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Description: <p>Peshawar (Pakistan) (AFP) - Des centaines de milliers d'Afghans en situation irrégulière au Pakistan encourent le risque d'être arrêtés et expulsés, à l'expiration mercredi de l'ultimatum fixé par le gouvLes Afghans quittent en masse le Pakistan, à la date butoir pour le début des expulsions
Description: <p>Peshawar (Pakistan) (AFP) - Des centaines de milliers d'Afghans en situation irrégulière au Pakistan encourent le risque d'être arrêtés et expulsés, à l'expiration mercredi de l'ultimatum fixé par le gouvernement pour qu'ils partent d'eux-mêmes, lequel a provoqué un exode massif.</p><p>Le Pakistan a donné jusqu'à mercredi aux sans-papiers afghans vivant sur son sol, dont il estime le nombre à 1,7 million, pour en partir volontairement, sans quoi ils seront expulsés.</p><p>Plusieurs milliers de personnes désireuses d'éviter l'expulsion ont rejoint mercredi la longue queue de véhicules patientant à Torkham, le principal poste-frontière entre les deux pays.Au total, 29.000 migrants ont traversé la frontière mardi par les différents points de passage.</p><p>Le ministre pakistanais de l'Intérieur, Sarfraz Bugti, a prévenu que les autorités ne feraient "aucune concession" à ceux qui resteront après la date limite.</p><p>Les autorités de la province du Khyber Pakhtunkhwa, où vivent la majorité des migrants afghans, doivent lancer une vaste opération pour arrêter les illégaux qui refusent de partir, a indiqué à l'AFP Feroz Jamal, un porte-parole du gouvernement provincial.</p><p>Quarante-neuf centres de rétention, capables chacun d'accueillir plusieurs milliers de personnes, doivent ouvrir mercredi dans le pays pour y placer les Afghans en attente de leur expulsion, ont rapporté les médias d'Etat.</p><p>Des millions d'Afghans ont afflué au Pakistan au cours de décennies de guerre --dont au moins 600.000 depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul en août 2021--, en faisant l'un des pays qui accueille le plus de réfugiés au monde.</p><p>Beaucoup ont peur de rentrer en Afghanistan, où le gouvernement taliban a imposé son interprétation rigoriste de l'islam, interdisant par exemple aux filles l'accès à l'éducation après l'école primaire.</p><p></p><p>- Un avenir incertain -</p><p></p><p>"Nous ne rentrons pas, parce que mon éducation serait brutalement interrompue en Afghanistan (...) Nous n'aurons pas de vie" là-bas, a expliqué à Peshawar une jeune Afghane de 14 ans, dont la famille n'a pas de papiers, et dont l'AFP a décidé de ne pas dévoiler le nom pour raisons de sécurité.</p><p>Le gouvernement pakistanais a dit chercher à préserver avec cette mesure "le bien-être et la sécurité" du pays, où le sentiment anti-afghan est en hausse sur fond de crise économique et de multiplication des attentats à la frontière.</p><p>La population pakistanaise, qui considère souvent que ces réfugiés représentent un fardeau pour les infrastructures et les finances du pays, semble majoritairement soutenir l'initiative, selon les observateurs.</p><p>Mais pour certains de ces migrants, qui vivent depuis des décennies au Pakistan ou y sont nés, et ignorent tout de l'Afghanistan, l'avenir dans leur nouveau pays est bien incertain.</p><p>Benafsha, 35 ans, une mère de six enfants qui attendait lundi à Torkham de se faire enregistrer par les autorités afghanes, se préparait à rentrer avec sa famille dans sa province d'origine, Kunduz.</p><p>Mais "à Kunduz, nous n'avons pas de terre, ni de maison, ni de travail.Nous n'avons rien là-bas", a expliqué cette femme enceinte de son septième enfant, qui a passé presque toute sa vie au Pakistan, sans jamais y recevoir de papiers.</p><p>"La situation en Afghanistan reste dangereuse pour nombre de ceux qui ont fui, et s'ils sont expulsés ils seront exposés à d'importants risques pour leur sécurité", a aussi souligné mardi Human Rights Watch.</p><p></p><p>- "Cette humiliation, c'en est trop" -</p><p></p><p>Les autorités talibanes, qui ont condamné la décision d'Islamabad, ont été submergées par cet afflux soudain de réfugiés, qui traverse la frontière avec des camions remplis à ras bord d'effets personnels.</p><p>Plus de 130.000 migrants afghans sont déjà rentrés en Afghanistan depuis l'annonce de ce plan début octobre, selon des sources officielles à la frontière.</p><p>Mardi, 21.000 personnes ont pu la franchir à Torkham et 8.000 à Chaman, dans la province du Baloutchistan (Sud-Ouest).</p><p>A Islamabad, des centaines de maisons en terre construites illégalement, et dans lesquelles des Afghans vivaient dans la misère, ont été démolies mardi.</p><p>"Assez c'est assez.Montrez-nous le chemin, nous trouverons un véhicule et partirons aujourd'hui.Cette humiliation, c'en est trop", a déclaré Baaz Muhammad, 35 ans, un enfant de réfugiés afghan né au Pakistan, en regardant les bulldozers détruire son habitation.</p><p>Dans la mégapole portuaire de Karachi (Sud), des réfugiés afghans qui ont vécu depuis des générations dans un camp de réfugiés, ont signalé depuis déjà plusieurs semaines des arrestations, y compris de personnes en situation régulière, et des tentatives d'extorsion de la part de la police.</p><p>Des avocats et militants ont dénoncé une répression sans précédent et demandé au gouvernement pakistanais de laisser plus de temps à ces migrants, pour partir dignement.</p><p></p> Visuel miniature: Visuel: Pays: MondeURL: Read more