Algeria



Ma bqat hadra et Kechrouda raflent les prix

En effet, c’est ce spectacle du TR de Skikda qui a été gratifié du Grand Prix. Pis, une mise en scène à été orchestrée par le jury, laissant croire à un prix de consolation, inventé de toutes pièces, accordé à Ma bqat hadra, ce qui a jeté un f
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Ma bqat hadra et Kechrouda raflent les prix

En effet, c’est ce spectacle du TR de Skikda qui a été gratifié du Grand Prix. Pis, une mise en scène à été orchestrée par le jury, laissant croire à un prix de consolation, inventé de toutes pièces, accordé à Ma bqat hadra, ce qui a jeté un froid dans la salle. Il a fallu un bon moment pour que Saber Amiour, l’assistant metteur en scène de Charchal, se dévoue et monte la mine sombre sur scène pour recevoir le fictif prix. Mais la plaisanterie a tourné aux hurlements de joie aussitôt l’annonce du Grand Prix décerné à Ma bqat hadra. Charchal accède alors à la scène, remercie, et dédie son prix à ses trois plus sérieux concurrents : Ahmed Rezzak, Fouzi Ben Brahim et Azzedine Abbar, dont Le gardien a été nomminé par trois prix. Rezzak a raflé cinq prix sur le huit du palmarès, avec Kechrouda, montée pour le compte du TR Souk Ahras, soit les prix de la mise en scène et du texte. Le 1er prix d’interprétation féminine pour Grichi Sabrina Le 1er prix d’interprétation féminine pour Grichi Sabrina, celui de la meilleure musique, pour Ahcène Lamamra, et le meilleur second rôle pour Mohamed Lahoum, qui a campé une plus vraie que nature acariâtre grand-mère. Les deux spectacles, avec lesquels Fouzi Ben Brahim était présent, ont été primés, avec Hamza Djaballah pour la scénographie dans Intihar errafika el meyita et Mohamed Zaoui par le 1er prix d’interprétation masculine dans  La panne. Le Prix du jury est allé à  El menbâ, un spectacle du TR Mostaganem en hommage au théâtre algérien. Enfin, Najla Tarni, dans Slalem Eddhalma  du théâtre de Constantine, s’est vu décerner le Prix du second rôle féminin. A noter que pour le Prix du meilleur texte, le jury a refusé de prendre en considération les textes «adaptés» à partir d’une pièce théâtrale, au motif qu’il ne s’agit pas d’une création. Cette décision va-t-elle faire «jurisprudence» à l’avenir ou être remise en cause par l’un ou l’autre des jurys des prochaines éditions, sachant que le règlement intérieur du FNTP ne statue rien à ce propos ?  

Remise en scène

Un théâtre fouillant en l’humain la vérité et le faux-semblant, une thématique qu’il explore depuis le début des années 1990 avec Destination, cratère Chicago, de Ray Braduburry. Il s’y est encore pris jeudi de façon tout aussi épurée dans so
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Remise en scène

Un théâtre fouillant en l’humain la vérité et le faux-semblant, une thématique qu’il explore depuis le début des années 1990 avec Destination, cratère Chicago, de Ray Braduburry. Il s’y est encore pris jeudi de façon tout aussi épurée dans son écriture scénique. Il joue des lumières avec parcimonie, sans l’abusif clair-obscur et autre accusé contraste, dont c’est devenu plus une mode qu’une nécessité dans nombre de spectacles depuis quelques années. Débutant sans relief, El hariss monte progressivement en épaisseur, révélant par petites touches les fragilités de ses personnages. La musique d’atmosphère est aussi à dose homéopathique. Quant au texte, traduit par Abbar avec quelques menus changements, son intrigue ne se passe plus en Grande-Bretagne, mais dans un pays indéterminé. Le personnage du gardien n’a plus de nom et ceux des lieux sont gommés. Mohamed Ben Khal a rattrapé son faux pas commis lors de la représentation donnée au théâtre Abdelkader Alloula. Cette fois, son personnage de gardien, odieux, raciste, égoïste mais aussi victime, n’est plus exclusivement dans le burlesque. En ne déconcentrant plus ses compagnons de scène, il a ainsi permis à Benbakriti Mohamed de nous gratifier d’un superbe numéro d’acteur et d’un moment d’émotion de grande intensité. Quant à Hocine Bensmicha, il a été égal à lui-même. Ainsi, la compétition à la 12e édition du FNTP se révèle de plus en plus serrée après plusieurs spectacles de grande qualité passés sur la scène du théâtre Mahieddine Bachtarzi. Ajoubani, du théâtre Kateb Yacine, d’après Le foehn, de Mouloud Mammeri, a su éviter les pièges de la commémoration, celle du 100e anniversaire de son auteur. La mise en scène est dépouillée, sans la grandiloquence que le thème de la guerre de Libération nationale entraîne généralement. Derrière, il y a Sid Ahmed Benaïssa, qui démontre encore une fois qu’il est un grand directeur d’acteurs. Désolé…., je ne demande pas pardon, du théâtre de Mascara, mis en scène par Aïssa Djakati et écrit par Mohamed Bachir Ben Salem, est dans la même veine que Ajoubani, celui de la dénonciation du crime colonial. Dommage, le spectacle n’était qu’à sa deuxième représentation, son montage sur scène s’est fait hors de ses bases, le théâtre de Mascara demeurant inexplicablement fermé alors qu’il a été réhabilité. C’est principalement sur les détails que le spectacle a souffert, entre autres pour ce qui est de l’exploitation de son imposante scénographie. Malika Guetni, un des deux protagonistes de ce huis clos, s’est dépensée généreusement, sauf que la psychologie de son personnage et ses motivations nécessitent d’être mieux définies. Quant à Bouzid Waïl, il a reconduit sans le punch qu’il avait révélé le même personnage qu’il a campé dans Adou Ech-chaâb (l’ennemi du peuple) monté par Haïder Benhassine. Attention Waïl au danger du tic ! El achiaâ (la rumeur) produit par le théâtre Oum el Bouagui, d’après le Revizor de Gogol est un texte très visité par le théâtre algérien, et pour cause. Il a été cette fois adapté par Ali Djebbara, qui a su préserver la truculence de son intrigue à propos de l’encanaillement par la corruption des élites politiques et administratives locales. La mise en scène de Khoudi est allée dans le grossissement du trait, sauf que sa nombreuse distribution n’était pas au même niveau de performance dans l’incarnation des personnages. Celle de Feriel Amina, dans le rôle de l’épouse du maire, est notable. A cet égard, pour être le moins injuste possible particulièrement à l’endroit des comédiens des seize spectacles en lice, le jury va être certainement obligé de décerner des prix ex aequo.

Appel à projets culturels et scientifiques de l’année 2018

Dans le cadre de sa politique de coopération et d’action culturelle, l’Institut français d’Algérie a lancé le 21 décembre 2017 ses premiers appels à projets de l’année 2018 dans les domaines culturel et artistique, pour l’un, et universitair
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Appel à projets culturels et scientifiques de l’année 2018

Dans le cadre de sa politique de coopération et d’action culturelle, l’Institut français d’Algérie a lancé le 21 décembre 2017 ses premiers appels à projets de l’année 2018 dans les domaines culturel et artistique, pour l’un, et universitaire et scientifique, pour l’autre. APPEL à PROJETS CULTURELS ET ARTISTIQUES : Cet appel à projets vise à favoriser de manière privilégiée les projets s’inscrivant dans les axes prioritaires de la coopération culturelle entre la France et l’Algérie, à savoir : • L’émergence de jeunes talents • Les structures associatives • Les projets novateurs dans le domaine de la création contemporaine. Les projets pouvant donner lieu à soutien concernent tous les secteurs culturels et artistiques, à l’exception du livre, qui, lui, fait l’objet d’un programme distinct d’aide à la publication et à la traduction. Dans le cadre de cet appel à projets, l’IFA apporte son soutien par le biais de subventions aidant à la création ou à l’organisation d’une manifestation. L’intégralité de l’appel à projets culturels et artistique, ainsi que les modalités de candidature sont disponibles ci-dessous: http://admin.if-algerie.com/actualites/appels-a-projet/lifa-lance-son-2eme-appel-a-projets-2017-secteur-culturel-et-artistique   APPEL à PROJETS UNIVERSITAIRES ET SCIENTIFIQUES Le secteur de la coopération universitaire et scientifique vise par cet appel à soutenir des projets de collaboration universitaire ou scientifique entre un établissement français et un établissement algérien. Sont concernés par cet appel les projets de recherche et de valorisation de la recherche, ainsi que le développement de formations universitaires innovantes et/ou professionnalisantes. Les thématiques prioritaires ciblées sont : • Le développement du numérique • Le sport • Les questions d’économie et d’emploi • Les questions migratoires • La protection de l’environnement et le développement durable (lutte contre le réchauffement climatique, énergies renouvelables, protection du milieu marin et du littoral, risques naturels, etc.) • Le patrimoine (historique, mémoriel, archéologique, etc.) L’intégralité de l’appel à projets universitaires et recherche, ainsi que les modalités de candidatures sont disponibles ci-dessous : • http://admin.if-algerie.com/actualites/appels-a-projet/copy_of_lifa-lance-son-appel-a-projets-universitaires-et-recherche-2016         Les dossiers doivent être envoyés au plus tard le 31 janvier 2018.

«Une trentaine d’artistes préparent un clip écologique»

Le chanteur algérien d´expression kabyle, Zayen, prépare actuellement un clip sur la cause environnementale en plusieurs langues, à savoir le kabyle, l’arabe, le chaoui, le m’zab, le français et le russe. Il s’agit là d’une nouvelle version de l
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«Une trentaine d’artistes préparent un clip écologique»

Le chanteur algérien d´expression kabyle, Zayen, prépare actuellement un clip sur la cause environnementale en plusieurs langues, à savoir le kabyle, l’arabe, le chaoui, le m’zab, le français et le russe. Il s’agit là d’une nouvelle version de la chanson Dda Musa, un des titres de son dernier album Uccen d umeksa. Une première séance d’enregistrement a déjà eu lieu en région parisienne (France), et d´autres auront lieu en Algérie incessamment. Une trentaine d´artistes d’horizons divers ont répondu favorablement à l’invitation de Zayen, entre autres Karim Abranis, Ali Ideflawen, Massa Bouchafa, Hamidou, Hakim Salhi, Faïza D’ziria, Cherif Hamani, Assam Mouloud, Nadia Baroud, la troupe Debza, Mourad Khane, Veronika Bulycheva… Entretien réalisé par Ali Aït Mouhoub   Vous êtes sur le point de réaliser un clip sur l´environnement avec la chanson Dda Musa, sachant que vous avez déjà filmé un clip en 2015 avec la même chanson . Qu´est-ce qui vous a motivé à vouloir le refaire ? La chanson Da Musa est l’un des titres de mon dernier album Uccen d umeksa, sorti en 2015, une chanson qui dénonce la dégradation de l’environnement. Le clip a été réalisé en Kabylie par Abdelouahab Touzene. Trois ans après, j’ai décidé d’enregistrer une autre version avec la participation de plusieurs artistes pour sensibiliser les citoyens sur les problèmes qui menacent la nature.  L’écologie est un enjeu majeur aujourd’hui et sensibiliser les citoyens  à la protection de l’environnement est devenu vital pour l’avenir des générations futures.   Plusieurs artistes de renommée tant nationale qu’internationale  participeront à cette magnifique initiative. Pouvez-vous nous donner plus de détails ? Les artistes qui ont répondu favorablement à mon invitation pour participer à ce projet artistique autour de l’environnement sont des artistes qui sont sensibles à cette question environnementale.  Après la diffusion de mon annonce sur ma page Facebook, beaucoup d’artistes ont pris contact avec moi pour contribuer.  Tous sont motivés et ravis de cette initiative. A ce jour, nous sommes une trentaine sur ce projet, qui est d’agir ensemble pour protéger et sauver notre belle Terre. Avez vous déjà commencé le tournage ? quelles seront les principales  nouveautés  que vous apporterez à cette nouvelle version de la chanson Dda Musa ? Les premières voix ont été enregistrées en région parisienne, au studio Gosto (arrangements  Abdelghani Torki),  et les autres  au studio Mohia, à Tizi Ouzou. Il reste encore quelques jours de tournage pour finaliser le clip. En espérant qu’il sera bientôt disponible. Dans cette nouvelle version, plusieurs langues seront mises à l’honneur : le kabyle, l’arabe, le chaoui, le m’zab, le français et le russe, car la protection de l’environnement est l’affaire de tous, il est urgent de sensibiliser le grand public. En ce qui concerne le texte, quelques modifications ont été apportées. Je souhaite aller plus loin et mener une grande opération  de  nettoyage en Algérie, avec la contribution des artistes présents dans le projet. Y a-t-il une boîte de production derrière vous ? Il n’y a aucune boîte de production et  aucun financement pour le moment.  C’est une initiative  personnelle, mais je reste ouvert à toute proposition. Quel est le message fort que vous  espérerez atteindre à travers ce nouveau clip ? La chanson se veut comme un cri d’alarme sur la dégradation inquiétante de l’environnement et une situation déplorable qui, aujourd’hui, n’épargne pas nos agglomérations. L’objectif étant d’impliquer les artistes qui, par leurs voix diverses, feront un appel commun, afin que la sensibilisation des acteurs de la société civile soit à la hauteur de cet enjeu. Des projets? Pour ce qui est de mes autres projets,   je suis actuellement en studio pour préparer un nouvel album et je prépare  ma  tournée en France, qui débutera le 10 février 2018. .  

Ma bqat hadra, cartoonesque !

Au plan du genre, il fait un sort au langage, source de parasitage de la communication, cela dès son acquisition dans l’enfance. Tout passe par cinq tableaux qui peuvent être considérés isolément, la trame qui les lie est plutôt dans son propos que da
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Ma bqat hadra, cartoonesque !

Au plan du genre, il fait un sort au langage, source de parasitage de la communication, cela dès son acquisition dans l’enfance. Tout passe par cinq tableaux qui peuvent être considérés isolément, la trame qui les lie est plutôt dans son propos que dans une solide intrigue, car le conflit est d’abord intérieur. C’est ce qui a désarçonné certains, parmi le public, sans culture théâtrale. Ma bqat hadra joue en outre sur du déjà-vu, emmagasiné par la mémoire visuelle du spectateur. Cela va du policeman à la carrure d’armoire à glace des films de Charlie Chaplin, des cartoons à la Tex Avery, de la marionnette habillée, de la pantomime, du farcesque et du clownesque au point que Charchal a été accusé de plagiat lors du débat concernant un tableau. A cela, l’auteur metteur en scène a mis au défi le débatteur d’en livrer la preuve irréfutable, ajoutant que le théâtre algérien n’a rien créé de spécifique et qu’il ne fait que revisiter ce qui a été fait en Europe. Intervenant à sa suite, un de ses comédiens a témoigné que Charchal leur a donné des indications sur ce qu’il voulait d’eux et que ce sont eux qui ont composé les personnages. Il reste qu’il est paradoxal que les plus grands cinéastes se plaisent à revendiquer que dans tel ou tel plan, ils se sont inspirés d’un film d’Orson Wells ou d’Hitchcock sans que cela prête à scandale, alors qu’au théâtre, en Algérie, les accusations de plagiat sont monnaie courante. Que décidera le jury si jamais il était saisi ? Toujours est-il que le spectacle est une réussite, menée sur un rythme trépident. Les différents types de comiques (de situation, de mots, de gestes et de caractères) irriguent le spectacle, avec des personnages représentatifs des différents types de petites gens. Il y a le puceau, l’effronté et jusqu’à l’islamiste. Il est sans barbe parce que le spectacle, malgré les caricatures qu’il dessine, est dans la suggestion plutôt que dans la démonstration. Leurs byzantines discussions tournent aux morceaux d’anthologie truffés de calembours. Parions qu’on s’en souviendra plus tard.  

Sécurité sociale des artistes : 7535 cartes distribuées

La deuxième édition du Colloque des artistes de la wilaya de Béjaïa, organisée par l’Association des artistes, à la maison de la culture du chef-lieu de wilaya, placé sous le thème «L’art et l’industrie» et dédié au regretté artiste Ahmed H
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Sécurité sociale des artistes : 7535 cartes distribuées

La deuxième édition du Colloque des artistes de la wilaya de Béjaïa, organisée par l’Association des artistes, à la maison de la culture du chef-lieu de wilaya, placé sous le thème «L’art et l’industrie» et dédié au regretté artiste Ahmed Hamou, a été clôturée dimanche sur une note d’espoir pour les artistes en situation de précarité ramenée par le président du Conseil national des arts et des lettres (CNAL), Abdelkader Bendaâmache. En plus de l’entrée en vigueur du décret exécutif n° 14-69 du 9 février 2014 fixant «l’assiette, le taux de cotisation et les prestations de sécurité sociale auxquelles ouvrent droit les artistes et les auteurs rémunérés à l’activité artistique et/ou d’auteur», un autre décret, celui régissant la relation de travail entre l’artiste et son employeur, devrait voir le jour «vers la fin du premier semestre de l’année 2018», atteste le président du CNAL. «Cette image de l’artiste misérable doit s’effacer. Cette carte permet à son détenteur d’avoir accès à une protection sociale, avec un taux de cotisation minimal de 12% en couvrant les années précédentes. C’est également une forme de reconnaissance de l’artiste par l’Etat algérien», a déclaré Abdelkader Bendaâmache. Selon lui, 7535 artistes ont déjà bénéficié de ce dispositif et pas moins de 11 500 demandes ont été déposées. Pour les besoins des statistiques et de la réorganisation du monde artistique, un fichier national des artistes sera également présenté «vers le mois de janvier prochain», ajoute-t-il. Lors des débats qui ont suivi la communication du président du CNAL, des artistes se sont exprimés sur d’autres difficultés concernant l’obtention du visa pour aller travailler à l’étranger sous invitation et l’impossibilité de vendre leurs produits (le cas des peintres-plasticiens, qui voient leurs tableaux bloqués en douane) à des clients établis à l’étranger. A ce propos, le conférencier a suggéré aux artistes de patienter, car, estime-t-il, «les deux décrets acquis sont une première étape, une base sur laquelle les autres préoccupations vont être traitées». Noureddine Belghali, promoteur de spectacles, vit, 55 ans après l’indépendance, dans la précarité. Il n’y a ni syndicat ni statut clair pouvant lui servir dans le monde. Pour lui, la carte de l’artiste sert juste pour les statistiques. Il a plaidé pour la création d’un syndicat autonome des artistes, une organisation qui n’aura pas de tutelle, comme c’est le cas du syndicat des artistes affilié à l’UGTA qui, selon lui, «ne représente pas les femmes et les hommes de l’art».  Il a appelé également à l’élaboration d’une loi «capable d’organiser ce domaine et de promouvoir les travaux artistiques». En marge de ce colloque, plusieurs autres communications liées à l’industrie de l’art ont été présentées lors de la première journée ainsi qu’une exposition de tableaux, d’art culinaire et une foire du disque.    

Timimoun : 11e édition du Festival Ahellil en hommage au défunt Mouloud Mammeri

Une trentaine de troupes folkloriques, issues de la région du Gourara, prennent part à la compétition artistique et culturelle du chant d’Ahellil organisée à l’occasion du 11e Festival national d’Ahellil (un genre musical traditionnel zénète).
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Timimoun : 11e édition du Festival Ahellil en hommage au défunt Mouloud Mammeri

Une trentaine de troupes folkloriques, issues de la région du Gourara, prennent part à la compétition artistique et culturelle du chant d’Ahellil organisée à l’occasion du 11e Festival national d’Ahellil (un genre musical traditionnel zénète). Celui-ci se tient du 27 au 30 décembre dans la capitale du Gourara, Timimoun. L’édition de cette année se tient en hommage au défunt Mouloud Mammeri, l’illustre écrivain, chercheur et anthropologue pour ses œuvres consacrées à la promotion et la préservation de cet art immatériel de la région. Lui, dont la curiosité et l’amour pour la poésie de Ahellil l’ont conduit, dès le début des années 1970, au cœur du Gourara où il a entamé ses recherches anthropologiques et ethnomusicologiques approfondies, notamment sur la littérature orale chez les habitants de la localité dénommés les «Gouraris». On dit souvent que c’est lui qui a sauvé le chant Ahellil de la mort grâce aussi à sa vulgarisation au-delà de la région du Gourara et même au-delà des frontières du pays. Son fabuleux ouvrage intitulé Le Ahellil du Gourara, en 2003, a été aussi un vecteur publicitaire de ce patrimoine culturel immatériel unique dans son genre, à la fois beau et doux à l’ouie. Par ailleurs, un colloque national sur la vie et le parcours intellectuel de Mouloud Mammeri est inscrit sur l’agenda du festival pour ce samedi, à 9h, à la «bibliothèque de lecture» municipale de Timimoun. Cependant, ce concours artistique intercommunautaire s’étale durant ces quatre jours, où chaque troupe doit exposer son talent devant le public sous l’appréciation des membres du jury composé de vieux pionniers du chant Ahellil. Les activités folkloriques sont réparties à travers les espaces publics, les grandes artères de la ville et en soirée au théâtre de plein air. La veillée de clôture consacrée à la remise des prix aux lauréats s’effectuera demain samedi, dès 21h, au niveau de ce même théâtre.

Mouloud Mammeri : La dernière traversée d’un juste

Chemin Sfindja (ex-Laperlier), El Biar. Mi-février 1989. Les quatre immeubles de l’AéroHabitat, achevés en 1952, cachent une partie de la baie d’Alger. De ce quartier d’El Biar, il est possible de voir une partie d’Alger-Est et au-delà, les mont
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Mouloud Mammeri : La dernière traversée d’un juste

Chemin Sfindja (ex-Laperlier), El Biar. Mi-février 1989. Les quatre immeubles de l’AéroHabitat, achevés en 1952, cachent une partie de la baie d’Alger. De ce quartier d’El Biar, il est possible de voir une partie d’Alger-Est et au-delà, les montagnes de Kabylie. La crinière très blanche, le visage avenant d’un sage, le regard malicieux caché par des lunettes posées sur un nez proéminent, l’homme, septuagénaire très heureux, à de l’allure, malgré un dos légèrement courbé. Mouloud Mammeri finit par installer ses affaires dans le coffre de sa Peugeot 205. Manteau en alpaga sur le dos, il suit la rue en lacet menant au centre d’Alger. Passé la Moutonnière, il s’engage sur la RN4 vers Blida, et de là pour rejoindre les régions de l’ouest du pays. Motif de ce voyage : un colloque organisé par la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Mohammed 1er d’Oujda, ville de l’Oriental marocain. Mouloud Mammeri devait être accompagné par une de ses connaissances, employé dans l’édition. Mais son accompagnateur a été subitement terrassé par une crise de sciatique. Il a été décidé que Mammeri fera le voyage par avion jusqu’à Tlemcen, où ses hôtes marocains devaient venir le récupérer à la frontière. «Le billet d’avion a été acheté à l’agence en face de l’hôtel Aletti (Es Safir). Mammeri avait ce billet en poche le jour de départ… C’est Nezha, sa fille, qui devait l’emmener à l’aéroport pour son vol prévu à 11h», raconte son ami qui a souhaité garder l’anonymat. Prenant de court son beau monde, Mammeri décide finalement de faire le voyage par route malgré les vives protestations de sa femme, Na Aziza, et de sa fille. «Il leur a dit qu’il fait beau et qu’il préfère aller à Oujda en voiture. Pour convaincre sa femme et sa fille, très inquiètes, Mammeri a dû les rassurer qu’il fera des arrêts et qu’il se reposera à Oran où il comptait des amis», poursuit ce proche de la famille. A ses amis aussi, qui ont essayé de le faire revenir sur sa décision, Mammeri répondra invariablement qu’il connaît bien le trajet et que son véhicule, une 205, est sûr. «Ne vous inquiétez pas pour moi, voyons ! (…)Vous savez bien que je suis immortel», rapportait Assia Djebar, reprenant le témoignage d’une amie commune et collaboratrice, Malika (Le Blanc de l’Algérie, Albin Michel, 1995). Jeans et baskets de rigueur, Mammeri, 72 ans, aimait conduire. Mais depuis quelque temps, un souci de santé, une hypertension oculaire, le tourmentait. «C’est la pire chose qui puisse m’arriver», se confie-il à un proche qui témoigne de la hantise de Mammeri de ne plus pouvoir lire. Et d’ajouter : «Cette maladie aurait pu l’empêcher de conduire, de jour comme de nuit avec la lumière vive. Sa fille était très vigilante. Elle a toujours essayé de l’empêcher de prendre le volant. Mais lui n’écoutait personne, il mettait son jeans et ses baskets et démarrait au quart de tour.» Pour ce familier, Mammeri «conduisait comme un rêveur». Un jour, des gendarmes ont voulu lui retirer son permis pour dépassement grave sur la route de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou). «Il n’a pas voulu que je m’interpose en leur disant qu’ils ont affaire au grand Mammeri. Dda Lmuloud savait qu’il avait mal négocié ce virage.» Les derniers mois de sa vie dans une Algérie qui connaissait les soubresauts des événements d’Octobre, l’occasion s’offrait à ce voyageur patenté de parcourir de longues distances dans des régions parfois aux antipodes (Oranie, Alger, la Kabylie…). Il se rendait à ces manifestations dans sa 205 ou dans la R4 d’un de ses proches. «On se retrouvait à trois ou quatre, lui, moi, Tahar Djaout et parfois Rachid Mimouni, qui venaient, les deux, de publier des textes remarqués chez Laphomic, premier éditeur privé qui venait d’être autorisé par le ministère de la Culture», signale ce familier. A Aïn El Hammam (Tizi Ouzou), fin décembre, l’auteur a été l’invité d’honneur de la première activité de l’association Si Mohand U M’hand que venait de fonder le chanteur Lounis Aït Menguellet. «Dans la salle de spectacle de la ville, bondée, le public n’avait d’yeux que pour Dda Lmulud, comme me l’a fait remarquer Lounis. La joie de Dda Lmulud était immense quand l’association lui a offert un burnous», raconte celui qui a accompagné l’écrivain dans sa virée en Haute-Kabylie. La revanche d’un Amusnaw Invité par ses hôtes à passer la nuit au village Ighil Bouamas, chez son ami Lounis, Mammeri a préféré prendre la route. «Il était 23h ou minuit, je ne me rappelle pas exactement, quand nous avions repris la route d’Alger (160 km, ndlr), malgré un temps capricieux. Mammeri n’aimait pas déranger», poursuit-il. Fin décembre 1988, à l’USTHB (Bab Ezzouar), les jeunes étudiants, réunis au village universitaire, se souviendront toujours de sa docte présentation de la poésie kabyle ancienne. Début janvier 1989, à Béjaïa, «seul le stade fut suffisant pour les milliers de gens venus entendre sa conférence sur la culture berbère», rappelle, très émue, Assia Djebar qui raconte sa rencontre avec Mammeri, fin décembre, dans le quartier Laperlier, qui a été aussi celui de son père. Celle qui sera élue plus tard à l’Académie française a fait un constat juste : les dernières cinq ou six années de sa vie, l’homme «choyé des dieux» avait rejoint définitivement sa jeunesse d’autrefois, ou celle qu’il méritait tant. Insistant, lui aussi, sur l’«endurance physique» de celui qui a choisi une «voiture de jeune homme», Djaout, qui lui a adressé une lettre posthume publiée par Awal, garde un souvenir ému de ses derniers jours de compagnonnage avec l’amusnaw : «Sois rassuré, Da Lmulud, la dernière image que je garderai de toi ce n’est pas celle, émouvante, du mort accidenté que j’ai vu, mais celle de ce jeudi 16 février où nous nous étions retrouvés avec d’autres amis à Ighil Bwamas pour discuter du tournage d’un film. Tu étais élégant et alerte comme toujours, en tennis. Tu étais le premier au rendez-vous. Tu nous plaisantais sur notre retard, disant que tu croyais te tromper de jour. Tu étais aussi le premier à repartir, toujours disponible et toujours pressé.» Mammeri n’a pas cessé de produire durant sa dernière décennie de vie. Après son départ à la retraite du Crape (CNRPH), il publie Poème kabyles anciens (1980). C’est l’interdiction de sa conférence à Tizi Ouzou sur cet essai qui est à l’origine des événements du Printemps berbère. En 1982, il fonde à Paris le Centre d’études et de recherches amazighes (Ceram) et la revue Awal, tout en animant un séminaire sur la langue et la littérature amazighes à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Avec le journaliste d’Algérie-Actualité, Tahar Djaout, il réalise des entretiens publiés chez l’éditeur privé algérois, Laphomic. Une partie des échanges enregistrés sur cassettes audio s’est déroulée, durant toute l’année 1986, à Alger, au siège de l’éditeur à la rue Si El Haouès (Alger-Centre), ou encore en France. Grâce au responsable de l’organe de l’Amicale des Algériens en Europe, Actualité de l’Emigration, son proche ami Abdelkader Djeghloul, Djaout a réussi à obtenir une bourse à l’Institut français de presse de Paris et a ainsi pu se consacrer à son entretien. Lieux de rencontre avec son aîné : café Le Petit Cluny, boulevard Saint-Michel, point de chute de l’intelligentsia parisienne. «C’est dans ce café réputé que Mammeri donnait rendez-vous quand il descendait à Paris. Et c’est d’ailleurs là au premier étage que se poursuivaient ses entretiens à bâtons rompus avec le jeune Djaout», révèle un des intercesseurs entre les deux auteurs complices, et qui dirigea l’autre recueil d’entretiens publié par le même éditeur Gafaiti Hafid, (Kateb Yacine, un homme, une œuvre, un pays, 1986). Mammeri connaissait-il une «revanche» ? A celle qu’il a connue au Maroc, où il s’est replié après la Bataille d’Alger —les paras était venus le chercher chez lui— il dira qu’il «accompagnait une reviviscence». Celle qu’il a lui-même suscitée par son engagement désintéressé en faveur de la langue et la culture berbères. Selon des témoignages, Mammeri, qui se définissait lui-même comme apolitique, s’est longuement interrogé sur la situation politique du pays (Octobre et ses conséquences politiques en ce début d’année 1989, le mouvement berbère, la Constituion qui sera adoptée le 23 février). «ça ne se sent pas bon», dira-t-il, inquiet, à ses fidèles amis, à qui il a rendu compte de la teneur des échanges qu’il a eus à Paris avec le leader du FFS en exil, Hocine Aït Ahmed. A la veille de la préparation des assises du Mouvement culturel berbère (MCB) (9 et 10 février), des militants l’ont approché. Mais ils déchanteront, puisque le vieux sage a décidé de ne pas assister à ces rencontres. Des animateurs fougueux n’ont pas apprécié et le lui ont fait savoir. «Un des meneurs le lui avait reproché au téléphone avec des mots durs, comme me l’a raconté, plus tard, sa femme, très affectée par cet épisode», s’offusque un familier des Mammeri. C’est après une rencontre à L’Alhambra, un café à Alger-Centre, que deux militants se sont rendus chez Mammeri à El Biar. «Il finira finalement par envoyer un texte lu par Mokrane Aït Larbi, si mes souvenirs sont bons», poursuit-il. Mort tragique Quelques jours après cet événement important de l’histoire du mouvement culturel, Mammeri est invité pour un colloque sur la culture amazighe à l’université d’Oujda. Les relations algéro-marocaines s’étaient réchauffées, et donc la frontière est ouverte. Avant les grands projets autoroutiers, l’ancien itinéraire suivi par les voyageurs qui partent vers l’ouest du pays est le même. D’abord la RN4 : Alger-Mouzaia-El Khemis-Ain Defla-Chlef-Oued Rhiou-Mohammadia-Sig-Oued Tlelat-Oran. Ensuite, la RN2 : Oran-Tlemcen. Arrivée à Maghnia et passage par le poste-frontalier vers Oujda, la plus algérienne des villes du Maroc. Mammeri a dû, selon des témoignages, faire escale à Oran, après au moins sept heures de route. Il poursuivra le lendemain son bonhomme de chemin vers Tlemcen et de là vers Oudja, où il sera logé, avec d’autres participants, dans un hôtel de la ville. Avec sa conférence intitulée : «Faut-il écrire spécifique ?» (publiée par l’association Tala dans Culture savante, culture vécue, 1991), Mammeri fera un constat : «Depuis le temps que l’on parle de nous sans nous, c’est-à-dire en nous ignorant !» L’écrivain était confronté à ce jugement, dès ses premières années au Maroc, au lycée Gouraud de Rabat, où l’adolescent d’Ath Yenni est accueilli par son oncle, Si Lounès, précepteur du futur roi Mohammed V. L’amusnaw s’interroge, dans sa conférence, sur l’écriture, les avantages de la spécificité et de l’universalité. Il évoquera, aussi, la fermeture de «bab al ijtihad». «En verrouillant les issues, on est du moins sûr que l’on sera entre soi, soit sans mélange, sûr que l’air du large ne viendra pas perturber l’île préservée de ce par quoi nous nous distinguons sans recours de tous les autres», constate-il perspicace. Une photo publiée par le journal marocain, Le Matin du Sahara, à qui il accorda son dernier entretien (consultable sur le Net), le montre le regard déterminé, la main malmenant un stylo à bille… Parmi les invités du colloque, Amin Zaoui, auteur et présentateur de l’émission culturelle Aqwass, racontera dans une chronique (Liberté) et un recueil de contribution qu’il a coordonné (L’Eternel Mammeri, éd. Tafat), sa première et dernière rencontre avec celui qu’il qualifiera de visionnaire. Pour Zaoui, la brillante communication de Mammeri a suscité un grand débat politico-culturel, entre les universitaires maghrébins, sur le droit à la culture amazighe, sur le combat pour l’indépendance… En marge du colloque, les deux compatriotes étaient invités à une émission radiophonique sur la littérature de l’oralité, produite et diffusée par la station de la radio régionale d’Oujda. «Sur les ondes, Mouloud Mammeri a évoqué son parcours d’écrivain romancier, mais aussi de chercheur en anthropologie culturelle. Il était habité par l’histoire. Et parce que l’animateur de l’émission ne parlait que l’arabe, avec plaisir et honneur, j’ai traduit, en direct, les propos de Mouloud Mammeri», témoigne encore l’ancien directeur de la Bibliothèque nationale d’Algérie. Mammeri réalisa, deux jours avant son départ, un entretien avec un journaliste du Matin du Sahara (12 mars 1989). Celui-ci raconte : «Après avoir réalisé pour les lecteurs de Magazine cet entretien, je lui ai demandé de me donner son stylo afin d’écrire son adresse. J’ai écrit le nom et le prénom, mais je n’ai pas pu continuer, car il n’y avait plus d’encre dans le stylo. Alors je lui ai dit : ‘‘Il n’y a plus d’encre dans votre stylo.’’ Il m’a répondu : ‘‘Peut-être qu’il est mort !’’ Et ça a été un motif pour rire et échanger des anecdotes sur les stylos. 24 heures après... La mort tragique l’attendait au tournant ! Et durant son séjour à Oujda, il disait qu’il avait un rendez-vous et qu’il ne pouvait pas rester parmi nous au-delà du samedi. Avec qui avait-il ce rendez-vous ? Il ne le dit pas. C’était peut-être avec la mort !» Le matin de son départ, Mammeri et Zaoui prenaient leur petit-déjeuner ensemble à la terrasse de leur hôtel. Pour son confident du jour, Mammeri devait passer la nuit du 25 au 26 février à Tlemcen. Son ami qui a été retenu par la maladie détaille : «Mammeri a appelé chez lui pour dire de ne pas l’attendre à cause du mauvais temps. Il avait décidé de passer la nuit à Oran. Il a même pris le soin de préciser à ses proches qu’il descend au Grand Hôtel situé en face de la Grande-Poste.» Il n’en sera pas ainsi, puisque Mammeri décide de prendre la route à 21h. Selon ce confident de la famille, c’est donc le matin du 26 que l’accident de la route se produisit : «C’est vers 4 ou 5h que les gendarmes ont pu l’identifier, ses papiers portaient le nom de Mohamed Mammeri. Ils ont appelé vers 7h  la famille pour l’informer.» El Watan a publié le 11 avril 2005 un témoignage inédit. Son auteur, l’écrivain Djilali Khellas, natif de Aïn Defla, où trouvera la mort l’écrivain : «Il était 23h et quelques minutes de cette nuit du 26 février 1989, quand Mouloud Mammeri sortit de la ville de Aïn Defla. Il amorçait, avec sa 205, un virage dangereux. La nuit était opaque. Aucun clair de lune. Soudain, il voit un camion en stationnement, feux éteints, sans triangle de panne, voulant l’éviter, Mouloud Mammeri donne un coup de volant à gauche. Malheur, les phares d’une voiture qui arrive à toute vitesse en sens inverse l’aveuglent, l’obligent à donner un autre coup de volant, toujours à gauche. Catastrophe, la 205 tombe dans un ravin et s’immobilise en s’écrasant sur un tronc d’arbre.» Pour Khellas, le chauffeur du camion s’est présenté de lui-même aux gendarmes et a raconté tous ces faits. C’est un pédiatre, Amar Khris, chef du service pédiatrie de l’hôpital de Ain Defla, qui a reconnu la victime. Mme Djebar donne une version presque similaire, mais avec d’autres détails : «Il est environ 11h du soir ; il pleut très fort. Un taxi 504 le suit, d’assez près. Les deux voitures roulent ainsi environ une dizaine de kilomètres. A un tournant, Mammeri est surpris par la signalisation d’un camion en stationnement. Il freine brutalement ; le taxi qui vient à son tour de tourner percute la 205 : la voiture de Mammeri déportée vers la droite, continue sa course droit sur un arbre, en contrebas.» Reconnu par sa femme et sa fille, venues à la morgue de Ain Defla, le corps est transféré à son domicile à la rue Sfindja. La nouvelle est diffusée juste après. A la Télévision publique, un texte laconique annonce la mort de l’écrivain et chercheur. Mais sans image. «La télévision de ton pays n’avait aucun document à nous montrer sur toi : elle ne t’avait jamais filmé, elle ne t’avait jamais donné la parole», s’est offusqué Djaout dans sa lettre. Des versions parlent d’assassinat de l’auteur et chercheur. «C’est farfelu comme thèse, vu qu’à l’aller, du moins, rien ne le permet de le penser», signale un proche. «L’idée a fait son chemin parce que les gens n’ont pas confiance en leur Etat. C’est toujours le malaise social, politique qui fait que toute mort est suspecte», estime un militant berbériste. Mammeri avait des projets qu’une mort «bête», comme le rappelle Khellas, avait freinés : il devait donner une conférence au colloque international sur l’oralité africaine, CNEH (12-15 mars), il était invité pour des ventes-dédicaces de ses livres, particulièrement le dernier publié chez Laphomic. Les obsèques de l’immense Mammeri, le 28 février, chez lui à Taourit Mimoun, étaient exceptionnelles. Comme le défunt. Au moins 200 000 personnes ont suivi la procession funéraire. «Je le répète et je le crois fermement : il fut un choyé des dieux», soutient à raison Mme Djebar.

Taguni Nwin Ighezzan de Djamel Laceb (traduction du Sommeil du juste)

Mammeri s’en serait réjoui : son deuxième roman Le sommeil du juste a été traduit en tamazight sous le titre Taguni Nwin Ighezzan. Celui qui s’est attelé à la rude tâche, Djamel Laceb, affirme avoir découvert par «un heureux hasard ce roman qui
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Taguni Nwin Ighezzan de Djamel Laceb (traduction du Sommeil du juste)

Mammeri s’en serait réjoui : son deuxième roman Le sommeil du juste a été traduit en tamazight sous le titre Taguni Nwin Ighezzan. Celui qui s’est attelé à la rude tâche, Djamel Laceb, affirme avoir découvert par «un heureux hasard ce roman qui me fut comme destiné». «Déjà au collège mes premières lectures mammeriennes furent des extraits du Sommeil du juste et quand enfin un cousin nous ramena deux beaux titres La Colline oubliée et Le Sommeil du juste, je devais lire le Sommeil avant la Colline. C’était la chaîne... Depuis c’est celui que je préfère et lorsqu’enfin la Colline daigna s’offrir à moi, c’était trop tard. Le charme du Sommeil avait opéré sur moi», raconte-t-il un tantinet nostalgique. Pour cet inspecteur de l’éducation, les personnages du deuxième roman du jeune Mammeri ressemblaient trop aux siens pour «le laisser distraire par la fraîcheur certes inégalable de la Colline». «L’atmosphère sombre du Sommeil était si envoûtante sur l’esprit du jeune collégien que j’étais que certains chapitres me laissaient dans des états d’âme inoubliables», se rappelle-t-il toujours. D’ailleurs, il se demande, intrigué, si l’auteur n’aurait pas eu vent de certains épisodes historiques propres à sa famille grâce à l’amitié qu’il entretenait avec son oncle Laceb Mokhtar dit Mokrane, professeur d’anglais à la Faculté centrale d’Alger (actuel Benyoucef Benkhedda) : «J’étais capté par la souffrance du tuberculeux qui donna ses derniers instants de vie pour que sa famille ait un peu de répit. J’étais aussi saisi par l’histoire de la veuve qui devait se remarier obligatoirement avec le frère du défunt mari, car ce fut un épisode vécu dans le village par plusieurs personnes de ma connaissance.» La famille du traducteur recevait Mammeri à la maison au village Bouadnane, dans la commune d’Iboudrarene. «Nous recevions Mammeri dans le magasin même de mon grand-père qui fermait boutique à cette occasion. C’est assis sur un sac de farine que j’ai, pour la première fois, écouté Mammeri discourir sur cheikh Mohand. Donc naturellement quand s’est tenue une discussion sur le Sommeil du juste j’ai émis le vœu de pouvoir le traduire», signale-t-il, remerciant au passage le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, qui lui a fait confiance en lui confiant un tel travail. Le traducteur, à la modestie chevillée au corps, reconnaît que ses compétences et intérêts professionnels ne pouvaient pas plaider en sa faveur, car étant enseignant de physique au départ, puis directeur et actuellement inspecteur d’administration : «Seulement, mon amour pour l’œuvre m’a ouvert une porte. J’en parlais avec aisance, connaissant les moindres détails de l’intrigue ainsi que l’essentiel de la symbolique contenue dans le texte. Cette somme de connaissances est obtenue grâce à mes innombrables relectures du livre.» Le traducteur, qui avoue que son orthographe «laisse vraiment à désirer, car venu tardivement à l’écriture en tamazight», signale qu’il s’est fait entourer d’amis qui partagent les mêmes passions que lui, mais pas les mêmes tares. Il cite : Abdenbi Mohand Ramdhane, Hadj Said Abdenour, Boussad Kebir et Salem Usalas, de son vrai nom Salem Ait Ali Belkacem. Laceb regrette, toutefois, que la version publiée par son éditeur, pourtant un professionnel (Flici Othmane, responsable de Dar El Othmania), ne soit pas celle corrigée : «L’éditeur a promis de retirer de la vente ce qu’il a mis sur le marché et de refaire une réédition du texte corrigé.» Poète à ses heures, Laceb Djamel écrit aussi des scénarios. Il a été primé lors de la 9e édition du Festival du film amazigh d’Agadir «Prix du meilleur scénario» pour un film réalisé par Mokrane Hammar intitulé Yir Abrid. Un recueil de textes, coordonné par lui, devrait sortir le jour de l’An berbère, désormais chômé et payé.  

Kechrouda, aristophanesque !

Ahmed Rezzak maintient son intérêt pour un théâtre de rupture, celui d’une radicale opposition aux «normes» d’un bienséant aplaventrisme et au politiquement correct à l’algérienne. Kechrouda, satyre politique dont on peut adhérer ou pas aux
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Kechrouda, aristophanesque !

Ahmed Rezzak maintient son intérêt pour un théâtre de rupture, celui d’une radicale opposition aux «normes» d’un bienséant aplaventrisme et au politiquement correct à l’algérienne. Kechrouda, satyre politique dont on peut adhérer ou pas aux propos, en rajoute une couche en versant de plain-pied dans l’aristophanesque. Car si dans Torchaka, son précédent spectacle, il s’est tenu à la fable, ce qui lui a valu le succès que l’on sait, dans Kechrouda, il enfourche hardiment le discours direct, celui du premier degré qui a détourné le public du théâtre dans notre pays. Pis encore, car bien qu’il le reprenne à rebrousse-poil, sans aucun ménagement, l’accusant de complicité dans les malheurs actuels du pays, il réussit le tour de force d’être gratifié de ses vivats. Assurément, parce que connaissant parfaitement ses classiques du théâtre depuis ses origines, il revient à Aristophane et au traitement qu’il a réservé par son théâtre à l’époque de la décadence que vivait Athènes. Il enfourche la «recette» de ce qu’on a appelé la Comédie ancienne. La gageure, c’était de réussir à la faire passer aujourd’hui. Sur ce plan, Rezzak s’est révélé plein de ressources, usant du farcesque, de la fantaisie et du grotesque, au point qu’à certains moments, ses comédiens, grisés par la réaction positive du public, se sont abandonnés à l’ivresse d’un détestable cabotinage. «Les germes d’une libératrice révolte» A la fin de Kechrouda, celui qui a suivi sur la longue durée le parcours artistique de Rezzak ne peut pas ne pas se demander quelle direction va prendre à l’avenir son inspiration tant sa débauche créative s’est exprimée. Va-t-il marquer une pause ? Toujours est-il qu’avec Kechrouda, il a fait un clin d’œil à sa pièce Essoussa montée en 1998 au théâtre de Annaba par le regretté Kamal Kerbouz et qui a obtenu le premier prix du FNTP lorsqu’il était localisé à Oran. Essoussa, du nom d’un personnage de la pièce qu’on retrouve dans Kechrouda, représente une famille vivant les temps durs d’un après-apocalypse (on y était avec le terrorisme et la crise économique). Ce n’est pas la même pièce évidemment, mais la même idée, sauf que dans le cas de Kechrouda, s’il y a matière également à désespérance, Rezzak a insufflé les germes d’une libératrice révolte… contre soi d’abord. Alors de Essoussa à Kechrouda, une boucle est… bouclée ?

Vu à la télé : 2018, ce sera encore l’incertitude…

L’année 2018 ne s’annonce pas sous de bons auspices. Elle suscite même les pires inquiétudes, contrairement aux assurances proférées par nos gouvernants pour calmer les esprits. Jamais le pays n’a évolué sous un brouillard aussi épais, dans un c
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Vu à la télé : 2018, ce sera encore l’incertitude…

L’année 2018 ne s’annonce pas sous de bons auspices. Elle suscite même les pires inquiétudes, contrairement aux assurances proférées par nos gouvernants pour calmer les esprits. Jamais le pays n’a évolué sous un brouillard aussi épais, dans un climat de flottement, où les mauvais présages reviennent comme des leitmotivs. C’est que l’année qui s’en va nous lègue une situation économique et sociale très empirique, avec partout, au niveau de tous les secteurs, des clignotants au rouge. Tout semble figé autour d’un gouvernement — organe d’exécution par excellence — qui, à force d’approximation dans ses actions, et d’amateurisme dans ses interventions, ne sait plus à quel saint se vouer pour maintenir à flot un navire déjà chavirant. La performance la plus criante vers le bas qui sera retenue au cours de ces dernières années est la baisse drastique (dilapidation serait plus juste) des réserves du Trésor public, qui n’arrive plus à faire tourner convenablement la machine économique. C’est aussi la scandaleuse facilité de ne compter que sur l’argent du pétrole pour assurer l’essentiel aux citoyens. C’était évident, avec un baril frôlant les 100 dollars, mais plus compliqué lorsque celui-ci est descendu à moins de 50 dollars. C’est à ce moment que commencèrent sérieusement nos ennuis. Au point que ce sont les salaires de nos fonctionnaires qui se sont retrouvés directement menacés. Le cri de détresse lancé par Ouyahia restera à ce propos comme la note d’impuissance qui aura fortement marqué 2017. Quand l’Algérie, gros producteur de pétrole et de gaz, n’a pas d’autre choix que de recourir à la planche à billets pour faire face à ses déficits, surtout publics, cela signifie pour le plus profane d’entre nous en matière d’expertise financière, que rien ne va plus. Quand on relève à ce jour, malgré les promesses les plus engagées, que nous restons tributaires à 98% des recettes en provenance des hydrocarbures, le phénomène d’alarmisme que le pouvoir a tendance à dénoncer pour se donner bonne conscience s’invite de lui-même dans le débat devant un constat d’échec que nul ne peut désormais contester. Pourquoi l’agriculture, l’industrie, le tourisme, les services, les communications, le sport, la culture sont-ils toujours dans un état comateux, sous perfusion ? Pourquoi nos banques ne sont toujours que des tiroirs-caisses ? Et pourquoi si peu d’investisseurs étrangers, malgré toutes les facilitations qui leur sont proposées ? La cote d’alerte, à vrai dire, est depuis longtemps dépassée et ne semble avoir eu aucun effet sur le système de la rente qui a ruiné toutes les perspectives et tous les plans de relance de l’économie. La question centrale qu’il faut élucider est de savoir si ce pouvoir qui a le destin du pays entre les mains et impose unilatéralement ses règles de gouvernance serait en mesure ou pas de s’affranchir de cette idéologie rentière qui, répartie de surcroît de manière très sélective, livre l’Algérie aux puissants et la condamne à tourner en permanence autour de son nombril, malgré la richesse de son sous-sol et de ses potentialités humaines. Des pays, pour ne citer notamment que certains parmi ceux du Golfe, qui accusaient il y a moins de trente ans un retard de développement énorme sur l’Algérie, ont réussi des bonds prodigieux sur les plans économique et technologique pour, non seulement combler leur retard, mais pour nous laisser à la traîne, comme ces mauvais élèves (des cancres) qui n’arrivent pas à suivre le rythme de l’évolution du monde moderne. Des progrès fantastiques que le pouvoir algérien a été incapable de réaliser, et qui nous disent clairement aujourd’hui que notre mal n’est pas dans la spécificité de notre développement mais bien dans l’incompétence notoire de nos dirigeants. Il faut admettre que ce sont ces derniers qui, faute d’un projet de société clair, de rigueur dans la gestion et de stratégie à moyen et court termes, endossent la lourde responsabilité d’avoir mis le pays à genoux, contrairement aux insinuations insidieuses du Premier ministre qui, en parlant de gaspillage de devises, par exemple, a voulu déculpabiliser l’Etat et associer les algériens à une forfaiture à laquelle ils n’ont participé ni de près ni de loin. C’est donc sous le parapluie d’une déconfiture généralisée que nous allons entamer la nouvelle année, une crispation qui va nous renvoyer aux années sombres des pénuries, avec le large programme de restriction des produits de consommation décidé par le gouvernement pour atténuer les lourdes factures destinées à l’importation. Pour Ouyahia, tout semble facile : l’argent n’étant plus disponible à profusion, il y a donc nécessité de ne plus alimenter le marché en biens extérieurs, quitte à bouleverser tout un modèle de consommation auquel les Algériens se sont habitués depuis des années. De plus, réduire la facture à l’importation, c’est bien, mais encore faut-il que le pays arrive à substituer les produits manquants, ce qui n’est pas encore tout à fait le cas, au moment où le gouvernement tranche. Entre les gouvernants et les gouvernés, le courant devient encore plus difficile, plus complexe. Mais comment pourrait-il en être autrement lorsque ceux qui sont aux commandes s’avèrent incapables d’être à la hauteur de la crise qui frappe de plein fouet le pays et s’obstinent à reproduire la même politique de replâtrage et d’improvisation, celle qui, précisément, durant une bonne vingtaine d’années, a été à l’origine d’une lente et prévisible régression avant de connaître l’impasse. Dire une telle vérité, si elle ne plaît pas aux décideurs qui se complaisent dans leurs théories et croient encore au miracle d’un redressement salutaire du baril de pétrole pour pouvoir respirer, est aujourd’hui plus qu’une nécessité de survie, une urgence qui a valeur de défi pour tous les experts économiques ayant conscience des déséquilibres flagrants qui affectent notre politique économique. Une politique dont ils ont toujours dénoncé la «matrice rentière» qui a donné naissance à une nouvelle race de prédateurs et qui, évidemment, ne pouvait s’épanouir que sous l’impulsion de la corruption et du clientélisme à grande échelle. Les maux qui sont à l’origine de la gabegie nationale que vit le pays sont connus, mais a-t-on vu nos dirigeants se mettre en première ligne pour les combattre réellement ? Y a-t-il eu un jour un «plan Marshall» pour extirper le virus de la corruption qui gangrène la société dans ses différentes institutions ? Le jour où on répondra à cette question, on aura réglé la moitié de nos problèmes. Bonne année quand même !

Hommage à la virtuose du piano Salima Madini

Après six soirées bien pleines, les lampions du Festivalgérie 2017 se sont éteints, avant-hier, en présence de mélomanes avertis. C’est vers 21h que la soirée a été étrennée par un concert démonstratif des élèves des master class, sous la di
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Hommage à la virtuose du piano Salima Madini

Après six soirées bien pleines, les lampions du Festivalgérie 2017 se sont éteints, avant-hier, en présence de mélomanes avertis. C’est vers 21h que la soirée a été étrennée par un concert démonstratif des élèves des master class, sous la direction de Khalil Baba Ahmed. Pour rappel, en marge du festival, le commissariat a organisé au profit des jeunes musiciens-venus de l’ensemble du territoire national- des master class pour se perfectionner dans l’art de manier leurs instruments de musique : la kouitra, le luth, le violon et le r’bab. Ainsi, les 44 candidats se sont regroupés en un seul orchestre pour présenter un programme préalablement répété avec les quatre formateurs, appuyés par cinq musiciens de l’Opéra Boualem Bessaïeh. Dans un jeu des plus justes, les musiciens ont offert à l’assistance un programme andalou mixte, surfant entre les trois écoles : une touchia Sika d’Alger, touchia El Kamel, de Tlemcen, et un benchraf H’Cine, de Constantine. Cette représentation démonstrative réussie a été suivie par la prestation du duo Mélodies du désert, de Béchar. Les deux comparses, Smahi Ramdane, au oud, et Ghouti Hedjira, à la percussion, ont puisé dans le répertoire du chanteur Alla, notamment dans le genre foundou, pour offrir une balade enchanteresse à travers les contrées du Sud algérien. Place ensuite à l’ensemble Aftab du Pakistan. Habillés de tenues traditionnelles, les cinq musiciens, assis à même le sol, commencent par taquiner leurs instruments musicaux, pour ensuite s’adonner à un programme des plus spirituels. Ces musiciens voyageurs, composés des trois frères pakistanais Mushtar, Shuaïb Hubaïb et Behlole, de l’Algéro-Libanais Zakar Fady, et du Franco-Grec Ioannis Rasaras, ont enivré le public de sublimes chants sacrés du Qawwali et de chants populaires, Tappa et Mahya. La quatrième partie de la soirée a été consacrée à un hommage rendu à la doyenne des artistes et professeurs, Salima Madini. Cette virtuose du piano et présidente de l’association andalouse Essendoussia d’Alger s’est vu remettre des mains du ministre de la Culture un diplôme honorifique, un trophée du festival, ainsi qu’un bouquet de fleurs. La surprise de la soirée fut incontestablement ce duo entre Salima Madini et sa fille Lamia Madini, qui n’est plus à présenter. Avec le talent qu’on lui connaît, la maman a reconquis le piano pour s’adonner aux notes spécifiques d’un extrait d’un Inkilab Mezmoum, rehaussé par la voix cristalline de Lamia. Des salves d’applaudissements et des youyous s’en sont suivis. Rencontrée en aparté, Salima Madini s’est dite très heureuse de recevoir un tel hommage, après celui rendu le 30 novembre dernier au Palais de la culture de Kouba à Alger. «Je suis, dit-elle d’une voix étouffée par l’émotion, très heureuse de recevoir une telle distinction bien qu’on m’ait oubliée pendant des années, alors que je suis la doyenne des professeurs du Conservatoire d’Alger. J’ai commencé en qualité d’élève en 1949, et tout ce monde présent n’était pas encore né. Par le passé, plusieurs hommes et femmes de culture ont été honorés, mais pas moi. Ceci étant, après cinquante ans de musique, je suis heureuse qu’on ait pensé à moi aujourd’hui. Je remercie infiniment le ministre de la Culture et le commissariat du festival d’avoir pensé à moi». La soirée s’est refermée par l’imposant Ensemble national andalou de l’Opéra d’Alger, sous la houlette du chef d’orchestre constantinois Samir Boukredera. Cet Ensemble est composé de musiciens issus des trois écoles, à savoir El Gharnati, de Tlemcen, Es- Sanâa, d’Alger et le Malouf, de Constantine. L’exercice débute par un bechraf mezmoum, suivi par plusieurs pièces musicales, dont, entre autres, El qelb bat sali, Mel hbibi malou, Men hwa rouhi ou rahti, Kadiriet, M’cheghel et Billahi ya hamami, le tout excellemment interprété tour à tour par Lamia Madini, Khalil Baba Ahmed, El Hadi Sefraoui, Fateh Rouana et Malek Chelloug. Il est à noter, par ailleurs, que d’autres hommages ont été rendus aux défunts artistes Cheikh Mohamed Bahar, Cheikh Mustapha Belkhodja, Zouaoui Fergani et Mustapha Kasdali. En outre, la promotion des master class 2017 du festival a été baptisée des noms de ces icônes de la musique algérienne.  

El âtab, une panne qui se transforme en un implacable piège

C’est qu’il est présent en ce 12e FNTP avec deux spectacles, le premier réalisé pour le compte du TR El Eulma et le second au profit du TR Batna. Ce fut d’ailleurs la cause d’une sourde levée de boucliers qui projette d’interdire, moyennant u
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El âtab, une panne qui se transforme en un implacable piège

C’est qu’il est présent en ce 12e FNTP avec deux spectacles, le premier réalisé pour le compte du TR El Eulma et le second au profit du TR Batna. Ce fut d’ailleurs la cause d’une sourde levée de boucliers qui projette d’interdire, moyennant un changement dans le règlement intérieur, la présence d’un metteur en scène avec deux spectacles au sein de la compétition sous prétexte de laisser leur chance aux autres metteurs en scène. Clairement dit, si l’un d’eux fait les faveurs des théâtres d’Etat parce qu’ils sont assurés de faire salle comble avec lui et de décrocher des distinctions, qu’il soit Ben Brahim ou un autre, en le limitant à une production. En somme, exit la concurrence au profit du numerus clausus administratif. D’aucuns estiment que si l’intention est louable, elle peut être source d’une dangereuse dérive, «car à ce rythme, pourquoi n’imposerait-on pas cette condition aux comédiens qui exigeraient de n’être présents que dans une distribution ?» Par ailleurs, que deviendraient les metteurs en scène qui ont refusé le salariat au sein d’un théâtre d’Etat et choisi de travailler en free-lance, à l’instar de Ben Brahim ? Ils seraient au semi-chômage avec une telle réglementation, parce que quels autres théâtres d’Etat, les seuls producteurs en matière de théâtre en notre pays, leur feraient appel s’ils ne peuvent participer avec leur œuvre à l’unique compétition nationale ? C’est dire ce qu’il y a de pernicieux derrière une décision qui perd de vue le fait que le théâtre algérien évolue dans un contexte spécifique par rapport à ce qu’il est sous d’autres cieux. Revenons à La Panne, une fable philosophique se déclinant sous une apparence déjantée, mais qui s’avère une sombre comédie. Ettore Scola en a tiré La plus belle soirée de ma vie, un implacable récit filmique qui vire au film d’horreur. Faouzi Ben Brahim et Kembache Nawal, l’adaptatrice du texte, eux, empruntent une trompeuse légèreté avec le rire pour viatique, ce qui piège le spectateur pour le figer à l’ultime scène dans un rire se tordant en rictus. Pour ce faire, le public est emballé, dans tous les sens du terme, dans un trépidant rythme et une plaisante fantaisie à laquelle participent des personnages rassemblés par le hasard, le temps d’une soirée, dans un «innocent» jeu de société, celui d’un fictif procès d’un convive arrivé parmi eux suite à une panne de voiture, d’où le titre de la pièce. Toute réflexion est entravée par le déroulement ébouriffant de l’intrigue jusqu’aux ultimes scènes où elle se transforme en une diablerie de piège mortel. Mais ce qui fait également l’intérêt du spectacle, c’est le dépouillement de sa mise en scène en matière de moyens, en particulier pour ce qui est de la scénographie. En effet, sur un même espace et un même décor, d’autres espaces imaginaires (de temps et de lieux) sont délimités par des jeux de lumière avec en arrière-fond une musique d’atmosphère signée par le talentueux Soufi Abdelkader. Enfin, Zaoui Mohamed Tahar, Messaoudi Naoual, Benamar Azzedine, Kouyatane Majid et Khannouche Issam en ont été les inspirés interprètes. En post-scriptum, M. Yahiaoui, le commissaire du festival, s’il vous plaît, sursoyez à la décision qu’on veut vous faire prendre. Dans les conditions actuelles, elle ne sert pas la promotion du théâtre.

Box-Office : Star Wars, la tête dans les étoiles

Le huitième épisode de la saga Star Wars est resté largement en tête du box-office pour son deuxième week-end dans les salles d’Amérique du Nord.  Après avoir rapporté 220 millions de dollars le week-end de sa sortie aux Etats-Unis et au Canada
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Box-Office : Star Wars, la tête dans les étoiles

Le huitième épisode de la saga Star Wars est resté largement en tête du box-office pour son deuxième week-end dans les salles d’Amérique du Nord.  Après avoir rapporté 220 millions de dollars le week-end de sa sortie aux Etats-Unis et au Canada, Star Wars : Les derniers Jedi a engrangé 68,5 millions ce week-end sur 4232 écrans, pour un total de 365 millions, selon des chiffres préliminaires de la société spécialisée Exhibitor Relations, et qui seront encore grossis par le lundi de Noël. Au total, selon l’analyste Paul Dergarabedian, les recettes mondiales du film sont estimées à 745,4 millions depuis la sortie. Le record à battre en recettes mondiales est Avatar (2009), avec 2,7 milliards de dollars. Star Wars : le réveil de la force (2015) avait rapporté un peu plus de deux milliards. Trois nouveautés s’installent derrière au box-office. A la seconde place, le film d’aventures Jumanji : Bienvenue dans la jungle rapporte 34 millions, suivi de Pitch Perfect 3, troisième opus de la franchise sur la chorale des Bellas, dont les chanteuses se retrouvent pour une folle tournée à l’étranger (20,4 millions).  Quatrième, The Greatest Showman, raconte l’histoire du magicien P. T. Barnum, joué à l’écran par Hugh Jackman. Le film a rapporté 8,6 millions en trois jours. Ferdinand, dessin animé qui suit les aventures d’un taureau au grand cœur à travers l’Espagne, est repoussé en cinquième position, avec 7 millions durant le week-end (26,6 millions au total). Dédié à la mémoire de Carrie Fisher Star Wars, épisode VIII : les derniers Jedi (Star Wars : Episode VIII – The Last Jedi) est un film américain de science-fiction de type Space Opera réalisé par Rian Johnson, sorti en 2017.Ecrit par Rian Johnson et interprété par les acteurs de la nouvelle trilogie, Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac et Adam Driver ainsi que par Mark Hamill et Carrie Fisher reprenant les rôles de Luke Skywalker et de sa sœur jumelle Leia Organa, le film fait directement suite au septième épisode de la franchise Star Wars, le réveil de la force. Daisy Ridley incarne Rey, une femme solitaire sensible à la force qui fait dorénavant équipe avec un ancien soldat du Premier Ordre, Finn, incarné par John Boyega. Tous les deux sont alliés du pilote Poe Dameron, joué par Oscar Isaac dans leur lutte contre le Premier Ordre et Kylo Ren, interprété par Adam Driver. Il s’agit du huitième épisode de la franchise Star Wars en termes de chronologie, et du troisième long métrage produit par Lucasfilm depuis son rachat par The Walt Disney Company en 2012. J. J. Abrams, réalisateur du film précédent (selon la chronologie), est désormais producteur délégué. Il s’agit du premier film de la saga à reprendre là où l’épisode précédent s’est terminé, les autres épisodes étant habituellement espacés de plusieurs années. Le film est dédié à la mémoire de Carrie Fisher, morte en décembre 2016, après la fin du tournage.  

Tizit (Tizi Ouzou) : Hommage au chanteur Taleb Rabah

La mémoire du chanteur et auteur-compositeur Taleb Rabah a été honorée, samedi, au village Tizit, commune d’Illilten, dans la daïra d’Iferhounen, à 70 km au sud-est de Tizi Ouzou. Il s’agit d’un hommage émouvant rendu à cet artiste disparu i
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Tizit (Tizi Ouzou) : Hommage au chanteur Taleb Rabah

La mémoire du chanteur et auteur-compositeur Taleb Rabah a été honorée, samedi, au village Tizit, commune d’Illilten, dans la daïra d’Iferhounen, à 70 km au sud-est de Tizi Ouzou. Il s’agit d’un hommage émouvant rendu à cet artiste disparu il y a deux ans. Les initiateurs de cette commémoration ont mis sur pied un programme d’activités en mesure de revisiter le défunt. D’ailleurs, à l’occasion, une exposition de portraits et de l’œuvre du regretté chanteur a été mise en place, tout comme le recueillement organisé sur sa tombe et qui a drainé une assistance nombreuse. Ainsi, une gerbe de fleurs a été déposée sur la tombe de Taleb Rabah en présence des membres de sa famille, des artistes de la région, ainsi que de plusieurs citoyens du village. Des femmes, des collégiens, des lycéens et des étudiants du village ont également pris part à cette commémoration en sillonnant les artères du village avec les portraits du défunt. Des images extrêmement belles. Lors de leur prise de parole, les intervenants ont rappelé les qualités  de l’artiste, comme ils se sont également étalés sur son itinéraire, marqué notamment par une vie de citoyen humble et modeste, comme l’ont si bien souligné les présents qui gardent fièrement de lui l’image d’un homme sympathique. Il a connu Slimane Azem et Cheikh El Hasnaoui Par ailleurs, rappelons que Taleb Rabah est décédé le 23 décembre 2015 des suites d’une longue maladie, à l’âge de 85 ans, après une carrière riche en matière de productions artistiques. Il demeure d’ailleurs l’un des monuments et repères de la chanson algérienne. Il est parti laissant derrière lui un répertoire inestimable. Il  a chanté plusieurs thèmes, comme la Révolution, la famille et les aléas de  la vie. Il est utile de rappeler aussi que Taleb Rabah a entamé sa carrière artistique au début des années 1950, après son premier voyage en France, où il a connu plusieurs grands artistes, comme Slimane Azem et Cheikh El Hasnaoui. Il convient de souligner que les jeunes du village de Tizit sont très actifs, aussi bien dans le domaine de la culture que dans le volet social, avec notamment une parfaite organisation en vue d’améliorer le cadre de vie dans cette bourgade perchée sur les hauteurs de la Kabylie.  

Festivalgérie : Une soirée dédiée au «samâa soufi»

Un récital dédié au malouf et au samâa soufi, une immersion dans les patrimoines musicaux algériens, turcs et marocains, a été animé, dimanche soir à Alger, par les ensembles Ichbilia (Algérie),   Mehmet Kemiksiz (Turquie) et Djalel Echarkaoui (Ma
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Festivalgérie : Une soirée dédiée au «samâa soufi»

Un récital dédié au malouf et au samâa soufi, une immersion dans les patrimoines musicaux algériens, turcs et marocains, a été animé, dimanche soir à Alger, par les ensembles Ichbilia (Algérie),   Mehmet Kemiksiz (Turquie) et Djalel Echarkaoui (Maroc).  Ces trois orchestres se sont produits sur la scène de l’Opéra d’Alger Boualem Bessaïeh dans le cadre du 12e Festival international de musique   andalouse et des musiques anciennes «FestivAlgérie», inauguré mercredi. Représentant la tradition des musiques classiques religieuses turques, l’ensemble Mehmet Kemiksiz a proposé au public algérois des pièces du   samâa soufi inspirées des pratiques musicales des ermitages et couvents soufis de la région, liés à la pratique et aux célébrations musulmanes. Sur scène, la voix de Mehmet Kemiksiz, accompagné de deux choristes, était portée par le son du ney, du qanoun et du tanneur (luth à manche long) soutenus par le bendir pour chanter des textes religieux et spirituels et des poèmes contemporains d’auteurs turcs et iraniens. Djalal Echarkaoui, une autre voix reconnue de l’inchad et du samâa, s’est également produit lors de cette soirée dans un univers musical marqué, comme pour l’ensemble turc, par une présence sonore appuyée du qanoun, et un chant dédié aux louanges à Dieu et à Son Prophète. La prestation de cet ensemble marocain oscillait entre des inspirations et des sonorités de la musique classique arabe et du tarab et couleurs et instrumentations proches de la musique andalouse et de la ala marocaine. Si la découverte était au rendez-vous pour certains, la programmation de cette soirée «s’éloigne», selon des spectateurs initiés, du thème général de ce festival. œuvrant pour la promotion du malouf, l’association musicale Ichbilia de Souk Ahras avait proposé au public, venu nombreux à cette soirée, un programme tiré du répertoire de chansonnettes du zadjel et du mahdjouz interprété avec une orchestration traditionnelle comptant deux luths, un violon, un ney et des percussions. Cependant, ce dernier orchestre n’a pas réussi à proposer une prestation complète et une scène remplie, se contentant d’une instrumentation faible, parfois difficilement audible, et de chants monotones. Inauguré mercredi, le 12e FestivAlgérie s’est poursuivi jusqu’à hier avec au programme de cette dernière soirée une prestation de l’ensemble Mélodies du désert, l’ensemble national andalou de l’Opéra d’Alger et un  passage de la troupe pakistanaise Aftab.  

Sa raison de vivre, lire et écrire

La 3e édition du Prix Assia Djebbar a été organisée le jeudi 21 décembre au Centre international des conférences CIC Abdelatif Rahal, au Club des pins à Alger, et ce, en présence d’hommes de lettres, du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, du m
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Sa raison de vivre, lire et écrire

La 3e édition du Prix Assia Djebbar a été organisée le jeudi 21 décembre au Centre international des conférences CIC Abdelatif Rahal, au Club des pins à Alger, et ce, en présence d’hommes de lettres, du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, du ministre de la Communication, Djamel Kaouane, ainsi que des membres du gouvernement. Noureddine Saadi, disparu il y a plus d’une semaine, a reçu le prix Assia Djebbar en langue française pour son roman «Boulevard de l’abîme» paru aux éditions Barzakh. Le pitch ? Une femme d’origine algérienne est retrouvée morte dans son appartement à Paris. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un suicide mais l’inspecteur chargé de l’enquête, fasciné par cette femme, fouille le carnet où elle retranscrit ses séances de psychanalyse et ses rêves. Il reconstitue peu à peu le puzzle de sa vie et toutes les pièces le ramènent à son passé à lui, lorsqu’il était engagé, en tant qu’appelé, dans la guerre d’Algérie. Un souvenir en particulier lui revient : la vaste campagne de «fraternisation» avec la population à laquelle il a, malgré lui, participé et qui a tourné au cauchemar. En croisant les récits et les points de vue - ceux de la victime, d’un ex-amant, avec lequel la défunte a vécu une histoire passionnée, et de l’inspecteur enfin. Le prix Assia Djebbar  en  amazigh a été remis à Mustapha Zaarouri pour «D wagi i d assirem-iw» (c’est ça mon espoir).   Notre confrère et  auteur Merzak  Begtache  a  été le récipiendaire du Prix Assia Djebbar du roman en arabe pour «El Matar Yaktoub Massitatihi (La pluie écrit ses mémoires), paru aux éditions  ANEP.   La balle assassine et le miraculé Merzak Begtache, 72 ans, à l’aise dans les deux langues, arabe et français, ayant traduit un de ses pairs, Rachid Boudjedra, en arabe notamment,  s’est dit honoré et touché par cette distinction : «Je suis honoré par ce prix. D’autant plus que j’ai présidé la deuxième édition. J’avoue que je craignais pour l’avenir de ce prix. Finalement, nous en sommes à la 3e édition. Il ne fait que grandir. Pourquoi pas une dimension internationale tel le «Man Booker Prize» (récompense littéraire britannique) ? Cela m’honore car j’ai connu la grande Assia Djebbar dans les années 1970. Une grande écrivaine. Ma raison de vivre est de lire et écrire…». Victime  d’un attentat  terroriste, le 31  juillet  1993, Merzak  Begtache est grièvement  blessé. Il recevra une seule balle. Elle traversera sa nuque pour fracasser la mâchoire et sortir par la joue droite. Miraculé, il survivra : « J’ai souffert le martyre. J’avais la bouche bloquée pendant 45 jours. J’étais alimenté par un tube. Je remercie infini-ment les médecins de l’hôpital d’Aïn  Naâdja  d’alors.  Ma femme  m’a beaucoup  soutenu  et  par la suite mes enfants.  Je pardonne à  ces ter-roristes, des jeunes. Mais jamais aux commanditaires de cet attentat. Je suis un journaliste. Je continue à lire et écrire…». Et pour cause, Merzak Begtache était, hier matin, en face de son ordinateur, muni d’une loupe grossissant les lettres. Des traits de caractères… trempés dans de l’encre de sublimation. Une nouvelle histoire. Des projets plein la tête. Et, à la clé, un recueil de nouvelles en français, des romans, oui, plusieurs en langue arabe, des traductions, des articles de presse… Pour  pasticher son titre (La pluie écrit ses mémoires), il pleut des pages toujours (dans son cœur, comme dirait Verlaine). Des feuilles pas du tout mortes mais vivantes. Des bonnes feuilles.  

Diversité des styles et répertoires

Les amateurs de musique andalouse et de musiques anciennes ont pu découvrir et apprécier un programme à la hauteur des espérances. La soirée a été étrennée par le duo français «Duo Hemiolia». La violoncelliste Claire Lamquet et la violoniste Alf
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Diversité des styles et répertoires

Les amateurs de musique andalouse et de musiques anciennes ont pu découvrir et apprécier un programme à la hauteur des espérances. La soirée a été étrennée par le duo français «Duo Hemiolia». La violoncelliste Claire Lamquet et la violoniste Alfia Bakieva ont offert un répertoire riche de huit pièces musicales datant du XVIIe siècle. Elles ont revisité de célèbres pièces de la période baroque ainsi que la musique patrimoniale du nord de la France. Cet ensemble qui existe depuis une décennie a également fait une petite incursion en Allemagne. Parmi les sonates interprétées, citons Cima, Castillo et de Francœur, la Fantaisie de Telemann, la Follia de Corelli et le Caprice d’Alabac. Leur prestation s’est terminée par la reprise de la célèbre chanson «Al Khir Ino», signée par le chanteur algérien Idir. Place ensuite à l’Ensemble andalou de Paris. Constitué d’une vingtaine de musiciens, cet ensemble a donné un avant-goût de son programme par un magnifique jeu de violons et d’ouds, suivi de la percussion et des voix. Le jeu des instruments et l’interprétation vocale étaient des plus délicieuses. Ils reprirent le célèbre poème - peu chanté jusque-là, de cheikh Ben Msaib «Rabbi K Qda A’liha». L’Ensemble andalou de Paris qui existe depuis 2010 a interpreté d’autres inkilabets dans le mode zidane et d’autres hawzas et ce, sous des slaves d’applaudissements. Le troisième groupe à se produire sur scène est le duo japonais «Futaie Bayachi», lequel a offert un chant folklorique des différentes régions de leur pays. Le la du spectacle est donné par des coups de tambours Taiko, donnés par Emiko Ota. L’artiste japonais Hideaki Tsuji s’est plu, pour sa part, à interpréter différentes intonations vocales, aidé en cela par son Shamisen, un luth à trois cordes. Ces deux artistes, très complices dans le jeu, ont présenté des chants populaires des « Minyö » et des chants folkloriques du sud du Japon. Ils ont décliné à travers leur musique plusieurs thèmes dont, entre autres, la joie, la ville quotidienne, la cueillette des feuilles de thé, la récolte du blé ou encore la nature. La soirée de cette 12e édition du Festivalgerie s’est refermée par l’Orchestre de l’Association de jeunes de Monastir, dirigé par le chef d’orchestre Mahmoud Frih. Cet orchestre qui compte à son actif 7 Cd a présenté sept pièces musicales de malouf. Rôdés à ce genre de manifestation, les 14 musiciens ont magistralement interprété entre autres Semmaï isbaïn, Mouwachah Ya la qawmi dayyaâöuni, Noubet Raml El Maya, Wasla Mezmoum. Ils ont, également, donné un large aperçu du célèbre chant traditionnel tunisien comme Hobbi yetbeddel yetdjedded ou encore Djari ya Hammouda. Il est à noter que la 12e édition du Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes se clôturera, ce soir, à l’Opéra Boualem Bessaih, avec un hommage à la pianiste algérienne Salima Madini. Il est attendu, aussi, d’autres prestations musicales avec l’Ensemble national andalou de l’Opéra d’Alger, le groupe Aftap du Pakistan et le duo Mélodie du Désert. Il y aura également la remise des prix aux lauréats du concours des masters class.

Un spectacle dans la veine de la fordja

La 12e édition du FNTP s’est ouverte dans la sobriété pour ce qui est de l’entrée en matière officielle avec des discours de circonstance, puis s’est poursuivie, pour ceux qui ont l’âme bon public, dans la bonne humeur avec «Slalem eddhalma»,
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Un spectacle dans la veine de la fordja

La 12e édition du FNTP s’est ouverte dans la sobriété pour ce qui est de l’entrée en matière officielle avec des discours de circonstance, puis s’est poursuivie, pour ceux qui ont l’âme bon public, dans la bonne humeur avec «Slalem eddhalma», le spectacle rapporté en compétition par le théâtre de Constantine.  Lors de l’ouverture solennelle, une nouveauté : Yahiaoui Mohamed, le commissaire du festival, a prononcé son discours d’abord en tamazight puis en langue arabe, ce qui a été salué par la salle. Quant à celui de Azzedine Mihoubi, le ministre, il n’a pas fait l’impasse sur la question de la réforme des théâtres et celle de la politique d’austérité qui ont durement impacté l’activité théâtrale au point que certains théâtres ont déclaré forfait pour cette édition ou ont dû parrainer des spectacles produits par le théâtre de «l’initiative indépendante». Pour la réforme, la synthèse des travaux de réflexion a été finalisée. Selon des indiscrétions, il ne reste que la mise en forme juridique qui pourrait être fin prête au cours du premier trimestre 2018 pour être déposée au niveau du secrétariat général du gouvernement. Quant à «Slalem eddhalma » (les marches de l’obscurité), il est dans la veine de ce théâtre satirique, jouant à fond de la parodie et du grossissement du trait, que les hommes de théâtre de l’est du pays ont étrenné avec plus ou moins de réussite. Ahmed Rezzak et Lotfi Bensbaâ sont passés maîtres dans l’art de ce genre. Le spectacle écrit et monté par Kamel Ferrad, comédien à la base et marionnettiste de talent, est sans grande envergure. L’intrigue se veut une parabole à partir de quatre fables, celles du conte, mais que des clins d’œil au présent ramènent parfois à un prosaïsme réducteur. Quatre tableaux les rapportent. Leurs quatre fables racontent uniment l’histoire d’un «faible», parce que d’extraction humble, pris en apparence fermement entre les griffes d’un puissant. La conclusion, toujours identique, est en faveur de l’opprimé. On peut regretter que le fil conducteur du spectacle se perde par moments en raison d’une écriture dramatique insuffisamment resserrée et une mise en scène quelque peu approximative. Le copié/collé au plan de l’écriture scénique d’un tableau à l’autre, les longueurs, les pertes de rythme et les enchaînements maladroits se sont additionnés, ce qui ne pardonne pas dans un genre où la vivacité doit être absolument de mise pour que le rire fuse sous l’effet de surprise. Dans ce sens, Ferrad, pour sa première œuvre réalisée en professionnel, aurait pu se suffire d’une seule casquette plutôt que de trois : l’écriture, la mise en scène et l’interprétation puisqu’il s’est distribué.  Reste les treize comédiens distribués qui n’ont pas démérité, eux dont la plupart sont familiers de ce genre basé sur la truculence et le jeu outré. Ce sont eux qui ont porté le spectacle par leur verve soutenue.

Profession : Reporter de cœur

Le travail,la persévérance et le professionnalisme paient toujours. Notre consœur, Zohra Bensemra, photographe-reporter,  exerçant à l’agence Reuters, vient d’être élue   Photographe de l’année 2017 par le prestigieux quotidien britannique Th
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Profession : Reporter de cœur

Le travail,la persévérance et le professionnalisme paient toujours. Notre consœur, Zohra Bensemra, photographe-reporter,  exerçant à l’agence Reuters, vient d’être élue   Photographe de l’année 2017 par le prestigieux quotidien britannique The Guardian.   Zohra Bensemra, 49 ans, est la première femme journaliste photographe algérienne, -car il est important de le souligner- celle qui dans les années 1990 témoignait à travers son «boîtier» l’horreur et la folie meurtrière terroriste en bravant et trompant la peur pour informer. Elle vivait recluse. Car ciblée, comme tous les journalistes ayant payé un lourd tribut, par les groupes terroristes. La journée, elle photographiait le climat mortifère, et la nuit, elle écoutait Cheb Khaled pour songer à la paix et à la vie. Et surtout balancer à la face du monde la tragédie innommable que traversait son pays. Elle était alors photographe-reporter du quotidien national El Watan. Depuis, exerçant à l’agence d’informations Reuters, Zohra Bensemra ne se refait pas. Au contraire, elle continuera à dévoiler la souffrance, la détresse, la bêtise humaine, la guerre, l’espoir et le désespoir de par le monde. Zohra Bensemra est à l’écoute (vue plutôt) de ses semblables. De son prochain. Elle est de tous les fronts C’est une humaniste du déclic. Elle s’acharne à montrer la détresse humaine pour ne pas dire infrahumaine dans le monde ici-bas. Elle ne recule pas. Elle monte au front. Au charbon. En première ligne. Comme l’attestent ses clichés. Ayant volé ici, là et là-bas, des instants et autres instantanés des conflits en Syrie, Irak, Libye, ou se rendant au Pakistan, Afghanistan, Serbie, Egypte ou encore Somalie ravagée par une sécheresse menaçant l’existence de millions d’humains. Elle est de tous les fronts, quoi.  Le prestigieux journal britannique The Guardian, en choisissant -parmi d’autres de ses consœurs et confrères- Zohra Bensemra comme photographe- reporter de l’année, a voulu exprimer une certaine reconnaissance pour son travail professionnel et cette dimension humaine. «Cette année, le bureau de photos du Guardian a choisi la photo-journaliste de Reuters, Zohra Bensemra, comme photographe de l’agence de l’année. De la sécheresse en Somalie au conflit en Irak et en Syrie contre l’Etat islamique aux élections dans son pays l’Algérie…», a annoncé The Guardian. L’histoire de Zeinab, la somalienne Se confiant au Guardian «l’heureuse élue», Zohra Bensemra, résumera l’année 2017, photographiquement parlant : « Je pense que 2017 a été une année difficile pour le monde en termes de guerres, de désastres, d’abus des droits de l’homme, de crises des réfugiés et de famine. Même les gens qui vivent dans des pays autrefois stables sont confrontés à des attaques terroristes. Je crois que personne ne se sent en sécurité ces jours-ci. Je mets mon cœur dans tous les reportages sur lesquels je travaille, mais ceux dont je me sens le plus fort sont ceux qui me mettent en contact avec des gens -des sujets qui sont liés à la lutte des gens pour leurs droits. Je veux pousser les spectateurs à se reconnaître dans les images de la douleur ou de la joie de quelqu’un d’autre. Ce premier moment de reconnaissance. Le reportage en Somalie m’a marquée. Il ne s’agissait pas de guerre mais de la lutte d’une femme. Zeinab, une jolie fille de 14 ans, avait été forcée par sa mère à épouser un vieil homme qui lui offrait 1 000 $ en guise de dot. La dot a permis à sa famille de se rendre à Dollow, une ville somalienne située à la frontière éthiopienne, où des organismes d’aide internationale fournissaient de la nourriture aux personnes fuyant la sécheresse. Zeinab avait sauvé la vie de toute la famille. Zeinab ne pouvait pas supporter son mari et voulait divorcer. Je préférerais mourir. Il vaut mieux que je coure dans la brousse et que je sois mangée par des lions», avait-elle dit. «Zeinab voulait terminer ses études, elle voulait devenir professeur d’anglais, elle ne voulait pas se marier. Son mari n’accepterait un divorce que si la famille restituait la dot, ce qui n’était pas possible…». «Les réactions humaines sont les mêmes partout» A propos de son approche par rapport au sujet, Zohra Bensemra répondra tout de go : «J’approche les gens avec respect. Quel que soit leur statut. J’ai commencé en tant que photographe dans mon pays, l’Algérie, pendant le conflit dans les années 1990. En plus de couvrir la guerre, j’ai été directement affectée, j’ai perdu des amis et des parents. Environ 200 000 personnes ont été tuées, y compris des civils, des intellectuels, des journalistes, des policiers, des militaires... Plus tard, quand j’ai commencé à faire des missions internationales, j’ai trouvé beaucoup de similitudes avec ce que j’avais vécu en Algérie. J’en suis venue à comprendre que peu importe la nationalité ou la religion, les réactions humaines sont les mêmes partout. Mon expérience en Algérie m’a appris à couvrir humblement les sujets, les reportages…Tant que je suis concernée par l’humanité et la vie, mon cœur est là. Les lieux, les nationalités, voire les types de couvertures, sont secondaires. Je n’ai aucun jugement quand j’approche les gens et les prends comme ils sont. Je pense que pour pouvoir faire ce travail, nous devons accepter les difficultés. Il est impossible de réussir ce que nous avons prévu de faire...». Zohra Bensemra est un témoin oculaire, un reporter pas de guerre, mais contre la guerre. Un reporter de paix. C’est cela qui scintille dans son œil «design». Et là, y a pas photo. Félicitations et bravo, Zohra !  

Compétition serrée

Samedi, 19h, au théâtre Mahieddine Bachetarzi, débute le In de la 12e édition du FNTP. Disons-le tout net : comme rarement, la compétition va être serrée au regard de la qualité de certains des seize spectacles que nous avons vus et d’autres au vu d
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Compétition serrée

Samedi, 19h, au théâtre Mahieddine Bachetarzi, débute le In de la 12e édition du FNTP. Disons-le tout net : comme rarement, la compétition va être serrée au regard de la qualité de certains des seize spectacles que nous avons vus et d’autres au vu du talent incontesté de leurs auteurs. C’est dire, également, que les esprits chagrins qui dénigrent le théâtre algérien, sans venir voir de près ce qu’il fait de bon, auront encore une fois tort. C’est dire, en outre, combien va être difficile la mission du jury présidé par le dramaturge et journaliste culturel Allaoua Djeroua Wahbi. Commençons par ceux que nous avons pu voir. A l’est du pays, il y a Intihar errafiqa el mayita produit par le TR El Eulma d’après Véronika décide de mourir, un roman du Brésilien Paulo Coelho. Son adaptation est de Mohamed Adlène Bekhouche, un comédien, et sa mise en scène confiée à un Faouzi Ben Brahim qui n’est plus à présenter. Ses inspirées précédentes créations plaident pour lui. Pour avoir écrit tout le bien que nous en avons pensé lors de sa générale, nous ne saurions nous dédire en ne vous recommandant pas de voir Intihar… Le même Ben Brahim, toujours à l’Est, est à l’œuvre au théâtre de Batna avec La panne du Suisse Friedrich Dürrenmatt, un spécialiste du huis clos et dont Caténa a été monté en 1997 par le théâtre algérien. Le TR de Batna a toujours bien tiré son épingle du jeu au FNTP en faisant appel à Ben Brahim. Avec Abbar Azzedine, le TR de Sidi Bel Abbès a enfin récupéré une de ses valeurs sûres qu’il a délaissées. Abbar, avec trois autres comédiens, des sociétaires du TRSBA, ont fait à ce dernier un appréciable cadeau en montant le spectacle avec zéro dinar. Azzedine, qui a l’habitude de s’entourer d’un scénographe, d’un chorégraphe et d’un musicien, a dû en faire le deuil et compter sur son sens de la mise en scène et l’investissement de ses acteurs. Dommage, le spectacle n’a été représenté que trois fois, ce qui ne lui a pas permis d’être rodé. Depuis Sidi Bel Abbès, le théâtre indépendant est présent avec l’ACT2 (en référence à l’action culturelle des travailleurs, dénomination du théâtre de la mer avec l’arrivée de Kateb Yacine). En fait ACT2 a parrainé le spectacle de Ahmed Meddah (sortant de l’Ismas) et de ses trois complices (deux comédiens et un musicien). Ces quatre-là l’ont monté avec zéro dinar de façon à ce que personne d’autre qu’eux n’ait un droit de regard sur le montage de leur «fin de partie». A ne pas rater. Meddah s’était déjà illustré avec Othello au FNTP, il y a deux ou trois années. La pièce de Becket,  Fin de partie,  est encore présente au FNTP sous les couleurs du théâtre de Saïda. Ce dernier, n’ayant monté aucune production, a eu l’intelligence de parrainer le spectacle monté par de talentueux universitaires saïdiens auxquels s’est joint bénévolement Abdelhalim Zreiby. C’est une autre délectation. A voir pour comparer les deux versions avec celle, pour ceux qui s’en souviennent, qu’en a donnée le Mostaganémois Ahmed Belalem, il y a deux ans au FNTA. Du TR Oum El Bouagui, deux talents avérés (Ali Djebara à l’écriture et Ahmed Khoudi à la mise en scène) se sont associés autour de Al Achiâ, d’après Gogol. Produite par le TR de Skikda,  Ma bkat hadra  (Il n’y a plus rien à dire, un titre idoine pour une pièce d’inspiration absurde), Mohamed Charchal continue de prospecter une veine auprès de Ionesco plutôt que de Beckett, l’autre père du théâtre de l’absurde, un auteur avec lequel il ne se sent pas d’atomes crochus. Le TR Souk Ahras a jeté son dévolu sur un auteur et metteur en scène à succès. Tout un chacun se rappelle son Torchaka. Il s’agit de Ahmed Rezzak, qui nous vient cette fois avec Kechrouda. C’est avec curiosité qu’on l’attend, à l’instar du TR Djelfa, du TR Mostaganem qui a mis dans son moteur un Rabie Guichi qui a fait ses preuves. Idem pour les TR Béjaïa, Mascara, Constantine, Annaba (avec lequel revient Djamal Hamouda), Tizi Ouzou qui célèbre Mammeri bien que les commémorations ne donnent rien de bon au théâtre. On verra ce que Sid-Ahmed Benaïssa a fait avec  Le Foehn.  

Rolling Stone Pierre qui roule n’amasse pas mousse

Le groupe Penske Media a pris une «participation stratégique» dans le holding qui contrôle le magazine culturel américain Rolling Stone, selon un communiqué publié mercredi. Selon plusieurs médias américains, il s’agirait d’une participation m
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Rolling Stone Pierre qui roule n’amasse pas mousse

Le groupe Penske Media a pris une «participation stratégique» dans le holding qui contrôle le magazine culturel américain Rolling Stone, selon un communiqué publié mercredi. Selon plusieurs médias américains, il s’agirait d’une participation majoritaire, dont le prix d’acquisition valoriserait le titre à 100 millions de dollars. Sollicité par l’AFP pour confirmer le niveau de sa participation et le montant de la transaction, Penske Media Corporation (PMC) n’a pas donné suite. Fondé en 2003 par Jay Penske, fils du patron d’écurie de course automobile Roger Penske, PMC possède déjà un portefeuille de titres et de sites conséquent. Il contrôle notamment le site Deadline et le magazine Variety, tous deux spécialisés dans l’actualité d’Hollywood, ainsi que le site de référence de l’actualité de la mode, Women’s Wear Daily. PMC a indiqué que Jann Wenner, le fondateur et actionnaire majoritaire jusqu’ici, resterait aux commandes de Rolling Stone, de même que son fils Gus. C’est une institution qu’acquiert PMC, l’une des marques les plus fortes de la presse américaine, créée en 1967 par Jann Wenner, qui était alors étudiant à l’université de Berkeley. A mesure qu’il documentait l’évolution d’un mouvement, le rock’n’roll,  Rolling Stone est rapidement devenu le titre le plus influent de la scène musicale moderne. Il incarnait la nouveauté, la tendance, mais aussi l’audace, avec ses unes parfois surprenantes et ses prises de risques journalistiques, qui bousculaient les codes du genre. Outre Jann Wenner, personne n’incarnait mieux le magazine qu’Hunter S. Thompson, journaliste et écrivain iconoclaste, qui a inventé le style «gonzo», marqué par la subjectivité et les drogues. Mais si le mensuel se vendait encore à 1,45 million d’exemplaires en moyenne en 2016, selon Kantar Media, il s’est essoufflé au cours des années 1990 et plus encore des années 2000.   Sa réputation a également été affectée par un article publié en 2014 sur un viol présumé sur le campus de l’université de Virginie, qui n’avait en réalité jamais eu lieu. Le magazine s’est officiellement rétracté, mais n’en a pas moins été assigné en justice pour diffamation. Il a finalement conclu des accords amiables qui lui ont coûté plusieurs millions de dollars.  Mal en point financièrement, Rolling Stone a vendu, en 2016, 49% de son capital à une start-up de Singapour dédiée à la musique, BrandLab Technologies. En 2017, la famille Wenner a aussi revendu deux autres de ses titres, US Weekly et Men’s Journal au groupe American Media, spécialisé dans l’édition de tabloïds.

L’accès au théâtre se fera avec des livres et non des tickets

Durant ce week-end, l’accès au Théâtre régional d’Oran ne se fera pas par billetterie, mais avec des livres. Autrement dit, il suffit à la personne désireuse d’accéder au théâtre, non pas de s’acquitter du prix de son billet, mais de laisser
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L’accès au théâtre se fera avec des livres et non des tickets

Durant ce week-end, l’accès au Théâtre régional d’Oran ne se fera pas par billetterie, mais avec des livres. Autrement dit, il suffit à la personne désireuse d’accéder au théâtre, non pas de s’acquitter du prix de son billet, mais de laisser un livre à l’entrée. Le but de cette initiative fort originale est d’acquérir un lot important de bouquins en vue de l’offrir à la bibliothèque de l’hôpital pédiatrique de Canastel. «Il y a deux mois de cela, une infirmière travaillant dans cet hôpital m’a demandé d’organiser des spectacles pour enfants au sein de cette structure sanitaire», raconte Mourad Senouci, directeur du TRO. «Aussi, nous avons organisé, mercredi dernier, une journée entière de spectacles et d’animation au sein de l’hôpital de Canastel, au profit des enfants malades. Mais je me suis dit que ce n’était pas assez, qu’il fallait faire plus pour ces enfants, d’où l’idée de leur offrir une bibliothèque entière, remplie de livres à même de les faire voyager et rêver.» L’idée est de faire participer les gens, surtout les enfants, à cette noble initiative, a fortiori durant cette période de fin décembre. Le programme «Les vacances au théâtre» bat son plein au TRO. Il a alors été décidé de remplacer, durant ce week-end, la billetterie par la donation de livres. «L’idée est aussi d’associer le livre au théâtre, car, pour moi, le théâtre n’est rien sans les livres.» Mourad Senouci informe, par ailleurs, qu’avant même le début de l’opération, des dons de livres, venant de partout, ont afflué au théâtre. «Les enfants d’une crèche sont venus nous rendre visite jeudi dernier en nous apportant un lot important de livres pour enfants, des contes notamment, mais aussi des livres parascolaires et de coloriage. La directrice de cette crèche remercie chaleureusement les parents d’avoir été si généreux, cela va sans doute encourager d’autres parents à en faire de même», nous explique-t-il, avant de conclure : «L’engouement est tel qu’on pourra remplir non pas une, mais deux bibliothèques entières.»  

Tlemcen : Coup d’envoi du Festival de la musique andalouse

Le palais de la culture Abdelkrim Dali abrite, depuis jeudi dernier et jusqu’au 28 décembre, le deuxième Festival national de la musique andalouse (Sanaâ). Pas moins de 17 associations musicales andalouses venues d’Oran,  Constantine, Blida, Sidi Be
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Tlemcen : Coup d’envoi du Festival de la musique andalouse

Le palais de la culture Abdelkrim Dali abrite, depuis jeudi dernier et jusqu’au 28 décembre, le deuxième Festival national de la musique andalouse (Sanaâ). Pas moins de 17 associations musicales andalouses venues d’Oran,  Constantine, Blida, Sidi Bel Abbès, Nedroma et Paris (France) participeront à cette manifestation musicale pour perpétuer ce genre fortement ancré dans la culture populaire tlemcénienne. D’ailleurs, cette deuxième édition, organisée sous le haut patronage du wali de Tlemcen, se veut un hommage au doyen de la musique arabo-andalouse de Tlemcen, Cheikh Larbi Bensari. Ce festival, «Hadrat El Andalous de Tlemcen», se veut aussi un événement culturel de taille, un espace de rencontres et d’échanges entre les différentes associations de ce genre musical et un moyen de préserver l’authenticité musicale tlemcénienne. Cette rencontre musicale, tant attendue par les mélomanes, a pour objectif aussi de développer et de promouvoir la musique arabo-andalouse, en faisant participer des artistes en herbe pour découvrir des talents cachés et les préparer afin qu’ils soient en mesure de reprendre le flambeau. Le programme de cette deuxième édition du Festival de la musique andalouse sera enrichi par des conférences thématiques présentées par des professeurs de renom, en l’occurrence Ghouti Bessenouci et Mme Rachida Kalfate Rostane.

Le street art s’impose

Très tôt orphelin de père et de mère, ne pouvant rester dans son village de Tighzert à Ath Djellil (wilaya de Béjaïa), Rachid Benzema s’est pris en main. Son récit, Mémoire vive, publié aux éditions El Othmania, nous apprend beaucoup sur l’au
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Le street art s’impose

Très tôt orphelin de père et de mère, ne pouvant rester dans son village de Tighzert à Ath Djellil (wilaya de Béjaïa), Rachid Benzema s’est pris en main. Son récit, Mémoire vive, publié aux éditions El Othmania, nous apprend beaucoup sur l’auteur, militant aguerri. Mais aussi et surtout sur une époque dure qu’il a traversée sans se résigner. Dans un style léger mais grave, l’auteur nous fait dans les six chapitres de son récit, qui se lit d’une seule traite, les petits portraits des personnes qu’il a connues dans sa région natale, à Alger et quand il a émigré en France. Il commence par celui, très émouvant — qui nous rappelle les descriptions de Fathma Aït Mansour Amrouche — de sa très chère mère emportée, très jeune, par la maladie. «Djida ma mère, ma tendre, ma merveilleuse, Djida si jeune, si belle, a payé chèrement le prix de son veuvage», décrit-il en évoquant les souffrances qu’a vécues cette femme qui ne voulait pas se séparer de son fils. Privé de sa mère et sans le sou, l’enfant kabyle s’embarque dans le train pour Alger. Survivant avec d’autres petits «yaouled», l’adolescent décide de chercher du travail. Le destin a voulu qu’il s’installe dans la ferme d’un propriétaire terrien de Fort-de-l’Eau (Bordj El Kiffan), dont la femme, Mme Dolores, l’a pris pour son fils, disparu dans un tragique accident de vélo. Apprenant à vivre «dans la peau du fils disparu», Rachid qui a appris à vivre avec Denise, la fille de Mme Dolores, quitte, après quelques années, la ferme et se retrouve à nouveau «sur les routes en quête de gîte et de pitance». Il s’installe dans des fermes de la Mitidja et d’Alger-Est, où il a subi le racisme des gros colons. Dans une gargote de Réghaïa où il est embauché, il sera séduit par les militants nationalistes. Il prendra donc la décision de s’embarquer pour la France. A Saint-Etienne, grande ville industrielle, il s’engage à bras-le-corps dans le combat pour l’indépendance de l’Algérie. Après un bref séjour à Ath Djellil, il retourne dans le département de la Loire, où il participe à l’implantation de l’organisation clandestine du FLN. Sous la direction de Omar Harraigue, il constitue des groupes de choc pour riposter aux attaques du MNA de Messali Hadj. Un fait parmi d’autres : c’est Rachid Benzema, qui charge, au printemps 1957, Leguague Ammar de contacter Rachid Mekhloufi, alors grande vedette du club stéphanois (AS Saint-Etienne). Le joueur a remis «une somme d’argent qui couvre une année de ‘‘retard’’ de cotisation et une contribution substantielle pour soutenir la Révolution». M. Benzema ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Menant avec ses compatriotes militants des actions d’éclat, il sera arrêté le jour de ses 25 ans (22 décembre 1957). Emprisonné, l’administration française décide de le transférer à la prison de Maison-Carrée (El Harrach). C’est dans l’infirmerie de cette prison qu’il a eu l’heureuse surprise de faire la connaissance de Mohamed Khemisti, futur jeune ministre des Affaires étrangères de l’Algérie libre. L’auteur a connu la vie des camps de regroupement (Beni Messous, Bossuet, Saint Leu…), où il a rencontré, là aussi, des militants de valeur, comme le capitaine Saidi Saddok, dont il dresse un portrait élogieux. Assigné à résidence, M. Benzema ne cessera pas pour autant ses activités politiques. Après le cessez-le-feu, il est expulsé vers Alger, où il sera affecté au service de deux grands chefs historiques, Mohamed Boudiaf et Aït Ahmed, dans le cadre de la Brigade spéciale. Le livre, merveilleusement bien écrit, doit être mis entre les mains des jeunes auxquels l’auteur a décidé de dédier son récit. D’ailleurs, c’est à ces derniers qu’il réserve sa conclusion. Commençant par affirmer qu’il n’a fait que son devoir d’Algérien, M. Benzema exprime sa tristesse de voir ses compagnons de combat qui ont son âge «persister à ne pas vouloir transmettre le flambeau». «Et si enfin, ma génération ouvrait les portes de la liberté et cessait de douter des capacités de notre jeunesse à prendre sa destinée en main ! Nous n’avions pas vingt ans quand, nous, nous avons pris les armes pour libérer notre pays !» conclut-il, très perspicace, son texte lumineux. Retraité de la wilaya d’Alger, Rachid Benzema, qui fête aujourd’hui ses 85 ans, vit entouré de l’amour des siens. Rachid Benzema, Mémoire vive, Le long combat d’un enfant de la Soummam pour la liberté et la dignité, Dar El Othmania, Alger.  

Seize pièces théâtrales en lice

L a 12e édition du Festival national du théâtre professionnel d’Alger se déroulera du 23 au 31 décembre en cours au Théâtre national d’Alger. Le festival est de retour pour neuf jours d’intenses activités. Le déroulé de cette programmation d
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Seize pièces théâtrales en lice

L a 12e édition du Festival national du théâtre professionnel d’Alger se déroulera du 23 au 31 décembre en cours au Théâtre national d’Alger. Le festival est de retour pour neuf jours d’intenses activités. Le déroulé de cette programmation de 2017 a été révélé à la presse nationale, hier matin, lors d’un point de presse, animé, au Théâtre national d’Alger par le commissaire du festival, Mohamed Yahiaoui. Cette 12e édition se targue d’avoir enrichi ses rencontres et ses activités avec le public. Seize pièces seront en compétition officielle au niveau du TNA. Outre le Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine-Bachtarzi, en lice avec la pièce Omerta, écrite par Medjari Missoum et mise en scène par Brahim Chergui, quatorze théâtres régionaux et une compagnie participent à l’édition 2017 du FNTP. Parmi les différents théâtres régionaux participants, citons, entre autres, Annaba, Sidi Bel Abbès, Béjaïa, Oum El Bouaghi, Skikda, Djelfa et Mostaganem. Le commissaire, Mohamed Yahiaoui, a rappelé que certains théâtres régionaux brilleront par leur absence, compte tenu de la non-disponibilité de nouvelles pièces, à l’image de ceux de Biskra, Oran et Oum-El Bouaghi. Sept pièces seront présentées hors compétition au niveau de la salle de cinéma  El Chabab, à la rue Larbi Ben M’Hidi. Chaque représentation théâtrale sera suivie d’un débat. En marge des représentations théâtrales, les organisateurs ont prévu des tables rondes, des conférences, des ventes-dédicaces, ainsi que des représentations théâtrales en direction des enfants. Le programme prévoit également trois journées d’étude qui seront animées par des universitaires et des académiciens. La première, prévue le 24 décembre, à partir de 9h30, portera sur l’expérience théâtrale de l’acteur Abdelhalim Raïs, connu pour son rôle de martyr de la Révolution algérienne dans le film L’Opium et le Bâton d’Ahmed Rachedi. La deuxième journée d’étude , qui aura lieu le 26 décembre, s’attellera à expliquer la transposition de la narration vers les planches théâtrales. La dernière journée, le 28 décembre, abordera le jeu du spectacle avec les dramaturges algériens Omar Fetmouche, Haroun El Kilani et Ahmed Rezzak. Le Festival national du théâtre professionnel d’Alger rendra aussi un hommage au comédien algérien Omar Guendouz, pour sa riche carrière artistique. Il est également prévu un atelier de formation en critique théâtrale au profit des journalistes professionnels. Le conférencier, Mohamed Yahiaoui, a reconnu que très souvent un même metteur en scène se retrouve en compétition avec deux productions. Cependant, il précise qu’à la clôture du festival seront annoncées les nouvelles dispositions du règlement intérieur. «Nous nous sommes dit qu’on allait revoir les textes, les rendre plus souples, nous ouvrir davantage et également essayer de donner la chance à tout le monde», a-t-il expliqué. Concernant l’incontournable question du budget attribué au festival, le commissaire a tout simplement indiqué que la somme a été encore revue cette année à la baisse. Toutefois, des sponsors ont montré leur intérêt pour ce festival.  

«Faire sortir Si H’mimi Oufadel de l’oubli

L’auteur Ali Battache a publié dernièrement aux éditions El Amel un ouvrage intitulé Ahmed Feddal (Si H’mimi Oufadel), un chef de la Wilaya III. Dans cet entretien, il revient sur l’importance de ce glorieux martyr, peu connu du public algérien
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«Faire sortir Si H’mimi Oufadel de l’oubli

L’auteur Ali Battache a publié dernièrement aux éditions El Amel un ouvrage intitulé Ahmed Feddal (Si H’mimi Oufadel), un chef de la Wilaya III. Dans cet entretien, il revient sur l’importance de ce glorieux martyr, peu connu du public algérien Propos recueillis par Nacima Chabani Après avoir présenté, il y a quelque temps, un livre sur Cheikh El Haddad, vous récidivez en vous intéressant à une autre figure de proue de la Révolution algérienne, à savoir Si H’mimi Oufadel... Il faut savoir que ce livre sur Si H’mimi a été d’abord écrit en langue arabe, avant d’être traduit en langue française avec un groupe de gens. Nous avons réussi cette traduction en français, mais il faut noter que la version en arabe sera disponible dans les librairies en mars prochain. Je voudrais rappeler que Cheikh El Haddad était l’un des leaders kabyles de l’insurrection de 1871, la plus importante survenue au XIXe siècle en Algérie après la conquête du pays par la France, aux côtés du Cheikh El Mokrani. Il était, aussi, le chef de la confrérie Rahmania. Ainsi, je me suis rendu compte très vite que Cheikh El Haddad et Si H’mimi Oufadel ont mené le même combat. Ceux qui ne connaissent pas l’histoire de ces deux personnages ne peuvent pas connaître l’histoire de l’Algérie. L’histoire de notre pays ne peut être complète sans ces deux icônes de la Révolution. Comment avez-vous procédé pour collecter toutes les informations relatives à ce chef de la Wilaya III ? J’ai mis une année pour écrire ce livre, avec une moyenne de huit heures d’écriture par jour. J’ai fait plus de 87 déplacements. Je me suis déplacé dans les régions, entre autres, Guenzet, Beni Ouertilène, Benimaouche, M’sisna, Ath Aïdel, Bordj Bou Arréridj, Béjaïa… pour récolter des informations. Il est important de souligner que Si H’mimi est cité superficiellement dans les ouvrages. Il est connu de nom et c’était un grand combattant, mais sa grandeur, les gens ne peuvent pas la situer. Moi je me suis efforcé de montrer les facettes de l’homme politique et militaire à la fois. Il a joué un très grand rôle dans la Révolution algérienne. Il a marqué la Wilaya III de son empreinte. Il était un précurseur. Il a fait un grand effort pour annihiler le conflit messaliste dans la région de Guenzet. Il a négocié avec les messalistes pendant quatre réunions. Il était derrière la préparation du Congrès de la Soummam. Si H’mimi était un moudjahid de la région de Beni Maouche, située dans la wilaya de Béjaïa, en Kabylie. Cette région est, également, rattachée à la commune de Lafayette, mais exactement au village Aguemoune n’Ath Khiar. Avez-vous pu approcher certains membres de la famille du martyr Si H’mimi ? J’ai eu la chance d’avoir quelques cd de Si H’mimi. C’est-à-dire que sa famille m’a fourni quelques cd. Tout le livre est basé sur des témoignages de Si H’mimi lui-même. En outre, j’ai fait quelques témoignages avec d’autres moudjahidine et moudjahidate, notamment avec Si Amar El Hafidi. Ce dernier va d’ailleurs sortir son livre dans les prochains jours. Il y a aussi le témoignage précieux du dernier secrétaire de Si H’mimi Oufadel, à savoir Benakila Belkacem. Il y a aussi le témoignage du garde personnel de Si H’mimi, qui est toujours vivant, Khidouci Abdelkader. Je dois préciser que j’ai lu tous les livres consacrés à Si H’mimi. Comment s’est aiguisé votre intérêt pour l’histoire ? J’ai toujours aimé la glorieuse histoire. Je le fais par passion. Je m’intéresse surtout aux gens qui ont marqué l’histoire et qui ne sont pas connus. Ils sont soit ignorés, soit isolés. C’est pour cela que je mets le paquet à chaque fois que je cible un personnage révolutionnaire. Il faut dire aussi que cet intérêt pour l’histoire remonte à mon enfance. Quand j’étais au collège, je m’intéressais à l’histoire. J’ai enseigné quelque temps le français, mais j’ai opté pour l’histoire-géographie par vocation. J’ai organisé, entre autres, des expositions de photos sur la vie de Cheikh El Haddad, sur le déclenchement du 1er Novembre et sur certaines dates historiques. A travers ce livre, vous réhabilitez un personnage important et vous laissez un legs à la génération actuelle et future... Exactement. Ce livre est destiné, entre autres, aux générations actuelles et futures. Mais c’est surtout pour corriger l’histoire. L’affaire des messalistes de Guenzet n’est pas connue. J’ai traité cela dans le détail. Dans ce livre, je relate les réunions que Si H’mimi a tenues avec les messalistes. Il a négocié en 1955 le ralliement de plusieurs militants messalistes dans les rangs de l’ALN, comme il a su faire face à l’opération Dufour, en intensifiant, en 1956, les opérations de sape des lignes ennemies. Ce livre m’a encouragé à écrire sur ma région, Seddouk et Mesisna, pendant la guerre d’Algérie.  

La jeunesse ne calcule pas

En Algérie, on le sait, toute manifestation de rue dans la capitale est interdite. Qu’elle soit politique, sociale ou sportive. Les Algériens, et plus particulièrement les Algérois, n’ont le droit d’exprimer de manière spontanée ni leur colère
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La jeunesse ne calcule pas

En Algérie, on le sait, toute manifestation de rue dans la capitale est interdite. Qu’elle soit politique, sociale ou sportive. Les Algériens, et plus particulièrement les Algérois, n’ont le droit d’exprimer de manière spontanée ni leur colère ni leur joie. Même un mouvement de solidarité avec la Palestine, qui doit en principe traduire officieusement le message de soutien du pouvoir algérien n’est pas toléré. C’est dû à la grande hantise de nos gouvernants de voir ce genre de manifestations populaires, pourtant parmi les plus inoffensives ou les plus pacifiques, connaître des débordements intempestifs et se transformer en scènes d’émeutes incontrôlables. Sans qu’il y ait une loi régissant cet interdit, Alger n’a pas enregistré de marches de contestation ou de démonstration populaire anti-système depuis des lustres. C’est avec la logique de cette proscription, fondamentalement anti- citoyenne, que nos gouvernants se sont résolus à assurer l’ordre et la stabilité des lieux publics, du moins dans la capitale, considérée à juste titre comme le centre névralgique de toutes les tentations dites séditieuses. C’est aussi grâce à ces méthodes répressives que les partis d’opposition ont été muselés. Privés d’une expression populaire interactive à grande échelle, ces derniers se sont vu délester de leur élément mobilisateur de base. Que peut faire un parti d’opposition quand on lui ferme systématiquement et sans aucune explication l’accès de l’espace public le plus efficient pour communiquer avec ses militants et dans lequel il doit affiner ses contacts populaires et ses discours politiques ? Mais il n’y a pas que ce dernier qui est soumis au diktat de l’instance dirigeante. N’importe quelle association qui aurait la réputation, et donc la capacité de drainer du monde dans la rue est sujette à bannissement. Le mot d’ordre étant de faire régner le calme et la stabilité, les deux constantes désormais du sérail, tout compromis pouvant déroger à cette règle est considéré comme risqué et hasardeux. Le plus simple pour éviter toute mauvaise surprise est donc de ne faire aucune concession sur l’essentiel. C’est ainsi, par exemple, que l’Algérie se retrouva être pratiquement le seul pays arabe à organiser intra-muros une manifestation en faveur de la Palestine suite à la décision inique de Donald Trump de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à El Qods. Si dans toutes les capitales arabes et même dans les grandes villes occidentales les populations sont sorties spontanément dans les rues pour crier leur colère contre le projet américain et affirmer leur indéfectible soutien au peuple palestinien, la réaction algérienne vue d’Alger a été cantonnée dans un espace clos, en l’occurrence la salle Mohamed Boudiaf (La Coupole) pour être mieux encadrée, mieux contrôlée. Le pouvoir politique étant dépositaire de nos émotions et de nos pulsations, parfois les plus intimes, il a été interdit de la manière la plus insidieuse qui soit aux Algériens d’avoir cet élan de solidarité instinctif qui sied à la sensibilité de ce genre d’événement. En d’autres termes, en revisitant les ambiances kermesses, singulièrement folkloriques, qui faisaient le bonheur de la propagande totalitaire de la pensée unique, on a montré aux citoyens algériens qu’il n’étaient pas libres de leurs expressions et que c’est uniquement dans le cadre d’une manifestation dûment embrigadée aux entournures qu’ils étaient invités à honorer de leur présence. Ce rassemblement de la Coupole, il faut le dire, avait quelque chose de très ancien aussi bien dans la forme que dans le contenu qui nous rappelle les rendez-vous solennels et grandiloquents organisés sous l’égide du vieux parti et par lesquels il fallait passer pour montrer les positions doctrinaires prises au nom de la nation. Le FLN était passé maître dans l’art de mettre sur pied ce type de rencontre où la glorification des symboles mettait tous les participants sous la même partition dans une euphorie générale parfois très pittoresque. Le parti qui se pose toujours comme le gardien du temple ne semble pas s’apercevoir que cinquante- cinq ans après l’indépendance, les temps ont bien changé. A l’heure où la jeunesse montre son exaspération devant précisément le recours quasi machinal à cette tendance de remonter, par le raccourci symbolique, vers le passé pour ne pas s’impliquer dans la réalité du présent, à l’heure également où cette jeunesse revendique un mode de communication plus adapté à ses exigences actuelles, l’image de la Coupole véhicule une charge passéiste qui montre toute l’ampleur du drame générationnel que vit notre pays. Le pouvoir reste fier de son rassemblement mis sous surveillance idéologique, mais il oublie de dire que tous les participants ont été «exhortés» à venir donner de la voix par la wilaya d’Alger qui a adressé en ce sens une missive à toutes les institutions concernées pour ramener au moins 1000 personnes chacune et remplir ainsi la salle avec les slogans de circonstance devant être énoncés. Jeunes, enfants, vieux, femmes, hommes…le parterre devrait être diversifié et festif pour montrer l’enthousiasme patriotique, mais à la carte. Rien donc de spontané ni d’instinctif, voire de naturel dans cette initiative trempée dans une atmosphère superficielle qui ne correspond nullement aux émotions véritables des Algériens portant la Palestine autrement dans leur cœur. Et ce sont ces émotions plus proches du sentiment intérieur qui ont éclaté dans un stade de foot où la jeunesse sportive a voulu à sa manière dénoncer les complots qui se trament sur la tête des Palestiniens avec la traîtrise des monarchies arabes. Ils ont déployé une gigantesque banderole où le président américain et le roi d’Arabie Saoudite se confondent pour valider l’annexion de Jérusalem par l’Etat sioniste. Cet acte commis par des jeunes libres dans un pays souverain où la liberté d’expression est censée protéger a fait scandale dans la chancellerie wahhabite. Au point où notre Premier ministre, pour réparer les dégâts, a dû présenter les excuses officielles de l’Algérie pour un geste de solidarité qui en d’autres temps aurait été apprécié à sa juste valeur. Nous vous l’avons dit : il y a un énorme décalage entre le pouvoir momifiant des apparatchiks et l’esprit d’une jeunesse qui pense tout simplement autrement. Et qui fait peur par sa spontanéité.

Hommage à Cheikh Mustapha El Hassar

L’Opéra Boualem Bessaïeh de Ouled Fayet à Alger accueille, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 25 décembre, la 12e édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes. Durant six soirées, les mélomanes de musique
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Hommage à Cheikh Mustapha El Hassar

L’Opéra Boualem Bessaïeh de Ouled Fayet à Alger accueille, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 25 décembre, la 12e édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes. Durant six soirées, les mélomanes de musique andalouse et des musiques anciennes pourront se délecter de morceaux bien choisis. La programmation de cette édition 2017 a été dévoilée par le commissaire du festival, Aïssa Rahmaoui, lors d’un point de presse, animé au forum d’El Moudjahid à Alger. Le conférencier a annoncé que 19 ensembles et formations, venus de 12 pays, se succéderont sur les planches de l’Opéra Boualem Bessaïeh. Le festival sera dédié, cette année, au défunt Mustapha Bahar. Ce virtuose de la mandoline était plus connu sous le nom de Mustapha El Hassar. Cette 12e édition se caractérisera par deux nouveautés de taille : - la participation, pour la première fois, de la Russie, de la Croatie et de l’Arménie ; - la deuxième nouveauté réside dans l’implication du ministère du Tourisme et de l’Artisanat dans le FestivAlgérie. Une exposition-vente d’objets artisanaux est, d’ailleurs, prévue, au hall de l’Opéra Boualem Bessaïeh. En outre, le calligraphe Salah El Magbad de Ghardaïa dévoilera aux convives sa collection de calligraphies intitulée «Musique des lettres».Si l’année dernière le festival n’a bénéficié d’aucune aide financière du ministère de la Culture, cette année, un budget a été alloué par l’Etat, ajouter à cela l’implication de quelques sponsors. Aïssa Rahmaoui avoue que la préparation de cette 12e édition a été des plus difficiles, car, selon lui, «la mentalité des acteurs économiques reste la même quand il s’agit d’aborder le culturel. Ils hésitent à faire le premier pas. Je demeure convaincu qu’avec le temps, nous arriverons à convaincre certains d’entre eux, même si beaucoup de travail reste à faire dans ce sens-là». L’orateur avoue, également, que le budget alloué cette année est insuffisant, eu égard à l’ampleur du festival. En tout, ce sont pas moins d’une dizaine de prestations algériennes qui seront données, dont, entre autres, les Ensembles nationaux, «féminin» et «andalou», de l’Opéra d`Alger, l’association Ichbiliya de Souk Ahras, ainsi que Lila Borsali et Hasna Hini. D’autres orchestres étrangers viendront proposer leurs programmes, dont l’Ensemble Venice de Croatie, le Sextet O. Osipov de Russie, le trio Templier d’Espagne, ou encore le duo Kalo de Madagascar. De belles fusions musicales sont attendues, avec notamment des musiciens algériens et arméniens, ainsi que l’orchestre multinational. Le coup d’envoi du festival sera donné ce soir, à partir de 20h, avec le passage sur scène de l’Orchestre féminin de l’Opéra d’Alger accompagnant Imène Sahir et Nisrine Ghenim (dirigé par Naguib Kateb), l’Ensemble Venice (Croatie) et Sextet O. Osipov (Russie). Comme il est de tradition pour ce festival, un hommage sera rendu à deux figures de proue de la musique algérienne, à savoir Cheikh Mustapha El Hassar, le 22 décembre, et la pianiste Salima Maâdini, le 25. Comme chaque année, le commissariat a reconduit les master class organisés en faveur des jeunes musiciens algériens venus des quatre coins du pays. De même, des conférences, des ateliers et des concours sont prévus autour du rebab ud ârbi, violon/alto et kouitra. De l’avis du conférencier, l’ensemble des promotions sera baptisé. Ainsi, la promotion du luth sera baptisée du nom de Zouaoui Fergani, celle de l’alto, Mustapha Kasdali, et celle du rebab, Mustapha Belkhodja. Il est à noter que le billet d’accès est fixé, cette année, à 400 da et que les navettes, qui étaient assurées l’année dernière pour le transport du public, à partir du Théâtre national d’Alger, ne le seront pas pour cette 12e édition. La société en question n’a pas voulu reconduire le partenariat avec le festival.      

Deux histoires, une seule douleur

Le décor mis en place est une réplique d’une salle d’attente dans une zone de transit d’un aéroport de Paris. Assises sur des chaises, deux femmes attendent leurs vols respectifs, l’une vers Béjaïa et l’autre à destination de Berlin. Bien qu
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Deux histoires, une seule douleur

Le décor mis en place est une réplique d’une salle d’attente dans une zone de transit d’un aéroport de Paris. Assises sur des chaises, deux femmes attendent leurs vols respectifs, l’une vers Béjaïa et l’autre à destination de Berlin. Bien qu’elles ne se connaissent pas, Lydia, de Béjaïa, et Lydia, de Berlin, des rôles interprétés respectivement par Lydia Larini et Lucie Zelger, ont beaucoup de points en commun. Elles traduisent les souffrances, vécues par les deux femmes, tout comme leurs mères, à travers les différents bouleversements historiques qui ont secoué leur pays. La générale de la pièce théâtrale La peur doit changer de camp, de la réalisatrice Lydia Ziemke, une coproduction algéro-allemande, a été présentée vendredi dernier au Théâtre régional de Béjaïa. Le travail de recherche effectué par les producteurs afin de «débusquer» des points de ressemblance dans l’histoire allemande et celle algérienne a abouti à montrer que quels que soient les guerres et les conflits, les traces que ces histoires engendrent sont à la fois douloureuses et enracinées dans les mémoires à travers la crainte et la méfiance. Un sentiment de peur permanent et des blessures encore vivaces ont touché, particulièrement, les deux femmes, chacune dans le sillage de l’histoire de son pays. La violation, le bannissement, l’agression sexuelle, l’exil et la mort sont le lot morbide de cette frange de la société dans l’Algérie colonisée, dans la période de la décennie noire, en Allemagne, déchirée par la crise humanitaire provoquée par la construction du mur de Berlin (1961 à 1989) et en Europe, meurtrie par les ambitions expansionnistes des nazis. L’un des points communs mis en évidence est le socialisme, une expérience sociale, politique et économique vécue aussi bien en Allemagne de l’Est qu’en Algérie à l’ère de Boumediène. Le terrorisme était également au menu des dialogues qui ont tourné sur les planches entre les comédiennes Lydia Larini et Lucie Zelger. Inquiète, Lucie a eu droit à un «éclairage» sur la nature du terrorisme, ses auteurs qui ne connaissent pas de distinction et leurs cibles. La pièce a été ponctuée de morceaux musicaux superbement interprétés par la chanteuse Rahima Khalfaoui. La pièce situe la première rencontre entre l’Algérie et l’Allemagne en 1945, quelque part dans une forêt en Alsace, lors de la Seconde Guerre mondiale, où des Algériens ont été enrôlés par l’occupant français, leur promettant l’indépendance, pour aller combattre l’Allemagne fasciste à l’époque. La guerre terminée, les deux soldats s’entrelacent avant de laisser la scène aux grand-mères, puis aux petites filles des deux combattants pour raconter l’horreur, puis l’espoir. «L’histoire des deux femmes représente une partie des développements historiques en Europe, en particulier en Allemagne de l’Est et en Algérie, qui ont contribué à cette atmosphère», écrit Omar Fetmouche, qui est à l’origine de l’idée du texte de la pièce. Notons enfin que la pièce a voyagé avant-hier au Théâtre régional de Tizi Ouzou et hier, au TNA.  

Chant Lyrique : La mezzo soprano Ana Häsler enchante le public du TRO

La cantatrice suisso-cubaine, Ana Häsler, fille du peintre suisse Rudolf Häsler (1927-1999), a donné un récital particulièrement émouvant au Théâtre régional d’Oran Abdelkader Alloula, un spectacle pour voix et piano (David Casanova) organisé à l
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Chant Lyrique : La mezzo soprano Ana Häsler enchante le public du TRO

La cantatrice suisso-cubaine, Ana Häsler, fille du peintre suisse Rudolf Häsler (1927-1999), a donné un récital particulièrement émouvant au Théâtre régional d’Oran Abdelkader Alloula, un spectacle pour voix et piano (David Casanova) organisé à l’initiative de l’Institut Cervantès. Comme pour s’échauffer la voix, mais pas seulement, la mezzo-soprano, établie à Barcelone, en Espagne, a entamé sa prestation avec des mélodies composées par Anton Garcia Abril (né en 1933), mais sur des textes traduits du répertoire classique d’Arabie et d’Andalousie. Ausente de mis ojos, qu’on peut traduire par (Absent de mes yeux) est signé par Baha Al dine Zohair, un poète mecquois du VIIIe siècle au même titre, pour ce qui est de la période, que la célèbre Rabia El Adawiya, la poétesse soufie de Bassora, dont on a choisi los dos amores (Les deux amours) ou Al Farazdaq, lui aussi poète classique et auteur de Te seguiré Llaronado (Je vais continuer à pleurer). Ces textes chantés sont regroupés dans un même répertoire intitulé Canciones del jardin secreto (Chansons du jardin secret) et incluent ici le nostalgique et douloureux Elegia a la pérdida de la Alhambra (Elégie à la perte de l’Alhambra) attribué au dernier souverain de Grenade, que les Espagnols, nomment Boabdil (pour Ibn Abdellah), et qui, après la reconquête de l’Andalousie, est allé se réfugier à Fès (Maroc). Ana Häsler interprète bien cette douleur du paradis perdu, tel que décrit dans le texte El jardin de Al-andalus qu’on doit à Ben Jafacha. Toujours dans le domaine de la poésie chantée, le second répertoire est dédié spécialement à la voix et au piano et les textes ne sont autres que ceux de son propre frère aîné, le poète Rudolfo Häsler, qui a signé en 2009 Nueve gacelas por el monte Libano (Neuf gazelles pour le mont Liban) et que le compositeur Miguel Ortega (né en 1963) a mis en musique. Ces petites pièces ont été par ailleurs incluses dans l’enregistrement du CD intitulé Paul Bowles et l’Espagne, enregistré l’année suivante avec le pianiste Enrique Bernaldo de Quirós en hommage à l’écrivain et compositeur nord-américain Paul Bowles (1910-1999) établi durant de longues années à Tanger, au Maroc, dont le père de la cantatrice a été un des amis les plus proches. Cette première partie du spectacle, qui fait la part belle à la musique contemporaine, représente une sorte d’hommage multiple et fonctionne comme un prélude au chant lyrique du XIXe siècle qui reste un âge d’or de l’Opéra. Juste auparavant, avant d’entrer dans le vif du sujet, Ana Häsler a choisi d’interpréter Granadina (Grenadine), un extrait du répertoire «20 chansons populaires espagnoles» composé en 1923 par le musicien cubain de la Havane, Joaquim Nin (1879-1949). Suivra une autre mélodie signée par le compositeur français Georges Bizet (1838-1875) et intitulée Sérénade espagnole, connue également par Ouvre ton cœur, d’après un texte de Louis Michel Lacour Delâtre, poète français de la même période romantique. Avec Zaïde, une composition d’Hector Berlioz (1803-1869) sur un texte de Roger de Beauvoir, la chanteuse lyrique nous introduit dans la tradition typiquement espagnole du boléro et qui est avant tout une danse de bal ou de théâtre, d’où l’aspect léger, mais qui exige en même temps une certaine pudeur. La composition a été créée en 1845 et est classée dans ses «Feuillets d’album» (op.19) et ne manque pas de romantisme et c’est une ode à la ville de Grenade. «Un cavalier vit la belle/ la prit sur sa selle d’or/ Grenade hélas est loin d’elle/ mais Zaïde y rêve encore». Une autre tradition espagnole concerne la zarzuela, qui est l’équivalent de l’Opéra-comique de la tradition française, mais dont les origines sont nettement plus anciennes. Le morceau interprété concerne Carceleras, extrait de las hijas del Zebedeo (Les filles de Zebedeo) une pièce en deux actes du compositeur espagnol Ruperto Chapi (1851-1909) d’après les textes du librettiste José Extremadura. Dans cet extrait, Ana Häsler a dû puiser du plus profond de ses capacités vocales pour réussir les coloratures et les variations qui caractérisent cette œuvre datant de 1889. Pour situer le contexte, il faut imaginer un véritable quiproquo sur fond de rivalités et de jeux de séduction qui se perdent dans les liens filiaux. El nino judio est une autre zarzuela en deux actes signée Pablo Luna (1879-1942) et de laquelle l’artiste choisira l’air célèbre de Espana vengo (Je viens d’Espagne, je suis espagnole) du premier tableau du second acte que devait interpréter le personnage féminin de cette pièce face à un souverain en Orient. L’intrique se rapporte à un jeune Madrilène qui tombe amoureux de la fille du libraire chez qui il travaille et qui croit savoir qu’il est le fils abandonné d’un riche juif. Ainsi, tous partent dans un périple qui les mènera jusqu’en Inde en passant par le Moyen-Orient (Alep en Syrie) dans l’espoir de bénéficier de l’héritage. Un périple vain et un retour au point de départ qui rappelle étrangement, mais en le précédant, le voyage entrepris dans l’Alchimiste du romancier Paolo Cuelho, avec la différence que là, vu le comique des situations, c’est plutôt de cupidité qu’ il s’agit. De l’Opéra en 5 actes intitulé Don Carlo du maître italien Giuseppe Verdi (1813-1901), le choix est porté sur l’air de Nel giardin del bello. Pour comprendre le contexte, il faut imaginer la période du milieu du XVIe siècle marquée par l’Inquisition et le conflit multiple entre l’Espagne et la France, d’un côté, et entre l’Espagne et la Flandre (Pays-Bas), de l’autre. Dans la famille royale, Elisabeth, fille du roi de France, est promise à l’infant d’Espagne Carlos, mais c’est le père de celui-ci Felippe II qu’elle épousera pour raison d’Etat. D’un autre côté, la princesse Eboli est amoureuse de Carlos, mais dont le cœur est déjà pris. Ana Häsler interprète donc le rôle d’Eboli qui, entourée par les dames d’honneur dans les jardins du monastère, entonne une chanson qui évoque la période musulmane. Pour l’époque, celle-ci n’était pas très lointaine et il est là aussi question de l’Alhambra. «J’entrevois à peine, dans l’obscur jardin, tes cheveux d’ébène, ton pied enfantin. Ô fille charmante ! Un roi t’aimera : sois la fleur vivante de mon Alhambra». Une histoire dans l’histoire, car là aussi c’est un souverain andalou qui tente de séduire une femme voilée avant de se rendre compte à ses dépens qu’il s’agit de la reine elle-même ! Cet opéra est basé notamment sur la tragédie du poète et écrivain allemand Friedrich Von Schiller (1759-1805) et Verdi a composé la musique sur le livret de Joseph Méry et Camille du Locle. En plus de chanter un texte ou d’entonner une mélodie, à l’Opéra, il fait aussi interpréter un rôle et c’est paradoxalement cette difficulté qui a réussi à Ana Häsler, qui a su comment accrocher un public qui n’était pas acquis d’avance. Le chant lyrique c’est aussi un jeu de séduction.

La pièce Bahidja, de Ziani Cherif Ayad, distinguée

La pièce de théâtre Bahidja, de Ziani Cherif Ayad, a remporté le Prix du texte théâtral aux 19es Journées théâtrales de Carthage (Jtc), qui ont pris fin samedi à Tunis, a rapporté la presse locale. En compétition officielle, Bahidja, qui était
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La pièce Bahidja, de Ziani Cherif Ayad, distinguée

La pièce de théâtre Bahidja, de Ziani Cherif Ayad, a remporté le Prix du texte théâtral aux 19es Journées théâtrales de Carthage (Jtc), qui ont pris fin samedi à Tunis, a rapporté la presse locale. En compétition officielle, Bahidja, qui était en lice pour les cinq premiers de cette édition, se partage le prix avec le Syrien Chadi Douier, pour sa pièce Statico. Adaptée du roman Sans voile et sans remords, de Leïla Aslaoui, le spectacle traite de la condition de la femme et du climat en Algérie dans le début des années 1990 empreint d’intolérance et de fondamentalisme religieux. Coproduit par le Théâtre national algérien (TNA) et la compagnie Théâtre Gosto, Bahidja concourait aux côtés de Freedom house, de Chadli Laarfaoui (Tunisie), L’expérience, de Ahmed Azzet El Oulfi (Egypte), ou encore Adjugé, de Adolf Mida (Burkina Faso). Le jury de la compétition officielle, qui n’a pas attribué le Prix de la meilleure œuvre, a remis conjointement à la Tunisienne Wafa Tabboubi et à l’Irakien Ali Daim le Prix de la mise en scène, respectivement pour leurs pièces Les veuves et 0 négatif. Le Prix de la meilleure interprétation féminine est partagé par la Marocaine Amel Ben Heddou et son compatriote, Mohamed Hor, dans Solo et Naouar Oussef dans la pièce Statico, de Jamel Chekir (Syrie). Des prix parallèles, dont celui de la meilleure technique théâtrale et de la meilleure scénographie ont été également attribués. Plus de 100 œuvres théâtrales de Tunisie, de pays arabes, africains et européens ont participé à l’édition 2017 des Jtc, ouvertes le 8 décembre. Fondées en 1983, les Jtc sont une manifestation biennale devenue annuelle à partir de 2005.

Hommage à Noureddine Saâdi

Noureddine Saâdi était un grand ami auquel me liaient tant de choses! Nés tous les deux à Constantine et vivant aujourd’hui en France, enseignants tous les deux à l’université, nous gardions la même passion pour une Algérie plurielle et pour un
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Hommage à Noureddine Saâdi

Noureddine Saâdi était un grand ami auquel me liaient tant de choses! Nés tous les deux à Constantine et vivant aujourd’hui en France, enseignants tous les deux à l’université, nous gardions la même passion pour une Algérie plurielle et pour une France plurielle. Un même combat nous unissait au sein de l’association Coup de soleil pour des cultures fraternellement partagées entre les deux rives de la Méditerranée. Allah yarahmou! Oui, repose en paix, cher Nono ! Mais attention, le combat contre l’ignorance et la haine est, hélas, toujours d’actualité. Alors, où que tu sois maintenant, on compte sur toi, plus que jamais, pour nous soutenir.

L’Institut supérieur de musique baptisé du nom du compositeur de Qassaman

L’Institut national supérieur de musique (INSM) d’Alger sera baptisé, aujourd’hui, au nom du compositeur et chanteur égyptien Mohamed Fawzi. «Nous voulons, sur décision du président de la République, rendre un hommage à l’artiste qui a compo
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L’Institut supérieur de musique baptisé du nom du compositeur de Qassaman

L’Institut national supérieur de musique (INSM) d’Alger sera baptisé, aujourd’hui, au nom du compositeur et chanteur égyptien Mohamed Fawzi. «Nous voulons, sur décision du président de la République, rendre un hommage à l’artiste qui a composé l’hymne national et qui nous a donné un des symboles de l’Etat algérien. C’est immense comme geste. Donc, l’Algérie lui est reconnaissante en donnant son nom à l’INSM, une importante institution culturelle nationale», nous a déclaré Abdelkader Bouazzara, directeur de l’INSM. Ahmed Toufik El Madani, qui était à la tête de la délégation diplomatique algérienne au Caire durant la guerre de Libération nationale, a reçu, le 6 mars 1956, une copie du poème Qassaman (Fa Achhadou dans son titre original), écrit par Moufdi Zakaria, en prison. Il été envoyé par Mohamed Khider. «Il m’a demandé de contacter Ahmed Saïd à la radio Sawt Al Arab pour trouver un compositeur en vue de le mettre en musique pour avoir un chant patriotique à la hauteur de l’Algérie. Après cinq mois, seul Mohamed Fawzi a répondu à la requête», a écrit Ahmed Toufik El Madani dans ses mémoires. Dans l’ouvrage Parcours d’un artiste, histoire d’un air, qui vient d’être édité par l’Office national des droits d’auteur (ONDA) à Alger sous la direction de Badr Menani, il est précisé que Mohamed Abou El Foutouh, chef du service Maghreb arabe à l’époque, n’a pas voulu remettre le poème à Mohamed Fawzi, connu par des chansons légères et sentimentales, parfois destinées aux enfants (Min Emta habitek, Fine habibi,  Enti wana, Mama zamnha gaya, etc.). La règle à l’époque était de donner des paroles à composer en musique, selon un ordre des compositeurs inscrits sur une liste. Le directeur de Sawt Al Arab a tranché en faveur de Mohamed Fawzi. La durée évoquée par Ahmed Toufik El Madani serait liée au contenu même du poème, puisque le passage «Ô France, le temps des remords est passé» (Ya Farança qad madha waktou el itab) a été supprimé après. La première version de Qassaman a été interprétée par la chorale de Sawt Al Arab, écoutée pour la première fois par la direction de la Révolution, l’été 1957 à Tunis. La composition de l’hymne national algérien a connu trois périodes. «D’abord, il y a eu la composition de Mohamed Touri. Les dirigeants de la Révolution l’ont trouvée quelque peu légère par rapport à un chant patriotique devant porter la force du combat libérateur. Il  en a été de même pour la proposition musicale du Tunisien Mohamed Triki. Ce dernier a alors proposé un air pour chaque couplet. Il a ajouté le six-quarts et le mi-quarts, qui ne peuvent être joués par les cuivres. C’est finalement la troisième version, celle de Mohamed Fawzi, qui a été retenue», a expliqué Abdelkader Bouazzara. Mohamed Touri a fait appel à plusieurs artistes, entre chanteurs, musiciens et comédiens, pour interpréter Qassaman en chorale, comme Tayeb Abou Hassan, Boualem Raïs, Hadjira Bali, Saïd Kechroud, Mustapha Badie, Abderrahmane Leghouati et Hassan Hassani. Selon lui, Mohamed Fawzi n’a pas voulu être payé pour son travail. «Il a dit qu’il offrait la composition de l’hymne national en cadeau à la Révolution algérienne. Un cadeau de fraternité et d’amour entre les peuples égyptien et algérien. Il a d’ailleurs lui-même payé l’enregistrement en studio, les musiciens et la chorale», a-t-il confié. Le compositeur algérien, Haroun Rachid, a ajouté, en 1959, l’introduction rythmique à Qassaman en s’inspirant des sons émis par les rafales d’armes. «Haroun a dit qu’il fallait préparer les Algériens à écouter leur hymne, tout en soulignant l’importance de se battre. Son introduction était une réussite», a expliqué l’ex-directeur de l’Orchestre symphonique national (OSN). Ce matin, l’orchestre et la chorale de l’INSM interpréteront, lors d’une cérémonie, Qassaman devant plusieurs invités, dont les familles de Mohamed Fawzi, Haroun Rachid et Moufdi Zakaria. Une soirée hommage est également prévue à l’Opéra Boualem Bessaïeh d’Alger à partir de 19h.

La dinanderie et le zedjel, avec l’art et la manière

Jeudi 14 décembre. Place Hocine Rouibah, dans le quartier de La Casbah. Comme à son habitude, le Café Riche a fait le plein, bien avant l’heure. Tous les Zinzins étaien là. Le décor a été déjà planté. Le menu du jour est assez spécial. Il est
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La dinanderie et le zedjel, avec l’art et la manière

Jeudi 14 décembre. Place Hocine Rouibah, dans le quartier de La Casbah. Comme à son habitude, le Café Riche a fait le plein, bien avant l’heure. Tous les Zinzins étaien là. Le décor a été déjà planté. Le menu du jour est assez spécial. Il est même inédit. Encore une fois, les organisateurs ont ingénieusement trouvé la belle parade pour faire découvrir à l’assistance deux arts purement constantinois, que l’histoire de la ville a pu réunir : la dinanderie et le zedjel. «De nombreux chanteurs de ce genre musical populaire typiquement constantinois, qu’on appelait ‘‘zedjaline’’, ont été des dinandiers bien connus dans la ville», a révélé Pr Abdelmadjid Merdaci dans sa présentation. Pour le public présent, c’était là une belle occasion pour (re)découvrir l’une des facettes de l’histoire millénaire de la cité du Vieux Rocher. Le choix porté sur Driss Amine Khodja pour parler dinanderie n’était pas fortuit. Fort d’une expérience de près de 40 ans comme artisan dinandier, fier descendant d’une famille qui pratiquait cet art depuis sept générations, grand passionné, Driss est revenu sur les origines de ce métier depuis l’arrivée des Ottomans dans la ville vers le XVIe siècle. Un métier qui restera intimement lié à l’histoire sociale de la ville, à travers ses beaux ustensiles utilitaires qui ne manquaient dans aucun foyer, et qui ont toujours accompagné les rituels du mariage, les fêtes traditionnelles, les rencontres familiales, les cérémonials de la cuisine et toutes les habitudes de la vie quotidienne. «Mais la dinanderie à Constantine est aujourd’hui menacée, il n’y a plus de relève, les pauvres dinandiers se retrouvent désarmés face à l’invasion des produits chinois, il faut que l’Etat intervienne, sinon ce métier disparaîtra un jour», regrette-t-il. L’actualité a été également présente dans cette rencontre à travers les derniers événements d’Al Qods, suite à la reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale de l’Etat d’Israël, annoncée par le président américain, et qui ne cesse de provoquer des réactions de par le monde. Animée par l’artiste-peintre et romancier Redha Boubguira, cette rubrique a provoqué aussi des débats et des réactions parmi le public présent. Des réactions qui expriment librement des avis et des opinions  diverses. La cause palestinienne a toujours soulevé des débats passionnés et passionnels en Algérie. Même si la position des Algériens, toujours solidaires des Palestiniens, n’a guère changé, les situations  ont carrément changé avec l’arrivée de nouveaux dirigeants à la tête de l’Autorité palestinienne qualifiés d’«incompétents et de corrompus». Bref, faut-il maintenir les mêmes positions ? Faut-il céder à l’émotion, faut-il être pragmatique ? Faut-il s’impliquer ou rester indifférent ? Des questions qui demeurent encore posées dans un débat complexe. Brillamment menés lors de cette rencontre aussi riche, les débats ont révélé au public les talents du «maestro» Antar Hellal, qui a ravi la vedette aux invités du jour. Comme le veut la tradition, l’orchestre du jeune chanteur, Tarek Zaza, a clôturé par une belle note musicale le rendez-vous que le public du Café Riche avait bien savouré. 

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