Présidentielle en Tunisie: vers un duel entre candidats hors normes au 2e tour
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Description: <p>Tunis (AFP) - Un constitutionnaliste austère contre un homme d'affaires actuellement derrière les barreaux: tel devrait être le duel du deuxième tour de la présidentielle tunisienne, selon des résultats partiels, illustraPrésidentielle en Tunisie: vers un duel entre candidats hors normes au 2e tour
Description: <p>Tunis (AFP) - Un constitutionnaliste austère contre un homme d'affaires actuellement derrière les barreaux: tel devrait être le duel du deuxième tour de la présidentielle tunisienne, selon des résultats partiels, illustrant le chambardement de la scène politique dans le pays pionnier du printemps arabe.</p><p>Kais Saied, un universitaire de 61 ans sans parti ni structure, entré en toute discrétion sur la scène politique, recueille 18,7% des voix, d'après les chiffres de l'instance électorale (Isie) portant sur plus de la moitié des suffrages.</p><p>Il devance l'homme d'affaires emprisonné Nabil Karoui, qui recueille 15,5% des suffrages, devant le candidat du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, Abdelfattah Mourou (13,1%).</p><p>"C'est assez représentatif du résultat, et a priori le classement final ne risque pas de changer", a déclaré à l'AFP Mohamed Tlili Mansri, un responsable de l'Isie.</p><p>Sept millions d'électeurs étaient appelés dimanche à départager 26 candidats pour le premier tour de ce scrutin, qui s'est déroulé sur fond de crise économique et sociale, et dans un contexte de rejet des élites politiques traditionnelles.</p><p>La participation a été d'environ 45%, selon des chiffres encore provisoires de l'Isie, un taux faible en regard des 64% enregistrés lors du premier tour de la présidentielle de 2014.</p><p></p><p>- "Robocop" -</p><p></p><p>MM.Saied et Karoui, qui ont revendiqué leur qualification dès dimanche soir, ont tous deux fait campagne sur le sentiment de rejet des élites politiques.</p><p>Fin connaisseur de la constitution, Kais Saied s'est fait connaître comme commentateur politique et cultive une image de "M.Propre" incorruptible et au-dessus de la mêlée.Surnommé "Robocop" en raison de son attitude et sa diction rigides, il a multiplié les déplacements de terrain pour sa première campagne électorale.</p><p>Régulièrement entouré de jeunes, étudiants ou jeunes actifs, il a défendu des positions socialement conservatrices: il est contre l'abolition de la peine de mort, contre l'abrogation des textes punissant l'homosexualité et les atteintes à la pudeur --ce dernier texte ayant servi à condamner des couples non mariés s'embrassant dans la rue.Il s'est aussi prononcé contre l'égalité en matière d'héritage.</p><p>Nabil Karoui, lui, est issu des cercles du pouvoir mais, après avoir rompu avec ceux-ci, il a vu son image d'"anti-système" renforcée par son incarcération fin août dans le cadre d'une enquête pour blanchiment et fraude fiscale. </p><p>Cet homme d'affaires de 56 ans, taxé de "populiste" par ses détracteurs, a bâti sa popularité ces dernières années en organisant des opérations caritatives dans les régions défavorisées, et il a derrière lui la puissance d'une chaîne privée, Nessma, dont il est le fondateur.</p><p>Ses avocats vont déposer dans les 24 heures une nouvelle demande de libération du candidat --trois ont déjà été rejetées par la justice.</p><p>"Nabil Karoui est combatif, optimiste, et il ne demande qu'une chose: être enfin libre pour pouvoir exercer ses droits", a déclaré à l'AFP Me Mohamed Zaanouni.</p><p></p><p>- "De la nouveauté" -</p><p></p><p>Selon les résultats partiels de l'Isie, le ministre de la Défense Abdelkarim Zbidi arrive en 4e position avec 9,6% des voix et le Premier ministre Youssef Chahed 5e avec 7,4% des suffrages.Une défaite cuisante pour les candidats de la famille libérale "centriste" issus du parti de l'ancien président Béji Caïd Essebsi, décédé en juillet.</p><p>"Ca va faire de la nouveauté", souriait lundi matin un boulanger, Saïd, tandis qu'une femme assurait que "la classe politique a ce qu'elle mérite".</p><p>Dans une première réaction dimanche dans la nuit, M. Chahed a appelé le camp libéral et centriste à faire bloc pour les législatives du 6 octobre et a expliqué son échec par la fragmentation de sa famille politique.</p><p>Pour le politologue Hamza Meddeb, les Tunisiens ont exprimé "une désaffection très profonde vis-à-vis d'une classe politique qui n'a pas répondu aux attentes économiques et sociales".</p><p>"Le dégoût de la classe politique semble se traduire par un vote pour des outsiders", selon M. Meddeb.</p><p>Les Tunisiens restent avant tout préoccupés par la crise sociale dans un pays sous perfusion du Fonds monétaire international (FMI), où le chômage est de 15% et où le coût de la vie a augmenté de 30% depuis 2016.</p><p></p> Visuel miniature: Visuel: Pays: MondeURL: Read more