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L’humoriste franco-algérien Mourad Kateb fait un carton à l’étranger. Il s’est produit, dernièrement, à l’Opéra Boualem Bessaïeh d’Alger. L’artiste nous a confié ses impressions juste avant de donner son show, plein de rires et d’émotio«Je veux revenir en Algérie pour présenter un spectacle inédit»
L’humoriste franco-algérien Mourad Kateb fait un carton à l’étranger. Il s’est produit, dernièrement, à l’Opéra Boualem Bessaïeh d’Alger. L’artiste nous a confié ses impressions juste avant de donner son show, plein de rires et d’émotions. Propos recueillis Par Nacima Chabani Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir humoriste ? Je pense avoir cultivé ce don depuis ma naissance (rires). Tout petit, je faisais des blagues. J’étais, pour ainsi dire, le guignol de la classe au collège. Mais il faut avouer que je me suis fait remarquer par l’association Zy’va de mon quartier à Nanterre. Cette association m’avait conseillé de prendre des cours de théâtre, alors que je n’avais que douze ans. Grâce au regretté Hafid Rahmouni, j’ai pu trouver un stage, alors que j’étais en troisième, au théâtre des Amandiers à Nanterre. J’ai commencé à écrire un spectacle avec un de mes amis. Avec Ouali Samah, nous avons présenté un spectacle sous le titre Vue sur terre. Nous étions de jeunes collégiens, épris d’aventures et de découvertes. Nous avons joué ce spectacle un peu partout, notamment dans des festivals. De là, j’ai pris goût à la scène, mais je préfère, désormais, commencer à écrire seul. Vous avez fait un passage remarqué au Djamel Comedy Club ? J’ai fait effectivement un passage intéressant au Djamel Comedy Club. Ils m’ont contacté en février 2017. J’ai joué plusieurs fois là-bas. Je suis même passé l’année dernière sur Canal Algérie. Le Djamel Comedy Club n’a, actuellement, aucun contrat, mais il nous a sollicités pour d’autres événements. J’ai d’ailleurs joué dernièrement pour le compte du Jamel Comedy Club. J’ai signé avec le label Wati B et là je suis en train de monter mon spectacle avec ce label. Il faut souligner, aussi, que je fais beaucoup de vidéos sur les réseaux sociaux aussi : Mooradktb. Vous avez donc décidé depuis deux ans de faire de l’humour votre métier ? Exactement, et c’est sans regret. Pour ne rien vous cacher, mes parents ont du mal à comprendre que c’est un métier, grâce auquel je réussis à gagner ma vie. Vous n’êtes jamais à court d’idées. Vous vous moquez gentiment de certaines habitudes absurdes en n’omettant pas de mettre l’accent sur les différences culturelles de vos deux pays ? Il y a toujours des idées intéressantes à exploiter. Je viens juste d’arriver à Alger et j’ai beaucoup d’idées. J’ai une heure de spectacle en même pas deux jours de présence dans mon pays natal (rires). Mon inspiration, je la puise de mon quotidien. Je pense que les plus belles choses au monde sont les rencontres et les voyages. J’ai cette chance inouïe de pouvoir voyager à travers le monde. Je reviens d’ailleurs du Canada et du Kenya. Je parle beaucoup de ma femme dans mes sketchs. Elle porte le foulard et en France c’est très compliqué. Mais je dis qu’il y a des avantages pour les femmes voilées en France, car maintenant ce sont elles qui se font contrôler par la police. Il y a aussi un regard complice entre les femmes voilées quand elles se regardent. Elles sont complices. Pour l’anecdote, ma femme quand je lui ai offert un week-end à Marrakech, elle a pris trois valises. Elle m’a dit on ne sait jamais, mais j’ai très vite compris que les filles ont 30% d’affaires utiles et 70% on ne sait jamais. Je fais aussi un sketch sur mes lunettes, en posant le problème du concept des lunettes de repos. Quels sont les humoristes qui vous ont inspiré ? La première personne qui m’a inspiré, c’est ma grand-mère paternelle. Elle a été une référence et une base pour moi. Par la suite, il y a eu d’autres personnages tels que Gad Elmaleh, qui a une façon extraordinaire de jouer avec son corps. Pour ne rien vous cacher, j’aime, moi aussi, jouer avec mon corps. Preuve en est, parfois, dans mes spectacles, je me déguise en femme en mettant une perruque. Il y a, aussi, de nouveaux artistes qui m’inspirent vraiment, comme l’humoriste sénégalais Ahmed Sylla. Côté algérien, j’ai deux préférences. Il y a l’humoriste Fellag, qui est une référence pour moi. Je suis d’ailleurs parti voir son dernier spectacle où il parle du Ramadhan en Algérie. Il le compare à un hôpital géant. Le deuxième humoriste que j’aime bien est Abdelkader Secteur, qui est passé au Jamel Comedy Club. Vous êtes connu et reconnu en France, mais comment allez-vous conquérir le public algérien ? J’appréhende. J’ai déjà joué au Maroc, mais l’Algérie, c’est mon pays, puisque je suis natif de Khenchela. C’est une fierté de jouer sur la terre de mes ancêtres et de mes parents. Je vais essayer de donner tout ce que j’ai. Je vais essayer d’être naturel durant mon spectacle. Je pense que le public algérien a besoin de rire et d’avoir en face de lui une personne sincère. Quel est votre rapport au cinéma ? Mon rapport au cinéma est assez récent. J’ai incarné un petit rôle dans le film Neuilly, sa mère, qui sortira le 8 août prochain en France. Un dernier mot ? Je demande à mon public de m’encourager sur le réseau social Mooradktb. J’espère revenir en Algérie pour présenter un inédit. Read more