Les artistes étrangers ne seront plus invités
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L’ensemble des structures et organismes culturels affiliés au ministère de la Culture — l’AARC, l’Oref, l’ONCI, Arts et Culture, entre autres — ont reçu récemment une nouvelle instruction de suspendre tous les concerts et représentations artiLes artistes étrangers ne seront plus invités
L’ensemble des structures et organismes culturels affiliés au ministère de la Culture — l’AARC, l’Oref, l’ONCI, Arts et Culture, entre autres — ont reçu récemment une nouvelle instruction de suspendre tous les concerts et représentations artistiques animés par des artistes étrangers. Il est à noter que cette décision ne s’applique pas aux organisateurs culturels privés, lesquels ont toute latitude de convier le ou les artistes de leur choix avec une prise en charge assurée. Cette décision n’est que la résultante de l’économie algérienne, laquelle est fortement touchée par la crise financière internationale. Le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, a rappelé que la crise financière a poussé son département à limiter les transferts de fonds en renonçant à inviter des artistes étrangers dans le pays. Le premier responsable du ministère de la culture a indiqué que si les organisateurs privés de spectacles sont autorisés de convier les artistes de leurs choix, l’Etat est prêt, quand à lui, à mettre à leur disposition des espaces adéquats. «Mais l’Etat, dit-il, ne peut plus financer des spectacles coûteux. Il n’est plus possible pour nous de ramener un artiste étranger qui nous revient à un milliard ou un milliard et demi de centimes. Nous préférons mettre cette somme à la disposition des jeunes artistes algériens. Nous voulons donner l’avantage et la chance à nos jeunes artistes qui se disent marginalisés. Nous voulons, aussi, donner une visibilité à l’international à nos artistes en les faisant participer à des festivals et autres manifestations culturelles.» Notre source note que le ministère délivre en moyenne deux agréments par mois aux organisateurs privés pour, justement, assurer des spectacles en bonne et due forme. «Il faut que certains organisateurs aient recours au sponsoring. La programmation d’artistes étrangers n'est soumise à l’autorisation du ministre de la Culture», dit-il. A la question de savoir si cette décision n’aura pas de conséquences malheureuses sur la tenue prochaine du Festival de Timgad ou encore sur celui de Djemila, M. Mihoubi a répondu que, cette année, son département fera appel à des artistes algériens. En effet, ces deux festivals seront dédiés aux artistes algériens venant des quatre coins du pays. Une précision de taille est cependant apportée : tout promoteur privé est habilité à faire participer un ou deux artistes étrangers à ces deux festivals de référence. Au delà du respect qu’il voue aux artistes étrangers, le ministre de la Culture a cependant révéler que l’invitation d’un artiste libanais ou égyptien coûte une coquette somme. Ne voulant pas dévoiler le cachet exact, le ministre a seulement précisé que ce genre d’artiste étranger perçoit le cachet de 80, voire de 100 artistes locaux : «Je n’ai pas un chiffre exact mais je pense que plus de 80% du budget de Timgad ou encore de Djemila vont aux artistes étrangers.» M. Mihoubi rappelle au passage que l’une des missions de son secteur est de la valorisation de la culture algérienne et la promotion des jeunes talents algériens : «Nous ne sommes pas un fonds de commerce, mais nous faisons la promotion de la culture algérienne.» Il est à noter que cette décision de suspendre l’organisation de concerts ou représentations d’artistes étrangers ne touchera pas les autres domaines culturels, à savoir le théâtre et le cinéma. Tous les festivals internationaux seront maintenus aux dates préalablement arrêtés avec des budgets adéquats. Toujours selon le ministre de la Culture, cette suspension de programmation de spectacles d’artistes étrangers pour le secteur public pourrait être levée avec la fin de la crise financière. Read more