Un spectacle dans la pure tradition du genre
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Elle, c’est Tatiana Garrido, venue avec sa troupe et son spectacle éblouir le public algérien. Sa prestation restera sans doute inoubliable pour beaucoup d’amateurs qui sont venus l’applaudir, notamment au théâtre Abdelkader Alloula, à Oran. MaiUn spectacle dans la pure tradition du genre
Elle, c’est Tatiana Garrido, venue avec sa troupe et son spectacle éblouir le public algérien. Sa prestation restera sans doute inoubliable pour beaucoup d’amateurs qui sont venus l’applaudir, notamment au théâtre Abdelkader Alloula, à Oran. Mais comme tout spectacle de flamenco qui se respecte, il fallait aussi une bonne dose de chants et de musique, avec les percussions, mais surtout l’éternel jeu de guitare, qui reste spécifique malgré l’introduction d’un peu de fraîcheur dans les accords, ou quelques passages mélodiques, qui tendent à inscrire cette musique dans l’ère du temps. «Flamenco Intimo» (Flamenco pur) est pourtant l’intitulé du spectacle assuré en compagnie de Juan Granados, Javier Rodríguez, Lucky Vega et José Manuel Cañizares. L’ensemble allait d’ailleurs donner le «la» avec une première partie un peu spéciale, où les artistes sont munis de cannes traditionnelles pour enrichir la percussion. Aussi, comme s’il s’agissait d’une première partie, c’est le danseur Agustín Barajas qui va dans un premier temps retenir l’attention du public. Une réelle fougue anime ce jeune artiste, qui semble avoir été au bout de ses capacités pour extraire l’essence de cet art qui puise ses racines dans la culture nomade des gitans. Tout son être vibre au rythme des percussions, y compris quand il est assis sur une chaise, car la posture figée n’est qu’apparente. Son costume sombre mais inspiré de la tradition espagnole (campero) des siècles passés évoque aussi et surtout la tenue des toréadors auxquels une danse est dédiée. Les gestes typiques de cette pratique sont chorégraphiés avec une telle minutie et tellement d’entrain que les spectateurs sont comme transposés au milieu d’une arène. C’est ce danseur qui va introduire Tatiana Garrido, d’abord discrètement, puis avec un passage en duo pour marquer la transition et permettre à cette femme héritière de la tradition (transmission de mère en fille) de laisser à son tour exprimer son corps. Elle joue avec les volants de sa robe rouge, mais aussi avec son châle traditionnel, comme pour bien marquer son attachement à la tradition, accentué par une chevelure ramassée en arrière et parée de fleurs rouges. Sa gestuelle, les figures qu’elle imprime au décor, ses jeux de jambes et de talons s’exécutent avec une aisance et un naturel déconcertants. Cette aisance traduit la maîtrise de son art, mais au-delà, c’est sa volonté de transmettre des émotions qui ressort. Sans doute en tant que réelle ambassadrice du flamenco, elle dira elle-même qu’il n’est «nul besoin de comprendre la langue pour apprécier le flamenco, car le lien s’établit de cœur à cœur». La synchronisation avec les musiciens est parfaite, avec des encouragements de part et d’autre pour aller de plus en plus loin. Alors que la guitare est tantôt mélodique tantôt rythmique, le chant, lui, est toujours fort issu du plus profond du corps. Pour le public qui apprécie mais qui en général ignore les codes, les arrêts sont souvent trompeurs et les applaudissements spontanés ne semblent pas avoir perturbé les artistes. La dernière séquence du spectacle est bouleversante. Read more