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Le journaliste portraitiste d’El Watan, Hamid Tahri, était, samedi dernier, à Oran, où il a signé son livre Portraits, itinéraires peu communs édité en octobre 2017, à compte d’auteur. Un ouvrage réunissant 86 personnalités exceptionnelles daRencontre avec un portraitiste au service de la mémoire nationale
Le journaliste portraitiste d’El Watan, Hamid Tahri, était, samedi dernier, à Oran, où il a signé son livre Portraits, itinéraires peu communs édité en octobre 2017, à compte d’auteur. Un ouvrage réunissant 86 personnalités exceptionnelles dans un recueil de portraits publiés dans El Watan. Devant une assistance venue nombreuse à la librairie Art et Culture, l’auteur est revenu sur ses rencontres enrichissantes, voire parfois croustillantes, qui lui ont permis d’approcher de grandes figures intellectuelles, politiques, sportives et culturelles reconnues ou méconnues. Son passage à Oran était l’occasion de portraiturer le portraitiste. Comment lui est venue l’idée de verser dans le portrait, sachant que c’est un genre journalistique très particulier et complexe. «Mon premier portrait a été publié dans le journal El Moudjahid. C’était en 1978. C’était par pur accident. J’étais inspiré par un article paru dans L’Humanité. J’avais déjà en tête deux personnalités : le Dr Flici et El Hachemi Gherouabi», se souvient-il. C’étaient les premiers portraits d’une très longue série. La passion du portrait ne le quittera jamais. En 28 ans, il en a publié plus de 800 au total. A la demande de l’assistance, il évoque avec nostalgie une série d’anecdotes qui l’ont marqué durant sa carrière. Fasciné, Hamid croque avec justesse ces parcours de grandes figures de la cause nationale (Djamila Bouhired), des politiques, des musiciens (Amar Ezzahi), des dramaturges, des écrivains, des artistes, des universitaires, des scientifiques, d’anciennes gloires sportives, des poètes (Ben Mohamed), des défenseurs des droits humains (Ali Yahia Abdennour et Arezki Aït Larbi) et la liste est longue. Dans le sérail de la presse, il a consacré toute sa carrière à fouiner à travers ses personnages dans la mémoire collective. Mais c’est surtout sa curiosité, sa subtilité et sa perspicacité qui lui ont permis d’avoir une telle longévité si exceptionnelle. Le journaliste qu’il est reste toujours à sa modeste place, celle qui consiste à saisir les clés des œuvres. Parfois, la magie prend et se prolonge en amitié, «mais il arrive que les interviewés se referment, hésitent ou carrément souhaitent ne pas publier ce qu’ils m’ont confié», souligne-t-il. Ce journaliste et co-fondateur d’El Watan, et par ailleurs écrivain et artiste peintre, ne produit pas des biographies mais bien des portraits. Car ses récits ne se limitent pas à raconter les histoires des vies des personnalités. Ses portraits sont des œuvres d'art. Mais pourquoi éditer ce livre ? «Il y a la volonté de lutter contre l'oubli en laissant à la postérité un témoignage historique», confie-t-il. Les portraits de Hamid sont purement narratifs et renseignent simplement sur ces personnalités, héros ou personnes méconnues. Ses portraits sont poétiques, mais réalistes. Chez Hamid, décrire, c'est savoir manier le détail à la nuance près avec art. C’est précisément là que réside le rôle des journalistes. Voilà ce qu’a écrit le défunt Zahir Ihaddaden (ancien du PPA, puis du FLN) dans la préface de ce recueil : «Ce livre est écrit avec élégance, d’un style léger et alerte, la lecture est reposante et enrichissante (…) C’est une œuvre éblouissante de couleurs, riche en poésie, harmonieuse et musicale.» Read more