Garder notre suprématie africaine
Le sélectionneur national de handibasket, Djawed Zigh, a bien voulu revenir dans cet entretien sur la consécration de l’équipe féminine algérienne, qui vient de remporter son deuxième titre africain de suite, à Durban, en Afrique du Sud, devant l’équipe du pays hôte sur le score de 53-25.
Tout d’abord pouvez-vous nous dire un mot sur votre deuxième titre de suite de champion d’Afrique de handibasket…
Je tiens à remercier, encore fois, les filles pour ce deuxième titre, qui est une confirmation de la première consécration d’Alger de 2015. Je peux juste, par ailleurs, vous affirmer que cela n’a pas du tout été facile comme beaucoup le pensent.
Pourtant quand on voit les résultats réalisés en Afrique du Sud avec de larges scores, on pense que vous étiez bien au-dessus dans cette compétition…
Il faut savoir qu’avant d’entrer dans la compétition, on ne connaissait pas du tout nos adversaires, mise à part l’Afrique du Sud. Il y avait aussi l’absence du Nigeria de cette compétition. Cette équipe pouvait vraiment nous poser des problèmes. A part ces deux nations, les autres équipes sont de nouvelles sélections. La stabilité et l’expérience de nos éléments ont fait la différence dans cette compétition, et c’est tant mieux pour nous.
N’aviez-vous pas des appréhensions avant le début de la compétition par rapport à l’Afrique du Sud, qui jouait chez elle et devant son public ?
Nous savions que l’Afrique du Sud avait des traditions dans le handibasket, en plus du fait que cette sélection est en constamment en préparation. On avait quelques appréhensions par rapport au fait que nous avions débuté notre préparation un peu en retard, à savoir en juillet dernier.
En Afrique, on a aussi des craintes par rapport à la classification et l’arbitrage.
Mais il semble que les athlètes ont su, grâce à leur volonté habituelle, se surpasser dans cette compétition…
C’est le deuxième match contre l’Afrique du Sud qui nous a mis en confiance, surtout au niveau mental. Lors du premier match, dès qu’on est entrés sur le terrain, on savait que l’équipe kenyane était limitée et n’allait pas nous causer de soucis. On a fait tourner l’effectif tout en concentrant toutes nos forces sur le second match. Une défaite n’aurait pas eu d’incidence, mais on voulait s’imposer. Et cela nous a beaucoup aidés pour la suite.
Après cette consécration, il est clair que l’Algérie est la meilleure équipe de handibasket en Afrique. En tant qu’entraîneur de cette sélection quel est votre prochain objectif ?
Notre principal objectif est de garder notre suprématie africaine. Le prochain objectif sera les Jeux paralympiques de 2020, et pour cela le prochain Championnat d’Afrique de 2019 sera très important. Mais d’ici là, il y a le Championnat du monde de 2018. On tâchera d’améliorer notre classement par rapport notamment notre dernier Jeux paralympiques, où on était derniers. Ceci à cause, en grande partie, de notre préparation qui n’a été à la hauteur. Il faut savoir que les événements importants nécessitent une grande préparation. Pour le prochain Mondial, on ne veut pas participer juste pour participer.
Les joueuses faisant partie de la sélection nationale sont-elles toutes issues du championnat national ?
Absolument. Toutes les joueuses évoluent dans le championnat local. Il faut savoir que le championnat féminin a été lancé en Algérie en 2001. Mais cette équipe est une nouvelle sélection qui a été créée en 2014. Malgré cela, j’estime que nous avons pu réaliser deux exploits que personne n’attendait. En deux éditions, nous avons pu décrocher deux titres africains. ça n’a pas été facile, mais on a su le faire grâce à une grande stabilité de l’effectif. Il y a pratiquement eu que deux changements depuis.
Vous avez déclaré qu’il fallait se projeter sur les Jeux paralympiques de 2020, mais il faudra aussi réaliser une bonne participation en Allemagne l’été prochain. Selon vous, comment faudra-t-il préparer cette compétition ?
Il faut savoir que les autres nations se préparent depuis deux, voire quatre sans interruption. Nous, il nous reste moins de neuf mois avant le début du Mondial allemand. Il nous faut absolument des tournois internationaux et des matchs amicaux de niveau mondial. Tout le monde a vu qu’au Brésil, les autres équipes nous avaient dépassés par le travail à long terme effectué dans leur pays. Si on parvient à jouer des matchs, on pourra améliorer notre niveau et se fixer l’objectif d’aller chercher une qualification au second tour.
Peut-on connaître votre avis sur les garçons, qui ont perdu leur dernier match en finale devant le Maroc, alors qu’ils sont doubles champions d’Afrique ?
Les garçons avaient réalisé un très bon parcours jusqu’à la finale. La preuve, ils ont gagné tous les matchs. Toutefois, ils raté leur finale. Est-ce qu’ils étaient trop confiants après avoir dominé tous leurs adversaires ? Je ne sais pas. Néanmoins ce qui est sûr c’est qu’ils sont passés complètement à côté de leur sujet, pas seulement au cours d’un seul carton, mais tout au long du match. Ils étaient comme absents, pour des raisons qu’on ignore.
Et dire que l’Algérie avait battu le Maroc lors de la première phase 56-52 et qu’à un certain moment du match l’écart avait atteint 20 points. L’entraîneur a tout fait pour changer la donne sans succès. Ceci en plus du fait que l’Algérie n’a pas l’habitude de perdre par des scores larges. La nervosité et les pertes de balles ont mis en confiance l’équipe marocaine, qui s’est imposée au finale sur le score large
de 63-32.