«J’ai toujours le trac quand je monte sur scène»
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A la faveur de la tenue du 19e Festival culturel européen d’Alger, le musicien algérien Djamel Laroussi se produira, ce soir, sur la scène de la salle Ibn Zeydoun à Alger. Dans cet entretien, il dévoile une partie de son programme, en ne manquant pas d«J’ai toujours le trac quand je monte sur scène»
A la faveur de la tenue du 19e Festival culturel européen d’Alger, le musicien algérien Djamel Laroussi se produira, ce soir, sur la scène de la salle Ibn Zeydoun à Alger. Dans cet entretien, il dévoile une partie de son programme, en ne manquant pas de revenir sur la sortie, en 2019, de son prochain album. Propos recueillis par Nacima Chabani Comment est née l’idée de ce concert spécial de ce soir ? L’idée de ce concert spécial est née avec le fait de m’avoir invité à la 19e édition du Festival européen d’Alger, surtout que quand on m’a invité, on m’a parlé de jazz. J’ai tout de suite dit que c’était super. Mais pour faire du jazz pur et dur, j’ai dit que cela serait moins intéressant que de faire un métissage. J’ai demandé si cela était possible de métisser. Les organisateurs ont adhéré à mon projet musical. Après, il a fallu que je trouve les musiciens qui puissent être flexibles pour pouvoir jouer tous les styles et faire un voyage musical avec comme fil conducteur le jazz et bien sûr l’improvisation. Qui dit jazz, dit improvisation. Ainsi, j’ai pensé à ramener à la basse Nacer Menia, qui est un batteur local, Hachemi Lounissi, qui est un musicien local, et Smaïl Benhouhou, qui est un grand pianiste qui joue avec moi dans le groupe. Il écrit des arrangements classiques. Il a étudié l’harmonie et habite Paris. J’ai pensé à Didier Barbadila, qui est un excellent bassiste et qui a fait ses études avec moi à l’université de Cologne, en Allemagne. Il a joué avec toute la planète. C’est l’un des plus grands bassistes qui existent dans le monde. Et aussi Stella Gorges, qui est une chanteuse de formation jazz et classique très flexible. Je me suis dit que cela serait génial de ramener cette formation. J’ai proposé celle-ci aux organisateurs du Festival européen d’Alger, lequels ont validé la venue de ces musiciens. C’était l’occasion de prendre des morceaux de jazz revisités et de les algérianiser. De prendre les morceaux algériens et de les jazzifier. Quels sont justement les morceaux de jazz revisités que vous comptez jouer ce soir sur scène ? Je préfère laisser cela comme surprise, mais je vais tout de même vous donner une direction générale. Ce sont des standards de jazz que j’ai appris et qui sont connus et que tout le monde apprécie. Ce sont de belles mélodies, où j’ajoute une touche algérienne. J’ai pris, également, des morceaux à moi, sans donner de titres précis que j’ai un peu jazzifiés. Cela passera, donc, d’un morceau à l’autre d’une manière fluide. Par contre, par rapport à la poésie, c’était en relation avec mon album. Comme je l’ai déjà dit, c’est un voyage musical entre la musique algérienne, africaine, sud-américaine... Le jazz est le fil conducteur de votre concert de ce soir, avec une part d’improvisation... Quand le jazz a commencé à être joué par les grands jazzmen des années 20' et 40', les gens développaient de plus en plus cette improvisation qui est en directe relation avec un savoir harmonique. C’est peu spécifique de ce dont je suis en train d’expliquer, mais je dirais qu’il y a de grands jazzmen qui n’ont aucune connaissance de la théorie, mais détiennent un système dans leur tête pour improviser. Ils connaissent toutes les gammes et les arpèges. Ils improvisent instinctivement, mais savent ce qu’ils font quelque part. Ils ont un système non conventionnel. Me concernant, j’ai fait l’Ecole de jazz de Cologne. Je sais comment on improvise. J’ai appris cela et j’ai beaucoup travaillé. Et je continue à travailler, car c’est très dur. Le jazz est tout de même une musique assez complexe. En fait, il ne faut pas lâcher la balle. Plus on joue et plus on apprend. C’est un monde infini. Pour la musique algérienne, les standards qui sont connus, je vais les reprendre dans cet esprit. Jouer le thème de la chanson comme on l’a connu et puis sur ce thème, improviser de nouvelles mélodies qui pourraient passer avec ces accords qu’on entend où on la joue. Est-ce que vous appréhendez ce concert par rapport à votre public ? Pour ne rien vous cacher, j’appréhende tous les concerts. A chaque fois que je fais un concert, je suis toujours corps et âme avec le fait que je vais donner un concert. Cela me donne le trac, bien sûr, mais j’adore, car je sais au final que cela sera bien. Il y a toujours cette appréhension qui, malheureusement, après des milliers de concerts, est toujours là. Avez-vous un projet d’album en perspective ? Je suis en train de plancher sur un nouvel album. J’ai déjà préparé cinq chansons. L’idée de l’album, c’est de prendre d’anciennes poésies maghrébines des 18e et 19e siècles, même avant si c’est possible. J’ ai plein de poésies. Là, je suis en train de composer des musiques sur ces textes. C’et un peu comme le chaâbi, qui a des poésies très anciennes. J’essaye aussi de m’entourer de professionnels de la poésie pour ne pas chanter de la poésie avec des erreurs. Comme c’est une tradition orale, c’est dur de corriger quand on n’est pas spécialiste. Je ne suis pas spécialiste, mais j’aime la poésie plus que la musique. Je la ressens et je l’apprécie. J’essaye de mettre de la musique sur des textes existants. J’espère sortir cet album début 2019. Cela fait longtemps que j’ai commencé le travail, mais j’ai dû l'arrêter, car j’avais d’autres projets. J’ai fait plein de choses en parallèle en tant que musicien et producteur. Je suis aussi un musicien qui joue avec d’autres artistes. Cette année, j’ai décidé de finir mon album. Je suis d’ailleurs très content d’avoir fini les cinq premiers morceaux. Read more