effectuer des opérations de «fusion» permettant aux entreprises du secteur public marchand de syndiquer leurs actifs.  C’est en réalité une vieille pratique que le CPE vient de remettre au goût du jour. La concentration d’entreprises au moyen de fusions-acquisitions était en effet une opération courante dans les années 70 et 80. Les entreprises publiques en situation de détresse étaient, on s’en souvient, quasi automatiquement confiées à des entreprises mieux portantes sur simple injonction d’un ministre, pour ce qui est des entreprises nationales et régionales, ou d’un wali, lorsqu’il s’agit d’une entreprise publique locale. Le processus de fusion qui ne remettait nullement en cause la carrière des travailleurs concernés, était si courant qu’il passait pratiquement inaperçu. Les entreprises publiques du bâtiment et des travaux publics étaient les plus sujettes à ce genre de traitement généralement ordonné par les administrations centrales et les collectivités locales, qui effaçaient ainsi toute trace de comptabilité des entreprises en faillite. Les notaires étaient rarement, sinon jamais, impliqués dans ces opérations de transferts d’actifs, dont les évaluations étaient, de surcroît, souvent bâclées. Ces pratiques dont on avait beaucoup usé et abusé n’ont en réalité pas apporté d’amélioration notable aux entreprises qui en avaient bénéficié, ces dernières ayant continué a subir de lourds déficits, généralement dus à des défaillances managériales aggravées par les  injonctions récurrentes de leurs tutelles. La transformation de ces entreprises en sociétés par actions (EPE/SPA) à la faveur de la réforme économique de 1988 a stoppé net les concentrations d’entreprises, qui devaient désormais se faire sur la base du code de commerce et de la loi relative à la gestion des capitaux publics marchands. La promulgation des textes d’application ayant pris plusieurs années, les autorités politiques ont dû recourir à d’autres formules, comme la privatisation ou le bradage des actifs, mais, plus fréquemment encore, celle du sauvetage au moyen de l’assainissement financier. Cette dernière pratique a permis de laisser en vie pas moins de 900 entreprises publiques économiques devant être dissoutes du fait de leurs actifs nets négatifs. Plutôt que de perdre leur argent dans ce genre d’exercice, les autorités concernées auraient été certainement mieux inspirées en cédant ces entreprises à des EPE qui en ont les moyens, et qui, du fait de leurs activités, en expriment le besoin. L’acquisition de certains actifs au moyen de ces fusions (engins, terrains, ouvriers qualifiés etc.) serait en effet de nature à les aider à augmenter leurs capacités de réalisation et leurs performances productives. En autorisant les entreprises publiques économiques à recourir à ce type de tractations managériales, le CPE offre ainsi aux entreprises publiques en activité la possibilité d’acquérir toute une panoplie d’actifs détenus par des sociétés économiquement déstructurées sans devoir passer par les procédures longues et compliquées des liquidations judiciaires qui requièrent du temps et la présence onéreuse de liquidateurs. Elle permettra, de surcroît, au gouvernement de se débarrasser d’un nombre impressionnant d’entreprises publiques économiques en faillite (plus 850 à la fin de l’année 2015), sans devoir intervenir directement dans les procédures de dissolution ou de recapitalisation. Les concentrations d’entreprises peuvent en effet être opérées en toute légalité par les organes de gestion des entreprises concernés (PDG, CA, AG), l’Etat n’étant sollicité que pour donner son aval sur la régularité des fusions effectuées.

«L’impact est largement négatif avec des répercussions réelles sur l’image et l’attractivité du pays»

Ahmed Lateb, expert industriel, estime qu’il est encore tôt d’évaluer l’impact  de l’interdiction de l’importation pour certains produits  sur le développement du tissu industriel. Cependant, dans l’immédiat,  ces mesures  ont eu des répe
El Watan - Economie

«L’impact est largement négatif avec des répercussions réelles sur l’image et l’attractivité du pays»

Ahmed Lateb, expert industriel, estime qu’il est encore tôt d’évaluer l’impact  de l’interdiction de l’importation pour certains produits  sur le développement du tissu industriel. Cependant, dans l’immédiat,  ces mesures  ont eu des répercussions réelles sur l’image et l’attractivité  du pays. Des conséquences dues essentiellement selon notre expert à  l’incompréhension suscitée par ces mesures prises sans concertation avec les acteurs des différentes filières. D’où les dysfonctionnements. Pour M. Lateb, le fond du problème provient du fait que la réelle motivation de ces interdictions d’importation est la baisse de la facture des importations plus que la protection du tissu industriel. Pour assurer l’efficacité de telles mesures, il faut accompagner ces décisions par un  plan de  développement de compétitivité des filières et une surveillance sur les prix pour éviter les abus et les créations de monopoles, préconise-t-il. Peut-on faire une première évaluation de l’impact de l’interdiction de certains produits à l’importation sur le tissu industriel ? Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact précis de ces mesures d’interdiction sur le développement du tissu industriel. Il faudra sans doute une étude approfondie pour voir quel est l’impact réel de ces mesures sur le développement des industries de substitution locales. En revanche, on peut évoquer les autres impacts sur l’économie et l’image de l’Algérie. Concernant la réduction de la facture des importations, l’impact sera connu à l’occasion de la publication des statistiques des Douanes sur le premier trimestre 2018 en le comparant au même trimestre de l’année dernière. Cette réduction sera limitée, car au lieu d’importer des produits finis, on importera des matières premières nécessaires à la production de ces mêmes produits finis. Donc la réduction de la facture d’importation sera limitée au taux de transformation local dans les industries concernées. Avec un impact négatif sur les recettes de l’Etat, car les matières premières sont généralement exonérées des droits de douane, ce qui n’est pas le cas pour les produits finis. En revanche, en termes d’image, le bilan est lui plus discutable, car les partenaires de l’Algérie ont tous dénoncé des mesures de protectionnisme prises dans l’urgence et sans concertation. Sans doute, ces mesures seront-elles considérées comme points noirs dans les relations avec nos partenaires. On ne peut pas promouvoir l’export, d’un côté, et fermer les importations, de l’autre. Sans compter les allers et retours opérés sur la liste des produits suite à des dysfonctionnements engendrés dans certains secteurs avec des blocages des lignes de production. En conclusion, à l’exception de la réduction de la facture d’importation qui, par ailleurs, sera annulée par les pertes de recettes fiscales, l’impact est largement négatif, avec des répercussions réelles sur l’image et l’attractivité du pays. Dans ce cas, est-ce qu’on peut parler de protectionnisme ? Nos partenaires parlent de mesures de protectionnisme prises de façon unilatérale, alors que les autorités algériennes parlent de mesures de sauvegarde prévues dans les textes de l’Organisation mondiale du commerce. Les deux parties ont raison sur la sémantique. L’incompréhension suscitée par ces mesures réside dans la rapidité de la prise de décision, l’ampleur des secteurs touchés et aussi le mécanisme utilisé, à savoir l’interdiction d’importation, qui est considérée comme une mesure extrême. Si on ajoute le manque d’études précises justifiant ces interdictions, on arrive à la situation de tension et d’incompréhension que suscitent ces mesures. En fait, le fond du problème provient du fait que la réelle motivation de ces interdictions d’importation est la baisse de la facture des importations, plus que la protection du tissu industriel. Car si l’objectif de ces mesures était de protéger et de développer l’industrie nationale, il aurait fallu faire autrement en menant des études d’impact et en associant les filières dans la mise en place de mesures appropriées d’accompagnement et de mise en place de barrières douanières largement acceptées par la communauté internationale. L’actualité récente du commerce international confirme que la meilleure façon de protéger son marché est le relèvement des tarifs douaniers. Malheureusement, nous pilotons notre économie avec des agrégats qui sont inadaptés à l’état de développement de notre économie. Dans une économie en développement et en mutation comme celle de l’Algérie, il est normal que la balance des devises soit négative. Il est également acceptable d’un point de vue économique d’avoir de l’endettement interne et externe. Prendre des décisions sur la base des réserves de change peut freiner le développement de l’industrie avec des effets récessifs et donc un impact sur le déficit budgétaire qui demeure l’indicateur de référence d’une bonne gestion d’un pays. Certains proposent carrément de supprimer cette liste et de passer à d’autres solutions. Qu’en est-il à votre avis ? S’il y a une chose sur laquelle les économistes de tous bords sont unanimes c’est que les mesures de protectionnisme finissent toujours par avoir un impact négatif sur l’économie. Le protectionnisme génère toujours des hausses de prix, une baisse de qualité et favorise la création des monopoles. Cette situation est finalement préjudiciable à l’économie car, tôt au tard, il faudra casser ces monopoles avec des conséquences qui peuvent être parfois dramatiques sur l’emploi et le budget de l’Etat. On peut toujours protéger certaines filières par des mesures sur les importations en imposant des barrières douanières. Pour que ces mesures soient efficaces, il faut les accompagner d’un plan de développement de compétitivité des filières et d’une surveillance sur les prix pour éviter les abus et les créations de monopoles. Le cas du marché automobile constitue un exemple parfait. Avec des licences et des quotas, on a quasiment doublé les prix des véhicules et un bilan global largement négatif sur l’économie nationale et sur les comptes publics. La bonne démarche aurait été d’imposer des tarifs douaniers sur les importations ou des contrôles qualité aux frontières pour favoriser la production locale tout en laissant une libre concurrence sur le marché. Car dans une économie sans concurrence, il n’y a pas de création de richesse, ni de développement économique avec des effets pervers sur l’économie en matière de corruption et distorsions des règles du concurrence. N’y a-t-il pas lieu d’aller vers plus de concertation avec les associations professionnelles des filières industrielles ? Effectivement, pour rendre ces mesures efficaces, il aurait fallu impliquer les acteurs industriels et surtout avoir des approches par filière. En effet, sur certaines filières, l’économie nationale est compétitive et donc ne nécessite pas de mesures de protection. On peut citer toute la filière des matériaux de construction. Sur d’autres filières, des mesures temporaires sont nécessaires pour mettre à niveau les entreprises dans ces secteurs, comme les produits d’équipement de la maison ou la filière agroalimentaire. Sur d’autres secteurs considérés comme stratégiques, on peut décider de protéger certaines filières par des mesures de protection, comme ce qui est fait dans l’industrie pharmaceutique, avec un mécanisme clair, connu par les acteurs et défendable auprès des partenaires. Enfin, il y a des secteurs sur lesquels l’Algérie ne peut pas être compétitive pour des raisons évidentes d’effet de taille de son marché ou de retard technologique, des mesures de protection dans ces filières seront forcément coûteuses pour le budget de l’Etat. On peut citer la filière automobile, pour laquelle on essaie de créer un tissu local de producteurs, mais l’impact sur les ressources de l’Etat est largement négatif. On voit bien que la décision d’interdiction d’importation est une décision extrême qui a des conséquences négatives sur l’économie. La démarche doit être menée par filière avec des mécanismes de protection plus adaptés. Ce qui est largement appliqué comme méthode est celle des droits de douane ou des contrôles qualité lors des opérations d’importation. Enfin, La non-convertibilité du dinar pousse les pouvoirs publics à administrer les opérations d’importation, ce qui ne facilite pas la prise de décision en matière de commerce extérieur.

Dysfonctionnements, incompréhensions et promesses de rectifications

Cafouillage, incompréhensions et mécontentements entourent le dossier de restriction des importations qui fait l’objet à chaque fois de nouvelles annonces à la faveur des changements opérés dans la liste soumise à une évaluation régulière. Une sit
El Watan - Economie

Dysfonctionnements, incompréhensions et promesses de rectifications

Cafouillage, incompréhensions et mécontentements entourent le dossier de restriction des importations qui fait l’objet à chaque fois de nouvelles annonces à la faveur des changements opérés dans la liste soumise à une évaluation régulière. Une situation qui n’est pas sans inquiéter les opérateurs économiques. C’est l’instabilité. On ne peut rien prévoir. A chaque fois, on annonce de nouvelles mesures», se plaignent les industriels, notamment ceux rencontrés lors de la dernière édition du Salon international de l’industrie agroalimentaire (Djazagro). Un Salon auquel des entreprises étrangères, habituées à y participer depuis une quinzaine d’années, ont fait le choix de ne pas venir en raison de la suspension de 851 produits à l’importation, selon les organisateurs. Mais au pavillon national, les entreprises étaient au rendez-vous, en dépit de la conjoncture actuelle. Elafruit, une entreprise spécialisée dans l’élaboration et la préparation des fruits destinés à l’agroalimentaire, a été impactée par ces aménagements et ces mesures de restriction des importations. C’est ce que nous dira le directeur commercial de cette société, qui ajoutera : «Tous ceux qui travaillent dans l’agroalimentaire ont été touchés, notamment après l’interdiction d’importation des arômes.» D’ailleurs, depuis la levée de cette interdiction suite aux sollicitations des opérateurs économiques, notamment l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB), «nous avons travaillé avec les stocks disponibles et nous continuons à le faire puisque la décision de reprendre l’importation, certes annoncée, n’a pas encore été signée. Elle le sera incessamment», nous dira le directeur commercial d’Elafruit, avant de relever : «Il faut le reconnaître, le cœur aromatique n’est pas produit en Algérie. C’est un savoir-faire que les Européens ne veulent pas transmettre.» Pour ce fournisseur de matières premières entrant dans la production de yaourts, boissons, biscuits, glaces et autres, ces restrictions, qu’il qualifie de «blocage», n’ont fait que freiner l’activité au sein de nombreuses filières industrielles, pas seulement l’agroalimentaire, mais aussi dans les filière bois et céramique. Ce qui a engendré une baisse sensible de l’activité. L’Association des céramistes algériens (ACA) a d’ailleurs interpellé le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sur la situation de cette filière d’activité depuis l’interdiction à l’importation de deux intrants. Ce que notera pour sa part le représentant de COAL-UBI, qui intervient dans la production des farines spéciales et l’importation des intrants destinées aux boulangeries. Il y a eu de la cacophonie au début. L’information autour de ce dossier a très mal circulé et non expliquée. Ce qui a engendré une perte sèche à de nombreux opérateurs. «L’approche doit être rationnelle. Il y a lieu d’abord de quantifier les besoins du marché avant de passer aux restrictions, d’autant plus que nous n’avons pas encore une production concurrentielle», estime notre interlocuteur. Pour ce dernier, il aurait fallu penser à des solutions intermédiaires. Par exemple, surtaxer les importations de produits qui sont fabriqués localement. «De cette manière, on assurera des recettes fiscales supplémentaires et on instaurera un climat de concurrence», poursuit le directeur commercial de COAL-UBI. Une option à adopter, selon lui, en attendant de mettre le paquet sur la production locale. «Il y a moyen de le faire à condition d’avoir une réelle volonté politique de mettre en place une économie saine et productrice», notera-t-il dans le même sillage. Pertes d’emplois, baisse de productivité… Ce que soulignera pour sa part, Slim Othmani, le PDG de NCA Rouiba et porte-parole du cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE). Pour ce dernier, adopter une liste d’interdictions à l’importation n’est pas la solution idoine pour réduire la facture. «La solution la plus appropriée est de dévaluer encore le dinar, augmenter les taxes douanières et en dernier lieu adopter une méthode de droit douanier par destination. C’est à dire fixer le taux en fonction de la destination du produit importé (transformation industrielle ou revente en l’ état) pour permettre à l’économie de tourner et mettre en place graduellement la vérité des prix», propose Othmani, pour qui cette liste n’a fait qu’entraver le fonctionnement du tissu industriel, engendrant des pertes, même si aucun bilan n’a encore été dressé pour l’heure. «Certes, il y a une baisse de la facture d’importation, mais elle reste minime par rapport aux aspirations et en comparaison avec la perte d’emplois, les recettes fiscales, la productivité et la compétitivité», résume le patron de NCA Rouiba, plaidant carrément pour la suppression d’une telle décision. Une décision qu’il qualifie d’«autoritaire». «Comment un industriel peut-il survivre dans cette instabilité juridique et cette baisse du pouvoir d’achat causée essentiellement par la baisse de l’activité économique, quand le gouvernement s’enferme dans des décisions autoritaires», s’interrogera-t-il par ailleurs. Cette situation n’a pas empêché certains exportateurs, dont les produits ne sont plus autorisés à pénétrer le marché national, de tenter de se repositionner en Algérie, notamment pour les pommes. Dans le cadre de la coopération Algérie-Union européenne (UE), un programme de promotion en faveur de la viande bovine européenne sur le marché algérien sera lancé cette semaine à Alger. Des opérateurs européens y sont attendus afin d’explorer le marché et de discuter des opportunités d’affaires avec les professionnels algériens de la filière de la viande bovine. En effet, dans le cadre des missions de prospection de nouveaux marchés en Afrique, notamment l’Algérie, pour son potentiel de consommation des denrées alimentaires. C’est le cas également pour les pommes, à travers l’initiative «Apples From Europe», qui appuie un groupe polonais pour l’exportation de pommes vers l’Algérie. «Nous savons que les pommes ne sont plus importées. Mais nous voulons être les premiers à reprendre le marché quand l’interdiction sera levée. La situation peut changer», nous dira la représentante d’un exportateur polonais qui a participé à Djazagro et au Salon dédié à l’agroalimentaire organisé précédemment à Oran en mars dernier. C’est dire que même les opérateurs étrangers sont convaincus du caractère provisoire de ces mesures, même si certains trouvent les moyens de contourner ces décisions via des techniques, comme nous l’expliquera Brahim Guendouzi, spécialiste en commerce extérieur. Parlant d’une forme de protectionnisme qui a engendré des mécontentements chez les partenaires étrangers et les importateurs,  M. Guendouzi estime qu’il y a lieu de changer la méthode de travail dans le traitement de ce dossier en associant les organisations professionnelles. Ouyahia rectifie le tir C’est ce que le ministère du Commerce fait, selon les différentes déclarations. «Nous rencontrons les acteurs des différentes filières pour voir ce qu’il y a lieu de rectifier à chaque fois pour ne pas perturber la machine productive», avance-t-on à ce niveau. D’ailleurs, même le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, l’a avoué lors de sa dernière conférence de presse. Il a affirmé que le décret relatif à la liste des produits interdits d’importation «contient certains dysfonctionnements qui seront corrigés», ajoutant que «le gouvernement œuvrera à leur rectification». «Nous avons pris la décision d’arrêter l’importation de certains produits finis, cependant nous avons découvert que la liste nécessite des précisions, du fait que certains produits qui constituent des intrants pour l’industrie locale ont été inscrits dans la liste des produits interdits d’importation (...). Cette erreur sera corrigée», s’est-il engagé. «L’opération de révision de la liste des produits interdits d’importation se fera tous les 3 ou 6 mois. A chaque fois que nous aurons réalisé une autosuffisance dans un produit, il sera ajouté à la liste», précisera-t-il encore. Auparavant, le 12 avril, le nouveau ministre du Commerce, Saïd Djellab, qui a eu à gérer ce dossier avant de remplacer Mohamed Benmeradi a annoncé à partir d’Oran, en marge de la 5e édition du Salon de la production nationale «Mentouj Bladi» que la liste en question sera mise à jour prochainement. Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a annoncé jeudi à Oran la publication prochaine de la liste des produits temporairement interdits à l’importation après l’achèvement de sa mise à jour. Avant son départ, Mohamed Benmeradi avait annoncé pour sa part qu’une cinquantaine de positions sous-tarifaires seront retirées de la liste des 851 produits interdits à l’importation, alors que d’autres seront ajoutés à cette liste. Et ce, en réponse aux préoccupations d’opérateurs économiques et après une évaluation trimestrielle de certains produits indisponibles. Une deuxième évaluation est attendue en juin prochain. Mais, est-ce réellement en réponse aux doléances des producteurs ? Pour nombre d’observateurs, c’est aussi une manière de céder à la pression des lobbies de l’importation. D’où cette annonce d’Ouyahia de rectifier le tir.  

L’AIE voit le rééquilibrage se poursuivre

L’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a maintenu vendredi sa prévision de demande de pétrole en 2018 malgré quelques facteurs d’incertitudes, voit le rééquilibrage du marché se poursuivre. L’organisme s’attend à ce que la demand
El Watan - Economie

L’AIE voit le rééquilibrage se poursuivre

L’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a maintenu vendredi sa prévision de demande de pétrole en 2018 malgré quelques facteurs d’incertitudes, voit le rééquilibrage du marché se poursuivre. L’organisme s’attend à ce que la demande mondiale de pétrole progresse de 1,5 million de barils par jour (mbj) cette année, comme annoncé le mois dernier. Toutefois, les tensions commerciales actuelles entre les Etats-Unis et la Chine représentent un «risque» pour ces prévisions, relève l’AIE. En ce qui concerne le premier trimestre, une «plus forte croissance» de la demande aux Etats-Unis, qui s’explique notamment par une météo fraîche et le démarrage d’un nouveau projet pétrochimique, a été «partiellement compensée» par une croissance de la demande plus faible en Chine. L’AIE a relevé une progression des prix, soutenue notamment par l’instabilité politique au Moyen-Orient. L’incertitude concernant la situation en Syrie et au Yémen «a aidé à propulser le prix du baril de brent au-dessus des 70 dollars». «Il reste à voir si les récents tarifs élevés se maintiendront, et si c’est le cas, quelles seront les implications sur la dynamique du marché», s’interroge l’AIE. Les cours du pétrole avaient chuté à la mi-2014 mais sont depuis remontés, s’établissant fermement au-dessus des 60 dollars le baril dernièrement. Ils ont été soutenus par la décision, fin 2016, des pays producteurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), associés à d’autres producteurs non membres du cartel, dont la Russie, de limiter leur production. En mars, la production de pétrole a atteint 97,8 millions de barils par jour, les pays producteurs ayant réduit leur production de 800 000 barils supplémentaires par rapport à ce que prévoyait leurs engagements, selon le rapport. Toutefois, «un peu plus d’un tiers» de la réduction de mars est due à un recul «non intentionnel» de la production du Venezuela et du Mexique, précise l’AIE. «Jusqu’à présent, rien n’indique que l’OPEP augmente sa production en réponse aux récents prix plus élevés ou pour compenser la chute de l’offre vénézuélienne», indique le rapport, ce qui devrait permettre la poursuite du rééquilibrage du marché. Les réserves commerciales des pays de l’OCDE ont reculé en février de 26 millions de barils à 2,8 milliards de barils, leur «plus bas niveau depuis avril 2015». A la fin de ce mois, elles n’étaient plus «que de 30 millions de barils au-dessus de la moyenne de cinq ans». Elles pourraient atteindre, voire être en dessous du niveau moyen sur cinq ans, au mois de mai, selon l’AIE, accomplissant ainsi l’objectif prévu par l’accord des pays producteurs. Alors que cet accord court actuellement jusqu’à fin 2018, l’OPEP envisagerait de modifier son objectif pour le fixer à leur moyenne sur sept ans. La prochaine réunion des ministres de l’OPEP et de leurs partenaires aura lieu le 22 juin à Vienne.

«Tout le système économique est orienté vers l’importation»

Propos recueillis par Akli Rezouali   Le gouvernement vient d’annoncer une nouvelle mise à jour de la liste des produits concernés par les restrictions à l’importation. L’instabilité de la politique observée en la matière ne risque-t-
El Watan - Economie

«Tout le système économique est orienté vers l’importation»

Propos recueillis par Akli Rezouali   Le gouvernement vient d’annoncer une nouvelle mise à jour de la liste des produits concernés par les restrictions à l’importation. L’instabilité de la politique observée en la matière ne risque-t-elle pas de pénaliser davantage la sphère productive ? La liste des marchandises soumises au régime de restrictions à l’importation a été arrêtée par le décret exécutif n°18-02 du 7 janvier 2018. Elle comprend une contradiction dès lors qu’elle comporte de nombreux produits utilisés comme inputs par des entreprises de production. Ces dernières ont réagi et l’ont fait savoir au ministère du Commerce. D’où la décision d’épargner peut-être les marchandises utilisées dans la sphère productive du régime des restrictions à l’importation. C’est une correction de la première liste qui est destinée, en premier lieu, à rassurer les producteurs que les prohibitions ne sont pas orientées vers le blocage de la production nationale mais beaucoup plus pour la renforcer. C’est la protection du marché national qui est visée en priorité. En revanche, il faut s’attendre à voir d’autres produits apparaître sur la nouvelle liste dans le cadre de la mise en œuvre de sauvegarde visant à prémunir une ou plusieurs branches industrielles de menaces liées à l’importation massive de produits étrangers similaires. Il est à rappeler que le ministère du Commerce a institué, par arrêté interministériel du 8 janvier 2018, un dispositif de gestion et de suivi des mesures de sauvegarde conformément aux recommandations de la loi de finances 2018. Les barrières non tarifaires imposées au commerce extérieur sont-elles vraiment efficaces pour réduire la facture d’importation ? Les barrières non tarifaires à l’importation ont montré leurs limites dans la plupart des pays et sont décriées par les opérateurs économiques. Depuis 2016, leur mise en application en Algérie, que ce soient les licences d’importation ou le régime des restrictions, a fait des mécontents : importateurs pour la revente en l’état, producteurs nationaux et partenaires commerciaux de l’Algérie, notamment l’Union européenne du fait de l’Accord d’association. Cependant, les contingentements des importations ne suffisent pas pour ramener l’équilibre de la balance commerciale. Il faut faire jouer également deux autres instruments qui ont montré leur efficacité : le tarif douanier et le taux de change. Certes, ils peuvent entraîner une hausse des prix des produits importés, mais les consommateurs et les producteurs seront amenés à faire des arbitrages. C’est le dosage de l’ensemble des mesures de protection ainsi que la concertation avec les associations de producteurs et de consommateurs qui pourraient rendre efficiente une politique commerciale extérieure. Les réformes structurelles annoncées récemment par le gouvernement intègrent une rationalisation des investissements publics à forte intensité d’importation. Quel impact risque d’induire une telle mesure sur l’activité économique ? Le secteur public, à travers les entreprises publiques économiques (EPE), est très dépendant des importations. La contradiction est celle par exemple de l’industrie manufacturière entière (plusieurs branches industrielles) qui ne contribue que pour 5% du PIB, mais en même temps absorbe près des trois quarts des importations alors que ses exportations ne sont que de l’ordre de 2% du total. S’il faut faire des réformes, c’est aller dans le sens de l’inversion de cette logique. En réalité tout le système économique est orienté vers l’importation. D’où la nécessité de changer de modèle de croissance économique. Un véritable défi !   Les limitations aux importations sont-elles de nature à alimenter l’inflation ? Pour le moment, nous n’en sommes pas là. Mais si dans quelques mois, les effets des restrictions quantitatives à l’importation ne sont pas compensés par une part importante de la production nationale, et si le taux de change du dinar par rapport aux monnaies étrangères venait à se déprécier encore un peu plus, alors dans ce cas des tensions inflationnistes pourraient apparaître du fait de l’existence sur le marché d’une demande importante alors que l’offre ne suit pas, surtout si d’autres facteurs venaient à contribuer indirectement à aggraver le déséquilibre.

Les opérateurs économiques s’impatientent

Les opérateurs économiques des secteurs touchés par l’interdiction d’importation de certains intrants, nécessaires à leur activité de fabrication, attendent avec impatience la mise en œuvre de la décision de levée du gel annoncée récemment par
El Watan - Economie

Les opérateurs économiques s’impatientent

Les opérateurs économiques des secteurs touchés par l’interdiction d’importation de certains intrants, nécessaires à leur activité de fabrication, attendent avec impatience la mise en œuvre de la décision de levée du gel annoncée récemment par le ministère du Commerce. Ayant déjà prévenu contre les conséquences de l’interdiction d’importation des arômes sur la production, le président de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB), Ali Hamani, se dit impatient de voir la levée de l’interdiction effectivement mise en application. «Nous sommes en phase d’inquiétude et on souhaite que cette décision de levée d’interdiction soit appliquée le plus rapidement possible», nous dit M. Hamani. Selon lui, la suspension qui frappe l’approvisionnement en intrants ne touche pas uniquement le secteur des boissons, mais plutôt l’ensemble de la filière agroalimentaire qui se voit aujourd’hui privée de matière première indispensable et non disponible localement. «Les stocks sont en rupture dans certaines unités et les travailleurs de beaucoup d’entreprises de production de boissons risquent de se retrouver au chômage technique avant de se retrouver au chômage tout court à la veille du mois de Ramadhan», souligne le président de l’APAB. Et d’affirmer que certaines chaînes de production «sont déjà à l’arrêt ou travaillent à mi-temps en raison de l’indisponibilité des arômes sur le marché local». Pour l’heure, la nouvelle liste négative de laquelle les intrants ont été retirés n’a pas été rendue publique officiellement, mais le président de l’APAB révèle qu’il a été contacté par le ministère du Commerce pour qu’il lui transmette la liste des entreprises souhaitant importer des arômes et les quantités souhaitées. Les autres intrants ciblés par la levée d’interdiction à l’importation concernent la fabrication du plastique. Sur ce point, le président du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi), Kamel Moula, souligne qu’il a toujours milité «pour que les producteurs du secteur aient toute la latitude de s’approvisionner à partir des marchés qu’ils veulent, en ce sens que ce sont eux les seuls à même de savoir les quantités d’intrants dont ils ont besoin et la qualité qu’ils leur faut». Selon lui, l’interdiction d’importation des intrants «a été décidée vraisemblablement par erreur» au vu des innombrables préjudices qu’elle engendrerait et qu’on pouvait aisément prévoir. Quant à la disponibilité de certains intrants sur le marché local, le président du Ceimi précise que «les fabricants algériens optent toujours pour le produit local, à condition que ce produit réponde aux normes». Il convient de rappeler que le ministère du Commerce a annoncé, la semaine dernière, qu’une soixantaine de produits seront retirés de la liste de ceux interdits à l’importation, totalisant actuellement quelque 1000 produits, auxquels s’ajouteront une quarantaine d’autres issus des industries du verre et de l’aluminium. Pour ce qui concerne les soixante produits qui feront l’objet de retrait de cette liste, le même responsable a indiqué qu’il est question essentiellement d’intrants nécessaires à la fabrication du plastique, ainsi que les arômes alimentaires, dont l’interdiction a engendré des problèmes d’approvisionnement aux producteurs de boissons.

Importations : La nouvelle liste négative publiée prochainement

Une nouvelle liste de produits temporairement interdits à l’importation sera prochainement publiée, après l’achèvement de sa mise à jour. C’est ce qu’a annoncé, jeudi à Oran, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, lors d’un point de press
El Watan - Economie

Importations : La nouvelle liste négative publiée prochainement

Une nouvelle liste de produits temporairement interdits à l’importation sera prochainement publiée, après l’achèvement de sa mise à jour. C’est ce qu’a annoncé, jeudi à Oran, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, lors d’un point de presse organisé en marge de la 5e édition du Salon de la production nationale, sans préciser pour autant la nature de ces produits ni le nombre de ceux qui seront retirés de la «blacklist». Le directeur de cabinet du ministère du Commerce, Lyes Ferroukhi, avait annoncé, la semaine passée, qu’une soixantaine de produits seront retirés de cette liste, totalisant actuellement quelque 1000 produits, auxquels s’ajouteront une quarantaine d’autres issus des industries du verre et de l’aluminium. Pour ce qui concerne les 60 produits qui feront l’objet de retrait de cette liste, le même responsable a indiqué qu’il est question essentiellement d’intrants nécessaires à la fabrication du plastique, ainsi que les arômes alimentaires, dont l’interdiction a engendré des problèmes d’approvisionnement aux producteurs de boissons. Il y a lieu de rappeler qu’en février dernier, le ministère du Commerce a annoncé l’exclusion du régime des restrictions à l’importation de cinq produits (intrants) classés dans cinq sous-positions tarifaires. Il s’agissait des plaques, feuilles, bandes, rubans, pellicules et autres formes plates, auto-adhésifs, en matière plastique, en rouleaux d’une largeur excédant 20 cm, revêtus et non revêtus d’impressions ou d’illustrations, et ce, à l’exclusion de ceux importés par les producteurs et transformateurs. Sont également exclus du régime des restrictions à l’importation, des sacs d’emballage pour produits alimentaires, en polymères d’éthylène, à l’exclusion des sacs aseptiques pour l’emballage des produits alimentaires. L’exclusion a aussi touché les sachets, les autres sacs, pochettes et cornets en polymères d’éthylène, à l’exclusion des sacs d’emballage destinés pour l’empaquetage de tous les produits d’hygiène, importés par les producteurs ou les transformateurs. A l’exclusion des sacs aseptiques pour l’emballage des produits alimentaires, les sacs d’emballage alimentaire, en autres matières plastiques, figurent également dans la liste des produits exclus du régime des restrictions à l’importation. Aussi, la Commission de sauvegarde de la production nationale a tenu, depuis le début de l’année 2018, quatre réunions avec des filières industrielles.  

Pétrole : Les cours au plus haut depuis fin 2014

Les prix du pétrole progressaient hier en cours d'échanges européens, le WTI atteignant un nouveau sommet en plus de trois ans, en raison du risque géopolitique et après le rapport mensuel de l'AIE. Hier, vers 10h GMT, le baril de brent de la mer du N
El Watan - Economie

Pétrole : Les cours au plus haut depuis fin 2014

Les prix du pétrole progressaient hier en cours d'échanges européens, le WTI atteignant un nouveau sommet en plus de trois ans, en raison du risque géopolitique et après le rapport mensuel de l'AIE. Hier, vers 10h GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 72,32 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 30 cents par rapport à la clôture de jeudi. Il évolue non loin de son plus haut de mercredi à 73,01 dollars. Selon les analystes, le marché pétrolier avait les yeux rivés sur la Syrie et le risque de frappes militaires, avec des craintes d'escalade entre les Etats-Unis et la Russie. Aussi, les tirs de missiles sur l'Arabie Saoudite, depuis le Yémen, n'ont rien arrangé. Il faut dire également que les prix n'étaient pas seulement tirés vers le haut par le contexte géopolitique, mais aussi par les fondamentaux, si l'on en croit de récents rapports dont celui de l’Opep. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a indiqué, jeudi, que l'excédent de stocks de pétrole mondiaux est en passe d'être résorbé grâce à la forte demande et à la baisse de sa production. «Les stocks de pétrole dans les pays développés ont baissé de 17,4 millions de barils par jour en février à 2,854 milliards de bpj, soit 43 millions de bpj seulement au-dessus de leur moyenne sur cinq ans», précise le rapport de l’Opep. Et de souligner que «la prévision de solide croissance mondiale pour 2018, les données positives des ventes automobiles des derniers mois et la hausse de la consommation de produits pétroliers aux Etats-Unis, en janvier, devraient soutenir la demande d'essence et de produits distillés». L’Organisation a indiqué, par ailleurs, que les taux de conformité à l'accord de plafonnement élevés devraient renforcer la stabilité du marché et soutenir les marchés du brut et des autres produits pétroliers dans les mois à venir. «Nous sommes parvenus à un taux de conformité de plus de 150%», a précisé le secrétaire général de l'Organisation, Mohammed Barkindo, dans une interview à Reuters. Il a ajouté s'attendre à ce que le marché pétrolier mondial se rééquilibre entre les deuxième et troisième trimestres, soit plus tôt que prévu. L'accord d'encadrement de la production entre l'Opep et ses alliés est entré en vigueur le 1er janvier 2017 et court jusqu'à la fin 2018. Le cartel discutera des prochaines étapes lors de sa réunion à Vienne en juin.         

Un PCD négocié et concerté à partir de septembre prochain

Plusieurs communes concernées par ce programme inédit en Algérie, mais qui a fait ses preuves dans plusieurs pays ayant pris conscience que le développement ne se décrète pas du haut vers le bas, mais se construit du bas vers le haut. Emanant de la v
El Watan - Economie

Un PCD négocié et concerté à partir de septembre prochain

Plusieurs communes concernées par ce programme inédit en Algérie, mais qui a fait ses preuves dans plusieurs pays ayant pris conscience que le développement ne se décrète pas du haut vers le bas, mais se construit du bas vers le haut. Emanant de la volonté à la fois des élus locaux et de l’administration au niveau local, ainsi que des citoyens et des opérateurs économiques, des PCD (plan communal de développement) de nouvelle génération seront élaborés à partir de septembre prochain dans dix communes pilotes, engagées dans le programme Capdel pour un développement local concerté. Premiers pas d’une décentralisation voulue à la fois par les collectivités locales et par l’administration centrale, soutenu par l’Union européenne et le PNUD, le Capdel est un laboratoire de développement local concerté, guidant les communes sélectionnées dans l’apprentissage d’une gestion locale tenant compte des potentialités économique, sociale et culturelle de chaque région. Djanet, Timimoun, Messaad, Babar, El Khroub, Beni Maouche, Djemila, Tigzirt, Ouled Ben Abdelkader et Ghazaouet sont les communes concernées par ce programme inédit en Algérie, mais qui a fait ses preuves dans plusieurs pays ayant pris conscience que le développement ne se décrète pas du haut vers le bas, mais se construit du bas vers le haut. «Le programme Capdel a parachevé l’élaboration d’un guide méthodologique concernant la méthode d’élaboration des PCD qui seront engagés lors de la prochaine rentrée», indique Mohamed Dahmani, directeur national du Capdel, lors d’une journée d’information sur ce programme, organisée jeudi dernier au CIC. L’inspecteur général au ministère de l’Intérieur, Abderrahmane Sadini, a pour sa part souligné que de nouveaux mécanismes accompagneront l’encouragement du développement local, citant l’élaboration prochaine d’une nouvelle loi sur les collectivités locales et sur la fiscalité locale. Le représentant résident du PNUD en Algérie, Eric Overvest, a proposé de son côté que le Capdel soit élargi à d’autres acteurs, notamment aux wilayas afin de réussir le modèle algérien de développement. «Un appui au développement local passe nécessairement par un travail renforcé au niveau wilayal, où se trouve la prise de décision déconcentrée sur les politiques et les budgets publics», affirme-t-il, soutenant que les expertises en développement se trouvent généralement au niveau de la wilaya plus que dans les communes. M. Overvest estime que l’approfondissement de la dimension de développement économique local du Capdel et son extension au niveau wilayal auront un impact plus important sur l’objectif de développement. La journée d’information sur le Capdel a permis en outre de présenter les expériences de la ville d’Izmir en Turquie et de Valence en Espagne, et le succès des politiques de décentralisation à travers, notamment, la création d’agences de développement local répondant aux besoins spécifiques de ces régions. Les représentants de ces villes ont souligné l’importance du travail concerté entre tous les acteurs pour la réussite du projet de développement local, ainsi que l’importance d’offrir des facilitations aux investisseurs.

Le CPE valide des partenariats avec des sociétés émiraties

Comme annoncé par El Watan dans sa précédente édition (8 avril 2018), le Premier ministère a confirmé hier l’aval du Conseil des  participations de l’Etat (CPE) pour la conclusion d’un partenariat algéro-émirati pour la relance du complexe sid
El Watan - Economie

Le CPE valide des partenariats avec des sociétés émiraties

Comme annoncé par El Watan dans sa précédente édition (8 avril 2018), le Premier ministère a confirmé hier l’aval du Conseil des  participations de l’Etat (CPE) pour la conclusion d’un partenariat algéro-émirati pour la relance du complexe sidérurgique d’El Hadjar. Dans un communiqué rendu public hier par le Premier ministère, il est dit que le CPE a adopté plusieurs décisions visant la relance du complexe Sider d’El Hadjar, comprenant : la validation de la réorganisation de ce complexe, ainsi que le rééchelonnement de sa dette s’élevant à 122 milliards de dinars et l’allocation d’un financement additionnel de modernisation d’un montant de 23 milliards de dinars. Le complexe d’El Hadjar fait l’objet désormais d’un partenariat industriel selon la règle des 51/49% entre sa direction et le groupe émirati Emarat Dzayer, pour un investissement de plus de 160 milliards de dinars, en vue de nouvelles productions sidérurgiques. L’investissement en question visera la réalisation de la deuxième phase de réhabilitation du complexe sidérurgique pour la production de nouveaux types d’acier, comme les spéciaux et les tubes sans soudure. L’Algérie avait, pour rappel, résilié le contrat avec le groupe ArcelorMittal suite au recul des niveaux de production annuelle à seulement 300 000 tonnes d’acier. Le groupe public Imétal, qui avait repris les parts sociales du groupe sidérurgique, a pu hisser la production à 1,2 million de tonnes d’acier liquide. Autre décision prise par le CPE, l’élargissement du partenariat industriel entre le groupe public Madar (ex-SNTA, Société nationale des tabacs et allumettes) et l’entreprise mixte algéro-émiratie United Tobacco Compagny (UTC). Ce partenariat concerne «la location, et non pas la cession» des installations et des licences de l’ex-SNTA à UTC, et ce, contre un paiement de 3,5 milliards de dinars par an et la modernisation des installations et méthodes de la société publique, indique le communiqué du gouvernement. «Il est à préciser que la société UTC est une entreprise mixte algéro-émiratie avec 51% d’actions algériennes et 49% d’actions émiraties», note le même communiqué. Rappelons que la société algérienne de tabac avait subi une restructuration, l’année dernière, pour devenir un groupe Madar Holding détenant des participations dans des sociétés telles que la société des tabacs algéro-émiratie Staem, la société mixte algéro-turque de textile Tayal et la société d’investissement hôtelière SIH. Outre El Hadjar et l’ex-SNTA, le CPE a aussi donné sa validation à un partenariat associant un opérateur algérien et un autre tunisien pour un projet d’investissement de 9 milliards de dinars à El Oued. Ce partenariat, signé toujours selon la règle des 51/49%, prévoit l’introduction de nouvelles méthodes dans la production de maraîchages dans la commune de Djamaa. 

Pétrole : L'Arabie Saoudite affiche ses ambitions pour un baril à 80 dollars

Alors que le baril de pétrole a repris une courbe ascendante, avec des valeurs au-dessus de 70 dollars, dans le sillage des tensions au Moyen-Orient et des menaces américaines de bombarder la Syrie, l’Arabie Saoudite affiche ses ambitions pour un baril
El Watan - Economie

Pétrole : L'Arabie Saoudite affiche ses ambitions pour un baril à 80 dollars

Alors que le baril de pétrole a repris une courbe ascendante, avec des valeurs au-dessus de 70 dollars, dans le sillage des tensions au Moyen-Orient et des menaces américaines de bombarder la Syrie, l’Arabie Saoudite affiche ses ambitions pour un baril à 80 dollars. Selon l’agence Bloomberg, l'Arabie Saoudite veut obtenir des prix de pétrole proches de 80 dollars le baril, pour financer l'agenda politique serré du gouvernement et soutenir la valorisation du géant énergétique national Aramco, avant une première offre publique. Lors de conversations avec des délégués de l'OPEP et des acteurs du marché pétrolier, les responsables saoudiens ont pris soin d'éviter de fixer une cible de prix précise, selon Bloomberg, mais des indiscrétions font état de projections visant 80 dollars de la part du royaume saoudien. «Les discussions privées, relayées par plusieurs personnes qui ont rencontré les responsables saoudiens au cours du mois de mars, et ont demandé à ne pas être nommées pour protéger leurs relations avec le royaume, s'accordent sur le ton belliciste des officiels saoudiens», écrit notamment Bloomberg. Dans une interview accordée au magazine Time, la semaine dernière, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane a fait la première déclaration publique, faisant le lien entre ses prévisions de hausse des prix du pétrole et le moment de l'introduction en Bourse de Saudi Aramco. «Nous pensons que les prix du pétrole augmenteront cette année et augmenteront également en 2019, alors nous essayons de choisir le bon moment», a-t-il déclaré au magazine en référence à l'introduction en Bourse. Riyad, qui ciblait initialement la deuxième moitié de 2018 pour l'inscription, vise maintenant l'année prochaine. Le ministre saoudien du Pétrole, Khalid Al Falih, semblait également de plus en plus entreprenant, suggérant que l'OPEP devrait continuer à resserrer le marché pétrolier, même si l’organisation est proche de son objectif de réduire les stocks de brut des pays industrialisés à leur moyenne quinquennale. Dans une interview à New York le mois dernier, il a déclaré que le prix d'aujourd'hui de près de 70 dollars le baril n'avait pas été suffisant pour stimuler l'investissement dans l'industrie, qui reste nettement inférieur aux niveaux observés avant l'effondrement des prix en 2014. Selon Bloomberg, la volonté de Riyad de hausser les prix est motivée par des impératifs de politique intérieure. Bien que le déficit budgétaire de l'Arabie Saoudite ait fortement diminué avec la reprise du pétrole, le prince Mohammed Ben Salmane a mis en place un ambitieux et coûteux programme de réformes économiques et sociales. Il doit également payer pour l'enchevêtrement militaire de plus en plus long du royaume au Yémen. Bien qu'il y ait peu d'indications que les Saoudiens soient prêts à approfondir leurs coupes pétrolières pour atteindre 80 dollars, les données actuelles suggèrent qu'ils conserveraient les mesures actuelles jusqu'à ce que l'objectif de prix soit plus proche. Riyad compte sur le déclin de la production pétrolière vénézuélienne, l'imposition probable de nouvelles sanctions américaines sur l'Iran et la poursuite de la croissance de la demande pour absorber la production américaine de schiste. Selon la même source, la stratégie saoudienne, «qui n'est pas universellement partagée au sein de l'OPEP, comporte des risques, car elle pourrait encore renforcer la production américaine» qui a atteint déjà un record de 10 millions de barils par jour.      

Les banques sous perfusion

Le niveau de liquidité bancaire s’est accru de 77% en 2017, suite à la mise en œuvre du financement non conventionnel. Que deviendrait le système bancaire national sans les mécanismes actuels de mise sous perfusion, dont surtout le recours au financ
El Watan - Economie

Les banques sous perfusion

Le niveau de liquidité bancaire s’est accru de 77% en 2017, suite à la mise en œuvre du financement non conventionnel. Que deviendrait le système bancaire national sans les mécanismes actuels de mise sous perfusion, dont surtout le recours au financement non conventionnel ? La question mérite d’être posée, d’autant plus que ces mêmes mécanismes, qui garantissent pour ainsi dire la liquidité bancaire, sont par vocation exceptionnels et devront donc tôt ou tard devenir inopérants. En effet, après avoir entamé une forte tendance à l’érosion, consécutivement au retournement de la conjoncture pétrolière à la mi-2014, le niveau de liquidité bancaire n’a commencé à se stabiliser et ensuite à fortement croître qu’à partir de novembre dernier, «suite à la mise en œuvre du financement non conventionnel», admet la Banque d’Algérie (BA). Dans sa dernière note de conjoncture, publiée tout récemment, la BA rappelle en ce sens qu’à partir de 2015, le niveau global de liquidité des banques a commencé à fortement chuter, passant de 2730,9 milliards de dinars à 1832,6 milliards de dinars en l’espace d’à peine une année, en raison surtout de la forte contraction des dépôts du secteur des hydrocarbures. A fin 2016, est-il précisé dans le même rapport, la liquidité bancaire atteignait 820,9 milliards de dinars, dont 432,6 milliards de dinars au titre du refinancement opéré par la Banque centrale. Et ce n’est au final qu’à partir de mars 2017 que le niveau global des ressources bancaires s’est relativement stabilisé, «après le lancement d’opérations d’open market pour l’injection de liquidités», indique encore la note de conjoncture de la BA. Quelques mois plus tard, soit après l’entrée en vigueur du dispositif de financement interne non conventionnel, la liquidité des banques a commencé à fortement croître pour atteindre un niveau de 1380,6 milliards de dinars à fin décembre 2017, soit une hausse de 77% par rapport au premier semestre de la même année, et de 68,2% comparativement à ce qu’elle était une année plus tôt. Dopé surtout par des instruments monétaires non conventionnels et d’autres classiques, tels que l’open market, le système bancaire national retrouve ainsi un niveau de solidité appréciable, alors qu’il demeure structurellement peu efficace quant à sa fonction première de collecte de ressources, notamment celles circulant hors circuits officiels. Aussi, si sa mise sous perfusion par les pouvoirs publics lui permet de maintenir un certain rythme de crédits à l’économie, celle-ci ne lui offre en définitive qu’un simple sursis de trois à cinq ans, avant de se voir à nouveau confronté à de sévères crises de liquidité, une fois asséchés les financements non conventionnels. Intervenant récemment lors d’un symposium sur la place financière locale, le gouverneur de la Banque centrale, Mohamed Loukal, avait lui-même formulé en ce sens une sévère mise en garde à l’adresse des banques primaires. «Si, jusque-là, la politique monétaire a été assez accommodante, le refinancement des banques devra au fur et à mesure s’effectuer à des taux plus coûteux», a-t-il en effet averti, tout en incitant les établissements bancaires à œuvrer à collecter au maximum les ressources qui continuent à circuler hors circuits bancaires. Celles-ci, rappelle-t-on, sont évaluées à quelque 4780 milliards de dinars, dont 1500 à 2000 milliards de dinars thésaurisés, tandis que le reste circule dans l’informel. Quoi qu’il en soit, le secteur bancaire national, nous dit l’expert et ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, doit œuvrer rapidement à améliorer l’inclusion financière pour collecter surtout les ressources non bancarisées, car, admet-il, il ne faut pas attendre cinq ans pour trouver un relais aux instruments de refinancement et au financement non conventionnel. C’est que, comme nous l’explique si bien un ancien dirigeant d’une banque privée, «les solutions conjoncturelles ne peuvent en aucun cas offrir une vraie réponse aux problèmes structurels…»

Gaz naturel : Léger recul des exportations algériennes vers l’Espagne

Les exportations algériennes de gaz naturel à destination de l’Espagne ont atteint 19 582 gigawatts-heure (Gwh) au mois de février dernier, soit une légère baisse de 2,7% par rapport au même mois de l’année 2017, selon les chiffres de la corporati
El Watan - Economie

Gaz naturel : Léger recul des exportations algériennes vers l’Espagne

Les exportations algériennes de gaz naturel à destination de l’Espagne ont atteint 19 582 gigawatts-heure (Gwh) au mois de février dernier, soit une légère baisse de 2,7% par rapport au même mois de l’année 2017, selon les chiffres de la corporation espagnole des réserves stratégiques de produits pétroliers, cités hier par l’agence de presse EFE. Aucune explication n’a été fournie quant à la baisse des livraisons algériennes de gaz. Globalement, les importations espagnoles de gaz naturel en provenance de divers pays (Nigeria, Qatar et Pérou) ont atteint 28 538 Gwh en février, soit un recul de 25%, a ajouté la même source. Le gaz algérien arrive en Espagne via le gazoduc de l’entreprise Medgaz, dont le capital est contrôlé par un consortium composé de Sonatrach, Gas Natural Fenosa et Cepsa. En cumul annuel, l’Algérie arrive en tête des principaux fournisseurs de gaz naturel de l'Espagne avec 59,7%, suivie par le Nigeria (13,4%), la Norvège, (9,3%) et le Qatar (6,5%), d’après la corporation espagnole des réserves stratégiques de produits pétroliers. Fin 2017, le PDG du groupe Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, avait avancé la possibilité pour la compagnie publique d'augmenter ses capacités de transfert de gaz via le gazoduc de l'entreprise Medgaz, située à Beni Saf (Aïn Témouchent), à 2 milliards de mètres cubes supplémentaires par an. Les capacités actuelles de transfert du gaz vers l'Espagne, puis vers l'Europe de cette infrastructure sont de l'ordre de 8 milliards de mètres cubes par an. Cette capacité pourra être revue à la hausse pour atteindre les 10 milliards m3/an avec le renforcement de cette infrastructure en équipements nécessaires. Depuis la concrétisation de Medgaz, entré en service en avril 2011, le projet a transporté depuis cette date quelque 37,72 milliards de mètres cubes, selon les chiffres de Sonatrach. Deuxième fournisseur de gaz de l’Europe après la Russie, l’Algérie prévoit d’augmenter sa production de gaz à 141,3 milliards de mètres cubes cette année, pour atteindre 143,9 milliards en 2018 et 165 milliards de mètres cubes d’ici à 2020. La capacité installée des exportations gazières du pays a été portée à près de 90 milliards m3/an dont plus de 50 milliards m3/an via les trois gazoducs dédiés à l’Europe, tandis que le reste est formé de GNL. L’Algérie a fourni au total plus de 1500 milliards mètres cubes sous forme de GNL et par gazoduc. Le pays, concurrencé notamment par le gaz de schiste américain sur le marché européen, voudrait renouveler les contrats de livraison avec des pays comme l’Espagne, la France ou l’Italie, qui arrivent à leur terme durant la période 2019-2021, en se présentant comme un fournisseur fiable, grâce à ses immenses réserves et ses capacités de production.

22 000 postes de travail à pourvoir

Paradoxalement, la difficile conjoncture économique que traverse actuellement le pays n’influe pas sur le marché du travail du côté des Hauts Plateaux sétifiens où huit entreprises privées offrent, pour l’année en cours, pas moins de 22 030 postes
El Watan - Economie

22 000 postes de travail à pourvoir

Paradoxalement, la difficile conjoncture économique que traverse actuellement le pays n’influe pas sur le marché du travail du côté des Hauts Plateaux sétifiens où huit entreprises privées offrent, pour l’année en cours, pas moins de 22 030 postes. Il s’agit de Brandt/Cevital (8500 emplois), GMT-Trade Mazouz (2100), SPA Techinlait/Candia (8100), Zouaoui/panneaux sandwich (180), Faderco (230), Safcer (920) et le groupe Khenfri (800). Ces chiffres ont été communiqués par Mohamed Yahiaoui, directeur du Centre de développement des carrières (CDC), créé en 2016 par l’institut MBI de Sétif, en partenariat avec World Learning de l’ambassade des Etats-Unis à Alger. L’importante information a laissé pantois le nombreux public qui avait pris part, les 7 et 8 avril, au 3e Salon de l’emploi et de la start-up, organisé à la Maison de la culture, où pas moins de 6200 CV ont été déposés. L’événement a permis aux patrons de 51 entreprises, dont 32 start-up participantes, de recruter sur-le-champ 112 jeunes diplômés. «L’expérience a montré que le Salon de l’emploi offre de grandes possibilités d’ouverture sur le monde du travail. Les espaces “Entreprises”, “Formation” et “Création d’activités” ont non seulement fourni des informations de qualité, mais permis à de nombreux jeunes de décrocher des CDI (contrat de travail à durée indéterminé). L’offre de 8 entreprises cherchant en urgence 22 030 agents nous oblige à revoir à la hausse nos prévisions qui ne dépassaient pas, pour l’année 2018, les 3000 postes. Une telle offre montre clairement que l’économie nationale se porte bien. Se chiffrant en milliards d’euros, les importants investissements consacrés par les entreprises algériennes boostent considérablement le marché de l’emploi», souligne Mohamed Yahiaoui, le patron de MBI et principal initiateur de la manifestation. Et d'enchaîner à propos des opportunités offertes par le Centre de développement de carrière (CDC), en expliquant que l’objectif principal du CDC, travaillant avec 59 entreprises locales, est de réduire un tant soit peu l’inadéquation entre les diplômés de l’université et les exigences du marché du travail, en améliorant les compétences des universitaires, en particulier sur la recherche de l’emploi et les compétences entrepreneuriales. Par le biais du centre, 278 demandeurs d’emploi ont été recrutés (144 à temps plein, 55 à temps partiel, 79 en stages pratiques). Pour l’émergence des start-up dans la wilaya de Sétif, la même source ajoute que, par ailleurs, le centre vient d’introduire un projet innovant dénommé DMS (Demain ma start-up). Pour sa concrétisation, un programme de formation spécifique à la start-up IBDL (International Business Driving Licence), délocalisée des Etats-Unis (Université du Missouri), doté de 180 heures, a été lancé. Devant créer pas moins de 300 start-up, le projet est appuyé par World Learning Algeria, et les quatre organismes de soutien à l’emploi et aux start-up (Anem, Ansej, Cnac et Angem), a conclu le patron de MBI.               

Euler Hermes dégrade la note de l’Algérie

C’est sur la base d’une quarantaine d’indicateurs à court et moyen termes que le rapport d'Euler Hermes est établi. Dans ce rapport, la Tunisie partage le même classement que l’Algérie, en se voyant dégradée de la note B3 à C3, alors que le Mar
El Watan - Economie

Euler Hermes dégrade la note de l’Algérie

C’est sur la base d’une quarantaine d’indicateurs à court et moyen termes que le rapport d'Euler Hermes est établi. Dans ce rapport, la Tunisie partage le même classement que l’Algérie, en se voyant dégradée de la note B3 à C3, alors que le Maroc est assis dans la confortable case B de risque faible. Le leader mondial de l’assurance-crédit a rendu public, hier, son classement risques par pays pour le premier trimestre de l’année en cours. Dans cette évaluation des risques de non-paiement des créances commerciales de pas moins de 241 pays et territoires, l’Algérie s’est trouvée dégradée de la note C2 «moyen risque» à C3 «risque significatif». C’est sur la base d’une quarantaine d’indicateurs à court et moyen termes que le rapport d'Euler Hermes est établi. Dans ce rapport, la Tunisie partage le même classement que l’Algérie, en se voyant dégradée de la note B3 à C3, alors que le Maroc est assis dans la confortable case B de «risque faible». L’Egypte voit aussi son score amélioré en passant de C3 à C2. Outre la dégringolade de l’Algérie et de la Tunisie, la Roumanie descend de la note B1 à B2. L’évaluation par pays repose sur «une note pays structurelle, mesure du risque de transfert et de convertibilité, de confiscation et d’expropriation et de qualité de l’environnement des affaires (6 niveaux allant de AA à D), et un indicateur d’alerte à court terme (4 niveaux allant de 1 à 4)». La Note pays structurelle est une combinaison de l’évaluation des déséquilibres macroéconomiques, du cadre de vie des affaires et de la stabilité du système politique et l’efficacité du gouvernement. Dans sa fiche pays, Euler Hermes dresse une sorte de diagnostic de la situation politico-économique du pays. Ainsi on peut lire dans sa présentation de l’Algérie : «Succession politique incertaine, la santé du président Abdelaziz Boutelika étant une préoccupation majeure. Chômage élevé… manque de diversification économique, sur-dépendance aux hydrocarbures…, un secteur bancaire dominé par les entreprises d’Etat qui absorbent les pertes des entreprises du secteur public, les dynamiques régionales sont affectées par les frictions continues entre l’Algérie et le Maroc…». EH estime que «le modèle économique algérien, qui repose fortement sur les entreprises publiques, n’est pas efficace. Même les programmes visant à stimuler les dépenses publiques (y compris l’augmentation des subventions et des investissements dans les infrastructures) reflètent dans une certaine mesure une première réponse officielle visant à prévenir la contagion du printemps arabe et à ne pas augmenter sensiblement le taux de croissance annuel». EH note que «jusqu’à ce qu’un processus de succession de dirigeants soit clarifié, des incertitudes significatives pèseront sur les décisions d’investissement et de consommation, avec des effets négatifs sur le commerce». A noter que le classement risques pays a constaté une amélioration de la note du Chili, du Ghana, de la Côte d’Ivoire, de l’Egypte et de la Russie, contre la dégradation de celles de l’Algérie, la Roumanie et la Tunisie.       

Un lourd coût pour la collectivité, selon l’économiste Souhil Meddah

Généralement, les mouvements de protestation déstabilisent directement les secteurs concernés ou ceux qui sont indirectement touchés. L’ampleur de l’impact sur le plan macro-économique se mesure par l’effet de ralentissement ou du volume des é
El Watan - Economie

Un lourd coût pour la collectivité, selon l’économiste Souhil Meddah

Généralement, les mouvements de protestation déstabilisent directement les secteurs concernés ou ceux qui sont indirectement touchés. L’ampleur de l’impact sur le plan macro-économique se mesure par l’effet de ralentissement ou du volume des échanges et de transactions. Par exemple, pour le secteur du transport aérien, les effets sont à la fois micro économiques, en supportant les coûts d’immobilisation ou d’annulation des vols, couplés à une obligation d’indemnisation des passagers. Sur le plan macro-économique, le volume des retards provoque de facto une déstabilisation du rythme de la vie économique en général et dans un cadre particulier dans l’alimentation de la base qui produit de la fiscalité ordinaire. D’autre part, les grèves provoquent des ralentissements ou des pannes dans certains cas, comme la santé, où les citoyens sont appelés à se mobiliser pour leurs proches patients pour trouver des solutions à des questions compliquées pour leurs besoins imminents, (la recherche d’autres établissements d’accueil…) Le secteur de l’éducation aussi oblige les parents d’élèves, qui sont en même temps des acteurs économiques, à suivre l’évolution qui ne les concerne pas directement et de rester en alerte tout le temps. Tous ces effets sont à l’origine d’un mouvement de ralentissement qui se propage graduellement et indirectement d’un secteur à un autre, causant au passage des manques à gagner d’un point de vue macro-économique dans les ressources financières et aussi dans le rythme de consommation des personnes touchées. Le message de fond des protestations diffère d’un secteur à un autre. Si pour le secteur industriel les questions touchent en premier lieu les versements des salaires ou des indemnisations diverses, cette situation reste intimement liée à la capacité de chaque entreprise en tant qu’unité économique à garantir sa propre soutenabilité financière et économique et de pouvoir faire face à ses dépenses face à ses recettes, qui, dans certains cas ne se résument pas de la même manière. Dans ce cas, ces formes de protestation dans un secteur économique aussi important n’ engagent pas uniquement les marges de manœuvre des pouvoirs publics, mais surtout l’entité économique elle-même, qui n’arrive pas à se détacher de son seuil de rentabilité démesurée par rapport à ses engagements et à dégager les valeurs supplémentaires capables de lui compenser une marge de manœuvre en temps et en capacité financière. Les effets de ces mouvements de protestation sont réels, mais ne s’affichent que graduellement dans le temps.  

«Trouver un salaire d’équilibre compatible avec la productivité»

L’effondrement du pouvoir d’achat se fait de plus en plus ressentir. Comment faire pour assurer l’équilibre en cette période de crise marquée par la multiplication des mouvements sociaux ? Effectivement, le taux d’inflation, mesurant l’augmen
El Watan - Economie

«Trouver un salaire d’équilibre compatible avec la productivité»

L’effondrement du pouvoir d’achat se fait de plus en plus ressentir. Comment faire pour assurer l’équilibre en cette période de crise marquée par la multiplication des mouvements sociaux ? Effectivement, le taux d’inflation, mesurant l’augmentation générale des prix, a connu une hausse en 2017. Il est estimé à 6,5% par l’Office national des statistiques (ONS, 2017). Cette inflation est souvent tirée par l’augmentation des prix des denrées de première nécessité. L’augmentation des prix sur le marché des biens et services pourrait être atténué par une augmentation de la production ou par la diminution de profit des capitalistes, si l’on croit la théorie des «salaire, prix et profit» de Karl Marx. Cette théorie montre globalement que l’augmentation des salaires va engendrer une augmentation des prix des produits de première nécessité mais pas de ceux des produits de luxe. Ce qui donne une diminution des profits des capitalistes dans l’industrie des produits de luxe et un mouvement des capitaux vers l’industrie des produits de première nécessité. Ce dernier secteur va donc assister à une augmentation de la production et donc une baisse des prix jusqu’à rééquilibrer le marché des biens et services. Karl Marx conclut son livre Capital en avançant que l’augmentation des salaires ne devrait nullement engendrer une augmentation des prix mais la baisse de profit pour les capitalistes. Quid justement de la stratégie menée en matière de salaires en Algérie ? En économie des marchés du travail, les salaires sont déterminés par l’offre et la demande du facteur travail, mais aussi par les rapports de force entre le patron et ses employés, selon Karl Marx. Ces rapports de force se traduisent souvent par des mouvements de grève des salariés réclamant une augmentation des salaires. La notion de salaire et sa détermination fait l’objet de divergence entre le capitaliste et l’employé. Le premier voit le salaire comme une contrepartie de la productivité du salarié, à laquelle il ajoute une «plus-value» constituant sa richesse. Le second (employé) définit le salaire ou la valeur de son travail par un standard de vie traditionnelle assurant l’existence physique et la satisfaction des besoins sociaux permettant de sa reproduction (Karl Marx, 1865). Si l’on suppose que le salaire ne devrait pas être fixe, la détermination de sa valeur devrait faire continuellement l’objet de discussion entre le patronat, les syndicats et le gouvernement. Ces derniers sont censés trouver un salaire d’équilibre compatible avec la productivité des salariés et la conjoncture économique nationale. Le débat est également focalisé autour du système des retraites. Comment prendre en charge ce dossier sensible ? Le système algérien des retraites est assez simple à comprendre vu qu’il est unifié et géré par répartition. Le gouvernement se soucie pour son équilibre financier, alors que plusieurs auteurs pensent que le système de retraite n’est pas fait pour être équilibré mais pour prendre en charge une catégorie de la population qui n’est plus en mesure de travailler, les personnes âgées (Dupuis, 2002). Les auteurs qui, comme le gouvernement algérien, se soucient de l’équilibre financier du système de retraite proposent deux types de réformes pour le rééquilibrer le système : la réforme paramétrique (Blanchet, 2003) et la réforme systémique (Holzman, 2015). De manière assez classique, les réformes paramétriques consistent à changer l’un des trois paramètres de base du système : le taux de cotisation, le taux de pension ou l’âge légal de départ à la retraite (triangle des retraites). La cotisation sociale pourrait croître en augmentant le taux de prélèvement ou en augmentant la productivité des travailleurs (les salaires). Cette dernière est meilleure, dans la mesure où le salarié ne se sentirait pas pénalisé. Une troisième alternative s’offre pour les pays en développement, dont l’Algérie, l’ extension de la couverture à tous les salariés sur le marché algérien du travail. Cela permettrait une augmentation immédiate des cotisations sociales. La deuxième réforme paramétrique consiste en la réduction du taux de remplacement, qui serait pénalisant pour les retraités. Ces derniers verraient leur pouvoir d’achat baisser. Enfin, la troisième réforme est l’augmentation de l’âge de départ à la retraite. Celle-ci est la plus adoptée, notamment dans les pays à espérance de vie élevé. Malgré que la réforme systémique — qui consiste à créer un nouveau système de retraite à côté ou remplaçant le système existant — est rarement évoquée dans les débats politiques algériens, les recherches académiques se sont souvent emparées de la question (Merouani et al, 2016). Les systèmes de retraite et de Sécurité sociale algériens souffrent d’une incapacité flagrante dans le recouvrement des cotisations. Plus de 40% de la population occupée n’est pas affiliée à la Sécurité sociale (enquête emploi, ONS, 2015) et ne contribue donc pas à la Caisse des retraites. Le système de retraite tel qu’il est conçu aujourd’hui ne serait pas adéquat avec les besoins et les attentes de certaines catégories de travailleurs. Cela explique le désintérêt de ces catégories pour l’affiliation à la Sécurité sociale. Ce désintérêt des travailleurs, dont les jeunes occupés (enquête Sahwa, 2016), envers la Sécurité sociale persiste depuis des années malgré que l’affiliation soit obligatoire. Puisque l’obligation ne rime pas avec affiliation, il faudrait cibler ces catégories de la population occupée en utilisant des incitations à l’épargne retraite. Ces incitations pourraient être implémentées au sein du système de retraite existant ou à travers la création d’un nouveau système de retraite. Le prix Nobel d’économie 2017, Richard Taler, met en lumière l’intérêt des incitations (Nudges) dans le changement des comportements du consommateur, notamment son comportement envers le système de retraites. Les incitations à l’épargne-retraite pourraient se présenter à travers l’offre de prestations immédiates, l’application d’un taux de cotisation progressif (Save More Tomorrow. Richard Thaler, 2004), la possibilité de retirer un montant des cotisations en cas de contrainte de liquidités, ou même des SMS de rappel pour épargner à la retraite. Cette dernière incitation a été testée au Kenya et a montré que recevoir un SMS de sa compagnie d’assurance ou de ses enfants lui demandant d’épargner pour la retraite, à un effet significatif sur le comportement de la population (Dan Ariely, 2016). Le dernier rapport de la Banque africaine de développement appelle à mettre en œuvre une politique efficace en matière d’emploi, une question considérée comme enjeu de stabilité. Qu’en pensez-vous ? Je pense que l’Algérie n’a pas attendu l’avis de la Banque africaine de développement pour s’investir dans la problématique de l’emploi. Nous assistons depuis 1994 à la multiplication des programmes d’emploi salariés et de la création d’entreprises. Ces programmes, ciblant particulièrement les jeunes, sont gérés par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. D’autres programmes sont gérés par le ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme. L’évaluation de l’efficacité de ces programmes n’a été que très peu abordée mais le peu de travaux menés autour de cette question donnent des résultats peu satisfaisants (Cread, 2016). La politique active du marché du travail en Algérie a été ambitieuse durant les vingt dernières années, mais a manqué d’efficacité, vu que les objectifs tracés n’ont pas été atteints. L’objectif principal des différents programmes d’emploi était d’insérer les jeunes chômeurs sur le marché du travail après une année (voire deux) de contrat préemploi (programmes : Agence nationale de l’emploi, Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle, Programme d’insertion des diplômés, Dispositif d’aide à l’insertion sociale). Cependant, nous assistons à un renouvellement de ces contrats plus de deux fois dans certains cas (rapport de l’Agence de développement social, 2016). En ce qui concerne les programmes de création d’entreprises, leur inefficacité se voit dans leur incapacité à créer des emplois, les chiffres de l’Angem (Agence nationale de gestion du microcrédit) et de l’Ansej (Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes) montrent que le nombre moyen d’emplois créés ne dépasse pas 1,5 par entreprise. Cette inefficacité est due en partie aux mauvais choix des secteurs d’activité. Les entreprises et les emplois salariés créés sont placés principalement dans des secteurs à faible valeur ajoutée : administrations publiques, commerce et service, alors que les secteurs engendrant la plus grande valeur ajoutée (après le secteur des hydrocarbures) sont l’agriculture et l’industrie (Données de comptabilité nationale, ONS, 2015). Ces derniers secteurs n’abritent respectivement que 9% et 12% de la population occupée. Aussi, le manque d’accompagnement des entreprises et le manque de formation pour les bénéficiaires des emplois sont des facteurs déterminants du manque d’efficacité des politiques actives du marché du travail. La répartition de la population occupée en général et le placement des bénéficiaires des programmes d’emploi en particulier à travers les différents secteurs d’activité méritent de faire partie des débats sur la politique d’emploi en Algérie. Les expériences des pays d’Amérique latine montrent que le placement des nouveaux emplois dans le secteur privé à forte valeur ajoutée et l’accompagnement par la formation des bénéficiaires sont des facteurs nécessaires pour la réussite des politiques actives du marché du travail.

Malaise social sur fond d’érosion du pouvoir d’achat

Depuis le début de l’année en cours, les mouvements de protestation se multiplient dans plusieurs secteurs, essentiellement l’éducation et la santé. Cette contestation est menée par une classe moyenne de plus en plus confrontée à l’érosion du po
El Watan - Economie

Malaise social sur fond d’érosion du pouvoir d’achat

Depuis le début de l’année en cours, les mouvements de protestation se multiplient dans plusieurs secteurs, essentiellement l’éducation et la santé. Cette contestation est menée par une classe moyenne de plus en plus confrontée à l’érosion du pouvoir d’achat avec la flambée des prix et la dévaluation du dinar. Certes, les revendications exprimées jusque-là par les enseignants et les résidents grévistes ne sont pas d’ordre salarial mais elles ont un lien direct avec ce point. La dégradation des conditions socioprofessionnelles dans ces secteurs est en effet à chaque fois mise en avant par les protestataires. Et c’est le cas aussi pour les travailleurs d’autres secteurs, dont les représentants à travers les syndicats autonomes ne cessent de soulever le problème de la baisse du niveau de vie dans ce contexte de crise. Une baisse accentuée par la dévaluation du dinar et la stagnation des rémunérations, puisque depuis la vague des revalorisations de 2011 et 2012, les salaires n’ont pratiquement pas bougé dans de nombreux secteurs, principalement dans la Fonction publique, où le ras-le-bol est exprimé de part et d’autre. Les changements prévus dans le cadre de l’avant-projet de loi portant code du travail ne sont pas pour rassurer les travailleurs. Pour de nombreux syndicalistes, l’urgence est à l’amélioration du pouvoir d’achat. Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) nous le dira clairement en évoquant les motivations de la dernière grève des 21 et 22 février: «Ce sont des revendications à caractère social. Nous n’avons pas d’autre voie pour sauvegarder les acquis avec un pouvoir d’achat anéanti par la dévaluation du dinar.» Et de s’interroger : «Qu’a-t-on fait pour mériter cela nous les fonctionnaires ? Nous sommes pourtant des producteurs indirects.» Notant que les syndicats autonomes sont conscients des enjeux de l’heure, il poursuivra : «C’est bien beau de gérer l’embellie, mais faudrait-il aussi savoir gérer la crise. Et là la véritable question est de s’attaquer à la gestion des deniers publics et des finances sectorielles, mais aussi de revoir la politique salariale et fiscale.» Un avis que partage Lyes Merabet du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), pour qui le problème ne réside pas uniquement dans la revalorisation du salaire mais dans le niveau de vie et le statut social. «Pour ces points, le gouvernement a montré ses limites dans la lutte contre la spéculation, source de l’inflation. Nous nous retrouvons donc aujourd’hui avec des salaires amoindris», regrettera-t-il, proposant dans le même sillage la mise en place d’un observatoire pour la protection du pouvoir d’achat et mettant en garde par ailleurs contre les conséquences attendues du projet du code du travail. Défaut d’anticipation Le constat de Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat national autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) va dans le même sens. Pour lui, la problématique réside dans l’érosion du pouvoir d’achat, résultat selon lui de l’absence d’une politique salariale planifiée. «Les pouvoirs publics n’anticipent pas. Ils règlent les problèmes avec des solutions conjoncturelles en courant derrière la paix sociale. D’où l’amoncellement de toutes ces difficultés et cette colère sociale.» Sadek Dziri, secrétaire général de l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (Unpef) appelle aussi à assurer l’équilibre du pouvoir d’achat. Même son de cloche chez le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap). «Nos salaires n’ont pas de valeur», fera remarquer amèrement Rachid Malaoui, premier responsable de ce syndicat, tout en mettant l’accent sur la gravité de la situation. Il tiendra à rappeler que l’effervescence ne s’est pas arrêtée ces dernières années sauf qu’aujourd’hui, on assiste à des mouvements corporatistes avec le malaise dans la santé et l’éducation. Une situation que lie M. Malaoui aux défaillances en matière de gouvernance politique et économique. Mais aussi aux dysfonctionnements dans l’administration, comme l’illustre la gestion au niveau des différentes directions de l’éducation pour ne citer que cet exemple, à l’origine de la grève déclenchée à Béjaïa et Tizi Ouzou, avant de toucher d’autres wilayas et de perdurer, au détriment de tout un secteur et de toute l’économie, même s’il semble pour l’heure difficile de mesurer l’impact de tous ces mouvements, comme nous le précise l’économiste Souhil Meddah (voir encadré).   Exclusion Cette situation était prévisible dès les premiers indices de la crise financière que travers le pays. Début 2015, Mohamed Benguerna, chercheur au Centre de recherche en économie appliquée au développement (Cread) nous disait : «Il faudra s’attendre que la classe moyenne  réagisse en usant de différentes formes pour manifester son mécontentement. Surtout que celle-ci constitue de plus en plus la cheville ouvrière de notre système socio-économique.» Et c’est justement le cas. «Dans ce cadre, il est utile d’avoir une intelligence de la situation pour dialoguer, écouter, convaincre cette classe moyenne des nouveaux enjeux et défis et surtout lui signifier son implication active dans ces nouveaux défis et que cette nouvelle bataille de la diversité économique pour sortir de cette dépendance pétrolière est une affaire sociétale loin des expertises économistes et des alternatives de laboratoire et de salons. Nous avons besoin de l’intelligence de toutes les catégories sociales et cette classe moyenne est un vecteur important pour peu qu’ on la mette à contribution dans ces différents domaines», ajoutait-il. Or, dans cette grande ébullition sur le front social et cette montée au créneau des travailleurs, les syndicats autonomes sont exclus du processus de dialogue avec le gouvernement. C’est en fait l’ingrédient manquant pour régler ces conflits à répétition. Entre-temps, les pertes s’accumulent à tous les niveaux et ne font qu’accentuer la tension, avec l’annonce d’autres mouvements de protestation. Une réaction adoptée au nom de «la stabilité» comme a encore tenu à le souligner le chef de L’Etat, Abdelaziz Bouteflika, dans son message aux travailleurs à l’occasion du 24 Février, au moment où la contestation tend à s’élargir. Acquis menacés «Il faut rappeler que les acquis sociaux, la réduction durable du niveau de chômage ainsi que les nombreuses réalisations socio-économiques n’ont pu être obtenus que grâce au rétablissement de la paix et de la stabilité qui ont prévalu tout au long de ces dernières années», lit-on dans son message, où l’accent est mis sur  la nécessité d’élaborer  «une politique de développement inventive, soucieuse de justice sociale qu’il nous revient aujourd’hui de mener dans une situation exceptionnelle, où la diversification de notre économie, dans un contexte de crise, impose rigueur et moralisation de la gouvernance». Il appellera par ailleurs les travailleurs  «à veiller à ce que la défense légitime et vigilante de leurs droits aille de pair avec l’observation effective et régulière de leurs devoirs et obligations, dans cette phase si cruciale du développement national». Une manière de noter que la grève n’est pas l’ultime recours pour exprimer des revendications, puisqu’il lie cette question à l’accomplissement des devoirs, allusion faite aux enseignants et médecins grévistes. Donc, au lieu d’un dialogue effectif, les pouvoirs publics essayent de jouer sur la fibre des sentiments en mettant en avant le contexte de crise économique. Une démarche qu’ils n’adoptaient pas auparavant quand la situation financière du pays le permettait. «Mais pas à travers la prise en charge effective des doléances exprimées, à l’exemple de l’élaboration des statuts particuliers ou d’une politique salariale clairement étudiée. Tout au long de ces années, les pouvoirs publics ont répondu à la protestation par la distribution de la rente au nom de la stabilité et maintenant que la crise est là, on use de la force de la répression», résume un ancien syndicaliste du Conseil des lycées d’Algérie (CLA). Pour Bachir Hakem, l’enjeu pour le gouvernement est de faire passer la réforme du code du travail en utilisant les enseignants grévistes. «Les responsables cherchent à travers  la  dernière grève dans l’éducation à incriminer les syndicats de l’éducation dans le seul but de démontrer que les grèves dans ce secteur ne doivent pas exister et doivent être régies par des lois les rendant presque impossibles. Tout le monde sait que le nouveau code de travail, rend la grève presque impossible», nous dira-t-il, précisant que le problème majeur à régler est la révision du statut particulier toujours en attente.

Le feu vert du CPE

C’est officiel. Le groupe Sider et Emirat Dzayer Group (EDG) ont eu l’aval, le 28 mars dernier, du Conseil de participations de l’Etat (CPE) pour la création en partenariat d’une société mixte 49/51, dont le coût du projet est estimé à 1,16 mill
El Watan - Economie

Le feu vert du CPE

C’est officiel. Le groupe Sider et Emirat Dzayer Group (EDG) ont eu l’aval, le 28 mars dernier, du Conseil de participations de l’Etat (CPE) pour la création en partenariat d’une société mixte 49/51, dont le coût du projet est estimé à 1,16 milliard d’euros (plus de 162 milliards de dinars). Financés à hauteur de 30% sur fonds propres et 70% par crédits bancaires à 3,5% d’intérêt, ce projet, dénommé Emirat Dzayer Steel (EDS), est installé au sein même du complexe Sider El Hadjar de Annaba. Le premier coup de pelle a déjà été donné. En matière d’emploi et de formation, ce partenariat permettra, selon sa fiche technique, le redéploiement de la totalité des effectifs de la société Sider tubes sans soudure (TSS), 400 agents actuellement ; la création progressive de 1670 nouveaux postes de travail directs, répartis sur 5 ans, et autant de nouveaux emplois indirects, avons-nous appris, en exclusivité, de sources autorisées proches du CPE. La concrétisation de ce projet passe par deux phases. «La première comprend le revamping de la ligne TSS (14 pouces) afin de passer d’une capacité de 30 000 t/an à 50 000 t/an. Le coût est évalué à 3 milliards de dinars (20 millions d’euros). Les délais de sa réalisation sont estimés à 14 mois. L’acquisition d’une ligne de laminés marchands d’une capacité de 300 000 t/an et d’un bain de galvanisation à chaud pour un coût global de 11 milliards de dinars (78 millions d’euros). Les délais de sa réalisation sont estimés à 16 mois. L’acquisition d’une ligne de tubes sans soudure pour la gamme de diamètres de 3 à 10 pouces, d’une capacité annuelle de 300 000 t et un coût global de 42 milliards de dinars (300 millions d’euros) et un délai de réalisation estimé à 20 mois», détaillent nos sources. Et d’ajouter : «Quant à la seconde, elle consiste en l’acquisition d’un module de réduction directe (DRI) d’une capacité de 2,5 millions t/an pour un coût global de 64,4 milliards de dinars (462 millions d’euros) et un délai de réalisation estimé à 36 mois. Le DRI produit de la matière première pour alimenter l’aciérie électrique. Le surplus sera commercialisé sur le marché national. L’acquisition d’une aciérie électrique d’une capacité de 1,5 million t/an de demi-produits (billettes, blooms, etc.), pour un coût global de 28 milliards de dinars (200 millions d’euros) et un délai de réalisation estimé à 24 mois. L’acquisition d’un laminoir pour la production de profilés moyens et lourds de la gamme des 80-320 mm d’une capacité de 600 000 t/an pour un coût global de 14 milliards de dinars (100 millions d’euros) et un délai de réalisation estimé à 24 mois.» Par ailleurs, plusieurs autres décisions, les unes aussi importantes que les autres, ont été validées durant la même séance. Il en est ainsi, entre autres, de l’accord du même CPE pour que les participations détenues par le groupe Imétal dans le capital du complexe sidérurgique Algérie Qatar Steel (AQS) de Bellara (Jijel), tout autant que celles du crédit du Fonds national d’investissement (FNI) soient transférées au profit du groupe Sider. Après son transfert en propriété au profit du groupe Imétal, l’EGS Hydra, qui dispose d’un terrain de 4,2 hectares dont la valeur foncière est 3,85 milliards de dinars, est revenue au giron du groupe Sider. Ces importantes décisions figurent parmi des résolutions du CPE, signées par le président de ce dernier, Ahmed Ouyahia, le Premier ministre. Selon ce document, dont El Watan détient en exclusivité une copie, le complexe Sider El Hadjar a également été renforcé par «la fusion par absorption de la filiale Tubes sans soudure (TSS)» et «le transfert du terrain d’assiette abritant l’usine au profit du complexe Sider El Hadjar». Contacté, Hichem Bammoun, le directeur de la communication au groupe Sider, confirme. «Le groupe Sider a permis à la wilaya de Annaba de recouvrer sa vocation de capitale de l’acier. En effet, outre le complexe d’El Hadjar, le groupe Sider a récupéré le méga complexe AQS Bellara, le patrimoine immobilier de l’EGS Hydra et l’important projet algéro-émirati EDS. Réunies, ces usines peuvent répondre aux besoins nationaux en produits sidérurgiques et assurer la souveraineté du pays en la matière. C’est un immense effort qui intervient en pleine crise économique. Pour ce faire, le ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi, a dû faire le ménage dans son département avant de passer au renforcement de ce secteur, dont les fruits sont aujourd’hui perceptibles. Pour ce faire, il s’est appuyé sur une équipe  de cadres compétents, dont ceux du capital marchand. Pour EDS, le secrétariat général de l’Union arabe du fer et de l’acier, dont le siège est à Alger, a joué aussi  un rôle discret, mais très efficace dans le rapprochement des industriels et politiques des deux pays», estime ce jeune cadre. Fort de ses expériences passées, le nouvel exécutif, notamment après le départ des retraités du secteur du bâtiment au groupe Sider, semble privilégier des partenariats rentables et maîtrisés où la partie algérienne reste maîtresse de son sort.

Fidor Bank : BPCE compte lancer une banque mobile en Algérie

En 2017, BPCE a dégagé un bénéfice net de 3,02 milliards d’euros, soit un recul de près d’un quart par rapport à l’année précédente, selon un communiqué du groupe. Le géant bancaire mutualiste français BPCE (Banques populaires et Caisses
El Watan - Economie

Fidor Bank : BPCE compte lancer une banque mobile en Algérie

En 2017, BPCE a dégagé un bénéfice net de 3,02 milliards d’euros, soit un recul de près d’un quart par rapport à l’année précédente, selon un communiqué du groupe. Le géant bancaire mutualiste français BPCE (Banques populaires et Caisses d’épargne) prévoit de lancer sous peu sa banque mobile communautaire, Fidor Bank, en Algérie, via sa filiale locale Natixis, a rapporté hier le journal économique Les Echos. «Doté désormais d’un actionnaire solide, qui en fait un actif stratégique pour sa mue numérique, Fidor veut en effet partir conquérir la France et l’Algérie. Selon nos informations, la néobanque doit lancer ses services sous peu dans ce dernier pays», a précisé le quotidien français sur son site internet. Une information confirmée par le média spécialisé cBanque. «Certaines technologies et certains aspects relatifs à l’expérience utilisateur, notamment l’ouverture de compte par visio-conférence, seraient communs aux versions française et algérienne. Toujours d’après nos propres informations, cette offre comprendrait un compte courant, sans épargne ni crédit», a noté cBanque, précisant que le déploiement de la banque en ligne Fidor Bank en Algérie interviendra avant son lancement en France. Fin novembre 2017, lors de la présentation du plan stratégique de BPCE, son président, François Pérol, indiquait que la plateforme serait lancée en France au cours du premier semestre 2018 et que la banque mobile suivrait quelques mois plus tard, a rappelé la même source. Créée en 2009 par son directeur général, Matthias Kröner, à Munich en Allemagne, lancée également au Royaume-Uni, la Fidor Bank a été rachetée en août 2016 par le groupe BPCE, qui devient actionnaire majoritaire. Pour BPCE, ce rachat marquait sa volonté de se lancer dans le digital et dans le secteur des banques en ligne. La néobanque allemande Fidor a inventé une expérience bancaire très originale, mobile et communautaire, dont les usagers sont encouragés à partager leurs idées et leurs conseils sur l’argent et les placements. En Allemagne, Fidor compte 500 000 membres au sein de sa communauté et 200 000 clients bancaires actifs. Deuxième acteur bancaire en France, le groupe BPCE s’appuie, de son côté, sur deux réseaux de banques commerciales coopératives, autonomes et complémentaires : celui des 15 Banques populaires et celui des 16 Caisses d’épargne. En 2017, BPCE a dégagé un bénéfice net de 3,02 milliards d’euros, soit un recul de près d’un quart par rapport à l’année précédente, selon un communiqué du groupe. Mais cette chute s’expliquait largement par le fait que le groupe avait bénéficié en 2016 de la cession de titres Visa pour près de 800 millions d’euros. Les revenus du groupe, traduits par le produit net bancaire, ont reculé de près de 2% à 23,7 milliards d’euros. En revanche, le groupe français a bénéficié du soutien de sa filiale de financement et d’investissement Natixis, cotée en Bourse, qui a signé un bond de plus de 20% de son bénéfice net annuel à 1,7 milliard d’euros et une hausse de presque 10% de ses revenus à 9,5 milliards.

Pétrole : Les tensions entre la Chine et les Etats-Unis pèsent sur les cours

Hier, les prix du pétrole reculaient légèrement en cours d’échanges européens dans un marché qui avance à tâtons. Les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis continuent de peser sur le pétrole. Après avoir fortement reculé lundi
El Watan - Economie

Pétrole : Les tensions entre la Chine et les Etats-Unis pèsent sur les cours

Hier, les prix du pétrole reculaient légèrement en cours d’échanges européens dans un marché qui avance à tâtons. Les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis continuent de peser sur le pétrole. Après avoir fortement reculé lundi, les cours sont restés stables sur les trois dernières séances, évoluant notamment au gré des annonces américaines et chinoises. Hier, les prix reculaient légèrement en cours d’échanges européens dans un marché qui avance à tâtons. En cours de séance, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juin se maintenait autour de 68 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI - le west Texas intermediate) — aussi appelé Texas light sweet, une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la Bourse spécialisée dans l’énergie — pour le contrat de mai, se négociait autour de 63,27 dollars. La Chine a assuré, hier, ne pas craindre de payer le prix d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis, après que Donald Trump eut doublé les enchères en menaçant de viser les importations chinoises à hauteur de 100 milliards de dollars. Les échanges de menaces sont devenus quasi-quotidiens cette semaine de part et d’autre du Pacifique, le ministère chinois du Commerce ayant réagi sans tarder aux derniers avertissements du président américain, en dépit d’un jour férié en Chine. «Ce jeu de surenchère politique n’a pas l’air de s’apaiser, et les prix du pétrole restent à la merci des derniers coups d’éclat de Donald Trump», a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM. «Il va aussi falloir observer le dollar sur la séance, qui pourrait réagir aux données sur l’emploi américain», a précisé Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. De bons chiffres pourraient pousser les cambistes à miser sur le dollar, ce qui rendrait le coût du pétrole, fixé en monnaie américaine des deux côtés de l’Atlantique, plus coûteux pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

TIC en Algérie : Un secteur impacté par la crise et les restrictions budgétaires

La participation des entreprises a été réduite. Le constat est unanime : le secteur des TIC connaît pratiquement un arrêt durant ce premier trimestre 2018 ! La 27e édition du Sicom, qui a eu lieu du 2 au 6 avril à Alger et organisée par la Safex
El Watan - Economie

TIC en Algérie : Un secteur impacté par la crise et les restrictions budgétaires

La participation des entreprises a été réduite. Le constat est unanime : le secteur des TIC connaît pratiquement un arrêt durant ce premier trimestre 2018 ! La 27e édition du Sicom, qui a eu lieu du 2 au 6 avril à Alger et organisée par la Safex en partenariat avec Mira Cards Edition, a été consacré à la thématique de l’innovation et de la digitalisation. Selon Idir Hocine, organisateur du Salon, «c’est pour nous une sorte de contribution à l’effort national pour l’introduction d’une économie numérique afin de pallier à la crise économique que connaît l’entreprise algérienne dans son intégralité, en réunissant dans un même lieu en un même temps tous les intervenants à même de constituer un maillon dans l’édifice de cette économie». Ce Salon a démontré l’impact négatif des mesures relatives à l’importation des produits destinés à la revente et les taxes. La participation des entreprises a été réduite. Le constat est unanime : le secteur des TIC connaît pratiquement un arrêt durant ce premier trimestre 2018 ! Plusieurs entreprises engagées se sont désistées faute de visibilité de leur activité (participation de 40 exposants). «Cette session constitue une transition que nous efforcerons de mener à terme pour une meilleure attirance du Sicom adapté à la conjoncture économique», précise l’organisateur. On notera toutefois la présence de deux opérateurs de téléphonie mobile (Mobilis et Ooredoo), HB Technologies, l’entreprise algérienne qui a conçu et réalisé le permis de conduire biométrique, lancé le 1er avril dernier, Alfatron, entreprise spécialisée dans la fabrication de produits informatiques, et CDMI, société spécialisée dans la distribution de matériel informatique. L’Algérie reste fortement dépendante du marché international en matière de produits informatiques, le montage des PC sur place est difficile à réaliser, en plus de l’absence d’un tissu productif pour la création de logiciels, d’intrants électroniques et autres consommables. La majorité du matériel informatique est consommée par l’Etat. Institutions, administrations et grandes entreprises sont les plus dépendantes de ces matériels informatiques et, en l’absence de fabriquants locaux de qualité en composants, PC, équipements hardware et logiciels, le marché algérien du digital risque de s’effondrer. Il faut dire que nous sommes consommateurs de technologies et de services, nous ne sommes pas créateurs, et la vitesse de croissance et de développement n’est pas encore bonne. Cela handicape l’économie et la société en général. Les mesures prises par la loi de finances 2018 ont ralenti la transformation digitale en Algérie et constituent même un frein. Un ordinateur coûte plus cher et certains foyers ne pourront pas y accéder. Les augmentations affaiblissent le pouvoir d’achat. La construction des réseaux et les services délivrés deviennent plus chers et cela bloque l’innovation. En plus, l’activité des petites entreprises est touchée de plein fouet. Quand on augmente le coût, elles ne vont pas diminuer la taille du projet mais cela veut dire qu’elles vont annuler carrément certains projets faute d’avoir des budgets. Selon Djaoued Salim Allal, président d’AITA (Algerian IT Association) et directeur général d’Adex Technology, qui s’est déjà exprimé à Maghreb Emergent, «dans la loi de finances 2018, il y a une confusion sur les produits technologiques finis de large consommation, importés pour la revente en l’état, et les produits finis mais qui sont en réalité des intrants d’exploitation pour des projets de numérisation». Selon lui, la taille du marché de l’équipement informatique est de 600 millions de dollars, 80% sont dédiés au marché des entreprises et 80% de ce dernier sont consommés par l’Etat dans les grands projets de modernisation des institutions publiques. Le gouvernement ne doit plus considérer aujourd’hui l’activité numérique comme étant quelque chose d’accessoire aux métiers, mais plutôt une nécessité pour le développement. La baisse des dépenses publiques associée à la dépréciation continue du dinar et à l’augmentation des droits de douane auront des conséquences funestes pour la filière de l’économie numérique. Il y a donc urgence : les pouvoirs publics se doivent de réagir, de s’adapter, au risque sinon de voir des activités entières au minimum diminuer, au pire disparaître. Le programme de transformation digitale tel que mené donne l’impression de pâtir d’une vision et d’un projet politique insuffisamment clairs. Il peut susciter au mieux de l’indifférence, au pire des perceptions erronées sur les objectifs poursuivis.

Le PDG d’Alliance Assurances, Hassen Khelifati, marque sa présence

Fidèle à son image d’une compagnie d’assurance, à la fois jeune et moderne, qui évolue avec son temps, Alliance Assurances est présente en tant que partenaire au 1er symposium international sur la place financière, qui se déroule jusqu’à aujourd
El Watan - Economie

Le PDG d’Alliance Assurances, Hassen Khelifati, marque sa présence

Fidèle à son image d’une compagnie d’assurance, à la fois jeune et moderne, qui évolue avec son temps, Alliance Assurances est présente en tant que partenaire au 1er symposium international sur la place financière, qui se déroule jusqu’à aujourd’hui (3-5 avril), au Palais des expositions – Safex – Alger. En sa qualité de PDG d’Alliance Assurances et vice-président de l’UAR, et sous le thème : «Développement du marché des assurances : quelles opportunités ?  Quels freins ?», Hassen Khelifati a présenté une communication portant sur les voies et moyens de développer le secteur des assurances, les opportunités à saisir, ainsi que les freins qui entravent son expansion. Fort d’une vision claire en la matière, M. Khelifati, s’est montré résolu, en déclarant en marge de cet événement que «grâce à la transformation digitale, on peut résoudre des problèmes en temps réel, être plus actifs et réactifs, et même maîtriser les imprévus en un temps record, mais malheureusement, tout cela contraste avec le niveau de l’infrastructure qui reste insuffisante à ce jour. A l’heure actuelle, je pense que le développement du marché des assurances dépend drastiquement de la qualité de l’infrastructure. Or celle-ci ne nous rend pas service. Il est donc clair que le défi majeur qui entrave actuellement l’expansion du secteur des assurances reste la qualité d’internet et du débit, c’est-à-dire l’infrastructure. Sans cela, on ne peut pas avancer comme le reste du monde, qui capitalise depuis quelques années dans les nouvelles technologies, en l’occurrence, dont la digitalisation des processus». Ainsi, Alliance Assurances réaffirme sa volonté d’accompagner les changements qui s’opèrent dans l’environnement national et international du monde des assurances. Misant dorénavant pleinement sur la digitalisation et usant de moyens de plus en plus à la pointe de la technologie, Alliance Assurances aspire à devenir l’assureur préféré des Algériens tout en étant un acteur de taille de l’écosystème.  

Get more results via ClueGoal