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Le numéro 4 de la revue Le lien, édition 2018, vient de paraître, avec, comme à l’accoutumée, un éditorial de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit. Fidèle à la logique et à la démarche qui la caractérisent, cette publicaLa spécificité identitaire des deux rives
Le numéro 4 de la revue Le lien, édition 2018, vient de paraître, avec, comme à l’accoutumée, un éditorial de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit. Fidèle à la logique et à la démarche qui la caractérisent, cette publication allie deux qualités cardinales : la signifiance de sa thématique, en cohérence avec les missions du service ELCO, dont elle est la carte de visite et le miroir, d’une part, et, de l’autre, la hauteur de vue analytique de ses auteurs. Sur la pertinence des objets sur lesquels elle a focalisé l’attention, on observera qu’elle offre comme un florilège de réflexions sur ce qui a trait à la science, à la pédagogie et à la culture, perçues sous l’angle de la dynamique de la production intellectuelle et artistique traversant la Méditerranée du nord au sud et du sud au nord. En cela elle demeure fidèle à son titre, qui connote une passerelle enjambant la Méditerranée. Sur les échanges entre les deux rives, le va-et-vient des hommes et de leurs productions est appréhendé à partir de problématiques dont le dénominateur commun est l’apport fécond de l’un à l’autre. Le professeur Noureddine Toualbi-Thaâlibi, coordonnateur du service ELCO, se penche sur la contribution de l’Algérie à l’enseignement de la langue arabe en France, et, dans une réflexion prospective, dessine des lignes directrices pouvant configurer le profil et le statut de cette langue dans l’Hexagone à brève et moyenne échéances. S’agissant du concours à la recherche en France de l’élite scientifique algérienne, Abderrahmane Tadjeddine, directeur de recherche émérite au CNRS, et Abdelkader Djeflat, professeur à l’université de Lille, montrent l’effort productif d’une intelligentsia algérienne qui stimule la recherche en France et encadre des thèses dans de nombreuses universités algériennes et françaises. Les professeurs, Youssef Nacib et Abdelmadjid Merdaci, se sont intéressés pour leur part à l’aide apportée par le corps enseignant français à l’école algérienne débutante en 1962 et à l’université d’Alger, qui disposait alors d’un personnel enseignant algérien insuffisant en nombre et en qualification. De son côté, la professeure Christiane Achour-Chaulet analyse avec une minutie remarquable l’itinéraire et l’œuvre de Assia Djebar, symbole de rencontre intellectuelle entre les deux rives par la médiation de la langue de Molière, ce qui a valu à la romancière et essayiste son élection à l’Académie française. Dans le domaine de la littérature et des arts, le professeur Rachid Guerbas explique avec pédagogie le sens et l’histoire de la musique andalouse, en évoquant, par la relation d’expériences vécues, le succès de la musique algérienne en France. Pour sa part, Slimane Benaïssa, dramaturge, acteur et metteur en scène, s’intéresse au concept d’identité étudié à partir de son propre vécu théâtral en France. Il traite en particulier d’un problème qui concerne l’émigration algérienne en France : l’arabe dialectal. Son analyse percutante fait écho à la posture défendue sur ce thème pendant deux décennies par le premier dramaturge de l’indépendance : Kateb Yacine. Enfin, El-Hocine Messadek, ancien directeur et fondateur du journal arabophone El-Massa’, décrypte les données et les répercussions de la distribution de la presse algérienne en France. Il voit d’ailleurs dans Le lien un échantillon de cette presse algérienne. Read more