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Noreddine Kebaïli a raflé, dernièrement, lors du Festival du film amazigh d’Agadir, au Maroc, le Grand Prix du court métrage pour Séquence une… Portrait de ce jeune cinéaste et producteur qui a des ressources… et un avenir certain ! La trentaUn cinéaste et producteur singulier, passionné par l’ombre
Noreddine Kebaïli a raflé, dernièrement, lors du Festival du film amazigh d’Agadir, au Maroc, le Grand Prix du court métrage pour Séquence une… Portrait de ce jeune cinéaste et producteur qui a des ressources… et un avenir certain ! La trentaine à peine entamée, le regard perçant et le bouc raffiné, Noreddine Kebaïli vous parle avec beaucoup de passion de son métier. Un métier qu’il n’a pas vraiment choisi au départ, mais qui a réussi à l’ensorceler avec le temps. Fervent cinéphile, Noreddine Kebaïli se plaisait déjà tout petit à décortiquer certains films algériens et étrangers. Plus le temps s’égrenait, et plus ce fils de Boghni (Tizi Ouzou) se rendait compte que le cinéma devenait sa raison de vivre et sa préoccupation du moment. Ses réalisateurs de prédilection étaient, et sont encore, Azzeddine Meddour, pour son film La montagne de Baya, Steven Spielber, ou encore le Canadien Jim Cameroun. Il décide d’entamer sa carrière en autodidacte, avant de suivre des cours par correspondance en 2012 à l’Ecole française Ciné Cour, pour des études de réalisation. Noreddine Kebaïli confie qu’il a dû interrompre sa formation, compte tenu du peu de moyens qu’il détenait. Une fois de retour au pays, il fréquente assidûment beaucoup de plateaux de tournage. De cette enrichissante expérience, il retient que «le cinéma est un métier d’art et de terrain. Les écoles, c’est juste pour avoir des informations», estime-t-il. Sa véritable carrière cinématographique débute dans l’actorat. Il confie fièrement que son premier court métrage amateur il l’a réalisé en 2005, à l’aide d’un smartphone. Le court métrage en question a été diffusé en 2012 en compétition officielle au Festival amazigh de Tizi Ouzou. Par la suite, il campe le rôle du personnage principal dans le long métrage en deux parties, Asfel, lequel a été diffusé à la Télévision algérienne. Il enchaîne par une autre série de télévision, mais en qualité de technicien et d’acteur. «J’ai eu beaucoup de plaisir à jouer le rôle principal dans ce film. Cette expérience n’a fait qu’aiguiser ma passion pour le cinéma», précise-t-il. Sur un ton humble, l’artiste révèle qu’il a filmé pratiquement tous les films amazighs diffusés par la Télévision algérienne A4. Il est aussi l’auteur de cinq courts métrages : Le destin ; Mauvaise graine ; Un jour parfait ; Regard et Séquence une, avec lequel il a décroché le Grand Prix du film amazigh d’Agadir au Maroc. Cette fiction de 26 minutes, réalisée en 2016, revient sur l’histoire de Marie-Louise, qui vit en France avec sa mère, mais elle est d’origine algérienne. Elle décide de se recueillir sur la tombe de son père en Algérie. Là-bas, elle rencontre Lounès et découvre des histoires infâmes de son géniteur. Si Séquane one… a été présenté l’année dernière au Festival de Cannes, il n’en demeure pas moins que le court métrage Regards a été projeté dans onze Festivals internationaux. Le cinéaste n’a pas caché sa joie d’avoir été distingué au Maroc, mais il regrette, cependant, de ne pas avoir été primé dans son pays. «J’ai toujours rêvé d’être récompensé en Algérie, parce que c’est ma terre, c’est le pays dans lequel j’ai grandi. Dommage que la première récompense me soit parvenue de l’étranger», lance-t-il. Infatigable, Noreddine Kebaïli a entamé un autre projet cinématographique avec le journaliste et réalisateur Tahar Houchi. Un long métrage tourné entre la Syrie et le Liban, portant un regard sur les guerres récurrentes dans le monde. Il veut également réaliser une fiction d’ici la fin de l’année en cours sur le défunt chanteur Matoub Lounès. Ayant plus d’une corde à son arc, Noreddine est actuellement sur un projet qui n’a rien à voir avec sa carrière. Il travaille en tant que superviseur d’effets spéciaux, caméra et montage pour le compte d’une boîte privée. Il a également planché sur une série de cinéma intitulée «Chriruc», qui sera présentée durant ce Ramadhan à la Télévision algérienne A4. A la question de savoir comment il se procure les fonds pour la réalisation de ses projets, notre interlocuteur indique qu’il ne fait pas de films à gros budgets. «En tant que réalisateur, je pense que j’ai connu une progression. J’espère que je vais continuer sur cette lancée». Le cinéaste ne mâche pas ses mots pour affirmer qu’il existe un petit problème dans la cinématographie algérienne. «Les Algériens sont influencés par la technique. Le cinéma est un art. Il faut s’exprimer. Il faut toucher la sensibilité des gens. En Algérie, on est encore loin. Les films à gros budgets n’arrivent pas à décrocher des prix dans les festivals. Le cinéma, ce n’est pas l’argent, mais des compétences, le savoir et la créativité», dit-il. Read more