Le parcours d’Assia Djebar revisité
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Mohamed Cherif Ghebalou, professeur universitaire a fait un bref récit sur le parcours de la géante de la littérature lors d’une conférence organisée mardi au niveau de la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira. «La native de Cherchell a eu sonLe parcours d’Assia Djebar revisité
Mohamed Cherif Ghebalou, professeur universitaire a fait un bref récit sur le parcours de la géante de la littérature lors d’une conférence organisée mardi au niveau de la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira. «La native de Cherchell a eu son bac en 1953 en série lettres au lycée de Blida. Son premier roman La soif, édité en 1957, obtient le prix de l’Algérienne en 1958. Brusquement, influencée par son frère maquisard, Assia Djebar s’engage dans la Révolution», résume le professeur Ghebalou. Mariée en 1958 avec Ahmed Ould-Rouis qui fut recherché par la police coloniale, le jeune couple rejoint Tunis. «A Tunis, Assia Djebar s’inscrit pour un diplôme d’études supérieures en histoire. Sur le plan politique, elle s’engage comme dans la Révolution comme journaliste à El Moudjahid de 1958 à 1962. Elle écrit une série de textes documents intitulés Journal d’une maquisarde sur les réfugiés algériens en Tunisie. De 1959 à 1962, elle devient enseignante universitaire au Maroc. Sa première pièce de théâtre, Rouge l’aube, fut rédigée en 1960. Ce qui fait d’elle la première dramaturge algérienne», poursuit le professeur. Juste après l’indépendance, Assia Djebar regagne le pays. «Elle a travaillé dans l’enseignement universitaire jusqu’en 1965, tout en poursuivant son travail de journaliste en tant que critique littéraire et cinématographique et en collaborant aussi avec la Radio algérienne. Voulant élargir son horizon, elle part en France en 1965 et s’implique dans la formation théâtrale, notamment la mise en scène, et ce, jusqu’en 1974. Pour Assia Djebar, la parole est une forme de libération, une forme de soulagement des pressions durant la colonisation. C’est pour cela que dans ses écrits et pièces théâtrales, la prise de parole féminine domine», ajoute le conférencier. «Beaucoup ne le savent pas, mais en 1973, en France, Assia Djebar a fait la mise en scène d’une pièce de théâtre du dramaturge américain Tom Eyen sur la fameuse actrice Marilyn Monroe», révèle M. Ghebalou. Après la mise en scène théâtrale, la romancière et dramaturge passe à la réalisation cinématographique. «Son premier film, La nouba des femmes du mont Chenoua, réalisé en 1978, obtient le premier prix de la critique internationale à la Biennale de Venise en 1979. Son deuxième film, La zerda et les chants de l’oubli, a été réalisé en 1982. Assia Djebar est donc la première femme cinéaste algérienne. Dans mes recherches, j’ai découvert un troisième film entamé en 1995, Anza Triptyques berbères, mais qui n’a pas été réalisé dans sa totalité», indique encore le conférencier. Romancière, journaliste, dramaturge et cinéaste, Assia Djebar se lance dans la traduction. Elle a traduit le roman Ferdaous, une voix en enfer de la romancière égyptienne Nawal El Saadawi, de l’arabe au français. Le parcours d’Assia Djebar ne s’arrête pas là. D’une simple employée au Centre culturel algérien en France, elle devient directrice du Centre d’études françaises et francophones de Louisiane aux Etats-Unis, de 1995 à 2001. En 2001, la chevronnée Assia Djebar enseigne la littérature maghrébine d’expression française à l’université de New York. «Pédagogue, militante durant la guerre d’indépendance, journaliste, romancière avec 15 romans, poétesse avec le recueil : Poèmes pour l’Algérie heureuse (1969), dramaturge, cinéaste, essayiste et nouvelliste, historienne avec Villes d’Algérie au XIXe siècle en 1984, traductrice, élue à l’Académie royale en Belgique en 1999, élue à l’Académie française en 2005, etc. Je n’ai fait qu’un résumé du parcours de cette géante de l’Algérie dont les distinctions et les prix sont innombrables», conclut le conférencier Mohamed Cherif Ghebalou. Read more