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Pour le ministre et malgré les possibles répercussions négatives, l’option du financement non conventionnel est de loin la plus réaliste des alternatives en comparaison avec le changement de monnaie et la récupération de la masse de monnaie qui circulDes difficultés ne sont pas à écarter
Pour le ministre et malgré les possibles répercussions négatives, l’option du financement non conventionnel est de loin la plus réaliste des alternatives en comparaison avec le changement de monnaie et la récupération de la masse de monnaie qui circule dans l’informel, proposées par certains économistes. Le financement non conventionnel peut «engendrer des difficultés qui seront difficiles à maîtriser», reconnaît le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, qui souligne que son département a mis en œuvre une politique budgétaire et de contrôle très rigoureuse pour ne pas aller vers un taux d’inflation élevé préjudiciable pour le pays. Le ministre indique que les banques, qui avaient connu un gros problème de trésorerie en 2017, disposent actuellement, grâce à l’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit, «d’environ 1000 milliards de dinars qui sont prêts à être injectés dans le secteur économique, dans les investissements, dans des crédits qui seront accordés à l’économie». Le ministre des Finances, qui s’exprimait hier sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, souligne en outre que malgré ces possibles répercussions négatives, l’option du financement non conventionnel, retenue par le gouvernement, est de loin la plus réaliste des alternatives — si on exclut le financement extérieur banni par le président de la République — en comparaison avec le changement de monnaie et la récupération de la masse de monnaie qui circule dans l’informel, comme le proposent certains économistes. Pour M. Raouia, le gouvernement a choisi l’option dont il connaît tous les contours, contrairement à la tentative de résorption du circuit informel qui recèle une masse monétaire qui n’est même pas quantifiable avec certitude, selon lui, ce qui ne favorise pas des solutions économiques fiables. «On ne va pas dans une politique financière que l’on ne maîtrise pas. De ce fait, il s’agit d’aller vers des procédures et une économie réelle que l’on maîtrise mieux, ce qui nous permet de faire nos prévisions et réaliser nos recettes en tenant compte de ce dont on dispose et ce qu’on a», a notamment déclaré le ministre des Finances. Cependant, même s’il écarte l’option du recours à l’argent de l’informel, estimant «peu sûres» les prévisions de montants rendues publiques ces derniers temps — le Premier ministre avait avancé récemment le chiffre de 1700 milliards de dinars —, le ministre des Finances explique qu’il y a une stratégie en cours d’application pour résorber, autant que possible, la masse monétaire qui échappe au circuit économique officiel, rappelant les décisions prises sous différentes formes pour attirer notamment les commerçants à rallier l’économie légale. Il a notamment cité la mise en place de la digitalisation de l’économie qui va, selon lui, «amoindrir énormément ce phénomène». Il a souligné que le gouvernement agit doucement pour résorber le circuit informel à travers «des politiques de la carotte et du bâton». Le ministre des Finances a expliqué qu’un ensemble de dispositifs sera mis en œuvre pour remédier à l’expansion du phénomène, dont la mise en place des systèmes d’information et la modernisation des structures. Abderrahmane Raouia a en outre souligné que le taux de recouvrement fiscal est en augmentation de 11%, ce qui est une avancée notable, selon lui. Sur un autre plan, le ministre des Finances a réfuté l’argument selon lequel l’option prise par le gouvernement pour favoriser le partenariat public-privé soit une porte ouverte à une privatisation tous azimuts. Le ministre estime que c’est certes un aspect envisageable mais qui reste, selon lui, dans des proportions bien encadrées à travers un projet de loi qui va permettre de tracer le cadre juridique et légal nécessaire pour la mise en place du partenariat public-privé. «Ce n’est pas qu’une privatisation, même si cela pourrait l’être. Cela peut être une participation du privé dans le secteur public, c’est possible. Il y a aussi cette possibilité que certaines infrastructures puissent être réalisées par des privés en partenariat avec le public, il s’agira même peut-être parfois de domaines qui relèvent essentiellement du public, comme la construction de stades par exemple», selon M. Raouia. Et d’ajouter : «Ce n’est pas une privatisation des entreprises publiques, loin de là. C’est une possibilité qu’il y ait une participation du privé dans le secteur public» mais en dehors de secteurs stratégiques tels que le pétrole, l’énergie et les transports. Read more