Algeria



Un déficit fiscal de 4 milliards de dollars

En raison principalement de la politique de soutien aux tarifs de consommation de l’électricité, l’Algérie enregistre un déficit budgétaire dans le secteur équivalent à 2,3% rapporté au PIB, soit environ 4,720 milliards de dollars de déficit quas
El Watan - Economie

Un déficit fiscal de 4 milliards de dollars

En raison principalement de la politique de soutien aux tarifs de consommation de l’électricité, l’Algérie enregistre un déficit budgétaire dans le secteur équivalent à 2,3% rapporté au PIB, soit environ 4,720 milliards de dollars de déficit quasi fiscal (QFD), selon un rapport intitulé «Shedding Light on Electricity Utilities in the Middle East and North Africa» (Faire la lumière sur les services publics d’électricité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord), publié récemment par la Banque mondiale. Pour l’institution internationale qui étudie le cas de Sonelgaz, au même titre que les compagnies en charge du secteur de l’électricité au sein de 14 pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) «environ deux tiers des déficits quasi budgétaires peuvent être attribués au fait que les tarifs sont inférieurs au niveau de recouvrement des coûts. Le tiers restant est lié aux pertes commerciales, aux pertes de recouvrement et aux sureffectifs», précise le rapport. Concernant la gestion commerciale, les indicateurs révèlent une forte dépendance à l’égard des subventions pour recouvrer les coûts et une tolérance élevée au non-paiement. Il est à rappeler que pour Sonelgaz, le non-recouvrement des créances ampute la trésorerie du groupe de plus de 70 milliards de dinars, selon les derniers chiffres communiqués par le PDG du groupe énergétique. La Banque mondiale recommande, à la lumière des données compilées et destinées aux décideurs politiques, aux organismes de réglementation et aux dirigeants des compagnies d’électricité, de multiplier les investissements, estimant que «la région MENA devrait affecter chaque année environ 3% de son produit intérieur brut (PIB) prévu à des investissements dans le secteur de l’électricité, car les pays de la région risquent d’avoir du mal à satisfaire la demande d’électricité de leurs populations et de leurs économies, en plein essor». Pour ce qui est de Sonelgaz, la Banque mondiale précise, en fonction des données recueillies de 2009 à 2013, que le prix de l’électricité en Algérie — qui dispose de capacités électriques de production évaluées à plus de 12 000 mégawatts (MW) —dépasse à peine 5 centimes de dollar le kilowattheure (kwh), soit largement en dessous des prix de la plupart des pays de la région, alors que la consommation est en nette hausse — en comparaison notamment avec les pays du Maghreb — avec une estimation de 5814 kwh par habitant en Algérie. Le rapport de la BM plaide pour une démarche axée sur le client qui permettrait aux entreprises d’électricité de répondre efficacement à la demande. Il souligne, par ailleurs, la nécessité de consolider les capacités de la région et, parallèlement, d’améliorer la rentabilité. «En intégrant les multiples dimensions de la performance de gestion des entreprises de services publics face aux grands enjeux de la politique énergétique.» Il est à rappeler que le 15e rapport Doing Business 2018, publié par la Banque mondiale, classe l’Algérie en tête des pays de la région MENA en matière de raccordement à l’électricité, avec une nette progression de l’indice mesurant cette capacité et plus 44 places gagnées dans le classement par rapport à 2017. Il faut savoir que le taux de raccordement électrique au niveau national est estimé à 99% par le PDG de Sonelgaz.  

Vers une nouvelle tendance baissière ?

La production d’hydrocarbures semble marquer le pas, alors que les réserves pétro-gazières du pays s’amenuisent. La dernière note de conjoncture publiée par la Banque d’Algérie évoque l’amorce d’une tendance baissière des extractions. En e
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Vers une nouvelle tendance baissière ?

La production d’hydrocarbures semble marquer le pas, alors que les réserves pétro-gazières du pays s’amenuisent. La dernière note de conjoncture publiée par la Banque d’Algérie évoque l’amorce d’une tendance baissière des extractions. En effet, les quantités d’hydrocarbures exportées ont reculé de près de 6% au premier semestre 2017, par rapport au second semestre de 2016, selon la note de conjoncture de la Banque d’Algérie. Ce qui n’était pas le cas entre le premier et le second semestre 2016, puisque les quantités d’hydrocarbures exportées, exprimées en tonne équivalent pétrole (TEP), ont augmenté de 11,05%. En revanche, le recul des quantités d’hydrocarbures exportées par le pays au premier semestre de 2017 a été compensé par la remontée des cours du pétrole. Les exportations d’hydrocarbures en valeur ont très légèrement augmenté, passant de 15,45 milliards à 16,12 milliards de dollars entre ces deux périodes, soit une hausse de 4,36%. «Cependant, comparée au premier semestre de 2016, l’augmentation des recettes des exportations d’hydrocarbures du premier semestre 2017 s’élève à 29,3 %», écrit le Banque d’Algérie dans sa note de conjoncture. Publié la semaine dernière, le rapport mensuel de l’OPEP avait déjà alerté sur le recul de la production algérienne qui est passée de 1,050 million de barils par jour en septembre, à 1,012 million de barils par jour en octobre, soit 38 400 barils par jour en moins. Mais, l’Opep note que des documents officiels montrent une plus forte diminution de la production sur la période, soit 66 000 barils par jour. Les raisons de cette chute n’ont pas été précisées. L’Algérie disposerait d’importantes réserves en hydrocarbures, d’après une étude réalisée en 2016 par l’expert Abdelmadjid Attar au profit du FCE. Les réserves récupérables sont estimées 1,4 milliard de barils d’hydrocarbures liquides, alors que les réserves récupérables en gaz tourneraient autour de 420 à 840 milliards de mètres cubes. S’agissant des hydrocarbures non conventionnels, le potentiel serait de 192 à 240 milliards de barils, dont 14 à 21 milliards de barils de réserves récupérables, alors que celui du gaz s’élèverait de 25 à 140 000 milliards de mètres cubes, dont 22 000 milliards de mètres cubes de réserves récupérables. Selon la même étude, le défi de l’Algérie serait de produire 22 000 milliards de mètres cubes avec un taux de récupération variant entre 15 et 20% sur un délai d’exploitation à long terme (2025). L’exploitation du gaz de schiste exige en revanche des investissements très élevés, des moyens logistiques et technologiques avancés et le traitement des eaux.  

Les producteurs misent sur la hausse de la demande mondiale

Les exportateurs de gaz naturel misent, dans la perspective d’élargir leurs parts sur le marché international des ressources énergétiques, sur une hausse de la demande pour le gaz par rapport à celles pour le pétrole et le charbon. Réunis à l’oc
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Les producteurs misent sur la hausse de la demande mondiale

Les exportateurs de gaz naturel misent, dans la perspective d’élargir leurs parts sur le marché international des ressources énergétiques, sur une hausse de la demande pour le gaz par rapport à celles pour le pétrole et le charbon. Réunis à l’occasion du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), inauguré mardi à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie, en préparation au 4e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres du Forum, prévu demain, les ministres représentants des pays membres de ce Forum ont été rassurés sur le «bel avenir» de l’industrie gazière dans le monde. Selon le secrétaire général du Forum, l’Iranien Mohammad Hossein Adeli, dans les proches années à venir, «le pétrole va diminuer sa part dans le mix-énergétique mondial, de 32 à 29%, le gaz va augmenter la sienne de 22 à 26% et le charbon va connaître une forte baisse, de 27 à 20%». Même si, dans l’immédiat, ce haut responsable estime que les combustibles fossiles continueront à dominer le marché, il affirme tout de même que «le monde va avoir besoin de plus de gaz», précisant que la demande en gaz naturel va connaître «un bond de 53% d’ici à 2040». S’agissant de la consommation, le même responsable a indiqué que celle-ci a augmenté d’environ 2% par an, alors que la production progressait de 1% par an. «Nous avons besoin d’être les plus compétitifs possibles», a-t-il plaidé. Rappelons à ce propos que le Forum des pays exportateurs de gaz compte parmi ses membres, les cinq principaux producteurs de gaz (Russie, Iran, Qatar, Venezuela et Algérie), qui contrôlent 73% des réserves mondiales et 42% de la production. La production de gaz dans le monde est restée quasiment stable en 2016, alors qu’elle avait progressé de 2,2% entre 2014 et 2015. Une des causes est la production américaine, la première du monde depuis le développement du gaz de schiste, qui a baissé de 2,6% entre 2015 et 2016, alors qu’elle avait progressé de 5,4% entre 2014 et 2015. La baisse des cours mondiaux du pétrole rend plus difficile la rentabilité des exploitations d’hydrocarbures de schiste. Le deuxième producteur mondial de gaz, la Russie, a en revanche enrayé sa baisse. Le retour de l’Iran sur les marchés mondiaux a également dopé sa production. L’Algérie, classée 10e producteur de gaz naturel et le 6e exportateur au monde, compte renforcer sa production et, partant, ses parts de marché à l’international. Selon les récentes déclarations du PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, plusieurs projets gaziers seront réceptionnés en 2018, permettant d’augmenter le niveau de production gazière du pays. Et de préciser que la production nationale de gaz devrait augmenter davantage à partir de 2019 et 2020, «ce qui permettra de dégager d’autres quantités destinées à l’exportation». Mieux encore, le PDG de Sonatrach a affirmé que le volume des exportations de gaz devrait atteindre les 57 milliards de mètres cubes dans les deux années à venir, alors que ce volume n’est actuellement que de 50 milliards de mètres cubes. Lors d’une réunion, le mois passé en Russie, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a mis en avant les contraintes causées par la priorité donnée aujourd’hui au «court terme dans l’industrie du gaz naturel» et, par conséquent, la nécessité pour les pays exportateurs de mieux s’organiser pour défendre leurs intérêts, notamment par la valorisation des ressources naturelles épuisables et non renouvelables.

Comment des «lobbies» ont fait capoter le projet

L’Exécutif et sa majorité parlementaire se démultiplient pour faire acte de pédagogie face à d’éventuels courroux que pourrait provoquer la suppression injustifiée de l’impôt sur la fortune. C’est un réel coup de théâtre qui s’est produ
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Comment des «lobbies» ont fait capoter le projet

L’Exécutif et sa majorité parlementaire se démultiplient pour faire acte de pédagogie face à d’éventuels courroux que pourrait provoquer la suppression injustifiée de l’impôt sur la fortune. C’est un réel coup de théâtre qui s’est produit à la Chambre basse du Parlement. Que s’était-il donc passé, entre mardi et jeudi de la semaine dernière, pour que la commission des finances et du budget de l’Assemblée puisse se rebeller contre la(loi) budgétaire du gouvernement instituant l’impôt sur la fortune ? Récit d’un revirement en trois actes. Lundi, alors que le projet de loi de finances 2018 faisait débat au sein de l’hémicycle, des lobbies composés de parlementaires de la majorité tentaient dans les coulisses de rallier d’autres députés autour d’un but : faire avorter le PLF-2018 de son article instituant l’impôt sur la fortune. L’idée fait son petit bout(bonhomme) de chemin dans une arène politique totalement acquise au FLN et au RND, deux partis desquels dépendent la pluie et le beau temps au sein du Parlement. Mais le projet de faire capoter l’article instituant l’impôt sur la fortune a réussi à intéresser nombre d’autres parlementaires élus sous des casquettes islamistes. Jamais dans l’histoire contemporaine du pays, des partis de la majorité, des islamistes et des libéraux ne se sont fédérés au sein du Parlement pour faire tomber un projet du gouvernement. La Chambre basse vient de défrayer la chronique. Mardi, 14 novembre, il était question que le ministre des Finances réponde aux questionnements soulevés par les députés, dont certains se posaient la question de l’utilité et de l’applicabilité de l’impôt sur la fortune. A ce propos, Abderrahmane Raouia martelait que l’objectif de cette taxe étant de «réaliser une plus grande équité entre les opérateurs économiques et une solidarité plus large avec les différentes catégories de la société», ajoutant qu’«il est procédé actuellement à la collecte d’informations sur les parties concernées en attendant la promulgation de textes d’application définissant les modalités de son activation». Dit plus clairement, l’impôt sur la fortune devait répondre au souci de justice sociale et d’équité devant l’impôt. Il devait aussi servir de prélude à une lutte contre les fortunes prospérant dans les circuits invisibles de l’économie. De quoi s’attirer davantage les foudres de certains parlementaires acquis à l’idée d’étouffer dans l’œuf le projet d’une nouvelle taxation du patrimoine et/ou du capital. Étrange revirement Dans la soirée de la même journée, Saïd Bouhadja, qui réunissait son bureau pour l’examen des amendements proposés par les députés au projet de loi de finances 2018, fait face au premier lot de pressions dont le but était d’entrer dans la destinée de l’impôt sur la fortune. Le président de l’Assemblée resta de marbre et cria à qui voulait l’entendre qu’il était improbable de tourner le dos au gouvernement. Tous les amendements proposés par les députés au sujet de cet impôt étaient dès lors déclarés nuls et non avenus. Après filtrage minutieux, 36 amendements sur un total de 52 étaient soumis à l’examen de la commission des finances et du budget. Mercredi, 15 novembre, dans les locaux de l’Assemblée ainsi que dans les sous-sols d’Alger, l’hostilité envers la taxe en question faisait rage, les partisans de son annulation redoublaient de férocité. «N’oubliez pas qu’outre les députés de la majorité, il y a 130 hommes d’affaires qui siègent à l’APN et qui constituent un vrai lobby capable de faire obstacle au moindre projet de loi qui serait contraire à leurs intérêts», nous explique Ramdane Youssef Tazibt, député du Parti des travailleurs. Jeudi matin, l’esprit de fronde gagna nombre de députés membres de la commission des finances et de budget, appuyés par des ministres du gouvernement. Il était un peu moins de 11h lorsque ladite commission se saisit de l’affaire pour proposer, à la surprise générale, un amendement portant ajournement sine die de l’impôt sur la fortune. Comment est-ce possible que les membres de la commission des finances, de surcroît députés de la majorité en bonne partie, puissent se rebeller contre l’autorité paternelle ? Pour Zina Ikhlef, députée indépendante, un tel revirement n’est point étonnant lorsqu’on sait que des hommes d’affaires, dont certains font partie d’organisations patronales, comme le FCE (Forum des chefs d’entreprise), ont la mainmise sur les organes de l’Assemblée. Un membre de la commission des finances, que nous avons rencontré dimanche, expliquait clairement que la commission faisait face à des pressions conjuguées des partis de la majorité, dont certains agissent en hommes d’affaires en dehors de l’Assemblée, pour faire avorter le PLF de son article instituant l’impôt sur la fortune. Notre interlocuteur, député RND, précisait également que le dix députés RND, aussi membres de la commission, étaient absents le jour de la grande «palinodie», ce qui a facilité le «travail» aux partisans de l’amendement en faveur de la suppression de l’article controversé. De l’inapplicabilité de l’impôt Interrogé sur l’«inapplicabilité» de cet impôt et le prétendu chevauchement d’attribut avec l’impôt sur le patrimoine — un argument défendu par les adeptes de son annulation —, notre interlocuteur estime que le mode d’emploi exposé par le gouvernement a été pour le moins clair et sans ambiguïté aucune. Le patrimoine soumis à cet impôt, faut-il le rappeler, doit avoir une valeur supérieure à 50 millions de dinars, lit-on dans le texte portant le PLF-2018. Les biens concernés sont essentiellement les biens immobiliers, les véhicules particuliers à moteur d’une cylindrée supérieure à 2000 cm3 (essence) et de 2200 cm3 (gasoil), les yachts et bateaux de plaisance, les chevaux de course, les avions de tourisme, les objets d’art estimés à plus de 500 000 DA, les bijoux et pierreries, or et métaux précieux, précise le projet de loi. Par contre, les habitations principales sont exclues de l’assiette de l’impôt sur la fortune. Quant au tarif de taxation, il varie entre 1% et 3,5% en fonction du montant du patrimoine. Dans l’exposé des motifs, les concepteurs du PLF-2018 expliquent qu’un impôt sur le patrimoine avait été institué par la loi de finances de 1993. Mais durant la dernière décennie, une demande incessante a été exprimée par des parlementaires visant à instituer un impôt sur la fortune. Dans cette optique, poursuit l’exposé des motifs, il est proposé de changer l’appellation d’impôt sur le patrimoine en impôt sur la fortune dans le but de permettre à l’opinion publique de mieux assimiler cet impôt qui touche la classe riche. Cependant, afin de permettre un meilleur rendement, le barème actuel qui régit l’impôt sur le patrimoine sera doublé pour l’impôt sur la fortune. Pour sa mise en application, l’Etat fait obligation aux concessionnaires automobiles de transmettre à l’administration fiscale un état détaillé (nom, adresse) des clients ayant acquis des véhicules de tourisme dont le prix dépasse 10 millions de dinars. Les bijoutiers doivent aussi transmettre au fisc un même état détaillé sur les clients ayant acquis des bijoux de luxe. Les commissaires-priseurs sont également soumis à cette même obligation pour leurs clients ayant acquis des objets de valeur par ventes aux enchères. En outre, les Douanes doivent transmettre périodiquement à l’administration fiscale un état détaillé des importations, faites par les particuliers, des véhicules dont la valeur dépasse les 10 millions de dinars, les yachts et bateaux de plaisance, les caravanes, les chevaux, les avions de tourisme, les bijoux, pierreries et les tableaux de maître. Cet impôt est une grande arnaque aux yeux de Ramdane Youssef Tazibt, qui croit dur comme fer que la taxe a été introduite dans le projet de loi de finances 2018 «afin de mieux vendre ce dernier auprès des populations affaiblies par la forte pression fiscale et l’érosion du pouvoir d’achat». «Maintenant que le PLF-2018 est passé, on a jugé qu’il n’était plus opportun d’instituer l’impôt sur la fortune. Il s’agit là d’une autre reculade du gouvernement face à l’argent injustifié», estime le député du Parti des travailleurs. En somme, si l’Assemblée vient de confirmer une nouvelle fois son statut de chambre d’enregistrement, le gouvernement, lui, brille à nouveau par son hésitation à aller au bout de cette bataille contre les fortunes de l’informel.  

«L’ISF n’est qu’un effet d’annonce»

La commission des finances de l’APN a décidé de rejeter la mesure portant impôt sur la fortune, sous prétexte que celui-ci ne pourra pas être concrètement mis en œuvre. Cet argument est-il vraiment recevable ? Le rejet de la mesure portant impôt s
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«L’ISF n’est qu’un effet d’annonce»

La commission des finances de l’APN a décidé de rejeter la mesure portant impôt sur la fortune, sous prétexte que celui-ci ne pourra pas être concrètement mis en œuvre. Cet argument est-il vraiment recevable ? Le rejet de la mesure portant impôt sur la fortune dans le projet de loi de finances 2018 obéit beaucoup plus à un souci d’efficacité en matière de source de financement de l’important déficit budgétaire, qui persistera encore pour l’année prochaine. Dès lors que le financement non conventionnel est adopté, devenant ainsi opérationnel, il n’y a pas lieu de s’encombrer d’un impôt qui est par nature impopulaire auprès des concernés, les plus fortunés. D’autant plus que la définition de la fortune reste vague, car il y a absence de réflexion sur la question pouvant aboutir à des mécanismes de transparence et de contrôle. En conséquence, il ne peut y avoir de consensus pour qu’il y ait une adhésion à la démarche. En définitive, l’impôt sur la fortune constitue uniquement un effet d’annonce pour le gouvernement et restera peut-être un vœu pieux. Comment expliquer cette attitude des députés, alors qu’ils sont censés défendre d’abord les principes d’une justice fiscale et sociale ? Les principes d’une justice fiscale doivent d’abord reposer sur une démarche globale visant la formation des revenus en Algérie. Tant qu’une partie de l’activité économique échappe à la sphère formelle, la fiscalité dans son ensemble ne peut être équitable. Plus encore, les salariés payent plus d’impôts du fait de la retenue à la source, qu’un grand nombre d’opérateurs dans le secteur privé. Le moment est peut-être venu pour engager une véritable refondation de la fiscalité algérienne, y compris dans son aspect fiscalité locale. Ce sera un chantier énorme pour les pouvoirs publics, mais il en vaut la peine. Pourquoi le gouvernement opte-t-il pour un nouvel impôt sur la fortune, alors qu’il peine à faire valoir celui déjà applicable sur le patrimoine ? Les deux impôts sont censés obéir à une même logique, car visant les mêmes justiciables constituant une niche fiscale. Les difficultés techniques liées à la disponibilité des informations sur les patrimoines et fortunes, ainsi que les faibles moyens humains et matériels dont disposent les services fiscaux pour ce genre d’opérations, laissent sceptiques les plus avertis quant à l’efficacité sur le terrain. Déjà, les autres aspects de la fiscalité ordinaire connaissent d’importants problèmes liés aux déclarations, au recouvrement, au contentieux, etc. Par ailleurs et au-delà des aspects techniques, cela nécessite une forte volonté politique et une large adhésion de la population pour prétendre aller vers ce type de fiscalité. Ce qui n’est pas le cas actuellement.  

Quid du patrimoine

L’interprétation juridique du patrimoine d’une personne physique ou morale est de facto défini par l’ensemble des biens qu’elle possède à un moment donné, quel que soit son volume ou son importance, composé de biens, meubles ou immeubles, droits
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Quid du patrimoine

L’interprétation juridique du patrimoine d’une personne physique ou morale est de facto défini par l’ensemble des biens qu’elle possède à un moment donné, quel que soit son volume ou son importance, composé de biens, meubles ou immeubles, droits, créances et éléments inaliénables et transmissibles. La fortune représente la même définition d’un ensemble de patrimoine mais avec un niveau et un cumul de volume beaucoup plus important. De ce fait, l’évaluation économique s’oriente vers l’importance des valeurs observées et identifiées par leurs sources créatrices, à partir de cumul des revenus importants et aussi par leur utilisation individuelle, qui ne reflète pas le caractère d’une nécessité absolue et qui est aussi assimilable à une épargne statique non productive pour le reste des agents économiques. Dans la disposition du PLF-2018, la volonté des pouvoirs publics par la mise en place de cet impôt sur la fortune se traduit par une motivation de limiter le champ du public concerné. Un champ destiné aux acteurs économiques détenant des ensembles patrimoniaux multiples, tout en élargissant le champ d’imposition et en réduisant aussi le seuil minimum de l’assiette, avec perspective de donner une image d’une justice sociale équitable. Cette image de justice se traduit par la séparation entre les acteurs générant beaucoup de flux sur les biens et sur les valeurs, contre d’autres qui ne génèrent pas de flux mais qui subissent les effets progressifs sur les hausses des valeurs marchandes de leurs biens. Dans l’application de cette mesure, le plus important c’est d’assurer une justice sociale et une répartition des valeurs équitable et juste entre tous les agents économiques, en misant d’une part sur un modèle d’identification basé sur l’information fiscale entre les agents dans leur ensemble pour identifier le public concerné, et d’autre part en garantissant une équité logique entre les acteurs qui exercent dans la sphère formelle contre ceux qui activent dans l’informel, à travers la mise en place des mécanismes adaptés avec une législation actualisée capable de répondre à ces questions.  

Un «non-lieu» et des interrogations

La justice algérienne a-t-elle déchargé Chakib Khelil des accusations qui pesaient sur lui ? Une question qui mérite d’être posée, surtout après ce qui s’apparente à une plaidoirie passionnée, à laquelle s’est livré tout récemment le Premie
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Un «non-lieu» et des interrogations

La justice algérienne a-t-elle déchargé Chakib Khelil des accusations qui pesaient sur lui ? Une question qui mérite d’être posée, surtout après ce qui s’apparente à une plaidoirie passionnée, à laquelle s’est livré tout récemment le Premier ministre, Ahmed Ouyahia,  pour défendre celui dont le nom avait pourtant plus d’une fois été cité par la justice italienne, américaine et, d’une manière indirecte, celle suisse, ainsi que dans le retentissant scandale planétaire des Panama Papers. Une bien curieuse coïncidence ! Une réapparition après une longue éclipse américaine qui intervient à quelques jours de la clôture d’une coopération judiciaire internationale ayant duré au moins trois ans. Le point commun entre les deux événements étant, bien entendu, l’affaire dite «Sonatrach 2». En effet, c’était le 17 mars 2016 que, tombé en disgrâce suite à l’éclatement au grand jour, en 2010, du scandale de corruption internationale ayant éclaboussé la compagnie pétrolière nationale, l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, était revenu en Algérie. Et c’était également au mois de mars, vers la fin, qu’avait pris fin la collaboration des autorités judiciaires suisses avec leurs homologues algériennes, avons-nous appris auprès de sources proches du milieu judiciaire de la Confédération, basées à Genève. Information qui nous sera confirmée par le ministère public de la Confédération (MPC), l’organe d’investigation fédéral auquel avait été confiée l’exécution de différentes mesures de l’entraide, dont la demande officielle avait été adressée, le 2 juin 2013, par le parquet d’Alger à l’Office fédéral de la justice (OFJ), première autorité à recevoir et à examiner la conformité des demandes d’entraide et de coopération judiciaire entre Etats. Cette requête se fondant notamment sur l’accord en matière d’entraide entre la Suisse et l’Algérie du 3 juin 2006 : «Nous pouvons vous confirmer que la Suisse a, dans ce contexte (affaire Sonatrach 2 et les avoirs financiers de Chakib Khelil /Farid Bedjaoui en Suisse, ndlr), transmis différents moyens de preuves à l’Algérie. La dernière transmission date du 31 mars 2015», a indiqué dans une déclaration exclusive à El Watan-Economie, Walburga Bur, spécialiste communication au MPC. Mieux, «en l’absence de demande d’entraide complémentaire, le MPC a considéré avoir exécuté la mission qui lui a été confiée et procédé à l’archivage de la procédure d’entraide en mars 2016», insistera l’ex-porte-parole du Département fédéral de justice et police (DFJP), l’un des sept départements du Conseil fédéral, dont relève l’OFJ. Cette entraide donc «archivée» voilà exactement 20 mois et ce ne sont pas, une fois encore, les nôtres qui le révéleront, avait, faut-il le souligner, été sollicitée, au départ, le 21 octobre 2012, pour être  par la suite complétée en juin 2013, selon Folco Galli, porte-parole de l’OFJ. Son exécution ayant été déléguée au ministère public genevois et en partie au MPC qui est également l’organe accusateur public fédéral suisse. Dit autrement, les résultats obtenus et les différents moyens de preuves fournis par les Suisses au terme de près de 4 longues années d’investigations sur, entres autres et surtout, «les flux d’argent de 200 millions d’euros, notamment entre un organisme public algérien -dont l’ancien ministre était responsable- et un entrepreneur italien et ce dernier à une autre société», auraient-elles déchargé Chakib Khelil des accusations qui pesaient contre lui  ? Absence de volonté politique Une question qui mérite d’être posée, surtout après ce qui s’apparente à une plaidoirie passionnée à laquelle s’est livré tout récemment Ahmed Ouyahia  pour défendre celui dont le nom avait pourtant plus d’une fois été cité par la justice italienne, américaine et, d’une manière indirecte, celle suisse, ainsi que dans le retentissant scandale planétaire des Panama Papers : «Maintenant, il y a eu des explosions de pétards qui, avec le temps, se sont révélées être des injustices. Ce que Sonatrach a vécu, je l’ai dit et je le redis, beaucoup d’injustices ont été commises. Ce qui a été fait contre Chakib Khelil, beaucoup d’injustice, je parle de ces cas qui font l’actualité contemporaine et il y a des cas dans le passé également», s’émouvait le patron du RND dans la foulée de son intervention, à l’invitation de la Radio nationale, le 25 octobre dernier, au sujet des prochaines élections locales. Une quinzaine de jours plus tard, le  Premier ministre fera mieux en révélant à l’opinion publique le verdict d’un procès qui, jusqu’à preuve du contraire, n’a jamais eu lieu. Au journaliste d’une chaîne de télévision privée qui l’a interrogé, vendredi 10 novembre, sur de tels propos, d’ailleurs auxquels d’aucuns ne s’attendaient, M. Ouyahia  fera savoir que «la justice algérienne a prononcé un non-lieu sur l’affaire de Chakib Khelil». Alors que, toujours dans sa réponse à nos interrogations sur le niveau d’évolution de la procédure d’entraide liant Alger à Berne, la représentante du MPC, Mme Bur, a, de manière implicite, laissé entendre que tout n’était pas encore fini : «La procédure d’entraide peut être reprise en tout temps si les autorités algériennes déposent une nouvelle demande d’entraide.» Mondialement réputées pour leur inflexibilité sur le secret des procédures pénales menées hors de leur territoire, les autorités judiciaires suisses veillent toujours  à ne jamais lâcher du lest sur le contenu des résultats de l’assistance fournie aux Etats requérants, l’Algérie en particulier. Sur la question de savoir si la décision du MPC de mars 2016 portant sur la clôture puis l’«archivage» de la procédure d’entraide judiciaire aurait été motivée par l’incapacité de l’Algérie à réaliser ou à compléter des éléments nécessaires à la poursuite de l’exécution des mesures s’y rapportant, Mme Bur a préféré faire l’impasse. Ainsi, le mythe de la haute «rigueur morale» helvétique n’est décidément pas près de s’effondrer, puisque bien avant elle, soit en janvier 2014, sa collègue Jeannette Balmer, porte-parole du même MPC, bien qu’elle ait été plus bavarde, se bornait à nous indiquer, avec intransigeance, et ce, à l’instar de Raphael Frei du Département fédéral de justice et police (DFJP), que «toute information sur le contenu de la demande ou sur les résultats de son exécution est du ressort exclusif de l’autorité requérante (ndlr l’Algérie). Il ne nous appartient pas de communiquer des informations sur une procédure pénale conduite à l’étranger». C’est autant dire que finalement, il s’avère illusoire de chercher à percer le secret «Affaire Chakib Khelil» ! C’est autant dire aussi qu’à l’avocat pénaliste, Me Abderrahmane Boutamine, un grand nom du barreau algérien, le temps a fini par donner raison : «Les enquêtes sur la corruption, gel d’avoirs ou autres relèvent certes des attributions des autorités judiciaires. Cependant, la volonté politique des Etats reste la condition sine qua non à l’aboutissement des enquêtes et procédures judiciaires engagées dans les affaires de corruption. L’efficacité de la coopération interétatique dans tout ce qui touche au domaine de la corruption à grande échelle ne repose pas uniquement sur les instruments juridiques ou les mécanismes et instances mis en place. C’est une question éminemment politique». Quand justice et politique font bon ménage !

«Les décisions judiciaires sont prises pour préparer les carrières politiques»

- Dans le cadre de l’affaire de corruption internationale Sonatrach 2, l’Algérie avait sollicité, en juin 2013, la coopération de la Confédération helvétique en vertu de l’accord  d’entraide judiciaire, conclu entre les deux pays en juin 2006
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«Les décisions judiciaires sont prises pour préparer les carrières politiques»

- Dans le cadre de l’affaire de corruption internationale Sonatrach 2, l’Algérie avait sollicité, en juin 2013, la coopération de la Confédération helvétique en vertu de l’accord  d’entraide judiciaire, conclu entre les deux pays en juin 2006 et en vigueur depuis décembre 2007. Les comptes secrets détenus par Chakib Khelil et Farid Bedjaoui, les deux principaux accusés, étaient au cœur de l’entraide judiciaire sollicitée par l’Algérie. Nous avons appris que le MPC a fourni «les éléments de preuve» demandés et «archivé la procédure d’entraide» il y a plus d’une année. Ces éléments de preuves fournis par la Suisse sont-ils à décharge, c’est-à-dire disculpant M. Khelil des faits dont il était accusé ? Comment cela peut-il s’interpréter, juridiquement parlant  ? Il  faut, tout d’abord, lever les incompréhensions induites par la rédaction. La formule, qui a fourni les preuves qui laissent transparaître en filigrane qu’il y a une trace de la commission des délits «archiver la procédure», signifie que les autorités suisses n’ont plus aucun élément à ajouter. Cela ne veut pas dire que Chakib Khelil est déclaré coupable ou innocenté, car les autorités suisses n’ont pas été saisies pour le jugement. L’objet de la saisine est la fourniture de l’aide judiciaire pour la récupération d’informations ou de preuves de la commission de délits ou de crimes détenues par des banques suisses. En matière d’entraide judiciaire internationale, les juridictions, dont l’aide est demandée, ne doivent pas  interférer sur le fond du dossier, ni s’ériger en juridiction d’orientation, de contrôle ou de censure de juridictions de l’Etat requérant. Ils se limitent à fournir les informations demandées ou les refuser. Il appartiendra aux autorités judiciaires de l’Etat requérant, saisi du dossier, de tirer les conclusions et de rendre le jugement. - D’après vous, serait-ce sur la base des conclusions de la procédure d’entraide apportée par les autorités judiciaires suisses que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a «jugé» que Chakib Khelil était victime d’une «terrible injustice» ? Le contenu des conclusions, ou plutôt des informations, communiquées par les autorités suisses n’a jamais été révélé et à ma connaissance, seules les autorités suisses ont communiqué d’une façon très laconique sur ce dossier. Ils se sont limités à dire qu’elles ont donné suite à cette demande sans s’étaler sur le contenu, ce qui est tout à fait normal, car en la matière, c’est à l’Etat requérant (l’Algérie) de décider de l’opportunité de lever le secret judiciaire  et  de publier ces informations pour rétablir la crédibilité et la respectabilité des institutions. Donc, je ne pense pas que ces informations non publiées puissent servir de base sérieuse à cette conclusion. Dans une affaire de cette dimension financière, économique, politique et morale, un jugement devient un droit réclamé par l’accusé. Seul un jugement équitable rendu sur la base de tous les éléments du dossier et dans lequel Chakib khelil sera défendu, de la plus correcte des façons, permettra de dire que ce dernier est «victime d’une terrible injustice». En outre, au lieu de s’apitoyer sur les injustices faites à Chakib Khelil, Ouyahia devrait faire son examen de conscience quant aux tragédies vécues, sous son règne, par les cadres des entreprises publiques incarcérés pendant plusieurs années puis innocentés. Et puis je ne pense pas que cela soit un argument probant. La position des autorités suisses en l’espèce se limiterait à une communication des informations. Ce qui ne constitue pas une preuve de culpabilité ou d’innocence. Par ailleurs, la formule sibylline et laconique a «fourni des preuves», sans attester formellement, laisse supposer l’existence d’éléments tendant à établir la culpabilité. Aussi, ces informations qui pourraient ne pas être suffisantes, ne sont pas les seuls éléments ou les éléments déterminants et exclusifs d’un dossier aussi complexe, car s’agissant d’une criminalité transfrontalière. Ceci dit, en dehors d’un jugement établissant la culpabilité, Chakib Khelil est présumé innocent. - Malgré tout ce que vous venez dire, le SG du RND est allé encore plus loin dans son plaidoyer en faveur de l’ancien patron du secteur de l’énergie en annonçant depuis les plateaux d’une chaîne de télévision privée que ce dernier aurait bénéficié d’ «un non-lieu». Doit-on comprendre que M. Khelil a déjà eu à s’expliquer devant un juge ? Personnellement, je ne me rappelle pas d’une telle décision. Si ma mémoire est bonne, Chakib Khelil a été l’objet d’un  mandat d’arrêt qui a été annulé pour vice de forme et n’a pas été exécuté. Je ne me rappelle pas que Chakib Khelil ait été auditionné par un juge d’instruction, qui est la seule autorité judiciaire habilitée à délivrer un non-lieu. Cette déclaration est tardive (2017) pour une procédure engagée il y a  temps, et provient d’une personne non habilitée, car le chef du gouvernement n’est pas un chargé de la communication du parquet. Dans un pays qui respecte la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice, ces informations sont communiquées par la cellule de communication du parquet et ne font pas l’objet d’un usage politique. - Ce non-lieu peut-il être une preuve de l’innocence de Chakib Khelil  ? D’abord, l’innocence se présume et n’a pas à être prouvée. C’est la culpabilité qui est établie par des preuves matérielles, en correctionnelle, et par la conviction, en matière criminelle. Le non-lieu prononcé par un juge d’instruction ne déclare pas le prévenu «innocent» mais établit qu’il n’y a pas lieu de le poursuivre ou de le faire comparaître devant un juge, car il n’y a pas d’indices suffisants permettant de douter qu’il est coupable. Par contre, un jugement rendu établit, soit l’innocence, soit la culpabilité. A mon avis, dans des affaires de cette envergure qui mettent sous les feux de la rampe des personnages publiques et mettant en jeu la crédibilité et la moralité des institutions de l’Etat, et surtout lorsque des éléments de suspicion, fondées ou pas, sont présentés et publiés, un non-lieu n’est plus suffisant et un procès en bonne et due forme devient nécessaire pour rétablir  la crédibilité des institutions de l’Etat. Un ministre soucieux de sa notoriété, de sa moralité, réclame un procès comme un droit pour laver son honneur. - Aussi, le retour au pays, et indirectement sur la scène politique nationale, de M. Khelil, a-t-il un quelconque rapport avec les résultats de cette entraide judiciaire ? Avec les résultats de l’entraide judiciaire, je ne sais pas, parce que je ne les connais pas. Par contre, avec le traitement judiciaire qui a été réservé à son dossier, je dirais oui. Cependant, il faut nuancer et l’ordre  des deux événements doit être précisé ! Ce n’est pas parce que Chakib Khelil a été mis hors de cause qu’il a envisagé une carrière politique. C’est plutôt parce qu’il a été inscrit dans un projet politique que la procédure le concernant a été escamotée. Le retour programmé de Chakib Khelil sur la scène politique nationale est à l’origine du brouillard qui couvre la suite qui a été donnée à la demande d’entraide. Aucune information officielle n’a été communiquée ni par l’Algérie ni par la Suisse. C’est donc l’inscription de Chakib Khelil dans une feuille de route politique qui a déterminé le traitement judiciaire de ce dossier  et non le traitement judiciaire qui a ouvert la voie à l’ambition politique. Les décisions judiciaires sont prises pour préparer les carrières politiques, en ce sens où la justice décide en fonction des carrières tracées dans des officines obscures. Anecdote : les avocats de Annaba se souviennent du deuxième procès de  Sider d’il y a quelques années. Après avoir déposé son témoignage, Ouyahia s’est déplacé au banc des accusés pour serrer la main d’un  des détenus en lui disant : «Hada Dholm» (c’est une injustice). Le juge, lui-même, lui emboîta le pas, s’écarta de la sacro sainte réserve du magistrat et s’adressa à l’accusé, avant même le verdict, en lui disant : « Vous êtes un grand homme.» Cet accusé sera acquitté et quelques jours plus tard deviendra le directeur général d’un des plus  importants (sinon la plus importante) holdings (c’est ainsi qu’on appelait les sociétés de participations) du pays, et ce, après  avoir passé quatre années en détention sous le règne de celui qui venait de le disculper avant la justice. Qui a précédé l’autre l’œuf ou la poule. L’inscription de l’accusé dans une carrière politique a entraîné son acquittement et non l’inverse. Deux chefs de parti du pouvoir et au pouvoir ont été les laudateurs de Chakib Khelil. Ouyahia, chef du RND, s’est apitoyé sur son sort et l’ex-chef du FLN l’a considéré comme le meilleur ministre que l’Algérie ait jamais eu depuis l’indépendance. Voilà comment on reconnaît quelqu’un placé dans une trajectoire politique. Le traitement judiciaire a, peut-être, découlé de cela. - Mais pensez-vous que les autorités suisses, aussi, ont été de connivence avec  les autorités algériennes ? Je ne peux ni infirmer ni confirmer cela! En matière d’entraide judiciaire internationale, c’est l’Etat qui gère le dossier (Algérie) qui décide de l’opportunité de lever le secret et de communiquer au public. Or cette affaire est couverte par une grande opacité. - Trouvez-vous «politiquement correct» qu’un Premier ministre remette en cause, publiquement, la justice de son propre pays ? Ce jugement de valeur d’un membre de l’Exécutif  sur une  affaire soumise à la justice est une interférence de l’Exécutif dans le domaine judiciaire. Cela constitue un manque d’égard au système judiciaire et une atteinte au principe de la séparation des pouvoirs. M. Ouyahia gagnerait à apprendre la réserve, ou plutôt apprendre à  l’observer, car il la connaît bien, qui s’impose au commis de L’Etat, celui-ci perd beaucoup de son prestige et de sa respectabilité s’il se met au service de quelqu’un, d’un parti ou d’un clan. Discréditer la justice de son pays pour défendre une personne est une grande forfaiture. J’avais toujours considéré M. Ouyahia comme un technocrate capable d’indépendance  et de distance. Les dernières évolutions ont détruit cette image. Pour mémoire, questionné sur Ouyahia, le défunt Aït Ahmed  répondit : «C’est un subalterne et il le restera.» - L’ex-procureur général de la cour d’Alger et de l’ancien ministre de la Justice qui étaient en charge de cette affaire auraient-ils payé pour cette «terrible injustice» qu’ils auraient commise à l’encontre de l’ancien ministre de l’Energie ? On ne peut pas établir un lien de causalité indiscutable, mais lorsque deux événements se succèdent, le premier est souvent la cause du second. Naïma Benouaret  

Les jeunes entrepreneurs face à un écosystème rouillé

En matière d’accompagnement des start-up, le programme d’action du gouvernement en parle vaguement. Dans le document, l’accent est plutôt mis sur la recherche. L’engagement est en effet du côté des pouvoirs publics pour réunir les conditions n
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Les jeunes entrepreneurs face à un écosystème rouillé

En matière d’accompagnement des start-up, le programme d’action du gouvernement en parle vaguement. Dans le document, l’accent est plutôt mis sur la recherche. L’engagement est en effet du côté des pouvoirs publics pour réunir les conditions nécessaires pour le développement et la valorisation de la recherche à travers la mise en place de laboratoires de recherche-développement en entreprise et de départements «recherche et développement» au sein des grandes entreprises économiques. Il s’agit aussi de conclure des contrats de recherche entre les universités et les centres publics de recherche, d’une part, et d’autre part, les entreprises économiques. Une démarche qui sera consolidée, toujours selon le plan, à travers la création de start-up par les chercheurs et par les étudiants diplômés. Comment ? Pour cette question, pas de réponses dans ledit document. Certes, dans la nouvelle loi sur la PME, «un fonds d’amorçage» qui permettra l’accompagnement et le financement des projets des start-up lors du démarrage, est prévu pour aider financièrement les jeunes promoteurs dans la conception et la mise sur le marché de leur premier produit. Mais, pour l’heure, les start-up continuent à être livrées à elles-mêmes après la phase de lancement. Et pourtant, ce ne sont pas les idées qui manquent. Des idées qui prennent du temps pour être concrétisées, sinon abandonnées, en cours de route face aux obstacles rencontrés sur le terrain. Et pour cause, les préoccupations des jeunes porteurs de projets innovants sont nombreuses en l’absence d’un écosystème favorable. «L’environnement des start-up en Algérie est grippé», nous dira à ce sujet le cofondateur d’une start-up spécialisée dans l’information économique. Un constat relevé par bon nombre de jeunes entrepreneurs rencontrés à l’occasion du 15e Salon Meddit El Djazaïr, tenu, les 15 et 17 novembre, au palais de la culture Moufdi Zakaria. «Si à l’intérieur de l’incubateur tout va bien, nous sommes bien accompagnés, à l’extérieur, nous faisons face à d’innombrables difficultés», nous confiera Nassima Berrayah, une chimiste de formation convertie dans la technologie de l’information et de la communication (TIC) en créant en 2013 la start-up eBlink, spécialisée dans les e-Business, e-Services et  e-Consulting. Un cadre législatif en stagnation «C’est bien d’avoir des incubateurs accélérateurs, mais ce n’est pas suffisant. L’administration et le cadre législatif nous bloquent. Ces facteurs ne jouent pas en faveur du développement des start-up. On est dans l’innovation où ça évolue rapidement, alors que la législation stagne», regrettera-t-elle, rappelant, entre autres, le retard pris dans le lancement des 3 G et 4 G et l’attente qui s’éternise pour voir l’arrivée du e-paiement, par exemple. «Pour régler nos affaires administratives, nous sommes obligés de nous déplacer entre Alger, Zéralda, Khraïssia, pourquoi on ne nous facilite pas la tâche en nous rapprochant de l’administration», s’interroge Nassima, qui vient de lancer un programme d’accompagnement dédié spécialement aux femmes entrepreneurs, intitulé eBlinkPink. «Comme si on nous poussait à aller développer nos idées ailleurs», tentera-t-elle de dire face à la persistance des blocages que notre jeune manager essaye de contourner via des solutions de «bricolage», même si ce n’est pas toujours évident. Le témoignage d’Amine Abaoud, cofondateur d’Overgen, une start-up versée dans les services informatiques, va dans le même sens. «Il y a encore des freins, des insuffisances et des lois en attente. Beaucoup de points traînent sans être réglés. Par exemple, faute de e-paiement, on ne peut pas exporter nos applications», résume Amine, ajoutant : «Malgré tout, on s’y adapte et on reste optimistes. Car on sait que ça peut changer à tout moment.» Ce jeune ingénieur, diplômé de l’université des sciences et technologies de Bab Ezzouar (USTHB), dont l’entreprise a été lancée dans le cadre du dispositif Ansej (Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes) via une formule mixte (sans passer par les banques), s’affiche toutefois optimiste quant à l’avenir des start-up en Algérie. Pour lui, dans les années à venir, d’autres start-up innovantes arriveront avec les changements annoncés dans le e-commerce. Un optimisme que ne manque pas de s’afficher également du côté de Abdelkrim Khaldi, cofondateur de Wini, un réseau social pour les automobilistes via lequel une application Winrac (Où es-tu ?) pour smartphone disponible en dix langues leur est proposée avec pour but l’amélioration de la mobilité. Ce projet, lancé après l’obtention du prix Fikra de Djezzy en 2015, a évolué depuis. Mais le problème financier constitue une entrave pour Wini, dont le lancement a été fait sur la base du montant du prix reçu par Djezzy, c’est-à-dire 2 millions de dinars. Mais depuis, les besoins de financement ont augmenté pour cette start-up qui ne cesse d’innover, notamment pour communiquer sur ses nouveaux produits. Optimiste «Certes, nous sommes bien coachés au niveau de l’incubateur, dans le marketing notamment. Cependant, le plus gros problème c’est le financement. Lorsqu’on a un produit, ça peut être le meilleur du monde, il faut un budget communication conséquent pour le promouvoir. Ce qui n’est pas facile. Pour cela, nous optons pour les partenariats. C’est le cas avec Djezzy, qui continue à nous suivre et nous appuyer. On est aussi partenaires du Centre national de prévention et de la sécurité routière», témoignera Abdelkrim qui, au même titre que ses «colocataires» de l’incubateur du parc de Sidi Abdallah, évoque un écosystème contraignant «même s’il y a de plus en plus de facilitations», reconnaîtra-t-il.  Ce sont là quelques témoignages de jeunes entrepreneurs porteurs d’idées novatrices et qui ne cherchent qu’à réaliser leurs projets sans grandes contraintes, au moment où le cap est mis sur le développement de l’économie numérique en cette période de crise. Des témoignages qui renseignent globalement sur l’ampleur du travail qui reste à faire pour assurer l’émergence d’un écosystème entrepreneurial pour permettre aux start-up de jouer pleinement leur rôle dans l’économie. Mais pour cela, faudrait-il d’abord interconnecter les différentes parties prenantes de l’environnement économique. Sinon au lieu d’assurer l’essor des start-up, on ne fera qu’accélérer leur mort comme c’est le cas pour les TPE et les PME, (très petites, petites et moyennes entreprises).

L’Opep focalise l’attention

n Le marché pétrolier compte toujours avec l’OPEP qui, avec ses récents accords, son rapprochement avec la Russie notamment, et le suivi plutôt rigoureux de la production de ses membres, s’est peu à peu remise au centre des préoccupations des acteur
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L’Opep focalise l’attention

n Le marché pétrolier compte toujours avec l’OPEP qui, avec ses récents accords, son rapprochement avec la Russie notamment, et le suivi plutôt rigoureux de la production de ses membres, s’est peu à peu remise au centre des préoccupations des acteurs de la scène pétrolière. L’augmentation du cours de l’or noir, constatée depuis peu, est en partie à mettre à l’actif de l’organisation qui focalise, selon les analystes, l’intérêt des investisseurs. Depuis l’accord historique d’Alger conclu en septembre 2016, les pays de l’OPEP semblent vouloir défendre la nouvelle cohésion qui caractérise malgré tout le groupe, et les décisions prises par l’organisation pour rééquilibrer le marché, après des années de déliquescence qui a eu la plus néfaste des répercussions sur le marché pétrolier et sur les économies des pays producteurs obligés de composer par ailleurs, avec la percée du schiste américain. L’OPEP semble aussi ragaillardie par les récentes estimations sur la place du pétrole et du gaz sur la scène énergétique mondiale. En effet, les rapports de l’OPEP et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indiquent que le pétrole et le gaz demeureront avec le charbon, les sources énergétiques essentielles jusqu’à l’horizon 2040 au moins, malgré les efforts entrepris pour faire émerger les énergies renouvelables, dont la percée reste, malgré tout, modeste, au sens des rédacteurs des rapports rendus publics ces derniers jours. Dans ce contexte l’OPEP peut retrouver son poids sur l’échiquier énergétique, à travers notamment la relance de la stratégie qui a toujours fait sa force, celle de la cohésion et du contrôle rigoureux de l’offre de pétrole mise sur le marché, en fonction des indices de la demande. Les opérateurs du marché suivent en tout cas avec acuité les signaux émis par l’OPEP dans ce sens. Hier, une remontée de la courbe du brent était ainsi liée aux déclarations du ministre saoudien de l’Energie, qui a réaffirmé l’intention de l’OPEP de reconduire l’accord portant sur la réduction de la production au-delà du mois de mars, date officielle de la fin de l’accord liant les membres de l’organisation et leurs alliés non OPEP. Les cours de l’or noir reprenaient ainsi quelques couleurs, après avoir nettement reculé sur les dernières séances, suite aux propos du ministre saoudien de l’Energie, Khaled Al Faleh, rapportés par l’agence Bloomberg. «Nous devons admettre que nous n’aurons pas atteint notre objectif fin mars», quand l’accord de limitation de la production arrivera à son terme, a expliqué le ministre à Bonn, en Allemagne, en marge de la conférence sur le climat de l’ONU, concernant l’accord sur la production visant à limiter l’offre mondiale pour épuiser les réserves surabondantes et faire remonter les prix du pétrole. Le ministre saoudien a affirmé, par ailleurs, compter sur le soutien de la Russie, se disant «totalement convaincu» que la Russie serait à «100%» derrière la décision qui serait prise.

Lancement de la jeune chambre de commerce algérienne du Canada

La deuxième génération des Algériens du Canada s’organise et mise sur  la coopération entre les deux pays.  Trois jeunes algériens du pays de la feuille d’érable ne dépassant pas la trentaine lancent ce jeudi à Montréal la Jeune chambre de c
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Lancement de la jeune chambre de commerce algérienne du Canada

La deuxième génération des Algériens du Canada s’organise et mise sur  la coopération entre les deux pays.  Trois jeunes algériens du pays de la feuille d’érable ne dépassant pas la trentaine lancent ce jeudi à Montréal la Jeune chambre de commerce algérienne au Canada (JCCAC). « Nous avons trois axes stratégiques. Le premier est de rassembler les jeunes entrepreneurs de la communauté algérienne du Canada ou autres [les moins de 40 ans, NDLR]. Le deuxième est de les informer de tout ce qui est formation et autres services offerts aux entreprises établies ou en lancement.  Et en dernier lieu, et pas des moindres, de participer à des projets concrets », explique Amine Salah le président de la Jeune chambre de commerce. «Une chambre de commerce est un outil à l’image de ce qu’en feront ses membres », ajoute Amine Salah qui est analyste en stratégie et intelligence des affaires chez la compagnie CGI. Ce dernier a fondé la JCCAC avec deux autres jeunes algériens du Canada.  Ikram Mecheri qui assure la vice-présidence exécutive est une analyste risque chez Bombardier. Mehdi Houhou, le directeur général est analyste financier chez la Caisse Desjardins. Économiquement le moment est bien choisi pour lancer cette initiative puisqu’au Québec et partout dans le monde il y a beaucoup d’incitatifs au lancement des start-ups que ce soit en subventions ou en accompagnement.  « Montréal se veut la ville des start-ups », ajoute Amine Salah.  Quid de membres ? « La chambre est ouverte à tous ceux et celles qui ont à cœur le développement économique. Qu’il soit salarié ou entrepreneur », répond-t-il. Il insiste sur les bénéfices que peuvent tirer les entreprises qui adhèrent à la JCCAC. « Notre partenariat avec Entrepreneuriat Québec [un organisme d’aide aux entreprises, NDLR] donnera un accès privilégié pour notre communauté, ici et en Algérie, à des formations destinées au monde de l’entreprise ».   Les liens avec l’Algérie se noueront à travers INICIA Networking  (un réseau de jeunes compétences locales et issues de la diaspora) ainsi que le Forum des chefs d’entreprises (FCE). Des discussions sont en cours avec Injaz El Djazair. «Nous sommes ouverts à travailler avec d’autres associations », rassure Amine Salah. «  On veut bâtir des ponts entre les gens d’affaires et entre l’Algérie et le Canada. Nous allons construire la partie du pont vers l’Algérie. L’autre partie du pont sera construite par les Algériens d’Algérie», ajoute-t-il. A noter que près de 150 000 Algériens vivent au Canada dont le tiers de la deuxième génération. Le volume des échanges entre l’Algérie et le Canada a été de 2,37 milliards en 2016. En 2016, l’Algérie était le premier partenaire commercial du Canada en Afrique, et le 32e partenaire commercial du Canada dans le monde.

66 000 barils de moins en octobre

Le document de l’OPEP, rendu public lundi, affirme que la production algérienne est passée de 1,050 million de barils par jour en septembre, à 1,012 million de barils par jour en octobre. Pour le deuxième mois consécutif, la production algérienne d
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66 000 barils de moins en octobre

Le document de l’OPEP, rendu public lundi, affirme que la production algérienne est passée de 1,050 million de barils par jour en septembre, à 1,012 million de barils par jour en octobre. Pour le deuxième mois consécutif, la production algérienne de pétrole brut a enregistré une baisse pour des raisons non encore connues. Dans son dernier rapport mensuel, rendu public lundi, l’OPEP indique, sur la base de sources secondaires, que la production de pétrole brut a augmenté en Angola, en Libye et en Arabie Saoudite, tandis qu’elle a accusé des baisses principalement en Irak, au Nigeria, au Venezuela, en Iran et en Algérie. Ainsi, le document de l’OPEP affirme que la production algérienne est passée de 1,050 million de barils par jour en septembre, à 1,012 million de barils par jour en octobre, soit 38 400 barils par jour en moins. Elle précise, cependant, que «selon les données officielles», la production a plus fortement diminué, enregistrant une baisse de 66 000 barils par jour, entre septembre et octobre. Le mois précédent, l’organisation avait également fait état d’une baisse légère de la production, de l’ordre de 8500 barils par jour, entre août et septembre. Il convient de rappeler, à ce propos, que l’Algérie s’est engagée, en vertu de l’accord liant les 14 pays membres de l’OPEP relatif à la réduction de la production de pétrole brut, à diminuer sa production de quelque 50 000 barils/jour, son quota étant fixé à 1,085 million de barils par jour. Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, avait indiqué récemment que, globalement, la production d’hydrocarbures commercialisée a augmenté de 1,8%, au cours des sept premiers mois de 2017, pour atteindre 122 millions de tonnes équivalent pétrole (tep), précisant que «cette progression a été réalisée grâce à l’augmentation de la production de gaz naturel, qui a couvert la baisse des autres produits, dont le brut, et ce, en application de l’accord de l’OPEP». Il n’en demeure pas moins qu’en matière d’exportation, l’Algérie a tout de même augmenté le volume de produits destinés à certains clients à l’instar des Etats-Unis, dont elle est devenue, en octobre, le troisième fournisseur, après le Canada et la Russie, avec un volume supplémentaire de 34 000 b/j par rapport au mois précédent. Mais ces légères augmentations demeurent, néanmoins, insuffisantes pour la compagnie pétrolière Sonatrach qui voudrait reconquérir le marché international, après avoir régressé en termes de part de marché, en raison de la baisse de la production pétrolière ces deux dernières années. C’est pourquoi Sonatrach s’est tracé un programme d’investissement de plus de 50 milliards de dollars sur la période 2016-2021, afin de soutenir ses capacités de production et d’exportation et élargir la base de ses réserves pétrolières et gazières à travers le développement de nouveaux gisements. Selon le groupe pétrolier, plus de 1300 forages sont prévus d’être réalisés dans la période 2017-2021, avec pour objectif d’atteindre progressivement, d’ici 2021, un niveau de production supérieur à 230 millions de tep. Par ailleurs,Sonatrach a annoncé qu’elle prévoit d’augmenter ses capacités de production de pétrole brut de 14% d’ici 2019, par rapport à son niveau de 2016.

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