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Par Noureddine Amrani (*) A la veille de la commémoration de l’insurrection du 8 Mai 1945 à Guelma, notre attention a été saisie par une action entreprise par le cinéaste Djaâfar Gacem, visant à délocaliser l’histoire de l’insurrection duDélocaliser = dénaturer
Par Noureddine Amrani (*) A la veille de la commémoration de l’insurrection du 8 Mai 1945 à Guelma, notre attention a été saisie par une action entreprise par le cinéaste Djaâfar Gacem, visant à délocaliser l’histoire de l’insurrection du 8 Mai 1945. Pour ce faire, la réalisation d’un film est programmée à l’ouest du pays sur l’épopée des massacres qui ont eu lieu durant plus de deux mois à Guelma et dans sa région. Cette entreprise, préméditée depuis le mois de janvier 2018, a été dénommée Héliopolis, ville située à 3 km au nord de Guelma, et avalisée par le ministère de la Culture, avec une bonification financière pour sa réalisation. Ainsi, la mise en œuvre a commencé le 20 avril 2018 à Aïn Témouchent, en omettant le droit d’informer les citoyens algériens, soucieux de la préservation de l’histoire authentique de leur pays et du respect de leurs martyrs. Ceci étant pour la forme ! La reconstitution des situations vécues dans lesquelles nos parents se sont sacrifiés pour la foi, la liberté et la dignité, ne saurait accepter des interpolations du genre. Pour vos séquences, Monsieur le réalisateur, vous ne pourrez pas prendre à témoin une nature autre que celle qui garde dans ses entrailles le sang et les cendres des ossements de nos martyrs. Ne vous égarez pas ! La vérité sautera aux yeux. Pour le vrai de l’histoire : le 7 mai 1945, lors d' une réunion avec le sous-préfet et l’organisation des partis de gauche, le comité des AML demanda l’autorisation de manifester le lendemain. L’option de défiler dans un cortège unique avec le drapeau algérien, proposée par l’AML et le PPA, fut refusée. Sur ce, le 8 mai 1945, à 18h30, un cortège de 1500 à 2000 jeunes et 400 à 500 paysans venus du marché de bestiaux et assoiffés de liberté, rejoignirent par la rue d’Announa, le centre de la ville, avec le drapeau algérien, en défiant les milices coloniales dirigées par le criminel Achiary, sous-préfet de l’époque. Ne donnez pas l’occasion aux criminels, auteurs de l’œuvre satanique, de se voir amnistiés par l’absence de décor authentique témoin à charge et imprescriptible pour l’histoire du pays. La présence de nos militants à la levée des couleurs de l’Etat colonial n’était pas souhaitée par l’AML. La page restera à jamais indélébile du sang de nos martyrs. Oued Seybouse, entre Guelma et Héliopolis, arrosera éternellement la région pour s’ablutionner des ossements de nos martyrs. Kaf el boumba et les fours à chaux de Louis Lavie, minotier à Héliopolis, qui ont servi à incinérer des milliers d’Algériens assassinés, le puits du colon sanguinaire, Chemol, qui lui a servi à jeter vivants des Algériens, puis à les cimenter, restent les témoins éternels des crimes. Vous seriez tenté de justifier votre choix d’adaptation de vos scénarios par la disponibilité d’édifices coloniaux. Ce choix vous rapprochera sans aucun doute de la période de la francisation du pays en 1848, où il a été proclamé «territoire français», mais vous éloignera de la reconstitution authentique des scènes des massacres du 8 Mai 1945. Pour rester fidèles à la réalité, vous ne trouverez guère mieux que la caserne de Guelma : forteresse qui abrita l’exécution de neuf jeunes de nos parents âgés de 19 ans en moyenne, sur ordre d’Achiary. Ne profanez pas nos mémoires, elles resteront vives encore. Faites œuvre utile pour notre jeunesse à découvrir par un recueillement les sites mémoriaux qui parsèment les champs de bataille de notre pays. Les musées à ciel ouvert seront d’un grand apport dans ce cas. (*) Fils de chahid du 8 Mai 1945 Read more