Algeria



Premier compositeur de musique de films au Maghreb et au Moyen-Orient

Le musicien algérien Mohamed Iguerbouchène (1907/1966) est «le premier compositeur de musique de films au Maghreb et au Moyen-Orient», a indiqué lundi à Tizi Ouzou, le musicologue Mouloud Ounoughene. Ce spécialiste qui a animé une conférence inti
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Premier compositeur de musique de films au Maghreb et au Moyen-Orient

Le musicien algérien Mohamed Iguerbouchène (1907/1966) est «le premier compositeur de musique de films au Maghreb et au Moyen-Orient», a indiqué lundi à Tizi Ouzou, le musicologue Mouloud Ounoughene. Ce spécialiste qui a animé une conférence intitulée «Mohamed Iguerbouchène : un compositeur algérien de musique de films de renommée mondiale», a rappelé, dans le cadre des activités de la 16e édition du Festival du film amazigh (du 24 au 28 février), que la carrière d’Iguerbouchène dans la musique de films a débuté dans les années 1930 avec quelques documentaires dont Aziza et un court métrage Dzaïr. «Par la suite, le réalisateur français Julien Duvivier lui proposa de collaborer à la bande son de Pépé le Moko, un film dont le rôle principal est joué par Jean Gabin. Il cosigna avec Vincent Scotto la bande son de ce film qui est vraiment le détonateur de la carrière d’Iguerbouchène en tant que compositeur pour le cinéma», a souligné M. Ounoughene. Ce compositeur exceptionnel a gravé sa partition dans les studios américains de la Walter Ranger/United Artists pour le compte du film Algiers, réalisé par Jean Cromwell. Il a aussi illustré musicalement Bim, le petit âne, dont le commentaire est écrit et narré par Jacques Prévert, comme il avait aussi collaboré avec Tahar Hennache dans le film documentaire Ghatassine essahra, a-t-il rappelé. Mohamed Iguerbouchène a, en outre, travaillé avec Georgette le Tourneur de Marçay dans Vision saharienne et signé la musique du film Minaret dans le soleil, dont le thème s’articule autour de la ville de Tlemcen, ce film a obtenu un prix au festival de Venise de 1949, a ajouté le conférencier. Sur un autre volet, M. Ounoughene a observé que Iguerbouchène a aidé de nombreux chanteurs algériens en collaborant avec, entre autres, cheikh Nourreddine, Farid Ali et Ahcène Mezani. Il a composé, par ailleurs, une cinquantaine de musiques pour Salim Hellali sans que l’opinion publique sache qu’il est l’auteur de ces mélodies, a déploré le conférencier. «De la riche carrière musicale d’Iguerbouchène se sont ses compositions de musiques de films qui l’ont révélé au monde occidental, car il a le don de capter l’architecture d’un film et d’en faire rapidement une musique. Malheureusement, ce grand compositeur de musiques de films et de concerto, qui était très en avance sur son temps en s’intéressant à un genre musical (des rapsodies, des quatuors et des symphonies) qu’il n’était pas évident de comprendre dans les années 1940.» «Aujourd’hui, il faut absolument réhabiliter ce monument de la musique, par des colloques sur son œuvre et en l’intégrant dans l’enseignement musical au sein des établissements scolaires, car son catalogue éclectique est un cas unique d’école», a insisté Mouloud Ounoughene, qui a ajouté qu’Iguerbouchène doit retrouver sa place dans le paysage artistique algérien.

Vision nationale et maghrébine

Le comité de l’université de Béjaïa de l’association nationale de jeunes, Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), organise durant cinq jours, en collaboration avec l’université Abderrahmane Mira et les directions des œuvres universitaires de Béjaï
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Vision nationale et maghrébine

Le comité de l’université de Béjaïa de l’association nationale de jeunes, Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), organise durant cinq jours, en collaboration avec l’université Abderrahmane Mira et les directions des œuvres universitaires de Béjaïa et d’El Kseur, la 5e édition du Festival national du théâtre universitaire féminin en hommage à Nabila Djahnine. Les grandes lignes de cette 5e édition ont été dévoilées lors d’une conférence de presse, animée hier au siège du RAJ par Abdelouhab Fersaoui, président du RAJ, Yazid Kellou, coordinateur du comité RAJ de l’université de Béjaïa, Tounés Aït Ali, animatrice d’ateliers et membre de jury et par le comédien Krimou Beriber. Dans son discours inaugural, Abdelouhab Fersaoui a rappelé que l’association vise en premier lieu à sensibiliser les jeunes sur les questions liées à la citoyenneté. «Nous avons, dit-il, toujours privilégié au sein de l’association les actions culturelles pour la sensibilisation des jeunes. RAJ a sa troupe universitaire depuis des années. Elle a même participé au Festival national du théâtre universitaire.» De l’avis de l’orateur, le théâtre est un moyen efficace pour transmettre des messages précis et sensibiliser la société sur certains maux. «Au sein de l’universitaire, il y a une pépinière de jeunes talents. Ce festival est à même de donner de la visibilité aux étudiantes qui ont du talent. Nous souhaitons inscrire ce festival dans la durée. Il va raviver, d’une part, la vie culturelle universitaire et d’autre part la ville de Béjaïa», ajoute t-il. Pour sa part, la comédienne et metteur en scène Tounés Aït Ali a indiqué que l’expression féminine se fait rare en Algérie. «Je pense que ce festival est le seul dédié à la création féminine en Algérie. Le but n’est pas de décrocher un prix et faire du théâtre pour dire qu’on est là. Le but c’est d’être là et de continuer d’exister», argue-t-elle. Si le festival est organisé en hommage à la regrettée Nabila Djahnine, il n’en demeure pas moins qu’une autre personnalité — ancienne fervente participante à ce festival — sera mise sous les feux de la rampe : il s’agit de Hakima Match d’Oran, décédée récemment à l’âge de 29 ans. Ainsi, le festival compte la participation de 11 wilayas avec pas moins de 300 participants. Cette cinquième édition revêt une dimension maghrébine dans la mesure où cinq pays étrangers ont été conviés pour des représentations en off, le Maroc, l’Egypte, la Tunisie, la Mauritanie et la Libye. Il est même attendu un groupe de danseuses belges. Le programme prévoit une série de conférences, entre autres, «L’art du théâtre comme filière universitaire», «Quelles sont les avancées sur les droits des femmes, le point de vue d’une juriste», « L’image de la femme dans les médias», «Débats de combats quel avenir pour le féminisme aujourd’hui», «La place de la femme dans le théâtre». Les ateliers ne seront pas en reste puisqu’il est prévu un premier atelier de rue et un second sur le corps et l’espace. Parmi les invités d’honneur attendus à cette cinquième édition du Festival national universitaire du théâtre féminin, citons entre autres Hakim Dekkar, Hafida Bendiaf et Hassan Kechache. Il est à noter qu’à l’issue de cette cinquième édition, des prix symboliques seront remis aux lauréats. Façon singulière d’encourager ces graines de star.  

Débat sur l’écriture en tamazight

Bouillon de culture, samedi après-midi, au restaurant Amine de la ville de Tizi Ouzou, nouvel espace privé dédié aux rencontres littéraires qu’organise Amirouche Malek, gérant de l’EMEV (Entreprise d’organisation d’événements culturels, écono
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Débat sur l’écriture en tamazight

Bouillon de culture, samedi après-midi, au restaurant Amine de la ville de Tizi Ouzou, nouvel espace privé dédié aux rencontres littéraires qu’organise Amirouche Malek, gérant de l’EMEV (Entreprise d’organisation d’événements culturels, économiques et scientifiques). A la tribune, deux jeunes auteurs, Lynda Koudache, poétesse, écrivaine, récipiendaire du Grand Prix Assia Djebar pour le roman de l’année 2016, pour son livre Tamacahut taneggarut et Ramdane Abdenbi, journaliste-écrivain. Devant un public de connaisseurs, dont des universitaires, des artistes, des poètes et des férus de l’écriture romanesque, les invités de la rencontre ont évoqué leurs parcours respectifs et abordé longuement le domaine de l’édition, la thématique de l’écriture en langue amazighe, avant wde répondre aux nombreuses questions posées par l’assistance composée majoritairement de femmes. Ramdane Abdenbi a entamé l’aventure d’écriture avec une pièce théâtrale Tamussni machi d awal. Par la suite, il a collaboré avec le journal Izuran-Racines, avant de publier Anagi, qui est un recueil de chroniques parues dans le même organe de presse. Il a aussi à son actif deux recueils de nouvelles : Timsirin n tudert et Aqcic akked yitid. En 2017, il a publié un livre qui s’intitule Identification de textes dans le roman Tawarit n tayri, qui est une analyse du roman de Dda Abdellah Hamane, autour des types de textes. Lynda Koudache est la première femme romancière algérienne d’expression amazighe. Après Acciw N tmes (2009), elle vient de publier un nouvel ouvrage aux éditions Rout Nah Com, intitulé Tamacahut Taneggarut. Elle est passée de la poésie au roman avec succès. En 2016, Lynda Koudache a été récipiendaire du Grand Prix Assia Djebar pour le roman pour son ouvrage Tamacahut taneggarut. En 2001, elle collabore dans le Cahier littéraire des éditions du Petit Pavé (France), puis dans un autre ouvrage collectif de poésie, Comme une forêt de mots dits, aux mêmes éditions. Koudache est également auteure d’un recueil de poésie en français, L’Aube vierge et Lligh uqbel ad Iligh, en tamazight. En 2006, la jeune auteure s’initie à la nouvelle. Elle écrit Témoin de la vie, dans un ouvrage collectif intitulé Le temps qui passe, paru en France. Elle a décroché trois distinctions : le Prix d’encouragement international pour la nouvelle Anagi N Tudert, et Le témoin de la vie, au forum des femmes de Méditerranée-France (2006), le Prix d’excellence national pour la nouvelle en tamazight Anagi N Tudert (forum des femmes de Méditerranée-France), ainsi que le 1er prix au concours du 1er Novembre, organisé à Tizi Ouzou par le ministère de la Culture (2004). «Dans mes écrits, je m’attaque aux tabous. J’ai aussi travaillé la langue et le style en tamazight en accordant une attention particulière à la recherche du lexique ancien. J’aime produire dans ma langue maternelle pour la travailler davantage. J’écris sur les problèmes de notre société», déclare la jeune auteure, invitée récemment au Canada. Dans son intervention, Ramadne Abdenbi a estimé que les études et les livres édités en tamazight doivent être mis à la disposition des élèves et des étudiants. Il a annoncé, par ailleurs, la préparation d’une anthologie de textes littéraires en tamazight. Lynda Koudache, qui a rendu hommage aux précurseurs du roman amazigh, Belaïd At Ali, Rachid Alliche, Amar Mezdad, Said Sadi et Salem Zenia. «Grâce à eux, nous sommes passés de l’oralité à l’écrit. La littérature amazighe a besoin d’être développée», a fait remarquer la romancière. Pour mettre de la joie dans cette rencontre littéraire, les organisateurs ont convié Rabah Mebarki, auteur, compositeur et interprète, qui vient de produire un nouvel album intitulé Ahu, que le public a découvert en cette occasion.  

«L'histoire de Fadhma m'a touchée jusqu'aux larmes»

Comment avez-vous découvert Histoire de ma vie ? Je suis une grande amatrice de la littérature maghrébine et cela fait presque dix ans que je traduis des romans d'auteurs berbères et, inévitablement, on tombe agréablement sur cet ouvrage un jour ou
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«L'histoire de Fadhma m'a touchée jusqu'aux larmes»

Comment avez-vous découvert Histoire de ma vie ? Je suis une grande amatrice de la littérature maghrébine et cela fait presque dix ans que je traduis des romans d'auteurs berbères et, inévitablement, on tombe agréablement sur cet ouvrage un jour ou l’autre. Qu'est-ce qui vous a motivée pour traduire cette autobiographie ? Histoire de ma vie nous montre la vraie vie quotidienne d'une femme en Kabylie, mais aussi à Tunis et en France, pendant la période coloniale. C'est un document unique et incroyablement riche en détails, qui reflète toute une époque historique. De plus, l'auteure fait partie d'une famille importante pour la culture berbère. C'était tout simplement un ajout parfait à notre collection Bibliothèque berbère. Y a-t-il eu des difficultés particulières pour traduire un récit à forte charge culturelle et qui rend compte d'un patrimoine berbère qui vous est étranger ? Tous les romans que j'ai traduits pour la Bibliothèque berbère ont eu leurs particularités, souvent liées à la culture amazighe, que j'ai appris à connaître de mieux en mieux au fil du temps. Même si tout au début je n'étais pas ignorante non plus, on se prépare à ce genre de travail, et ce, avec passion ! De plus, j'ai un grand réseau de spécialistes aux Pays-Bas, en France et dans le Maghreb, que je peux consulter. Comment a été accueilli votre travail par la critique néerlandaise ? Les traductions ont été très bien reçues. J'ai eu un prix prestigieux pour les deux premières : Légende et vie d'Agoun'chich, de Mohammed Khaïr-Eddine et Les chercheurs d'os, de Tahar Djaout. Personnellement, je suis surtout très fière de la traduction de Nedjma, de Kateb Yacine, qui a été un vrai défi. Mais je pense que j'ai réussi. Les critiques dans les journaux ont été enthousiastes et tous les romans dans la série ont été mentionnés dans la presse. Malheureusement, cela ne veut pas toujours dire que les gens achètent aussi... Toutefois, le fait que ces traductions soient là, et pour toujours, a beaucoup plus d'importance pour moi que les ventes. Maintenant que vous maîtrisez parfaitement le contenu d'Histoire de ma vie, qu'est-ce que vous inspire la vie de Fadhma Amrouche ? Ce qui m'est surtout resté dans l’esprit est l'incroyable dureté de sa vie : les enfants morts, les maladies, le peu de nourriture, le froid, le travail dur du matin au soir, etc. Et elle ne se plaint jamais. Je me suis sentie très gâtée, et dans ce sens-là, le livre m'a surtout permis d’être plus reconnaissante de tout ce que j'ai. L'histoire de Fadhma m'a beaucoup touchée, jusqu'aux larmes, pour être honnête. Quel sera le prochain roman maghrébin que vous comptez traduire ? Histoire de ma vie est ma dernière traduction pour la Bibliothèque berbère. Nous avons voulu en faire une série de dix titres, et on les a. Il est peut-être temps pour moi de me lancer dans la littérature contemporaine du Maghreb. Vous avez un titre en tête ? Non, pas encore.  

Histoire de ma vie traduit en néerlandais

Histoire de ma vie, l’autobiographie de Fadhma Aïth Mansour Amrouche, continue d’intéresser la littérature mondiale et le monde éditorial 51 ans après la mort de son auteure en juillet 1967. Histoire bouleversante d’une femme kabyle au destin si
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Histoire de ma vie traduit en néerlandais

Histoire de ma vie, l’autobiographie de Fadhma Aïth Mansour Amrouche, continue d’intéresser la littérature mondiale et le monde éditorial 51 ans après la mort de son auteure en juillet 1967. Histoire bouleversante d’une femme kabyle au destin singulier, fait d’errance et de déchirement identitaire, le récit a été traduit dans plusieurs langues, dont l’anglais (1988 par Doroty Blair et 2009 par Caroline Stone), l’italien (par Clelia Castellano en 2013), l’allemand, le polonais…En attendant le kabyle, la langue maternelle des Amrouche. Le 5 janvier dernier, l’éventail s’est élargi avec une nouvelle traduction aux Pays-Bas (sous le titre de De geschiedenis van mijn leven) qui a pris bonne place dans les librairies, coïncidant agréablement avec le cinquantième anniversaire de la publication (en 1968 par Maspero) de l’unique œuvre littéraire de Fadhma Aïth Mansour Amrouche. C’est la première traduction d'Histoire de ma vie en néerlandais qu’a rendue possible la traductrice Hester Tollenaar. La version néerlandaise, faite sur la réédition des éditions La Découverte en 2000, s’étale sur 278 pages. La richesse du récit autobiographique, avec sa forte teinture culturelle, de Fadhma Amrouche a motivé cette louable entreprise éditoriale, à croire les propos de la traductrice qui a déjà traduit d’autres romans algériens. «Le texte de Fadhma Amrouche est autobiographique et moins littéraire que les autres, mais extrêmement riche en détails fascinants et très émouvants», nous affirme Hester Tollenaar. Son entreprise s’inscrit dans une collection constituée jusque-là par plusieurs romans maghrébins d’auteurs différents, traduits du français, de l’arabe et de l’anglais vers le néerlandais. Il s’agit des romans marocains Légende et vie d'Agoun'chich, de Mohammed Khaïr-Eddine, Le pain nu et Le temps des erreurs, de Mohamed Choukri et Love with a few hairs, de Mohammed Mrabet. De la littérature algérienne ont été traduits Les chercheurs d'os, de Tahar Djaout, Nedjma, de Kateb Yacine et La colline oubliée, de Mouloud Mammeri. A la collection s’est ajouté Poussière d'or, de l’écrivain libyen Ibrahim Al Koni. Histoire de ma vie est le neuvième livre qui vient enrichir cette collection berbère. «Nous voulions absolument inclure dans la collection ce discours non fictionnel qui frappe profondément au cœur, d'une auteure si imprégnée de sa belle culture kabyle», nous dit Hester Tollenaar, qui a traduit la majorité des neuf titres. Œuvres phares Son travail est né d’une fructueuse collaboration avec son compatriote l’écrivain Asis Aynan, né aux Pays-Bas de parents marocains. En 2010, ils ont mis en chantier un projet de traduction de certains classiques maghrébins. De ce projet est née la Bibliothèque berbère (Berberbibliotheek) qui comprend aujourd’hui une collection de neuf classiques du Maghreb, qui ont en commun l’origine amazighe de leurs auteurs. Une partie de ces traductions a été éditée par une maison d’édition néerlandaise (Uitgeverij Jurgen Maas), spécialisée dans la littérature maghrébine et du Moyen-Orient. Cette collection a été bouclée, cette année. «Nous avons créé cette collection parce que, d’abord, c'est tout simplement de très beaux romans jamais traduits en néerlandais, et, ensuite, parce qu’ils font partie de l'héritage culturel d'une grande partie de notre population, ceux d'origine surtout marocaine du Rif, mais aussi d'ailleurs au Maghreb. Nous avons pensé aussi qu’il serait donc enrichissant pour tous les lecteurs néerlandais et flamands d'en faire connaissance», nous explique Hester Tollenaar. Traduire ces œuvres phares de la littérature maghrébine, qui se nourrissent de la sève berbère, n’a pas été sans peine. Les référents culturels kabyles d'Histoire de ma vie imposaient un effort supplémentaire pour comprendre, par exemple, que dans de «petites niches» creusées sous les étagères on pouvait mettre «les petits agneaux et les cabris». Aussi, comment traduire le nom de cette femme qu’on appelait au village «Fatma Numéro». A quoi renvoie-t-il ? Quelle traduction pour cette expression du pays «un mouton sur pieds», et pour ces noms de champs «Thazroutse, Thin G'ejoûdha», et du démon «Kheyaf laarayes»  ? Qu’est-ce qu’une «tombe d’un exilé» ? Ces interrogations et bien d’autres ont accompagné le travail de traduction d'Hester Tollenaar qui devait fidélité à l’œuvre originale. «Pour les traductions, j'avoue que le travail n'a pas toujours été évident. Ces auteurs ont, dans leur ensemble, un langage fortement classique, parfois un peu instable et de toute façon très riche. Pour ne pas parler des passages presque hermétiques d'auteurs comme Khaïr-Eddine ou Kateb Yacine ! Heureusement, j'ai toujours pu prendre le temps qu'il fallait. Et j'y ai pris beaucoup, beaucoup de plaisir», se confie, à El Watan, Hester Tollenaar. Un plaisir qui devrait se transmettre aux lecteurs néerlandais en découvrant la force du récit autobiographique de Fadhma Aïth Mansour Amrouche.

Publication : Karim Cherif signe un ouvrage sur le tourisme

Karim Cherif, président-directeur général du groupe hôtelier Eden, vient de publier un ouvrage intitulé : «Economie du tourisme : un investissement d’avenir pour l’Algérie» paru aux éditions Casbah. La présentation de l’ouvrage a eu lieu sa
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Publication : Karim Cherif signe un ouvrage sur le tourisme

Karim Cherif, président-directeur général du groupe hôtelier Eden, vient de publier un ouvrage intitulé : «Economie du tourisme : un investissement d’avenir pour l’Algérie» paru aux éditions Casbah. La présentation de l’ouvrage a eu lieu samedi après-midi au Centre des conventions d’Oran (CCO) dans le cadre de la neuvième édition du Salon international du tourisme, des voyages, des transports et des équipements hôteliers. Dans une introduction, l’auteur, un opérateur économique qui s’est investi corps et âme dans le secteur de l’hôtellerie, le tourisme, notamment balnéaire, rappelle que le secteur du tourisme «qu’il soit balnéaire, d’hiver, sportif, culturel, rural ou urbain est de plus en plus compris comme un segment d’opportunité pour dynamiser et développer toute l’économie ainsi que le marché du travail et relever le défi de la mondialisation et de la globalisation afin d’assurer une croissance». Ainsi, par exemple, sa seule contribution au PIB mondial avec un apport de 10% est plus importante que celles de l’industrie automobile, pétrolière ou agro-alimentaire. «Quand le secteur du tourisme crée un emploi direct, il en génère dix indirects. L’hôtellerie et le tourisme sont des investissements productifs dont l’impact et le dynamisme agissent sur de nombreux autres secteurs de l’économie nationale», indique-t-il. Dans cet ouvrage de 196 pages, M. Karim Cherif affirme que «lorsqu’on investit de manière sérieuse et saine, on crée de la richesse par des emplois, la formation, la distribution des salaires en contribuant aux frais des charges sociales et fiscales». Et de dire plus loin: «Les investisseurs contribuent ainsi au développement des zones et des territoires en faisant du secteur du tourisme et de l’hôtellerie une priorité dans notre stratégie et nos perspectives d’opportunités en matière d’emplois pour les années à venir, sans ignorer les potentialités, les atouts et les richesses dont disposent l’Algérie dans ce domaine».    

Des slameuses s’expriment sur la condition de la femme

Le thème de la condition et la liberté de la femme algérienne a été abordé, samedi, dans un concours national organisé par le collectif El Houriyate, à l’hôtel Novotel de Constantine. Ce collectif financé par l’ambassade des USA, selon Sabrin
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Des slameuses s’expriment sur la condition de la femme

Le thème de la condition et la liberté de la femme algérienne a été abordé, samedi, dans un concours national organisé par le collectif El Houriyate, à l’hôtel Novotel de Constantine. Ce collectif financé par l’ambassade des USA, selon Sabrina Bouchair, l’une des organisatrices, a été créé dans le cadre du «Women’s Empowerment» (l’autonomisation de la femme) pour offrir un espace d’expression au profit des femmes algériennes. Effectivement, l’évènement intitulé «Women’s Poetry» (Slam Féminin), a enregistré un succès inattendu, avec la participation de plusieurs poétesses venues de différentes  wilayas de l’Algérie, notamment Biskra, Jijel, Alger et Constantine. C’est dans une salle pleine à craquer que douze candidates ont récité avec beaucoup de sensibilité leurs textes, écrits dans les deux langues arabe et française, et dont le thème est « femme et libération». Les candidates ont ébloui les présents par leurs poèmes à travers lesquels elles ont exprimé, avec un style subtil et un ton dénonçant à la fois une douleur, des cris d’autres femmes souffrant en silence, en réclamant plus de liberté dans leur société jugée trop masculine.     Cette initiative a été largement félicitée par les présents, qui ont jugé qu’il est temps que la femme sorte du statut de mineure à vie imposé par la «société». «L’objectif de ce concours est d’abord de donner une chance aux femmes talentueuses de s’exprimer publiquement et de libérer leur parole, mais aussi d’inciter les gens à s’intéresser au Slam (La poésie orale) qui n’est pas assez courant en Algérie. C’est une occasion pour les inciter également à écrire et à participer dans ce genre de concours», a déclaré Mme Bouchair. Et de poursuivre avec satisfaction sur l’écho de cet évènement : «Nous étions très émues par la réaction positive du public, nous ne nous attendions pas à un tel engouement.» Notre interlocutrice a ajouté que la deuxième édition sera tenue samedi prochain à Tizi Ouzou et la troisième quelques jours après à Oran. «Les candidates peuvent s’exprimer en français, arabe, anglais ou en tamazight. Nous espérons que la deuxième édition de ce concours aura le même succès que celui d’aujourd’hui», a-t-elle souligné. Pour conclure, c’est Lynda Kourtel de Constantine qui a décroché le premier prix avec son poème «Hier, aujourd’hui… Mais jamais demain».  

Ouverture du Festival du film amazigh

Le coup d’envoi de la 16e édition du Festival national culturel annuel du film amazigh, placée cette année en hommage à l’illustre écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri, a été donné, samedi, au théâtre Kateb Yacine de Tizi Ouzou, en prés
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Ouverture du Festival du film amazigh

Le coup d’envoi de la 16e édition du Festival national culturel annuel du film amazigh, placée cette année en hommage à l’illustre écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri, a été donné, samedi, au théâtre Kateb Yacine de Tizi Ouzou, en présence du ministre la Culture, Azzedine Mihoub, qui a déclaré que son département a décidé d’encourager la production cinématographique amazighe. «Nous allons aider financièrement les jeunes réalisateurs», a-t-il souligné. Le représentant du gouvernement a ajouté que ces aides s’inscrivent dans le sillage des actions visant à œuvrer pour la promotion de la langue amazighe. «Nous accordons ainsi un grand intérêt pour la promotion de cette langue qui est l’un des piliers de l’identité nationale», a-t-il précisé lors de son discours d’ouverture de cette manifestation qui a, pour rappel, mis en compétition 17 productions cinématographiques, dont 7 courts métrages, 7 documentaires et 3 longs métrages. Les projections ont commencé, hier, avec Taqbilt (histoire et mythologies berbères), un documentaire de Ali Hadjaz qui a revisité une période de l’histoire de Tarihant, un village de la commune de Boudjima, dans la wilaya de Tizi Ouzou. «Taqbilt est le nom antique du village Tarihant où l’homme s’est installé depuis la Préhistoire. Les vestiges de cette lointaine période découverts attestent de l’existence de plusieurs civilisations», explique le réalisateur. Le public a également découvert un autre film sur l’origine des chants dans la vallée du M'zab, Izuran n’izelwan, réalisé par Hammou Oudjana. Il s’agit d’un travail qui revient sur l’écriture des paroles, le choix de la thématique et de la composition musicale ainsi que l’usage de la langue. Durant l’après-midi, Lunja de Omar Belkacemi et Anekkar Nel’Khir (L’ingrat) de Achour Amazith étaient à l’affiche à la grande salle de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Pour ce qui est d’aujourd’hui, le long métrage Amendil de Hakim Rahim et Tajedigt n’lehlal de Ali Reggane seront au programme.

Raison garder de Leïla Aslaoui-Hemmadi

Les éditions Média-Plus viennent de publier un recueil de nouvelles signé par Leïla Aslaoui-Hemmadi. Ce recueil met à nu les nombreuses dérives qui polluent le quotidien de l’Algérien. «Qui n’a pas entendu, ne serait-ce qu’une fois, ses compa
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Raison garder de Leïla Aslaoui-Hemmadi

Les éditions Média-Plus viennent de publier un recueil de nouvelles signé par Leïla Aslaoui-Hemmadi. Ce recueil met à nu les nombreuses dérives qui polluent le quotidien de l’Algérien. «Qui n’a pas entendu, ne serait-ce qu’une fois, ses compatriotes exprimer leur colère et leur ras-le-bol contre leur malvie ainsi : ‘‘Tout va de travers dans ce pays’’, ou ‘‘l’Algérie est tombée sur la tête’’ ? Comment ne pas se laisser submerger par l’amertume lorsque le quotidien devient de plus en plus difficile à supporter et à vivre ?» Raison garder pourra-t-il aussi un jour signifier tourner en dérision tous ces fléaux, les observer avec humour ? Bahidja,adaptée au théâtre par Ziani Cherif-Ayad Leïla Aslaoui-Hemmadi,née à Alger, est licenciée en droit et diplômée en Sciences politiques. D’abord magistrat, elle a été ministre de la Jeunesse et des Sports, puis de la Solidarité nationale, poste dont elle a démissionné pour exprimer son désaccord aux pourparlers pouvoir/ex-leaders du FIS en 1994. Son époux a été assassiné en octobre 1994. Auteur de plusieurs ouvrages. Sans voile, sans remords a reçu en 2013 le prix de l’Association des écrivains d’expression française. Son œuvre, Bahidja, est adaptée au théâtre en 2017 par le metteur en scène Ziani Cherif-Ayad. En hommage au combat de la femme algérienne, le Conseil de l’Europe lui a décerné son prix Nord-Sud en septembre 1996.   «Raison garder » Nouvelles Leïla Aslaoui-Hemmadi Editions Média-Plus, Constantine, février 2018 172 pages / 800 DA  

Participation d’artistes franco-algériens

Due au poète grec Hésiode, l’apposition «fille de la nuit», qui qualifie la discorde, suggère la face sombre de l’humanité, la violence, la destruction, la guerre. Haut lieu de l’art contemporain expérimental, le Palais de Tokyo accueille sou
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Participation d’artistes franco-algériens

Due au poète grec Hésiode, l’apposition «fille de la nuit», qui qualifie la discorde, suggère la face sombre de l’humanité, la violence, la destruction, la guerre. Haut lieu de l’art contemporain expérimental, le Palais de Tokyo accueille sous ce titre une série d’expositions d’artistes dont les œuvres constituent une réflexion sur ce thème. Trois des sept artistes invités sont franco-algériens : Kader Attia, Neil Beloufa, Massinissa Selmani, Tous trois interrogent — à partir de médiums différents : l’installation (Beloufa), l’exposition (en l’occurence une coproduction Kader Attia-Jean-Jacques Lebel) ou le dessin (Selmani) — le thème de l’histoire, de ses traces, de sa production. Trois œuvres critiques qui stimulent la réflexion comme celles des deux autres artistes invités, Georges Henry Longly et Marianne Mispelaëre. Kader Attia - Jean-jacques Lebel : l’exposition comme hybridation des sensibilités Conçue comme une exposition à part entière où les artistes mettent en scène les objets qu’ils ont choisis, l’installation de Kader Attia et Jean-Jacques Lebel se distribue en plusieurs «cabanes» qui abritent chacune une idée mais sont reliées entre elles par un parcours poétique : le sens se révèle par le jeu visuel mettant en confrontation objets et paroles, documents «ethnographiques» et œuvres contemporaines. L’installation aurait pu souffrir de cette conception bicéphale mais, malgré les différences d’âge et d’origine, une réelle complicité lie les artistes : d’abord, le goût pour la militance conçue comme outil de transformation du monde, la dénonciation de la violence, des violences d’Etat et des systèmes d’oppression et peut-être surtout une posture de «chercheur». Il n’est pas étonnant que leur exposition s’ouvre dès lors sur l’appel de Marat incarné par Antonin Artaud dans le film d’Abel Gance Napoléon (1927). A partir de là, chacun convoque ses références qu’il fait résonner avec les objets et les thèmes de l’autre : Bataille, Sade, références privilégiées de J. J. Lebel, artiste du surréalisme, de la performance, pleinement engagé dans le don d’œuvres d’art «au peuple algérien» en 1964 — don aujourd’hui conservé au Musée des Beaux-Arts d’Alger — entrent en confrontation avec le thème de la réparation, un des fils directeurs de l’œuvre de Kader Attia. L’exposition commence par des objets réparés (tapis afghan, céramique). Dans la vision de l’artiste, le thème est sous-tendu par la tension entre guérison et blessure : les admirables «masques maladie» africains de la collection de l’artiste témoignent de cet oxymore comme une de ses sculptures, mais en face, l’irréparable  : dans une construction labyrinthique, les photographies agrandies des tortures pratiquées à la prison d’Abou Ghraib, les mises en scène des tortionnaires — hommes et femmes — posent autant que la question du mal — au regard d’une conscience morale et des valeurs défendues à l’ONU — celle du statut des images et de leur pouvoir. Traces de la violence de l’histoire, elles se dissolvent néanmoins dans le flux médiatique. D’où cette question lancinante : assurément manifestes de perversité, ces photographies servent-elles dans les contextes où elles ont été reprises — celui des médias voire des expositions — la dénonciation de ces crimes ? Le soin que prend Kader Attia — dans un dispositif comparable à celui de sa fameuse exposition à la Documenta XIII —pour documenter la culture visuelle des XIXe et XXe siècles s’explique par l’importance qu’il accorde à la fabrication de notre perception : comment les images mettant en scène l’«Arabe», le «Noir», le «Blanc» selon des codes qui ne sont pas sans similitude d’un siècle à l’autre, suggérant notamment la menace que les premiers constitueraient, participent-elles à la formation d’une idéologie, même et surtout quand elle ne dit pas son nom ? D’autres alvéoles abritent des chefs-d’œuvre comme la vidéo de Samy Baloji interrogeant la mémoire des pays colonisés depuis l’accession à leur indépendance : la performance du danseur, ses postures en déséquilibre témoignent d’une force à la limite de la rupture. Les œuvres de Driss Oudahi dans leur dépouillement ponctuent la fin du parcours : l’une qui, de loin, semble être un magnifique monochrome bleu, incitant à l’optimisme, se révèle, de près, le fond auquel se superpose un grillage : celui-là même que les migrants tentent de franchir. Le ton de la réflexion est donné : Neil Beloufa renverse la proposition communément admise «l’ami de mon ami est mon ami» qui institue un cercle vertueux de la bienveillance. Mais l’ennemi de mon ennemi, quel statut a-t-il ? Est-il mon double, celui qui partagerait mes jugements ? Si on regarde l’installation de Neil Beloufa, jeune artiste aux interrogations corrosives, les stratégies de communication — quel que soit leur domaine d’application, politique, social ou culturel — sont interchangeables. Neil Beloufa : «L’ennemi de mon ennemi» Des chariots robotiques sont programmés pour suggérer la réversibilité des perspectives en déplaçant les œuvres qui sont des kiosques regroupant autour d’un thème, d’un lieu, d’une réalité politique, documents, images, artefacts, reproductions et objets réels pour les placer devant des mots-clé. Chacun de ces kiosques ou autels mobiles va se trouver tour à tour devant un mot différent. Cette foire aux controverses contemporaines qui n’épargne aucun sujet — pas même l’histoire de l’art — est cartographiée à la manière d’un système d’information géographique : le trajet du visiteur est balisé par des marqueurs qui constituent des points d’arrêt. Le dispositif pourrait être vu comme une métaphore du web, espace où se construisent et se relient des informations. Comme sur internet, l’information est foisonnante et déborde les capacités d’attention individuelle : chaque visiteur aura ses propres points d’ancrage. «L’ennemi de mon ennemi» est en ce sens un formidable dispositif de mise en abîme de nos informations, celles qui nous arrivent comme celle que nous cherchons. Dans cet univers ainsi mis en scène sont interrogés aussi bien la doxa, les croyances de tous les jours, que les dogmes, les représentations du pouvoir et les ambivalences voire les erreurs historiques de l’artiste et de son public. La première page du numéro des Lettres françaises consacrée à la mort de Staline en 1953 — Ce que nous devons à Staline — expose la «langue de bois» d’Aragon, Joliot-Curie, Pierre Daix, Georges Sadoul etc., ces collusions sont devenues aujourd’hui incompréhensibles, alors même que le portrait du «petit Père des peuples» par Picasso, qui fut tant critiqué, témoigne de la liberté de l’artiste. L’humour est souvent présent, non seulement dans le retournement de certains documents (ainsi une affiche de 1939-1940, «servir, c’est se taire») mais dans le détournement de la scénographie et des cartels : sous vitrine sont présentés le casque de Dark Vador, deux seaux en aluminium et un bout de papier décrits par les cartels comme «casque de feddayin, Irak, 2003», «deux seaux à incendie soudés l’un dans l’autre» aussi intitulés «Le seau de Bassorah, 2007» et «Tract de capitulation, Irak, 1991». Dans le même registre, la première salle présente un jeu de Monopoly vu d’Ukraine, et un film Dominations du monde où des personnages sont investis d’un rôle de leader avec comme mission de résoudre des problèmes politiques : la règle du jeu leur impose de proposer comme seule solution la guerre ! Pour finir, on notera que, dans cet univers foisonnant, sont convoqués plusieurs artistes, de Courbet à Thomas Hirschhorn, avec lesquels Neil Beloufa partage une position critique. Massinissa Selmani : le dessin œuvre politique Intitulée «Ce qui coule n’a pas de fin», l’exposition de M. Selmani privilégie le dessin comme médium. L’artiste se fonde sur un épisode de l’histoire algérienne méconnu : la venue de Louise Michel en Algérie fin 1904. Il dessine puis installe ses dessins dans l’espace. Il s’en dégage à la fois une cohérence convaincante et une atmosphère poétique, comme celle qui entoure la Communarde toujours en lutte. Les détails font toute la force du récit en images, conçue comme une action de retour sur le passé et d’enquête proposée au spectateur. L’artiste met en scène sa propre recherche avec beaucoup de finesse. Un rétroviseur posé sur la carte de Nouméa avec l’esquisse d’un personnage indique le point de vue qui donne sens à l’œuvre : point de vue rétrospectif sur l’histoire de Louise Michel. L’artiste l’a connue grâce à un article sur les origines du socialisme algérien : il la reconstruit à partir de documents d’archives. A partir de là, tout est affaire de rebonds  : Massinissa Selmani construit son installation comme une enquête : la compréhension n’est pas donnée immédiatement, elle se fait peu à peu. Après la carte de Nouméa, une carte postale dont une loupe sert à montrer le détail fait apparaître Alger au début du XXe siècle : femmes en haïk et immeubles haussmanniens. La déportation en Nouvelle Calédonie des Algériens qui avaient résisté à la colonisation française fait le lien : c’est là que Louise Michel, elle-même déportée politique de 1873 à 1880, rencontre les Algériens qui avaient participé à la grande insurrection menée par Mokrani en 1871; elle leur promet de se rendre dans leur pays, ce qu’elle fait donc fin 1904. Massinissa Selmani n’oublie pas la révolte des Kanacs de 1878. Ainsi les trois révoltes, celle de la Kabylie, celle de la Commune et celle des Canaques sont-elles présentées en corrélation sur une première table. C’est l’autorité coloniale qui est mise en cause par cette première table. Mais la critique rebondit : sur la cimaise du fond les dessins mettent en question l’autorité politique ou encore celle de l’école. Le trait cerne les postures en déséquilibre, restitue d’autres univers de révolte avec une économie de moyens totale. Une autre caractéristique de l’œuvre de Massinissa, c’est le regard intérieur, le regard que l’artiste pose sur son travail, le processus de la création : la question des couches (graduations, papiers calque) sont là comme signes de la construction patiente de l’artiste. Sur une cimaise latérale, un dessin représente un personnage de colon sur un lot de terre parfaitement délimité; la mesure des événements passés ou présents, c’est ce que prend en compte avec une grande justesse et précision le dessin de Massinissa Selmani. Est-ce un hasard si la moitié des artistes représentés au Palais de Tokyo pour une manifestation sur le thème de la discorde ont un lien avec l’Algérie ? On peut faire l’hypothèse que l’histoire du pays, les violences de la colonisation, de la guerre, ont forgé une sensibilité aux injustices, aiguisé le désir de l’art comme «critique de la vie» selon la formule des surréalistes et la volonté de résistance.  

Sous le vernis un talent est tapi

Connu dans le milieu artistique algérien et étranger depuis quelques années déjà, Mizo est un artiste qui a su donner de la visibilité à son travail. Ce grand perfectionniste et connaisseur à la fois a toujours présenté des œuvres philosophiques
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Sous le vernis un talent est tapi

Connu dans le milieu artistique algérien et étranger depuis quelques années déjà, Mizo est un artiste qui a su donner de la visibilité à son travail. Ce grand perfectionniste et connaisseur à la fois a toujours présenté des œuvres philosophiques, posant des problématiques et suscitant des débats. Il se veut, pour ainsi dire, un porte-parole, transposant, sur ses œuvres, avec art et manière, les préoccupations de la société dans laquelle il ploie. Une société algérienne, certes en pleine mutation, mais cependant, sujette à un mal de vie. Ainsi à travers son exposition intitulée «Under the rug» ou «Sous le tapis», Hamza Aït Mékidèche, dit Mizo, présente une douzaine de grandes œuvres. Bien mises en valeur sur des murs blancs, les œuvres en question se déclinent sur la forme d’un questionnement certain. En effet, chaque œuvre est la résultante d’un constat suivi d’une philosophie très poussée. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Mizo est un artiste qui délivre, dans chacune de ses collections des messages, émanant, du bouillonnement de la société algérienne. Qu’il soit profane ou esthète, le potentiel visiteur est comme hypnotisé devant ces œuvres, résultant d’un alliage entre la photographie et la peinture. L’esprit est comme trituré devant ces sujets certes figés mais ô combien parlants par la suite. La valeur humaine et tout ce qui se cache dans le fond intérieur de l’être est disséqué, à savoir, le rêve, la frustration et la perversité… Si certains n’arrivent pas à dire à haute voix certaines préoccupations de l’heure, Mizo le fait à travers une approche picturale à large échelle. Un même et unique modèle féminin occupe l’espace de l’ensemble des tableaux. Manière singulière de prouver que dans une personne, il y a, énormément, de choses qui se passent. Dans le tableau «Funk of propheties» (La fausse prophétie), une belle femme, drapée d’un tapis au niveau des membres inférieurs, émerge tel un ange d’un nuage. Du sang dégouline de son nez. Mizo explique qu’il y a actuellement, de la frustration chez les gens. «C’est la séparation que les gens d’aujourd’hui veulent avoir avec la tradition. J’ai choisi de faire évoluer mon sujet dans un fond bleu, c’est justement, pour dire que chez, nous, même si tout est chaotique, on est toujours là à adoucir la réalité amère. D’où cette palette heureuse et en même temps trompeuse», précise-t-il. «Voudou plastique» est une œuvre intriguant, toute déchirée et recollée avec des épingles à nourrice où l’on aperçoit une femme au regard audacieux. Des Barbies dévêtues sont éparpillées dans l’espace d’une manière anarchique. Ce tableau, en fait, pointe du doigt la nouvelle génération qui pour se transformer, adhère à la chirurgie esthétique. Les selfies sont légion. «Dans un passé récent, rappelle Mizo, dans un foyer algérien, quand la fille se maquillait ou mettait un soupçon de vernis à ongles, la maman faisait un drame. Aujourd’hui, les filles ne font pas face uniquement à la maman mais à toute la société. Elles veulent toutes ressembler à ces Barbies en plastique». «La famille surréaliste» est un tableau en rapport avec la lecture. Cette fois-ci, le modèle aux yeux masqués se tient debout avec de part et d’autre des flancs, des baguettes de pain et des brioches. A ses jambes, sont entassés les uns sur les autres des livres. On devine en filigrane que c’est le digestif qui prime au détriment de la lecture. Le tableau «Je m’en fou» montre une femme de dos avec une longue chevelure, enroulée dans un ruban renseigne sur lequel une poupée en plastique est bien accrochée, renseigne sur la condition féminine. «On l’a trouve partout en train de faire beaucoup de choses. Elle se met toujours la dernière sur la liste des besoins. Les femmes d’aujourd’hui commencent à avoir un éveil de conscience. C’est toujours l’homme qui l’a tire derrière elle.» «L’esclavagisme moderne» dévoile une femme, les mains ligotée au dos par des bracelets et des chaînes en argent. De l’avis de Mizo, les gens préfèrent accumuler des choses au lieu de passer du temps avec leurs amis et famille. «Fragile» est une femme portant un masque phénicien, ligotée avec des bandes adhésives sur lesquelles on peut lire en rouge «fragile». En somme, si Mizo utilise avec brio cet alliage de la photographie et de la peinture, c’est justement pour donner cette possibilité aux spectateurs de pousser sa lecture et à avoir ce qu’il n’arrive pas à avoir dans la vie de tous les jours. Mizo est avant tout un artiste, voulant marquer l’actualité et son temps. S’il pousse à la réflexion, il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas de régler les problèmes de la société. Parmi les nouvelles résolutions de Mizo pour cette année 2018, c’est d’exposer en Algérie chaque mois dans des endroits différents.  

Il m’a fallu 37 ans d’expérience avant d’être le directeur du TRO»

Né en 1960, Mourad Senouci est sociologue de formation, homme de médias et bien sûr de théâtre. Il a travaillé pour plusieurs organes de presse, notamment l’Unité, El hadef, Alger républicain et le Matin, avant de se diriger vers la radio et la t
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Il m’a fallu 37 ans d’expérience avant d’être le directeur du TRO»

Né en 1960, Mourad Senouci est sociologue de formation, homme de médias et bien sûr de théâtre. Il a travaillé pour plusieurs organes de presse, notamment l’Unité, El hadef, Alger républicain et le Matin, avant de se diriger vers la radio et la télévision algérienne. Il a à son actif 17 pièces théâtrales, dont 9 adaptations et 8 créations. «J’ai connu le théâtre très jeune, à l’époque où j’étais au CEM Hamou Boutlélis, à l’âge de 13 ou 14 ans. Une troupe de théâtre de lycéens avait besoin qu’un collégien joue avec eux, et c’est comme ça qu’on m’a sollicité», raconte-t-il. Par la suite, au niveau du lycée, il a crée une troupe de théâtre appelé Chabab. «J’étais très moyen lors de ma scolarité, et j’avais peur que mon père me demande d’arrêter de faire du théâtre. Pour qu’il ne m’arrête pas, j’ai fait des efforts dans mon cursus scolaire. En fait, c’est grâce au théâtre que je n’ai pas eu de problèmes de scolarité après. La première fois où j’ai eu un tableau d’honneur, c’était l’année où j’ai fait le théâtre, en 2e AS», se souvient-il. «Mais ma première véritable pièce remonte à l’année 1985 lorsqu’avec ma troupe on a participé au festival du théâtre amateur de Mostagnem, durant lequel on a eu le grand prix.» C’est ainsi que Mourad Senouci, avec sa troupe, se sont approchés du grand dramaturge Abdelkader Alloula. «Il considérait qu’on était un peu à l’avant-garde du théâtre amateur. Comme la troupe était constituée essentiellement d’étudiants, pour lui, c’était une chance : la perception, l’évolution, tous les ingrédients étaient réunis pour avancer.» C’est ainsi qu’Abdelkader Alloula les met en contact avec Ghaouti Azri, un professionnel du théâtre, qui a rejoint leur troupe. «En 1986, on a produit une pièce pour enfants. Tout en étant amateur, on a bénéficié d’un encadrement professionnel. C’est-à-dire qu’on a eu comme metteur en scène Azeri, qui était le bras droit d’Alloula au théâtre, et le scènographe Zerrouki Boukhari, qui était le scénographe attitré de Alloula, ainsi qu’Abdelaoui Chikh pour la musique, et deux chanteurs Mohamed et Souad Bouali.» Lors de cette année 1986, ils bénéficièrent d’un partenariat avec la mairie d’Oran par le biais de l’ACVO. «La mairie a fait une avance sur recette c’est-à-dire qu’elle a acheté 20 représentations à l’avance, ce qui nous a permis de couvrir les frais du spectacle.» L’année suivante, en 1987, la troupe allée à Mostaganem pour le festival du théâtre amateur, où elle a connu le premier couac : «On nous a dit qu’on était des professionnels, alors qu’on était universitaires. Ceci dit, la même année, on était invité au festival national du théâtre professionnel, mais là bas, on nous a demandé de participer hors compétition parce qu’ils nous considéraient comme amateurs. Ce qui fait qu’on n’était ni professionnels ni amateurs (rires).» Un peu après, les éléments de la troupe, une fois sortis de l’université, se sont dispersés. Certains ont quitté le théâtre, d’autres sont partis s’installer en France ou aux Etats-Unis. Il ne restait donc que Mourad Senouci et son acolyte de toujours : Samir Bouanani. «On a commencé à travailler avec l’université grâce aux sollicitations du professeur Hadj Melliani, donc on formait les étudiants de 3e année français. On chapeautait aussi les ateliers, avec le concours de Ghaouti Azeri. Ce n’est qu’après que  j’ai viré vers l’écriture, et depuis, je n’ai fait que ça. Quant Samir Bouanani, il s’est dirigé vers l’interprétation, en plus d’avoir bénéficié de formations de mise en scène et d’avoir assisté Guaouti Azeri dans deux productions.» En 2003, l’année de l’Algérie en France, ces deux acolytes ont monté un spectacle avec deux versions, française et dialecte algérien. Cette même année, Samir Bouanani a eu le grand prix d’interprétation masculine à Carthage. Dans la foulée, Ghaouti Azeri a été installé comme directeur du théâtre. «Quant à moi, j’ai commencé à écrire pour le théâtre, et j’ai eu la chance d’être mis en scène par les plus grands metteurs en scène : Azeri, Ziani Cherif, Sonia, Khoudi, Fouzia Aït El Hadj, Omar Fetmouch, tous ont mis en scène mes pièces. En même temps, j’ai été produit par un grand nombre de théâtre : Sidi Bel Abbès, Batna, Bejaïa, Annaba, le TNA et le TRO, et cela en plus des coopératives. La dimension nationale s’est alors installée. Parallèlement à cela, on n’a pas voulu laisser tomber la troupe Chabab, et je me suis dit puisqu’on est deux, pourquoi ne pas tenter le monodrame. Moi je n’en avais jamais écrit, et Samir n’en avait jamais joué, mais on s’est dit on ne perd rien à essayer.» C’est alors qu’est né le projet de Moutazaouidj fi otla (Un mari en congé) en 2006, par lequel est advenu la consécration. Cette pièce a duré une dizaine d’année, avec un nombre de représentations largement supérieur aux 300. «Bien simple, on a joué dans toute l’Algérie, dans les centres pénitenciers, dans les maisons de jeunes, les maisons de culture, les cités universitaires, les théâtres en plein air, les espaces de luxe etc» En outre, Moutazaouidj fi otla a été le premier spectacle théâtral algérien à avoir été invité et diffusé aux Etats-Unis en 2009, mais aussi Paris, et enfin au célèbre festival du Marrakech du rire. «On est resté la seule et unique compagnie qui a fonctionné en autofinancement. On n’a jamais demandé de subventions. D’ailleurs, avec les recettes de Moutazaouidj fi Otla, on a pu produire deux pièces: Pierre de patience, avec Adila Bendimrad (2015) et Adda (2017). On donne la preuve que le théâtre peut s’autofinancer». Pour résumer, il dira : «En gros, il m’a fallu 37 ans de pratique, d’expérience, des hauts et des bas, avant de devenir directeur du théâtre.» 

Théâtre d’Oran : Un haut lieu de culture

Le Théâtre régional d’Oran Abdelkader Alloula, dit TRO, se veut la carte de visite d’El Bahia. Dans l’inconscient collectif, quand on évoque le nom d’Oran, nous vient alors immédiatement en tête, au même titre que le fort de Santa Cruiz, ce
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Théâtre d’Oran : Un haut lieu de culture

Le Théâtre régional d’Oran Abdelkader Alloula, dit TRO, se veut la carte de visite d’El Bahia. Dans l’inconscient collectif, quand on évoque le nom d’Oran, nous vient alors immédiatement en tête, au même titre que le fort de Santa Cruiz, cet ancien opéra de l’ère coloniale, à l’architecture un peu «m’as-tu-vu», et qui subjugue tout autant les habitants d’Oran que ses visiteurs. Il porte le nom d’Abdelkader Alloula, cet immense dramaturge algérien lâchement assassiné par la horde intégriste en 1994. Situé à la place du 1er Novembre, ce bel édifice, de style néo-classique, a été réalisé par l’architecte Haliez en 1907. Faisant belle allure, il donne à la principale place d’Oran tout son charme et son éclat. Jouxté par un café populaire, -appelé justement «le Grand café du théâtre»-, et d’un restaurant, -se trouvant dans son dos-, ce théâtre crée alors, et malgré lui, un point de jonction entre plusieurs lieux emblématiques d’Oran : l’ancien quartier juif d’El Derb, le quartier historique de Sidi El Houari, et la vaste place du 1er Novembre, qui va bénéficier, sous peu, d’une extension conséquente, qui aura pour effet de doubler carrément sa superficie. De ce fait, il est «auréolé» par une animation quasi-permanente. Les soirs de générales, c’est le tout-Oran qui s’y rend, heureux de prendre ses aises dans ce lieu magique qui regorge d’histoire et d’anecdotes. Les marches, faites de marbre nous conduisent au somptueux hall par lequel on peut emprunter d’autres marches, tapissées de rouge, qui nous emmènent à la buvette du premier étage, ainsi qu’au balcon. Spécificités Ici et là, des piliers joliment sculptés ornent l’édifice. Ils sont à ce point majustueux et imposants que beaucoup rechignent à les désigner ainsi, préférant leur donner le nom de «colonnes», un terme, en effet, plus approprié que la première appellation. Toujours en ce qui concerne la sculpture, il faut savoir que le fronton du théâtre a aussi cette spécificité d’être orné par de belles statues de femmes, représentant la comédie, la tragédie et le drame. Elles ont été réalisées par le célèbre statutaire français Fulconis. Quand on entre à l’intérieur du théâtre, on est de facto «emporté» par la magie du lieu. Sans que ce ne soit «le luxe» à proprement parler, disons qu’un certain charme spécifique à ce lieu de culture, domine. En fait, notre première impression est d’ordre olfactif étant donné qu’on est frappé par cette odeur de bois, émanant des planches de la scène, qu’un machiniste entretient quasi-quotidiennement, en recourant au polish et à la teinte, mais avec un dosage dont lui seul a le secret. La scène est conçue à l’italienne, de manière à ce que les comédiens n’ont pas besoin de micros pour faire porter leurs voix jusqu’au balcon du premier et du deuxième étage, ainsi qu’au poulailler. Le théâtre compte, en tout et pour tout, 550 places, mais il faut dire qu’à sa réalisation, il en comptait davantage : le nombre de siège dépassait les 600. Certaines mauvaises langues disent que la réduction du nombre de siège est du au fait que l’Algérien aime prendre ses aises en allant apprécier une pièce théâtrale. S’entend par «prendre ses aises» : étirer ses jambes à souhait. «A la base, c’est un opéra, et avec son plateau à l’italienne, il regorge de cette atmosphère spécifique des anciens théâtres, ce qui fait qu’en y pénétrant, on a à chaque fois l’impression de voyager à travers l’espace et le temps», raconte Mourad Senouci, l’actuel directeur du TRO. Il est à la tête de cette institution, qui fait travailler un total de 50 travailleurs, depuis le mois de septembre dernier. «En étant installé à la tête de ce théâtre, je ne démarrais pas de zéro», nous dit-il. «Je suis parti d’un constat  : celui qui était avant moi (Ghaouti Azeri) n’a pas laissé de dettes, au contraire, il y avait une marge de manœuvre sécurisante. A cela, j’ai trouvé un personnel formé. Ce sont des acquis. Je me suis alors appuyé sur ces acquis pour mettre en place une autre démarche. Ayant eu un regard extérieur sur le théâtre, je sentais qu’on pouvait faire des choses.» Exigences La première mesure entreprise par Mourad Senouci est de «repousser» l’heure de la générale à 19h, au lieu de 17h. «J’ai démarré avec l’idée qu’il n’y a pas à Oran un public, mais des publics. Il nous faut alors plusieurs programmes, plusieurs approches. Le 19h, il est fait pour celles et ceux qui apprécient l’activité artistique au point de s’organiser pour cela. 19h, c’est après le boulot, le spectateur fait l’effort pour venir à cet horaire, aime aller au théâtre en nocturne, réserve sa place etc. Ce qui fait que le public de 19h est assez spécifique.» Ceci étant dit, il y a d’autres publics, comme celui des jeunes notamment, à qui on est consacré l’après-midi de samedi à partir de 16h. Généralement, ils viennent pour voir des stand-up, des concerts raps, ou encore des spectacles d’improvisation comme ceux de la troupe les Drôles Madaires. Quant aux après-midi de mardis et de vendredis, ils sont consacrés aux enfants qui viennent respectivement avec leurs enseignants et leurs parents. «On exige de la qualité dans la production, de la qualité dans l’accueil, mais aussi une bonne stratégie de com. En somme, ce que nous faisons rentre dans une démarche globale», nous dit-il avant de citer, parmi les contraintes qui empêchaient jusque-là les gens de venir au théâtre : la question du stationnement et celle relative à la garde des enfants. «On vient de trouver des solutions à ces deux contraintes», nous déclare-t-il . «On a conclu un accord avec un grand garage se trouvant à 5 minutes de marche à pieds du théâtre, plus précisément au boulevard de la Soumam : les gens qui veulent venir au théâtre, vont au garage, puis au retour, ils font valoir leur ticket, et bénéficient alors d’une réduction. De ce fait, tout le monde est gagnant dans l’affaire.» Quant à la question de la garde des enfants, qui se pose aux couples mariés, et qui les dissuade, parfois, d’aller apprécier des spectacles, là encore, une solution vient d’être trouvée. «A partir du mois de mars, on va ouvrir un espace enfant au sein même du théâtre: au niveau du 3e étage, on va installer des tapis, des chaises ainsi que des tables pour enfants, et les couples mariés pourront désormais venir avec eux, et moyennant une petite somme de 100 DA, les laisseront dans cet espace où il y a un atelier de dessin, des projections de films pour enfants, etc., avec des animateurs. Ça aura des répercussions sur le nombre du public qui va sans coup férir augmenter.» Amazighité A cela, il n’y aura plus les désagréments, pendant les spectacles, celui des enfants qui crient. Autre point salutaire : l’aménagement d’un accès pour les personnes à mobilité réduite. A l’heure de l’ouverture des guichets, un support mobile en bois est placé avant d’être démonté à la fin des spectacles, ce qui fait que la personne à mobilité réduite désireuse de se rendre à une pièce théâtrale peut le faire sans ambages. Par ailleurs, Mourad Senouci affirme essayer d’élever coûte que coûte le niveau des propositions. «On a eu 4 concerts de niveau international, d’autres viendront prochainement.» De même qu’il tient à ce qu’il y ait une représentation d’expression amazighe par mois. Enfin, pour ce qui est des productions du théâtre, Mourad Senouci affirme que cela ira crescendo : «D’abord, on va parrainer des spectacles du monde associatif, on produira notamment un spectacle des Drôles Madaires. Il y a aussi le projet de parrainer un spectacle avec l’association SDH (Santé Sidi El Houari), qui sera un genre de théâtre interactif, et enfin on produira un spectacle de rue avec des jeunes qui gravitent autour du théâtre, et un spectacle de marionnettes avec une association locale. Il s’agira de spectacles qui ne coûtent pas beaucoup mais qui sont importants. Dans l’immédiat, on va aider au moins 5 groupes de jeunes à pratiquer leurs arts.» Ceci dit, le TRO attend l’installation de la commission artistique à même de choisir les textes avant de se lancer dans la production de nouvelles pièces. «Une fois cette commission installée, on prévoit pour cette année deux productions : une grande production pour adulte, une grande production pour enfants.» Pour finir, il y a le volet littéraire : périodiquement, le théâtre ouvre ses portes à des conférences portant sur la littérature algérienne, et cette initiative devra prendre plus d’ampleur les semaines et les mois à venir.

Kamel Aziz : Le chaâbi, c’est mon identité

Kamel Aziz sera en concert demain, à 18h, à la salle Atlas de Bab El Oued, à Alger. Cela fait bien longtemps que cette salle n’a pas abrité de soirée chaâbie. L’Office national de la culture et de l’information (ONCI), qui organise le spectacle
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Kamel Aziz : Le chaâbi, c’est mon identité

Kamel Aziz sera en concert demain, à 18h, à la salle Atlas de Bab El Oued, à Alger. Cela fait bien longtemps que cette salle n’a pas abrité de soirée chaâbie. L’Office national de la culture et de l’information (ONCI), qui organise le spectacle, parle de «récital exceptionnel» de Kamel Aziz qui se produit rarement en public, sauf dans les fêtes de mariage ou dans les kaâdate populaires du Ramadhan. Demain, il succédera sur scène à Fayçal Hedroug, 54 ans, autre valeur sûre du chaâbi. Comme le jeune Mohamed Kamel Bouras, interviewé par El Watan Week-end dans une précédente édition, Kamel Aziz a été formé à la bonne école, l’andalou. «J’ai appris pendant quatorze ans au sein de l’ensemble El Founoun El Djamila à Alger. Je n’ai pas cessé d’écouter les enregistrements des machayikh, comme El Anka et Zahi. Petit à petit, j’ai commencé à interpréter le chaâbi et je continue d’apprendre», nous a confié Kamel Aziz, en marge d’un précédent concert à Alger. Au sein d’El Founoun El Djamila, il a commencé par maîtriser la guitare. «Aujourd’hui, je joue de presque tous les instruments, mais je préfère le mandole. A mon avis, pour toucher à tous les styles musicaux algériens, il est nécessaire de passer par l’école andalouse. C’est la base. C’est là où on apprend à chanter, à maîtriser la voix, à mieux connaître le rythme et l’harmonie, etc. Après, on peut faire beaucoup de choses», a-t-il souligné. «J’ai appris la simplicité de Zahi» Amar Zahi inspire Kamel Aziz. «Mon cheikh à moi, c’est bien Zahi. Il est tout pour moi dans le domaine du chaâbi. Il était pour nous un père, un frère, un voisin, un exemple. J’ai eu la chance de le rencontrer et de discuter avec lui. J’ai appris la simplicité de Zahi», a confié le chanteur. Et que représente le chaâbi pour Kamel Aziz ? «Le chaâbi c’est mon identité. Le chaâbi se porte bien mais pas comme dans les années 1970, à l’époque des chioukh. Là, cette musique reprend. La relève existe et les élèves sont là pour assurer la continuité et la préservation de cet héritage. Le public et doua’kine sont également là», a-t-il répondu d›une manière spontanée. Kamel Aziz n›est pas contre le néo-chaâbi (tendance apparue au début des années 1990). «Mais, je dois dire que je suis un conservateur en matière de chaâbi. Je veux interpréter le chaâbi authentique en apportant ma touche. Je ne peux pas être mieux qu’El Anka, le maître. S’il pouvait ajouter d’autres instruments à l’orchestre chaâbi, il l’aurait fait. Je ne pense pas pouvoir introduire de nouveaux instruments dans mon orchestre. Nous marchons sur les pas d’El Anka», a-t-il dit. Kamel Aziz reprend souvent les célèbres qcid du chaâbi et cherche à interpréter les qcid non  ou peu chantés. Des textes laissés de côté par les maîtres du chaâbi pour une raison ou une autre. «Vous savez que par le passé, la technologie n’existait pas. Les gens parcouraient de longues distances pour avoir des textes et des paroles. C’était un grand effort. Aujourd’hui, grâce à internet, on peut trouver beaucoup de choses, on peut rectifier des paroles, en récupérer d›autres et découvrir d’autres encore», a-t-il souligné. Le chaâbi se digitalise d’une certaine manière donc ! Kamel Aziz est convaincu qu’il n’existe pas de secret ou   recette magique pour réussir dans le domaine de la musique et de l’art en général : «Il suffit de travailler. Il faut être sérieux et méticuleux et avoir le souci de la perfection. Il est nécessaire aussi d’avoir sa propre voix, sinon on passe inaperçu.»

Un artiste qui baigne dans les beautés du passé

Il avait travaillé très dur pour décrocher son nouveau statut. Krimo pour les intimes, est habité par un talent exceptionnel. Il se déplace en compagnie de son complice Smaïl Chanaâ, l’autre retraité de l’administration, afin d’aller à la re
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Un artiste qui baigne dans les beautés du passé

Il avait travaillé très dur pour décrocher son nouveau statut. Krimo pour les intimes, est habité par un talent exceptionnel. Il se déplace en compagnie de son complice Smaïl Chanaâ, l’autre retraité de l’administration, afin d’aller à la rencontre des paysages féeriques des régions de son pays, l’Algérie, et «humer» les us et coutumes de ses compatriotes, pour les illustrer dans ses toiles. Certes rarement médiatisé, mais très respecté par la communauté des artistes peintres et les amoureux des belles œuvres grâce à ses travaux artistiques qui invitent les initiés aux voyages dans le passé. «Aujourd’hui, le présent je ne l’aime pas, il ne m’inspire pas ; pour fuir, je me réfugie dans les beautés du passé, dans ce passé qui me fait rêver et m’inspire. C’est une réflexion dingue, certainement beaucoup de gens ne seront pas d’accord avec ma vision», confie-t-il. Le vernissage a eu lieu dans l’un des espaces du Centre culturel (annexe de l’ONCI, ndlr) du Chenoua, à Tipasa, samedi dernier. L’exposition des 36 magnifiques œuvres de cet artiste qui rase les murs s’achèvera le 28 février 2018. Le directeur général de l’ONCI, Lakhdar Bentorki, a fait un détour pour découvrir le fruit du travail de Krimo, qui avait décroché des prix lors des manifestations culturelles organisées par des wilayas. «L’âge est une grâce qu’il faut mériter, non un poids qui vous écrase», citation de Jacques de Bourbon appréciée par l’artiste peintre. «Casbah d’Alger ; Cimetière de Taghit ; Ruines de sainte Salsa de Tipasa ; Oued de Bou Saâda ; Vendeur de tapis à Ghardaïa ; Amirauté d’Alger avec son phare ; Cherchell en 1815 ; Vieilles portes usées par le temps ; Le repos du sage ; La solitude ; L’innocence ; Pont romain de Biskra ; L’ancienne Ferme de Sidi Yahia ; Caveau punique à Tipasa ; Le Plateau de l’Assekrem ; Gares ferroviaires de Cherchell, de Tiaret, de Saïda ; Bab El Fouka de Béjaïa ; Fontaine avec les têtes de colosse de Cherchell ; Villa mauresque ; Bijoux de Kabylie», telles sont les quelques œuvres de l’artiste peintre Hamri Abdelkrim présentes dans le hall. L’artiste était aux anges. Il ne s’attendait pas à la présence des nombreux visiteurs venus non seulement des localités de la wilaya de Tipasa, mais aussi des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Alger, Boumerdès et Blida. Les couleurs dégagées à travers ses toiles avaient suscité l’admiration des visiteurs. Un important groupe de touristes chinois avait effectué un détour pour découvrir l’autre face de l’Algérie. «Cette 2e exposition organisée ici à Chenoua dans ce superbe centre culturel m’a permis de présenter mes 17 dernières œuvres au public. Je tente de meubler mon temps avec l’aide de mon épouse et de mon enfant, en essayant d’immortaliser les couleurs, les habits et les paysages du passé ; il s’agit d’un patrimoine national qu’il faut préserver», conclut notre interlocuteur.

Présences/absences et ressentiments

Dans El Ghaïb, spectacle produit par le théâtre Sirat Boumediène de Saïda et présenté au théâtre Abdelkader Alloula, le personnage de l’absent est omniprésent Mourad est de retour d’exil à la maison paternelle, le pater familias n’étant plu
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Présences/absences et ressentiments

Dans El Ghaïb, spectacle produit par le théâtre Sirat Boumediène de Saïda et présenté au théâtre Abdelkader Alloula, le personnage de l’absent est omniprésent Mourad est de retour d’exil à la maison paternelle, le pater familias n’étant plus de ce monde. Le disparu, de son vivant, l’en avait chassé ,  Mourad n’est cependant pas le seul absent/présent du drame familial. Ainsi, le défunt continue de nourrir les détresses de sa famille en raison de ce qu’il a été pour chacun de ses proches. Moudjahid, francophobe et mentalité féodale, à sa guise et au détriment de leur épanouissement, il a régenté la vie de chacun d’eux, que ce soit son épouse, Nabil son autre fils, Souad, sa fille et Adel son petit-fils. La mère, emblématiquement, n’a pas de nom dans la pièce pour n’avoir vécu que par et pour les siens. Le père n’en porte pas également, mais il lui suffit d’avoir été le centre de tout et de tous. De ces derniers, Mourad est toujours en ébullition contre l’autoritarisme paternel. Ecorché vif, il n’est pas dans la résilience à laquelle invite la mort de son géniteur. Il est même de retour pour effacer son souvenir matériel, engageant ses cohéritiers à la vente du domicile familial au prétexte de régler la question de l’héritage. Après son bannissement par son père, il commet la pire incartade qui puisse. Il choisit… la France comme terre d’exil, et… une Française pour épouse. Sa sœur l’accueille froidement à son retour. Bien qu’elle ait raté sa vie en partie par la faute du père, elle accuse Mourad de trahison. Dans la famille, il y a un troisième… futur absent en Adel, le neveu de Mourad et fils de Souad. Il attendait l’oncle pour plier bagage avec lui outre-Méditerranée. Il y a enfin un quatrième absent : le regretté Mostefaï Mohamed, comédien et dramaturge de Saïda, décédé il y a à peine une année. Car pour figurer la présence tutélaire du père, c’est le portrait géant de Mostefaï qui a été placé dans ce qui figure le salon familial. C’est l’unique moment d’émotion du spectacle pour le public averti. De la part de Mohamed Mourad Moulay Méliani, le metteur en scène, faire incarner à Mostefaï, par-delà la mort, un personnage, est certainement le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à sa mémoire. Au final, El Ghaïb présente le mérite d’aborder la question de l’identité et de son trouble dans ce qu’elle a de plus intime, au-delà de la tradition freudienne, une question éludée par le théâtre algérien. Néanmoins, au plan dramaturgique, les intentions de l’auteur, Aïssaoui Abdelwahab, se devinent davantage qu’elles ne sont incarnées parce que mal amenées pour s’imposer comme des évidences. Pis encore, les coups de théâtre qui font tout l’intérêt du texte sont mal négociés pour produire leurs effets. Son autre faille est dans l’artificialité de l’écriture, se déclinant en un pauvre arabe classique, la darja et le français. L’usage des trois langues n’est justifié ni sur le plan de la dramaturgie ni de la vraisemblance. Pis, il n’y a aucune réplique qui cingle. Les comédiens dont les qualités sont connues par ailleurs n’habitent pas leur propos. Ils sont dans la déclamation. Pour ce qui est de la mise en scène, elle a commencé de façon prenante, dans la suggestion, le visuel et le sens de l’ellipse sur un rythme de tableaux/plans quasi cinématographiques. Moulay Méliani y résume succinctement la phase de présentation, démontrant qu’il maîtrise l’art de la narration. Mais une fois que l’écriture scénique enfourche le style du théâtre langagier, le spectacle verse dans la théâtralité et l’artifice. A ce moment, le metteur en scène perd de vue que les silences peuvent être plus expressifs que le verbiage et les éclats de voix. Le visuel, le contrepoint musical, l’éclairage saisissant et une scénographie inventive, appelés en grand renfort, ne suffisent pas à sauver les meubles. Qui obligeait Mohamed Mourad à cela ? Il devrait à l’avenir réfléchir plus d’une fois avant de s’engager dans un hasardeux challenge. Sa crédibilité artistique est à ce prix.

Gérard Depardieu veut s’installer en Algérie « terre des Berbères »

Après Bruxelles et Moscou, l’acteur français Gérard Depardieu veut  s’installer en Algérie, la « terre des Berbères » selon son expression. Paris/ De notre correspondant L’acteur français, qui s’est déjà installé en Belgique puis
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Gérard Depardieu veut s’installer en Algérie « terre des Berbères »

Après Bruxelles et Moscou, l’acteur français Gérard Depardieu veut  s’installer en Algérie, la « terre des Berbères » selon son expression. Paris/ De notre correspondant L’acteur français, qui s’est déjà installé en Belgique puis pris la nationalité russe juste après l’élection de François Hollande en 2012, pourrait très bien se promener dans les rues d’Alger qu’il qualifie de  « ville splendide ». « Je vais bientôt habiter en Algérie, comme Eric Cantona d’ailleurs qui habite à Oran », a –t-il déclaré lors d’un entretien accordé au journal la « Provence ». Il a ajouté : « Je me suis intéressé à l’histoire de l’Algérie. C’est un peuple d’une grande intelligence qui a été bousculé par une armée d’analphabètes en 1830 ». Les déclarations de Depardieu interviennent  suite à une petite polémique qu’il a suscitée au sujet des Algériens de Marseille et qui, semble-t-il, a heurté certaines sensibilités. En effet, l’acteur avait déclaré, avant de se raviser, « que les Algériens qui vivent à Marseille, ne pourraient pas se comporter en Algérie comme ils se comportent à Marseille car ils sont vite ramenés (à l’ordre NDLR) par les anciens et par le respect ». Visiblement embarrassé par la petite controverse dont il était l’origine, l’acteur de 69 ans, est revenu sur ses propos, estimant que ses propos  ont été « mal compris ». « J’ai voulu dire que les Algériens de Marseille n’oseraient pas dire le quart de ce qu’ils disent, en Algérie. Ici à Marseille, le sens du respect se perd, mais il est beaucoup plus marqué là-bas (en Algérie ndlr) ». Depardieu, Cantona, Bedos et d’autres….. Gérard Depardieu n’est pas un étranger à l’Algérie. Il a plusieurs fois visité notre pays et rencontré de nombreux responsables du monde culturel et politique dont le président Bouteflika. Aussi, il a acquis un vignoble  de 50 hectares à Tlemcen dont le domaine porte le nom de « Saint Augustin ».Amoureux de la Méditerranée, comme Roger Hanin qui a choisi d’être enterré au cimetière juif d’Alger ou comme l’humoriste Guy Bedos qui envisage également de vivre en Algérie, Gérard Depardieu n’a jamais caché son attachement à l’Algérie et ses habitants. « Les Algériens travaillent très bien contrairement à ce que l’on pense. Parce qu’il ya encore ces relents, même pas de racisme, mais de connerie, d’ignorance et de bêtises. Ces gens ne savent pas, ils confondent et mélangent tout. Ça c’est un drame », a-t-il ajouté au journal la « Provence ». Né à Châteauroux (Nord de la France) Depardieu a toujours pris des positions en faveur de l’Algérie. Tout petit il a vécu dans une cité où vivaient de jeunes appelés qui revenaient d’Algérie traumatisés par des ordres de leurs supérieurs. Depuis, il ne cesse de critiquer le rôle de la France coloniale en Algérie et ailleurs à chaque fois que l’occasion se présente. Pour rappel, l’acteur et humoriste Guy Bedos envisage aussi de s’installer en Algérie. Dans un entretien accordé au quotidien El Watan, le 2 février dernier, il disait qu’il rêvait d’avoir un pied à terre à Alger qui lui servira de résidence d’écriture. « Quand je déambulais dans les rues algéroises, l’inspiration me venait et j’aurais aimé pouvoir me poser pour écrire. Ce qui m’arrive quasiment pas à Paris »  

Belle prestation scénique

Les musiciens de cette formation ont démontré qu’ils forment un groupe de scène sachant captiver un public qui n’était pas acquis d’avance, même si ce dernier connaît quelques  titres phares de leur répertoire, tels que  Ryma (le titre est inti
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Belle prestation scénique

Les musiciens de cette formation ont démontré qu’ils forment un groupe de scène sachant captiver un public qui n’était pas acquis d’avance, même si ce dernier connaît quelques  titres phares de leur répertoire, tels que  Ryma (le titre est intitulé  Win yemchi zine) pour l’avoir demandé. «La première chanson s’intitule Rechany», s’est contenté d’annoncer à son entrée Hcen Agrane, chanteur et leader du groupe, après les salutations d’usage. Et d’entamer tout de suite l’intro sur guitare acoustique de ce premier titre de leur tout premier album sorti en 2011. Celui-ci est d’inspiration raï mais avec une composition et des arrangements  propres au groupe qui préfère les sons de ses instruments à ceux des synthétiseurs et c’est ce qui fait son charme. La section rythmique basée sur une batterie électrique (sans doute mieux adaptée pour le transport) est rehaussée par des percussions riches et variées.  Sans effets spéciaux  (jeux de lumière, etc.,) et sans trop de mise en scène, ce sont la fraîcheur et le naturel de cette formation qui ont joué en sa faveur. En effet, peu disert, le chanteur préfère enchaîner les titres  comme s’il s’agissait d’éviter de perdre du temps afin d’insérer le plus de chansons possible lors de cette soirée. Dans Telâabha (Tu feins de la détester alors que tu es fou d’elle), on change de registre, mais avec la même fougue, car il est question avant tout d’élever peu à peu la température de la salle. Dans ce titre, le chanteur annonce d’emblée la portée de ses capacités vocales hors du commun et qui ne sont pas passées inaperçues. Au départ, la voix était quelque peu étouffée par les instruments, sans doute à cause d’une légère défaillance dans les réglages. Cependant, c’est avec Selli houmoumek felâchiya que les premiers sièges commençaient à être désertés dès l’entame de la partie rythmée de ce morceau inspiré du répertoire traditionnel. A ce moment-là, on commençait certainement à se rendre compte que le public était définitivement conquis. En effet, juste après et avec l’intro de la chanson Kounti sghira kount sghir, les acclamations commençaient à prendre de l’ampleur. Le titre est pourtant une ballade exprimant une profonde nostalgie mais   au 5e opus de leur répertoire, il ne restait plus personne assis. Avec El adyan l’avant-scène et les allées entre les sièges ont été submergés par un  public mixte, majoritairement jeune et particulièrement dynamique. Le retour à l’inspiration raï s’est fait avec le titre Nedmet, une adaptation libre d’un succès de cheb Nasro datant de la fin des années 1980. Les vocalises à l’entrée de l’un des tout derniers singles intitulé  Hbabi est une démonstration de force mais l’interprétation musicale diffère de celle du clip réalisé à cet effet. Par certains de ses aspects, cette chanson sonne comme une complainte, comme c’est aussi particulièrement le cas avec le titre Wellah, une histoire d’amour dramatique mais en même temps une fascination devant la beauté. Les sonorités inspirées du rock de certains passages sont  soutenues par des solos de guitare électrique qui habillent mieux les mélodies de ce groupe fondé en 2009 et qu’on considère aujourd’hui comme étant  parmi les plus prometteurs de sa génération.

«J’aurais aimé jouer avec des musiciens algériens»

La grande figure du jazz français et universel, le célèbre violoniste Didier Lockwood, est décédé dimanche suite à une crise cardiaque à Paris à l’âge de 62 ans. En guise d’hommage, nous reproduisons un entretien qu’il avait accordé à El Wat
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«J’aurais aimé jouer avec des musiciens algériens»

La grande figure du jazz français et universel, le célèbre violoniste Didier Lockwood, est décédé dimanche suite à une crise cardiaque à Paris à l’âge de 62 ans. En guise d’hommage, nous reproduisons un entretien qu’il avait accordé à El Watan le 3 juin 2008. Que ressentez-vous à l’issue du concert que vous avez donné à la salle Ibn Zeydoun à l’occasion du 9e Festival culturel européen en Algérie ? C’étaient des retrouvailles après 22 ans... Après vingt-deux ans d’absence, c’est le bonheur de retrouver Alger avec une nouvelle figure, image... J’ai trouvé un public très connaisseur et chaleureux. C’était un bon public qui vous a adopté... Eh bien oui ! C’était très communicatif. Et puis, il y avait beaucoup de filles par rapport à il y a 22 ans. (Rires). A l’époque, j’étais venu deux ou trois fois en Algérie où j’avais été partout. C’est vrai, plus on s’éloignait d’Alger, moins il y avait de femmes aux concerts à Blida... (Rires). Vous voulez dire que l’Algérie a changé... Ben oui ! Une évolution dans le bon sens, je veux dire. Découvrir à Alger un tel public nombreux et très connaisseur. Car il était sensible. Je n’ai pas eu à user d’artifices pour jouer ce soir. Les gens ont même anticipé ce que j’allais faire. Alors qu’en France, cela n’est pas pareil, car on y est en décadence. A mon avis, ici, vous êtes en évolution positive. Mais il faut la maintenir. L’hommage à Stéphane Grappelli vous tenait tant à cœur... Vous savez, dans cette existence, il y a des vies, des générations qui passent et il y a des gens extraordinaires. Il faut que l’on s’en souvienne contre l’amnésie. Et ceux qui naissent aujourd’hui, ne sauront pas qu’ils ont été précédés par des génies, par des gens qui ont essayé de faire avancer les choses. Dans notre société occidentale, on est dans l’immédiat. Gagner plus d’argent, rapidement, sans aucune qualité. C’est dangereux ! Je trouve que notre vie, la vôtre, comme la mienne, servent à tenter de faire avancer les choses. J’en suis sûr. Vous êtes un fiddler (violoniste) universel : gypsy, chinois, country, oriental, irlandais... Je ne sais pas si vous l’avez ressenti quand je jouais de la musique chinoise. C’est vrai que si l’on étudie la musique chinoise, cela n’a pas grand-chose à voir avec ce que j’ai fait. Parce que c’est un art ancestral. Même la musique orientale, elle répond vraiment à des codes très pointus. Moi, je fais sentir une saveur d’une musique comme une essence, une image, une carte postale... Je trouve que la musique fait voyager un petit peu. Et je m’en sers. Justement, vous avez un thème intitulé Globe-trotter résumant votre violon «espérantiste»... Je trouve que le violon est un instrument qu’on retrouve partout. Aussi bien en Algérie qu’au Brésil, en Israël, en Chine, au Japon, en Irlande... Je trouve que c’est une belle communion entre tous les peuples du monde. Dans le fond, si tout le monde jouait du violon, peut-être qu’il y aurait moins de problèmes.(Rires). Vous avez surpris le public sur scène. A un certain moment, on se demandait si vous ne jouiez pas en semi-recording pour ne pas dire en play-back... C’est du recording, mais en live (direct). Ce n’est pas du play-back. Rien n’est préparé avant. Je construis mes musiques, donc je m’enregistre en temps réel. Comme je joue du violon avec mes doigts (rires), j’appuie sur le bouton record avec mes pieds. Dès que j’ai interprété un morceau, je ferme l’enregistreur et ça tourne en boucle comme des séquences. Après, je construis en over-dubbing, c’est-à-dire en recording. C’est vraiment un moyen créatif. Comme l’archet qui jouait de la pédale Wah Wah hendrixienne... Oui, je joue en HF, sans fil comme la réception de la TV. J’essaie de faire en sorte que le violon soit ma voix la plus expressive passant de l’humour à la profondeur, au recueillement... Il y a toute la palette de sensibilité et d’expression. On découvre que Didier Lockwood est un violoniste qui fait du show... Oui, c’est une dynamique de groupe, de trio... D’abord, de communion sur scène à trois. On est obligé de faire très attention à l’un et à l’autre. On joue sans partition, c’est compliqué, mais cela dégage des valeurs très essentielles. Chaque instrumentiste avait ses minutes de gloire d’expression «démocratique»... Oui, un dialogue. On se pose des questions et on laisse l’autre répondre. On re-argumente. C’est à trois. Imaginez que nous sommes cent musiciens, on s’appellerait l’orchestre symphonique de jazz. (Rires). Vous excellez dans le blues du delta... Moi, le blues, j’aime bien, oui. Vous savez, j’ai commencé par John Mayall, les Cream, Eric Clapton, Jimi Hendrix, Frank Zappa. Le jazz était trop compliqué pour moi. Je n’étais pas pop, mais rock des années 1970. J’avais commencé en France dans un grand groupe rock qui s’appelait Magma et qui jouait d’une manière extraordinaire. Non, je ne suis pas un jazzman sophistiqué, je viens de là, du rock. Vous avez joué avec des musiciens pop... Oui, j’en ai rencontré pas mal. Je connais Charlie Watts (batteur des Rolling Stones) parce que j’ai travaillé en Angleterre ou encore Roger Hodgson (chanteur de Supertramp) avec lequel j’ai travaillé et enregistré des disques. Ce sont de belles rencontres. Mais les meilleures sont celles avec les musiciens traditionnels extraordinaires très peu connus en Inde... Mais aussi, les jazzmen et les musiciens classiques.  Maître de l’impro, vous faites «école»... Oui, j’ai une école d’improvisation et sur les arts improvisés. Actuellement, je monte tout un complexe culturel pluridisciplinaire, mettant en synergie la danse, la musique, les arts plastiques, le cinéma et tout ce qui est art improvisé. Feriez-vous de la fusion avec de la musique algérienne ? Cela fait longtemps que je travaille là-dessus avec un violoniste algérien qui s’appelle Ferhat évoluant dans mon école. En ce moment, je suis en train de composer la musique du feuilleton de l’été intitulé Cœurs de lumière sur France2. Une fiction se passant au Maroc. Donc, je suis obligé d’écrire de la musique orientale. Cela fait partie de mon métier de globe-trotter. (Rires). Quant à la musique algérienne, je connais un peu ses modes. En Occident, on est dans la gamme et la tonalité. Ce n’est pas pareil. Je voudrais jouer avec des musiciens traditionnels, en Algérie, quand vous voulez ! In’challah ! (Rires) .

Nette augmentation des recettes en 2017

Le directeur général de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins, Sami Bencheikh El Hocine, a fait savoir, hier, lors d’une conférence de presse, animée, au Musée public national d’art moderne et contemporain d’Alger, que so
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Nette augmentation des recettes en 2017

Le directeur général de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins, Sami Bencheikh El Hocine, a fait savoir, hier, lors d’une conférence de presse, animée, au Musée public national d’art moderne et contemporain d’Alger, que son organisme a enregistré, en 2017, une nette augmentation de ses recettes. Il indique qu’en 2016, l’Onda a réalisé des résultats autour de 466 milliards de centimes, alors qu’en 2017, ses recettes ont été de l’ordre 510 millions de centimes sur toutes les formes d’exploitation des œuvres avec un taux de croissance de 8,57%. Le directeur de l’Onda rappelle que cet important taux de croissance permettra d’une part de donner plus de droits aux concernés et d’autre part de procéder à plus de rémunérations au profit des créateurs et des artistes algériens. En 2017, l’Onda a distribué 96 milliards de centimes aux droits d’auteur et 60 milliards de centimes aux droits voisins. Les bénéficiaires des droits d’auteur sont de l’ordre de 4932, tandis que les titulaires de droits voisins s’élèvent au nombre 2618. En outre, l’Onda a versé 44 millions de dinars au fonds social. Ce dernier comporte les allocations de retraite, la pension de vieillesse et l’aide sociale exceptionnelle. Les 256 retraités perçoivent tous les trois mois une pension de retraite. Le seuil maximal de la retraite est égal à 135 000 DA par trimestre. L’orateur précise que les aides sociales exceptionnelles sont attribuées à des auteurs et des artistes qui traversent des moments difficiles. Pour l’année 2017, 47 auteurs et artistes ont bénéficié de cette aide sociale exceptionnelle pour un montant de 6 millions de dinars. L’onda prend, également, en charge le rapatriement des dépouilles des artistes algériens morts à l’étranger. Ainsi, le montant total des aides avec les rapatriements s’élève à 5 milliards de centimes. De l’avis du directeur de l’Onda, Sami Bencheikh El Hocine, la protection sociale, aujourd’hui, est un élément primordial. «Rares sont les sociétés de gestion collectives dans le monde qui assurent ce côté humain en direction des artistes et des créateurs. Les sociétés de gestion collective à travers le monde ont un langage de rentabilité», dit-il. Le conférencier a abordé le registre des aides culturelles. Les montants des promotions culturelles et des contributions financières de l’Onda est de l’ordre de 46 milliards de centimes, dont 27 milliards de centimes ont été octroyés à l’ONCI pour soutenir la caravane estivale 2017 ayant sillonné l’ensemble du territoire national. Le reste de l’argent est distribué, régulièrement, pour soutenir des vernissages, des montages de pièces de théâtre ou encore des établissements en difficulté, à l’image du théâtre de Béjaïa, lequel est passé par des moments difficiles. L’onda a pris en charge trois mois de salaires des employés du TRB. Samy Bencheikh El Hocine rappelle au passage que le soutien de l’Onda est octroyé à tous les porteurs de projets. L’orateur révèle qu’une partie importante de cet argent a été distribuée en instruments de musique à plusieurs associations, maisons de culture, ainsi qu’aux écoles des Beaux-Arts d’Alger et de Azzazga. L’onda est également partenaire avec l’Institut supérieur de musique, le Ballet national et le Haut-Commissariat à l’amazighité. Pour ce qui est des avances qui ont été octroyées aux auteurs en 2017, elles sont de l’ordre de 67 millions de dinars. Ces avances sont attribuées, bien entendu, en fonction des dossiers. L’année 2017 de l’Onda s’est soldée par de grands faits marquants dont le retour du chanteur Idir en Algérie. Les deux spectacles, donnés à la coupole Mohamed Boudiaf, ont pu réunir 13 000 spectateurs. Le coup d’envoi de la tournée nationale d’Idir sera donné le 21 ou le 22 avril. La tournée sera entrecoupée, puisqu’Idir a des engagements à l’étranger. L’Onda a également organisé, l’année dernière, une dizaine d’hommages pour de grands artistes algériens, parmi lesquels la chanteuse Nouara, ou encore Djamel Allem. Il est à noter que dans les prochaines semaines, l’Onda compte rendre un hommage au chanteur El Hadj El Ghaffour à Tlemcen.  

Cali en concert au théâtre Mohamed-Tahar Fergani à Constantine : Les choses défendues

Dévoiler, dire, raconter. C’est sur ces trois mots que repose Les Choses Défendues de Cali. Entre confessions, visions et rêveries, ce 7e album est une véritable ode à l’adolescence, à cet instant des dix-sept ans où l’on grandit en faisant les c
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Cali en concert au théâtre Mohamed-Tahar Fergani à Constantine : Les choses défendues

Dévoiler, dire, raconter. C’est sur ces trois mots que repose Les Choses Défendues de Cali. Entre confessions, visions et rêveries, ce 7e album est une véritable ode à l’adolescence, à cet instant des dix-sept ans où l’on grandit en faisant les choses défendues. Produit par Édith Fambuena, le résultat est à la fois très sophistiqué et très spontané, avec des textures sonores singulières de Fambuena et 90% de premières prises pour la voix. Sur scène, sa chambre d’adolescent reconstituée, posters des Clash et de Leonard Cohen, canapé, guitare et piano. Avec cette scénographie, Cali nous invite à s’introduire dans les émotions débordantes, les souvenirs vertigineux, les tragédies intimes, les limites ultimes du cœur de sa jeunesse. En partenariat avec le théâtre Mohamed-Tahar Fergani Réservations sur : evenement.constantine@if-algerie.com  

Soirée-hommage au défunt Abdelkrim Dali à Tlemcen

Une soirée en hommage au défunt Abdelkrim Dali  (1914/1978) a été organisée, vendredi soir, au palais de la culture portant son nom à Tlemcen, à l’occasion du 40e anniversaire de sa disparition. A l’occasion de cet événement, organisé par l
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Soirée-hommage au défunt Abdelkrim Dali à Tlemcen

Une soirée en hommage au défunt Abdelkrim Dali  (1914/1978) a été organisée, vendredi soir, au palais de la culture portant son nom à Tlemcen, à l’occasion du 40e anniversaire de sa disparition. A l’occasion de cet événement, organisé par l’Opéra d’Alger et en collaboration avec la direction locale de la culture et des associations culturelles, le musicologue et anthropologue, Nadir Mâarouf, a interprété en  solo un prélude au piano durant lequel il a chanté, notamment, un mçaddar hsine Ya mursili, avant de se joindre aux orchestres régionaux de musique andalouse de Tlemcen et d’Alger pour une nouba Raml el maya d’une durée de  soixante minutes, au grand plaisir du public, composé de familles et de  connaisseurs. Un mçaddar  Djismi fani, un btayhi Badaltum el wasla et un khlass Rabi ya mujib, ont figuré dans la deuxième partie du concert, précédée par une biographie d’Abdelkrim Dali, présentée par le président de l’association culturelle El Kortobiya  de Tlemcen, Salah Boukli. La 3e partie a été constituée de chants Arubi et Hawzi, dont Dab Jismi d’Ibn Chahed (XVIII-XIXes siècles) et Tal âadabi  d’Ibn Triki (XVIIIe siècle). Enfin, dans un autre solo, Nadir Maarouf a interprété des variations orientales ou Charki, notamment Ya jarata el ouadi que le public a longuement applaudi. A cette occasion, le directeur de la culture et le président de l’APC de Tlemcen ont honoré Nadir Mâarouf et les membres des orchestres régionaux.

Des comédiens dans la ville

Il y avait une belle ambiance, jeudi dernier, à la Maison de jeunes de la ville d’Azzaba, à l’est de Skikda, à l’occasion de l’ouverture de la 3e édition des «Journées nationales du théâtre Azzedine Medjoubi». Une ambiance rehaussée, il e
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Des comédiens dans la ville

Il y avait une belle ambiance, jeudi dernier, à la Maison de jeunes de la ville d’Azzaba, à l’est de Skikda, à l’occasion de l’ouverture de la 3e édition des «Journées nationales du théâtre Azzedine Medjoubi». Une ambiance rehaussée, il est vrai, par la présence de plusieurs figures du théâtre algérien venues rendre hommage à l’enfant terrible de Azzaba. Pour briser le cérémonial habituel, les jeunes de l’Association des artistes libres de Azzaba, organisatrice de l’événement, ont improvisé une marche au centre-ville comme pour impliquer les Azzabis dans leur fête. Menée par un cordon formé du président de l’association, le dramaturge Ahmed Ben Aïssa, Antar Hellal, Djamel Hammouda, Hafida Bendiaf, Mohamed Cherchal, la marche sillonnera quelques dizaines de mètres avant de s’achever par une halte devant la maison de jeunes. Cette troisième édition a également vu la participation de quelques figures du théâtre tunisien, dont on citera Latifa El Gafsi et Saïda El Hassi. Une troupe théâtrale de Sfax a d’ailleurs inauguré ces journées de Azzaba. Tarek Naceri, président de l’Association des artistes libres d’Azzaba et commissaire de ces journées et lors d’un entretien accordé à El Watan, fera part de la décision des organisateurs d’honorer d’autres figures du théâtre algérien. «Nous avons également pensé à honorer deux autres dames du théâtre algérien que sont Sonia et Aïda Kechoud pour tout ce qu’elles ont donné au théâtre national et aussi au théâtre dans la wilaya de Skikda.» Au sujet des journées de Azzaba, M.Naceri expliquera qu’elles auront à se poursuivre jusqu’à mardi prochain et seront ponctuées de la présentation de neuf spectacles présentés par des amateurs venus de M’sila, Koléa, Médéa, Chlef, Biskra, Guelma, Alger, Boumerdès et Sidi Bel Abbès. «Pour cette édition, le jury aura à récompenser les participants avec trois prix, en plus des prix d’encouragement qu’on a initiés au nom de feu Ahmed Boutata, un dramaturge de Skikda.» Revenant aux conditions ayant concerné cette édition, M. Naceri fera remarquer le manque de soutien et d’aide de la part de la direction de la culture, en dépit du fait que le ministère de tutelle avait accepté de parrainer cet événement. L’initiative de l’Association des artistes libres de Azzaba, qui entend pérenniser cet hommage à Azzedine Medjoubi, constitue presque l’unique hirondelle dans le ciel gris de la ville. Cela n’a malheureusement pas amené les responsables locaux de la ville à être à la hauteur de l’événement. Il nous a été donné de remarquer que l’environnement extérieur du siège même où se tenaient ces journées était dans un état déplorable qui n’honore pas la ville de Azzaba, encore moins ses responsables. L’entrée même qu’empruntaient les invités de marque était presque obstruée par des flaques d’eau stagnante et de quelques détritus. C’est honteux, pour ne pas dire scandaleux…

«Je chante l’amour, la paix et délivre des messages dans mes textes»

Hayet Zerrouk, cette jeune artiste à la voix prometteuse, vient de sortir aux éditions Ostowana son premier album Leh’naa. Ses chansons sont touchantes et ses mélodies résolument folk. Vous êtes une artiste pluridisciplinaire à la voix chaude et a
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«Je chante l’amour, la paix et délivre des messages dans mes textes»

Hayet Zerrouk, cette jeune artiste à la voix prometteuse, vient de sortir aux éditions Ostowana son premier album Leh’naa. Ses chansons sont touchantes et ses mélodies résolument folk. Vous êtes une artiste pluridisciplinaire à la voix chaude et au talent avéré. Comment êtes-vous venue à l’univers musical ? Cela a commencé par l’émission radiophonique de la Chaîne III «Sound System», de l’animateur Hakim Lefghoun (HKM), où j’ai chanté lors d’un karaoké trois chansons que j’avais composées en 2008. Ces trois compositions font d’ailleurs partie de l’album. Après, j’ai participé à une deuxième émission radiophonique «Turbo Music» avec Amina Aïssi. Elle a écouté ma chanson Dour et a décidé que j’allais être la révélation féminine de l’année 2008. Par la suite, j’ai enchaîné les concerts avec la radio Chaîne III. J’ai également participé à plusieurs concerts caritatifs en 2013 à la célèbre émission «The Voice» saison 2 sur MBC en interprétant le mythique tube de Dahmane El Harrachi Ya rayeh. J’ai sorti mon premier single en 2010, Dour. En 2015, il y a eu le clip Hadik hiya el danya  et en 2017, il y a eu le clip de Leh’naa. Pourquoi avoir attendu dix ans pour éditer votre premier album ? Je dois avouer que j’ai commencé le travail en 2012, mais il n’a été enregistré qu’en 2014. C’était juste un choix indépendant. Je ne voulais pas me lier avec un contrat avec un éditeur qui m’enlève tout droit sur mes chansons, sur ma manière d’être et comment je devais le distribuer. Disons qu’en 2015, j’ai eu l’occasion de rencontrer Aminos d’Ostowana. Ce dernier a cru à mon projet. L’album s’est certes concrétisé, mais on l’a fait grâce au dialogue. Je tiens à signaler que l’album est disponible aussi sur les plateformes de téléchargement légales, dont Deezer et Itunes. Le titre choisi de votre album Leh’nna  est une quête vers la paix et l’embellie ? J’ai toujours été en quête de paix. Pendant un moment j’avais un certain mal de vivre et je n’acceptais pas la vie et ses travers. Cela me travaillait trop et me déprimait. L’année où j’ai écrit Leh’nna (2012), j’avais commencé à changer ma vision sur la vie et les choses, à savoir toutes ces guerres, ces conflits et ces trahisons. Cette hypocrisie dans notre entourage ne devrait pas nous arracher cet espoir. La vie a aussi de bons côtés tels que les belles choses, la famille, la sincérité et l’authenticité. Ce n’est pas parce qu’on est trahi ou qu’on nous trompe, on est hypocrite avec nous qu’on doit nous aussi le devenir. C’est vraiment cela le message de la chanson. Je ne fais pas attention à ce que les autres reflètent. L’important c’est ce que moi je suis et ce que j’ai envie de montrer, à savoir le bonheur, l’espoir, l’authenticité, l’humilité, les valeurs et les principes. On a l’impression que ces gens n’existent plus, alors qu’il y a forcément des gens comme cela, qu’on rencontre dans notre vie de tous les jours. Cette petite minorité représente vraiment cette étincelle d’espoir. Cela ne sert à rien de broyer du noir. Sinon l’album en question contient neuf titres, dont huit en arabe dialectal algérien et un en anglais. Justement, pourquoi avez-vous choisi d’interpréter une composition personnelle en langue anglaise Never Get Enough ? Ce titre en anglais Never Get Enough  découle d’une propre composition, parlant d’un coup de foudre. D’une personne qui ne croyait plus aux sentiments, qui dépasserait par rapport à l’amour et à son existence. C’est quelqu’un qui ne croit plus à l’amour dans l’époque actuelle vu les changements des valeurs, des principes, de la conception de l’amour chez les gens. A travers cette chanson, j’essaye de contredire ces choses-là et de dire que l’amour existe. Il suffit juste d’y croire, de représenter soi-même l’idéal de l’amour pour pouvoir le trouver. J’ai choisi de chanter ce titre en anglais parce que c’est une chanson que j’aime beaucoup. Pour ne rien vous cacher, c’est l’une des premières chansons que j’aie écrites et composées. Il est vrai qu’elle est un peu différente du reste de la thématique de l’album. C’est pour cela que j’ai préféré la mettre en bonus Track. Je l’ai mise en bonus, aussi, pour que les gens me découvrent dans un style musical différent de la folk. C’est une chanson R’nb soul et Old School. Il faut savoir que j’ai commencé d’abord à écrire en anglais, d’autant plus que je suis licenciée en langue anglaise. J’ai eu quelques conseils de personnes qui ont plus d’expérience que moi, en l’occurrence le chanteur Khaled Barkat. Ce dernier m’a conseillé de chanter en arabe pour que les gens puissent comprendre les textes. Il est vrai que je fais passer des messages à travers ma musique et mes chansons. C’est parce que j’ai trouvé les conseils de Khaled Barket logiques que je les ai suivis. Pouvez-vous commenter le reste des chansons de l’album ? Les huit chansons sont en arabe dialectal, à l’exception du premier single Dour où il y a une partie aussi en anglais. Dans mes chansons, j’aborde un peu de tout. Ce sont des choses qui m’ont été inspirées par mon vécu et de celui des personnes que j’ai connues pendant une certaine période de ma vie. L’ensemble des chansons qui ont été écrites entre 2008 et 2012 abordent plusieurs thèmes dont, entre autres, l’amour, la déception et l’infidélité. J’ai traité du sujet de l’infidélité pour parler de la femme. C’était pour encourager la femme qui se sent meurtrie quand elle est trompée et qui voit son monde s’écrouler. C’est pour lui donner du courage. Comme quoi un divorce ou encore une tromperie, ce n’est pas forcément la fin du monde, mais le début de quelque chose de meilleur. C’était ma manière de parler à la femme algérienne pour lui dire que sa vie ne s’arrête pas à un divorce. Vos chansons sont inspirées d’un certain vécu... Effectivement, l’ensemble de mes textes est inspiré d’un certain vécu. A titre d’exemple, la chanson Dour m’a été inspirée par le vécu d’une amie que j’ai connue à l’université. Il y a aussi la chanson Anaya n’goul, c’est une manière de contredire les codes sociaux. J’ai essayé de donner la parole à la femme et aussi le choix de décision. Preuve en est à travers le titre Aanya n’goul, contrairement à tout ce que vous pensez, moi je décide pour ma vie et ce qu’elle doit être. Je m’inspire du vécu, des gens, de la vie, de la société, du monde et de l’univers. Je m’intéresse aux questions existentielles. Vous ne chantez pas pour chanter, mais vous chantez pour transmettre des messages au pluriel... C’est exactement cela. Depuis que j’étais toute petite, je ressentais le besoin de m’exprimer par rapport à certaines choses dans la société et dans la vie en général avec lesquelles je n’étais pas d’accord. Je chante aussi l’amour. Ce n’est pas un crime. J’aime cela mais je fais en sorte qu’il y ait des messages dans mes textes. Dans quel registre situez-vous votre musique ? Je dirai que je situe ma musique dans le registre de la folk, vu l’utilisation des guitares, la manière de chanter et les textes que j’aborde. Des fois c’est de la musique folk avec des sonorités rock, comme dans le titre Dour et Loukan. Il y a aussi le titre Ana n’koul  avec des sonorités reggae. Ma musique n’est pas calculée. Je joue comme ça vient. Il faut dire que cela colle aussi avec l’engagement d’une chanson tels les droits de la femme, etc. Mis à part le regretté Cheb Hasni, quels sont les autres artistes qui vous inspirent ? Majoritairement, ce sont les artistes engagés tels Tracy Chapman, Maria Carey, Bob Marley, Michael Jackson, Alanis Morissette et Stevie Wonder. Concernant la musique algérienne, ce n’est plus un secret, j’aime Cheb Hasni. J’aime la sensibilité, ce qu’il transmet comme émotion. J’aime aussi Cheb Khaled, Zoulikha, Ahmed Wahbi. J’ai remarqué que j’ai une préférence pour l’ancien raï. Il y en a tant d’autres que je ne pourrais pas tous les citer. Comptez-vous promouvoir votre album à travers une tournée nationale ? Je dois avouer que c’est difficile de faire une tournée en Algérie. L’artiste n’est pas pris en charge après la sortie d’un album. Nous, artistes, sommes obligés de faire avec les moyens du bord ce travail-là. A mon niveau, ce que j’ai pu faire, c’est organiser deux ventes-dédicaces, l’une à Riad El Feth, le 27 janvier dernier, et le 17 février, à la galerie Ezzouar, au centre commercial de Bab Ezzouar. Je compte organiser deux autres ventes-dédicaces à Oran et à Béjaïa. Il y en aura certainement d’autres. Je verrai avec mes contacts pour essayer d’organiser ne serait-ce que de petites ventes-dédicaces dans des cafés ou chez des disquaires. Quels sont vos projets futurs ? La sortie de l’album a tardé, mais entre- temps j’ai entamé d’autres projets d’écriture et de composition. J’ai six nouveaux titres dans mes tiroirs. Il faut en écrire d’autres pour avoir le choix et bien sélectionner les chansons de mon prochain album. Mais je pense bien que je le sortirai comme je l’ai fait avec l’album Leh’naa en forme de single en attendant que tout soit prêt.

Iwal : La nouvelle génération de la musique moderne chaouie

Ils sont de la trempe de Dihya ou de Djamel Sabri, dit Joe Sabri, deux artistes chaouis connus pour leur talent et qui ont atteint l’universalité, le groupe Iwal est considéré par de nombreux observateurs comme le nouveau souffle de la musique moderne ch
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Iwal : La nouvelle génération de la musique moderne chaouie

Ils sont de la trempe de Dihya ou de Djamel Sabri, dit Joe Sabri, deux artistes chaouis connus pour leur talent et qui ont atteint l’universalité, le groupe Iwal est considéré par de nombreux observateurs comme le nouveau souffle de la musique moderne chaouie. Un couple d’artistes, Fayssal Achoura et sa compagne Nesrine, qui le composent,  ne cesse de grimper les échelons. Ils font de la musique universelle, du folk et touchent même à la musique classique, mais pas que. Leur engagement va encore plus loin que l’on peut penser. Fayssal, guitariste et chanteur, est aussi informaticien de formation. Il a pu créer un clavier en tifinagh et il est même en phase de négociation avec Microsoft pour pouvoir intégrer sa simulation dans le Windows 7 et 10. De son côté, Nesrine, amoureuse de la mythologie en plus de la musique,  anime aussi des conférences en compagnie de Fayssal sur la mythologie berbère et le lien qu’il peut y avoir entre cette dernière et les caractères de tifinagh. Le couple propose aussi une correction au tifinagh modifié par l’Institut royal de la culture amazighe marocain (Ircam), car il pense que ce dernier n’a pas respecté la mythologie dans sa formation des caractères berbères proposés. Ce n’est pas tout. Iwal fait aussi du théâtre et compte plusieurs scènes avec Debza, notamment avec son pionnier Merzouk Hamiane. «A vrai dire, nous essayons de toucher à plusieurs styles musicaux tout en gardant la touche acoustique. C’est la raison pour laquelle nous avons préféré utiliser la contrebasse cette fois-ci avec la guitare électrique qui devient incontournable dans la musique chaouie», explique Fayssal. Harmonie Fayssal, 30 ans, est originaire de T’kout, cette région rebelle et engagée dans le combat identitaire située à 80 km au sud de Batna. Quant à Nesrine, elle est d’origine algéroise mais a épousé la culture chaouie dont elle fait aujourd’hui sa principale vocation. «Avant, quand j’entendais la musique chaouie à la radio, on nous montrait que des chants folkloriques en arabe en plus. Mais quand je suis venue ici, j’ai découvert autre chose. J’ai découvert la profondeur de la culture chaouie, devenue mienne depuis  ce jour où je l’avais découverte», révèle Nesrine. Et d’ajouter : «J’aime la nature et l’histoire de cette région. Ici, je suis loin du monde superficiel d’Alger. Je ressens une paix à l’intérieur de moi. Je suis en totale harmonie avec moi-même. Je me sens libre.» En 2014, alors qu’ils interprétaient de la musique près de la loge de Dihya, venue donner son dernier spectacle dans sa région natale, Fayssal et Nesrine ont été entendus jouer par son mari, Messaoud Nedjahi. Ce dernier leur propose de monter sur scène avec lui. Ils avouent qu’ils n’étaient pas préparés et leur groupe n’avait pas encore de nom. Dans le tas, ils lui ont choisi celui d’une chanson de Dihya, Iwal, qui veut dire un infini espoir. Le couple monte avec Nedjahi et cartonne dans la soirée. Il faut dire qu’à ce moment-là, Nesrine et Fayssal ignoraient que ce qu’ils venaient de réaliser n’était que le début d’une carrière qui s’annonce longue. Depuis, ils ne cessent d’enchaîner les scènes et organisent plusieurs spectacles, notamment un gala artistique chaque 30 avril à Batna, en hommage à une jeune féministe trotskiste, décédée à l’âge de 33 ans. Ils sont à leur 3e édition et préparent déjà la 4e pour cette année. Le concept s’appelle Iwal, dans lequel ils chantent 33 chansons, en rapport à son âge. Ces chansons se suivent et racontent l’histoire de cette jeune morte à la fleur d’âge. «Nous l’organisons chaque 30 avril, car c’est la date de naissance de la jeune militante. Nedjahi organise aussi le même événement en France le jour de sa naissance», indique Fayssal. Marseille Cette fois-ci, dans la même tournée que celle organisée pour Merzouk, Iwal, attendu par le public, a émerveillé ce dernier par ses chantons qui joignent la touche moderne à l’originalité de leurs textes. Il faut dire que leurs textes ne sont pas fortuits, car ils sont de ceux qui font tout pour garder le patrimoine chaoui, les contes et le vocabulaire de la région. Cela fait même partie de leur combat. Cette fois-ci, sur la contrebasse, Iwal a eu un invité surprise de Marseille. Il s’appelle Nicola et fait partie désormais de la troupe. A la batterie, Ali Zaidi d’Oum El Bouaghi, à la sonorisation, Sly de Sétif et pour les choralistes, les deux jolies filles Ibtissem d’Alger et Tinhinan de Barika (Batna). Mais un élément du groupe reste central dans l’équipe de par sa musique et son caractère un peu particulier. Il s’agit de Khelifa Djaghrouri, guitariste qui n’est que le membre du groupe Numidas qui font du rock chaoui. Des chansons comme Hertelis ou bertelis, choumana techa yellis, racontant l’histoire de Mqidech et la sorcière cannibale, adaptée par Iwal à la réalité d’aujourd’hui, ou Bouzahtala, qui est un refrain ancestrale chanté dans les fêtes dansante chaouies, sont déjà connus du public. Les membres d’Iwal sont aussi des militants progressistes et tentent à travers leur travail d’encourager certaines luttes, dont celles en lien à l’égalité entre la femme et  l’homme. D’ailleurs, ils exigent souvent que leurs publics soient mixtes et commencent toujours par inviter leurs propres familles dans les soirées qu’ils animent. Quant à leur projet d’avenir, Nesrine dit «vouloir continuer à s’intéresser à la mythologie et souhaite ouvrir un théâtre pour enfants à T’kout, où elle est installée avec son mari Fayssal». Quant à ce dernier, il nous a plutôt parlé des prochains albums d’Iwal. «Nous espérons sortir trois albums à la fois. Le premier comptera les chansons d’Iwal. L’autre, qui sera un double album, regroupera les 33 chansons de l’événement que nous organiserons chaque 30 avril», espère Fayssal.

Découvrez en exclusivité : Djazz’men, l’album de Wahab Djazouli

De la bonne musique, de belles paroles interprétées par une superbe voix… C’est ce que vous promet Djazz’men, l’album tant attendu du talentueux Wahab Djazouli et qui sortira demain. L’album, édité par Ostowana Editions, regroupe 8 titres, do
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Découvrez en exclusivité : Djazz’men, l’album de Wahab Djazouli

De la bonne musique, de belles paroles interprétées par une superbe voix… C’est ce que vous promet Djazz’men, l’album tant attendu du talentueux Wahab Djazouli et qui sortira demain. L’album, édité par Ostowana Editions, regroupe 8 titres, dont 5 nouvelles chansons et 3 reprises. «Dans cet album, on retrouve mes singles sortis en 2014 Ndemt ya lemima et Nedjma dont le vidéoclip officiel est disponible sur Youtube», affirme Wahab Djazouli. Venant d’une famille d’artistes, Wahab souligne que son album est aussi le fruit d’une belle collaboration avec son papa. «J’ai écrit et composé trois titres de l’album et collaboré avec mon papa pour les deux autres chansons.» Concernant les reprises, Djazz’men rend hommage à Lili Boniche avec le titre Alger Alger, le groupe Kahina avec la chanson Ya kamar ya ali et enfin au grand cheikh Mohamed El Badji avec la reprise du classique Alik bel hana we daman. Pour en profiter, ne ratez pas la vente-dédicace de Djazz’men, prévue demain à partir de 14h, au niveau du disquaire Flawless DVD & CD Store de l’Office Riadh El Feth, El Madania. La sortie officielle de l’album sera suivie par un showcase VIP regroupant journalistes, artistes et des amis proches du chanteur.  

Je veux colorier le châabi et le ramener vers l’universel

C’est une voix qui compte dans la musique châabie actuelle. Avec son sérieux, sa culture, sa passion et son professionnalisme, Karim Bouras s’impose comme un chanteur qui force le respect. Il veut, à sa manière, révolutionner le chaâbi. Entretien.
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Je veux colorier le châabi et le ramener vers l’universel

C’est une voix qui compte dans la musique châabie actuelle. Avec son sérieux, sa culture, sa passion et son professionnalisme, Karim Bouras s’impose comme un chanteur qui force le respect. Il veut, à sa manière, révolutionner le chaâbi. Entretien. Vous êtes venu au chaâbi par le chemin sûr de l’andalou. Racontez-nous cet itinéraire ? J’ai commencé d’abord avec l’andalou avec Hamid Kharfallah et Mohamed Bouchaoui au Conservatoire d’Alger. J’ai rejoint ensuite l’association El Djazira, puis El Inchirah où j’ai appris la maîtrise des instruments, tels que la derbourka, le tar, le mandole et la guitare. Parfois, j’étais soliste dans l’ensemble andalou, mais ma façon de chanter était plutôt chaâbie. Je me suis retiré ensuite de l’univers andalou pour me consacrer au chaâbi. El Inchirah a été dissoute malheureusement. Surtout que âami Smail Henni a vieilli. Là, il est en train de soutenir sa fille dans une carrière solo. Justement, pourquoi ce passage au chaâbi ? Amar Zahi ! Zahi nous habite. L’andalou  a ses chioukh. Chacun a sa place avec le respect qu’on leur doit. Je suis natif d’un quartier populaire, La Glacière, à El Harrach (est d’Alger). On pense que l’andalou est destiné à une classe aisée. C’est quand même un cliché ! Oui, c’est vrai. Nous, enfants du peuple, on nous dit souvent cela. Le chaâbi, c’est mon identié. Qu’on le veuille ou pas, c’est sauvage comme musique. Le chaabi est l’enfant rebelle de l’andalou, alors que le hawzi est son fils bien éduqué, classe. C’est ce que me disait mon père. Donc, vous êtes passé au chaâbi par rebellion Si l’on veut, oui. Peut-être que je ne savais pas chanter andalou. Je ne me retrouvais pas. Mais, dans le chaâbi, je me sens à l’aise. Il y a plus de liberté dans l’interprétation. Il existe des structures et des règles à ne pas négliger ou dépasser, mais tu es plus ou moins libre. Tu peux apporter ta touche personnelle. Actuellement, par exemple, nous travaillons sur un projet musical qui s’appelle Alger Révolution. Il s’agit d’un grand orchestre qui interprète du jazz, du rock, de la salsa ; bref, nous essayons de mêler le tout pour avoir un produit algérien. Le chaabi doit être moderne, or nous sommes en retard, figés à l’époque du noir et blanc. On nous dit souvent : ne touchez pas à El Anka. Chaque période a eu ses maîtres, comme Mahboub Bati, Amar Zahi, Boudjemaa El Ankis, etc. Chacun a apporté sa contribution. Mahboub Bati, par exemple, a ouvert la porte à tous, a introduit le saxophone. A son époque, El Hachemi Guerrouabi chantait debout. Il ne faut pas limiter le chââbi. Il y a des résistances actuellement pour «la modernisation» du chaâbi Le malheur, c’est qu’on t’ignore, on ne te résiste pas. Il y a peut-être des jeunes qui aiment ce que tu fais, mais on ne te donne pas la chance de présenter ta musique au grand public. Ce que nous voulons c’est qu’on nous laisse jouer notre musique à notre manière, s’ils veulent résister, qu’ils le fassent après. Si le peuple adopte notre chaâbi, résister n’aura aucun sens après. Dans les années 1990, il y avait une génération de chanteurs comme qui avaient essayer de rafraîchir la musique chaâbie. unegénération qui ne semble pas avoir réussi. Vous en pensez quoi ? Les années 1990, c’est autre chose. C’était une période trouble. Ces artistes ont fait l’effort pour maintenir à flot le chaâbi. Sans eux, cette musique aurait disparu. A travers Djafri, notre génération a appris à mieux connaître Guerrouabi. Cela dit, ils ont échoué quelque part. Pourquoi ? Parce que le résultat final, en 2018, n’y est pas. On ne doit pas définir un chanteur par «Jat Chta ou jat leryah» ! Ce n’est pas cela le chaâbi. J’ai beaucoup de respect pour Didine Kharoum, l’un de mes idoles. Quand j’ai débuté ma carrière, j’aimais beaucoup sa façon de chanter. A ce jour, j’aime ce qu’il fait. Les autres chanteurs se sont limités à une boîte à rythme et du chaâbi en gardant les mêmes sonorités. Le comble est que cela a été appelé néo-chaâbi. Alors une question simple : «le néo chaâbi» a-t-il échoué ? Oui. La preuve : il n’y a aucun résultat. Si le néo-chaâbi avait réussi, les jeunes n’écouteraient pas aujourd’hui le Wai Wai. Les chanteurs chaâbis ont laissé un grand vide. Après la décennie noire, j’ai l’impression que notre jeunesse a perdu le sens du goût et du savoir-vivre. Une vidéo sur Youtube de la «chanson» Chaari tertag ala sahbi  (rai) enregistre plus de 1 million de vues, alors qu’une autre sur un chant chaâbi ou un mdih n’enregistre que 2 ou 3000 vues. Ce n’est même pas du rai, celui qu’on connaît du moins ! C’est n’importe quoi. Ni bonne musique ni bonnes paroles. Il y a un problème de goût. J’assume ce que je dis. A qui la faute ? Aux politiques ? Aux médias ? Aux artistes ? En grande partie, c’est la faute aux politiques. Un politique est censé être un intellectuel. Il lui appartient de barrer le chemin à tout ce qui alimente le mauvais goût. Nos politique doivent faire un effort pour valoriser notre patrimoine. Notre société est en crise. L’aspect culturel et artistique de cette crise n’arrive qu’en dernier. Il reste que la culture, c’est notre image. Quand je chante à l’étranger, je représente mon pays. Je dois bien le faire. Nous ne devons exporter que ce qui est beau et représentatif. Est-il facile pour vous d’arriver à la scène ? Non. Je me dis que je ne suis pas assez connu, sachant que les concernés me connaissent. Je me suis approché de certains pour avoir des espaces pour nous produire sur scène. Je ne veux pas citer de noms. J’ai des preuves sur mon téléphone. Je leur dit : «J’ai de quoi payer les musiciens, mais pas assez pour louer la salle.» Leur réponse : «Celui qui paye le musicien n’a qu’à régler la facture de la location de la salle.» Je suis en train de parler d’organismes publics. La lâcheté est de s’installer sur un siège de responsabilité et de bloquer les artistes à défaut de leur demander des «rançons» ! A mon avis, ils devraient tirer beaucoup de fierté s’ils ouvraient la porte aux jeunes artistes. Comment changer cette situation ? Le changement vient d’en haut, pas à mon niveau. Tout ce que je demande, c’est d’avoir une salle pour chanter. Remplir la salle, c’est mon affaire. Je ne suis pas du genre à frapper aux portes. Mon oncle qui est bien placé, m’a appuyé dans le début de ma carrière. Il m’a dit : «Le jour où tu auras le niveau nécessaire, ils viendront te chercher. Ce n’est pas à toi d’aller les chercher.» J’ai pris ce conseil en considération. Peut-être qu’un jour je vais m’imposer avec mon travail. Parlez-nous de votre projet Alger Révolution ? Il s’agit d’une révolution musicale à Alger ! Cette révolution a commencé avec Mahboub Bati qui a introduit dans le chaâbi une basse, une guitare et une batterie. Avec Zahi, Mahboub Bati a fait un istikhbar avec la guitare électrique. Si moi j’ose une petite note nouvelle avec le mandole, on viendra toujours me dire : «Arrête ! Tu touches à El Anka là, tu es fou !» Pourtant, d’autres artistes sont venus après El Anka . El Anka est-il à ce point sacré ? Pour certains, il l’est. Pour les puristes ankaouis ; tu dois vivre encore en 1942 alors qu’on est en 2018. Tu dois rester tel quel. Et moi, je dis non ! Je veux colorier le chaâbi et le ramener vers l’universel. La salsa est devenue universelle qu’après son ouverture, alors que cette musique (et danse) était une pratique populaire (à Cuba). Autant que le jazz manouche. Le guitariste espagnol Paco De Lucia a «jazzé» son flamenco. Aujourd’hui, il est connu partout dans le monde. Nous avons notre base, le chaâbi. Cette musique est protégée et conservée au niveau de l’ONDA. Aujourd’hui, il est important d’ouvrir les portes aux jeunes et de les laisser travailler. Donnez-nous dix ans seulement, et vous verrez. Il y a toute une génération qui est prête. Une génération qui veut casser la baraque Exactement. Il y a beaucoup de jeunes qui veulent jouer de la musique. Nous avons des instituts qui forment beaucoup de musiciens. Mais, après que vont-ils faire ? Faut juste laisser ces jeunes musiciens travailler, agir sur le terrain. Aidez-les. Il faut éviter les erreurs du passé. S’il n’y aura pas de résultats après, que chacun prenne son chemin. Quand vous dites : «Laissez les jeunes travailler, ouvrez-leur les portes», vous parlez de qui ? Je parle notamment de l’ONCI, de l’Office Riad El Feth et de l’Etablissement art et culture (d’Alger). Art et Culture ne nous appelle jamais, par exemple. Cela dit, je ne suis pas prêt à chanter dans la Tahtahat El Fenin (au niveau du port d’Alger). Je n’ai pas envie de revenir au chaâbi classique et à ce qu’ont fait El Anka et Zahi. Je ne pourrai jamais chanter comme Amar Zahi (…). Avec des amis, j’ai participé au projet Zanga crazy (à partir de 2011 sur Youtube). Les gens m’arrêtaient dans la rue pour discuter après avoir vu les vidéos. Il est important de faire des concerts pour évaluer l’intérêt du public. Seul l’importance de cet intérêt déterminera le succès ou non. Revenons à Alger Révolution. Voulez-vous faire du chaâbi fusion ? Du chaâbi contemporain ? Je veux faire du chaâbi fusion. A son époque, El Anka avait introduit la contrebasse et l’accordéon. Sur le plan harmonique, nous voulons faire de la musique contemporaine. Lors de la première prestation donnée à la salle Ibn Zeydoun (Alger), nous avons commencé par une valse avec une batterie, une section de violons et un accordéon. avons joué avec des partitions. Nous avons donc écrit notre châbi et le passage des violonistes et des guitaristes. Nous comptons aussi sur nos pianistes qui connaissent la musique chaâbie. Nous allons fusionner tout cela. C’était une manière pour nous de montrer ce qu’on peut faire. Le chaâ bi à notre façon. C’est quelque chose qui attire sur le plan musical. Le jeune auditeur est attiré le bruit, le rythme et la note. Aussi, n’est-il plus possible de jouer du chaâbi à l’ancienne. Notre but est de récupérer le jeune public et l’amener à écouter le chaâbi. J’en serais fier après ! Le chaâbi n’est pas juste un style de musique, c’est un patrimoine national partagé par tous les Algériens. Ce n’est pas uniquement Alger. Le chaâbi est une musique populaire qui doit retrouver sa place. Allez-vous adapter de nouvelles paroles pour Alger Révolution ? Pour l’instant, non. Nous voulons que les gens comprennent que nous n’allons pas faire des choses qui n’existent pas. J’ai commencé par reprendre Mahboub Bati en interprétant des chansons dans un autre style. Manière de dire que la diversité existe. Mahboub Bati donne une touche tarab, moi la touche symphonique. J’ai repris Dik Chema’a en lui donnant une autre sonorité. Ce n’est pas du 100% chaâbi. Je conseille donc aux gens de l’écouter (un clip est présent sur Youtube). Si ça ne plait pas qu’on me laisse un commentaire et qu’on me dise pourquoi. Vous n’avez fait qu’une seule scène avec Alger Révolution ? Nous n’avons pas eu d’autre concert. Lors de notre première prestation, nous étions dix-huit musiciens sur scène. Prochainement, nous serons 22 ou peut- être plus. Nous allons entamer un album qui sera prêt dans moins d’une année. Nous allons reprendre par exemple Ya lewcham sur l’air de la chanson Jahagh bezaf da Meziane d’Akli Yahiaten. Zahi l’avait fait avant moi dans Zid kether fi salatou. Nous comptons reprendre aussi Jhalt koul saheb w khfit alih et Ya ladra de Mahboub Bati. J’espère avoir l’autorisation de la famille Mahboub Bati pour pouvoir produire les chansons. Son fils Farouk a assisté à notre soirée. Il m’a encouragé et dit que son père a laissé des morceaux inédits. J’espère faire connaître dans le futur ces inédits. Celui qui ne connaît pas Mahboub Bati ne connait rien à la musique algérienne.

Une cagnotte qui donne le vertige

Pour reconstruire l’Irak, complètement ravagé par la guerre, les experts européens ont établi un programme dont l’enveloppe financière avoisine les 72 milliards de dollars. Une somme colossale s’il en est compte tenu des investissements et des
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Une cagnotte qui donne le vertige

Pour reconstruire l’Irak, complètement ravagé par la guerre, les experts européens ont établi un programme dont l’enveloppe financière avoisine les 72 milliards de dollars. Une somme colossale s’il en est compte tenu des investissements et des travaux à réaliser dans une zone d’intervention où tout est pratiquement à refaire, mais qui relève d’une rationalité certaine dans une conjoncture de crise où chaque centime est comptabilisé. Quand on pense un instant que le pouvoir de Bouteflika a dépensé, durant les vingt années de son règne, quelque chose comme… mille milliards de dollars pour le développement économique et social du pays, on se dit qu’il y a là une marge financière qui dépasse l’entendement et qui forcément doit interpeller les citoyens sur l’utilisation exacte de cet argent. Comment peut-on reconstruire un pays en ruine comme l’Irak avec 72 milliards de dollars et se retrouver en Algérie, vingt après, dans une situation économique désastreuse où le risque de ne pas pouvoir payer les salaires des fonctionnaires est devenu réel, alors qu’on a consommé cent fois plus. On est loin de l’aisance économique et sociale promise malgré le flux impressionnant d’argent que notre pétrole faisait rentrer dans nos caisses. Il nous faut toujours ce genre de comparaison pour avoir une idée sur l’exploitation de nos finances, surtout lorsqu’elles sont alimentées par le Trésor public, et sur leur destination qui doit obligatoirement rejaillir sur le niveau de vie des Algériens. Les exemples ne manquent pas dans le monde pour nous ouvrir les yeux sur des différences criardes(criantes) entre les investissements quantifiés ailleurs et les nôtres qui sont rarement soumis à la règle de la transparence et de l’obligation de résultat. Celui des Saoudiens est particulièrement édifiant pour ceux d’entre nous qui ont besoin d’éclaircissement. En effet, dans ce pays considéré parmi les plus riches de la planète, confronté lui aussi aux effets de la crise mondiale, on a conçu un vaste plan de développement tous azimuts à l’horizon 2030 qui sera financé à hauteur de 300 milliards de dollars. D’autres pays du Golfe ont lancé de gigantesques chantiers à des prix qui nous font pâlir d’envie si on oppose l’addition défendue par notre gouvernement. Pour moins de 100 milliards de dollars, des villes entières ultra modernes ont été édifiées. Shangaï, Dubaï pour ne (cité) que les cités les plus tendances, l’argent a coulé à flots pour bâtir encore plus mais dans les limites d’une rigueur d’entreprise qui ne peut se soustraire à celle des marchés. Bien sûr que l’avis des experts économiques et financiers est primordial pour rendre lisibles et cohérentes les évaluations des sommes englouties pour tel ou tel projet de développement. Mais sans passer par la maîtrise scientifique des calculs qui doivent édifier sur le contenu des programmes retenus, les Algériens, en ce qui les concerne, savent à vue d’œil que l’ensemble des réalisations (tous calibres confondus) que met en avant le pouvoir pour crédibiliser la note qui lui est contestée ne peuvent à elles seules justifier la répartition chiffrée de cette fameuse cagnotte de mille milliards de dollars. Un fonds qui donne le tournis et qui, à raison, continue à ce jour de soulever de légitimes interrogations. A la question justement de savoir comment a été globalement dépensée cette providentielle manne avec laquelle l’Algérie pouvait espérer atteindre un niveau de développement autrement plus conséquent, et que l’opposition remet à chaque fois sur la table pour ouvrir un sérieux débat sur le contrôle des deniers publics, le gouvernement, par la voix de son Premier ministre, répond inlassablement : «Allez demander aux Algériens, eux ils savent où est parti l’argent…» Une façon flagrante pour éviter d’aller au fond des choses sur un problème crucial qui est celui de la transparence concernant la mise en œuvre de l’argent public. Une forme de mépris aussi qui dénote la suffisance de nos dirigeants face à leurs responsabilités politiques et économiques, et qui leur donnerait le droit d’agir selon leurs convenances en l’absence de véritables contre-pouvoirs les obligeant de rendre des comptes de manière claire et précise. Alors y a-t-il eu dilapidation ou mauvaise gestion des montants fabuleux qui sont entrés dans nos caisses ? Ou tout simplement une divagation sur un chiffre qui aurait servi à semer davantage le trouble dans l’opinion qu’à introduire une vraie réflexion sur la dépense publique qui, selon les instances dirigeantes, ne pourrait souffrir d’aucune contradiction. Côté officiel, il n’y a ainsi aucune place à l’auto-culpabilisation. Même si on reconnaît que beaucoup d’argent ont été versés dans les projets sociaux et économiques depuis l’arrivée de Bouteflika, les placements de ces fonds seraient parfaitement vérifiables. D’ailleurs, pour venir au secours du gouvernement, mais dans un esprit de concurrence toute politicienne, le FLN va bientôt lancer sur le terrain, à travers les wilayas, des équipes d’enquêteurs pour faire le bilan et glorifier l’œuvre du Président à travers toutes les réalisations recensées dans son programme. Mis à mal par la prolifération de la grogne populaire, par l’étendue de la contestation sociale qui montre qu’en Algérie, derrière les discours creux, la vie devient de plus en plus difficile, le gouvernement ne sait plus quant à lui comment réagir pour convaincre les esprits alors que l’argent manque ostensiblement. C’est au demeurant à travers cette contestation qui enfle et revendique de meilleures conditions sociales que vient en quelque sorte la réponse des Algériens. Pour la majorité d’entre eux en tout cas, il est sûr que s’il n’y a pas eu de corruption, de prédation, de dilapidation, et si la gestion des recettes des hydrocarbures avait été plus rigoureuse, on n’en serait pas là. L’avis du citoyen est parfois impitoyable : «Oui, il y a eu le métro, l’autoroute et des logements, mais on est vraiment loin du compte, car rien qu’à prononcer le chiffre de mille milliards de dollars, on a le vertige qui nous incite à croire à l’escroquerie. Il n’y a qu’à voir tous ces pontes du régime qui se sont enrichis pour comprendre…» Reste celui des experts pour nous éclairer sur un patrimoine financier sur lequel on n’a pas fini de fabuler.

«Contre-quête» initiatique

L’auteur et homme de cinéma Saad Khiari vient de publier un nouvel ouvrage intitulé Le Soleil n’était pas obligé, paru aux éditions Hibr. Un autre prolongement «camuesque» de Murseault, contre-enquête de Kamel Daoud. Ce roman Le Soleil n’éta
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«Contre-quête» initiatique

L’auteur et homme de cinéma Saad Khiari vient de publier un nouvel ouvrage intitulé Le Soleil n’était pas obligé, paru aux éditions Hibr. Un autre prolongement «camuesque» de Murseault, contre-enquête de Kamel Daoud. Ce roman Le Soleil n’était pas obligé a été présenté mardi après-midi, à l’hôtel Sofitel Hamma Garden Alger, lors d’une rencontre livresque animée par son auteur Saad Khiari, l’écrivain, universitaire et professeur à l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information (ENSJSI), la journaliste (émission «Bonnes feuilles à croquer» de la radio Chaîne 3) Mériem Guemache et modérée par Yahia Nazef. Et ce, en présence de l’ambassadeur de France, Xavier Driencourt, l’ancien Premier ministre Sid Ahmed Ghozali, l’auteur et Monsieur Cinéma, Ahmed Bedjaoui, Z’hira Yahi, commissaire du Festival du film engagé d’Alger, le journaliste et auteur Hamid Abdelkader, le gérant de la librairie du Tiers-Monde, d’anonymes férus de lecture, et bien sûr, sous les auspice de M’hand Smail, directeur des éditions Hibr. Le pitch ? Car il s’agit de la «suite de la suite». «Spin-off du spin-off». Du bestseller Murseault, contre-enquête de Kamel Daoud, paru aux éditions Barzakh et Actes- Sud, Prix Goncourt du premier roman 2015, Goncourt des lycéens, Prix des cinq continents de la francophonie 2014… Le «Spin-off du spin-off» Dans L’Etranger, le célèbre roman d’Albert Camus, Murseault est condamné à mort et exécuté pour avoir assassiné l’«Arabe», laissant seule sa compagne, Marie Cardona. Des dizaines d’années plus tard, celle-ci apprend par le roman de Kamel Daoud, Murseault, contre-enquête, que l’auteur n’est que le propre frère de l’«Arabe». Murseault, l’unique homme de sa vie, a donc été guillotiné pour avoir tué l’unique frère de l’auteur. Convaincue que le malheur partagé crée la proximité, elle se sent dès lors proche de Kamel Daoud et cherche à le rencontrer… «Je regrette qu’on ne revendique pas assez l’héritage d’Albert Camus... Il fait partie du patrimoine national. Il y a trois ans, un écrivain algérien d’un très grand talent qui s’appelle Kamel Daoud, auquel j’ai une admiration illimitée, a écrit un roman Murseaul, contre-enquête (bestseller) dans lequel il reproche un peu à Albert Camus de ne pas avoir donné de nom à sa victime puisqu’il l’appelle ‘‘l’Arabe’’… J’ai tellement admiré ce livre que j’ai écrit une lettre dans L’Obs que j’ai signée ‘‘Marie Cardona’’ où elle lance une invitation à Kamel Daoud pour la rencontrer. Alors, il accepte… Le rendez-vous est fixé en Algérie… Et c’est un aller- retour entre la réalité et la fiction», motivera l’auteur Saad Khiari.   ---------------------------------------- Soleil n’était pas obligé / Saad Khiari /roman  Editions Hibr (2017) 174 pages

«L’Algérie est riche autant de sa musique que de son pétrole»

Musicien, compositeur, arrangeur et metteur en scène, Safy Boutella est surtout connu pour avoir sorti le raï de l’underground où il végétait, pour lui offrir un habillage universel et une audience internationale. C’est déjà une sacrée référ
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«L’Algérie est riche autant de sa musique que de son pétrole»

Musicien, compositeur, arrangeur et metteur en scène, Safy Boutella est surtout connu pour avoir sorti le raï de l’underground où il végétait, pour lui offrir un habillage universel et une audience internationale. C’est déjà une sacrée référence, mais on ne saurait pour autant le réduire à ce haut fait d’armes tant sa carte de visite est riche et variée. Perfectionniste, amoureux fou de son art et touche-à-tout de génie, il est sans doute celui qui incarne le mieux ce creuset où se métamorphosent la tradition et la création, mieux encore : la transgression, un mot qu’il affectionne particulièrement, pour tracer de nouvelles routes et de nouvelles roots. Dans cet entretien qu’il a bien voulu accorder à El Watan, Safy Boutella nous parle de ses projets et livre sa vision des nouvelles tendances musicales en Algérie. Safy Boutella, vous êtes l’une des références musicales de ce pays. Vous êtes en ce moment en Algérie pour préparer de grands projets musicaux, mais vous avez toujours eu un pied en Algérie et l’autre ailleurs. N’est-ce pas ? Le fait de vivre ou de ne pas vivre en Algérie est en effet un point important. Cela demeure une problématique chez nous, un tabou, car ceux qui vivent ou travaillent ailleurs sont souvent considérés comme ayant abandonné le navire. Or, si comme moi, on a une conscience énorme de son pays, peu importe où l’on stationne, pourvu qu’on lui soit utile. Sans compter que la distance est souvent un atout. Alors, que je vive en Algérie, en France, en Angleterre, aux USA, à Vancouver ou à Tokyo, n’a aucune importance. D’autant qu’aujourd’hui, la musique peut se faire partout. Vous avez mené récemment des expériences musicales assez originales... Depuis longtemps, je voulais travailler avec la jeune scène musicale algérienne. Je voulais pouvoir échanger et partager avec elle, alors j’ai créé le projet Pluriels. L’idée étant d’aller à la découverte de jeunes chanteurs à travers toutes les régions du pays comme dans un road-movie. Je leur ai demandé de me donner une de leur chanson pour que je l’arrange. Le seul mot d’ordre était qu’ils devaient faire quelque chose de nouveau, d’inventif et de créatif. C’était une très belle expérience et une initiative généreuse pour tout le monde. J’ai découvert des talents. Quoi qu’on fasse, il y a toujours un original, quelqu’un qui va sortir des sentiers battus. Et ça c’est le cadeau que te fait la vie. Les jeunes sont là, ils ont un cœur et un cerveau et ils font des choses extraordinaires. J’étais à mille lieues d’imaginer l’univers musical de ces jeunes. Et grâce à la société Allégorie, nous avons pu filmer ces rencontres qui ont été diffusées sur les réseaux sociaux et le seront bientôt à la télévision. J’ai ensuite été contacté par Wellcom Advertising pour le projet international Coke Studio, qui consistait à réarranger des chansons traditionnelles et à les faire interpréter par un ancien et un jeune. C’était pour moi un magnifique terrain de transgression. Là encore, cette aventure a été filmée et diffusée à la télévision. La transgression est un maître mot de vos créations… Il y aura toujours des gardiens du temple pour perpétuer les traditions. Et c’est important. Tout comme il est impératif et inévitable de les transgresser, d’en apporter une nouvelle lecture. Car transgresser permet de présenter à nouveau le patrimoine et de l’inscrire dans un processus vivant. C’est par exemple ce que j’ai fait avec le raï, pour l’orienter vers l’universel, pour qu’il s’ouvre. Il ne s’agit pas seulement d’y injecter des guitares électriques, il est surtout question de proposer des idées, d’autres perspectives, en un mot : de l’audace. Traiter des musiques avec de l’audace, cela veut dire aller dans des zones qui ne sont pas admises ou envisageables en règle générale. Il faut en prendre le risque. Pour redonner du sens, il faut tout casser. Sortir du ronron, sinon à quoi sert la jeunesse ? Il ne faut pas avoir peur d’aller plus loin que les maîtres, ou les ancêtres, tout en respectant leur âme. C’est notamment ce que j’ai voulu faire dans le cadre de Coke Studio. Justement, c’est ce regard que vous posez sur la musique algérienne qui nous intéresse vous qui êtes un artiste et un créateur qui transcende les générations... Quoi qu’on fasse, les jeunes feront toujours des choses nouvelles. On l’oublie souvent, mais nos jeunes ne sont pas moins vivants que les autres. Le problème est qu’ils manquent cruellement d’encouragements. Heureusement qu’il existe des productions comme Pluriels et Coke Studios pour faire avancer les choses et libérer les gens. Il faut créer, c’est tout, laisser les graines germer. Safy Boutella, il y a un énorme potentiel en Algérie, n’est-ce pas ? Vous êtes aux premières loges pour en parler. Dommage, peut-être qu’il n’y a pas assez de perspectives pour ces jeunes... C’est bien beau de travailler ponctuellement avec ces jeunes, mais il faut aussi leur offrir des perspectives pour les aider à aller plus loin. On revient toujours à la même problématique, celle de l’absence d’une industrie musicale en Algérie et surtout de structures de formation adaptées. Justement, vous proposez un projet d’école. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de doter l’Algérie d’une école diplômante de musique pour permettre à des élèves du monde entier de se croiser, d’échanger, d’apprendre…. en vue d’acquérir une approche professionnelle. Nous avons une position centrale qui peut permettre à des Africains, des Américains, des Orientaux ou des Européens de venir apprendre le chaâbi ou le raï, la musique africaine, ou le jazz, la samba ou la musique targuie. Cela ouvrirait des perspectives et donnerait un coup de projecteur sur le pays, ce qui irait de pair avec une politique touristique. Il faut que nous nous ouvrions sur le monde et que nous donnions au monde l’envie de venir nous rencontrer. Or, je constate tout de même que trop peu d’artistes internationaux se rendent en Algérie, ou y sont invités. Il faut promouvoir notre pays et cela passe en premier lieu par la culture qui induit l’art de vivre… Ce qui suppose de reconquérir une aptitude au bonheur… Et c’est l’affaire de tous, des entreprises publiques et privées et des citoyens eux-mêmes. Il s’agit d’un projet global, généreux. Il se murmure que vous préparez de grands projets, pouvez-vous nous en parler ? Je ne voudrais pas trop m’avancer sur des projets qui ne sont pas encore concrétisés. Mais il est vrai que j’ai proposé, il y a quelque temps déjà, au ministère de la Culture, une création symphonique pour l’Opéra d’Alger. De même, j’ai été sollicité pour créer le spectacle d’ouverture des Jeux africains qui se dérouleront à Alger en juillet prochain. Quel regard porte Safy Boutella sur la musique algérienne à travers toutes ses influences  ? Je pense que nous sommes riches de la musique algérienne autant que nous le sommes du gaz et du pétrole. Il y en a partout. C’est une source intarissable. Il faut juste savoir exploiter cet incroyable potentiel de talents, mais je le répète, cela passe par de la formation, sinon ce sera du gâchis. Et puis, il serait intéressant que la musique algérienne ne se résume pas que à la chanson. J’accorde beaucoup d’importance à la musique instrumentale et au jazz, qui sont des genres transgressifs. J’invite les jeunes artistes algériens à s’engager aussi dans cette voie, car je sais qu’ils auront beaucoup à apporter. Si tu devais choisir une chanson, parmi toutes celles que tu as arrangées, dont tu es le plus fier, laquelle serait-elle ? J’aime bien justement la façon transgressive dont j’ai arrangé Youm El Djamaâ, qui est une chanson sacrée du répertoire. J’aime aussi les arrangements que j’ai faits pour le prochain album de Taous Arhab qui va bientôt sortir. Taous possède une voix absolument incroyable, exceptionnelle. Et j’ai toujours beaucoup d’affection pour mon album Mejnoun, pour Chebba, La camel, Djawhara, Watani…. Une dernière question, votre fille Sofia connaît une très belle carrière à Hollywood. Vous attendiez-vous à cela ? Non, je la regardais… et j’étais très heureux pour elle de la voir vivre des expériences aussi riches avec Madonna et Michael Jackson. Je suis très fier qu’elle ait eu le courage de se reconvertir. Je pense que c’est une personne qui a un sens inné pour savoir être là où il faut quand il le faut. Elle a surtout un sens très aiguisé du travail, de l’effort et de la liberté. Vos enfants vous les avez toujours encouragés à trouver leur vocation, leur voie artistique  ? J’ai toujours encouragé mes enfants à être qui ils voulaient être. Il se trouve qu’ils sont tous deux artistes. Mon fils, Azad, est comédien, pour le cinéma et le théâtre, et joue principalement en Angleterre et en France. Ce ne sont pas des voies faciles, mais ils sont très courageux, doués et déterminés. Les chiens ne faisant pas des chats, j’ai sorti deux animaux de la même espèce !

Officialisation des «journées nationales du court métrage»

Après de longues années de plaidoyer pour le lancement d’un festival cinématographique dans le but de le pérenniser et en faire une tradition, la wilaya de Souk Ahras vient d’initier officiellement ses journées du court métrage. Un premier pas qu
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Officialisation des «journées nationales du court métrage»

Après de longues années de plaidoyer pour le lancement d’un festival cinématographique dans le but de le pérenniser et en faire une tradition, la wilaya de Souk Ahras vient d’initier officiellement ses journées du court métrage. Un premier pas qui s’inscrit dans l’esprit de cette même idée, longtemps contenue dans les réticences, voire égarée dans les dédales de la bureaucratie. Les initiateurs du projet en ont parlé, hier, en exclusivité à El Watan. «Tout est fin prêt du côté du ministère de la Culture pour que ces journées soient une occasion pour la famille du septième art de renouer avec l’ambiance de la compétition et des débats autour des nouvelles réalisations et le choix de la ville de Souk Ahras n’est pas fortuit, car nous considérons que ses richesses historiques, artistiques et humaines constituent les meilleurs supports pour telle manifestation. Le premier prix prévu pour ces journées est baptisé Thagaste d’Or, allusion faite au nom antique de la ville», a déclaré Aïssa Djouamaâ, cinéaste et membre organisateur des journées. Ce dernier, qui a promis plusieurs surprises pour les cinéphiles, a aussi annoncé un programme étoffé pour cette manifestation qui durera entre le 28 du mois en cours et le 3 mars et qui connaitra la participation de plus de seize wilayas du pays. Un film documentaire sur Kateb Yacine sera projeté par cette occasion et un hommage particulier sera rendu au monument de la chanson malouf Mohamed-Tahar Fergani et au chantre du genre chaâbi Ammar Zahi. Une bonne nouvelle pour les fans du 7e art.  

Le testament d’une infirmière

Consignée dans d’excellents ouvrages, l’infime partie de l’épopée de ces femmes et hommes, ayant défié un des plus grands empires coloniaux du XXe siècle, n’est malheureusement pas véhiculée et enseignée aux jeunes générations. Lesquelle
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Le testament d’une infirmière

Consignée dans d’excellents ouvrages, l’infime partie de l’épopée de ces femmes et hommes, ayant défié un des plus grands empires coloniaux du XXe siècle, n’est malheureusement pas véhiculée et enseignée aux jeunes générations. Lesquelles sont injustement privées de la belle et grandiose facette de notre guerre de Libération nationale. Le sublime  ouvrage, Six ans au maquis, de Yamina  Cherrad-Bennaceur, racontant les parcours de milliers de jeunes femmes et d’hommes ayant tout sacrifié pour que vive l’Algérie libre et indépendante, est   «cassé» par une distribution aléatoire et une promotion transparente. Il faut  mettre la main sur Six ans au maquis et le lire pour comprendre ce coup de gueule. Car le livre nous parle de «femmes et d’hommes exceptionnels». Il fait en outre découvrir au lecteur Djebel Babor, BeniAfer, Tamezguida, Texenna, Oued Kebir, Zouitna, Les Menazel et d’autres contrées et localités du pays profond, où ont été écrites par le sang de très belles pages  de l’histoire du pays. En un mot, ce livre de chevet nous réconcilie avec l’Algérie que nous chérissons. L’Algérie de nos rêves. Après avoir donné les plus belles années de sa vie à la patrie, le devoir de mémoire pousse l’une des premières  infirmières de Sétif, qui a tout laissé tomber pour rejoindre le maquis, à révéler des choses enfouies, décrire les misères endurées dans les djebels, présenter des héros illustres mais méconnus. Best-seller dans sa catégorie, l’ouvrage qui ne vous lâche pas aussi facilement, s’apprend comme un cours d’histoire. Car il nous retrace les sacrifices consentis par Malika Gaïd, Louise Attouche, Zohra Oumedjkane, Aïcha Haddad, Meriem Bouattoura, Djamila Amrane, Nefissa Hamoud, Zakia Khennab, Mimi Madaci, Zoulikha Gounat, Naïma Bencheikh, Zerrouki Kheira, Malika Kharchi, Zoubida Zerrouk, Massika Ziza, et la liste est longue . Il nous permet en outre de faire connaissance avec des hommes d’une espèce rare. Pour réparer sans doute l’«oubli» de certains concepteurs de livres scolaires et manuels d’histoire, Yamina Cherrad-Bennaceur, qui est à la fois sétifienne, constantinoise, bougiote, jijelienne, algéroise et kabyle, immortalise, à sa manière, des preux, tels que Dr Lamine Khene, Slimane Bouarroudj, Dr Bachir Bennaceur, Dr Mohamed Toumi, Aboura Ahcene, Chabou Boualem, Bentobal Saïd, Ahmed Labani, Ahmed Chaouch, Bachir Bourghoud, Abdelhamid Zerrouk, Farid Zouiouèche et beaucoup d’autres compagnons, tombés, pour certains d’entre eux, au champ d’honneur. Poignant et pléthorique en faits historiques de premier plan, le testament de cette maquisarde atypique est à lire et à discuter. Afin de transmettre la mémoire, une exigence sous d’autres cieux où l’histoire est une religion,  ce  document (une excellente source pour les historiens et les chercheurs) est à mettre à la disposition  des écoliers, collégiens et étudiants, en droit de connaître la version  des principaux acteurs. Comme en 1956, Yamina Cherrad-Bennaceur, une fille de Bel Air (un des quartiers mythiques de Sétif, où elle est née au printemps 1936) répond à l’appel du devoir et accepte, malgré le poids de l’âge, d’animer, samedi, une conférence-débat à la maison de la culture de la capitale des Hauts-Plateaux sétifiens…  

Un écrivain visionnaire

 A l’occasion de la commémoration du 23e anniversaire de la mort (12 février 1995) de l’écrivain algérien le plus primé, Rachid Mimouni, la maison de la culture de Boumerdès, qui porte son nom, a donné la parole, hier, à Mme Djouher Amhis Oukcel
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Un écrivain visionnaire

 A l’occasion de la commémoration du 23e anniversaire de la mort (12 février 1995) de l’écrivain algérien le plus primé, Rachid Mimouni, la maison de la culture de Boumerdès, qui porte son nom, a donné la parole, hier, à Mme Djouher Amhis Oukcel. Une halte pour honorer la mémoire de l’écrivain et perpétuer son message en direction de la nouvelle génération. Dès l’entame de son exposé, l’enseignante et écrivaine a qualifié Rachid Mimouni comme étant «un homme qui a consacré toute son œuvre à l’Algérie pour laquelle il s’est dévoué viscéralement». Afin que «le fleuve retrouve son cours, il est temps pour les Algériens de retrouver leurs repères», estime-t-elle. Mimouni, à travers sa trilogie (Le Fleuve détourné, Tombéza et L’Honneur de la tribu), s’est intéressé à l’Algérie post-indépendance pour dénoncer les déviations post-révolutionnaires, la corruption, le pouvoir lénifiant et les dérives jusqu’à La Malédiction, qui atteindra son paroxysme avec la montée de l’intégrisme et sa barbarie. Rachid Mimouni, le visionnaire, fera lui-même les frais de l’intolérance, lorsqu’il sera contraint à l’exil, au Maroc, d’où il poursuivra sa critique et son devoir de vérité, même s’il reconnaîtra qu’en quittant l’Algérie «il perd ses sources d’écriture». Ecrivain engagé, Mimouni s’est fait le défenseur de valeurs qui le placent dans la condition humaine, et parler de lui est un travail de mémoire. Pour la conférencière, «c’est un guetteur qui se définit en tant que tel». «Je suis le guetteur, une sentinelle qui tire la première alarme, écrivait-il, et dont la lucidité permet d’alerter les consciences sur les dangers qui menacent une société en déliquescence qui vit une fracture profonde d’ordre historique, identitaire et culturel.» «Je suis le guetteur qui lance la première alarme» La radioscopie sociétale à laquelle il s’est livré, poursuit-elle, dans sa littérature augure déjà d’une déshumanisation à laquelle on assiste de plus en plus dans un univers marqué par la mort des idéologies et la montée des intolérances d’où qu’elles proviennent. Le rôle de l’homme de lettres est, dans ce contexte, de «libérer la parole afin que le fleuve retourne à son lit». Témoin et conscience, Mimouni annonçait qu’une révolution «était à venir, celle contre l’immobilisme, pour le travail, pour construire la véritable Algérie». N’en est-on pas à la prise de conscience que seul le travail et «le compter sur soi» nous sortiront de la crise ?

Une pièce bien accueillie malgré sa légèreté

Ce qui est intéressant à retenir dans la pièce «Les trois malfaiteurs» (El achrar etalatha), dernière production du TRO au programme en ce moment dans ce même lieu, est la rapidité avec laquelle les auteurs évacuent la scène où il est question de l
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Une pièce bien accueillie malgré sa légèreté

Ce qui est intéressant à retenir dans la pièce «Les trois malfaiteurs» (El achrar etalatha), dernière production du TRO au programme en ce moment dans ce même lieu, est la rapidité avec laquelle les auteurs évacuent la scène où il est question de la rencontre et donc théoriquement de la naissance d’une histoire d’amour entre un prince généreux et une soigneuse-médecin (hakima) d’un royaume. Une certaine gêne caractérise ce genre de thématiques, faisant en sorte que c’est le comique qui prend finalement le dessus avec des passages suscitant l’hilarité du jeune public. C’est évidemment la suprématie de la pureté de l’âme sur la noirceur de la cupidité  ou de l’avidité et, en résumé, la victoire du Bien sur le Mal.  Le «sujet» est  grave. Un commerçant usant de subterfuges pour réduire à néant les récoltes des paysans du royaume  afin d’avoir le monopole s’associe avec un vizir ambitieux et prétentieux et une sorcière qui veut à tout prix entrer dans la cour. Les ingrédients du conte sont réunis avec un roi en quête de la plus belle fille de son royaume pour marier son unique héritier. La pièce aurait été meilleure si les auteurs, Abdelhafid Boualem et Safia Cheggag,  avaient en projet de tourner en dérision le, ou les contes, qui ont inspiré ce travail, mais ce n’est pas le cas. Le spectacle  peut paraître déroutant et ce n’est nullement parce qu’il brouille les pistes en proposant plusieurs lectures, mais parce qu’il  manque d’harmonie dans son esthétique. Comme c’est le cas pour les contes produits dans d’autres sphères géographiques, la culture populaire maghrébine grouille pourtant de ce genre d’histoires sur la base desquelles on peut construire mille et un récits. Les auteurs de la pièce proposent une intrigue avec des clins d’œil qui, plutôt que de renforcer le récit, tendent de le rendre quelque peu  superficiel. C’est valable sur le plan de la mise en scène avec  la séquence du miroir inspirée de Blanche-Neige et les sept nains, mais aussi sur le plan de la scénographie, avec le costume atypique pour le contexte, de la sorcière (l’influence de l’œuvre de la célèbre romancière anglaise ?) qui ne cadre pas avec le reste des effets scénographiques. L’époque est située, car dans le texte on évoque bien l’Andalousie comme contrée voisine, mais le décor ne met pas en valeur, même de manière symbolique, cette période de l’histoire du Maghreb. C’est l’exemple des motifs peints sur les décors, mais aussi des couleurs rose et bleu (un cliché?) des rideaux de ce qui représente le palais royal. Les auteurs fixent l’âge du public auquel est destiné ce spectacle entre 8 et 16 ans. Entre l’enfance et l’adolescence, la pièce hésite, mais sa réception a été favorable lors de la générale. Le public jeune a réagi à certains passages de la pièce. C’est le cas notable des apparitions de Mustapha Meratia interprétant le personnage cupide incarnant le mal absolu, car voulant affamer les paysans pour prendre le monopole du commerce et qui suscitent de l’hilarité presque à chaque fois qu’il intervient. D’autres, comme Amina Belhocine, semblent s’efforcer à donner du piquant au personnage de la sorcière (el maz’ouka) qu’elle incarne, au même titre que Ahed Mesaoud Sofiane, dans le rôle du vizir prétentieux. Malgré tout, la pièce semble avoir les faveurs du public, jeune sans doute, car demandeur de nouveautés. La prochaine représentation est prévue aujourd’hui.  

La personnalité méconnue de la romancière

La bibliothèque principale de Tipasa a organisé, samedi après-midi, en dépit de l’aléa du froid glacial et de la pluie, une rencontre littéraire animée par trois universitaires, Sari Mohamed, Ghebalou Mohamed Cherif et Ouzaghla Abdelkrim. La proje
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La personnalité méconnue de la romancière

La bibliothèque principale de Tipasa a organisé, samedi après-midi, en dépit de l’aléa du froid glacial et de la pluie, une rencontre littéraire animée par trois universitaires, Sari Mohamed, Ghebalou Mohamed Cherif et Ouzaghla Abdelkrim. La projection d’un documentaire de 6 minutes sur le sujet du jour a révélé le talent de la jeune Souad  Mesbah. L’assistance présente était en quête de connaissance de la personnalité et les traits affirmés de l’algérianité de la descendante de la tribu des Braknas. Les conférenciers sont intervenus pour évoquer l’itinéraire socio-littéraire de Fatma-Zohra Imalhayène, native de la wilaya de Médéa, son histoire et sa biographie, la problématique de la traduction de l’œuvre littéraire de Assia Djebar (1936-2015). Celle-ci restera la 1re femme cinéaste et la 1re femme dramaturge en Algérie. Parmi les thèmes développés lors des interventions des trois universitaires, nous citerons l’éclosion littéraire et le rayonnement de l’écriture de l’écrivaine, sa dynamique linguistique, la mise en relief des prises de parole des femmes algériennes, la conception historique de l’auteure et son amour débordant pour son pays, l’Algérie. L’intervention académique des universitaires a été ponctuée par la déclamation sporadique de l’écrivaine et artiste-peintre, Saliha Imekraz. Un furtif moment de fraîcheur. La conférence en «triplex» a pris beaucoup de temps. Le débat à l’issue des communications n’a pas pris la tangente attendue par les orateurs. Sari Mohamed intervenait chaque fois pour remettre le débat dans la trajectoire, afin de mieux découvrir Assia Djebar. Des constats amers avaient été dénoncés par quelques intervenants. Ces derniers jugent que la politique culturelle défaillante menée à présent n’encourage pas le jeune à lire. Le rôle de la presse a été évoqué. «Y-a-t-il parmi vous quelqu’un qui a lu un seul livre de Assia Djebar ?», demande Sari Mohamed à l’assistance. «Tout doit commencer à la maison, les parents doivent encourager leurs enfants à la lecture», explique une femme venue d’une wilaya limitrophe. «Il y a des parents qui achètent des smartphones à leurs enfants et qui n’arrivent même pas à payer un livre à 500 DA, explique Sari Mohamed, dans cette situation la lecture fait face à des entraves, ce qui explique la lente disparition du lectorat dans notre pays», ajoute l’écrivain et universitaire. Le tamazight s’est invité dans le débat. Beaucoup d’étapes restent à franchir pour encourager la lecture en Algérie, afin de mieux connaître non seulement Assia Djebar, mais également d’autres illustres écrivains algériens, à l’image de Mammeri, Dib, Kateb Yacine, Djaout, Mimouni, Haddad Malek. L’intellectuelle militante, patriote, Assia Djebar, c’est d’abord  22 œuvres et un demi-siècle d’écriture (1957-2007). Sa courte expérience dans le cinéma s’explique par sa volonté de mettre en relief le statut de la femme algérienne, active et présente dans tous les combats pour émanciper l’Algérie. Membre de l’Académie française, l’immortelle Assia Djebar est demeurée incomprise dans son pays. Ses créations littéraires sont reconnues et étudiées dans tous les pays du monde, traduites dans plusieurs langues. Elle est enterrée à Cherchell.

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