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Description: <p>Ryad (AFP) - Le couturier Adnan Akbar a eu comme clientes la princesse Diana et deux premières dames françaises, mais jusqu'à récemment, il n'a jamais connu de défilé dans son pays natal, l'Arabie saoudite.</Mode: les créateurs saoudiens connus à l'étranger commencent à percer chez eux
Description: <p>Ryad (AFP) - Le couturier Adnan Akbar a eu comme clientes la princesse Diana et deux premières dames françaises, mais jusqu'à récemment, il n'a jamais connu de défilé dans son pays natal, l'Arabie saoudite.</p><p>Cet homme de 74 ans, surnommé le "Saint Laurent du Moyen-Orient", a été la vedette de la semaine de la mode organisée récemment à Ryad, un événement inédit par son ampleur.</p><p>Sur le podium, ont défilé des mannequins montrant plus de deux douzaines de ses robes longues, dont certaines sans bretelles et une robe de mariée confectionnée en dentelle française.</p><p>Cet événement, où se mêlaient critiques et diplomates, contraste avec les défilés tenus jusqu'ici dans le royaume conservateur du Golfe.</p><p>Il s'agissait de rassemblement confidentiels réservés aux femmes et tenus en privé, voire des défilés sans mannequins présentant des robes suspendues à des drones volants.</p><p>"C'est un énorme changement", s'extasie Abdallah Akbar, fils du couturier et directeur général de la marque familiale.Il ajoute: "Je pense que le monde peut voir actuellement à quel point nous sommes créatifs".</p><p>La semaine de la mode a mis en avant le soutien public tant aux vétérans comme Adnan Akbar qu'aux jeunes créateurs, mais il reste à savoir si les autorités ont l'intention de bâtir une véritable industrie de la mode.</p><p></p><p>- Réduire les importations -</p><p></p><p>L'année dernière, cette industrie a représenté en volume 12,5 milliards de dollars, soit 1,4% du PIB national, et employait 230.000 personnes, selon un rapport de la Commission officielle de la mode.</p><p>Le rapport affirme que ce secteur pourrait devenir "un moteur majeur" du programme de réforme "Vision 2030" du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui vise à réduire la dépendance du royaume au pétrole et à le transformer en un centre d'affaires, de sport et de tourisme.</p><p>L'un des défis sera de réduire les importations des produits de mode, qui ont atteint 7,3 milliards de dollars en 2021, selon le rapport.</p><p>C'est dans cette optique que la semaine de la mode de Ryad a été centrée sur les talents locaux plutôt que sur les créateurs étrangers.</p><p>Outre Adnan Akbar et Mohammed Ashi, qui a habillé des stars telles que Beyoncé et Zendaya, l'évènement a mis en lumière des créateurs locaux moins connus à l'échelle internationale.</p><p>"Nous suscitons la curiosité autour d'un groupe de créateurs qui n'ont jamais été explorés ni vus de l'extérieur", explique Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode.</p><p>Des projets tels qu'un centre de fabrication, le premier de la commission, qui doit ouvrir l'année prochaine à Ryad, pourraient développer ce secteur, estime M. Cakmak.</p><p></p><p>- Combler un besoin -</p><p></p><p>Les changements sociétaux plus larges impulsés par le prince héritier ont également créé de nouvelles opportunités pour les créateurs saoudiens.</p><p>La levée de l'obligation de porter l'abaya, longue robe noire, ainsi que le hijab, combinée à la volonté de faire travailler davantage de Saoudiennes, a révélé "un besoin" que Mona Alshebil veut combler.Lors de la semaine de la mode, cette créatrice a présenté une collection de prêt-à-porter.</p><p>"Il y a beaucoup de femmes qui ont de hautes fonctions (...) et qui veulent avoir l'air professionnel", explique-t-elle, ajoutant avoir commencé à créer pour ces femmes "des tailleurs et des blazers longs".</p><p>La mise à l'écart de la police religieuse et l'introduction d'attractions naguère interdites, comme les cinémas et les festivals de musique, ont généré de nouveaux besoins vestimentaires.</p><p>Dans une ville comme Ryad, les gens sortent de plus en plus et ont besoin de s'habiller différemment, résume M. Cakmak.</p><p>Ravi Thakran, président de Turmeric Capital, qui a conclu un accord d'investissement avec une marque de mode saoudienne, compare ce qui se passe dans ce secteur en Arabie saoudite à ce qu'il a observé en Chine il y a vingt ans.</p><p>"Dans une dizaine d'années", estime M. Thakra, "je pense que l'on écrira des livres sur les changements colossaux qui se produiront à mesure que l'Arabie saoudite accroîtra sa présence économique dans toute l'Asie".</p><p></p> Visuel miniature: Visuel: Pays: MondeURL: Read more