Les méandres du crime à couper le souffle
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Pour son premier polar, Hors de contrôle, le jeune architecte aura réussi à tenir le lecteur en haleine. Les pages défilent à merveille, peintes d’un style fluide et d’un vocabulaire allant bien à chaque scène ou dialogue. Deux crimes similairLes méandres du crime à couper le souffle
Pour son premier polar, Hors de contrôle, le jeune architecte aura réussi à tenir le lecteur en haleine. Les pages défilent à merveille, peintes d’un style fluide et d’un vocabulaire allant bien à chaque scène ou dialogue. Deux crimes similaires poussent l’inspecteur Ahmed Ben Hemna à faire preuve de beaucoup de tact, de bon sens et d’efficacité, mettant sa vie en péril. Les deux hommes assassinés à Mascara, ville natale de l’Emir Abdelkader, avaient travaillé ensemble au sein de la direction de l’urbanisme. Youcef Kdadra reçut deux balles nocturnes, tirées par un tueur à gage, Houari en l’occurrence. Quelques jours après, son supérieur, Khalil, directeur départemental du Trésor public, est retrouvé occis dans son appartement, chloroformé au préalable ! L’inspecteur,Ahmed Ben Hemna entama son enquête sur les chapeaux de roues, à la traque du suspect. Une femme sans scrupules, Zahia Berrached, secrétaire et amante de Khalil, et en même temps l’épouse secrète de feu Youcef Kdadra, s’avéra magouilleuse de marchés de construction octroyés de biais, surfacturation et œuvres fictives à l’appui. Son pactole, elle le verse dans des comptes offshore. L’inspecteur Ahmed Ben Hemna faillit perdre la vie, lorsqu’il tomba entre les mains des sbires de Houari, un repris de justice mal en vue. L’officier réussit la prouesse de sauver sa peau in extremis. Miraculeusement. L’écheveau est démêlé avec dextérité. Mourad Bettayeb, un comptable à la direction de l’urbanisme, ayant purgé trois ans de prison pour falsification et usage de faux de documents de marchés publics. Sa signature imitée, son gendre le jette en taule, quoi qu’il clame son innocence. Sorti de prison, il prend sa revanche sanguinaire et engagea Houari qu’il connut en prison et tua son gendre, Youcef Kdadra, et son acolyte, Khalil. Roman bien aéré et structuré Tout au long de ce beau roman bien aéré et structuré comme sur un plan établi par AutoCAD, l’écrivain, Abdellatif Ould Abdellah, nous fait bercer d’un béguin de l’inspecteur, en charge de l’enquête criminelle, pour la jeune recrue algéroise, Kahina, débordant de beauté à perdre la tête. Ses hanches désorientèrent le jeune inspecteur voluptueux. L’auteur nous étonne avec des détails sur les personnages et les lieux, les effluves quotidiens, et aussi les dédales de la pensée humaine, au bord de la bêtise ou de l’extase. Ou du couperet. Le romancier, Ould Abdellah, natif de Mascara, né en 1988, déjoue l’intrigue criminelle haut le verbe. Rien à envier aux séries de Peter Folk. La lecture de ce polar hors du commun est vivement recommandée pour les aficionados ès matière, au moment où les homicides volontaires prennent de l’ampleur au sein de la société algérienne, qui sort à peine de la décennie rouge et noire de braises. Une société en pleine mutation. Un polar qui mérite bien une traduction vers la langue française et/ou anglaise. Par Belkacem Meghzouchene Romancier algérien Hors de contrôle Roman en arabe, 216 pages Editions El Ikhtilef (Algérie) Read more