Entre l’Algérie et l’Afrique, toute une histoire !
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«L’Algérie et l’Afrique, hier et aujourd’hui» a été le thème d’une journée d’étude organisée mardi dernier à Oran par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Quatre intervenants ont pris part à cette rencEntre l’Algérie et l’Afrique, toute une histoire !
«L’Algérie et l’Afrique, hier et aujourd’hui» a été le thème d’une journée d’étude organisée mardi dernier à Oran par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Quatre intervenants ont pris part à cette rencontre : le sociologue et historien Hassan Ramaoun dont la communication s’est axée sur les témoignages du journal El Moujahid lors de la Guerre de Libération nationale, mettant en relief la solidarité africaine qui prévalait alors ; le professeur Mohamed Milliani dont la communication a porté sur les étudiants africains dans le Supérieur algérien ; le professeur Mansour Kedidir a fait un état des lieux de la situation des intellectuels maghrébins et subsahariens ; enfin le professeur Yamina Rahou a parlé du Codesria, une organisation au service de la recherche en Afrique. Il faut noter aussi que cette journée d’étude entrait dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’Afrique, qui a lieu chaque année le 25 mai. Il ressort des différentes communications, ainsi que des débats qui ont suivi, la nécessité, désormais plus qu’impérative, pour les élites des différents pays africains de se concerter davantage, de coopérer, notamment par le biais des échanges universitaires. En effet, aujourd’hui, on ne peut que constater qu’ils sont rares les étudiants algériens à opter pour les universités de pays africains, de même que le nombre des étudiants africains sur les bancs des amphithéâtres algériens est en régression. Cela dit, si on se réfère aux déclarations du Pr Milliani, on apprend qu’une majorité écrasante des étudiants étrangers qui étudient en Algérie provient essentiellement de pays africains. Mais cela reste insuffisant étant donné que le nombre total d’étudiants étrangers à travers les différentes universités du pays atteint à peine les 8000. Le Pr Kedidir a pour sa part parlé des intellectuels du Maghreb et d’Afrique subsaharienne : «L’analyse de la pratique intellectuelle, de leurs activités, de leur posture m’amène à distinguer deux catégories d’intellectuels que ce soit en Afrique du Nord ou en Afrique subsaharienne : il y a l’intellectuel islamisant et arabisant et l’intellectuel laïcisé.» Variété Dans cette deuxième catégorie, argue-t-il, sont conquis trois modèles : la modernité, la culture nationalisée et le modèle marxiste dans ses différentes variantes. On trouve cela à la fois dans la période coloniale et postcoloniale : «Ces modèles entretiennent des rapports contradictoires, les trois ont vocation de reconstruire une meilleure légitimité comme issue pour débarrasser le peuple de la domination coloniale.» Pour parler des origines de ces deux catégories d’intellectuels, le Pr Kedidir n’hésite pas à remonter dans le temps, jusqu’au XVe siècle, pour parler des origines des intellectuels islamisant arabisants, dominés alors par les confréries et les oulémas, qui ont formé, au fil des siècles, un acteur maintenant hégémonique : l’acteur islamisant. Quant au deuxième acteur, dit laïcisé, ses origines intellectuelles ont commencé à travers les rencontres panafricaines, dont la première, il est utile de le noter, a eu lieu vers 1800 à Chicago. L’intervenant affirme que l’émiettement de la pensée de cette catégorie d’intellectuels a commencé au début du panafricanisme, où il y avait notamment des thèses défendues par Fanon et N’krumah (des gens de gauche !) et d’autres, relatives à la négritude, défendues par Senghor et Césaire. «Ils n’ont pas pu s’entendre sur l’idéal africain. Chacun l’a vu sous son prisme. Cette dispersion a fait que le panafricanisme s’est essoufflé.» Enfin, le professeur Yamina Rahou a parlé du Conseil pour le développement des sciences et de la recherche en Afrique (Codesria). On apprend que cette organisation non gouvernementale est dédiée à la recherche en Afrique. Elle a été fondée en 1973 à Dakar par des universitaires chercheurs africains de différentes disciplines. «Parmi ses objectifs, faciliter la recherche multidisciplinaire, la promotion des publications issues de la recherche, le renforcement des capacités des chercheurs africains à tous les niveaux grâce à un solide programme de formations, et la promotion du principe de la liberté académique et la création de multiples forums d’échange d’informations.» Cette organisation vise aussi à encourager la collaboration de chercheurs africains «pour réduire cet émiettement, cette fragmentation, y compris à travers la recherche, et pour essayer de fédérer sur un plan de coopération en matière de réalisation des différents axes de recherche liés aux problématiques africaines». Read more