Algeria



Les raisons de la colère de Chaker Boulemdaïs

C’est une véritable performance que celle réalisée par le jeune comédien Chaker Boulemdaïs. Et en prime, ayant fait résonner le frais émoulu Théâtre d’Alger - l’ex-Casino de la rue Larbi Ben M’hidi. Et, doublement, en y étrennant son
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Les raisons de la colère de Chaker Boulemdaïs

C’est une véritable performance que celle réalisée par le jeune comédien Chaker Boulemdaïs. Et en prime, ayant fait résonner le frais émoulu Théâtre d’Alger - l’ex-Casino de la rue Larbi Ben M’hidi. Et, doublement, en y étrennant son tout premier monologue. Sous les auspices d’Ahmed Rezzak, qui, durant tout le spectacle, était resté debout, veillant au grain… à moudre de son «protégé» qu’il a coaché pour éblouir le public. Il n’a pas eu tort d’effectuer un tel choix. Car le comédien Chaker Boulemdaïs tord le cou au monologue linéaire, redondant, ronronnant dans le sens du poil. Là, c’est à rebrousse-poil. Un tantinet irrévérencieux, persifleur, railleur à souhait… Ici, la langue de bois, c’est du consommé, du consumé. Du politiquement incorrect. Dis que t’a(s) tort se veut être un stand-up divertissant mais doublé, sans paternalisme ou autre démagogie simpliste sonnant creux, d’un humour scénique cynique et caustique. Un humour disant vrai interpellant le public. D’où l’injonction à l’aveu : Dis que t’a(s) tort.  Le désaveu de l’euphémisme homonyme tyrannique (diktator-dictateur). Le pitch : Salah Bensayad est un jeune homme cherchant à construire sa personnalité entre le rêve et l’illusion, touché par le syndrome de la célébrité et la manie de mourir en héros. Le texte initial est de Ihssan Abdel Koudous, écrivain et journaliste égyptien. Auteur d’une soixantaine d’ouvrages, dont Ana horra (Je suis libre), Dami wa domouei wa ibtessami (Mon sang, mes larmes et mon sourire), Fi baytina ragol (Un homme dans notre maison), ou encore Al Rossassa la tazal fi gaybi (La balle est encore dans ma poche). La musique est de Nadjib Soudrati.   Il ouvre la boîte de Pandore Salah est en quête initiatique, voire existentielle. Il recherche désespérément une utopie. Il observe des haltes. Il se lance dans un jeu de rôles pour donner le change et puis gruger la plèbe. Car Salah aspire à devenir dictateur. Un métier, une profession de mauvaise foi, certes, mais qui grise. Le pouvoir, les femmes, l’argent, l’impunité, l’immunité, Après le bac, voulant s’émanciper, accéder à un haut rang, Salah exclut les métiers nobles des petites gens. Sa vie, sa survie, c’est avoir le pouvoir absolu, juste une illusion. A vrai dire, c’est une caricature du dictateur qui se fossilise. Aussi, Chaker Boulemdaïs, alias Salah Bensaïd, pour accompagner le contexte, le règne du dictateur, campera plusieurs rôles aussi hilarants que burlesques. Il forcera le trait du général d’opérette, le francophile efféminé, démocrate désabusé, l’islamiste hypocrite, du terroriste repenti absout de crime contre l’humanité et argenté… Et puis, du rebelle. Un citoyen aimant trop son pays. Une déclaration d’humour à l’endroit du président… du tribunal. Chaker Boulemdaïs a réussi à décoincer les zygomatiques du public à travers une autodérision parfois scatologique mais au gag traitant des sujets comme le conservatisme, le salafisme minant la société, les fetwas de la rue réduisant les libertés fondamentales… Salah chante, rappe, toaste, danse, sautille, se grime en «terroriste» velu et ébouriffant. Il brasse de l’air. Il occupe les tréteaux. Et puis, son imitation géniale des présidents de la République Lamine Zeroual, Abdellaziz Bouteflika, ou encore de Kadhafi. Aussi, se lancera-t-il dans des ex-cathedra au ton doctoral. Des discours confus, où Salah mélange ses notes, entre programme politique et petits papiers d’amour pour sa promise Kheïra. Mais il avait soif. On ne lui donnera pas la fameuse bouteille d’eau «à son moulin à paroles». Le stand-up de Chaker Boulemdaïs est un sketch qui dilate la rate, mais aussi, il dit tout haut ce que l’on pense tout bas.   Coup de théâtre de l’édile d’Alger «Ce monologue est une ancienne idée. C’est un spectacle que j’ai monté pendant les années 1990. A l’époque du terrorisme. Un spectacle que j’ai joué entre 500 et 600 fois. Mais à l’époque, ce n’était pas trop médiatisé. Je pouvais le reprendre, mais j’ai préféré le faire revisiter par un jeune, le comédien Chaker Boulemdaïs. Pour le refaire, le repenser, lui donner vie, le porter… On l’a retravaillé ensemble. On a refait le texte. Je fais de la mise en scène. On a opéré sur l’intensité, la capacité et l’énergie du comédien Chaker Boulemdaïs. Par rapport au public actuel. On va le roder. On a encore quatre dates (mercredi, jeudi, vendredi et samedi prochains) à faire ici (Théâtre d’Alger- l’ex-Casino). C’est une nouvelle salle. C’est un événement. Un autre théâtre à Alger, c’est un espace de gagné pour la culture. Il faudrait que les autres maires d’Alger, les autres communes suivent cet exemple, cette initiative. Il faudrait ouvrir d’autres salles pour les troupes de théâtre. Non seulement à Alger, mais dans toute l’Algérie. Le public ne se déplacera pas. Il y aura une proximité. Ce qu’a fait Abdelhakim Bettache, maire d’Alger-Centre, est une belle chose. Ouvrir un nouveau théâtre…», indiquera le comédien et dramaturge, Ahmed Rezzak. Une B.A. Une bonne action à saluer tout bas.

Le «Club théâtral» crée l’événement culturel à Skikda

Pour une fois, il y avait beaucoup de monde. Pour une fois, des figures connues pour avoir fait les beaux jours du théâtre skikdi et pour avoir contribué à l’instauration d’une culture théâtrale locale, se sont retrouvées, samedi, à la bibliothèq
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Le «Club théâtral» crée l’événement culturel à Skikda

Pour une fois, il y avait beaucoup de monde. Pour une fois, des figures connues pour avoir fait les beaux jours du théâtre skikdi et pour avoir contribué à l’instauration d’une culture théâtrale locale, se sont retrouvées, samedi, à la bibliothèque communale de la cité Sicel. La venue du dramaturge Abdelkader Belkaïd, du Théâtre régional d’Oran, pour animer une conférence et s’adonner à une lecture sémiologique de la pièce El Ajouad, du défunt Abdelkader Alloula, n’a pas échappé aux dramaturges skikdis, qui lui ont de tout temps voué une grande admiration. Abdelmalek Benkhallef, président de l’Association du festival du théâtre de la ville de Skikda, expliquera d’abord que cet événement n’est pas le premier du genre. «C’est là la 18e édition de notre club théâtral et nous avons tenu à rendre hommage au défunt Alloula, en invitant l’un de ses plus proches collaborateurs, Belkaïd en l’occurrence, qui aura également à nous honorer d’une lecture d’un passage de la pièce de Homk Salim, qu’il a eu à interpréter», a-t-il déclaré. Il ajoutera que cette manifestation ne pouvait se faire sans l’aide et le soutien de la Bibliothèque centrale, du Théâtre régional, de l’APC et de la direction de la bibliothèque communale «Notre association ne dispose pas de moyens pouvant lui permettre d’organiser ce genre d’événement. Cela fait des années que nous survivons sans subventions, en dépit des demandes maintes fois répétées aux directions de la culture et de la jeunesse, ainsi qu’à l’APC. Néanmoins, nous continuons d’activer pour redorer, un tant soit peu, le blason de la chose culturelle locale», ajoute notre interlocuteur, en revenant sur les objectifs de son association, qui s’articulent essentiellement autour de «la formation d’un public théâtral et garder le contact avec ce même public, d’autant plus que les journées du théâtre que nous avions l’habitude d’organiser ont été mises en sourdine depuis 2013 vu le manque de moyens dont nous avons déjà parlé». Puisse ce cri de détresse des membres de l’association être entendu. Tout le monde sait à Skikda qu’il existe encore des associations budgétivores et n’activant que sur les réseaux sociaux qui profitent de la manne de l’argent public sans jamais apporter la moindre contribution culturelle ou intellectuelle, alors que d’autres bénévoles continuent d’apporter un plus, en silence !  

Parcours d’un battant

Un événement célébré à la maison de la culture Mouloud Mammeri et dans plusieurs lycées de Tizi Ouzou, ainsi qu’au village natal, Ath Mesbah (Ath Douala), de celui qui fut l’un des fondateurs de l’Etoile nord-africaine (ENA) en 1926. Cette man
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Parcours d’un battant

Un événement célébré à la maison de la culture Mouloud Mammeri et dans plusieurs lycées de Tizi Ouzou, ainsi qu’au village natal, Ath Mesbah (Ath Douala), de celui qui fut l’un des fondateurs de l’Etoile nord-africaine (ENA) en 1926. Cette manifestation, organisée par l’association portant le nom du disparu et les directions de la culture et des moudjahidine, a été suivie par des dizaines de collégiens et lycéens, ainsi que par des anciens moudjahidine, des conférenciers universitaires et un public nombreux. Outre des expositions dans le hall de la maison de la culture sur le long parcours de ce grand militant nationaliste décédé en 1960, l’hommage a été marqué également par des conférences-débats d’universitaires, notamment Karim Salhi, enseignant à l’université de Tizi Ouzou, et le fils du vieux militant, Mohamed Imache, qui a édité, à la fin de 2017, aux éditions Koukou, un riche livre intitulé Amar Imache: le pionnier occulté. Tout friand de l’histoire du nationalisme algérien du début du 20e siècle trouvera certainement dans les 110 pages de l’ouvrage de Mohamed Imache l’immense parcours, étape par étape, de l’enfant d’Ath Mesbah, «un des pionniers du nationalisme et père fondateur de l’ENA», mais curieusement occulté, s’interrogent des participants lors des débats. Né le 7 juillet 1895, Amar Imache complétera sa scolarité primaire à l’école de Taguemount Oukerrouche (Ath Douala) avant d’être contraint, très tôt, à aller travailler chez les colons dans la Mitidja. Selon les conférenciers et suivant ses différentes attestations de travail, Amar Imache émigrera en France dès le début de la Première Guerre mondiale, soit à 19-20 ans. Tout en travaillant dans la métropole française, Amar Imache consacrera l’essentiel de sa vie professionnelle à la sensibilisation des ouvriers algériens, avant de réussir l’organisation d’un rassemblement, le 7 décembre 1924 à Paris, des milliers de travailleurs, créant ainsi la première organisation socio-politique, dénommée Congrès des ouvriers nord-africains. «Quand vous lirez ces lignes…» En 1926, cette organisation deviendra Etoile nord-africaine (ENA) pour revendiquer l’indépendance de l’Algérie. Amar Imache initie en 1930 le lancement du journal El Ouma, qui défendra le combat indépendantiste. En 1933, l’ENA, dissoute, deviendra «Glorieuse étoile nord-africaine» (GENA), à la tête de laquelle l’AG des militants, le 28 mai 1933, élira Imache Amar comme SG et rédacteur en chef d’El Ouma. Nouvelle dissolution du parti, avec l’arrestation et l’emprisonnement des principaux animateurs : Belkacem Radjef, Messali Hadj et Amar Imache. Leur libération n’interviendra que 6 mois après. Dans l’immense parcours militant de Imache Amar, qu’il consacre entièrement à la cause nationale pour laquelle il aura tout sacrifié, l’on découvre que l’enfant d’Ath Mesbah n’a décidé de se marier qu’en 1948, une année après son retour au pays en février 1947. La prison l’ayant durement marqué, physiquement diminué, il écrira une lettre d’adieu aux Algériens résidant en France : «Quand vous lirez ces lignes, je serai déjà loin de vous…». Il ajoute plus loin dans sa lettre, reprise dans le livre du fils de ce militant d’exception (p.110): «Vous êtes pourtant de bons musulmans. Vous savez que l’islam réprouve l’injustice, le mensonge, la félonie. Pourquoi avez-vous supporté cela puisqu’on ne peut rien construire avec le faux ? La vérité seule est constructive. Ne laissez pas dénigrer ce qui est bien, et déformer les faits. Car s’il est une chose qu’un peuple ne doit pas laisser déformer, ternir ou voler, c’est son histoire. S’il est une chose qu’un peuple doit défendre, c’est son idéal, et la route qu’il doit suivre pour y parvenir… ». En 1955, Amar Imache, souffrant, rejoint son village natal. En 1959, l’armée française se déploie partout en Kabylie (Opération Jumelles) où elle impose un blocus total, dont le village de ce militant, Ath Mesbah, souffrira atrocement. Amar Imache est décédé le 7 février 1960 à l’âge de 65 ans.  

Un voyage à travers le temps et l’espace

La salle Ibn Zeydoun, à Alger, a accueilli, les 9 et 10 février, la comédie musicale Boussadia sound, mise en scène par Tounès Aït Ali. D’une durée de 70 minutes, Boussadia sound est une comédie musicale, produite par la Coopérative Aoun Cultu
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Un voyage à travers le temps et l’espace

La salle Ibn Zeydoun, à Alger, a accueilli, les 9 et 10 février, la comédie musicale Boussadia sound, mise en scène par Tounès Aït Ali. D’une durée de 70 minutes, Boussadia sound est une comédie musicale, produite par la Coopérative Aoun Culturelle de Sétif et écrite conjointement par Leïla Benaïcha et Djamila Zekaï. Il s’agit d’une comédie à scénario fonctionnel, qui a nécessité deux années d’intenses recherches. Contrairement à l’intitulé de ce spectacle, Boussadia sound n’est pas une comédie musicale sur la région de Bou Saâda, mais un voyage initiatique où se mêlent, entre autres, tous les genres musicaux et toutes les variétés de danses. En effet, à travers la danse, le chant, la conception des costumes et la fonctionnalité de la mise en scène, le spectateur est d’emblée, dès le premier tableau, convié à faire une immersion assurée dans l’histoire de notre patrimoine, avec des ramifications de l’humanité. Boussadia sound se décline sous la forme de sept tableaux distincts, où en filigrane des ingrédients de compréhension sont servis avec parcimonie. L’incipit de ce spectacle débute par la chanson populaire Baba Merzoug, du chanteur soufi Abdellah Menaï. Un fil conducteur qui mènera un père à une certaine quête, celle de la recherche de son fils à travers les villes du Maghreb et de l’Algérie. Le point de départ se fait à partir du Soudan pour transiter par la suite par la Tunisie, la Libye, l’Egypte et le Maroc, pour arriver enfin en Algérie. Dans le deuxième tableau, on retrouve ce même fils - à la recherche de son paternel - faisant le trajet en sens contraire à celui de son père, de l’ouest vers l’est. Ce voyage contraignant de ce fils donne un large éclairage sur plusieurs thématiques, dont, entre autres, l’esclavage, puisqu’il a été réduit à l’esclavage en Egypte, avant de se retrouver à Tlemcen sous la coupe d’une bienfaitrice, Lala Aarfia. Le thème de l’amour occupe une place de choix dans ce spectacle, puisque le fils de Baba Merzoug tombe amoureux de la fille du roi Koukou. D’autres tableaux sont à l’honneur, avec des hommages et des clins d’œil à certaines personnalités marginalisées de leur vivant, telles que Cheikha Remitti. La décennie noire est au cœur même de cette histoire, avec un hommage poignant à toutes les personnes assassinées durant cette période, avec un clin d’œil au journaliste Ismail Yefsah. D’autres hommages sont rendus à certains brillants dramaturges algériens, à l’image de M’hamed Benguettaf, Ziani Cherif Ayad et Sirat Boumediene, ainsi qu’à des personnalités-clés de l’histoire de l’Algérie. Il est à noter que la plupart des protagonistes portant des masques ont évolué sur un genre de parchemin, avec des estrades mouvantes. La metteur en scène, Tounès Aït Ali, nous a indiqué en aparté qu’elle n’a pas voulu donner des identités à ces personnages, qui sont avant tout des défunts. «J’ai voulu laisser les comédiens jouer plus avec le cœur qu’avec le visage. Je voulais laisser le visage neutre et le corps bouger et parler». Elle précise également que Boussadia sound est un projet qui a nécessité deux ans de réflexion pour la recherche et le financement. «Je n’ai pas voulu me concentrer juste sur Boussadia, qui n’est qu’un moyen de pouvoir voyager et visiter toutes les stations. En même temps, on découvre notre patrimoine, d’un endroit à un autre. Je pense que cela ne sert à rien de reproduire la même chose qu’on connaît. On retrouve une histoire large. L’histoire de Boussadia, tout le monde la connaît, tout comme celle de Baba Salem et Baba Merzoug. Cela ne sert à rien de ramener ce que l’on connaît. Un peu d’imagination et de création ne fait pas de mal. Cela ne m’aurait pas intéressée de ramener le Boussadia avec le karkabou, le drapeau vert et tout cela. J’ai voulu sortir de tout cela». Si Boussadia sound est une comédie musicale bien ficelée, rassemblant des danseurs, des chanteurs et des artistes professionnels pour qui la scène n’a aucun secret, il n’en demeure pas moins que le spectacle gagnerait à être rodé davantage : façon singulière de mieux consolider le processus de création de ce tout nouveau spectacle. Après le passage de l’imposante comédie musicale Boussadia sound à la salle Ibn Zeydoun, d’autres programmations sont attendues ce mois-ci, notamment pour la clôture du Festival féminin universitaire de Béjaïa en Tunisie.  

Un groupe de charme ancré dans la tradition musicale algérienne

Le groupe Caméléon se produira à la salle Le Maghreb (ex-Le Régent), à Oran, le 17 février, à l’initiative de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), qui a programmé ce spectacle à la veille de la célébration de la Journé
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Un groupe de charme ancré dans la tradition musicale algérienne

Le groupe Caméléon se produira à la salle Le Maghreb (ex-Le Régent), à Oran, le 17 février, à l’initiative de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), qui a programmé ce spectacle à la veille de la célébration de la Journée du chahid. Ce sera une occasion, mais aussi une épreuve, pour cette formation d’Alger, qui aura à se frotter au réel de la scène oranaise, c'est-à-dire en dehors du succès enregistré sur les réseaux sociaux et des passages remarqués sur les plateaux de télévision. Depuis sa création, Caméléon a enregistré deux albums éponymes numérotés I et II, une façon de faire déjà expérimentée par le mythique Led Zeppelin, mais la comparaison s’arrête là. En effet, on est très loin de la fougue du rock dur du groupe britannique, car Hcen Agrane, fondateur avec son frère jumeau, Hocine, du groupe Caméléon, est plutôt un chanteur de charme, et la quasi-totalité des rythmes privilégiés dans ses compositions sont bien caractéristiques de chez nous. Les influences sont multiples, mais le mélange des genres acquiert chez nos musiciens une dimension particulière, avec une belle dose de création qui les fait un peu s' éloigner, et c’est tant mieux, des styles traditionnels ou folkloriques. C’est aussi, par beaucoup d’aspects, comparable à ce qu’ont fait à leur époque les jeunes chanteurs de la variété algérienne, notamment ceux des années 1970. REPRISE DE NADMAT, DE CHEB NASRO Le fait que cela émane d’un groupe et non d’une formation orchestrale place Caméléon dans l’air du temps et lui confère un cachet spécial. Le répertoire regorge de prénoms féminins et le thème de l’amour est décliné sur plusieurs formes, mais toujours dans le registre platonique. «Lbir» (le puits) est l’une de figures emblématiques du romantisme à l’algérienne qu’on retrouve dans le titre Kounti sghira, kount sghir (nous étions gamins) et ce jeu d’enfant, rehaussé par le son du violon, accentue la nostalgie, mais traduit peut-être aussi une impulsion de départ qui dure encore chez Caméléon comme s’il n’arrivait pas à se défaire d’un paradis perdu malgré les embûches du présent. Dans le titre El âdyan (Les ennemis) le rythme soutenu inspiré du style karkabou sonne comme une colère : «rahoum kathrou fi had zman / ana menhoum rani âyan/ mada bihoum ikhalouna» (ils sont de plus en plus nombreux/ d’eux j’en ai marre/ qu’ils nous laissent donc tranquilles). AHMED WAHBI, LE MENTOR Ce n’est sans doute pas un hasard si du répertoire raï, le chanteur a préféré reprendre le titre Nadmat (elle a regretté) de cheb Nasro, datant de la fin des années 1980, qui dit en substance ârfat belli hya ghalta (elle a su qu’elle avait tort). La thématique textuelle cadre bien avec le style du chanteur, qui s’est également inspiré de la musique, mais sans la reprendre telle quelle, et c’est justement son point fort. A Oran, Caméléon proposera sans doute aussi, hormis les derniers «singles» annonciateurs d’un troisième album, la reprise qu’il a récemment faite du titre de Ahmed Wahbi : Wahran rouhti khsara, et là aussi il ne s’agit nullement d’un mimétisme, mais bien de la reprise d’un titre, mais avec une sensibilité propre doublée d’un travail musical qui donne une autre vie à l’œuvre. «Il faut être honnête, je ne peux pas faire mieux que l’original de Ahmed Wahbi, qui est un artiste immense, mais j’essaye juste d’apporter ma façon de voir et de pratiquer la musique», avait déclaré le leader du groupe lors d’une émission de télévision. Hcene Agrane est nourri de toute cette culture musicale algérienne particulièrement riche et présentant des aspects divers. Si la reprise de Bekhta, toujours avec la même vision, est un hommage aux poètes d’antan (Abdelkader el Khaldi), le titre Selli Houmoumek felâchiya est un clin d’œil à des pratiques traditionnelles plus anciennes. Il faut sans doute saluer les capacités vocales du chanteur, alternant avec aisance les timbres doux et rock pour mieux exprimer les différentes émotions qui se dégagent des thématiques abordées. Au fil du temps, la musique s’est affinée, mais le style demeure. Beaucoup de rythmes, mais aussi des ballades, dont certaines sonnent comme des complaintes, comme c’est le cas avec Kount n’qoul (je disais) pleurant un amour perdu et où khatbouha (ils l’ont fiancée) est synonyme de khatfouha (ils l’ont kidnappée). Comme dans les mots, il suffit de peu de choses pour que les destins basculent irréversiblement: «wella bghat twelli/ qoulou lha tensani» (au cas où elle voudrait revenir/ dites-lui de m’oublier).

Dossier de la musique Raï : Il sera examiné en 2019 pour son inscription dans la liste de l’Unesco

Le dossier de la musique raï est «prêt» et sera examiné en 2019 pour son inscription dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, a appris l’APS auprès de l’Unesco. «Déposé officiellement par l’Algérie
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Dossier de la musique Raï : Il sera examiné en 2019 pour son inscription dans la liste de l’Unesco

Le dossier de la musique raï est «prêt» et sera examiné en 2019 pour son inscription dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, a appris l’APS auprès de l’Unesco. «Déposé officiellement par l’Algérie en mars 2016, le dossier de la musique raï est prêt et sera examiné par le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco au cours de l’année 2019», a précisé une source au fait du dossier, qui a infirmé les écrits de presse faisant état qu’un autre pays de la région avait déposé un dossier pour ce genre musical propre à la région Ouest de l’Algérie. «Pour l’instant, aucun autre pays n’a déposé de dossier pour le raï», a-t-elle affirmé. En janvier dernier, le directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), Slimane Hachi, avait indiqué, rappelle-t-on, dans une déclaration à l’APS, que le dossier de l’inscription du raï comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, «est en cours d’examen par les différents organes et experts de l’Unesco, et doit suivre toutes les étapes d’évaluation». Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco se réunit en session chaque année, a-t-on encore précisé. Le raï, genre musical algérien, s’est internationalisé à partir des années 1990, notamment à travers ses deux grands interprètes, Cheb Khaled et Cheb Mami. Pour le couscous, une spécialité culinaire de la région du Maghreb et plat préparé à base de semoule de blé dur, notre source a expliqué que plusieurs séances de travail ont été effectuées entre experts de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, qui «se sont mis d’accord pour présenter un dossier commun transnational». Selon la même source, une réunion est prévue, à cet effet, en avril prochain entre les mêmes experts pour déterminer la période du dépôt du dossier à l’Unesco afin qu’il soit inscrit dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Slimane Hachi avait affirmé que le dossier du classement du couscous, en tant que patrimoine universel, «est un projet commun aux pays du Maghreb», précisant que son montage «est en cours et des réunions d’experts de ces pays se tiendront prochainement». Selon des experts, le couscous, qui est un plat «plusieurs fois millénaire», qui remonte à l’Antiquité, appartient à plusieurs peuples de la région. Pour rappel, l’Algérie compte six faits culturels classés à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Il s’agit d’Ahellil du Gourara (2008), du costume nuptiale féminin de Tlemcen (2011), du pèlerinage du Rakb de Sidi Cheikh (2013), de l’Imzad ( 2013), de la fête de la Sbeiba à Djanet (2014) et du Sboua de Timimoun (2015).

Pour l’amour de la profession

Mes plus beaux souvenirs dans l’enseignement, signé par Ouarab Djamila, est un petit livret, édité dernièrement par les éditions Necib. Ce livret, qui se déroule sur une quarantaine de pages, revient sur le parcours d’une enseignante au collège
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Pour l’amour de la profession

Mes plus beaux souvenirs dans l’enseignement, signé par Ouarab Djamila, est un petit livret, édité dernièrement par les éditions Necib. Ce livret, qui se déroule sur une quarantaine de pages, revient sur le parcours d’une enseignante au collège. L’enseignante en question, qui n’est autre que la narratrice, est également la fille d’un ancien instituteur et inspecteur méritoire, Ouarab Hocine, de l’enseignement primaire. Le professeur et éditeur, Rachid Nacib, note dans la préface de ce livret : «Si El Hocine Ouarab a consacré sa vie à l’enseignement. Il a appris à des dizaines d’instituteurs débutants à passer le message pédagogique, à éduquer en inculquant des valeurs inusables aux enfants, à exercer un noble métier qui requiert, comme le suggère sa fille dans cette modeste autobiographie, générosité, patience, sens de l’effort et humilité. Car dans l’esprit de l’auteure comme dans la praxis paternelle, l’enseignant ne transmet pas seulement des notions par un enseignement codifié, mais il communique aussi la culture et les valeurs par son propre exemple.» L’auteure, Ouarab Djamila, avoue que l’idée d’écrire un livret lui est venue suite à une rencontre avec une journaliste lors de la tenue de l’une des éditions du Salon international du livre d’Alger. L’enseignante s’est livrée à cœur ouvert à cette jeune fille qui faisait ses premiers pas dans le journalisme. Son premier article était, justement, consacré à Ouarab Djamila. C’est ainsi que cette dernière décide de revenir sur le bon côté de l’enseignement et non sur les problèmes, rencontrés au cours de sa carrière dont, entre autres, la surcharge des classes, ou encore les litiges entre les parents et l’administration. Le ton est donné dès l’entame du récit, puisque le lecteur apprend que Ouarab Djamila a rejoint les rangs de l’enseignement en 1973 en qualité de professeure en langue anglaise au collège. Normalienne comme son paternel, elle suivi un stage de PEM à Ben Aknoun. Elle est affectée au CEM El Khenssa (ex-Victor Hugo) à Hussein Dey, situé à la rue de Tripoli, non loin du lycée Aïcha. Elle se souvient que soucieuse de connaître son premier CEM, elle s’est rendue en compagnie de sa sœur Fadhila repérer les lieux quelques jours avant la rentrée scolaire. «Je ne savais pas que ce collège d’apparence triste et modeste, renfermait une chaleur et une atmosphère qui m’ont fait aimer cet établissement dés le premier jour où j’ ai travaillé. Cet amour pour ce collège, a grandi de jour en jour pendant les quatre années de service dans ce CEM et occupe jusqu’à présent une grande place dans mon cœur.» Dans une narration des plus nostalgiques, Ouarab Djamila se souvient que l’ambiance dans cette école était unique, dans la mesure où l’esprit de famille y régnait. La directrice de cet établissement, Mme Mesloub, était l’exemple même de la sagesse et de la gentillesse à la fois. Quoique de conditions très modestes, les élèves faisaient tout pour faire plaisir à leurs professeurs. «Leur soif d’apprendre se lisait dans leurs yeux et cela m’encourageait énormément», lit-on en page 9. De bons souvenirs irrévocables à jamais sont redondants chez cette enseignante. Preuve en est, le jour de sa première titularisation ou encore les réunions et les séminaires organisés régulièrement. Elle égrène d’autres souvenirs, comme ceux remontant à 1976, année où elle a quitté le CEM Victor Hugo pour un détachement d’une année dans un lycée de jeunes filles à Manchester, en Angleterre. Mes plus beaux souvenirs dans l’enseignement se referme par des conseils précieux en direction de la nouvelle frange d’enseignants. «Chers collègues, vous qui avez la chance de posséder un poste, ne l’abandonnez pas à cause d’une classe bruyante ou d’un malentendu avec l’administration. Cela fait partie des risques du métier et nous devons, nous, enseignants, faire avec. Malgré les obstacles que vous pouvez rencontrer, soyez patients et ne vous découragez pas ! Continuez à enseigner, car la patience est une des plus grandes qualités que l’enseignant doit avoir.»  

Huit ans déjà

Huit ans déjà depuis que l’artiste s’en est allé pour un monde meilleur, un monde de création et de liberté, comme il le disait lui-même. Ali Khodja, est né dans un milieu aristocratique - il est un arrière-petit-fils du Dey d’Alger -, mais m
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Huit ans déjà

Huit ans déjà depuis que l’artiste s’en est allé pour un monde meilleur, un monde de création et de liberté, comme il le disait lui-même. Ali Khodja, est né dans un milieu aristocratique - il est un arrière-petit-fils du Dey d’Alger -, mais malheureusement pas dans l’opulence, comme on pourrait l’imaginer. Il a été orphelin très jeune et il était difficile pour sa mère de joindre les deux bouts. Cependant, cette précarité matérielle était compensée par une immense richesse culturelle. Ses tantes, brodeuses de renom, et ses oncles, les frères Omar et Mohamed Racim, ne sont plus à présenter. C’est dans cette ambiance baignée d’arts traditionnels et de musique andalouse que se sont déroulées l’enfance et l’adolescence de notre artiste. Après avoir étudié à l’Ecole des beaux-arts d’Alger, et comme de nombreux condisciples, ses premières œuvres sont des miniatures, mais il s’en détacha rapidement, afin de ne pas subir l’influence de ses oncles. Ali Khodja, contrairement aux peintres de sa génération, a peu exposé, ses plus importantes et nombreuses cimaises ont eu cours avant et après la décennie noire. Et pour ceux qui connaissent la peinture d’Ali Khodja, ses couleurs chatoyantes empreintes de douceur et de joie de vivre ne peuvent que refléter le ciel azur d’Alger, comme il le disait lui-même, cette couleur ne se conjugue pas dans le malheur et la morosité. La sensibilité de l’artiste ne lui permet pas de créer en période de malheur, il cessa toute activité durant trois périodes de sa vie : la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, la mort tragique de son oncle Mohamed et durant la décennie noire. Il fut un défenseur inconditionnel et un acteur de la cause algérienne, et dès l’indépendance, sa plus grande satisfaction fut de réaliser les armoiries d’Alger. Il se consacra durant ces premières années à la réalisation de timbres, affiches pour l’Office du tourisme et à son enseignement à l’Ecole des beaux-arts. Son amour immodéré du pinceau et de la palette le reconquit au début des années 1970, et ne le quitta plus jusqu’à son décès. Sa peinture, il la rêve, il la pense avant de la transcrire sur la toile, il peut la modifier ou varier les couleurs indéfiniment, le temps n’a eu aucune emprise sur lui. L’œuvre doit être le reflet du songe et les couleurs telles qu’immémorées par l’auteur. La couleur chez Ali Khodja est au quotidien, elle est magie, elle vous projette dans un arc-en-ciel de lumière, qui vous réconcilie avec la beauté et l’harmonie des sens. Ali Khodja a plusieurs cordes à son arc, il est à la fois poète, philosophe et nouvelliste Ses écrits, peu de gens les ont lus, il les conservait jalousement dans sa bibliothèque et ne les présentait qu’à quelques intimes. Bien entendu, ses écrits reflétaient particulièrement sa pensée avant-gardiste et moderniste, tout en étant conservateur des traditions algéroises. Dans son atelier, il recevait de nombreux visiteurs : des membres de la famille, des artistes ou des personnalités de la société civile. Le cérémonial était le même, que ce soit le matin, l’après-midi ou le soir. Après avoir pris le thé d’usage, il montrait fièrement à ses hôtes ses collections de livres ou d’objets anciens hérités de ses ancêtres, il commentait quelques-unes de ses dernières œuvres, puis, aux plus intimes, ses écrits. Son ouverture d’esprit, sa simplicité et sa grande culture lui permettaient d’avoir un large panel d’amis qui se recrutaient parmi les artistes, les intellectuels et quelques politiciens. Cependant, ses véritables amis étaient ses anciens camarades d’école, avec qui il passait une ou deux heures tous les matins, dans une des plus vieilles boutiques d’El Biar, dont le propriétaire était également un vieil ami. Il était tellement assidu que s’il ne «pointait» pas à la boutique un jour ou deux, ses amis s’en inquiétaient et téléphonaient pour avoir de ses nouvelles. Lui qui n’aimait pas le sport, ne fréquentait dans cette boutique pratiquement que des anciens sportifs, anciennes gloires de la JSEB, des anciens membres de l’équipe du FLN, et des fanas de foot. Il était l’électron libre et étrange des amis de la boutique. C’est cette ouverture d’esprit qui lui permit de fréquenter aussi bien un vieil ami commerçant qu’un philosophe, qui lui a donné cette vision du monde dont il s’est largement inspiré pour ses écrits. Sa peinture, qu’elle soit transcrite au couteau, au pinceau ou à la feuille d’or a toujours été le reflet de son inspiration, elle émanait de la lumière qui rejaillissait dans son atelier. Il aimait varier la technique et les styles, il abhorrait le travail routinier, dans son art et dans sa vie. Il recherchait sans relâche des formes et des idées nouvelles pour les exprimer sur la toile. C’est une peinture toute en émotion. Ali Khodja a toujours été le peintre de la lumière et du soleil, ses couleurs, où le bleu du ciel rejoint le bleu de la mer, ses verts chatoyants et ses ocres, sont l’émanation d’Alger, des djenanes du fahs et des vallons du sahel algérois. Son œuvre est basée sur deux pulsions, la sincérité et l’exigence, principe qu’il s’applique à lui-même dans sa vie de tous les jours. L’art de Ali Khodja trouve toute sa dimension et sa force d’expression dans la diversité de ses messages, en usant de ses éléments de sa composante, à savoir le rythme, l’harmonie et l’espace. Il ne pouvait créer que dans son atelier, qui était un véritable capharnaüm de livres et de disques épars, bercé par la musique classique universelle et la musique andalouse. Le poète des couleurs, comme il aimait à se définir, s’en est allé un 7 février 2010, laissant une œuvre inachevée, orpheline de son créateur.

Le héros est fatigué

La légende du folk rock américain, Paul Simon, a annoncé lundi qu’il ferait ses adieux à la scène à l’issue d’une dernière tournée, après 50 ans de carrière. A 76 ans, l’ancien membre du duo mythique Simon & Garfunkel, commencera s
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Le héros est fatigué

La légende du folk rock américain, Paul Simon, a annoncé lundi qu’il ferait ses adieux à la scène à l’issue d’une dernière tournée, après 50 ans de carrière. A 76 ans, l’ancien membre du duo mythique Simon & Garfunkel, commencera sa série de concerts, en Europe et en Amérique du Nord, le 16 mai, à Vancouver, au Canada. Paul Simon a rapporté qu’il pensait plus sérieusement à la retraite depuis le décès de l’un de ses guitaristes en décembre 2017, Vincent N’Guini. «Je sens que les voyages et le temps passé loin de ma femme et de ma famille pèsent sur mon plaisir de jouer», a estimé le guitariste, marié à la chanteuse de folk, Edie Brickell. «J’aimerais partir en disant un grand merci à tous ceux à travers le monde qui sont venus me voir jouer ces 50 dernières années», a écrit le chanteur, dans un message adressé à ses fans. Paul Simon tirera sa révérence sur scène le 15 juillet à Londres. L’artiste a d’ores et déjà reconnu qu’il pourrait continuer à jouer après sa tournée d’adieu, mais seulement pour des concerts occasionnels afin de soutenir des causes qui lui tiennent à cœur, comme l’environnement. M. Simon, d’abord avec son compère Art Garfunkel, est devenu l’une des voix de la génération des sixties, avec ses mélodies, paisibles musicalement, engagées politiquement.  Simon & Garfunkel a connu une série de succès, avec les titres Bridge over Troubled Water, The Sound of Silence ou encore Mrs. Robinson, bande originale du film Le lauréat. En carrière solo, M. Simon a aidé à façonner le genre musique du monde avec son album Graceland, en 1986, faisant participer des artistes sud-africains. Le chanteur, qui parlait déjà de retraite en 2016, a depuis joué à deux reprises dans le stade de Forest Hills, dans le Queens, le quartier où il a grandi à New York. Il a aussi chanté pour la Convention nationale démocrate, en Europe, puis aux Etats-Unis, dans le cadre d’une campagne pour promouvoir l’éducation et la recherche pour préserver la biodiversité. Etrangement, New York ne figure pas au programme de sa tournée d’adieu, mais Paul Simon passera par Anvers, en Belgique, début juillet. LES DEUX FONT LA PAIRE Fils d’une mère professeur d’anglais et d’un père musicien professionnel puis professeur de linguistique, Paul Simon est connu pour sa collaboration avec Arthur Garfunkel. Ils se rencontrent à l’école dans leur quartier de Forest Hills, à New York. Alors qu’ils sont au lycée à la fin des années cinquante, ils forment un premier duo, le groupe Tom & Jerry, qui obtient un premier succès avec la chanson Hey Schoolgirl. Ils forment ensuite le duo Simon & Garfunkel, formation pop aux influences folk, qui enregistre plusieurs albums importants entre 1964 et 1970, dont des succès, comme Sounds of Silence (1966) et Bridge over Troubled Water (1970). Le duo enregistre également la bande originale du film Le Lauréat (The Graduate), réalisé en 1967 par Mike Nichols avec Dustin Hoffman, de laquelle est tirée le titre Mrs. Robinson, l’un de leurs plus grands succès. Après sa séparation d’avec Art Garfunkel, en 1971, Paul Simon écrit et enregistre un album solo intitulé Paul Simon en 1972. Ce n’est pas un coup d’essai, puisque bien des années auparavant, en 1965, il a réalisé un premier album en Angleterre, The Paul Simon Song Book. Il continue de composer durant les années 1970 et sort en 1986 son plus grand succès solo, Graceland. En 2003, il rejoint Arthur Garfunkel une nouvelle fois pour une tournée américaine, suivie d’une tournée internationale en 2004 (Amérique du Nord et Europe) et 2009 (Japon, Australie et Nouvelle-Zélande). Le 11 septembre 2011, il chante The Sound of Silence lors de la commémoration des attentats du 11 Septembre 2001. En 2011, il reçoit le prix Polar Music. En février 2014 il entame une tournée mondiale, «The On Stage Together Tour», en compagnie du chanteur/bassiste Sting. Cette tournée s’achève en avril 2015.  

«M» ou l’horreur à la sauce algérienne

«M» est présenté comme le premier long métrage d’horreur algérien. Réalisé par Omar Zeghad, le film a été projeté en avant-première à Alger, samedi 3 février courant, à la salle El Mougar.  Il sera dans les salles à partir du 21 févrie
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«M» ou l’horreur à la sauce algérienne

«M» est présenté comme le premier long métrage d’horreur algérien. Réalisé par Omar Zeghad, le film a été projeté en avant-première à Alger, samedi 3 février courant, à la salle El Mougar.  Il sera dans les salles à partir du 21 février, notamment à Constantine et à Oran. Il y a presque tous les ingrédients basiques d’un film d’horreur dans M, le premier long métrage de Omar Zeghad, projeté le 3 février 2018 à la salle El Mougar à Alger, à l’initiative de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI). L’histoire est simple : un groupe de jeunes descend dans une grotte pour y tourner un film. En évoluant dans les dédales sombres et humides de la grotte, ils découvrent un amas de pierres qui ressemble à une tombe. Sans se poser trop de questions, ils décident de «découvrir» ce qu’il y a à l’intérieur de la tombe. Recherche du trésor ? Simple curiosité ? Le prétexte est, en tous cas, tout trouvé pour le scénariste Chawki Zaïd pour «justifier» la libération de la force maléfique qui va terrifier le groupe disloqué par l’accélération des événements. «Ils sont allés profaner la tombe par maladresse. Peut-être moi, je vais profaner une tombe un jour, je ne sais pas. Mais, ce n’est pas un problème», a souligné avec légerté le scénariste, lors d’une rencontre avec la presse, à la salle El Mougar, à Alger, au lendemain de la projection. Cette maladresse n’est pas du tout visible à l’écran. «Si nous devons justifier tous les détails... le film est dans le genre fantastique, film d’horreur mais surnaturel», a encore appuyé Chawki Zaïd avec une certaine assurance. Cela fait donc trois en un : horreur, fantastique et surnaturel. Au téléspectateur de choisir la case à remplir ! «Ils ont profané la tombe par simple curiosité», dit, de son côté, un membre de l’équipe. Donc, pas la peine d’insister. Passons. Allons suivre la suite des événements. Là aussi, la déception est au bout de la prochaine séquence. Les cinq personnages tournent en rond, évoluent péniblement dans un univers clos. Ni le scénariste ni le réalisateur n’ont réussi à dépasser le piège de la redondance contenue dans l’histoire même du film. Les personnages ne pouvaient pas sortir de la grotte, on le comprend, mais comment faire pour échapper au cercle ennuyeux de la répétition ? Le cinéaste a fait l’effort, parfois, de changer les décors (hammam, palais du Bey) avant de revenir «brutalement» à la grotte. Les dialogues sont rachitiques et peu explicatifs. Chawki Zaïd semble revendiquer la règle d’Alfred Hitchcock, «Show, dont tell» (Montrez, ne narrez pas). La règle qui impose que le dialogue soit simple, un son parmi d’autres sons, et que l’œil parle ou suggère. «Nous avons voulu raconter l’histoire par l’image et éviter la démonstration par le dialogue. C’était un choix artistique», a souligné le scénariste. C’est une belle idée à l’évidence, mais sa réussite dépend de la construction des dialogues. «Ne pas tomber dans le cliché» Dans M, les dialogues sont réduits à l’état de l’accessoire. Le cinéaste s’est appuyé, à l’exagération, sur la musique, les effets sonores et le bruitage pour «susciter», voire «arracher» le frisson. Des éléments certes indispensables dans le genre des films d’épouvante, mais pas au point de devenir la porteuse principale de presque toute la narration filmique. La force maléfique, drapée dans un m’laya constantinoise noire, donne au film une petite touche «culturelle», «folklorique», si l’on doit reprendre en vrac le dossier de presse. Le long métrage s’appuie en totalité sur une légende urbaine de Constantine d’après laquelle une femme se serait cachée dans un bain maure, poursuivie par des soldats français durant la guerre de Libération nationale. Et, à chaque fois, elle sort à l’intérieur de ce bain. Cela n’est expliqué qu’à la fin du long métrage comme si le cinéaste peinait à le faire lors des 70 minutes du film. Aussi, le spectateur devait-il se triturer les méninges pour essayer de comprendre la progression de l’histoire et des personnages. Il est vrai que dans un film d’horreur, le suspense doit être entretenu ou relancé en suivant une ligne logique, proche de la logique ou, du moins, de ce qui peut être compréhensible. Omar Zeghad et Chawki Zaïd ont utilisé les deux techniques, inévitables dans les films de ce genre cinématographique, les Screamer et les Jump scare, pour entretenir la sensation de la peur et la noirceur de l’intrigue. «Nous avons essayé de ne pas tomber dans le cliché du film d’horreur hollywoodien, japonais ou coréen. Il fallait nourrir l’histoire en s’imprégnant de la culture algérienne pour écrire un film de genre, un film d’horreur algérien. C’est là où se trouvait la difficulté, puisque nos influences sont presque toutes américaines ou japonaises», a reconnu Chawki Zaïd. End of the line de Maurice Devereaux, Catacombes de John Erick Dowdle, Gehenna de Hiroshi Katagiri, Dead Mine de Steven Sheil et It d’Andrés Muschietti, pour ne citer que ces fictions, semblent avoir largement inspiré Omar Zeghad et Chawki Zaïd, y compris dans l’affiche du film. La nonne démoniaque de Conjuring 2 de James Wan (2016) ressemble à la femme à la m’laya noire de M, les dents de scie en moins ! «Il faut acquérir une certaine expérience pour développer ce genre de film avec d’autres techniques en Algérie. Il n’est pas facile d’innover», a estimé Chawki Zaïd. Pourtant, le cinéma n’est-il pas le territoire idéal de l’innovation et de la créativité ? Un travail collectif de jeunes M se veut un projet collectif. «Nous avons choisi de faire un film d’horreur et avons étudié ensemble le scénario. C’était un travail de groupe», a relevé le scénariste. Omar Zeghad, 38 ans, qui réalisé et produit son premier long métrage, a fait appel à des comédiens non professionnels comme Noussaïba Attab, Oussama Mhani et Rayen Dib. Dans le casting, il a choisi aussi Mohamed Daloum (le personnage de Jaber, réalisateur du film), Samy Lamrani et Hadjer Serraoui qui ont une certaine expérience. «Nous nous sommes basés sur les décors. Nous avons tourné dans les grottes. Nous n’avons pas travaillé dans les studios. Les algériens sont habitués aux films d’horreur américains. J’ai choisi ce genre pour réaliser, pour la première fois en Algérie, une histoire algérienne avec le parlé algérien. On voulait ramener quelque chose de nouveau. Un produit 100% algérien», a expliqué le cinéaste. M n’est pas le premier film d’horreur algérien, contrairement à ce qui a été dit lors de l’avant-première à Alger et à Constantine. Une main pour une sorcière de Achour Kessaï (téléfilm avec comme personnage principal Beyouna) et L’amour du diable du jeune Abderrahmane Harat de Annaba peuvent être considérées comme les premières œuvres de fiction dans le genre d’épouvante. Il est évident que malgré quelques failles techniques et artistiques, M reste une tentative courageuse d’explorer un genre abandonné ou oublié par la cinématographie algérienne, coincée des les drames sociaux ou historiques. Avec de petits moyens financiers, l’équipe de Omar Zeghad a proposé un film qui a déjà le mérite d’exister. L’idéal serait de continuer sur ce chemin en proposant de nouvelles idées et en ouvrant de nouvelles fenêtres avec le souci de la perfection. Tourné à Guelma et à Constantine, en plein hiver, selon le réalisateur, le film M a été produit par Constantin Prod. Le film sera dans les salles à Oran, les Issers, Alger et Constantine à partir du 21 février. Il sera distribué par l’ONCI.

Minneapolis selfies

Le chanteur américain Justin Timberlake a rendu hommage à Prince dimanche lors de sa prestation à la mi-temps du Super Bowl, qui se déroulait à Minneapolis, ville de l’artiste décédé en avril 2016. Comme chaque année, le mini-concert du Super Bo
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Minneapolis selfies

Le chanteur américain Justin Timberlake a rendu hommage à Prince dimanche lors de sa prestation à la mi-temps du Super Bowl, qui se déroulait à Minneapolis, ville de l’artiste décédé en avril 2016. Comme chaque année, le mini-concert du Super Bowl était très attendu, avec des moyens très importants déployés par la ligue professionnelle de football américain NFL, qui veut faire de sa finale un vrai show. Convié pour la troisième fois, un record, Justin Timberlake a effectué une prestation très maîtrisée, conclue dans le public par un selfie avec un jeune fan. A mi-parcours de son spectacle, il s’est installé au piano, alors que se déployait une immense banderole au milieu du terrain. Est alors apparue, projeté sur la toile, l’image de Prince, à mesure que retentissaient les notes de l’un de ses grands succès, «I Would Die 4 U». «C’est pour vous, Minneapolis!», a crié Justin Timberlake, avant de se lancer dans un duo virtuel avec l’enfant de la ville, où il a passé l’essentiel de sa vie avant de décéder brutalement, à 57 ans, d’une overdose de médicaments anti-douleur. Près de deux ans après la mort de Prince, les rumeurs les plus folles avaient circulé à quelques heures du concert de la mi-temps. Le site TMZ avait évoqué l’utilisation d’un hologramme du chanteur défunt, rumeur démentie par Sheila E., ancienne grande complice de Prince. D’autres rumeurs, également démenties par le site «Variety», évoquaient la présence du groupe The Revolution, qui accompagna le Kid de Minneapolis durant quelques-unes de ses meilleures années. 14 ans après le scandale du «nipplegate». Pour le reste, Justin Timberlake a proposé un pot-pourri de ses plus grands succès, de «Rock Your Body» à «Can’t Stop the Feeling», en passant par «SexyBack», «My Love» ou le tout récent «Filthy». Le chanteur de 37 ans vient, en effet, de sortir vendredi son cinquième album, «Man of the Woods». L’opus reprend les ingrédients qui ont fait la gloire du natif de Memphis (Tennessee, sud), avec une tonalité plus introspective néanmoins. Aucun incident n’est venu émailler dimanche le concert du Super Bowl, un passage qui tenait de la rédemption pour Justin Timberlake, 14 ans après le scandale du «nipplegate». Alors qu’il interprétait un duo avec Janet Jackson le 1er février 2004, l’ancien du Boys Band NSYNC avait arraché, en direct, un bonnet de soutien-gorge de la chanteuse, révélant un sein et choquant tout un pays. La séquence, qui avait été préparée par les deux chanteurs, même s’ils ne l’ont jamais reconnu publiquement, avait déclenché un séisme et durablement affecté la carrière de Janet Jackson, bien davantage que celle de Justin Timberlake.  

Chroniques et chronologie algériennes

Rachid Benyoub, diplômé de l’Institut des sciences politiques de l’Université d’Alger, ancien journaliste et rédacteur en chef, vient de publier un beau-livre intitulé Mémo Algérie : des origines à nos jours aux éditions Kalma Communication.
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Chroniques et chronologie algériennes

Rachid Benyoub, diplômé de l’Institut des sciences politiques de l’Université d’Alger, ancien journaliste et rédacteur en chef, vient de publier un beau-livre intitulé Mémo Algérie : des origines à nos jours aux éditions Kalma Communication. L’ouvrage Mémo Algérie : des origines à nos jours se veut une mosaïque qui dépeint l’Algérie dans toute sa diversité. Un vade-mecum indispensable pour tous ceux qui désirent se documenter sur l’histoire de l’Algérie. Le souci de ces éditions est de dispenser un ouvrage de fond et de forme portant sur les différentes personnalités historiques et politiques de l’Algérie depuis l’Antiquité à nos jours. Avec comme illustration, des figures emblématiques ayant contribué au patrimoine culturel, artistique et politique algérien. En compulsant Mémo Algérie : des origines à nos jours, le début, le commencement est Gaïa, roi des Massyles (mort vers 206 av. J.C), Syphax, Massinissa, Micipsa, Jugurtha, Bochis Ier, Juba I, Juba II, Tacfarinas, Apulée, Koceila, Khahena… Et puis défileront Tarik Ibn Ziyad (670-720), Boulighine Ibn Ziri, Kheireddine Barberousse, Raïs Hamidou, Ahmed Bey, l’Emir Abdelkader, Fatma N’sumer (1830-1863), Cheikh El Mokrani, Cheikh El Haddad, chefs de l’insurrection de 1871, Cheikh Bouamama (1838-1908)… Le livre présente une chronologie des événements historiques de 160 av. J.C à nos jours. Le débarquement des forces françaises à Sidi Fredj, en 1830, le déclenchement de la résistance de l’Emir Abdel Kader à l’Ouest et la création de l’Etat algérien, la résistance d’Ahmed Bey à l’Est, la révolte de Cheikh El Mokrani 1871-1872, la déportation des Algériens en Nouvelle-Calédonie… La fondation à Paris de l’Etoile Nord-Africaine, en mars 1926, le déclenchement de la Révolution anticoloniale, celle du 1er Novembre 1954, l’Indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962… Autant de faits historiques rehaussés par des illustrations de bonne qualité. Evénements sécuritaires de 1982 à 2017 Cet ouvrage relate aussi le passage d’hommes politiques dans l’histoire post-indépendance. Ahmed Ben Bella, élu premier président de la République, le 15 septembre 1963, le coup d’Etat, le 19 juin 1965, par le ministre de la Défense, Houari Boumediène, le 15 décembre 1967, le Colonel Tahar Zbiri échoue dans une tentative de renverser le pouvoir, l’assassinat de Krim Belkacem à Frankfurt (Allemagne)…. Une autre chronologie figure dans ce beau-livre, celle des événements sécuritaires de 1982 à 2017. L’attaque de l’Ecole de police de Soumaâ, le 27 août 1984, la création du premier groupe islamiste armé dont le chef est Mustapha Bouyali, suivie, dans les années 1990, par des terroristes notoires, Moh Léveilley, Mourad El Afghani, Djamel Zitouni, Antar Zouabri… Les assassinats des intellectuels, universitaires, artistes, journalistes comme Tahar Djaout, Saïd Mekbel, Abdelkader Alloula… Un autre chapitre est consacré au patrimoine culturel. La Casbah d’Alger, Notre-Dame d’Afrique, la Mosquée Ketchaoua, Cesarée (Cherchell), le M’zab, le Tassili, Djemila (Cuicul), Timgad, Cirta… Sans en dévoiler toute la teneur, cet ouvrage renferme un «insight» didactique et très instructif.  

Fodil Lounès, un auteur clairvoyant

Il  y a des humains qui filent des complexes aux autres, donnant une belle leçon de vie à méditer. Fodil  Lounès est  de cette envergure. Non-voyant, il s’est déplacé à la rédaction d’El Watan  pour  nous remettre un exemplaire de son ouvr
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Fodil Lounès, un auteur clairvoyant

Il  y a des humains qui filent des complexes aux autres, donnant une belle leçon de vie à méditer. Fodil  Lounès est  de cette envergure. Non-voyant, il s’est déplacé à la rédaction d’El Watan  pour  nous remettre un exemplaire de son ouvrage. Il est auteur. Fodil Lounès, 2e année en master de journalisme (spécialité audiovisuel), vient de publier un livre intitulé Amalou’n’tirth (la Forêt d’Amalou). Un conte en tamazight, qui sera traduit en arabe et en français. C’est l’histoire de Da Meziane. Une histoire d’eau, de vie, d’exode forcé. Une histoire ancestrale, du temps où il y avait de l’abondance. Le  troc du blé contre du sucre. Et puis, une plaie, la sécheresse. 110 pages d’un conte puisant sa trame dans la morphologie de Vladimir  Propp. Cette structure  issue du merveilleux,  avec ses situations, ses opposants  et  autres adjuvants. Ce déracinement engendrera de la vie dans une autre dechra (hameau). Une fleur dans un nouveau terreau. Une  nouvelle vie, de nouveaux  espoirs. Fodil  Lounès, alias Amar Ouali, 28 ans, originaire de Sanana (Draâ El Mizan, wilaya de Tizi Ouzou), à l’issue d’un accident de la route, alors qu’il avait 5 ans, perdra la vue, et son grand-père, la vie. «Je dormais quand cela est arrivé.  Dans la localité de Adjiba. En me réveillant à l’hôpital, écran noir. Je ne voyais plus. On a accusé un retard pour une éventuelle opération». Azirem (espoir) C’était une hémorragie qui en est la cause. Les veines n’étaient pas irriguées. C’est une négligence médicale. Ce n’est qu’à 9  ans que j’ai fréquenté l’Ecole des non-voyants, à Boukhalfa, (Tizi Ouzou). La première année primaire, le BEM… Apprendre le braille, au début, c’était difficile. Puis, c’est  parti  tout seul. J’ai persévéré. J’ai beaucoup  appris en écoutant les  émissions radiophoniques portant sur la culture, la littérature, l’histoire… J’ai écouté des livres audio. Le Fils du pauvre, de Mouloud Feraoun, la Colline oubliée, de Mouloud Mammeri, du Tahar Djaout…Le braille en tamazight est un problème. Pour moi, il faudrait écrire tamazight en latin mais pas en tifinagh.  C’est un message pour le peuple algérien. C’est comme cela que l’on va avancer… », commentera Fodil Lounès. Des projets, il en a plein la tête. La fin mars, il publiera un recueil de nouvelles, Azirem (espoir), un mois après, un recueil de poésie Une goutte. De la prose philosophique. Et puis, un poème sur le grand chanteur Matoub  Lounès. «Ce livre est un espoir, mais je ne connais pas les couleurs…», conclura-t-il. Fodil Lounès est clair, clairvoyant.  

Comment sauvegarder les musiques traditionnelles

La ville de Bou Saâda, à quelque 75 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de M’sila, a abrité pendant trois jours  la 7e édition du colloque international «Anthropologie et musique». Un événement  marqué par la présence de plusieurs ethno-m
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Comment sauvegarder les musiques traditionnelles

La ville de Bou Saâda, à quelque 75 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de M’sila, a abrité pendant trois jours  la 7e édition du colloque international «Anthropologie et musique». Un événement  marqué par la présence de plusieurs ethno-musicologues, anthropologues et chercheurs de diverses spécialités venus aussi bien des pays voisins, comme le Maroc, la Tunisie, la Libye, l’Egypte et le Mali, que de France, d’Espagne, d’Iran ou d’Allemagne, à l’invitation du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques que dirige le préhistorien Slimane Hachi. La problématique du colloque s’articule autour de «la notation musicale à l’épreuve de la recherche dans l’étude et la sauvegarde des musiques traditionnelles dans le Maghreb». En résumé, la question que l’on se pose est : «Comment écrire nos cultures musicales ?». «Les civilisations anciennes du monde ont régulièrement fait usage d’iconographies et de divers systèmes de représentation afin de protéger et de perpétuer un répertoire ou une technique de jeu», souligne d’emblée l’anthropologue Maya Saïdani du CNRPAH. «Au Moyen âge, les premières notations musicales apparaissent en Europe et elles vont évoluer graduellement pour donner une lecture quasi parfaite de la musique européenne. L’ethno-musicologie, ou anthropologie de la musique, a largement utilisé cette écriture pour décrire, transcrire et analyser les musiques du monde, avec ce qu’elles comptent de rituels, fêtes religieuses, mariages, festivals et autres manifestations. Cependant, la notation de la musique européenne présente des limites quant à la représentativité des musiques traditionnelles», explique encore l’argumentaire élaboré par la chercheure Maya Saïdani. Cependant, il ne s’agit pas de musique savante ou universelle, mais de pratiques quelquefois millénaire. Donc «la difficulté s’accroît lorsque la tâche consiste à analyser tout un système symbolique où s’entremêlent claquement des mains, gestuelles, émissions ponctuelles de la voix, textes chantés individuellement ou en groupe, avec toutes les spécificités phonétiques et rythmiques jeux instrumentaux, échelles, pas dessinés par le chef de cérémonie lors de danses rituelles». Le «ayay» des steppes de Laghouat, le «staïfi» des Hauts -Plateaux sétifiens, le raï des hautes plaines de l’Ouest, les «Rehaba» des Aurès, les tambourinaires, avec tbel et avendayer de Kabylie, les pratiques musicales de l’Ahaggar, le tindé, l’imzad, le karqabou, le bédoui, l’ahellil du Gourara, les musiques de tradition orale du patrimoine algérien sont d’une richesse infinie. A travers ses chants, ses danses, la fabrication d’instruments qui lui sont propres, chaque société dépose ses «marqueurs» validés par plusieurs générations de pratiques, souligne encore une fois Maya Saïdani. «Quelles seraient les méthodes qui nous aideraient à déterminer de possibles «marqueurs musicaux» propres à chaque tradition ? Cette démarche, si elle était validée, nous permettrait-elle  d’aboutir à une traçabilité des musiques du terroir du Maghreb ? Toute la problématique du colloque réside dans cette équation. Selon l’anthropologue Abdelmadjid Merdaci, qui a bien voulu nous faire part de sa vision des choses, il existe dans les sociétés maghrébines, particulièrement en Algérie, deux univers musicaux. Les univers musicaux citadins, avec des musiques intra-muros dans des espaces fermés, avec principalement des instruments à cordes, et il y a les musiques de plain chant, car il ne faut pas perdre de vue que les socles socio-économiques et politiques du Maghreb, c’est l’agropastoralisme, avec différentes déclinaisons des musiques du terroir, peu importe la langue vernaculaire utilisée, que ce soit le kabyle, le chaoui, le sahraoui, ou le bédoui, on a en commun d’être des musiques de plain chant, avec des instruments à vent et des instruments de percussion, qui sont liés au terroir, à la différence des musiques citadines.  Il faut souligner que les journées d’étude sont suivies en soirée par des représentations musicales issues du terroir, ce qui permet de joindre l’utile à l’agréable.  A ce propos, Souad Matoussi, anthropologue de l’université de Sousse, en Tunisie, spécialiste de l’écriture de la danse, a également bien voulu nous faire part de ses sentiments à l’issue de la très belle prestation d’une troupe folklorique des Ouled Naïl. «Je les connais par la lecture les Naïlia, ce sont des gens qui aiment la vie et la danse et au-delà de l’émotion de voir cette merveilleuse troupe des Naïlia sur laquelle j’ai beaucoup lu, je tiens à dire que nous avons un répertoire chorégraphique musical populaire vivant, chargé, capable de partager l’émotion avec de fabuleuses expériences esthétiques, comme celle qu’on vient de voir. Vous avez cette chance en Algérie, qui est vaste et très riche, d’avoir des expressions du terroir très diverses, très riches et encore vivantes. La meilleure manière de perpétuer ces musiques du patrimoine est de ne pas les momifier, mais de les faire vivre pleinement et les partager. Il faut valoriser notre patrimoine, le regarder de près, le vivre. C’est une fierté».

«Je suis fier de mon algérianité et de la diversité de mon pays»

Le chanteur d’expression kabyle, Rabah Asma, compte à son actif  23 albums, déroulés sur une carrière riche de 36 ans. Rencontré à la veille de son  dernier concert, donné à la salle Ibn Khadoun, à Alger, l’artiste au sourire omniprésent et
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«Je suis fier de mon algérianité et de la diversité de mon pays»

Le chanteur d’expression kabyle, Rabah Asma, compte à son actif  23 albums, déroulés sur une carrière riche de 36 ans. Rencontré à la veille de son  dernier concert, donné à la salle Ibn Khadoun, à Alger, l’artiste au sourire omniprésent et à la gentillesse  inégalée se livre aux lecteurs d’El Watan.   Pourquoi avoir choisi de présenter votre album, Lahna Tayri, à la presse nationale six mois après sa  sortie ? Il est vrai que mon nouvel album est sorti il y a quelques mois sur les marchés algérien et étranger. Je le présente, aujourd’hui, à la presse nationale en prévision du concert qui sera donné à la salle Ibn Khaldoun. Sinon, je pense qu’il y a  les réseaux sociaux qui renseignent sur la nouveauté artistique d’un artiste donné. Malheureusement je ne suis pas là. Je ne vis pas en Algérie, autrement, j’aurais présenté mon album plus tôt. Sorti aux éditions Sky Prod’s, Lahna Tayri est un album à thématique plurielle ? Dans ce dernier album Lahna Tayri (paix, amour) j’ai évoqué, effectivement, plusieurs thèmes qui me tenaient à cœur. Le CD en question regroupe huit titres axés sur l’émigration, la vie, l’amour, la paix, la patrie et le travail. Inchallah izin saadi fi el kheir est une très belle chanson d’amour, dans laquelle beaucoup se reconnaîtront.  Je pointe du doigt dans mes  chansons le quotidien et l’amour que l’Algérie vit. Il est important de souligner qu’entre les arrangements et le travail final, nous avons mis six mois  pour concevoir l’album. Je pense qu’un artiste ne peut pas toujours chanter sur lui. Comme un écrivain, qui ne peut pas toujours écrire sur sa vie, je chante le quotidien sur ce que les autres vivent. Justement, on retrouve à chaque fois dans vos albums ces airs festifs invitant à la danse et à l’embellie ? C’est un rituel chez moi que d’offrir à mon public de la joie et du bonheur. C’est mon style de musique dont je ne pourrais jamais me défaire. Je pense que les gens ont besoin de ce rythme. La vie est tellement dure que les gens ont besoin de s’épanouir et de s’amuser. Je voudrais attirer, par ailleurs, l’attention sur le fait que je compose  aussi des chansons plus sérieuses à écouter. Il n’y a pas uniquement de la  danse dans mes albums. Je propose aussi des modes et des rythmes plus calmes, avec des sujets plus sérieux. Comme à votre habitude, vous vous êtes entouré de musiciens professionnels qui vous suivent depuis de longues années déjà? Effectivement, je  me suis entouré de musiciens avec qui j’ai l’habitude de travailler.  Nous nous connaissons très bien. Nous nous complétons et sommes très complices, aussi bien sur scène que dans la vie. Je pense qu’on ne change jamais une équipe qui gagne. Rabah Asma n’est pas du genre à éditer un album par an. Ce sont plutôt des albums de la maturité que vous proposez... C’est voulu de ma part que de vouloir présenter un album tous les deux ou trois ans. Je pense que quand on n’a rien à dire, il ne faut pas forcer trop les choses, car cela va se ressentir. Les gens vont écouter et ils font voir que ce n’est pas à la hauteur des espérances. J’aime bien être spontané. Je chante quand j’ai envie de chanter. J’ai d’ailleurs cette chance de chanter quand j’ai envie de le faire. Peut-être que je recule pour mieux avancer. En toute modestie, je pense que cela me réussit bien. Etes-vous partisan des duos ? J’ai fait un duo avec une chanteuse malienne en 1998. Depuis,  rien.  Je pense que ce sont  les chansons qui ne demandent pas de duos. Après, je ne fais pas un duo pour faire un duo, même si c’est tendance. Je dirais que je suis mon étoile. Je  suis ouvert à tout le  monde. J’ai des affinités avec des artistes d’horizons divers. J’aime la musique et les gens. Il faut dire aussi que pour faire un duo, il faut tenir compte de la composition de la chanson. Ceci étant, je ne suis pas contre les duos. Sinon, quels sont vos maîtres  de référence? En toute modestie, je dirais que je n’ai pas de maîtres, mais des chanteurs que j’ai toujours aimés, à l’image de Mohamed Abdou. D’ailleurs on retrouve les airs dans mes albums. J’adore, entre autres, George Wassouf, Lounis Aït Menguellet et Dahmane El Harrachi. J’écoute aussi Charles Aznavour et  Mike Brant. Disons que je suis une personne qui est sortie de sa coquille il y a bien longtemps. La musique est faite pour rapprocher les peuples. J’écoute de tout. J’aime l’humanité par-dessus tout. Je suis heureux de rencontrer des gens qu’on aime et qu’on apprécie. D’où puisez-vous cette énergie qui vous réussit bien, avec au compteur une carrière riche de 36 ans ? Pour ne rien vous cacher, j’ai des hobbies. J’aime bien faire de la marche, jardiner et lire. Par contre, je ne regarde pas beaucoup la télévision. Cela m’arrive de regarder uniquement vingt minutes par jour la télé pour les informations. Hormis la saison estivale, Rabah Asma est peu présent en Algérie... Quand on me sollicite, je réponds toujours présent. Au contraire, j’aime bien mon pays et toutes ses régions. Quand je suis en Algérie, c’est un véritable bonheur. Il faut mentionner au passage qu’on m’appelle, certes, en Algérie,  mais il faut reconnaître que je n’ai pas beaucoup de temps. Je tourne beaucoup en France. Je travaille sur toute l’année. Preuve en est, vous pouvez toujours consulter mon compte facebook. Mon calendrier est complet jusqu’au mois d’août prochain. Je vais vous faire la confidence suivante : je ne me suis pas arrêté de travailler depuis 2012. Je fais au minimum trois ou quatre concerts par mois. Je ne travaille pas uniquement au niveau des établissements étatiques algériens, mais avec des privés aussi. J’anime, également, beaucoup de fêtes. Est-il prévu une tournée  pour votre nouvel album Lahna Tayri ? Avec l’établissement Art et Culture, j’ai quelques dates sur Alger, et ce, à partir de juin. J’aurai peut-être d’autres dates avec l’ONCI  et l’OREF. De toutes les manières, si on me sollicite, je  répondrai présent. C’est avec un grand bonheur que je viendrai me produire chez moi en Algérie. Comment pourrait-on définir  la musique de Rabah Asma ? Je fais de la musique de variété  algérienne. J’excelle, entre autres, dans le berouali, le âlaoui, le sétifien, ainsi que dans le moghribi. Je suis très ouvert aux genres et modes musicaux. L’Algérie est mon pays, avec toutes ses composantes. Là où je vais, ce sont mes frères, mon public et mon pays. Je ne peux être que fier d’être algérien et de faire de la musique algérienne. Je ne peux  être que fier de mon algérienité, avec toute sa diversité. C’est que du bonheur. Quelle est votre appréciation sur l’évolution de la musique kabyle à travers  cette  jeunesse montante d’artistes ? Je constate que la nouvelle génération est très mélomane. Il y a de belles voix dans le raï, le chaâbi, la chanson kabyle, avec de nouvelles idées et de nouveaux sujets. Avec la nouvelle technologie, il y a des facilités. C’est tant  mieux pour ces jeunes artistes qui arrivent dans le métier. C’est un bonheur de voir cette nouvelle génération d’artistes, qui pourraient être à l’international des ambassadeurs de la chanson algérienne. On ne pourrait être que fiers de cette nouvelle génération qui émerge.  Nous  devons soutenir cette nouvelle vague de jeunes artistes en leur montrant le bon chemin. A l’image de nombreux artistes vous êtes touché par le piratage ? Le piratage est international. Il faut suivre la technologie et le temps. Il faut être à la page. Quand on fait un album, il faut se dire que c’est une carte de visite. On met de l’argent pour réaliser un album, mais en contrepartie un artiste fait beaucoup de concerts un peu partout, c’est avec cela qu’il peut tourner. Pour ma part, faire un album est une façon de faire un cadeau au public qui m’a toujours  suivi. Des fois, j’aime bien prendre du recul pour me reposer et vivre un peu. Et puis, prendre du recul cela fait du bien. Quels sont vos projets ? J’ai beaucoup de projets en perspective. Je suis en train de travailler avec mon producteur sur le squelette d’une nouvelle chanson d’amour, qui sera suivie par un clip. On laisse le temps faire les choses.

L’affaire Si Salah n’a laissé personne indifférent… certaines zones d’ombre planent toujours

Le colonel Salah Zamoum, entre controverses et vérité, tel est le nouveau livre de Djoudi Attoumi. Il décortique l’«autopsie d’un complot». Il tente dans ce livre de dévoiler la vérité sur l’affaire Si Salah. Il s’agit de Salah Zamoum, qui a p
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L’affaire Si Salah n’a laissé personne indifférent… certaines zones d’ombre planent toujours

Le colonel Salah Zamoum, entre controverses et vérité, tel est le nouveau livre de Djoudi Attoumi. Il décortique l’«autopsie d’un complot». Il tente dans ce livre de dévoiler la vérité sur l’affaire Si Salah. Il s’agit de Salah Zamoum, qui a participé au déclenchement de la Guerre de Libération, puis a été appelé à la Wilaya IV. Il succède au colonel Bougara, tombé au champ d’honneur. Pour des raisons qu’Attoumi explique dans ce livre, Zamoum rencontre le général de Gaulle et c’est ainsi que l’affaire Si Salah suscitera de nombreuses réactions. Le livre est disponible dans certaines librairies du centre d’Alger. Il est édité par Rym Editions. - Pourquoi ce livre aujourd’hui ? Mon projet d’écrire un livre sur le colonel Salah Zamoum ne date pas d’aujourd’hui. En fait, je l’ai entamé en 2006, période à laquelle j’ai commencé à faire des recherches, tant du côté algérien que du côté français. «L’affaire Si Salah» n’a laissé personne indifférent. En Algérie, certaines zones d’ombre planent toujours, plus d’un demi-siècle après. Les gens ont besoin de connaître la vérité. Des chercheurs se sont accaparés de l’affaire pour aller plus loin sans vraiment y parvenir. En France, des auteurs que j’ai cités dans mon livre ne sont pas de bonne foi. Ils ont tendance à déformer la vérité, des contradictions ont été relevées dans leurs écrits. Tout en reconnaissant la valeur de l’homme, ils ont tendance à le dévier de sa démarche pour le mener sur un chemin qu’il n’a jamais envisagé. Ils ont donné libre cours à leur imagination pour «faire» de Si Salah quelqu’un qui n’a jamais existé. Vous avez compris que je fais allusion au colonel Jacquin et au capitaine Montagon, qui sont tous les deux auteurs d’écrits sur Si Salah Zamoum. A leurs yeux, cette affaire était le résultat de l’affaiblissement de l’ALN de par «les coups de bélier» de l’opération «Challe» et «d’une politique d’ouverture» du général de Gaulle qui venait de reconnaître au peuple algérien son droit à l’autodétermination. En fait, il s’agit de paravents qui cachent les véritables intentions des Français sur le destin de l’Algérie, tant auprès des stratèges militaires que du gouvernement français qui tendaient, entre autres, à la création d’une «troisième force», à la partition du pays, etc. Ce qui m’a aussi poussé à écrire ce livre, c’est que j’ai rencontré le colonel Si Salah au maquis en juin 1960 à la Wilaya III et que j’ai eu l’occasion, à son initiative, d’échanger avec lui des propos sur certains problèmes, comme la fameuse «paix des braves», les négociations de Melun... J’avais beaucoup d’admiration pour le personnage lorsque je l’ai appris à le connaître. Intelligent avec un sens élevé du patriotisme, il avait un esprit d’analyse objective sur tous les problèmes que vivait notre Révolution. Il paraissait certes préoccupé, mais il ne s’est jamais départi de son engagement de Novembre. - Vous dites dans votre livre qu’aujourd’hui encore, le sujet est d’actualité car l’affaire si Salah commence à livrer certains de ses secrets, donnez-nous un avant-goût de ce livre ? La mise au jour de certains éléments a été  déterminante dans cette affaire. Il faut dire que du côté des auteurs français, il n’y a pas d’élément nouveau, en dehors du fait que c’est le capitaine Gaston, chef du commando de chasse de Bouira, qui a tué Si Salah et ses compagnons. Il reconnaît avoir refusé d’accepter la thèse de ses chefs hiérarchiques qui ont voulu lui forcer la main pour dire qu’il avait les mains ligotées au moment de sa mort. Bien au contraire, il affirme qu’il avait sur lui son arme, une carabine US, qu’il s’était défendu et que l’arme a été trouvée sur lui. C’est dire qu’ils ont voulu ternir son image. Il est vrai aussi que le général de Gaulle nous a donné quelques bribes de cette rencontre dans son livre Mémoires d’espoir, en révélant notamment que le comité de la Wilaya IV a sollicité l’autorisation de consulter les 5 prisonniers de la Santé à Paris et de rencontrer les responsables du GPRA à Tunis, ce qu’il avait refusé. De telles révélations prouvent encore s’il en faut, que l’initiative de Si Salah et de ses adjoints n’avait pas pour but de négocier avec le président français, mais de servir d’intermédiaire entre lui et le GPRA afin d’accélérer la fin d’une guerre cruelle, la fin de ce drame que supportaient difficilement le peuple et les moudjahidine. Et les nouveaux éléments qui nous ont surtout éclairé proviennent d’abord de l’hommage qui fut rendu au colonel Salah Zamoum en 2009 par la Fondation de la Wilaya IV à l’occasion du 49e anniversaire de sa mort dans le Djurdjura le 21 juillet 1961. Ensuite, ce sont les témoignages en sa faveur de certains de ses compagnons, comme le commandant Lakhdar Bouregaa et le capitaine Mohamed Saiki, qui sont, chacun, auteur d’un ouvrage dont le témoignage est pertinent sur la genèse de l’affaire. Il y a enfin, le témoignage du cadi de Médéa qui fut l’intermédiaire entre le comité de la Wilaya IV et le gouvernement français en apportant un éclairage important sur le processus, du début jusqu’à la fin. Avec tous ces éléments d’une importance capitale, nous pouvons situer, enfin, les contours de l’affaire Si Salah et les révéler aux lecteurs pour qu’ils la comprennent mieux. - Vous donnez aussi des détails de l’affaire : la visite à l’Elysée du comité de la Wilaya IV, à sa tête le colonel Salah Zamoum, a suscité bien des questions et des émotions que ce soit du côté de l’ALN ou du côté de l’armée française. Un livre qui créera certainement une polémique… Il est vrai que l’affaire Si Salah a suscité de nombreuses réactions au sein des parties en conflit, à l’exception du GPRA. Ce dernier n’a jamais commenté cette initiative, se sentant peut-être responsable de n’avoir pas saisi le message du colonel Salah Zamoum adressé en février 1960 à Ferhat Abbas, alors président du GPRA. Je ne pense pas qu’il y aurait matière à polémique autour de ce livre puisqu’il est écrit à partir de témoignages authentiques. Leur crédibilité ne peut être remise en cause puisqu’ils sont rapportés dans des écrits. Personne ne peut mettre en doute l’honnêteté intellectuelle du commandant Lakhadar Bouregaa et du capitaine Mohamed Saiki, qui étaient de glorieux officiers de l’ALN, sans parler de la prise de position de la Fondation de la Wilaya IV en faveur de Si Salah Zamoum. - Dans ce livre, des photos exclusives du Congrès de la Soummam, du Colonel Amirouche et d’autres… Il s’agit de vos archives personnelles ou du musée ? Vous savez que chaque moudjahid détient chez lui des documents et des photos de grande valeur. Tout chercheur se doit de passer par les moudjahidine pour enrichir sa collection afin de les rendre publics. Donc, en plus de mes archives personnelles, je me suis efforcé depuis des années durant à les enrichir par de photos ou de documents où qu’ils se trouvent.  

La bibliothèque principale de Tipasa rafraîchit les mémoires

La directrice de la bibliothèque principale de Tipasa, une discrète militante pour le développement de la culture au sens propre du terme dans la wilaya, s’attelle à préparer, une fois de plus, un événement pour commémorer le 3e anniversaire de la d
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La bibliothèque principale de Tipasa rafraîchit les mémoires

La directrice de la bibliothèque principale de Tipasa, une discrète militante pour le développement de la culture au sens propre du terme dans la wilaya, s’attelle à préparer, une fois de plus, un événement pour commémorer le 3e anniversaire de la disparition de l’une des figures marquantes de la culture algérienne, Assia Djebar. La bibliothèque principale de Tipasa abritera la manifestation culturelle dans l’après-midi du samedi 10 février 2018. Une riche exposition consacrée exclusivement à la militante, l’auteure, l’enseignante et la cinéaste Fatma-Zohra Imalhayène ; la projection d’un reportage sur Assia Djebar, produit entièrement par la bibliothèque principale de Tipasa ; une lecture de poésie déclamée par l’artiste, Mme Imékraz Saliha, et enfin une «derdacha» sur le parcours littéraire de Assia Djebar, qui sera animé par les universitaires et écrivains Sari Mohamed, Ghebalou M’hamed Chérif et Ouzeghla Abdelkrim, tel sera le menu prévu pour cet après-midi du samedi 10 février. Mme Sebbah Saâdia, directrice de la bibliothèque principale, avait déjà organisé le 10 mars 2015 un rendez-vous culturel qui avait été animé par le cinéaste Ahmed Bedjaoui, Mme Sebkhi Nadia et une brève intervention de Djamila Seddiki, journaliste. Membre de l’Académie française, Assia Djebar est née le 30 juin 1936 à Ouled Hammou, commune de Mihoub (Médéa). Elle est décédée le 6 février 2015 à Paris (France), enterrée à Cherchell (Tipasa) le 13 février 2015. Bachelière en 1953, Assia Djebar avait été exclue de son école en 1956 en France. Elle n’avait pas pu passer ses examens dans l’Hexagone parce qu’elle avait décidé de suivre le mot d’ordre de grève lancé par le FLN. Elle avait rejoint Tunis. Assia Djebar est une descendante de la tribu des Braknas (Menaceur), une tribu qui s’est révoltée contre l’occupant français depuis le début de la colonisation. De nombreuses familles de cette tribu avaient été déportées vers les colonies françaises lointaines par le pays des droits de l’homme au XIXe siècle. Le rendez-vous du 10 février 2018 permettra à l’assistance de découvrir le talent de cette intellectuelle de notoriété planétaire, qui avait défendu les droits de la femme algérienne.  

«Dessinez vos desseins» : Le premier Salon du dessin d’Alger

Le dessin se pratique sur toutes sortes de supports, du papier le plus noble au papier mouchoir (c’est le choix de l’artiste Adel Bentounsi), ou sur des cartons, voire du placoplâtre (Mounia Mya Lazali), supports qui renforcent l’effet de réel. A c
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«Dessinez vos desseins» : Le premier Salon du dessin d’Alger

Le dessin se pratique sur toutes sortes de supports, du papier le plus noble au papier mouchoir (c’est le choix de l’artiste Adel Bentounsi), ou sur des cartons, voire du placoplâtre (Mounia Mya Lazali), supports qui renforcent l’effet de réel. A cette diversité de supports s’ajoute une diversité de registres, abstraits ou figuratifs. La conception du Salon invite plutôt à voir des œuvres qu’à dégager une tendance ou à expliquer le choix du médium. C’est donc à un panorama que ce premier Salon du dessin d’Alger nous invite, sur fond d’une scénographie sobre - murs peints en gris - réalisée bénévolement par le professeur de l’Ecole des beaux-arts, Abdelmalek Yahia. Rendre visibles les artistes algériens Pour ce premier Salon, le but du MAMA est de donner une visibilité â la création artistique algérienne, celle qui se fait en Algérie avec des figures bien connues, comme Zoubir Hellal, ou en dehors. L’exposition présente ainsi des artistes reconnus dans le circuit des galeries ou des musées à l’échelle internationale, Yazid Oulab ou Driss Ouadahi, ils voisinent avec ceux qui sont en passe d’être reconnus et exposent déjà à Berlin, Kassel, Washington..., ou en sont juste à leurs débuts, comme Djameleddine Benchenine. Enseignante à l’Ecole des beaux-arts, la directrice du MAMA, Nadira Laggoune, est proche des jeunes artistes et suit l’actualité. Frappée par «le talent de dessinateur de certains de nos artistes et leurs capacités à exprimer des choses fortes et sensibles par le dessin, en allant à l’essentiel», elle a voulu donner une chance à des artistes qui n’ont jamais exposé au MAMA et qui pourtant sont présents sur la scène alternative, et parfois dans quelques galeries de manière régulière. Ce qui se met ainsi en place, c’est un double système de légitimation pour les jeunes artistes, à la croisée de l’institution muséale et des galeries ou lieux d’exposition qui ont récemment ouvert à Alger. D’un lieu à l’autre, le public algérois peut se familiariser avec une création vivante. Les œuvres elles-mêmes L’abstraction est le point commun des beaux travaux, qu’il s’agisse des nuages de points de Yazid Oulab, suffisamment forts pour évoquer un au-delà, de la légèreté du dessin de Sofia Hihat, inscrivant l’éphémère, ou de l’approche intrigante de Sadek Rahim. L’objectivité du dessin de Driss Ouadahi, qui restitue l’esprit d’architectures (par exemple, Patrimoine, 2017), ou celle de Fethi Hadjkacem, qui travaille sur les métiers à tisser - outre le fait qu’elle procure le plaisir d’une rigueur exigeante - incite le visiteur à s’interroger sur les legs de l’histoire. Ce sont les transitions et les tragédies du monde contemporain qu’aborde le dessin expressif d’Atef Berredjem, ou l’installation de Sofiane Zouggar, qui mixe l’image fixe et l’image animée. D’autres dessins valent par le décor qu’ils proposent, sorte de fonds culturel réinterprété selon les codes contemporains : Akila Mouhoubi, Mustapha Goudjil et peut-être surtout Hamza Bounoua et Thilleli Rhamoun s’inscrivent dans cette veine. Il y a enfin les dessins qui reflètent un univers personnel: paysages d’Ahmed Birki, scènes de la vie quotidienne de Abdelkar Belkhorissat, personnage endormi de Hichem Belhamiti (dont le dessin sert de visuel pour l’exposition) et arabesques incarnées de Mehdi Djellil : les craies donnent à ces dernières des couleurs qui irradient l’espace. Au total, une exposition qui montre plusieurs sensibilités et visions du monde. A voir absolument. 

D’anciennes figures du football à Tizi-Ouzou

Des activités sportives en hommage au chantre de la chanson kabyle, Matoub Lounès, ont été organisées, samedi, à Tizi Ouzou, à l’initiative d’un groupe de jeunes, à leur tête Mustapha Mazouzi, journaliste sportif et ancien délégué du mouvemen
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D’anciennes figures du football à Tizi-Ouzou

Des activités sportives en hommage au chantre de la chanson kabyle, Matoub Lounès, ont été organisées, samedi, à Tizi Ouzou, à l’initiative d’un groupe de jeunes, à leur tête Mustapha Mazouzi, journaliste sportif et ancien délégué du mouvement citoyen des Archs. Il s’agit, entre autres, d’un tournoi de football qui a eu lieu à la salle omnisports du stade de 1er Novembre, dans une ambiance de fête et en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, du président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi et du wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali. Les anciennes figures emblématiques du sport en Algérie, à l’image de Lahcene Lalmas, Saïd Allik et l’ancien arbitre international Mohamed Hansal ont assisté à ce tournoi qui avait mis aux prises l’équipe des vétérans de l’USM El Harrach et celle de l’USMA dans une partie de football très passionnante. Puis, le public a assisté à un autre match entre l’équipe Les amis de Matoub et celle de la sélection de la presse. Et ce, avant la rencontre, très attendue par l’assistance, des anciens internationaux et les joueurs de Jumbo Jet avec la participation de Ali Bencheikh, Mourad Amara, Hakim Medane, Moussa Saib, Noureddine Driouche et Djamel Menad. D’autres invités étaient aussi conviés à cet hommage, dont on peut citer, entre autres, Amar Haouchine, ancien capitaine de la JSK, Rachid Asma, actuel président de la ligue de football de la wilaya de Tizi Ouzou, le chanteur Farid Ferragui et Belaïd Abrika, enseignant à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou et ancien délégué du mouvement citoyen des Archs. Par ailleurs, notons que la rencontre était très conviviale dans la mesure où elle a regroupé les amis et les fans de Matoub Lounès autour d’un tournoi de football organisé à l’occasion de l’anniversaire de la naissance du Rebelle, qui aurait eu 62 ans aujourd’hui. Malheureusement, il a été ravi aux siens par les forces du mal un certain 25 juin 1998.        

L’empreinte d’un maître de l’andalou

Un hommage posthume a été rendu au défunt musicien Mohamed Mazouni, jeudi soir, au palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba. C’est à l’initiative des associations musicales andalouses El Fakhardjia et El Djazira, avec la collaboration du palais
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L’empreinte d’un maître de l’andalou

Un hommage posthume a été rendu au défunt musicien Mohamed Mazouni, jeudi soir, au palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba. C’est à l’initiative des associations musicales andalouses El Fakhardjia et El Djazira, avec la collaboration du palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba, qu’une assistance nombreuse est venue assister à l’hommage, placé sous le signe de la mémoire et du souvenir. La soirée est étrennée dans la pure tradition algéroise avec les sons de la zorna. A travers cette belle prestation — invitant à la nostalgie d’antan — un avant-goût de la soirée est donné, sous des applaudissements et des youyous des plus chaleureux. Dans une introduction des plus magistrales, le journaliste et écrivain Abdelhakim Meziani a rappelé brièvement le parcours du défunt artiste Mohamed Mazouni, en soulignant qu’il était détenteur d’une dimension humaine exceptionnelle. Un homme qui a marqué son époque de son empreinte. Le défunt était un artiste et un musicien, qui a hérité des grands maîtres durant tout son parcours. Il a fait ses premières classes avec son professeur, Abdelkrim Mhamsadji, en 1946. Une année plus tard, il aura comme professeur au Conservatoire d’Alger Mohamed Fakhardji. Il décroche, en 1950, le prix du Conservatoire sous la baguette de Mohamed Fakhardji. Né à Koléa en 1921, et décédé en 1990, Mohamed Mazouni était également professeur au niveau de l’association Gharnatia de Koléa. C’est justement grâce aux précieux conseils du défunt que Gharnatia a perpétué cet art. Abdelhakim Meziani souligne qu’il «faut rendre justice à ce monsieur, dont l’idée fondatrice a permis à une localité à vocation agricole d’atteindre une notoriété jamais imaginée. Boualem Kherrous, l’actuel président de Dar El Gharnatia, lui en est entièrement reconnaissant et met à chaque fois l’accent sur le rôle conjoint joué par mes amis Mahieddine Bellouti et Mohamed Mazouni dans l’introduction de l’art musical andalou à Koléa». Place ensuite au déroulé de la soirée. Le rideau se lève sur l’imposant ensemble de l’association andalouse El Fakhardjia, riche d’une trentaine de musiciens, pour la plupart d’âge mûr. Avec dextérité et rigueur, les artistes interprètent royalement une nouba dans le mode Maya, sous la direction du chef d’orchestre Youcef Fenniche. Au fil des enchaînements, des voix féminines et masculines sublimes ont transporté les mélomanes dans un monde enchanteur. En témoigne ce m’ceder Atrouk hadidh El Ness, interprété par Mokdad Zerrouk, cet instikhbar Maya, repris par Abdelouaheb Nefil, ou encore cet insiraf In khana rafani Allah, chanté par Kahina Mokdad. La deuxième partie de la soirée est animée par l’association El Djazira, dont le fondateur n’est autre que Bachir Mazouni, le fils du défunt Mohamed Mazouni. Constituée de plus d’une trentaine de musiciens, El Djazira a présenté, pour sa part, la nouba Raml dans la pure tradition andalouse. Comme à l’accoutumée, le chef d’orchestre Bachir Mazouni a dirigé d’une main de maître les musiciens, tout en adoptant la position debout. Tout au long du temps qui lui a été imparti, l’association El Djazira a mis en avant-plan des solistes, qui ont interprété, certes, des titres connus des mélomanes, mais avec un cachet unique au niveau de l’interprétation. L’association El Djazira a tenu, en outre, durant cette soirée, à dévoiler le travail de création qui a été fait jusque-là. En effet, le public a découvert deux nouvelles créations. La première composition repose sur un texte andalou, un inquilab Moual, Fi Kalbi Monthar, avec une ouverture universelle, chanté par une soliste et joué par un virtuose du piano. Le deuxième morceau interprété, Sbah ou achia, est un texte écrit par Mohamed Mazouni, mais avec un nouvel arrangement signé par Bachir Mazouni. Lors de cette soirée, Bachir Mazouni a confié qu’en 1974, avec Habib Stambouli, a été montée une opérette intitulée Medjnoun Inchbilia (Le fou de Séville). Cette dernière, qui a été interprétée à l’Opéra d’Alger, a été créée avec de la musique andalouse dans le mode Ghrib. Rencontré en aparté, Bachir Mazouni nous a confié que le parcours artistique de son défunt paternel est vaste et immense à la fois. Il rappelle que son père a été l’un des premiers enseignants de l’association Dar El Gharnatia. Il est allé ensuite vers l’association musicale andalouse Bachtarzia. Il a été également, dans les années 1970, à l’origine de l’Ecole de musique de la Sonatrach. «Cet hommage, dit-il d’une voix émue, est une reconnaissance à ce qu’il a donné comme valeur et éducation, mis à part la musique, car celle-ci n’est qu’un lien en fin de compte. Cet hommage reflète un peu son parcours artistique et son parcours humain. C’est le premier hommage officiel qui est organisé de cette envergure au niveau d’une structure qui dépend du ministère de la Culture. Je remercie toutes les personnes qui ont contribué et collaboré à l’organisation de cet hommage.» Il est à noter que Bachir Mazouni s’est vu remettre une plaquette commémorative de Brahim Bahloul et un coffret de CD du président de l’association Dar El Gharnatia, Boualem Kherrous. En outre, les organisateurs de cette manifestation ont tenu à honorer Lamine Bechichi, l’un des pionniers de l’information durant la Révolution algérienne.  

Les mémoires de Mohamed Boudaoud traduites en tamazight

Je devais traduire mon livre en tamazight, ma langue maternelle.» Mohamed Boudaoud, dit Si Mansour, officier supérieur de l’ALN et responsable de l’armement et du ravitaillement général pour la région Ouest durant la Guerre de Libération, n’a pas
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Les mémoires de Mohamed Boudaoud traduites en tamazight

Je devais traduire mon livre en tamazight, ma langue maternelle.» Mohamed Boudaoud, dit Si Mansour, officier supérieur de l’ALN et responsable de l’armement et du ravitaillement général pour la région Ouest durant la Guerre de Libération, n’a pas caché sa fierté de voir son livre, les Armes de la liberté, publié aux éditions Rafar, traduit en tamazight. Présenté, lundi, lors du Café littéraire du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), l’ouvrage publié dans sa nouvelle version sous le tire Imrigen n tlelli est le premier témoignage en langue amazighe sur la Guerre de Libération. Natif du village Taourga et originaire du village Azrou-Bwar, dans la commune de Mizrana, Mohamed Boudaoud a tôt milité au PPA-MTLD dans son village, avant d’activer dans l’Organisation secrète (OS). Intégrant les services de renseignement du FLN, il se rend au Maroc pour se procurer des armes et les envoyer aux maquis de l’intérieur. Proche de personnalités importantes de la guerre, à l’instar de Boussouf et  Lotfi, le commandant Boudaoud est chargé de l’installation d’unités de fabrication d’armements en territoire marocain. Il s’illustra dans cette mission périlleuse par de hauts faits d’armes. La mémoire vive et le regard perçant à ses débuts, l’ancien commandant se rappellera de ses anciens compagnons, qui ont installé des ateliers secrets pour la fabrication d’armes et «ayant eu à subir une souffrance morale et physique tout au long de la période de leur isolement du monde extérieur, par souci de discrétion». Accompagné à la rencontre du HCA par ses collègues, ancien du MALG, à l’instar de Rachid Aïnouche et Oussaïd, Si Mansour a évoqué le projet de création d’une industrie algérienne de l’armement malheureusement avorté sur décision du pouvoir à l’indépendance du pays. Le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, assure que la publication du texte de Boudaoud s’inscrit dans le cadre de la convention signée en 2016 entre son institution et le ministère des Moudjahidine. L’ouvrage, publié par une maison d’édition privée (Rafar), conformément à un cahier des charges précis, sera distribué aux écoles, associations culturelles et espaces de lecture, précise Assad, qui fait remarquer que depuis le lancement en 2003 de l’édition en tamazight, quelque 275 livres, tous genres confondus, ont été édités. Si l’éditeur, Bouzid Rachid (Rafar), évoque les grands mérites de Si Mansour, «véritable bibliothèque vivante», le jeune traducteur, enseignant au département de tamazight à Tizi Ouzou, Naït Chabane Takfarinas, parle d’un texte, le deuxième du genre en tamazight après celui de Messaoud Oulamara (les Sentiers de l’honneur), qui revient sur des épisodes méconnus de la Guerre de Libération.

Un colloque sur Syphax à Aïn Témouchent

Un colloque sur Syphax, roi de Siga, devra être organisé à Aïn Témouchent. L’annonce en a été faite lundi par le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), Assad Si El-Hachemi. L’événement, qui permettra de revenir su
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Un colloque sur Syphax à Aïn Témouchent

Un colloque sur Syphax, roi de Siga, devra être organisé à Aïn Témouchent. L’annonce en a été faite lundi par le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), Assad Si El-Hachemi. L’événement, qui permettra de revenir sur l’histoire de l’Aguelid berbère, est inscrit dans le plan de charge du HCA, qui commence, pour l’année 2018, par l’organisation d’un Café littéraire en son siège, avenue Mustapha Sayed El Ouali (ex-Claude Debussy). Des colloques en rapport avec des figures de l’histoire berbère ont été organisés (Massinissa et Jugurtha). Des personnages moins belliqueux n’étaient pas en reste (Apulée de Madaure, Belaïd Aït Ali). Les actes de ces colloques, auxquels avaient pris part des spécialistes algériens et étrangers, ont été édités. Le secrétaire général du HCA a annoncé par ailleurs l’organisation, le 21 février, comme Journée nationale de la langue maternelle à Tamanrasset.

Nous n’arrivons pas à vendre notre image

L’Association artistique et culturelle du 3e Millénaire d’Alger et l’Office national des droits d’auteur (ONDA) ont honoré dernièrement au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA) à Alger, le réalisateur Mohamed Hazourli. Les intrus est son
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Nous n’arrivons pas à vendre notre image

L’Association artistique et culturelle du 3e Millénaire d’Alger et l’Office national des droits d’auteur (ONDA) ont honoré dernièrement au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA) à Alger, le réalisateur Mohamed Hazourli. Les intrus est son dernier long métrage. La célèbre série télévisée Aassab oua awtar (Nerfs et cordes) était une conception et une réalisation de Mohamed Hazourli. Il a également réalisé le feuilleton Hizia. - Les intrus est votre dernier long métrage. Comment est né ce film qui plonge dans l’histoire de la guerre de Libération sous un autre angle ? L’auteur du scénario, Djameleddine Merdaci, m’a fait appel alors que l’Algérie célébrait le 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Le scénario m’a plu. D. Merdaci est connu comme journaliste et critique de cinéma. Nous attendions depuis longtemps cette rencontre autour de son scénario. En fait, je devais réaliser un autre film et le hasard a voulu que ce soit celui-là. Nous racontons une histoire liée à la Révolution, mais sous un autre regard. Je pense que c’est la première fois que l’on pénètre dans la société de l’époque et évoque cette relation humaine qui existait entre des personnes qui vivaient ensemble, mais qui finissaient par se séparer après l’instauration d’un climat de suspicion dans cette société. Comme je suis porté sur les histoires d’amour et les films inspirés de poésie, j’ai trouvé là matière à réaliser ce long métrage. Finalement, la Révolution dépassait tout le monde. - Avez-vous tout gardé du scénario ? Pour moi, quand le réalisateur prend le scénario en charge, il devient le maître de l’œuvre. Le scénariste n’a plus à s’immiscer dans le travail technique et artistique du réalisateur. On dit : un film de tel réalisateur, pas celui de tel scénariste. J’ai pris mes responsabilités en réalisant et en menant à terme ce film. Ce n’était pas facile. Les films à reconstitution historique sont pénibles à faire en Algérie. Nous n’avons pas de bases, de cités de cinéma, de studios. Nous ne pouvons pas tourner un film dont l’histoire se déroule dans les années 1950. Aujourd’hui, nous faisons confiance aux nouvelles technologies, l’image se fait toute seule, mais, c’est une arme à double tranchant. Mal utilisée, cette technologie numérique peut dénaturer un film. Donc, un studio est nécessaire pour la reconstitution. Un film historique exige des accessoires, des costumes, etc. Et là, on essaye de se débrouiller ou de faire appel à des compétences étrangères. Jusqu’à quand ? - Les intrus est construit sur des dialogues denses. Comment vous vous êtes adaptés à cela pour éviter l’envahissement narratif dans le film ? Je ne parle pas de problème mais de richesse au niveau de l’écriture. Mais, au niveau de transposition vers l’écran, cela devient compliqué, c’est vrai. Les séquences étaient courtes, mais l’auteur essayait de réunir tous les éléments qui pouvaient faire la richesse d’un scénario. Il y a cinq films dans ce long métrage. Il y a beaucoup d’emboîtements entre histoires. Passer d’une situation à une autre peut déstabiliser quelque peu le spectateur. J’ai trouvé la solution en puisant dans la poésie de l’image en cherchant à créer l’harmonie entre les situations. L’idée est d’arriver à avoir un rythme entre séquences courtes, des plans-séquences et des séquences longues. Le montage s’est fait un peu dans la précipitation. C’est un problème qui se pose pour nous en tant que cinéastes lorsque nous sommes pressés par rapport à une date ou un événement. Nous sommes obligés de faire vite pour être au rendez-vous. Le travail de la post-production ne s’est pas fait comme il se doit. Le sous-titrage, réalisé en Tunisie, s’est fait en français, mais pas en arabe, par exemple. Je pense que le ministère de la Culture, en tant que producteur, doit suivre ses films. Il est nécessaire d’avoir un producteur délégué pour suivre chaque jour le travail du producteur exécutif. Il faut avoir un œil sur les dépenses pour que le travail soit rigoureux. En Algérie, nous n’avons pas un problème de réalisateurs ou de techniciens, mais celui d’infrastructures cinématographiques. Nous avons besoin de véritables producteurs professionnels qui prennent en charge réellement les films. Un film bien géré à la production, c’est 50% de réussite garantie. - A travers le personnage de Boubekeur, un inspecteur de police algérien, vous abordez, en pleine guerre de Libération nationale, les rapports entre Algériens et Français, des histoires d’amour. S’agit-il d’une nouvelle manière d’évoquer cette période ? Nous avons voulu éviter les clichés manichéens. Les bons d’un côté, les mauvais de l’autre. La Révolution a réussi également en raison de son aspect humain. Notre Révolution a eu de grands hommes portés par un humanisme extraordinaire. Ce n’était pas une Révolution violente. La violence est venue de l’autre côté, d’où le titre du film. Les Algériens ont répliqué par rapport à la violence qu’ils ont subie, surtout après la deuxième Guerre mondiale. Dans le film, il y a une référence à la bataille de Monte Cassino (Italie en 1944) où les Algériens avaient servi de chair à canon avec tous les Maghrébins. Entrés en Algérie, ils avaient été accueillis par le massacres du 8 Mai 1945. La violence fait naître d’autres violences. Dans le film, nous avons essayé de faire ressortir la guerre psychologique entre personnages et montrer la meilleure façon de s’accepter pendant la Révolution. Boubekeur aimait la fille du commissaire, lequel commissaire devait l’arrêter... Le film est construit sur cette histoire d’amour. La génération d’indépendance et les jeunes d’aujourd’hui doivent porter leur propre regard sur la Révolution de 1954. Le cinéma sur la Révolution n’appartient pas à une certaine catégorie de scénaristes ou de réalisateurs. Elle appartient à toutes les formes de réalisation. Mon regard est humaniste. Une guerre a aussi ses bons moments. On peut trouver un moudjahid qui pleure, un moudjahid qui aime, par exemple. - Manière de rompre avec l’image de héros dépourvus de sentiments ? Absolument ! Les moudjahidine ont été montrés comme s’ils étaient des robots ou des Tarzan. Il leur arrive aussi d’avoir peur ou d’aimer. Notre Révolution est belle. Il ne faut pas la justifier uniquement par la violence de part et d’autre. Il faut donner le vrai visage de notre Révolution à partir de films humanistes. - Les intrus est-il une histoire inspirée de faits réels ? Oui. Le commissaire habillé en cow-boy a existé un moment donné à Constantine. Il s’appelait Wolf. Il voulait effacer son personnage réel. A l’époque, les pro et les anti-Charles de Gaulle s’affrontaient. Le maire de Constantine devait être assassiné par les militaires français parce qu’il ne cadrait pas avec les objectifs de la colonisation. L’attentat, à la veille de l’indépendance, contre le maire, montré dans le film, est une vérité. Son adjoint a perdu la vie à sa place. - Vous avez opté pour des décors impersonnels ; pourquoi ? Je voulais que toute l’Algérie soit représentée dans ce film. On ne reconnaît pas la ville. Ce qui s’est passé à Constantine, l’a été aussi dans toute l’Algérie. La Révolution n’appartient pas à une région, mais à toute l’Algérie. Il n’y a pas de héros dans mon film parce que le peuple était le héros (...) Le point le plus agréable du film est la présence d’enfants. L’enfant est le meilleur acteur, surtout lorsqu’on sait le diriger. C’est au réalisateur d’aider l’enfant-acteur à se découvrir. - Il paraît que vous vous intéressez à la personnalité de Larbi Ben M’hidi... C’est vrai. J’avais proposé l’idée à Djameleddine Merdaci. Nous avons retiré le scénario après la décision de Bachir Deraïs de réaliser un film sur Ben M’hidi. Merdaci m’a parlé ensuite d’El Achiq au moment où je faisais le montage de Les intrus. J’ai accepté de réaliser El Achiq, le dossier a été présenté au ministère de la Culture en mon nom. Je ne me suis pas entendu avec un producteur exécutif. En lisant le contrat, j’ai compris que je ne pouvais pas faire mon métier de réalisateur comme je le voulais. Je devais, par exemple, caster les comédiens avec l’accord du producteur. A ce stade de ma carrière, je refuse de faire des concessions en tant que professionnel. El Achiq s’est fait sans moi (le film a été réalisé par Amar Si Fodil et écrit par Abdelmadjid Merdaci). - Vous êtes aussi réalisateur de télévision. Quel regard portez-vous sur ce qui se produit et se réalise actuellement à la télévision, surtout avec le multiplication des diffuseurs ? J’ai fait quarante ans de télévision de la RTA à l’ENTV. Je remarque que durant le Ramadhan (considérée comme la haute saison télévisuelle en Algérie), on axe beaucoup sur les caméras cachées et les sitcoms. Il n’est pas nécessaire de travailler uniquement pour le Ramadhan. Il faut sortir de cette habitude. La télévision doit travailler et produire toute l’année. Il va falloir penser à la qualité surtout au niveau de l’écriture des scénarios. Avant d’accepter un texte, il faut bien réfléchir. Il faut aussi faire des sondages sérieux. Pour qui nous travaillons ? Pour le public algérien ? Il est important de sonder l’avis des téléspectateurs chaque fin de saison (été, Ramadhan, décembre). Les télévisions doivent savoir où elles ont réussi et où elles ont échoué, évaluer leur audimat. C’est de cette manière qu’on peut améliorer la qualité des programmes. Les nouvelles chaînes privées constatent aujourd’hui qu’il n’est pas facile de produire. L’ex-RTA, souvent critiquée, a produit de belles choses. A un moment, on a introduit le cinéma à la télévision. L’ex-RTA avait de grandes capacités de production cinématographique (dans les années 1970/1980). Elle a réalisé deux grands films Bouamama de Benamar Bekhti et Hidjret Al rassoul. La télévision publique a été mise à l’épreuve dans deux grosses productions. Dans le futur, cela peut être une solution pour le film sur l’Emir Abdelkader. Malheureusement, l’élan de production de grande ampleur a été cassé. Les deux longs métrages ont fait travailler des techniciens et des comédiens. Les deux films ont été exportés aussi. Aujourd’hui, l’Algérie est absente dans les chaînes de télévision arabes. A longueur d’année, nous diffusons des productions égyptiennes, syriennes, turques et autres mais nous ne proposons rien en contrepartie. Nous n’arrivons pas à vendre notre image. Nous le faisions bien avant. Je pense qu’il faut revoir ce passé de production et s’en inspirer pour trouver des solutions. - Pensez-vous que les télévisions doivent contribuer au financement des films algériens ? Les producteurs privés doivent s’investir dans le cinéma. Il faut qu’ils coproduisent avec les télévisions. Il est important de libérer la production pour qu’on pense réellement à la qualité des films. Lorsqu’un producteur met son argent, il veille toujours au choix des bons réalisateurs, directeurs photos et équipes techniques. Les producteurs doivent être réellement indépendants pour qu’ils s’appuient sur leur argent, leurs propres moyens. Il faut s’intéresser aux salles aussi. Par exemple, toutes les salles de Constantine ont fermé. Nous n’avons même pas profité de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» pour restaurer et redonner vie aux salles. Ce n’est pas normal. Il faut penser à la construction de multiplex. - La pluralité des chaînes de télévision a-t-elle contribué à améliorer la qualité des produits ? Est-ce que les nombreux partis en Algérie ont développé la politique nationale ? Le nombre ne fait pas le contenu. Avoir plusieurs chaînes n’est pas synonyme de qualité des programmes. On le constate aujourd’hui. Pour produire, il faut beaucoup de moyens Mais, je pense que l’esprit de concurrence, la recherche de l’audimat et la nécessité d’avoir des sponsors et de la publicité vont amener les chaînes à chercher la qualité. Lorsque nous étions au premier Conseil national de l’audiovisuel avec Ahmed Bedjaoui notamment, nous avons essayé de réfléchir à de nouvelles chaînes privées de télévision, à des radios locales et à la production audiovisuelle à tous les niveaux. Nous avons produit des textes pour que le champ audiovisuel se libère et pensé aux fréquences. Donc, la réflexion a commencé dans les années 1990. - Aassab oua awtar, la série que vous avez réalisée, est restée un quart de siècle à l’antenne. Comment expliquez-vous cette longévité ? Mon tort et d’avoir voulu ajouter à la série «Al afkar» (Les idées). On m’a dit Aassab oua awtar était suffisant, pas la peine d’ajouter les idées ! L’humour, pour moi, ne doit pas être banal. Il faut un esprit de liberté pour pouvoir s’exprimer. En 2010, l’ENTV voulait une série humoristique alors que moi je proposais une série (qui devait être diffusée après la prière des Tarawih durant le Ramadhan) destinée à un autre public, Aassab, awtar oua afkar. Après le ftour, les sketchs sont courts, les gens n’ont pas envie de réfléchir trop à ce moment-là ! L’ENTV voulait que je refasse le montage. Il y a un malentendu à ce niveau-là. Le public de 19h et celui de 22h n’est pas le même. L’ENTV veut reprendre la série mais avec la notion de Afkar. Je veux travailler avec la télévision où j’ai passé quarante ans. Je n’ai pas envie de travailler avec une autre chaîne. A mon avis, une télévision doit produire des films, des documentaires, des séries, des feuilletons, des variétés à plateaux, etc. La télévision consomme beaucoup d’énergie. Il est vital de rester à jour. Les ministères de la Communication et de la Culture doivent trouver une formule pour relancer d’une manière efficace la production à l’ENTV.  

Chez Djo, le rocker chaoui

Son absence ces derniers temps était remarquée. Djamel Sabri, un peu fatigué, blasé, a accepté de nous parler. Rencontre. Djamel Sabri est l’un des rares chanteurs qui chante uniquement dans la langue chaouie. Depuis son jeune âge, Djo, comme se pla
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Chez Djo, le rocker chaoui

Son absence ces derniers temps était remarquée. Djamel Sabri, un peu fatigué, blasé, a accepté de nous parler. Rencontre. Djamel Sabri est l’un des rares chanteurs qui chante uniquement dans la langue chaouie. Depuis son jeune âge, Djo, comme se plaisent à l’appeler ses amis, est natif de la ville d’Oum El Bouaghi. C’est là qu’il a fait ses études primaires et moyennes avant d’aller poursuivre son cursus à Aïn Beida au lycée Zinaï Belgacem. C’est peut-être dans cet établissement qu’il a acquis les rudiments musicaux qui lui permettront plus tard de devenir chanteur et de s’illustrer sur la scène nationale. On se souvient particulièrement de son passage dans l’émission «Bled Music» qui a eu un succès fou en son temps malgré la situation traversée par le pays, situation pendant laquelle chanter était synonyme de déviation et d’infidélité envers la religion. Interprète de chants chaouis ancestraux, Djamel, l’enfant terrible de Makomadès, l’ancien nom d’Oum El Bouaghi, forme son groupe dénommé Les Berbères. Pour tout l’or du monde il ne s’en départira pas, car pour lui, Chaoui il est et Berbère il le demeurera, comme il nous l’a confié lors d’une brève rencontre : «C’est notre langue maternelle et on doit la revivifier et la maintenir en vie.» Juste après la formation du groupe Les Berbères, Djo sera convié à chanter à l’université de Constantine. C’est au parolier Hadj Tayeb qu’il doit ses chansons, dont celle qui a fait un tabac et qui a pour titre Bachtola (une déformation du mot pistolet). Son parolier a toujours insisté pour que toutes les chansons soient en langue berbère. Il a fallu cependant attendre la sortie du deuxième album, soit en 1986, pour que le groupe passe à la télé. L’album Bachtola fera date puisque coïncidant avec les événements d’octobre 88. Le rock chaoui venait de naître grâce à la voix forte de Djo. Pour revenir au titre de l’album Bachtola, Djamel nous rappelle que dans les contrées berbères, les cavaliers sont fiers de parader avec leur fusil, notamment quand ils participent au jeu de la fantasia dans les cérémonies de mariage. Ce qu’il faut encore souligner, c’est que Bachtola est choisi comme nom de femme. Jusqu’à aujourd’hui, il existe encore des femmes qui s’appellent Bachtola et qui appartiennent à l’ancienne génération. Après le succès de ses tubes, Djamel Sabri, accompagné de Salim Rahmani au synthé et Omar Ramoul à la batterie, produit un autre tube intitulé Amghar (Le vieux). C’est une sorte de complainte à travers laquelle le vieux invoque Dieu Le Tout-Puissant. «Ahellak», c’est le nom de Dieu en berbère et qui veut dire justement le Très-Haut, le Très-Puissant. Comme cela est d’usage dans les régions berbérophones des Aurès. Comme il chantera par ailleurs Yemma El Kahena. A cette période, d’autres groupes promouvant la chanson chaouie sont nés un peu partout à travers les régions aurésiennes, tant à Batna qu’à Khenchela ou Oum El Bouaghi, mais qui malheureusement ne feront pas long feu faute de ténacité et de rigueur. L’un des chantres de la chanson berbère, feu Katcho en l’occurrence, avait donné un certain souffle à la chanson amazighe, mais sa disparition a laissé un grand vide que personne n’a cherché à combler. Pourquoi le chant chaoui est-il en net recul, comparé à celui en vogue en Kabylie ? Nous avons posé la question à Djamel qui n’a pas trouvé les mots pour y répondre. Seulement, il est d’accord pour que tous les parlers des autres régions berbérophones soient unifiés. Ce qu’il veut dire, c’est de mettre en usage un vocabulaire commun pour que le Targui comprenne le Kabyle et que ce dernier comprenne le mozabite ou que le Chaoui comprenne le Targui et tous les autres parlers. Avec la reconnaissance et l’officialisation de la langue amazighe comme langue nationale, il est fort probable que les linguistes et autres ethnologues se penchent sur ce délicat sujet pour unifier les parlers et créer une Académie commune. Rencontre de Sabri Djamel, dit Djo Nous rendons à Oum El Bouaghi pour le rencontrer et lui arracher quelques mots, car nous le savions peu disert. Pas prolixe du tout ce Djamel, comme nous l’ont confié des amis. Oum El Bouaghi venait de sortir de son lourd sommeil ce lundi matin. Il est 10h et les rues commencent à s’animer. La grande rue, la plus ancienne de la ville, celle-là même qui partage l’agglomération en deux : la cité supérieure et la cité inférieure. C’était avant l’érection de la ville en chef-lieu de wilaya. L’ancien Canrobert, comme on continue à l’appeler, venait de faire sa mue pour se développer et se moderniser. Il ne nous a pas été difficile de nous rendre jusqu’au domicile de Djamel. C’est un ami à lui qui nous a orientés. Comme la cité Saâdi Bouaziz est située à l’entrée est de la ville, nous n’avons trouvé aucun problème à reconnaître sa demeure. Au préalable, celui qui nous a renseignés connaît bien les parages. «La maison de Djo se situe dans la rue se trouvant juste après la mosquée, nous dit-il. Rien de plus facile pour la reconnaître. Devant sa demeure se dressent deux grands pins. Sa porte métallique est peinte en noir.» C’est ce que nous avons fait pour retrouver la maison du chanteur de rock chaoui. Son domicile se trouve dans une ruelle un peu sinueuse, bordée de maisons basses, construites durant le siècle dernier avec des matériaux sommaires. Quand la porte s’ouvre, Djamel apparaît portant comme toujours son manteau noir. Ses cheveux châtains, presque cendrés, lui donnent un air déluré, un air de jeune loup. Pourtant, son regard trahit son miroir intérieur. Tout de suite, il nous explique qu’il n’accorde plus d’interview ni de rencontres avec la presse. Qu’à cela ne tienne, nous le forçons à s’ouvrir à nous. Le propos est axé sur la chanson chaouie et son groupe Les Berbères, dont il tient les rênes depuis maintenant plus de trente années. A la question de savoir pourquoi il a opté pour le chant chaoui dès le départ, il assume que c’est sa langue maternelle et cela relève presque de sa responsabilité de la défendre. «Un grand nombre de nos concitoyens ne comprennent pas le berbère», avons-nous ajouté, que faire pour les amener à apprécier le chant amazigh ? Et lui de répondre : «C’est à eux de se réapproprier leur langue originelle.» Quant à la question relative aux projets des Berbères, il nous a fait savoir que le groupe travaille sur des singles pour rafraîchir certaines chansons, notamment avec l’arrangeur Salim Rahmani. Pour Djamel Sabri, il faut revaloriser nos anciennes chansons. «Nous nous inspirons des ‘‘rahaba’’ anciens pour moderniser nos chants. En quelque sorte, les artistes d’aujourd’hui revisitent les chants du terroir pour découvrir de nouvelles notes». C’est ce que nous a affirmé Salim Rahmani, musicien, qui fait les arrangements sans lesquels toute musique serait vouée à l’échec. Autre sujet évoqué avec Djo et qui concerne l’ouverture de chaînes TV pour chacune des langues berbères usitées dans le pays. «Je suis pour une unicité des parlers amazighs : chenoui, chaoui, targui, kabyle et mozabite sont la même langue, mais déclinée dans des accents un peu différents. Avec l’apprentissage de tamazight à l’école, sûr que tout le monde se comprendra», selon lui. Rencontre avec Salim Rahmani et Omar Ramoul Tous deux constituent des pièces maîtresses du groupe Les Berbères. Rahmani reconnaît que leur groupe ne se produit pas toujours sur la scène, mais cela ne signifie pas qu’il ne travaille pas pour développer la musique chaouie et par extension la chanson algérienne d’expression amazighe. «Nous faisons tout pour ne pas nous éloigner de notre originalité, c’est notre devise ; nous sommes constamment à la recherche de nouvelles notes qui consolident notre musique et la propulsent au rang mondial. Pourquoi pas ! C’est légitime comme aspiration.» Omar Ramoul lui aussi croit que le groupe connaîtrait du succès s’il est plus sollicité par les canaux de télé, lesquels ne doivent pas mettre uniquement sous les feux de la rampe le chanteur, mais mettre en relief les musiciens qui donnent du leur pour la réussite du chanteur. Pour Rahamani, si la chanson chaouie n’a pas beaucoup évolué, cela est dû au manque de recherche musicale qui a caractérisé certains groupes de la région. Seul Nouari Nezzar de Batna a donné un certain souffle à la chanson des Aurès. Il est en quelque sorte le précurseur du genre musical moderne chaoui. On lui doit beaucoup, reconnaît Salim.  

L’Algérie, invitée d’honneur du Salon international du livre du Caire

Demain aura lieu l’ouverture du 49e Salon international du livre du Caire, dont l’Algérie est le pays invité d’honneur, selon un communiqué du ministère de la Culture repris par l’APS. Le Salon, qui se poursuivra jusqu’au 10 février, verra l
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L’Algérie, invitée d’honneur du Salon international du livre du Caire

Demain aura lieu l’ouverture du 49e Salon international du livre du Caire, dont l’Algérie est le pays invité d’honneur, selon un communiqué du ministère de la Culture repris par l’APS. Le Salon, qui se poursuivra jusqu’au 10 février, verra la participation de personnalités littéraires et culturelles algériennes, à l’instar du romancier Waciny Laredj qui présentera une communication sur la diversité culturelle, et du réalisateur Ahmed Rachedi qui animera une conférence sur le cinéma algérien. Invitée d’honneur de cette 49e édition du Salon, l’Algérie participe avec 70 maisons d’édition, dont 25 dans le stand officiel du ministère de la Culture, 11 représentant le Syndicat des éditeurs algériens et 31 représentant l’Organisation nationale des éditeurs de livres. A cette occasion, l’Algérie honorera d’éminentes personnalités culturelles, artistiques et littéraires en reconnaissance de leur rôle dans le renforcement de la coopération culturelle entre l’Algérie et l’Egypte. L’Egypte était l’invitée d’honneur du 21e Salon international du livre d’Alger de 2016. 

Cherif Kheddam, un maître, un génie

La préparation de l’hommage a porté sur la transcription des partitions et des arrangements des œuvres du grand compositeur Cherif Kheddam, les contacts avec les musiciens et les chanteurs. Le projet, accepté et applaudi par la direction de l’Opér
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Cherif Kheddam, un maître, un génie

La préparation de l’hommage a porté sur la transcription des partitions et des arrangements des œuvres du grand compositeur Cherif Kheddam, les contacts avec les musiciens et les chanteurs. Le projet, accepté et applaudi par la direction de l’Opéra dirigé par Noureddine Saoudi et secondé par Hakim Taoussar, a été emmené par le maestro qu’on ne présente plus, Mokhtar Boudjlida, avec le précieux concours du fils aîné de Cherif Kheddam, Salah Kheddam. «Da Cherif» a été célébré par des artistes venus saluer sa mémoire et son héritage, en présence du ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, et les anciens, Abbas Aït R’zine, Ali Méziane, Brahim Tayeb, Taleb Tahar et Nouara. Et ceux de la nouvelle génération, Arezki Ouali, Célia Ould Mohand, Amel Zen, M’djahed Hamid. Ce passage de témoin a été rehaussé par de grands standards. Lemeri, A tin yuran, Te ur d lfenn, Tsargough, Ayama Azizen, Fellawen, Bgayeth Telha, Sliy I Yemma, Tekksed Awal Seg Mi, Tilawin Tirga Ufennan ou encore Inch’allah Ats’Hlodh (Algérie, inch’Allah, tu guériras). Et ce, sous la direction orchestrale de Mokhtar Boudjlida. Soit 29 musiciens. Une formation symphonique. SA MUSIQUE EST ACTUELLE, UNIVERSELLE Parmi les grands moments figurent le duo Amel Zen-Brahim Tayeb et l’a cappella de la diva de la chanson kabyle, Nouara. Ce qui lui vaudra une standing ovation. Le chef d’orchestre, Mokhtar Boudjlida, soulignera le génie de Cherif Kheddam en disant : «Pour moi, Cherif Kheddam était un grand monument de la musique algérienne. Un grand compositeur. On ne peut pas le comparer à ceux de maintenant. La qualité et la recherche de sa musique sont étonnantes. Je suis compositeur et j’admire ce qu’il fait… Le titre Lemfarek, un duo avec Nouara, en est la preuve.» Le directeur du Conseil national des arts et des lettres et musicologue, Abdelkader Bendaâmèche, confirmera la grandeur le l’homme-orchestre, maître de la musique solfiée, savante, d’expression kabyle : «Cherif Kheddam est une personne que j’ai connue pendant quelques années. D’abord à la radio, ensuite à Paris. Vers la fin, je l’ai soutenu aussi à la Télévision. Cherif Kheddam est le rénovateur de la chanson traditionnelle amazighe. Il y a intégré les canons de la musique orientale. C’est un artiste qui aimait et aidait les jeunes. Et il composait pour eux sans réfléchir ou hésiter. D’ailleurs, il animait une émission de la radio Chaîne 2 intitulée ‘‘Ighanayen ouzzeka’’ (Les talents nouveaux). Il a été auteur, compositeur et chanteur jusqu’au dernier souffle de sa vie. Sa musique est ‘‘symphonisée’’. C’est un gars qui a étudié la musique. Un énorme personnage qui a donné une musique moderne et actuelle tout simplement…» La soirée a été émaillée par une… panne d’électricité en pleine chanson du jeune Arezki Ouali. La salle de l’Opéra d’Alger a été plongée dans le noir pendant une dizaine de minutes. Un entracte forcé. «Arrêtez la musique» ! Mais, bon, aléa. Il faut un générateur qui se déclenche aussitôt automatiquement. C’est l’Opéra. Pas le fantôme de l’Opéra.

Quand l’organisation patronale se syndicalise

Alors que rien ne le prédestinait à cette fonction, le FCE a pris la décision de se transformer en syndicat. Apparemment, il n’intégrera pas la centrale de Sidi Saïd puisqu’il sera autonome. Mais avec quel statut ? Syndicat-maison pour appuyer le r
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Quand l’organisation patronale se syndicalise

Alors que rien ne le prédestinait à cette fonction, le FCE a pris la décision de se transformer en syndicat. Apparemment, il n’intégrera pas la centrale de Sidi Saïd puisqu’il sera autonome. Mais avec quel statut ? Syndicat-maison pour appuyer le régime dans sa politique antisociale comme le fait d’ailleurs très bien l’UGTA, ou syndicat revendicatif de luxe pour défendre les intérêts des… employeurs si jamais ceux-ci seraient bafoués ? L’organisation patronale qui donnerait ainsi l’impression de passer de l’autre côté de la barrière sans pour autant abandonner sa vocation originelle de jouer en quelque sorte sur une partition à double intonation pour la même musique, voilà qui paraît un peu bizarre au moment où ce Forum qui regroupe la crème des managers et des capitaines d’industrie ne sait plus sur quel pied danser pour suivre les valses-hésitations du gouvernement. Bien que la question de savoir si le FCE aura à l’avenir le même poids et la même autorité qui lui ont été accordés jusque-là dans le cadre de la tripartite mérite d’être posée, il paraît pour certains observateurs de plus en plus évident que le club fermé façonné au mode Ali Haddad n’arrive plus à trouver ses marques depuis que son actuel chef a pris la liberté de se muer davantage sur le terrain de la politique que sur celui de l’entrepreneuriat où ses missions sont plus précises et moins compromettantes. On compte de nombreux membres du patronat plus ou moins influents qui pensent que leur organisation s’est retrouvée sur des sables mouvants sans qu’elle ait eu vraiment le choix de ses positionnements. Pour accréditer cette thèse d’un glissement qui s’opère au fur et à mesure que la crise économique et sociale prend du volume, ils n’hésitent pas à faire le parallèle avec la gestion de Réda Hamiani où le rôle de l’organisation patronale paraissait plus clair, en tous cas plus conforme avec ses objectifs strictement économiques. Entre les deux responsables, il y avait une nette différence dans la manière de diriger un organisme qui avait sa place et son importance dans le débat des règlements sociaux et des projections économiques stratégiques. Alors que Hamiani évitait avec beaucoup d’intelligence de se fourvoyer dans le système des compromis et des compromissions qui rendent caduc l’esprit d’initiative et par extension la liberté d’avoir une réelle ouverture d’opinion, Haddad trouve au contraire ses meilleures sensations en s’affichant ostensiblement avec les barons du régime pour mieux affirmer son autorité. Autant le premier se faisait discret avec la presse quand il n’avait rien à dire de spécial, autant le second ne rechigne pas au relais médiatique allant jusqu’à mettre à sa disposition une force télévisuelle considérable qu’aucun entrepreneur privé national n’a pu posséder au jour d’aujourd’hui. C’est assurément un privilège colossal dont il va se servir pour aller toujours plus haut dans la hiérarchie. Mais en vérité, ce sont ses accointances avec le cercle des Bouteflika, notamment sa proximité (ou l’amitié) avec le frère du Président qu’il n’a jamais cachée qui lui ont permis de s’aménager une «présence» parmi les décideurs, et non pas le travail de concertation effectué à la tête de l’organisation qu’il représente et qui est censé être sa meilleure carte de crédibilité. Le patron des patrons qui a d’ailleurs été coopté à la tête du Forum par les barons du régime lesquels, pour valider son allégeance avant même qu’il ait pris ses fonctions, ont envoyé à son investiture le gouvernement au complet pour le soutenir, a tout fait depuis pour marquer son territoire, et donc paraître comme étant une personnalité politique qui a son influence sur l’échiquier économique. A travers lui, le concept de l’oligarchie conquérante des espaces politiques est devenu plus visible, autrement dit c’est la puissance d’argent qui s’est affirmée comme partenaire et allié d’un système rentier de plus en plus décrié. Lorsque l’on sait que son prédécesseur a carrément refusé de s’impliquer dans le quatrième mandat de Bouteflika, ce qui lui a sûrement servi pour rendre le tablier, on comprend mieux la détermination de cet homme qui a utilisé, lui, le Forum comme tremplin pour ses ambitions avant de mettre l’organisation tout entière dans l’embarras. Bien sûr qu’à l’intérieur de la maison, on reste très discret sur les dissensions qui affectent l’esprit d’engagement de ses membres. On se montre solidaire pour ne pas nuire encore davantage à l’institution, mais en filigrane tout le monde dans cet aréopage n’est pas d’accord avec les agissements du Chef qui souvent, dit-on, ne sont pas partagés avec la majorité. Faut-il donc voir dans ce passage au statut de syndicat l’expression même timide d’une volonté de changer les choses dans une organisation qui se voit éloignée de ses objectifs et de ses fondamentaux ? Y a-t-il lieu de croire qu’il y a aujourd’hui une intention ou une exigence pour extirper progressivement le patronat de sa dépendance politique et le remettre dans la voie initiale qu’il s’était tracée, à savoir celle d’un simple partenaire économique, ni plus ni moins ? Mais encore faut-il que si tel était le cas, il aurait la latitude de s’exprimer totalement alors que tout le monde sait que dans notre pays les syndicats autonomes sont toujours rejetés par le pouvoir. Régime spécial pour Haddad et son organisation ? Ce qui est sûr, c’est que quelle que soit la variante de l’appellation qu’elle se donne, cette dernière ne sera pas encore prête à couper le cordon avec l’esprit qui anime la centrale UGTA où la concordance de ton doit être de mise quand le sérail engage sa réputation. On est encore loin d’avoir une structure ou une formation syndicale indépendante qui défendra en même temps les patrons et les travailleurs dans une logique qui semble plutôt utopique. Plus on fraye dans les eaux du système, et plus on est enclin à devenir un vulgaire instrument de propagande. Ce qui revient à dire que dans un sens ou dans l’autre, le syndicat de Haddad ne perdra pas au change tant qu’il respectera les lignes. Pour le moment, tout comme le patron du syndicat officiel, celui-ci est en option stand-by après les déboires qu’a eus la double tripartite, l’une organisée par le Premier ministre, l’autre par le chef du FLN sur le thème du partenariat public-privé qui a dérivé sur le problème des privatisations des entreprises étatiques. Dans les deux séquences, les deux acolytes ont été sermonnés pour leur ratage. C’est dire si leur avenir respectif n’est pas dans le flou…

Une riche programmation 2017-2018

Son Excellence, l’ambassadeur d’Espagne, Santiago Cabanas Ansorena, et le directeur de l’Institut Cervantès d’Alger, D. Antonio Gil de Carrasco, ont animé, hier matin, au siège de l’Institut Cervantès à d’Alger, une conférence de presse, por
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Une riche programmation 2017-2018

Son Excellence, l’ambassadeur d’Espagne, Santiago Cabanas Ansorena, et le directeur de l’Institut Cervantès d’Alger, D. Antonio Gil de Carrasco, ont animé, hier matin, au siège de l’Institut Cervantès à d’Alger, une conférence de presse, portant sur les grandes lignes du programme d’activités culturelles pour l’année 2017-2018. Dans son discours inaugural, Son Excellence l’ambassadeur d’Espagne, D. Santiago Cabanas, a indiqué que 2018 sera une année culturelle très intense, dans laquelle la collaboration du ministère de la Culture algérien sera, une fois de plus, renforcée. L’orateur a également précisé que l’objectif est de continuer à participer aux festivals organisés par les autorités algériennes, ainsi qu’à la rencontre des écrivains euromaghrébins, initiée par l’Union européenne. L’ambassade d’Espagne à Alger compte, également, continuer sa collaboration avec toutes les ambassades ibéro-américaines de l’Amérique centrale et du Sud, accréditées à Alger. A l’occasion de la célébration du 150e anniversaire des relations diplomatiques entre l’Espagne et le Japon, un riche programme d’activités sera proposé par les deux Etats.Pour rappel, le programme culturel de l’Institut Cervantès a commencé, cette semaine, par le festival : Figures sonores, qui s’est déroulé à l’Opéra Boualem Bessaïeh et une exposition hispatano-algérien sur Guernica. Son Excellence l’ambassadeur a soutenu que le flamenco continuera d’occuper une place-clé dans la programmation culturelle. Dans le registre littéraire, il est attendu la venue en Algérie de deux écrivains espagnols connus, Carla Riera et Eduardo Mendoza. Les organisateurs ont aussi prévu l’organisation, à Alger, d’une conférence portant sur l’urbanisme, l’architecture, la réhabilition et l’environnement, ajouté à cela un programme de formation pour les formateurs en matière de recyclage et d’urbanisme à Oran. On note également l’organisation, à Alger, de la première conférence annuelle sur Miguel Cervantès, animée par de grands experts internationaux. Selon Santiago Cabanas Ansorena, ce projet de conférence sur Miguel Cervantés «pourrait donner des fruits dans les années suivantes et faire d’Alger une des capitales des études sur Cervantès dans le monde».De son côté, le directeur de l’Institut Cervantès d’Alger, Antonio Gil de Carrasco, a souligné que l’Espagne et l’Algérie partagent une histoire commune et des traditions similaires. L’orateur a précisé que pour établir ces programmes culturels au niveau des deux instituts, il a été pris en compte les lignes directives suivantes : qualité, bilatéralité, universalité à travers les dialogues et les collaborations avec les associés locaux. Ainsi, tout au long de l’année en cours, les intéressés pourront assister, entre autres, à des cycles de cinéma, des rencontres littéraires, des expositions de peinture, des concerts de musique et des arts scéniques. Pour avoir une large idée de cette programmation complète, il suffit de consulter le site internet des Instituts Cervantès d’Alger et d’Oran, ainsi que les réseaux sociaux Twitter et Facebook.  

«L’éducation d’abord, et toujours la promotion des langues»

Responsable de Campus France (agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur), à  Alger, durant trois ans, au lieu  de  rentrer  en France pour un autre poste, elle   fait  le  choix de rester en Algérie en continuant toujours av
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«L’éducation d’abord, et toujours la promotion des langues»

Responsable de Campus France (agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur), à  Alger, durant trois ans, au lieu  de  rentrer  en France pour un autre poste, elle   fait  le  choix de rester en Algérie en continuant toujours avec l’éducation  et l’apprentissage des  langues avec EF (Education First) Algérie. - Le séjour linguistique prend «langue» en Algérie… EF (Education First) offre une éducation novatrice aux citoyens du monde, et ce, avec une expérience et une expertise depuis plus de 50 ans.  Le concept a été lancé en 1965 en Suède, par un jeune, Bertil Hult, qui, dyslexique, se rendit en Angleterre pour la première fois. Il fut surpris par la façon dont il réussit à apprendre l’anglais sans efforts en Angleterre. Le séjour linguistique était né. - Le désormais label, l’entreprise EF (Education First) a porté son choix sur l’Algérie, le seul bureau ouvert sur le continent africain… Oui, effectivement. Le choix a été porté sur l’Algérie par la maison mère. C’est le seul bureau de représentation EF en Afrique. Nous  sommes depuis cinq ans en Algérie. Et moi, je suis directrice du Bureau EF Algérie depuis septembre 2017. - L’estampille première de l’EF est  de voyager utile… C’est d’encourager les étudiants à effectuer des séjours linguistiques, ou encore des préparations universitaires de par le monde. La préparation du cursus universitaire est un autre programme que nous proposons. C’est-à-dire, par exemple, nous formons des étudiants durant 6 ou 9 mois, quant  à l’apprentissage de l’anglais, et, par conséquent, à atteindre le niveau requis pour s’inscrire dans une université britannique ou américaine. - Quel est le premier objectif linguistique de l’EF Algérie ? Nous essayons de développer le Bureau d’Alger. La première activité  de EF est, bien sûr, de vendre les séjours linguistiques, faire la promotion des  pays qu’on propose. Mais, l’objectif parallèle est de faire la promotion des langues. - L’apprentissage des langues étrangères est un investissement… Etre un jeune, étudiant ou employé, en 2018, il faut au moins parler deux, trois langues…Et c’est comme cela qu’on fait  la différence. Et chaque année, l’EF organise un test appelé EPI (English Proficiency Index) à travers le monde. Un panel d’un million de personnes a subi ce test. Ce qui nous permet à EF d’effectuer  un classement annuel portant sur le niveau d’anglais pratiqué ( hormis les natives speakers) - Qu’est-ce qui ressort du test EPI  (Proficiency Index) ? Le premier pays parlant le mieux l’anglais, c’est les Pays-Bas. Et l’Algérie occupe la 76e position sur  80 pays. Aussi, nous, au Bureau d’Alger, nous nous sommes dits que nous ne pouvions pas laisser les choses telles qu’elles sont. Alors nous avons lancé officiellement, depuis le samedi 13 janvier 2018, une campagne nationale baptisée «Algeriemonteleniveau» pour tester gratuitement son niveau d’anglais (www.efset.org).Testez-vous tous pour savoir quel niveau vous avez en anglais. Ensuite, améliorez-le en effectuant des séjours linguistiques, par exemple, en prenant des cours, parce qu’il y a des écoles qui existent en Algérie. - Quelles sont les destinations phares des séjours linguistiques ? Principalement, c’est l’Angleterre. Parce que c’est plus proche que les Etats-Unis. Donc, cela rassure. La deuxième, c’est les USA. Il y a Malte qui est de plus en plus privilégiée. Parce que ses habitants sont anglophones. Et en été, c’est plus agréable. Et puis, la proximité méditerranéenne. Et un petit peu moins cher. - Les autres langues  émergentes ? Alors, il y a  l’espagnol, qui ne cesse de monter.  Et bien sûr, le français, qui est toujours important. Il existe une vraie demande. - Hormis le profil estudiantin, proposez-vous des formules pour les  «kids» ( ados) ? Nous  essayons de sensibiliser les jeunes. Nous avons pensé aux juniors de 12 à 16 ans pour des séjours linguistiques. Parce que c’est leur première expérience à l’étranger. C’est là où ils découvrent une nouvelle culture, des modes de vie différents…Se prendre en charge, prendre le bus…Là, il y a un groupe de 35 jeunes de 12 à 16 ans, qui vont séjourner à Bristol (Angleterre). Le séjour linguistique compte 32 cours intensifs de 40 mn par semaine en labo (avec ordinateur), in situ, en ville, au sein d’une famille… Pratiquer la langue en situation à travers des activités ludiques, sportives,  culturelles…Ou bien des excursions. Par exemple, la visite du lieu de tournage  du film Harry Potter, à Oxford. Cela plaît beaucoup aux jeunes. Nous avons des séjours aussi en Australie, où la pratique du surf tente quelques-uns, et le Japon, qui séduit les amateurs de mangas (bande dessinée nippone). Une autre destination, l’Afrique du Sud, à Cape Town. Nous voudrions  la promouvoir beaucoup plus. L’avantage, c’est que nous ne sous-traitons avec personne. L’accueil, le transport, le professeur, la méthodologie, c’est EF. S’il y a un souci, cela incombe à EF. EF(Education First), c’est 45 000 employés dans le monde. - L’EF (Education First) ambitionne-t-il de s’implanter dans d’autres villes d’Algérie ? Nous essayons d’être présents à travers tout le territoire national. La semaine dernière, nous étions à  Ouargla, Hassi Messaoud, Oran, Sétif…Bientôt nous serons à Constantine, Biskra, puis à Annaba dans deux semaines.

Des milliers de fans se recueillent à Limerick

Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche dans la ville irlandaise de Limerick, pour rendre hommage à la chanteuse des Cranberries, Dolores O’Riordan, décédée lundi à l’âge de 46 ans, ont rapporté des médias locaux. La mère de Dol
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Des milliers de fans se recueillent à Limerick

Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche dans la ville irlandaise de Limerick, pour rendre hommage à la chanteuse des Cranberries, Dolores O’Riordan, décédée lundi à l’âge de 46 ans, ont rapporté des médias locaux. La mère de Dolores O’Riordan, ainsi que ses cinq frères et sœurs, ont accompagné le cercueil en l’église Saint-Joseph de Limerick, une ville du sud-ouest de l’Irlande, selon la télévision et la radio irlandaises RTE. L’évêque de Limerick, Brendan Leahy, a déclaré que dimanche était pour le public le moment de dire adieu à Dolores O’Riordan. Des images télévisées ont montré des personnes en deuil faisant la queue et bravant les intempéries, ou s’abritant sous des parapluies pour entrer dans l’église afin de se recueillir devant le cercueil ouvert de leur idole. La chanteuse du groupe de rock irlandais est décédée lundi dans un hôtel à Londres, où elle était présente pour une courte session d’enregistrement. Seules 200 personnes, la famille et les amis proches de la chanteuse, sont invitées à assister mardi à la cérémonie d’obsèques à l’église Saint-Ailbe, à Ballybricken, dans le comté de Limerick. C’est dans cette ville, située à 18 km de Limerick, que le groupe de rock s’était formé.

Camps de regroupement dans la guerre d’Algérie

Kamel Kateb, Nacer Melhani et M’hamed Rebah signent l’ouvrage intitulé Les Déracinés de Cherchell, Camps de regroupement dans la guerre (1954-1962), préface d’Alain Blum.  Durant la guerre d’Algérie, les autorités militaires françaises miren
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Camps de regroupement dans la guerre d’Algérie

Kamel Kateb, Nacer Melhani et M’hamed Rebah signent l’ouvrage intitulé Les Déracinés de Cherchell, Camps de regroupement dans la guerre (1954-1962), préface d’Alain Blum.  Durant la guerre d’Algérie, les autorités militaires françaises mirent en place des camps de regroupement destinés à contrer la lutte pour l’indépendance, en déplaçant  des populations de leurs terres d’origine. Entre 1954 et 1962, un quart de la population fut déplacé par les autorités militaires françaises et confiné dans des camps de regroupement pour détruire ce que les autorités françaises considéraient comme des soutiens aux groupes armés qui luttaient pour l’indépendance. Coupées de leurs terres et de leurs moyens de subsistance, ces populations relativement pauvres, pour l’essentiel des femmes, des enfants et des personnes âgées, durent recréer de nouvelles vies dans ces camps de fortune. Ces déplacements ont constitué une rupture profonde dans les conditions d’existence de milliers de paysans algériens, bien au-delà de la période où ils furent enfermés dans ces camps. Cet ouvrage reconstitue la trajectoire de certains témoins de la région de Cherchell, qui ont subi ces déplacements forcés, et apporte, à travers cette série de récits, une pierre essentielle à l’édifice d’une mémoire souvent oubliée ou occultée. Emportés collectivement dans les secousses de la guerre, ces femmes et ces hommes ont vécu, chacun à leur manière, des parcours qui les ont menés dans des directions différentes. Les auteurs ont minutieusement récolté ces récits de vie, ces parcours cassés, qui, malgré la douleur et l’arrachement, ont pu, quelquefois, engendrer aussi de belles histoires.

Une journée au Soleil… à Paris !

Raconter l’histoire de l’immigration algérienne en France sans sortir du bistrot ! Tel est le défi brillamment relevé par le journaliste et écrivain Arezki Metref, en réalisant un beau film-documentaire de 83 minutes, intitulé Une journée au Soleil
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Une journée au Soleil… à Paris !

Raconter l’histoire de l’immigration algérienne en France sans sortir du bistrot ! Tel est le défi brillamment relevé par le journaliste et écrivain Arezki Metref, en réalisant un beau film-documentaire de 83 minutes, intitulé Une journée au Soleil, qu’il a coécrit avec l’écrivaine et journaliste Marie-Joëlle Rupp, fille du journaliste algérien Serge Michel. Après Ath Yani, paroles d’argent, un documentaire qui retrace l’histoire de la tribu d’Ath Yani, et Le plateau de la pluie, un court métrage de 13 minutes, coréalisé avec Yazid Arab, qui traite du rite annuel de la transhumance au village de Tala N’tazart au pied du Djurdjura, notre confrère renoue avec la réalisation, en France, cette fois-ci. Dans sa nouvelle œuvre cinématographique, très documentée, il raconte l’histoire de l’immigration algérienne, et principalement kabyle, puisque celle-ci a toujours été numériquement majoritaire en France, à travers les cafés, qui sont ainsi le «personnage principal de ce film», pour reprendre son expression. Il tient, d’ailleurs, à préciser qu’il ne s’agit pas de «bistrots français», mais bien de cafés typiquement algériens, qui ont fleuri partout en France, particulièrement dans la région parisienne, depuis la toute première décennie du XXe siècle. Justement, comme l’explique l’un des témoins s’exprimant dans le film, le bistrot français et le café algérien étaient pendant très longtemps deux mondes qui se côtoyaient sans forcément se connaître. Le premier était toujours un lieu de loisir par excellence, tandis que le second s’est vu attribuer par nos premiers immigrés des missions sociales, culturelles et politiques. Cela est évidemment un peu moins vrai de nos jours. Et pour cause, les cafés algériens en France ont été modernisés au fil des années et ont vu leur alignement sur le modèle occidental de bar-restaurant s’accélérer à la fin des années quatre-vingt-dix. Ces lieux mythiques, du moins aux yeux des générations de nos parents et grands-parents immigrés, ont vu leurs rôles d’antan s’estomper petit à petit sous les effets des évolutions historique et sociologique qu’a connues l’immigration algérienne. C’est donc cette part de notre histoire, négligée par le roman national, que Metref avait l’ambition de restituer à sa manière. Pour ce faire, le documentaire, dont le titre comporte un jeu de mots qui fait penser subtilement à l’Algérie, a été tourné entièrement au café «Le Soleil» que tenaient Saïd Benali et son frère Amrane, au quartier Belleville-Ménilmontant (est de Paris). D’ailleurs, selon le réalisateur, il est malheureusement fermé depuis quelques mois. Devant la caméra défilent des témoins dont les profils sont différents (ouvriers, commerçants, anciens militants du FLN-ALN, artistes, écrivains, etc.), bien que la plus grande partie du temps de parole soit consacrée aux analyses d’intellectuels engagés (Hend Sadi, Ben Mohamed, Akli D., etc.) et à la mise en contexte historique faite par des historiens spécialistes de l’Algérie (Mohamed Harbi, Omar Carlier et Benjamin Stora). Parmi tous ces témoignages, il y a celui très remarquable de l’écrivain Nourredine Saâdi, qui nous a quittés le mois dernier. A partir de ce panel d’interventions assez prestigieuses, sont dessinées les diverses époques de l’immigration algérienne selon les rôles joués, ou du moins attribués aux cafés. On y apprend que l’une des premières missions «confiées» à ce genre de lieux était plutôt sociale, c’est-à-dire la création d’un environnement de substitution au village d’origine : solidarité «communautaire», contrôle social délocalisé en remplacement de la «juridiction» du comité de village, différents jeux populaires (dominos, ronda espagnole, loto, etc.), art culinaire (couscous, haricots blancs ou «loubia», thé, etc.). Ensuite, les cafés algériens étaient de tout temps de hauts lieux de culture : rencontres littéraires, expositions de peintures, galas artistiques, etc. Enfin, et surtout, depuis les années 1920 jusqu’aux années 1990, ces mêmes cafés ont été des terrains de batailles syndicalistes et/ou politiques. De l’Etoile nord-africaine (ENA) jusqu’à la lutte contre le terrorisme islamiste, en passant par la guerre de Libération nationale et le Mouvement culturel berbère, les «bistrots» algériens dans l’Hexagone étaient des endroits où pouvaient se confronter des idées et parfois des «muscles». En plus des expéditions punitives qu’orchestrait l’Amicale des Algériens en Europe contre les militants de la cause amazighe, notamment ceux membres de l’Académie berbère créée en 1966, le conflit le plus sanglant qui a marqué en «rouge» l’histoire centenaire de ces espaces, censés être de convivialité et de fraternité, était sans doute la guerre entre le Front de libération nationale (FLN) et le Mouvement national algérien (MNA). Cet affrontement fratricide, dit «guerre des cafés», a fait près de 4000 morts, selon les estimations des historiens.

«Je rêve qu’on puisse voir ce film en Algérie»

Propos recueillis par Samir Ghezlaoui Une journée au Soleil est votre nouveau film-documentaire, réalisé en France cette fois-ci. Quelle réception lui a réservé le public lors de sa projection ?  Ce documentaire a été projeté plusieurs fois da
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«Je rêve qu’on puisse voir ce film en Algérie»

Propos recueillis par Samir Ghezlaoui Une journée au Soleil est votre nouveau film-documentaire, réalisé en France cette fois-ci. Quelle réception lui a réservé le public lors de sa projection ?  Ce documentaire a été projeté plusieurs fois dans une salle de répertoire à Paris, Le Reflet Médicis, puis à la salle mythique le Louxor de Barbès, dans le cadre du Maghreb des films de l’année 2017. Il a été projeté également au Festival Lumières d’Afrique, à Besançon, et enfin, la semaine dernière, au cinéma La Clef, une salle de qualité et d’engagement du Quartier latin. Et à chacune des projections, le public a accueilli le film avec beaucoup d’émotion et d’intérêt. Les phrases qu’on entend le plus souvent sont : «On ne savait pas ceci ou cela» ou «On a appris beaucoup de choses». Comment vous est venue l’idée de raconter l’histoire de l’immigration kabyle, et algérienne d’une manière générale, à travers les cafés ? En fréquentant les cafés en arrivant en France dans les années 1990, j’ai découvert l’importance de leur rôle à la fois sociologique, culturel et politique dans le maintien de la cohésion de la communauté algérienne. C’est dans les cafés que l’immigré retrouvait son village. C’est dans les cafés que la langue des ancêtres s’est perpétuée dans l’exil. C’est dans les cafés que les émigrés continuent à aimer leur cuisine et leur musique. C’est dans les cafés que la musique de l’émigration, qui a renouvelé les thématiques notamment de la chanson kabyle, est née et s’est épanouie. Enfin, depuis l’Etoile nord-africaine (ENA), née dans les années 1920, c’est dans les cafés que se forme la conscience politique des travailleurs émigrés. De tout temps, les cafés ont joué le rôle de lieu de réunion politique, de recrutement de militants, de distribution de la littérature de propagande. L’historien, Omar Carlier, le dit dans le film à propos de la rivalité FLN/ MNA pour le contrôle de l’émigration : «Qui tient les cafés tient la base.» Quand je suis arrivé en France en 1993, j’ai vu les derniers cafés à l’ancienne et tout le travail culturel et politique qui pouvait s’y faire. C’est une tradition qui remonte à l’aube de l’émigration et qui continue à ce jour, mais en ayant épousé tous les bouleversements qu’a connus la configuration de l’émigration. Pourquoi avez-vous choisi de donner la parole à des intellectuels engagés et des personnalités publiques, au lieu de recueillir des témoignages de personnes anonymes ? Ce n’est pas tout à fait juste. Il n’y a pas que des intellectuels qui interviennent. Il y a aussi des acteurs anonymes comme vous dites de cette histoire. Pourquoi aussi donc des intellectuels ? Parce que ce n’est pas un radio-trottoir, où il s’agit de recueillir au vol des paroles d’anonymes, mais d’un documentaire construit, où le vécu a besoin d’être raconté, mais aussi mis en perspective et en contexte par des intellectuels dont c’est l’apport de structurer des choses éparses en propos utiles. Et c’est doublement utile lorsqu’il s’agit, comme c’est le cas, de Mohamed Harbi, à la fois un acteur de cette histoire, puisqu’il a été l’un des responsables de la Fédération de France du FLN, et d’un historien qui a étudié cette époque. Ces gens ont été choisis non seulement pour leur capacité d’analyse, mais aussi parce qu’eux-mêmes ont des témoignages à donner. Parmi les participants, il y a le grand comédien algérien Sid Ahmed Agoumi, présent dans le documentaire à travers des images, mais sans prendre la parole. Quel est le sens de sa contribution «muette» ? J’ai été très heureux de travailler avec Sid Ahmed Agoumi, qui a été distribué il y a 20 ans dans ma pièce Priorité au basilic. C’est un grand comédien pour qui j’ai beaucoup d’estime et d’admiration. Sa présence, plutôt rare, dans le film, incarne à mes yeux la terrible et douloureuse saignée des artistes algériens contraints à l’exil, notamment après l’ignoble assassinat de Alloula et Azzedine Medjoubi, et d’autres encore. Et comme toutes les autres, cette grande douleur est muette. Qu’en est-il de la place qu’occupent aujourd’hui les cafés dans la vie sociale, culturelle et politique de nos émigrés ? Avant, les émigrés formaient une communauté d’hommes seuls vivant dans des garnis qui possédaient un café. Le café s’imposait presque à eux. Aujourd’hui, les émigrés vivent le plus souvent en famille ici en France. Ils vont moins aux cafés. Et il y a beaucoup de jeunes, étudiants, intellectuels, qui fréquentent les cafés de jeunes plutôt que ceux de leurs parents ou grands-parents. Le café a changé, comme la société. Et même dans les cafés algériens qui ont gardé leur spécificité, il y a une plus grande mixité. Néanmoins, beaucoup de ces cafés ont gardé les traditions culinaires algériennes, et dans certains, on parle même spontanément en kabyle ou en arabe, c’est dire la force de caractère de l’endroit. De plus, en dépit du fait que les salles de spectacles soient désormais ouvertes aux artistes algériens, ce qui n’était pas le cas dans le passé, les cafés continuent à abriter des activités musicales. Par ailleurs, le café est utilisé aujourd’hui encore par les émigrés, ayant reconstitué leur comité de village en exil, comme un lieu de rencontres et de réunions.  Comptez-vous présenter le film en Algérie ? Oui, bien sûr. Je rêve qu’on puisse voir ce film en Algérie. Nous avons introduit au niveau des services concernés une demande de visa pour pouvoir le montrer au public. On l’a envoyé aussi aux principaux festivals qui se tiennent en Algérie. Le Festival du film engagé d’Alger l’a rejeté. On ne nous a pas donné les raisons de ce rejet, mais il doit certainement y en avoir. Franchement, j’aurais aimé les connaître, au besoin pour améliorer le film. On l’a envoyé aussi au Festival du film de Annaba. On attend toujours une réponse, quelle qu’elle soit !    

Thamaghra au programme

Après sa dernière prestation réussie, l’été dernier, au niveau des Sablettes, à Alger, l’artiste, Rabah Asma, compte bien donner rendez-vous à ses fans le 26 janvier prochain, et ce, à l’initiative de l’Etablissement Art et culture. Il suffi
El Watan - Culture

Thamaghra au programme

Après sa dernière prestation réussie, l’été dernier, au niveau des Sablettes, à Alger, l’artiste, Rabah Asma, compte bien donner rendez-vous à ses fans le 26 janvier prochain, et ce, à l’initiative de l’Etablissement Art et culture. Il suffira de débourser la modique somme de 600 DA pour assister à ce concert de deux heures, où le chanteur gratifiera son public d’anciens tubes et de quelques titres de son  dernier album, Lamane, sorti aux éditions Sky Prod’s. En prélude de ce concert, où l’artiste enflammera à coup sûr la scène de la salle Ibn Khaldoun, le chanteur Rabah Asma a animé une conférence, hier matin, au niveau du centre culturel Mustapha Kateb, à Alger. Ce dernier est revenu brièvement sur son dernier album intitulé  Lamane. Rabah Asma tient d’emblée  à préciser que ce nouveau produit — dont les arrangements ont été confiés à Saïd Bouchelouche — est un condensé d’amour, de joie, de travail  et de respect d’autrui. Concernant  la prestation qu’il donnera, ce vendredi, à la salle Ibn Khaldoun, à Alger, l’artiste a confié qu’il chantera uniquement trois chansons de son nouvel album, préférant chanter d’anciennes chansons. «Les anciennes  chansons, dit-il, sont très demandées par mon public. Ce sont des chansons qui ont marqué toute une génération. Je ne pourrais pas passer à côté de mes anciennes chansons qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je remercie le public qui m’a toujours soutenu, car un artiste sans public n’est rien». Le chanteur sera accompagné sur scène par un orchestre qui lui est fidèle depuis plus d’une vingtaine d’années. Il précise : «Avec mes huit musiciens, nous partageons des moments de joie avec le public. J’ai toujours choisi des musiciens complices qui me ressemblent. On se connaît très bien et on se complète. Et puis on ne change jamais une équipe qui gagne.» Exceptionnellement, Rabah Asma ne compte pas partager la scène avec un quelconque artiste. Il précise toutefois qu’il a l’habitude de partager la scène avec plein d’artistes. Preuve en est, il s’est produit dernièrement, en compagnie de Kader Japonais, à Bruxelles. Le chanteur kabyle rappelle au passage que la musique est faite pour rapprocher les peuples. «Je  suis ouvert à tout le  monde. J’ai des affinités avec des artistes d’horizons divers. J’aime la musique et les gens. Il faut dire aussi que pour effectuer un duo, il faut tenir compte de la composition de la chanson. Je ne suis pas contre les duos». Après sa prestation du 26 janvier, Rabah Asma honorera trois autres dates à Alger  avec l’Etablissement Arts et culture, durant la saison estivale 2018. Sinon le calendrier de l’artiste à l’étranger est des plus chargés durant l’année. Il animera, d’ailleurs, le 27 janvier prochain, un concert à Saint-Ouen, à Paris. A la question de savoir ce que pense Rabah Asma de la nouvelle vague d’artistes algériens, notre interlocuteur reconnaît qu’il y a de jeunes talents formidables qui arrivent  sur la scène artistique algérienne. Que pense le chanteur kabyle du phénomène du piratage ? A ce propos, il mentionne que c’est un fléau international. Il indique qu’il faut suivre son temps et être à la page. «Quand on  fait un album, on doit se dire que c’est une carte de visite. On met de l’argent dans cet album, certes, mais en contrepartie un artiste qui fait beaucoup de fêtes et de concerts, c’est avec cela qu’il peut tourner.  Sortir un album est une sorte de cadeau à un public qui nous aime». Rabah Asma reconnaît d’ailleurs que la fréquence de la sortie de ses albums est espacée. «Ce qui m’intéresse, c’est d’animer des concerts privés et publics. Je tourne tout au long de l’année. En moyenne, je fais trois à quatre spectacles dans le mois. Des fois plus. Ce rythme dure depuis 2012. Parfois, j’aime bien  prendre du recul parce qu’on a besoin de se reposer et de vivre un peu pour soi». Après la sortie l’album Lamane, le chanteur de variété, Rabah Asma, annonce qu’il est en train de travailler avec son producteur sur le squelette d’une nouvelle chanson d’amour qui sera suivie par un clip.  

Début de la présélection des films à Tizi Ouzou

La 16e édition du Festival culturel national, annuel du film amazigh (FCNAFA) se tiendra du 24 au 28 février prochain, nous a annoncé Farid Mahiout, commissaire de cette manifestation, qui rappelle que la date limite pour le dépôt des films était fixé
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Début de la présélection des films à Tizi Ouzou

La 16e édition du Festival culturel national, annuel du film amazigh (FCNAFA) se tiendra du 24 au 28 février prochain, nous a annoncé Farid Mahiout, commissaire de cette manifestation, qui rappelle que la date limite pour le dépôt des films était fixée au 31 décembre dernier. «Nous avons reçu des films de différentes variantes amazighes. Puis, nous avons installé une commission de professionnels pour visionner et sélectionner les productions qui seront retenues pour le festival. Les membres de cette commission sont habilités à accepter ou à refuser tout film proposé», nous a-t-il ajouté. «Ce festival sera axé sur la formation, qui est considérée par le comité d’organisation comme la pierre angulaire de ce rendez-vous. Cette édition s’est fixé comme objectif principal l’implication des professionnels autour des problématiques du champ de l’audiovisuel et du cinéma, et l’initiation des jeunes cinéphiles aux techniques audiovisuelles et à la réalisation de films», nous a-t-il confié. Notons aussi que la clôture de la 16e édition du festival coïncidera avec le 29e anniversaire de la disparition de l’illustre écrivain et anthropologue, Mouloud Mammeri, histoire de rendre hommage à cet homme de culture, qui a œuvré à la promotion de la langue amazighe. Par ailleurs, rappelons que le long métrage Le Combat du cœur, du réalisateur Mohamed Rahal, avait décroché l’Olivier d’or lors de la 15e édition du FCNAFA, qui s’est déroulée du 17 au 22 décembre 2016, à Tizi Ouzou. La première place dans la section courts métrages avait été remportée par Mohamed Yargui, pour son film Je te promets…, tandis que le trophée de la catégorie documentaires avait été attribué à Mustapha Boukertas, pour sa production cinématographique Ithrane N’Lmulud, alors que Karim Belabed s’est imposé en série documentaires, avec Inezra Mazal Anzer. Il est utile de souligner aussi que le FCNAFA a été lancé par de jeunes férus du 7e art, à leur tête Si El Hachemi Assad, actuel secrétaire général du HCA, qui a fait un véritable travail pour la pérennité de cette importante manifestation sédentarisée depuis 2010 à Tizi Ouzou, et ce, après avoir sillonné plusieurs wilayas, comme Tlemcen, Ghardaïa, Sétif et Annaba.  

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