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Témoignages émouvants sur l’homme

Les Amis de la rampe Louni Arezki-Casbah, avec la contribution de l’Office national des droits d’auteur et droits voisins, ont  organisé, samedi après-midi, à la Bibliothèque nationale d’Algérie, une rencontre commémorative autour de la vie et d
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Témoignages émouvants sur l’homme

Les Amis de la rampe Louni Arezki-Casbah, avec la contribution de l’Office national des droits d’auteur et droits voisins, ont  organisé, samedi après-midi, à la Bibliothèque nationale d’Algérie, une rencontre commémorative autour de la vie et de l’œuvre du regretté doyen du journalisme, Zahir Ihaddaden.   Décédé le 20 janvier 2018, à l’âge de 89 ans, à Alger, Zahir Ihaddaden était un journaliste et professeur en sciences de l’information et de la communication hors pair.  Ils étaient nombreux ses proches, ses amis et ses anciens étudiants à se succéder au pupitre pour témoigner de la grandeur de l’un des fondateurs, en 1964, de  l’Ecole supérieure de journalisme. Dans son allocution d’ouverture, le président de l’association les Amis de la rampe Louni Arezki, Lounès Aït Aoudia, a mis l’accent sur ce privilège d’évoquer la mémoire d’un homme qui a marqué son époque dans les médias et dans l’histoire. «Le parcours de Zahir Ihaddaden, dit-il, fut riche, dense et fécond. Ce parcours illustre un pan de l’histoire de l’Algérie contemporaine en lutte perpétuelle pour  son indépendance, mené vaillamment, pour ce qui, aujourd’hui, constitue des repères emblématiques en direction de la jeunesse et des générations montantes ». Prenant la parole, Smaïl Oulbesir précise d’emblée qu’il est certes secrétaire général au ministère de la Culture, mais néanmoins, il est venu en qualité d’étudiant rendre hommage à son ancien  professeur. «J’ai été, témoigne-t-il, son étudiant pendant trois ans. Il nous a enseigné l’histoire de la presse et de la communication de masse. J’ai eu l’honneur et le plaisir de l’avoir, aussi, pendant un temps  comme encadreur pour ma thèse de magistère». A la fois militant, médersien, traducteur, écrivain et professeur, Tahar  Gaïd a, lui aussi, loué les qualités humaines du défunt, tout en ne manquant pas de souligner que Zahir Ihaddaden avait, de son vivant, déploré le fait que  les bibliothèques étaient bien fournies en ouvrages consacrés à la spiritualité, au détriment des sciences sociales. Dans une émouvante intervention, la fille du défunt, Wafa Ihaddaden, a articulé ses propos sur le dernier ouvrage de son paternel, Itinéraire d’un militant, paru dernièrement, aux éditions Dahleb. Elle indique que cet ouvrage occupe une place particulière dans le parcours éditorial de son père.  L’ouvrage en question retrace un témoignage à travers le vécu de son père sur une époque d’un pan entier de l’histoire de l’Algérie. «Il recèle, précise-t-elle, également une vision et une conception de cette histoire et des valeurs  d’où elles tirent leurs racines. Cet ouvrage est aux antipodes d’une auto-glorification de l’auteur à l’humilité et à la  modestie légendaires». Elle explique que ce livre est né de l’insistance d’amis et de proches, qui demandaient au défunt de retracer ses mémoires. Pendant un temps, Zahir Ihaddaden a hésité, considérant qu’il n’avait pas grand-chose à raconter. Il y a un peu plus de deux ans, faisant suite à un travail de reconstitution de l’arbre généalogique de la famille, le défunt se consacre dans un premier temps à la rédaction d’un manuscrit sur l’histoire de sa famille intitulé Ma famille. Toujours selon sa fille, il  a composé une galerie de personnages qui ont marqué son enfance et contribué à forger sa personnalité ainsi que les valeurs qui ont fait l’homme qu'il fut par la suite. «L’expérience difficile qu’il avait menée quelques années auparavant dans le monde de l’édition ne l’avait jamais dissuadé de se lancer à nouveau dans l’écriture. Il s’y est investi totalement, méticuleusement et avec méthode. Il prit soin à la fin de cette première partie de soumettre ce manuscrit à la famille. C’est le même cheminement qui, dans une suite logique, l’amena à compléter l’ouvrage d’un deuxième tome retraçant son propre parcours de militant pour l’indépendance, ainsi que les responsabilités assumées après l’indépendance. Il exprimera la même dimension de témoignages historiques, n’hésitant pas à relater des faits longtemps gardés secrets». L’oratrice confie que son papa avait espéré présenter son livre au Salon international du livre d’Alger, mais…en vain. «La connaissance de sa maladie conféra un caractère d’urgence à l’édition de ce livre qu'il voulait tant faire paraître. Le livre est sorti dans un délai record. C’est ainsi que mon père a pu et ce fut pour lui un soulagement et un réconfort de voir sur son lit d’hôpital un premier exemplaire de ses mémoires, deux jours avant qu’il ne rende l’âme. Trop affaibli par la maladie pour le feuilleter lui-même, il a tenu à faire vérifier quelques détails et demandé qu’on lui lise le résumé fait par l’éditeur, et ce, dans ce que furent ses derniers moments de lucidité. Le sort, hélas, a voulu qu’il soit mis en terre le jour même où devait sortir le livre en librairie. Une coïncidence à forte connotation symbolique, s’agissant de quelqu’un qui a voué une grande partie de sa vie à la transmission du savoir. C’est dire, en plus de toute la charge émotionnelle que charrie le dernier souffle de vie d’un être cher, que cet ouvrage est un concentré du vécu et  de l’esprit de  mon père, mais aussi de la nation algérienne, qui a une valeur de testament». Notre collègue et confrère, Hamid Tahri, a souligné, pour sa part, que Zahir Ihaddaden lui a fait l’honneur de préfacer son dernier beau livre Portraits, sorti en septembre dernier. Il précise que sa proximité avec le défunt, il la doit au métier de journaliste qu’il exerce depuis des décennies. Hamid Tahri note que depuis son enfance à Sidi Aïch, à sa retraite en 1984, il a vécu alternativement à Alger, où il réside, et à Toudja,   où il aime se ressourcer, Zahir Ihaddaden a traversé les  décennies à un rythme effréné, mêlant son destin à son pays, l’Algérie, pour laquelle il a combattu pendant la Guerre de Libération et pour laquelle il a livré la grande  bataille du développement dès l’indépendance dans le secteur  des médias, particulièrement. Il a été à l’origine de la corporation de nombreuses générations de journalistes.   «Je le connaissais à travers ses œuvres, notamment en histoire, où il a été le continuateur  de Mohamed Cherif Sahli, son proche parent, qui avait écrit des ouvrages importants sur l’Algérie des origines et des chefs militaires et politiques. En le côtoyant, j’ai senti que Zahir avait de l’estime et de l’admiration respectueuse pour Sahli. Zahir me disait qu’il ne comprenait pas qu’on réduise l’histoire de l’Algérie à la colonisation française, alors que notre pays a une  histoire plusieurs fois millénaire, hélas méconnue et parfois omise. C’est dans cet esprit  qu’il s’est mobilisé  lorsqu’il s’est agi de rééditer les livres de Sahli, notamment le message de Yougourtha et de l’Emir Abdelkader», témoigne t-il. Le chirurgien-dentiste Djamel Sahli a, dans son argumentaire, fait le parallèle entre ses deux regrettés oncles, Mohamed Sahli et Zahir Ihaddaden. Des oncles qu'il qualifie d’«humbles», «discrets», «détenteurs de rigueur et  d’honnêteté intellectuelle». «J’aurais voulu demander aux historiens, aux chercheurs et aux journalistes de dire à chaque fois la vérité sur l’histoire de notre Algérie, même si elle devait nous faire mal», lance, en guise de conclusion, Djamel Sahli à l’assistance.  

Le comédien Mohamed Djedid tire sa révérence

Il a fait rire l’Algérie entière à chaque Ramadhan, dans des feuilletons télévisés à l’humour désopilant, répandant, dans les chaumières algériennes, de la bonne humeur et de la positivité. Mohamed Djedid, le comédien oranais à l’humour in
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Le comédien Mohamed Djedid tire sa révérence

Il a fait rire l’Algérie entière à chaque Ramadhan, dans des feuilletons télévisés à l’humour désopilant, répandant, dans les chaumières algériennes, de la bonne humeur et de la positivité. Mohamed Djedid, le comédien oranais à l’humour inimitable, a tiré sa révérence, hier après-midi au niveau de l’établissement hospitalo-universitaire 1er Novembre d’Oran, où il a été admis, le matin même, dans un état très critique. Il combattait, durant plusieurs mois, une terrible maladie qui le rongeait, mais qui a fini par l’emporter du haut de ses 52 ans, laissant la famille artistique locale orpheline. Dès l’annonce de sa disparition, plusieurs artistes et comédiens oranais se sont rués vers l’EHU d’Oran pour lui rendre un hommage posthume. Sur les réseaux sociaux, les hommages n’ont pas cessé de pleuvoir non plus, minute après minute, saluant la mémoire de cet humoriste hors pair. Il faut dire que cet homme, dont le surnom est «Houari Boudaw», a été adopté par chaque famille algérienne, tant, au fil des années, tout un chacun s’est habitué à le voir sur le petit écran, mais aussi, de temps à autre, dans des longs-métrages. Il jouissait d’une popularité exceptionnelle, qu’il tirait de sa façon de jouer, empreinte d’un parler cru, celui des petites gens des quartiers populaires. Son talent était tel qu’il ne se contentait pas de faire rire les téléspectateurs ; beaucoup de ces derniers, en effet, s’identifiaient à lui, séduits par le choix des personnages qu’il endossait, le plus souvent des antihéros, des pères de famille dépassés, ne sachant plus à quel saint se vouer, mais qui finissaient par surmonter les problèmes en les tournant à la dérision. Avec les comédiens Abdelkader Addad et Bakhta, il formait un trio à l’humour décapant, le fameux «Toulati el amjad», dans lequel il jouait le rôle de Houari Boudaw. Mohamed Djedid est mort hier, mais il continuera à vivre dans le cœur des Algériens. Adieu l’artiste, et merci de nous avoir fait autant rire !  

L’art au service de l’environnement

La protection de l’environnement est l’affaire de tous», ont souligné les artistes qui ont pris part à une rencontre organisée, mercredi, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à l’invitation du chanteur Zayen, qui a mis  en bra
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L’art au service de l’environnement

La protection de l’environnement est l’affaire de tous», ont souligné les artistes qui ont pris part à une rencontre organisée, mercredi, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à l’invitation du chanteur Zayen, qui a mis  en branle un projet environnemental. Ce dernier consiste en un clip de soutien à une opération de nettoyage dans plusieurs régions d’Algérie. Il est monté en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou. Karim, du groupe «les Abranis», a parlé de l’importance de ce projet. «Je suis vraiment très heureux d’assister à cette rencontre. On doit aussi chanter pour servir l’écologie», a-t-il dit, tout comme Azouaou Oussadi, qui a, lui aussi, précisé que «cette action est louable. Il faut sensibiliser les gens à faire preuve de civisme au quotidien», a-t-il plaidé. «C’est une rencontre pour la bonne cause», a ajouté la chanteuse Kenza, avant que Rabah Ouferhat n’estime que  «ce travail est extraordinaire». De son côté, Kaci Abderrahmane a rendu hommage aux promoteurs de ce projet, tout en soulignant l’impact positif de cette action. Mouloud Assam  a également expliqué que ce genre d’activités permet aux villes et villages de rester propres. Le poète Slimane Belharet a salué l’initiative de Zayen, qui a décidé de réunir des artistes autour d’un clip sur l’environnement. Pour Nabila Goumeziane, directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, quand une action d’intérêt général est initiée par des artistes, elle peut provoquer un grand impact positif. La même responsable a rappelé qu’une opération de nettoyage est prévue, dans le même sillage, pour aujourd’hui, dans la ville de Tizi Ouzou, en collaboration avec les directions de la wilaya. «Le clip Dda Musa laisse apparaître une consonance linguistique telle que le kabyle, l’arabe, le chaoui, le m’zab, le français, le russe. La chanson est interprétée par une trentaine d’artistes. En Algérie, il existe de nombreuses organisations compétentes en la matière, l’idée étant de mobiliser la population, mais aussi les artistes ayant pris part à l’enregistrement du clip», a souligné l’auteur et animateur de télévision,  Farid Galaxie.

Salim Dada revisite Ibn Arabi avec «L'amour est ma croyance»

Batna De notre envoyé spécial Le compositeur, musicien et musicologue, Salim Dada, continue d'explorer les domaines vastes de la poésie et de la musique. A sa manière. Il vient de puiser dans l'œuvre intense du poète mystique, Al Cheikh Al Akbar I
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Salim Dada revisite Ibn Arabi avec «L'amour est ma croyance»

Batna De notre envoyé spécial Le compositeur, musicien et musicologue, Salim Dada, continue d'explorer les domaines vastes de la poésie et de la musique. A sa manière. Il vient de puiser dans l'œuvre intense du poète mystique, Al Cheikh Al Akbar Ibn Arabi (mort à Damas en 1240), pour composer L'amour est ma croyance, à partir du diwan «Tourjoumane al achouak» (L'interprète des désirs) et «Al foutouhat al makia». «C'est une nouvelle composition pour mettre du soprano arabe, un takht arabi, qui comprend oud, nay et douf, et un orchestre symphonique. Le projet est une collaboration avec le chœur et l'orchestre de l'université  la Sorbonne, à Paris. C'est un projet que j'ai présenté l'année dernière et qui a été lauréat pour 2017/2018. Il est question de dialogue et d'amour», a expliqué Salim Dada, présent aux 4es Journées nationales de la musique classique de Batna (lire interview dans les colonnes d'El Watan Week-end). «J'ai composé un mouachah à partir des poèmes, dont Lakad kountou kabla el yaoum. Il y a une ouverture d'esprit et une ouverture sur les croyances. J'ai tiré le titre de la composition de ce poème. La pièce a été présentée le 16 mars 2018 au grand amphithéâtre de la Sorbonne après dix jours de répétitions denses», a souligné le compositeur. La Marocaine Karima Skalli a été sollicitée pour assurer les chants. Connue pour ses interprétations de chants soufis ou de pièces de musique savantes et classiques arabes, Karima Skalli est souvent comparée à la Syro-Egyptienne Ismahane, pour la tonalité de sa voix et sa manière d'interpréter les chants. «Le takht arabe était assuré par des musiciens tunisiens, algériens et français, alors que l'orchestre de la Sorbonne était dirigé par l'Allemande Corinna Niemeyer. C'est plus qu'une invitation au dialogue ou à un métissage. Je parle aux êtres humains qui partagent les mêmes peines, les mêmes peurs et les mêmes besoins. L'amour fait partie de ces besoins. Si je parle de cela, c'est à cause de ce qui se passe dans le monde aujourd'hui en termes de terrorisme et de bêtise humaine. C'est un message de paix et d'amour», a noté Salim Dada. Sur le plan musical, il a choisi de partager sa composition en quatre mouvements en restant dans le contexte soufi. Il a d'abord commencé par El istihlal, introduction basée sur un dialogue entre oud et orchestre. Il a enchaîné avec un Maoual, un récitatif vocal après un taksim oud, suivi d'un Ibtihal, une invocation d'Allah, et enfin, le point culimant, El Hal (état d'extase). «Dans El Ibtihal, on retrouve la forme du mouachah, alors que dans El Istihlal, j'ai choisi une forme très libre. Dans Hal, le dialogue est entre un soliste et l'ensemble des musiciens selon la tradition du dawr. Là, les musiciens arabes répondent au reste de l'orchestre avec la soliste. Il y a donc un travail de recherche sur la forme et sur l'esthétique et surtout sur la couleur d'orchestre. Dans les modes, il y a le nahawand, le bayati et le sika. Toute une partie d'El Hal est basée sur la sika», a relevé Salim Dada. Il a déjà composé Lounga Nahawand, une forme instrumentale, sorte de danse-symphonie, basée sur un maqam d'origine persane. Salim Dada s'est appuyé sur le Nahawand pour  composer une wasla, Waslet al achwaq, d'une durée d'une heure. Une wasla qui contient aussi des Takasim maoual, un Smai'i, une Lounga, des Mouachah, un Qad et un Mkhiless. «Nous allons produire cette wasla, l'automne prochain, avec l'Opéra d'Alger. J'ai des dates à l'international, mais l'objectif est de la présenter en Algérie, en petit format, c'est-à-dire, un takht, un quatuor à cordes, un soliste et un chœur», a-t-il annoncé. Intérêt pour les instruments antiques Le Nahawand, qui porte le nom d'une ville iranienne, ressemble au mode sahli algérien. Il est utilisé dans le célèbre Mouachah Lama bada ya tathana (qui aurait été écrit par le poète andalous Lissan Dine Ibn Khatib au 13e siècle). Salim Dada s'intéresse aussi aux instruments antiques. Il en a donné la preuve dans le film algéro-tunisien Augustin, le fils de ses larmes, réalisé par l'Egyptien Samir Seif et consacré à une partie de la vie de Saint-Augustin (la période de Carthage). «J'ai fait un travail philologique sur les musiques romaines du IVe siècle. A cet effet, Je suis parti en Sicile et à Rome. J'ai travaillé pour la bande originale du film sur les musiques et les rythmes traditionnels et les percussions anciennes. Comme il n'y a pas de traces écrites, à part quelques récits littéraires, j'ai essayé d'imaginer la musique de l'époque. Une musique jouée à Taghast (Souk Ahras actuellement) et à Carthage (lieux où a vécu Saint-Augustin)», a expliqué le compositeur. Salim Dada a fait partie dernièrement du jury du festival «Istikhbar» en Tunisie, consacré aux écoles de musique. «Il y a une vraie ouverture dans la scène musicale tunisienne par rapport à quelques années déjà. La guitare électrique, les rythmes de jazz, la bossa nova font leur entrée dans les compositions. Sans sacrifier le oud et le nay, les jeunes Tunisiens font de belles choses. En Algérie, il y a aussi un bouillonnement musical, une envie de s'exprimer et de paraître. Mais, il y a des styles qui ont été mis à la marge, comme El Ayta chaouiya, le Yayyay, El Ferda et les vocalités à capella. Aujourd'hui, les productions télévisées dictent les orientations en termes de types d'arrangement et d'esthétique. Les produits les plus promoteurs sont ceux qui ne s'inscrivent pas dans ce genre de consommation massive et industrielle. J'ai l'impression qu'on n'a plus l'esprit d'aventure sur le plan artistique. On veut avoir les résultats rapidement et les plus garantis», a-t-il regretté.

«Je suis un Amazigh qui se sent chez lui partout en Algérie»

Dans cet entretien accordé à El Watan avant le concert qu'il donnera le 27 avril à l'Olympia de Montréal, le chanteur Idir revient, entre autres, sur l'officialisation de Yennayer, son dernier album ainsi que sur ses deux derniers concerts donnés en Alg
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«Je suis un Amazigh qui se sent chez lui partout en Algérie»

Dans cet entretien accordé à El Watan avant le concert qu'il donnera le 27 avril à l'Olympia de Montréal, le chanteur Idir revient, entre autres, sur l'officialisation de Yennayer, son dernier album ainsi que sur ses deux derniers concerts donnés en Algérie. Il annonce aussi une tournée nationale pendant la saison estivale, qui débutera au cours du mois de Ramadhan. Montréal De notre correspondant   Vous venez à Montréal une fois tous les trois ans en moyenne. Est-ce que votre public montréalais a des attentes particulières ? Je viens quand on m'appelle. Si je suis disponible, il n'y a pas de problème. Mais je ne fais pas de calcul. Parce que c'est loin, les gens ont peut-être moins l'occasion de voir leurs artistes. On leur propose un programme un peu spécial avec les chansons les plus en vue qu'ils aiment bien. On est obligé de tabler un peu sur une nostalgie. Sinon la prestation est la même, avec les mêmes musiciens. Pour moi, le public est le même où que je sois. Maintenant, je tiens compte du contexte sociologique de la ville. On ne parle pas à un public de Paris comme on parle à celui de Montréal, qui vivent des réalités différentes. A Montréal, comme c'est une immigration choisie, il y a une bonne qualité d'écoute et d'échange entre le public et moi. Les gens demandent les chansons du nouvel album pendant les concerts. La chanson avec Cabrel, celle avec Aznavour et aussi deux autres se démarquent. Votre album a bouclé une année le 7 avril. Racontez-nous cette première année ? Sur le plan commercial, il a très bien marché et il marche toujours bien d'ailleurs. Au niveau de la conception, il était normal que je fasse un album pareil. Parce que je vis en France avec des réalités bien françaises – je suis Algérien de nationalité. C'est un pays que j'aime et j'aime ses enfants. C'est tout à fait naturel pour moi que je reprenne à ma manière avec des chanteurs français leurs chansons. Il n'y avait aucune raison pour que je ne le fasse pas. Comment avez-vous vécu vos deux concerts en Algérie après 38 ans d'absence de la scène algérienne ? Cela s'est fait parce que je l'ai moi-même décidé. Après des années de sollicitations pour venir chanter en Algérie, que j'ai toujours refusées. Il y avait d'abord la reconnaissance de tamazight comme langue nationale. Mais c'est son officialisation qui a changé la donne. Elle signifiait pour moi l'arrivée de quelque chose que j'avais souhaitée depuis longtemps. Je ne voulais pas chanter tant qu'il n'y avait pas ces deux choses-là. Parce que je pouvais venir chanter en Algérie en tant qu'Algérien, mais je n'étais pas un Algérien à part entière. Depuis, il n'y avait pas de raison pour moi de dire non. Quarante ans sans chanter dans mon propre pays, je vous assure que ça m'a coûté cher émotionnellement. C'est mon pays et je me suis interdit d'y chanter. Je devais rester cohérent avec mes idées. Le premier soir, j'étais mal à l'aise, peut-être que ça ne s'est pas vu, mais je l'étais. Vous vous imaginez rentrer chez vous et chanter devant des gens qui n'étaient même pas nés quand vous y avez chanté pour la dernière fois. Et quand vous voyez des vieux qui viennent pleurer en vous disant : «Je ne pensais pas vous voir chanter avant de mourir», c'est émouvant. Après, on se dit que finalement c'est la faute à tout le monde. C'est la société qui voulait ça. C'est le verrouillage des gens et le côté obtus de leur caractère qui ne veulent rien laisser passer. Le deuxième concert, j'étais plus à l'aise. Il y avait énormément de jeunes. Ce n'est pas mal pour un papy ! On annoncé une tournée dans toute l'Algérie. Pour quand la prévoyez-vous ? On m'a dit qu'en Algérie, il n'y avait pas partout de salles assez grandes pour contenir un grand nombre de gens, et donc il faut attendre les beaux jours pour des concerts en plein air. J'aimerais bien que ce soit pendant le Ramadhan qui est un mois propice aux spectacles.Il y aura des concerts à Alger, Oran, Annaba et Constantine, entre autres. En allant chanter dans des contrées qui ne sont pas kabyles, j'exprime aussi le fait que je suis Algérien. En tant que Kabyle, je vais chanter où je veux en Algérie et il n'y a pas de raison à ce qu'on ne me reçoive pas à tel ou tel endroit en Algérie. Comment se porte la revendication berbère en Algérie ? Elle se porte un peu comme tout le reste. C'est-à-dire, les échantillons de population sont divisés en plusieurs groupes. Il y a les gens qui soutiennent pur et dur qui sont dans les extrêmes, que ce soit de ce côté ou de l'autre. Il y a ceux qui essaient d'être raisonnables avec la société dans laquelle ils vivent et avec eux-mêmes. Il y a les intellectuels. Il y a les politiques. Tout ça ne va pas toujours bien ensemble. De toute façon, quel que soit ce pour quoi on se bat, il y a une chose à laquelle il faut quand même déjà penser, c'est de créer un semblant d'Etat de droit. Ce n'est qu'à partir de là qu'on peut parler de la liberté de l'autre, des échanges, de la culture. Il y a beaucoup de gens de bonne volonté qui appartiennent aux arcanes du pouvoir et qui ont vraiment envie de faire des choses, il ne faut pas non plus leur jeter la pierre. Mais le manque de confiance fait que le doute s'installe. Alors qu'est-ce que je fais ? Je continue mon bonhomme de chemin. Je continue à faire de la musique, à dire ce que je pense haut et fort sans tenir compte de quiconque. Parce qu'il n'y a rien qui est au-dessus de mon identité. J'aime ce pays, j'y ai fait mon service national, je l'ai servi. Donc, j'ai fait mes devoirs. Il faut bien que je revendique mes droits. C'est simple. Vos concerts prévus un peu partout en Algérie aideront beaucoup d'Algériens à cheminer vers une réappropriation de leur culture berbère... Si j'y arrive oui ! C'est l'acte de quelqu'un qui est amazigh et qui se sent chez lui partout en Algérie, comme il peut se sentir algérien en Kabylie. Soit on partage nos rêves et nos aspirations, on a un horizon commun. Soit on ne peut rien faire. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes chanteurs kabyles ? Aucun ! Je ne peux pas donner de conseil. Je peux donner un avis. Si je pouvais leur dire une chose c'est qu'ils soient eux-mêmes. Ne pas dire amazigh juste parce que c'est vendeur. Il faut aller au bout de son âme et être honnête d'abord avec soi-même pour l'être avec les autres.   Nous sommes à la veille du 38e anniversaire du Printemps berbère. Récemment, Yennayer a été reconnu et promu fête nationale. Comment avez-vous vécu cette annonce ? C'est une très très bonne étape pour nous (Algériens, ndlr). Parce qu'en officialisant Yennayer, on officialise toute l'histoire de l'Algérie. Pas simplement à partir du XIIIe siècle. Yennayer est là depuis la nuit des temps, qui n'a rien à voir avec l'arrivée des autres «visiteurs». C'est quand même un bon pas en avant. J'ai été un peu surpris de l'annonce bien que j'avais eu des échos avant. J'ai su que la situation allait quand même être déverrouillée. Il était temps. Tamazight n'est pas là pour gêner une autre langue ou pour gêner le peuple ou pour l'empêcher d'avancer. Cette langue est là parce qu'elle doit être là, c'est sa place. Parfois, on vous attaque sur les réseaux sociaux ? Je gère en ne faisant pas attention. Même si c'est très dur. Mais je ne suis pas là pour essayer de plaire aux gens ou de faire ce qu'ils ont, eux, envie que je fasse. Je suis un individu à part entière. J'ai ma position vis-à-vis de la Kabylie et de l'Algérie. Elle est mienne. Maintenant, les autres, ils font ce qu'ils veulent. J'ai apporté des choses à la langue amazighe, à la culture, à la musique, etc. Qu'ils fassent de même. Qu'est-ce qu'ils attendent ? Les insultes n'ont jamais rien amené de toutes les façons.

Ecrire une musique ne signifie pas rompre la chaîne de transmission orale

Salim Dada, musicien, compositeur et chef d’orchestre algérien, est l’invité d’honneur des 4es Journées nationales de musique classique de Batna, qui se déroulent jusqu’à demain (samedi 14 avril). Il assure des master class sur la guitare et sur
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Ecrire une musique ne signifie pas rompre la chaîne de transmission orale

Salim Dada, musicien, compositeur et chef d’orchestre algérien, est l’invité d’honneur des 4es Journées nationales de musique classique de Batna, qui se déroulent jusqu’à demain (samedi 14 avril). Il assure des master class sur la guitare et sur la composition et il apprend aux étudiants en musique comment préparer un concert. Entretien. Batna.  Fayçal Métaoui   Vous assurez, ici à Batna, à la faveur des 4es Journées nationales de la musique classique, des master class de formation sur la guitare et sur la composition. Parlez-nous de ce travail de formation ? Je suis là pour dispenser mon expérience et mon savoir-faire en matière de composition. Il y a les master class et il y a le travail avec l’orchestre dans l’idée de préparer le programme de clôture des Journées. Le concert de clôture va regrouper les étudiants des 13 instituts régionaux de formation musicale (IRFM) que compte le pays. On aura sur scène au moins 200 musiciens. Le programme est concocté à partir de mes propres compositions des années 2006-2007, des partitions jouables et plus faciles. J’ai évité les compositions contemporaines dans mon catalogue. L’idée est de partager ces partitions écrites en Algérie, en Italie, en France et ailleurs. En faisant ce travail, on inculque aux étudiants des habitudes surtout qu’ils sont dans une autre configuration. Ils ne sont pas dans l’exercice de préparer un examen, de passer un test ou de jouer devant des amis. Là, on est dans un contexte d’orchestre. Et, l’orchestre a des codes, une hiérarchie et une manière d’élaborer le timing pour les répétitions. Tout cela est une préparation pour une vie de professionnel. Durant les répétitions, vous faites un travail de pédagogue. C’est vrai. J’essaie à chaque fois de faire passer une information, expliquer un terme technique, montrer une technique de jeu, donner un aperçu sur l’histoire de la musique, donner des grilles de lecture... Tout cela fait partie de l’enjeu pédagogique qu’offrent ces Journées. Que peut-on apprendre dans un atelier de composition ? C’est le deuxième master class de composition que j’assure ici à Batna. Il y a plusieurs manière de le faire. On peut présenter la composition de manière générale. Que disent les compositeurs de leurs travaux ? Comment travaillent-ils ? Je peux présenter mes propres compositions en expliquant le processus compositif, comment passe-t-on de l’idée de l’ébauche, à une esquisse, à une première écriture, à une première orchestration et à première exécution après relecture. La composition est un processus très long, le passage de l’idée à la réalisation peut prendre deux ans. J’explique aux étudiants mon expérience de résidence avec les orchestres. De 2006 à 2009, j’étais le compositeur de l’Orchestre symphonique national à Alger. Et là, je suis le compositeur en résidence avec l’Orchestre symphonique Divertimento en France depuis 2011. Les étudiants ont parfois une partition, mais ne trouvent pas des musiciens ou des orchestres qui vont la jouer. Je peux leur montrer comment on prépare cela, comment on travaille avec un chef d’orchestre, comment on choisit les solistes, etc. Vous travaillez aussi sur les propres compositions des étudiants. Les étudiants viennent avec des pièces enregistrées ou avec leur instrument et des partitions. On va alors discuter. Tout le monde peut donner son avis. Moi, j’oriente, j’essaie de leur donner les clefs de critique. On peut trouver agréable une composition, mais on peut également y détecter des failles. Il s’agit généralement de choses cachées, ce n’est pas de l’ordre de la mélodie ou du rythme, mais de la structure, de la forme, du choix de l’orchestration, des timing, de la durée du climax, des finales, tout cela n’est pas apparent. La composition n’est pas mécanique, c’est d’abord une question de talent. On n’apprend pas comment composer dans le master class. Si on n’est pas doté de talent et si on n’a pas d’expérience, on ne peut pas composer. Les participations au master class doivent avoir un minimum d’intérêt et d’envie pour composer. C’est comme tout travail de création. Le grand compositeur hongrois Bela Bartok a toujours refusé d’enseigner la composition. Idem pour le Français Maurice Ravel. Dans son traité d’orchestration, Rimski Korsakov (un compositeur, le plus grand après Tchaïkovski en Russie) dit : «On naît orchestrateur ou non.» Si on n’a pas la sensibilité, l’intelligence, l’imagination des couleurs, on ne peut pas apprendre la composition. Donc, on peut ne pas enseigner la composition. Mais bien sûr. Dans les écoles de composition, on enseigne les règles de l’écriture musicale. Il s’agit des ingrédients avec lesquels travaillent les compositeurs. On apprend, par exemple, comment on compose une mélodie, on harmonise, on fait un contrepoint, on fait une orchestration équilibrée, on superpose les sons... Connaître tout cela ne fait pas de vous un compositeur. Un compositeur doit avoir une idée originale qu’il arrive à faire aboutir. La composition doit être jouable. La partition n’est qu’un moyen entre le compositeur et le musicien. Et le musicien peut être aussi le moyen entre l’idée du compositeur et le public. La partition doit être logique et cohérente. Pour être bon compositeur, faut-il être un bon musicien ? Généralement, oui. Le compositeur va se servir de l’orchestre. Si on n’arrive pas à manier un seul instrument, comment va-t-on faire avec plusieurs instruments ? L’histoire nous a appris que les grands compositeurs étaient des musiciens virtuoses. Certains abandonnent le jeu d’instruments, parce que la composition est un travail très prenant. Aujourd’hui, on utilise les logiciels pour la composition, mais il faut les maîtriser. Et si on utilise le logiciel à 5%, on n’aura rien d’original, puisque le logiciel fait tout. Un compositeur doit détourner le logiciel. Pierre Schaeffer (compositeur et homme de radio français) est considéré comme le créateur de la musique concrète (qui s’appuie sur les techniques électroacoustiques). Il est arrivé à ce travail de métamorphose du son à partir d’une erreur technique. Il a commencé à faire des expériences, comme renverser le son. Il faisait de la composition à partir de sons enregistrés (villes, animaux, etc.). Il traitait les sons en les décontexualisant. Il y a des compositions sans référents originels. Les Pink Floyd ont composé un titre en utilisant les bruitages. Renversons la question : peut-on être bon musicien et mauvais compositeur ? Oui. Il y a beaucoup de musiciens qui ont envie de composer mais qui n’y arrivent pas. Ils ne sont pas doués. Composer est une autre démarche. Le psychologue américain Howard Gardner a écrit un livre, L’intelligence au pluriel, pour expliquer les huit types d’intelligence chez l’être humain. Il y a, par exemple, l’intelligence corporelle. Il s’agit généralement des danseurs, des musiciens, des chorégraphes... Les compositeurs ont, eux, l’intelligence musicale qui est différente de l’intelligence sociale ou émotive. A un certain moment de leur carrière, les compositeurs commencent à diriger leurs propres œuvres, comme Mozart ou Beethoven. De son vivant, Gustav Mahler était connu comme chef d’orchestre. Il était directeur de l’Opéra de Vienne (Autriche). Mahler a été réhabilité en tant que compositeur, trente ans après sa mort. Le passage de la composition à la direction d’orchestre est très fréquent. Vous avez écouté des compositions originales des étudiants de l’INSM d’Alger. Qu’en pensez-vous ? Je suis toujours content quand il y a des présentations de création. Car, souvent on demande aux élèves d’instituts de rejouer des œuvres de répertoire. On encourage rarement la création. Quand on voit des propositions comme celles des étudiants de l’INSM, je sens qu’il y a une sorte de revendication et d’identification au-delà du discours esthétique. Dans les instituts de musique, il n’y a pas de classe de composition, ce n’est pas normal. Pourquoi la musique algérienne, à savoir le chaâbi ou la musique arabo-andalouse, n’est pas enseignée dans les instituts de musique ? a première classe de musique arabo-andalouse a été ouverte dans les années 1950 au Conservatoire d’Alger avec les frères Fakhardji. Les chioukh, comme El Anka ou Serri, ont pris le relais ensuite. Mais il y avait une sorte de dichotomie. Au conservatoire, tout le monde jouait la partition, suivait des modules d’écriture, de lecture et de théorie. Quand on rentrait dans la salle de musique traditionnelle, l’arabo-andalou et le chaâbi, on abandonnait l’écriture et la lecture, et on revenait à l’oral (et à l’oreille). Il y a eu quelques retranscriptions à partir de 1910 (les travaux d’Edmond Nathan Yafil notamment). Il y a un certain chauvinisme qui interdit l’écriture de la musique traditionnelle (le cas du malouf est le plus illustre). On ne veut pas. Certains pensent qu’il faut une opposition entre l’oralité et l’écriture, alors que non, elles sont complémentaires. Ecrire une musique ne signifie pas rompre la chaîne de transmission orale. Par exemple, si l’on veut jouer du vrai Bach, on doit aller en Allemagne faire des stages avec les maîtres du Baroque. On va apprendre des choses qui ne se retransmettent pas dans la partition. Il y a la technique de jeu, la technique d’archet, la position et le type d’instruments. Ils disent que si nous écrivions l’andalou, il perdrait son âme. Non. Tout dépend de la manière de le retranscrire et de l’auteur de la retranscription. J’ai proposé par exemple à Ahmed Serri en 2007 la retranscription des touchiat qui étaient dans le diwan qu’il venait de publier. Il a trouvé l’idée géniale, mais n’a pas suivi.

Les couleurs de l’Europe s’invitent en Algérie

Le Festival européen revient cette année sous le thème «les couleurs de l’Europe». Il se déroulera à partir du 26 avril jusqu’au 13 mai à Alger, Oran, Annaba et Constantine. Le Festival est ouvert au grand public en accès libre. Plusieurs groupe
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Les couleurs de l’Europe s’invitent en Algérie

Le Festival européen revient cette année sous le thème «les couleurs de l’Europe». Il se déroulera à partir du 26 avril jusqu’au 13 mai à Alger, Oran, Annaba et Constantine. Le Festival est ouvert au grand public en accès libre. Plusieurs groupes seront en tournée. Djamel Laroussi y sera aussi. Du spectacle, du chant, de la musique, du cinéma, des ateliers, mais aussi de la magie, et des expositions seront au programme et se dérouleront dans les instituts français en Algérie, les salles El Mouggar et Ibn Zeydoun, les théâtres régionaux des villes concernées et à l’auditorium de la Radio nationale. La soirée d’ouverture est prévue pour le 26 avril à la salle Ibn Zeydoun, à partir de 17h, avec un concert de musique classique animé par le duo [:klak:] venu d’Autriche. Cette 19e édition sera marquée par la participation du groupe français Tryo, célèbre par ses titres acoustiques à forte influence de la musique reggae et le jazz. Il sera en tournée dans les instituts français d’Algérie (Annaba, Oran, Constantine) et à la salle Ibn Zeydoun. D’autres pays feront découvrir au public algérien la musique de l’Europe. L’Italie sera représentée par l’ensemble Prima Prattica, qui donnera un concert de chant polyphonique à l’auditorium de la Radio algérienne, et le groupe Flowers of Fragility par Di Bonaventura/Nardi/Laviano, trio qui donnera un concert à la salle Ibn Zeydoun. Cette édition sera marquée notamment par la présence de groupes dont les compositions sont inspirées par le jazz, le folk et la musique classique. Prendront ainsi part le groupe Maria Emília-Musique Fado (Portugal), le groupe Gallowstreet (Pays-Bas), le groupe Radu Nechifor & Friends (Roumanie) et le Quartet de violon Apertus (Pologne), le groupe Sárik Péter & Berki Tamás (Hongrie), le groupe Mydy Rabycad (R. tchèque). Du spectacle et de la danse sur scène aussi. Le groupe de danse flamenco Tatiana Garrido (Espagne) sera en spectacle à Alger et Annaba. Le Royaume-Unis, quant à lui, ravira le public avec un spectacle de  Dance Show avec le groupe Chameleon Company au Théâtre régional d’Oran. Cinéma Le programme cinématographique s’ouvrira par un master classe cinéma, un atelier de création de courts métrages en 48h animé par le cinéaste Ilies Terki, au Petit théâtre de l’OREF. Cet atelier sera suivi d’une projection de courts métrages à la salle El Mouggar, avec la participation de quatre pays (la Finlande, la Roumanie, la Hongrie et la Suède). Au total 17 projections sont prévues dont Sing, réalisé par Kristóf Deák et Anna Udvardy (Hongrie), et Oscar du meilleur court métrage de fiction (2017). Il y aura aussi Northern great mountain, réalisé par Amnada Kernell (Suède) et lauréat du Best Swedish Short, Audience Award, Göteborg et International Film Festival (2015), ainsi que A good day for a swim, réalisé par Bogdan Mustata (Roumanie), lauréat du Golden Bear, Berlin, International Film Festival (2008). Il est également prévu dans la même salle, du jeudi 3 au samedi 5 mai, une série de projections de longs métrages comme Une famille syrienne, réalisé par Philippe Van Leeuw (Belgique),  Siv sleeps astry, réalisé par Catti Edfeldt (Suède) et Noces de Stephan Streker (Belgique). Il y aura le retour du ciné-concert Küspert & Kollegen, réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau (Allemagne). La Bulgarie participe, par ailleurs, avec une expo photos qui s’étalera sur plusieurs jours, et une exposition intitulée «Fragrances et villes de Bulgarie», dans le hall de la salle d’Ibn Zeydoun, ainsi qu’un spectacle de magie animé par Bobi show dans la même salle. Le concert de la délégation de l’Union européenne sera organisé le 8 mai à la salle Ibn Zeydoun avec un ensemble conduit par Djamel Laroussi, qui réunit quatre autres musiciens, deux algériens et deux européens. Un bilan positif Pour la 19e édition, le représentant de la délégation européenne en Algérie a déclaré, que le Festival aujourd’hui est positif, selon la délégation de l’Union européenne. «Le Festival jouit d’une grande popularité et il est devenu un événement incontournable du paysage culturel algérois (et, aussi, algérien)», explique-t-on auprès de la délégation. «A côté des relations politiques et économiques, il permet de mettre en exergue des aspects plus ludiques et décomplexés des relations algéro-européennes, de laa diversité qui fait notre richesse commune et des liens culturels qui nous unissent», poursuit notre sources. Bien qu’il s’agisse de brassage et d’échanges culturels, la participation algérienne reste très limitée par rapport à l’ensemble du programme. Sur ce point, le représentant de la DUE a indiqué que «les échanges et le brassage ne doivent pas être compris uniquement en termes de participation d’artistes algériens dans des représentations européennes (même à quelques reprises», citant l’an dernier comme exemple, où «la contribution de l’UE était constituée presque exclusivement d’artistes algériens». «Les échanges passent principalement par le contact entre les artistes et le public. Et à ce niveau-là, le Festival est un franc succès», a-t-il ajouté. Le Festival européen est organisé chaque année en Algérie par la délégation de l’UE depuis 2000. Et à chaque fois, le public algérien assiste à un programme très riche dans sa diversité. Outre l’objectif de divertir le public, l’UE estime que le Festival n’atteindra la dimension d’inter culturalité que «s’il arrive à initier le public algérien à des traditions et des sensibilités différentes». «Bien sûr, si, de surcroît, il produit une fusion culturelle, tant mieux. Mais je ne crois pas qu’il soit possible ou souhaitable de décréter un tel résultat, qui doit être spontané pour avoir de la valeur», a-t-il ajouté.

Mais que voulez-vous de plus ?

Jusque-là, les Algériens devaient se contenter de vivre dans la paix et la sécurité retrouvées grâce à la politique de la réconciliation nationale. Désormais, ils devront se réjouir et remercier Dieu d’être simplement… indépendants avant d
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Mais que voulez-vous de plus ?

Jusque-là, les Algériens devaient se contenter de vivre dans la paix et la sécurité retrouvées grâce à la politique de la réconciliation nationale. Désormais, ils devront se réjouir et remercier Dieu d’être simplement… indépendants avant de revendiquer quoi que ce soit. C’est la dernière formule qu’a trouvée un wali pour contrer, avec une rare violence verbale, des sollicitations citoyennes jugées un peu trop pertinentes. C’est que nos commis de l’Etat n’aiment pas du tout être mis dans des postures où ils sont tenus, par leur fonction et leurs responsabilités, de répondre à des questions précises, voire à être simplement à l’écoute de leurs administrés avant de s’aviser. Ils n’ont pas l’habitude de ce genre de contact direct à travers lesquels ils devront s’expliquer, d’où cette attitude arrogante de leur part pour se donner une certaine contenance en essayant de rabaisser celui qui a osé les interpeller au hasard d’une rencontre impromptue dans la rue. La scène filmée par des vidéos amateurs nous montre un échange ahurissant entre des citoyens abordant calmement le wali sur leurs problèmes quotidiens et la réponse de ce dernier qui a choqué par son côté méprisant et volontairement agressif. «Vous devez être reconnaissants et pleins de gratitude pour le seul fait d’être indépendants aujourd’hui», leur a-t-il dit sur un ton vindicatif, le regard haineux et la mine coléreuse comme s’il venait de subir la plus grande humiliation de sa vie. Des citoyens qui font publiquement des réclamations, ou du moins qui veulent avoir l’avis d’un membre officiel sur des sujets d’injustice que tous les Algériens connaissent, le logement par exemple, et voilà qu’on les traite comme des moins que rien, et qu’on les force de surcroît à ravaler durant le restant de leur existence toutes leurs souffrances sous prétexte qu’ils ont déjà obtenu l’essentiel, la plus riche des récompenses, à savoir l’indépendance. Bientôt, comme l’ont fait remarquer quelques internautes qui ont pris ce grave dérapage du wali avec beaucoup de dérision, ceux qui auront le courage de revendiquer leurs droits risquent de se retrouver privés d’oxygène au cas où ils persisteront dans leurs contestations. C’est une anecdote qui prêterait à rire si derrière la réaction du wali (qui se reconnaîtra) il n’y avait pas un état d’esprit qui place de facto le statut citoyen, en admettant qu’il existe vraiment, en position d’infériorité. Cela veut dire que par cette répartie manifestement sectaire, le commis de l’Etat, qui doit donner l’exemple suprême de la civilité envers les citoyens, a sans le vouloir trahi l’existence de la barrière invisible qui sépare les puissants du régime et la populace d’en bas qui doit se contenter, se sentir heureuse et pleinement reconnaissante des bonnes grâces qu’on lui attribue. Mais cette attitude franchement hautaine et méprisante qu’adoptent vis-à-vis des masses populaires les nantis du système à travers les instances dirigeantes est aussi nourrie et renforcée par le fait que ces derniers, en se coupant délibérément du peuple, ont fini par le considérer plus comme un adversaire que comme un partenaire. Dans les royaumes, on a les sujets. En Algérie, on y est presque… Cette vérité qui peut se définir comme une fragmentation sociale assumée par le régime pour mieux imposer son autoritarisme est devenue encore plus criante depuis que Bouteflika est arrivé au pouvoir. Du plus petit maillon de la chaîne des responsabilités, en l’occurrence le maire, au plus gros qui passe par le ministre, le député, le wali ou le chef de daïra, rares sont les représentants de l’Etat qui savent exactement comment vit et évolue ce peuple dont on ne cesse pourtant de parler en son nom en toute circonstance. A contrario, le peuple aussi ne connaît pas ses dirigeants, ses élus… En se réfugiant chacun dans son bunker, qui au Club des Pins, qui dans sa villa cossue loin des regards indiscrets, les dirigeants font tout pour aggraver le fossé qui les sépare des simples citoyens. Ils se coupent volontairement des masses et refusent de se mouiller en allant au contact direct. Si dans les pays démocratiques il est courant de rencontrer un ministre ou un député dans un café, un marché ou dans le métro, chez nous, on aura beau les chercher pour leur adresser un salut ou leur serrer la main, en vain. Nos dirigeants ne circulent pas à pied dans les artères de la capitale, ne prennent pas le bus, ne font pas leur marché. Ils ne passent pas leurs vacances dans les beaux coins de notre pays qu’ils vantent tous les jours, et ne se soignent pas dans les hôpitaux algériens. Ils sont invisibles, car ils ne se mêlent pas aux citoyens. Leur vie est réglée comme du papier à musique. Ils ne sortent qu’avec voiture et chauffeur pour se rendre à leurs lieux de travail et ne communiquent que par téléphone. Ils prennent l’avion pour les grands déplacements et ont des gens à leur disposition pour leurs faire les courses. Lorsqu’ils vont sur le terrain, ils sont toujours encadrés pour éviter les contacts qui les mettent mal à l’aise. En somme, nos dirigeants vivent dans une planète et le peuple dans une autre. Et c’est de leur bunker qu’ils pensent à notre devenir. Au devenir du peuple. C’est de là que sont élaborées les politiques sociales, économiques, culturelles. On y établit les stratégies de communication conçues pour salles fermées. On y perfectionne les beaux discours qui portent. Et bien sûr, dans ce canevas de gouvernance à distance, le peuple est omniprésent. Surtout quand on traverse les périodes électorales. Ah là, le langage devient plus mielleux, plus conciliant. Et pour cause, les voix deviennent précieuses pour faire le nombre. C’est le seul moment où on fait sentir au peuple qu’il a de la respectabilité en lui. Après, chacun retourne à sa case. C’est ainsi que la norme algérienne s’exprime. Deux entités qui vivent dans le même espace, mais avec cette particularité que l’une a un rôle de dominant et l’autre de dominé. La première parle, mais la seconde ne l’écoute pas. Dialogue de sourds. Echange surréaliste, comme celui qu’on vient de vivre avec le wali. Mais au fait, pourquoi le peuple a souvent tendance à rechigner ? Il est indépendant, que veut-il de plus…?  

Les journées nationales de la musique classique de retour

Des élèves de l’école primaire, accompagnés par leurs instituteurs, étaient venus assister hier à un concert de musique classique exécuté par l’orchestre philharmonique auréssien, et ce, dans le cadre des quatrièmes journées nationales de la mu
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Les journées nationales de la musique classique de retour

Des élèves de l’école primaire, accompagnés par leurs instituteurs, étaient venus assister hier à un concert de musique classique exécuté par l’orchestre philharmonique auréssien, et ce, dans le cadre des quatrièmes journées nationales de la musique classique, qui se tiennent du 9 avril au 14 avril . Les mômes, faut-il le dire, étaient non seulement attentifs, mais aussi enchantés face à des musiciens au nombre de 25, entassés sur la scène du Théâtre régional de Batna, qui pouvait à peine les contenir. Ils ont montré un intérêt particulier à la berceuse chaouie Gug a memmi gug, exécutée de manière magistrale et qui instruit sur la portée universelle du chant chaoui. Les organisateurs, relevant de l’Institut régional de formation musicale de Batna (IRFM), ont intitulé cette initiative inédite «Séance pédagogique». Lundi, à l’ouverture des journées, la salle du théâtre était pleine à craquer d’un public jeune dans sa majorité, mais qui ne donnait pas l’impression d’apprécier le menu. Et pourtant, tout le long du concert, la salle était figée et les spectateurs envoûtés par un adagio en sol mineur de Tomaso Albioni, dirigé par le maestro Halim Bouazza. Sous la même direction, l’incontournable Amara Hamoudi, enseignant à l’IRFM et chercheur spécialisé dans le patrimoine auréssien a interprété Elbahia, chanson traditionnelle chaouie, sous les applaudissements des présents. Djalil, alias Stica, a, lui, interprété Bellah ya hamami, en hommage à Rachid Saouli. Le maestro Oualid Merabet a ensuite succédé à Halim Bouazza pour l’exécution d’un répertoire de musique universelle, que le public, très attentif, a également apprécié, notamment épica pirates of Caribeans (épique des pirates des Caraïbes). L’occasion a permis aux musiciens et à quelques uns du public d’évoquer avec beaucoup de regrets le projet d’une salle Zénith, programmée durant le mandat du wali El Hocine Maâzouz, et dont les turbulences économiques les en en privés ! Le passage de l’orchestre philharmonique, qui n’apparaît à Batna qu’en de très rares occasions, a fait ressentir la nécessité d’une grande salle de spectacles, dont Batna, qui foisonne d’artistes et de mélomanes, a tant besoin. Par ailleurs, il faut signaler que pour cette édition, les organisateurs ont fait l’éffort d’innover, et en sus de la séance pédagogique destinée aux élèves des écoles primaires, une séance sera organisée jeudi prochain au centre anticancer, elle sera destinée aux malades, et une autre, à la maison de vieillesse. Pour rappel, ces journées de musique classique s’étaient éclipsées durant les deux dernières années, laissant spectateurs et musiciens sur leur faim. 

Plusieurs rendez-vous au programme

Placée sous le slogan «Les valeurs à partager», la quatrième édition du Salon international de la créativité se déroulera du 18 au 21 avril au  palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba, à Alger. Si durant les trois premières années de so
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Plusieurs rendez-vous au programme

Placée sous le slogan «Les valeurs à partager», la quatrième édition du Salon international de la créativité se déroulera du 18 au 21 avril au  palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba, à Alger. Si durant les trois premières années de son existence le Salon était d’ordre national, cette année il revêt une dimension internationale. Il change également d’emplacement, puisque de l’Office Riadh El Feth, il déménage au palais de la Culture. Un lieu plus adapté, disposant de grandes salles d’exposition et un immense parking. Lors d’un point de presse animé hier matin au salon d’honneur du palais de la Culture de Kouba, le directeur général de l’Office national des droits d’auteur et droits voisins, Sami Bencheikh El Hocine, a rappelé que l’ONDA est depuis 45 ans au service de la création et des artistes. Cette quatrième édition est exceptionnelle, dans la mesure où l’ONDA a lancé dernièrement, au Centre culturel algérien de Paris, une campagne de sensibilisation en direction de la communauté artistique algérienne établie en France afin qu’elle puisse profiter de leurs créations. L’orateur annonce que la deuxième opération, prévue les 16 et 17 avril à l’hôtel Sofitel d’Alger, coïncidera avec la tenue du congrès annuel mondial pour les auteurs de l’audiovisuel. Plus d’une quarantaine de nationalités, dont douze auteurs algériens, viendront débattre de sujets divers, dont, entre autres, le soutien du cinéma. Il est à noter que parmi les objectifs de ce congrès, il est prévu l’organisation d’élections et de revoir la composition du comité exécutif. Le vœu de l’ONDA est justement de voir l’élection d’un cinéaste algérien dans le comité exécutif qui, selon Sami Bencheikh El Hocine, ouvrira de nouvelles perspectives pour le cinéma algérien en termes de soutien et d’expertise auprès de ce conseil international. Le troisième événement tracé par l’ONDA repose sur l’organisation, du 18 au 21 avril, du 4e Salon international de la créativité au palais de la Culture de Kouba. Cet événement de dimension internationale verra la participation, entre autres, de la Tunisie, du Maroc, de la France, du Sénégal, du Bénin, du Mali, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, avec la présence de représentants de la Cisac (Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs, de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique fondée en 1851) et de la SACD (Société des auteurs dramatiques de Paris, créée par Beaumarchais en 1777). Ce Salon comptera, en outre, la participation d’artistes algériens de disciplines confondues et de groupes musicaux étrangers. D’autres participants brilleront par leur présence, à l’image des représentants d’institutions nationales, telles que le Théâtre national d’Alger, les musées, les instituts, les centres de cinéma, l’Ecole des beaux-arts d’Alger, la Cinémathèque d’Alger, les studios d’enregistrement, les éditeurs de livres, les écrivains et les chercheurs. En outre, des conférences, des ateliers et des projections de courts et longs métrages seront à l’honneur au quotidien. Le directeur général de l’ONDA précise que l’ouverture du Salon se fera dans la soirée du 17 avril, dans un cadre festif, au niveau du palais de la culture Moufdi Zakaria. Au cours de cette cérémonie – animée par les étudiants de l’Institut supérieur de musique – sera présenté le jury du prix algérien Miriam Makéba. De grands noms de la culture africaine feront partie de ce jury, qui commencera à se réunir à Alger pour arrêter son règlement intérieur et lancer les appels à candidatures. Toujours selon le conférencier, un autre événement se déroulera au cours de cette ouverture. En effet, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle va remettre trois médailles de créativité à trois Algériens dans les catégories du meilleur créateur masculin, de la meilleure créatrice et du plus jeune créateur.

L’écrivain roumain Mircea Cartarescu remporte le prix Formentor

L’écrivain roumain, Mircea Cartarescu, a été récompensé du prix international Formentor de littérature 2018 pour l’ensemble de son œuvre, a annoncé lundi le jury à Buenos Aires. «Dans ses œuvres, il met en évidence la réalité de la cartograp
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L’écrivain roumain Mircea Cartarescu remporte le prix Formentor

L’écrivain roumain, Mircea Cartarescu, a été récompensé du prix international Formentor de littérature 2018 pour l’ensemble de son œuvre, a annoncé lundi le jury à Buenos Aires. «Dans ses œuvres, il met en évidence la réalité de la cartographie de la mémoire, la liberté de l’imagination et la motivation des désirs», a fait valoir le jury à l’égard du poète, romancier, critique littéraire et journaliste roumain âgé de 61 ans. Auteur de plus de 30 livres traduits en 23 langues, Mircea Cartarescu recevra le prix dans quelques mois, après la sortie de la nouvelle édition des Conversations littéraires de Formentor. Le jury qui a élu le gagnant du prix Formentor était composé des écrivains   espagnols Andrés Ibañnez et Francisco Ferrer Lerin, de l’auteure et traductrice française Aline Schulman et de l’Argentin Alberto Manguel, prix Formentor 2017.  Il était présidé par l’éditeur et journaliste espagnol Basilio Baltasar. C’est la première fois que le jury du prix Formentor se réunit en  Argentine. Le prix Formentor est décerné par la maison d’édition espagnole Seix Barral et est doté de 50 000 euros. Né le 1er juin 1956 à Bucarest, Cartarescu est diplômé de la faculté des  lettres de l’université de Bucarest (1980). Entre 1980 et 1989, il a été professeur de langue roumaine. Selon la maison d’édition Impedimenta qui publie ses œuvres en espagnol, Cartarescu est considéré par les critiques littéraires comme le plus important écrivain contemporain de son pays. Lulu, la Nostalgie, le Levant et Solenoïd sont certaines de ses œuvres les plus connues, traduites, entre autres, en espagnol et en français. La sortie de Solenoïd en 2015 a été considérée par la presse littéraire roumaine comme le plus grand événement littéraire des 25 dernières années en Roumanie.

Historien de notoriété et moudjahid

Pour un acte de mémoire et de pensée collective, une chaleureuse communion du souvenir initiée par l’association Les Amis de la rampe Louni Arezki-Casbah-, avec la précieuse et valorisante contribution de l’Office national des droits d’auteur et dro
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Historien de notoriété et moudjahid

Pour un acte de mémoire et de pensée collective, une chaleureuse communion du souvenir initiée par l’association Les Amis de la rampe Louni Arezki-Casbah-, avec la précieuse et valorisante contribution de l’Office national des droits d’auteur et droits voisins à l’endroit du professeur Zahir Ihaddaden, historien de notoriété et moudjahid, aura lieu samedi 14 avril 2018 à 14 heures à la Bibliothèque nationale du Hamma. A ce propos, nous rappelons que le défunt était également un ami de marque fidèle de l’Association, toujours omniprésent à ses actions culturelles, qu’il encourageait en adepte du savoir, à travers l’échange d’idées et des débats animés par la société civile et son vecteur laborieux et privilégié qu’est le mouvement associatif . En la circonstance, l’œuvre plurielle et féconde, ainsi que le riche parcours de cet auteur prolifique seront évoqués par ses proches compagnons de lutte et ses fidèles étudiants devenus des professeurs de référence à l’université du journalisme d’Alger 3, dont il fut l’un des membres fondateurs actifs, qui a formé des générations successives de l’élite de la corporation en sciences de l’information et de la communication. Cette commémoration, qui se tiendra en marge des festivités de Youm el ilm  (journée du Savoir), sera également agrémentée par la vente-dédicace à titre posthume de son dernier ouvrage intitulé Itinéraire d’un militant-témoignage. Une brillante rétrospective autobiographique, pour laquelle Zahir Ihaddaden s’est tenacement, et hélas, prémonitoirement, consacré, avec une exceptionnelle abnégation pour l’achever, en dépit d’un état de santé précaire et continuellement déclinant. Hasard et paradoxe de la destinée, où il a pu voir enfin dans un contexte certes douloureux, mais aussi de grande réjouissance, un moment empreint de bonheur fugace, son dernier vœu exaucé en un temps record à la faveur de l’édition salvatrice du premier spécimen de ce livre auquel il tenait tant. Ce qui lui a permis ainsi de savourer, réconforté et serein, l’exploit de l’ultime instant par la contemplation de l’ouvrage qui lui a été ramené par sa famille sur son lit d’hôpital deux jours avant sa disparition, grâce au dévouement et une course contre la montre menée par Chegnane Abdallah, gérant des éditions Dahleb. Soyons nombreuses et nombreux à cette célébration marquante du souvenir, de la gratitude et de la reconnaissance à la mémoire du regretté Zahir Ihaddaden, qui, à ce propos, illustre la symbolique d’une source de savoir, d’attachement et d’amour viscéral pour l’Algérie qui incarnait en lui et selon sa propre expression favorite «la raison, la motivation et le sens philosophique de sa vie». Lounis Aït Aoudia Président de l’association Les Amis de la rampe Louni Arezki Casbah

Sidi Bel Abbès : Exposition de l’artiste-peintre Noredine Mokkedes

Une exposition réunissant plusieurs œuvres de l’artiste-peintre Noredine Mokkedes, des œuvres d’une grande diversité artistique et empreintes d’impressionnisme, a été inaugurée, hier, à la galerie d’art Mohamed Racim (Alger-Centre). L’exp
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Sidi Bel Abbès : Exposition de l’artiste-peintre Noredine Mokkedes

Une exposition réunissant plusieurs œuvres de l’artiste-peintre Noredine Mokkedes, des œuvres d’une grande diversité artistique et empreintes d’impressionnisme, a été inaugurée, hier, à la galerie d’art Mohamed Racim (Alger-Centre). L’exposition, placée sous le thème générique «Les pixels dans la peinture», dure jusqu’au 28 avril. Le plasticien propose ainsi aux visiteurs une rétrospective sur une carrière artistique de près de 50 ans, mettant en exergue plusieurs paysages de la région natale et des portraits de femmes en habits traditionnels. L’artiste-peintre de Sidi Bel Abbès se différencie par rapport à ses congénères par un style qu’il appelle «Pixel-Art» qui s’inspire, explique-t-il, «de l’image du micro-ordinateur lorsque ce dernier décompose l’image en petits carreaux». Un style qu’il a développé depuis les années 1980, construisant ses œuvres en petits carreaux «qui est le prolongement de l’impressionnisme ou du pointillisme», précise-t-il. Né à Sidi Bel Abbès le 6 octobre 1960, Noredine Mokkedes est professeur d’art plastique en retraite. Diplômé de l’Ecole des beaux-arts d’Oran (1982), il a participé à une centaine d’expositions aux quatre coins du pays. Membre actif de l’association El Basma, il a également participé à des ateliers en plein air au profit de jeunes plasticiens dans les wilayas de Sidi Bel Abbès, Oran et Aïn Témouchent.

Concours jeune artiste peintre

Société Générale Algérie organise l’édition 2018 de son concours «Jeune artiste peintre» et lance un appel à candidatures en direction des jeunes artistes- peintres algériens. A travers cette initiative qu’elle organise pour la sixième ann
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Concours jeune artiste peintre

Société Générale Algérie organise l’édition 2018 de son concours «Jeune artiste peintre» et lance un appel à candidatures en direction des jeunes artistes- peintres algériens. A travers cette initiative qu’elle organise pour la sixième année consécutive, Société Générale Algérie continue à œuvrer pour l’émergence de nouveaux talents dans l’art plastique moderne en Algérie. Ce concours est ouvert jusqu’au 31 juillet 2018 aux candidats répondant aux conditions suivantes : - Etre âgé de 45 ans maximum au 31 décembre 2018, - Etre jeune artiste ou amateur en art, - Résider en Algérie. L’œuvre présentée doit être entièrement conçue et réalisée par l’artiste lui-même. Les candidats désirant participer doivent envoyer leur CV ainsi qu’une photo (JPG 200 DPI) de leur toile avant le 31 juillet 2018 à l’adresse suivante : sga.art@socgen.com. Le règlement de ce concours est disponible sur le site: www.societegenerale.dz. Un jury composé de personnalités et d’experts du monde artistique désignera les trois meilleures œuvres lors d’un vernissage organisé à cet effet. Pour donner un maximum de visibilité aux artistes qui vont prendre part au concours, les douze meilleures œuvres vont illustrer l’agenda et le calendrier de l’entreprise pour l’année 2019 et une exposition collective sera organisée pour présenter les réalisations  des jeunes peintres.

Une thérapie contre le déni et l’amnésie

L’écrivain-journaliste, Saïd Oussad, a présenté, samedi dernier à Oran, son bouleversant roman intitulé Le temps de mourir, qui vient d’être publié aux éditions Frantz Fanon. Une fiction qui nous replonge dans la décennie noire, qui a ensangl
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Une thérapie contre le déni et l’amnésie

L’écrivain-journaliste, Saïd Oussad, a présenté, samedi dernier à Oran, son bouleversant roman intitulé Le temps de mourir, qui vient d’être publié aux éditions Frantz Fanon. Une fiction qui nous replonge dans la décennie noire, qui a ensanglanté l’Algérie durant les années 1990. Devant une assistance nombreuse présente à la séance de dédicace, qui s’est tenue à la librairie Livres art et culture, l’auteur, grand reporter à Liberté, parvient à dire dans les pages hallucinées de ce roman des choses indicibles. Déjà paru en 2014, aux éditions l’Harmattan, en France, sous le titre Les chemins inutiles, cette fiction se nourrit de faits réels. «Cette œuvre est un roman avant d’être un témoignage vivant», précise Saïd Oussad. «En plus de ses qualités littéraires, ce roman, à mi-chemin entre le journalisme et la littérature, nous plonge dans l’univers du roman noir et offre une valeur de témoignage de tout premier ordre», souligne l’universitaire Omar Benbakhti, qui a animé la rencontre. Le récit relate des faits qui avaient pour théâtre l’Oranie, dans une époque qui hésite avec désinvolture entre l’espoir et le chaos. C’est ce chaos que l’auteur a entrepris de ressusciter dans cette galerie de portraits et d’événements où se réfléchit l’histoire qui a sculpté notre tout récent drame. Voici un roman tellement vrai, où les héros sont juchés sur des barricades ensanglantées. C’était la période où tous les fondements de l’Etat et du corps social ont été ébranlés. Le narrateur, un journaliste-reporter, et son photographe, sillonnent l’Oranie, sur les traces des massacres des innocents. Ils tombent dans un guêpier où ils se font passer à tabac, victimes d’une guerre fratricide entre bandes armées islamistes rivales. C’était sur leur route improbable pour la rencontre avec Benaïcha, numéro deux de ce que fut l’Armée islamique du salut (AIS).  «Le récit écrit sous forme de polar est pulsionnel et original. Le style est haletant, intense et rare dans la littérature algérienne. Le langage est cru», apprécie Omar Benbakhti. L’auteur n’attend pas la conclusion pour surprendre, en fait, il surprend à chaque page. Les coups de théâtre inattendus sont à profusion. L’auteur soigne les caractères des personnages avec leurs blessures. Les personnages sont attachants, à l’image de l’omniprésent compagnon du narrateur, Kader, photographe de presse. L’auteur nous amène dans les fins fonds des forêts fantômes de Ramka (Relizane). On s’identifie aux personnages, on progresse avec eux et on prend peur devant la lâcheté et la folie des hommes. Entre les angoisses et le délire d’une guerre absurde, l’écrivain mêle dans son récit dialogues imaginaires et divagations du narrateur, un journaliste curieux, têtu et sans nom : «Je n’ai ni vie familiale ni âme sœur. Un désert de solitude dans lequel je me complais, craignant de m’attacher à un acte de décès pas encore légalisé.» Un personnage pour qui rien que le fait de réfléchir au programme de sa journée a le don de l’enterrer un peu plus: «Le boulot. Les morts. La propagande. La misère. Les intouchables. La peur de l’autre, des murs et des consciences. De mourir avant d’avoir vécu. De la politique et de ses dessous sales, des mauvaises nouvelles, de l’amour impossible (…). L’avenir était barré par ces murs et l’horizon bouché par une cécité collective. Les morts tombaient aussi vite qu’étaient creusées les tombes. Qui n’a pas de nom ni de visage. Ou si. Peut-être celui des 200 000 tombes creusées et oubliées, des massacres de civils et des escadrons de la mort». Le récit est poignant et fait apparaître l’art romanesque de l’auteur dans toute sa force, entre violence et légèreté, entre brutalité et finesse, porté par une prose tantôt impeccable, tantôt pathétiquement malmenée. Le coup de théâtre final recèle un saisissant retournement. Une embuscade, un mort par accident et puis la fin tragique du malheureux Kader. Le journaliste est alors accusé d’un double meurtre. Il perd la parole et bascule dans la folie. Interné dans un asile psychiatrique, il occupe son temps à jouer au débile, «histoire de tromper l’ennemi». Quel ennemi ? «C’est l’absurde. Des noms, des âges et des vies fauchées.» Du rêve à l’apocalypse. L’inspiration de l’auteur vient-elle d’une résilience ? «Non, on ne peut pas parler de résilience», répond sans ambiguïté Saïd Oussad. «J’ai besoin de m’extérioriser. J’ai écrit ce roman par devoir de mémoire. Une loi d’amnistie a imposé une forme d’amnésie officielle. Une amnésie que dénonce avec force ce livre-témoignage sur cette période sombre de l’histoire algérienne», poursuit-il. Témoin direct de cette décennie noire, Saïd Oussad fustige «ce déni et cette amnésie imposés». Voilà une mise au point de taille qu’a tenu à faire part à l’assistance Saïd Oussad, pour qui «le travail de mémoire est essentiel pour définitivement panser les plaies et faire vraiment le deuil de cette douloureuse période».                                                                                                        Saïd Oussad Un temps pour mourir Roman Editions Frantz Fanon, 2018 Prix public : 600 DA Siège d’Interface Médias

Bouzeguène (Tizi Ouzou) : Une conférence s’est tenue malgré l’interdiction

La conférence de la romancière Hiba Tayda, invitée du Café littéraire de Bouzeguène (Tizi Ouzou), prévue samedi dernier au centre culturel Ferrat Ramdane du chef-lieu communal, a été interdite par les autorités locales, sans fournir aucune explicati
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Bouzeguène (Tizi Ouzou) : Une conférence s’est tenue malgré l’interdiction

La conférence de la romancière Hiba Tayda, invitée du Café littéraire de Bouzeguène (Tizi Ouzou), prévue samedi dernier au centre culturel Ferrat Ramdane du chef-lieu communal, a été interdite par les autorités locales, sans fournir aucune explication. L’association culturelle Tiawinine (Les sources) a effectué la procédure de demande de la salle au président de l’APC de Bouzeguène qui a répondu favorablement, mais la demande transmise à la daïra est restée sans suite. Samedi, à l’heure de la conférence, le public s’est présenté devant le portail du centre culturel, mais l’a trouvé verrouillé. Sur insistance de la foule, le portail a été ouvert. Cependant, en entrant dans la salle, la surprise fut de taille, puisque toutes les chaises avaient été enlevées. Les férus du Café littéraire ont pris la décision de s’asseoir à même le sol pour suivre la conférence. Des intervenants ont pris la parole pour dénoncer l’attitude des autorités locales face à une activité culturelle. Les responsables de l’association Tiawinine ont déjà informé le public de l’interdiction de la conférence de Hiba Tayda et de toutes celles qui suivront, durant le mois d’avril, notamment celles de Tahar Ould Amar, de Rabah Sebaa et de Saïd Oussad. Cependant, les responsables ont ajouté que ces conférences auront bien lieu, mais qu’ils ne formuleront plus de demande d’autorisation aux responsables locaux. Samedi dernier, en dépit de l’interdiction, Hiba Tayda a présenté et dédicacé son livre Un slow avec le destin dans une ambiance, malgré tout bon enfant.

Le cinéma algérien rafle plusieurs prix

Les cinéastes algériens, Arezki Metref et Noredine Kebaïli, ont décroché respectivement, vendredi soir, à Agadir (Maroc), le grand prix du documentaire et celui du court métrage du 11e Festival international du film amazigh. Lors de la cérémonie d
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Le cinéma algérien rafle plusieurs prix

Les cinéastes algériens, Arezki Metref et Noredine Kebaïli, ont décroché respectivement, vendredi soir, à Agadir (Maroc), le grand prix du documentaire et celui du court métrage du 11e Festival international du film amazigh. Lors de la cérémonie de clôture de ce festival, le réalisateur, journaliste et écrivain, Arezki Metref, s’est vu attribuer le grand prix du documentaire pour son film Une journée au soleil, alors que Noredine Kebaïli a reçu le grand prix du court métrage pour Séquence une.... Sorti en 2018, Une journée au soleil traite de l’histoire de l’immigration vers la France et du rôle de cette communauté à différentes périodes de l’histoire de l’Algérie à travers les témoignages de plusieurs générations d’immigrés qui évoquent le militantisme politique pour l’indépendance de l’Algérie, la Guerre de Libération ou encore les années de violence terroriste. Court métrage remarqué lors du dernier Festival national du film amazigh, Séquence une... rend hommage aux journalistes morts en zones de conflit et dénonce les atrocités de la guerre et du déplacement des populations. Le jury de la section courts  métrage a également décidé d’attribuer des mentions spéciales aux œuvres Human, de Issam Taachit, et Lmudja, de Omar Belkacemi, ce dernier récemment primé au Festival national du film amazigh tenu à Tizi Ouzou. La section longs métrages de fiction complètement dominé par le film Addour, du réalisateur marocain Ahmed Baidou, l’actrice française, Laetitia Einodo, s’est vu attribuer le prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle dans le film Fadhma n’Soumer, de Belkacem Hadjadj, où elle incarne le rôle  principal.

Comment dire et lire Aït Menguellet

Il y a ceux qui, d’habitude, vont écouter les récitals de Lounis Aït Menguellet, avec sa voix mélodieuse et ses musiques qui transportent. Et ceux qui iront, cette fois-ci, écouter Hafid  Adnani,  lire et dire les poèmes de Lounis Aït Menguellet.
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Comment dire et lire Aït Menguellet

Il y a ceux qui, d’habitude, vont écouter les récitals de Lounis Aït Menguellet, avec sa voix mélodieuse et ses musiques qui transportent. Et ceux qui iront, cette fois-ci, écouter Hafid  Adnani,  lire et dire les poèmes de Lounis Aït Menguellet. Cet agrégé de Mathématiques et doctorant en anthropologie a trouvé peut être un moyen original pour montrer la force, l’authenticité et la profondeur des textes d’Aït Menguellet à travers plusieurs lectures qui seront organisées à la salle L’Alhambra, à Paris, les 15, 22 et 29 avril prochains à partir de 17heures.  «Lire en public, partager avec les autres des poèmes de Lounis Aït Menguellet, est un rêve que je fais depuis si longtemps. Une poésie d’une richesse inestimable qui appartient à l’humanité toute entière», a écrit Hafid Adnani dans le dossier de presse parvenu à El Watan. «Une poésie qui vient de loin, de la tradition des poètes kabyles anciens et qui vit encore malgré les invasions, les dominations et les casseurs de l’histoire». De nombreux poèmes, tirés de la riche discographie de cet artiste de renom, seront ainsi lus au cours des trois représentations. Fait nouveau, ils seront aussi traduits et lus également dans la langue française par un comédien de talent, Elya Birman. Cette double interprétation prouve, s’il en est besoin, que les textes de l’auteur de Ammi sont d’une universalité incontestable. «La force des textes qui viennent de loin…» Ils concernent l’humanité toute entière et transcendent les cultures locales, se transformant ainsi en biens communs qu’il convient de protéger  et de perpétuer. «Mon but est de montrer la force des textes qui viennent de loin, les dire avec profondeur et justesse pour montrer leur valeur et leur rareté», a expliqué Hafid Adnani par téléphone à El Watan. Et d’ajouter : «Les gens ont l’habitude d’écouter ces textes merveilleusement chantés par Lounis Aït Menguellet avec sa voix pleine de douceur et de force et sa musique qui incite au voyage.  Cette fois, ils viendront écouter les poèmes de ce grand artiste pour saisir leur importance et leur éternité.» Conçue par Fabrice Henry, cette «mise en espace», comme on l’appelle dans le monde du théâtre, sera soutenue et enrichie par des intermèdes musicaux coordonnés par Amine Tadjer. Pour cette lecture publique des textes situés dans les années 1980, Hafid Adnani en a choisi sept «comme les sept couleurs de l’arc-en-ciel de mon enfance kabyle, puis de mon adolescence dans les années 80». Pour ceux qui auront la chance de se rendre à L’Alhambra, un conseil : fermez les yeux et écoutez. Le voyage sera magnifique.  

Découvrir l’écrivain Max Aub

Une exposition organisée par l’Institut Cervantès, en collaboration avec le ministère de la Culture. Cette exposition itinérante, qui séjourne à Oran jusqu’au mois de mai avant son départ vers la France, a d’abord été présentée à Valence
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Découvrir l’écrivain Max Aub

Une exposition organisée par l’Institut Cervantès, en collaboration avec le ministère de la Culture. Cette exposition itinérante, qui séjourne à Oran jusqu’au mois de mai avant son départ vers la France, a d’abord été présentée à Valence (Espagne). Né en 1903 à Paris, d’un père allemand et d’une mère française, il a donc d’abord fréquenté le milieu parisien avant que sa famille ne s’installe en Espagne, plus exactement à Valence, alors qu’il n’avait que 11 ans, car l’atmosphère de la Première Guerre mondiale était difficilement supportable pour le couple, d’autant plus que celui-ci était mixte. Ironie de l’histoire, un autre conflit allait le rattraper dès les années 1930, avec la guerre civile espagnole. Socialiste, antifasciste, il a été contraint à l’exil à Paris où il a occupé un poste à l’ambassade et c’est lui qui allait coordonner l’installation du pavillon Espagne à l’Exposition universelle de 1937, dont notamment la commande du tableau «Guernica» du célèbre Picasso. Sa vie, loin d’être un long fleuve tranquille, allait être à nouveau bousculée avec l’avènement de la Deuxième Guerre mondiale. Accusé d’être communiste sous l’occupation nazie, il a été interpellé et détenu une première fois en 1940 à Roland Garros et transféré dans un camp de concentration en Ariège (France), puis une seconde fois en 1941, à Nice, d’où il allait être transféré à Djelfa, en Algérie, qui était à l’époque une colonie française. Il a passé deux années en détention avant d’être libéré pour embarquer vers le Mexique grâce à l’intervention du consul Gilberto Bosques. Il s’y est établi définitivement jusqu’à sa mort en 1972, en ayant acquis la nationalité dès 1956 en cela malgré ses nombreux voyages, dont un retour en Espagne en 1968. C’est donc en Amérique latine qu’il allait enfin trouver la sérénité pour développer son œuvre multiforme entamée dans une Europe tumultueuse et dans une moindre mesure en Afrique (Djelfa), car durant sa détention dans le camp d’internement, il avait trouvé le temps d’écrire de la poésie, mais surtout de maintenir la rédaction d’un journal intime. Seulement un tiers des livres publiés par Max Aub ont été ramenés à Oran pour les besoins de cette exposition, qui propose également une multitude de documents personnels originaux retraçant le parcours de l’homme de lettres telles les correspondances entretenues avec les grands écrivains espagnols, mais aussi des manuscrits annotés, ainsi que certains de ses travaux artistiques. Hormis les jeux typographiques imitant des unes de journaux (El Correo de Euclides, courrier d’Euclides, une référence à la rue où il habite à Mexico), Max Aub a en effet inventé de toutes pièces l’identité d’un peintre présenté à son époque comme ayant été sous l’ombre de Picasso et donc oublié. La notoriété de l’écrivain a rendu crédible l’existence de cet artiste dénommé Jusep Torres Campalans. C’est l’incursion d’un personnage de fiction dans le monde réel, un épisode déroutant mais aussi captivant, que certaines œuvres du célèbre écrivain latino-américain, l’Argentin Jorge Luis Borges. Pour appuyer cet attrait aux Beaux-Arts, les organisateurs de l’expo ont adjoint une série de six tableaux abstraits peints par Vicente Rojo et contenant chacun une lettre du nom et prénom de l’homme de lettres. Max Aub a également été un des assistants dans la réalisation du film l’Espoir (Sierra de Teruel) portant la guerre civile espagnole et qui a été commandé et réalisé par l’écrivain français André Malraux en 1939. Le titre du film renvoie au célèbre roman éponyme du même auteur français paru en 1937. Des extraits de ce film sont projetés sur place. «Avec son contenu didactique mêlant trajectoire personnelle et démarche intellectuelle, cette exposition a pour but d’expliquer pourquoi cet auteur est important et comment il a marqué de son empreinte la vie intellectuelle de la première moitié du 20e siècle, une des façons de le remettre en valeur après une période d’oubli», explique Inmaculada Jimenez Caballero, directrice de l’antenne oranaise de l’Institut Cervantès. Max Aud n’a connu l’Espagne qu’à partir de l’âge de 11 ans et c’est à Valence qu’il s’est d’abord initié au catalan avant de découvrir le reste de la langue et de la culture ibérique pour en devenir ensuite l’un des porte-voix. Commissaire de l’exposition, lui-même décrit comme un «grand poète», titre qu’il renie par modestie, Juan Marquès estime que «Max Aub a beaucoup étudié les avant-gardistes européens, mais il a une grande connaissance des auteurs classiques espagnols et c’est cette ouverture d’esprit, conjuguée à sa maîtrise de plusieurs langues qui donne à son œuvre une richesse et un cachet particuliers».

La danseuse algérienne Samara fait vibrer les planches

Ceci est d’autant plus marqué que le spectacle organisé jeudi au TRO, à l’initiative de l’Institut Cervantès, est animé dans une large mesure par une artiste algérienne, qui a investi ce créneau par passion. Samara, de son nom de scène, a su cr
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La danseuse algérienne Samara fait vibrer les planches

Ceci est d’autant plus marqué que le spectacle organisé jeudi au TRO, à l’initiative de l’Institut Cervantès, est animé dans une large mesure par une artiste algérienne, qui a investi ce créneau par passion. Samara, de son nom de scène, a su créer la symbiose avec le public le temps d’une prestation qui restera dans la mémoire de beaucoup d’amateurs. Tous les ingrédients y étaient, la fière allure, la grâce, la sensualité, la beauté du geste, mais aussi la force, celle du rythme souvent complexe, ou celle en rapport avec le physique nécessitant presqu'un entraînement de haut niveau pour réussir un jeu de jambes très particulier, mais certainement harassant. La coiffure, mais surtout les costumes sont des éléments esthétiques non négligeables pour donner du sens à l’interprétation et Samara en a «usé» quatre, allant du sombre au lumineux, en passant par le faste de la dorure et le clinquant, ensemble typiquement gitan comme pour mieux marquer la tradition. Les nuances se déclinent aussi dans les expressions du visage pour traduire la multitude des émotions qu’on veut exprimer ou partager. Le partage se fait avec le public, mais aussi avec les autres artistes, car tout cela ne serait rien si on ne tient pas compte de l’accompagnement musical à la guitare par Sergio Matesanz, son complice, cofondateur de sa troupe Amalgama Campania Flamenca, mais surtout du chant qui est à la base de tout avec le duo Ana Barba et Javier Allende. Une des prestations solo de ce dernier a d’ailleurs été fortement ovationnée par le public pour la force de l’interprétation et les flots d’émotions qui s’en dégageaient et qui ont été perçus y compris par ceux qui n’avaient rien compris au contenu textuel. De manière générale, hormis quelques désynchronisations sans incidence sur l’ensemble du spectacle, une véritable osmose a caractérisé le lien unissant la danseuse avec les musiciens. Les artistes composent avec des arrêts nets faisant intégralement partie des œuvres et le genre est tellement codifié que même s’il permet une part d’improvisation, il reste assis un socle de structures musicales sophistiquées et souvent érigées en dogmes. C’est de ce dialogue entre la guitare le chant et la danse que jaillit la résonance qui rend le style accrocheur et Samara en est bien consciente, car elle prend son métier très à cœur. «On ne monte sur scène que si on a quelque chose à dire», devait-elle déjà déclarer en 2013 lors d’une interview filmée accordée à l’APS. Elle venait de produire son premier spectacle, une création intitulée Senderos (chemins ou sentiers), présenté en octobre à la salle Ibn Zeydoun sur invitation de l’AARC. «Un chemin initiatique» sachant à l’avance qu’il lui restera beaucoup de choses à explorer. «Je poursuis, disait-elle, mon chemin avec humilité et sincérité et en plus je ne prétends pas être une ambassadrice du flamenco, car, hormis le fait qu’il n’est pas ma culture de naissance, il est un art très difficile.» L’acquisition des bases est une étape importante, mais la quête de perfectionnement dans ce vaste champ artistique est telle que, se réjouit-elle, même des artistes particulièrement âgés continuent à se produire sur scène par soif d’absolu. Native d’Alger, Samara n’a pourtant pas été éduquée pour aller dans cette voie, car ses parents la destinaient à une carrière professionnelle conventionnelle avec un diplôme en économie. Dans son enfance, elle a néanmoins été initiée à la danse classique. C’est finalement ce côté artistique qui allait influencer ses choix d’avenir. Pour parfaire sa formation, elle devait séjourner à Séville où elle a rencontré des apprenants venus du monde entier. Il y a un engouement planétaire, mais il est difficile de se frayer un chemin dans ce milieu où, en plus de la concurrence, on doit «faire face aux a priori et aux suspicions qui entourent tous ces prétendants qui ne sont pas espagnols ni gitans». Samara met en avant sa sincérité et reconnaît que lorsqu’on respecte les codes, les dogmes et la tradition, on a de fortes chances d’être accepté.

«Le frère Luc était un saint homme, philanthrope et universel»

L’acteur français Michael Lonsdale, qui a incarné le rôle poignant de frère Luc, l’un des huit moines du monastère de Tibhirine, morts assassinés en 1996, dans le film Des Hommes et des dieux, de Xavier Beauvois, était à Alger, pour lire du Victo
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«Le frère Luc était un saint homme, philanthrope et universel»

L’acteur français Michael Lonsdale, qui a incarné le rôle poignant de frère Luc, l’un des huit moines du monastère de Tibhirine, morts assassinés en 1996, dans le film Des Hommes et des dieux, de Xavier Beauvois, était à Alger, pour lire du Victor Hugo et George Sand, accompagné par le pianiste Patrick Scheyder, à la basilique Notre-Dame d’Afrique. Entretien réalisé par K. Smail Vous allez déclamer des poèmes… Michael Lonsdale :  Non, je ne déclame pas. C’est fini la déclamation. Ce fut un temps…(Il mime les joutes poétiques, envolées lyriques pour dire que c’est obsolète avec ironie). C’est fini cela. On «cause» très rapide maintenant (rires). Alors ce sont des lectures… Oui, ce sont des lectures de poèmes, des textes de Victor Hugo et George Sand. Et surtout de Victor Hugo. Des gens qui ont été vraiment préoccupés par la nature (préservation de l’environnement immédiat). Ils étaient écologistes avant l’heure… George Sand avait sauvé la forêt de Fontainebleau (ville située au sud-est de Paris) qui était destinée à être rasée. Pour construire des maisons. Alors il a écrit à Stendhal et Victor Hugo en leur disant : «Ecoutez ! Envoyez une lettre au président de la République pour faire arrêter ça, suspendre cette décision…» Et bien ça été fait. On l’a écoutée. Grâce à George Sand. Patrick Scheyder (pianiste) : Cela fait dix ans qu’on travaille sur ce concept intitulé «Des hommes et des jardins» qu’on appelle d’une façon un peu vague «biodiversité». C’est-à-dire toutes choses sur la surface de la terre, les végétaux, les animaux, les hommes, sont liées. Donc, on défend cela. Mais comme on n’est ni jardinier ni scientifique, nous utilisons l’art comme moyen de défense de la nature. D’une façon générale, nous nous produisons dans des jardins, des parcs… Comme par exemple, le jardin d’Essai, ici à Alger. Ce serait tout à fait ce genre de lieu adéquat où l’on joue. On s’est produit dans une cinquantaine de villes… Michael Lonsdale : J’ai été stupéfait quand j’ai appris que Charles Trénet (grand chanteur) avait une terrasse. Et il y a mis des fleurs en plastique (rire). Vous avez la main verte… Oh, oui (indécis). Mais je n’ai pas beaucoup de choses à entretenir, à soigner… J’ai deux pots de géraniums sur le rebord de la fenêtre de la cuisine. Un jour, heureusement que j’étais absent, il y a eu un vent terrible. Et un des deux pots est tombé depuis le quatrième étage. Heureusement, qu’il n’y avait personne en bas. Là, je ne peux plus mettre de géraniums. Sinon il faudrait les surveiller, les rentrer… Vous allez vous produire à la basilique Notre-Dame d’Afrique, un lieu symbolique… C’est formidable et magnifique de se produire dans un tel endroit. Il y a quelque chose qui y flotte. Il y a une présence. Tout de suite en entrant, on est… Apaisé… Oui, parfaitement. C’est cela. Le rôle du frère Luc — l’un des huit moines de Tibhirine morts assassinés en 1996 — que vous incarnez dans le film Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois, était-il lourd à porter ? Le frère Luc était un saint homme. C’est-à-dire, finalement, il aimait son prochain. Il soignait les gens aussi différents les uns que les autres. Il le dit même dans le texte. C’est un homme universel. C’est un philanthrope. Il aime le genre humain. Et il a accompli ce que le Christ a demandé. Il n’y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour ce qu’on aime. Le frère Luc soignait les gens au nom de Dieu et d’autres l’ont assassiné au nom de Dieu… Et bien oui. C’est difficile de pardonner. Mais il faut pardonner. Le frère Luc n’est pas mort pour rien… Il a donné sa vie. Comme il le dit dans le film Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois : «Moi, je reste là (à Tibhirine) parce que je préfère rester avec eux (la population).» C’était un bonheur que de camper le rôle du frère Luc. Et puis, c’était l’occasion d’improviser un peu… L’éloquente scène avec l’actrice Sabrina Ouazani… J’ai un peu improvisé avec la petite Algérienne. A un moment, Xavier (Beauvois), le réalisateur, est venu me voir et m'a confié : «Je ne suis pas content de ce que j’ai écrit. Tu ne pourrais pas improviser un peu.» Je lui ai répondu que je pourrais toujours essayer, mais je ne garantis rien (rire). Bon alors, on installe tout et puis moteur, action ! La petite ( Sabrina Ouazani) commence : «Oui, mon père veut me marier avec un homme que je ne connais pas… C’est quoi l’amour ?» Et quand elle demande : «Et toi, tu as aimé dans ta vie ?» Il (frère Luc) avouera que oui. Alors, tout cela, je l’ai improvisé. Mais c’est venu comme ça. Il y avait du vrai dans ce que je disais. Le film Des Hommes et des dieux est une œuvre utile. Pour que nul n’oublie… Le film parle avec force de quelque chose que je respecte et que je souhaite en effet. La générosité, l’écoute du prochain…Et puis la grâce de chaque être humain. Chaque être humain est un trésor. Alors, le trésor va être bousculé (rire). C’est la vie. Justement, vous allez vous rendre au monastère de Tibhirine pour vous recueillir et honorer la mémoire des huit moines assassinés… Oui, absolument. C’est drôle, parce que le premier plan dans le film Des Hommes et des dieux est sur le frère Luc. Il se promène dans le cimetière. Et on voit les tombes des pères qui étaient morts. Il y aura de l’émotion. Cela va être très spécial. Votre message… Je répète souvent cela : «Si vous n’êtes pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume.» (rire) Patrick Scheyder (pianiste) : On a créé un peu le jardin comme prototype de lieu d’entente et de concorde des cultures. Et aussi un espace de réflexion sur la biodiversité des cultures humaines. Les différences sont de grandes richesses. Il s’agit de tolérance entre les cultures. Le jardin, c’est la base, un lieu de vie commune. Une base d’harmonie aussi. Et Tibhirine veut dire «les jardins» en tamazight. Tout un symbole, un signe... Dans le film Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois, il n’y a pas que la foi. Je le souligne souvent et c’est important, Michael Lonsdale a vécu 10 ans au Maroc. Entre 10 et 20 ans. Il sait de quoi il parle. Il incarne le personnage du frère Luc pour différentes raisons.

Idir en concert à Montréal le 27 avril : « La reconnaissance de Yennayer officialise l'histoire de l'Algérie »

Le chanteur Idir sera en tournée en Algérie pendant la saison estivale. Elle commencera pendant les soirées du Ramadan. Dans un entretien accordé à El Watan à paraître la semaine prochaine, le chanteur Idir revient sur plusieurs sujets d'actualité
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Idir en concert à Montréal le 27 avril : « La reconnaissance de Yennayer officialise l'histoire de l'Algérie »

Le chanteur Idir sera en tournée en Algérie pendant la saison estivale. Elle commencera pendant les soirées du Ramadan. Dans un entretien accordé à El Watan à paraître la semaine prochaine, le chanteur Idir revient sur plusieurs sujets d'actualité dont son dernier album. Il aborde aussi ses deux concerts en Algérie après 38 ans d'absence, son concert qu'il donnera le 27 avril à l'Olympia de Montréal et sa prochaine tournée en Algérie.   Le chanteur d'expression kabyle qui a combattu par sa musique, ses paroles et sa voix le déni identitaire imposée à l'Algérie berbère trouve que l'officialisation de Yennayer comme fête nationale  « est une très bonne étape pour nous [Algériens, NDLR]. Parce que l'officialisation de Yennayer officialise toute l'Histoire de l'Algérie pas seulement à partir du 8è siècle ». Le dernier album d'idir, D'ici et d'alleurs, sorti il y a une année jour pour jour connaît un très bon succès. Il est marqué par des duos dont celui avec Charles Aznavour où ils chantent la Bohème en kabyle.   A l'Olympia de Montréal, Idir a fait appel au groupe Labess pour assurer la première du concert.

Idir en concert à Montréal le 27 avril

Le chanteur Idir sera en tournée en Algérie pendant la saison estivale. Elle commencera pendant les soirées du Ramadan. Dans un entretien accordé à El Watan à paraître la semaine prochaine, le chanteur Idir revient sur plusieurs sujets d'actualité
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Idir en concert à Montréal le 27 avril

Le chanteur Idir sera en tournée en Algérie pendant la saison estivale. Elle commencera pendant les soirées du Ramadan. Dans un entretien accordé à El Watan à paraître la semaine prochaine, le chanteur Idir revient sur plusieurs sujets d'actualité dont son dernier album. Il aborde aussi ses deux concerts en Algérie après 38 ans d'absence, son concert qu'il donnera le 27 avril à l'Olympia de Montréal et sa prochaine tournée en Algérie.   Le chanteur d'expression kabyle qui a combattu par sa musique, ses paroles et sa voix le déni identitaire imposée à l'Algérie berbère trouve que l'officialisation de Yennayer comme fête nationale  « est une très bonne étape pour nous [Algériens, NDLR]. Parce que l'officialisation de Yennayer officialise toute l'Histoire de l'Algérie pas seulement à partir du 8è siècle ». Le dernier album d'idir, D'ici et d'alleurs, sorti il y a une année jour pour jour connaît un très bon succès. Il est marqué par des duos dont celui avec Charles Aznavour où ils chantent la Bohème en kabyle.   A l'Olympia de Montréal, Idir a fait appel au groupe Labess pour assurer la première du concert.

J’ai essayé d’écrire une histoire qui se lit plus ou moins comme quand on regarde une bonne vieille comédie

Au secours Morphée ! L’appel de détresse d’un personnage lassé par la société dans laquelle il vit. Votre nouveau roman commence où s’arrête le précédent, Vivement septembre. D’ailleurs on retrouve cette expression dès le premier chapitre
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J’ai essayé d’écrire une histoire qui se lit plus ou moins comme quand on regarde une bonne vieille comédie

Au secours Morphée ! L’appel de détresse d’un personnage lassé par la société dans laquelle il vit. Votre nouveau roman commence où s’arrête le précédent, Vivement septembre. D’ailleurs on retrouve cette expression dès le premier chapitre. On peut voir, d’une certaine manière, dans Au secours Morphée !, une suite de Vivement septembre, même ce n’en est pas une. Il faut dire qu’il n’y a pas tellement de similitudes entre le personnage de Ali, le héros d’Au secours Morphée !, et Wahid, celui de Vivement septembre. Wahid était un personnage taciturne, triste, névrosé, qui s’abîmait dans les bars et n’attendait rien de la vie, ou si peu. Ali, lui, est quelque part un passionné. C’est un bon vivant. C’est un gars qui chérit la mer au-delà de tout, particulièrement le bruit des vagues et le piaillement des mouettes. C’est un gars qui n’hésite pas à s’embarquer dans des aventures, même les plus improbables, s’il peut en tirer quelques miettes de plaisir. Lui, il n’aspirait qu’à satisfaire ses envies et assouvir ses passions, mais c’était le contexte dans lequel il évoluait qui l’en empêchait, alors que Wahid, il s’adonnait lui-même à l’auto-flagellation. Le personnage Ali vit de débrouillardises, en travaillant dans une bouquinerie tout en vendant, sous le manteau, des DVD de films classiques, à des passionnés du 7e art. Il parvient ainsi à vivre au jour le jour, et à payer le loyer d’un petit studio dans le quartier très populaire et très animé de St-Eugène. Mais voilà : un jour, le destin frappe à sa porte. Il rencontre Nadya, et tombe amoureux aussitôt. La suite est assez prévisible : ils se marient. Le couple s’installe à Akid Lotfi, un quartier se voulant huppé de la zone Est, là où se concentre de plus en plus la petite bourgeoisie oranaise. Ali se voit alors obligé d’abandonner sa bouquinerie, pour être recruté, grâce aux relations de sa femme, comme administrateur dans une biscuiterie à Hassi Mefsoukh, un village à l’est d’Oran, pas loin d’Arzew. Un métier qui lui garantirait une rémunération plus conséquente. Cela dit, tout n’est pas rose non plus : ce nouveau job l’ennuie à mourir, et il ne s’entend pas, le moins du monde, avec son patron, au point qu’une guerre froide s’est installée entre les deux hommes. Et pour ne rien arranger, ses problèmes de couple avec Nadya s’aggravent, au fil des jours. Nadya a un tempérament de bourgeois, et s’en revendique. Cette femme de caractère, tout le temps sur le qui-vive, gère la communication dans une grande boîte d’événementiel. Petit à petit, elle s’est révélée être une femme emplie d’un certain conservatisme, ce qui contrastait avec l’hédonisme de Ali. Du coup, ce dernier, fortement désillusionné, se met à éprouver de la nostalgie pour son ancienne vie, faite d’insouciance et de légèreté. Cela dit, si ce roman ne se résumait qu’à cela, ça ne m’aurait pas intéressé de l’écrire. Un événement majeur se produira au fil des chapitres, qui fera tout l’intérêt du roman et de son titre ! Le rêve dans le roman est un refuge loin des conventions sociales. Mais il est aussi un piège. Ali est un antihéros que l’obsession d’obtenir sa quête le mène à sa chute. Pourquoi ce choix ? Une importante partie du roman se passe en effet dans les rêves de Ali, où il rencontre une femme rêvée, que j’ai un moment nommée «la fille de Morphée». Evidemment, on devine sans peine qu’une histoire va se créer entre Ali et cette énigmatique femme du pays des rêves, une nymphette aux yeux verts et au sourire hypnotisant. A chaque fois qu’il s’endort, Ali se retrouve dans les bras de cette femme. Du coup, cela le pousse à s’endormir plus que de raison, à chaque fois qu’il en a l’occasion. Il fait du sommeil son obsession, sa priorité numéro un, au point qu’il n’a pas hésité à recourir aux psychotropes. Il finit par n’avoir cure de tout ce qui lui arrive dans la vie réelle, ce qui lui importe est justement la nuit, quand il se met au lit pour rejoindre les bras de Morphée. Ou plutôt de la fille de Morphée. Cela dit, si Ali avait été célibataire, l’histoire n’aurait pas tardé à devenir ennuyeuse. Il est amoureux de la femme de son rêve, et alors ? Au bout de quelques pages, on s’en serait ennuyé. Mais le fait qu’il soit marié change la donne. L’histoire devient d’un coup plus truculente : on devine le nombre de blagues et de situations cocasses qui se produiront entre le mari, la femme et la maîtresse… la maîtresse qui n’existe pas, sinon en rêve ! Mais c’est vrai que par la suite, la situation se gâtera pour le moins, et Ali tombera dans le piège qu’il s’est lui-même confectionné…    Il y a des ressemblances dans vos deux derniers romans. On retrouve, entre autres, la figure de la femme comme élément d’influence sur l’évolution du personnage. Elle peut le ramener à la réalité comme elle peut le pousser à s’en éloigner. Effectivement, si on part de ce contexte, il y a des ressemblances entre Au secours Morphée ! et Vivement septembre. Dans le précédent roman, il y avait le personnage de Wahid qui se faisait remonter les bretelles par Yasmina, qui le tannait à longueur de journée pour qu’il se mette à écrire, persuadée au fond d’elle que se cache dans ce névrosé un écrivain. Il y avait aussi le personnage de Hayet, dans le roman à l’intérieur du roman, qui tançait Ali Slimane pour qu’il se désembourbe du marasme sordide dans lequel il pataugeait. Dans Au secours Morphée !, la donne est un petit peu différente. Nadya est un élément d’influence pour Ali dans la mesure où ce dernier, désireux de l’épouser, obtempérait au moindre de ses désirs. C’était elle qui tenait les rênes du couple et prenait toutes les décisions. Ali, lui, se contentait de laisser faire, et ne faisait que maugréer en sourdine quand Nadya décrétait des décisions avec lesquelles il n’était pas tellement d’accord. Le personnage de la femme du rêve, elle, c’était carrément l’inverse : elle n’imposait rien à Ali et se montrait compréhensive pour tout. Elle ne l’obligeait à rien changer dans ses habitudes, et le prenait tel qu’il était.      Le roman se termine mais le récit reste ouvert. Jusque-là Ali n’obtient pas sa quête. Envisagez-vous une suite ? Un jour, je me suis dit : «Tiens, ça serait intéressant d’écrire un autre roman pour raconter la suite de celui-là.» Mais je ne pense pas que j’aurai la patience d’entreprendre un tel projet. Il faut vraiment que l’intrigue en vaille la peine. On verra. Ceci dit, j’aurais aimé aussi, ne serait-ce que par curiosité littéraire et voir ce que cela donne, inverser les rôles. Faire en sorte que ce soit le personnage de Nadya qui rencontre, dans ses rêves, un homme rêvé, un fils de Morphée. Il y aurait eu certainement matière à créer des situations assez rigolotes et cocasses. Mais là non plus, je ne pense pas que j’aurais la patience d’écrire cela. Le récit est à la fois absurde et surréaliste. A l’intérieur du roman, on trouve, notamment, des scènes qui relèvent du théâtre de l’absurde et d’autres de la nouvelle fantastique.  Ce glissement des genres, est-il volontaire ? Il ne l’est pas, car l’idée de ce roman, et donc de l’intrigue qui y prévaut, m’est venue tout à fait par hasard, il y a de cela quelques années. Quand j’ai une idée pour un livre, elle vient généralement sans que je l’appelle, au hasard d’une lecture, ou d’une réflexion. Aussi, il m’est impossible de décider à l’avance quel genre littéraire je vais adopter pour le prochain roman. J’ai emprunté un petit peu à la nouvelle fantastique, mais je me suis donné pour condition que cela reste quand même dans le domaine du plausible, du rationnel. Il ne fallait pas que le roman vire carrément vers la science-fiction. Le roman se divise donc en deux parties : l’une tout à fait rationnelle, celle qui relate l’histoire de Nadya et de Ali et de leurs problèmes de couple, et l’autre complètement incongrue, où surgit la femme rêvée, mais néanmoins plausible vu que cela se passe justement dans le rêve. Si ce roman doit appartenir à un genre, je dirai que ce serait la comédie. Tout simplement parce qu’il est truffé de codes qui prévalent dans cette catégorie littéraire. J’ai essayé d’écrire une histoire qui se lit plus ou moins comme quand on regarde une bonne vieille comédie à la télé, ou sur grand écran. Mais je ne sais pas trop si j’ai réussi, ou si j’ai été complètement à côté de la plaque.

Les enfants de Bourguiba pensaient être protégés pour des décennies

Ridha Béhi était à l’honneur au 3e Festival de Annaba du film méditerranéen, qui s’est déroulé du 21 au 27 mars 2018. Il était présent, notamment, pour la présentation de son dernier long métrage Fleur d’Alep, sur le départ d’un jeune Tuni
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Les enfants de Bourguiba pensaient être protégés pour des décennies

Ridha Béhi était à l’honneur au 3e Festival de Annaba du film méditerranéen, qui s’est déroulé du 21 au 27 mars 2018. Il était présent, notamment, pour la présentation de son dernier long métrage Fleur d’Alep, sur le départ d’un jeune Tunisien vers un camp de Daech en Syrie et qui est recherché par sa mère. Ridha Béhi prépare actuellement un autre film bâti sur l’idée du vivre-ensemble. Le long métrage Fleur d’Alep traite d’une question d’actualité, celle des jeunes embrigadés par Daech et autres organisations terroristes en Syrie. Racontez-nous comment le scénario est né ? Est-ce à cause du phénomène constaté en Tunisie avec le départ massif de jeunes vers la Syrie et l’Irak ? Nous avons toujours vécu en Tunisie avec l’idée que les Tunisiens sont des gens doux, calmes, civilisés entre guillemets, par rapport à des voisins «violents» et je ne sais quoi ! Et d’un seul coup, nous devenons les premiers «exportateurs» de terroristes. C’est écrit dans les journaux du monde entier. C’est le premier choc. Après, nous commençons à découvrir que dans tel quartier, chaque famille a un membre mort, en prison ou a disparu. Cela a pris de l’ampleur. Un cinéaste qui se respecte et qui s’intéresse à ce qui se passe dans sa société ne peut pas rester insensible face à cette situation. Il peut réagir aussi en tant que père. Car, tous les parents veillent à protéger leurs enfants. A un moment donné, nous avions l’impression qu’un vampire géant aspirait les jeunes en Tunisie. Un jour, dans mon quartier, en face de chez moi, à La Marsa (banlieue de Tunis), deux jeunes voisins, dont l’un a fait l’école avec ma fille, changent brusquement d’attitude. Deux jeunes hommes bien dans leur peau, propres, fils de parents de la classe moyenne, dont l’un est médecin, l’autre enseignant de mathématiques à la faculté. Lors du mois de Ramadhan, les deux jeunes ont laissé pousser la barbe et porté une gandoura afghane. On s’est dit que c’était à «la mode». Après le deuxième jour de l’Aïd, ils disparaissaient. Trois mois après, on apprend que les deux frères sont morts le même jour en Syrie. Je me dis : la chose arrive devant chez moi là. Il est hors de question de fermer les yeux. D’où le film Fleur d’Alep. Oui, parce que j’ai toujours traité les questions qui traversent la société. Ce phénomène m’interpelle. J’ai commencé alors à réfléchir pour le scénario du film. J’ai vu des longs métrages sur la question comme Les chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (Maroc) sur les jeunes des quartiers pauvres de Casablanca qui se font enrôler par les radicaux. Il y a aussi le téléfilm de Rachid Bouchareb, La route d’Istanbul, qui raconte l’histoire d’une fille belge qui rejoint la Syrie après s’être convertie à l’islam. Ce film s’est intéressé surtout au recrutement par internet. En Europe, le phénomène est plus complexe avec la deuxième et troisième générations de migrants. En Tunisie, la société est plus tranquille. Les enfants de Bourguiba pensaient être protégés pour des décennies et des décennies d’ouverture, d’école (de qualité), moins de complexe dans la mixité, etc. Là, on se trouve les premiers à envoyer des jeunes (en Syrie). C’était un coup dur. Après l’assassinat du militant Choukri Bélaid (le 6 février 2013), les femmes tunisiennes sont sorties dans la rue pour dire «non » et appeler le parti Ennahdha (islamiste) à quitter le pouvoir. Dans le film, Mourad (Badis Béhi) paraît ordinaire. Il joue de la guitare, va passer son bac. On ne comprend pas alors pourquoi, il a basculé dans l’extrémisme. Avant de tourner, j’ai fait une enquête auprès des associations de mères, auprès d’avocats qui ont pris les dossiers de ceux qui sont revenus et qui ont fait des témoignages par écrit. La plupart du temps, il s’agit de gens ordinaires. Il ne s’agit pas de marginaux ou de paysans qui n’ont pas fait d’études. Les groupes extrémistes cherchent les ingénieurs et les médecins. Il y a parmi ceux qui sont partis des gens qui ont laissé leurs petites affaires, leurs usines, des patrons… Comment justement expliquez-vous ce comportement ? Dans les années 1960 et 1970, Malraux avait dit que ce siècle sera celui où la religion jouera le rôle le plus important. Il y a une islamisation qui traverse la planète depuis les années 1970/1980. C’est un courant international. Toute jeunesse rêve de partir changer le monde en s’engageant pour un idéal. Notre génération a connu la guerre du Vietnam, Mai 1968, etc. En 1936, beaucoup de jeunes Européens se sont engagés contre Franco pendant la guerre civile espagnole (Camp des Républicains). En 1948, des jeunes Maghrébins sont partis à pied pour aider les Palestiniens. C’est le même mouvement pour la Syrie et l’Irak actuellement. Les jeunes veulent dire qu’ils aiment la liberté. Cela dit, il y a des budgets énormes dégagés par les Américains et autres pour appuyer ce courant-là. On profite donc de cette tendance, qui est naturelle chez les jeunes... Ce n’est pas une question d’argent ? Cela aurait été valable, si ce mouvement concernait les couches défavorisées, mais la plupart des gens ne sont pas dans le besoin. On leur achète les billets d’avion, on leur facilite le passage par la Turquie et on les guide ensuite vers certaines zones en Syrie ou en Irak. L’argent a été utilisé dans l’armement et l’organisation de ce mouvement. On dit aux jeunes qu’il y a un dictateur qui massacre son peuple. Donc, ces jeunes y croient et vont aider les pauvres Syriens. C’est la tendance généreuse générale. Après, il y a l’argent qui sert à canaliser ce mouvement vers ce pays. Il y a ensuite la mode de l’islamisme. Dans Fleur d’Alep, Mourad est déstabilisé par la séparation de ses parents. On peut penser que c’est l’une des raisons qui l’ont poussé vers «la radicalisation». Il y a aussi la marginalisation de ce jeune homme, sa solitude et sa non-intégration dans la société et dans le quartier. Etudier dans un lycée mixte, avoir une copine et vivre dans une belle villa, tout cela provoquent également une solitude qui a son poids. Les groupes qui recrutent les jeunes savent toucher là où les gens sont fragiles. Ils ont leur propre système grâce à internet. C’est un élément important aussi. En fait, c’est un phénomène international, ça dépasse les quartiers. Il y a des gens qui sont derrière, des spécialistes, qui étudient les programmes, montrent les images, facilitent le maniement des armes... Quand nous étions jeunes, nous rêvions des westerns avec les pistolets. On connaît la Rose de Damas, mais pas la Fleur d’Alep. Pourquoi ce titre ? Ces jeunes, beaux et innocents, me font penser aux fleurs, aux coquelicots. Alep a été complètement détruite. Idem pour Homs. J’adore la Syrie, j’étais dans des voyages soufis à Alep où je passais un bon bout de temps. Loin du cinéma. C’était d’une pureté ! Les jeunes ont été encadrés dans un truc horrible. J’ai peut-être une image naïve au premier degré, j’ai donc pensé à donner ce titre au film. « Jaziratou el Ghofrane » (l’île du pardon) est votre prochain film. Parlez-nous un peu de ce projet ? Djerba est une île où diverses communautés vivent ensemble, les Maltais, les italiens, les grecs, les espagnols, les turcs, les musulmans et les juifs. Les juifs étaient là avant l’arrivée des musulmans et des arabes. Les italiens y sont installés depuis déjà deux siècles. Il s’agit de gens pauvres, des pêcheurs, des artisans ou des agriculteurs. Ils venaient au XVIIIe siècle pour gagner leur vie, ils ont pris le chemin inverse de nos jeunes qui partent vers l’Italie aujourd’hui. Il y a eu donc des vagues de migration. Le film racontera l’histoire d’une famille italienne qui va être confrontée à des musulmans fanatisés. J’ai pensé à un sous-titre, «Chronique d’une apostasie». Ils vont donc essayer d’islamiser le pêcheur qui a eu un accident en mer. Ils sont mal tombés, puisque c’est un homme qui est profondément chrétien. Mais, il ne le montre pas. Il est en mauvais état de santé. Il va faire semblant de se convertir à l’islam. On lui apprend petit à petit des sourates du Coran, on l’emmène à la mosquée. Dans sa tête, il voit autre chose. C’est un peu cynique de ma part, mais c’est une manière de montrer jusqu’où peut aller le refus ou l’acceptation de l’autre. C’est donc une réflexion mi-douce mi-amère sur le vivre- ensemble Avez-vous une date pour la sortie du film ? Il sortira vers la fin de l’année. Contrairement aux autres cinéastes tunisiens, vous n’avez pas suivi le mouvement après les changements politiques majeurs en Tunisie en 2011. Pourquoi ? Je fais partie de ceux qui pensent que ce qui s’est passé relève du complot contre la Tunisie et contre le monde arabe. C’était tellement clair. Les Américains le disent aujourd’hui qu’il s’agissait d’un plan bien préparé pour que la Tunisie et d’autres pays comme la Libye plongent. Donc, allez croire que c’est une révolution, non ! Même si c’était vrai, il faut plus de temps, plus de recul pour voir et évaluer. Maintenant, il y a un tsunami, mais dans le mauvais sens. Donc, je préfère réfléchir à des questions majeures que de suivre le courant et parler de révolution. Il est vrai que Ben Ali n’était pas l’idéal comme chef d’Etat ou comme politique, mais ceux qui sont venus après, surtout les religieux, ne sont pas mieux, non. Ils sont des voleurs, des menteurs. Non, je ne marche pas.... Comment le cinéma tunisien évolue aujourd’hui ? Il est vrai que ce n’était pas une révolution, mais, pour rester objectif, je dis qu’il y a aujourd’hui un ton de liberté, une remise en question. Les jeunes Tunisiens donnent un bon coup pour revoir la méthode de produire et d’agir dans le cinéma qui est importante à mes yeux. Il ne suffit pas d’avoir une petite caméra numérique. Il y a aussi toute une vision pour concevoir une production et la mettre dans un cercle plus restreint au lieu d’avoir une équipe lourde héritée de l’époque coloniale qui a alourdi nos films, nos thèmes et nos manières de voir. Cette jeunesse a donné un vrai coup de pouce pour le cinéma en général. C’est pour cela que depuis deux ans à trois ans, la Tunisie produit jusqu’à 17 longs métrages par an. Ce qui n’est jamais arrivé en Tunisie. C’est grâce à ces méthodes appliquées par les jeunes. C’est très positif. Je suis confiant quant à la jeunesse de la Tunisie. 

Cinéma «Fleur d’Alep» ou le chemin de la mort

Annaba. Fayçal Métaoui Le cinéaste tunisien Ridha Béhi a été choqué par le phénomène du départ massif de jeunes Tunisiens vers la Syrie et l’Irak, recrutés par Daech et autres «filiales» terroristes agissant sous plusieurs appellations. Un
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Cinéma «Fleur d’Alep» ou le chemin de la mort

Annaba. Fayçal Métaoui Le cinéaste tunisien Ridha Béhi a été choqué par le phénomène du départ massif de jeunes Tunisiens vers la Syrie et l’Irak, recrutés par Daech et autres «filiales» terroristes agissant sous plusieurs appellations. Un phénomène qui ne trouve toujours pas d’explication logique. Il a construit le scénario du film, Fleur d’Alep, projeté lors du 3e Festival de Annaba du film méditerranéen, à partir de témoignages recueillis auprès d’associations et d’avocats tunisiens. Mourad (Badis Béhi) vit avec sa mère Salma (Hend Sabry) dans un beau quartier de Tunis. Il s’ennuie quelque peu, peiné par la séparation de ses parents. Hicham (Hicham Rostom), son père, est un sculpteur qui noie son chagrin dans la boisson alcoolisée et qui se comporte d’une manière brutale avec Mourad, alors que l’adolescent est en quête de tendresse. Urgentiste, Salma passe sa journée loin de la maison et loin de son fils. Mourad joue de la guitare, rencontre sa copine, mais le spleen est là. Un ami de quartier, un salafiste, détecte la détresse du jeune homme, s’approche de lui avant de le mettre en contact avec «le chef» du groupe. De séance en séance, qui ressemblent à des cours de «bourrage» de crânes, Mourad change d’attitude, devient distant avec sa mère et sa copine, avant de disparaître. Après quelques jours, Mourad informe sa mère qu’il est au «djihad» en Syrie, un véritable chaudron du diable. Comme dans La route d’Istanbul  de Rachid Bouchareb, Salma part à la recherche de son fils avec l’idée de le faire revenir à la maison et à la raison. Entreprise périlleuse dans un pays où tout peut arriver à tout moment. Le souci de Ridha Béhi est de montrer le courage de la mère qui a «plongé» dans l’aventure pour rechercher son enfant, alors que le père, passif et défait, ne fait rien. L’extrémisme naît aussi de la démission des parents. Le cinéaste n’a pas trop cherché à connaître les motivations psychologiques du changement de comportement de Mourad ni expliquer les mécanismes de fonctionnement des groupes extrémistes «recruteurs» en Tunisie. Jabhat Al Nosra, rejoint par Salma, semble être du bon côté dans ce film, où les méchants sont les combattants habillés en noir de Daech, même si Salma lâche à un moment : «Vous êtes tous les mêmes, vous semez la mort partout.» Ridha Béhi s’est concentré sur l’histoire de Salma et de son fils en oubliant quelque peu les contextes  politique et social du drame des jeunes happés par le souffle de la haine et du fondamentalisme actif.

Le goût de la déconstruction

Quand on demande à Neil Beloufa pourquoi il a choisi comme titre Occidental, il répond simplement : «Parce que c’est un des mots les plus couramment utilisés aujourd’hui.» Il se place en position d’observateur de la vie contemporaine dans la par
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Le goût de la déconstruction

Quand on demande à Neil Beloufa pourquoi il a choisi comme titre Occidental, il répond simplement : «Parce que c’est un des mots les plus couramment utilisés aujourd’hui.» Il se place en position d’observateur de la vie contemporaine dans la partie occidentale du monde, sans revendiquer une affiliation à un courant de pensée, fût-ce au post-colonialisme. C’est l’énorme fortune que connaît le mot «occidental», aujourd’hui que Neil Beloufa interroge dans son film avec une malice jubilatoire. Les fausses pistes Empruntant les codes du film policier, le film se fonde sur un vrai-faux suspense, en faisant courir le spectateur sur de fausses pistes, à la manière du Mc Guffin d’Hitchcock : le couple d’hommes arrivé à l’hôtel Occidental (qui a perdu une de ses trois étoiles) fomente-t-il un mauvais coup ? Intrigué, le spectateur se rallie au point de vue la jeune femme manager de l’hôtel, qui semble être une femme originaire du Maghreb, mais qui, en fait, est russe : et pourtant… on aurait juré qu’elle faisait partie de la classe montante issue de l’immigration. Rien à faire : le cinéaste déçoit cette projection. En revanche, le couple homosexuel, lui, est-il bien ce qu’il paraît ? Pas davantage : une fois de plus, les attentes du spectateur sont déçues : un de ses membres perd son accent italien, l’autre est amoureux d’une femme pour laquelle il est revenu et qui s’avère être (peut-être) la manager de l’hôtel. Pourtant la mise en scène rendait crédible qu’il s’agissait de méchants: plans-séquences soignés montrant une progression à pas comptés dans des couloirs qui forment des décors vides et sinistres, effets de plongée et de contre-plongée pour créer mystère et suspense, bande son, soulignant, mais avec une certaine retenue, le suspense, tout est fait pour coller aux conventions du genre tout en prenant une distance. Celle-ci est particulièrement manifeste dans la scène de l’interrogatoire par des policiers qui, tout à tour, rejettent la thèse du manager, l’épousent avant de la récuser à nouveau. Une scène centrale, qui met en évidence la force des représentations, voire des clichés, à travers lesquels on voit les autres. A la source de ces représentations, il y a l’histoire : un des décors récurrents dans le film est une reproduction de la conquête de l’Egypte par Bonaparte : on est tentés d’y voir le début de l’opposition oriental / occidental. Neil Beloufa apporte sa contribution personnelle à une tendance post-cinéma, qui refuse le scénario linéaire, brouille les données habituelles des séries télé et installe un cinéma qui enchaîne tous les possibles pour n’en privilégier aucun: une veine picaresque avait autrefois envahi la littérature et donné le Don Quichotte de Cervantès : c’était un moment où l’Occident, qui venait de découvrir l’Amérique, s’apprêtait à contrôler le monde : l’époque de l’hôtel Occidental trois étoiles. Aujourd’hui, le cinéma picaresque de Beloufa pose la question du sens en démultipliant les perspectives narratives. Les vraies questions Comme dans l’installation du Palais de Tokyo, Le frère de mon ennemi, Neil Beloufa, s’adonne à la déconstruction des perspectives avec lesquelles on vit sans s’interroger plus avant. Dans la vidéo Domination du monde, le principe du jeu de rôles était une règle imposée aux participants qui devaient en outre justifier le choix de la guerre comme seule solution possible. Le jeu de rôles comme principe constitutif des rapports sociaux et politiques, à la source même de l’espace public, se retrouve dans Occidental: pour Neil Beloufa, il n’y pas d’ «occidental», il y a des catégorisations de personnes, de situations. Il excelle dans le fait de les mener jusqu’à l’absurde sans jugement moraliste pesant mais, au contraire, avec légèreté et bonne humeur . Sans doute la stratégie de l’humour est-elle une stratégie efficace pour combattre l’essentialisme d’un Samuel Huntington. Elle est aussi, à l’heure des séries télévisuelles, une manière salutaire d’instiller la critique des personnages et des scènes stéréotypées. Enfin le passage de la vidéo au film pose pour Neil Beloufa la question de l’acceptabilité de ce type de critique : le public qui peut passer outre une vidéo dans une exposition où il est libre de ses mouvements, peut-il intégrer cette réflexion, alors même que la salle de cinéma le retient le temps de la projection ? La maîtrise des conventions cinématographiques est-elle suffisante pour cette gageure d’un long métrage à l’encontre d’une narration réaliste ? Pari gagné, à notre sens, si l’on connaît la méthode Beloufa ou si l’on se laisse gagner par sa méthode roborative à l’encontre des clichés.

Médecins résidents : le combat démocratique

Les médecins résidents ne lâchent pas prise. Ils restent toujours mobilisés autour de leurs revendications, avec cette certitude que leur combat est mené pour la bonne cause. Tout en ayant à l’esprit que leurs sacrifices ne seront pas vains tant q
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Médecins résidents : le combat démocratique

Les médecins résidents ne lâchent pas prise. Ils restent toujours mobilisés autour de leurs revendications, avec cette certitude que leur combat est mené pour la bonne cause. Tout en ayant à l’esprit que leurs sacrifices ne seront pas vains tant qu’ils sont légitimes, ils savent par ailleurs que la grève cause d’énormes soucis aux citoyens. Les problèmes de santé étant ce qu’ils sont dans notre pays, ils sont conscients que leur mouvement de contestation complique encore davantage la relation qu’ils ont avec leurs patients, et que, par conséquent, c’est à ces derniers qu’ils demandent de l’indulgence, car ils n’ont pas d’autre choix pour faire aboutir leurs exigences. Si le conflit perdure depuis déjà des mois, c’est que la motivation des résidents est loin d’être insensée. Quel est, en effet, l’intérêt de nos médecins à déserter les centres de soins et à occuper la rue pour crier leur colère si à la base il n’y avait pas une situation professionnelle catastrophique qui met à mal le corps médical et dont les effets sont ressentis durement par les malades. Sans vouloir trop noircir le tableau des conditions de travail en vigueur dans nos hôpitaux et nos centres de santé, qui restent bien en deçà des normes admises, il y a des limites pour assurer une politique médicale viable, qui ont été largement dépassées. Cela tout le monde le sait. C’est donc pour redonner de la dignité à cette profession et des moyens plus conséquents pour son exercice que les blouses blanches se sont résolues à exprimer leur ras-le-bol, en engageant une véritable épreuve de force avec les pouvoirs publics et notamment la tutelle. Ont-elles été entendues ? Si le citoyen, même en râlant - et on le comprend - se montre plus ou moins solidaire avec une telle détermination, et pense que la mobilisation populaire pacifique reste la meilleure voie pour se faire… entendre, il en est autrement du côté des autorités, qui considèrent la contestation d’abord comme un acte de subversion qu’il faut réprimer, pour lui éviter de prendre des proportions incontrôlables. Au lieu de se mettre à l’écoute d’une corporation ayant une place précieuse dans la société, qui gronde et qui revendique un système de santé publique plus performant, le pouvoir politique monte sur ses grands chevaux pour imposer, sans la moindre concession sur le fond, son orientation, son point de vue, sa loi. Il veut, selon toute vraisemblance, un règlement qui lui convienne, à sens unique. En fait, s’il s’efforce de s’asseoir à la table de négociations, c’est avec l’idée de rester maître du jeu qu’il le fait. La notion de dialogue ouvert pour trouver les solutions les plus consensuelles aux problèmes posés perd ici toute sa notion, à partir du moment où on assiste à une démarche officielle qui se dilue entre le louvoiement et la manière forte et brutale pour décourager les plus audacieux à aller plus loin. Du mépris et de l’intimidation pour gérer un conflit qui exprime un énorme malaise médical et en même temps social, voilà comment le gouvernement a espéré s’en sortir, tout en incombant la responsabilité du «désordre» causé aux CHU aux seuls résidents. Si la confrontation s’enlise, si elle tombe dans le pourrissement, c’est la faute aux grévistes. Bien sûr qu’il ne faut surtout pas oublier que la matraque a été présente et bien active pour faire taire les voix contestataires, mais cette pratique de la violence dite «sécuritaire» pour contenir les débordements est tellement entrée dans nos mœurs administratives concernant la gestion des foules qu’elle paraît aujourd’hui tout à fait naturelle aux yeux de nos dirigeants, même si elle renforce à l’extérieur l’image d’une dictature qui ne porte pas son nom qu’on attribue à notre pays. On a encore en mémoire les séquences sanglantes des toutes premières échauffourées entre manifestants et forces de police à l’entrée de l’hôpital Mustapha, au cours desquelles de nombreux médecins ont été gravement blessés. Ces images ont fait le tour des télés internationales, sans qu’elles aient eu le moindre impact sur la conscience du gouvernement. C’est dire que ce dernier assume pleinement son autoritarisme d’Etat qu’il veut à tout prix dissoudre dans un canevas républicain, où  le principe du débat contradictoire et de la remise en cause demeure des sujets tabous. En comptant cependant un peu trop sur sa politique clientéliste avec laquelle il a réussi à rallier des pans entiers d’opposants de différents horizons, le pouvoir a oublié que la société civile, malgré les  méthodes anesthésiantes qu’on lui fait subir pour la ligoter ou la réduire au silence, dispose encore de solides ressorts pour produire des contestataires quand le mécontentement social atteint un niveau insupportable. Si la contestation sociale est devenue un étalage assez régulier dans notre pays, un phénomène récurrent, qui se manifeste par des grèves cycliques, des marches populaires à l’intérieur du pays, ou des barrages de route pour s’élever contre l’injustice, mais qui ne semble plus donner de gros soucis aux instances dirigeantes car sitôt engagé sitôt essoufflé sans résultat, on peut dire qu’avec le mouvement des médecins résidents, auquel on peut associer celui des enseignants, c’est une forme de mobilisation plus ancrée dans le vécu social qui est en train de se développer et dont le pouvoir a tout intérêt à se méfier. C’est une lame de fond qui s’est installée dans la douleur et le sacrifice, et qui semble se singulariser avec une certaine maturation politique face aux enjeux démocratiques que le mouvement de grève a mis au jour. D’aucuns estiment, en effet, que la révolte des blouses blanches dépasse aujourd’hui le cadre corporatiste pour entrer de plain-pied dans la lutte militante contre un système anti-démocratique qui veut régenter la société à sa façon. Cette mobilisation, qui n’est apparemment pas près de s’essouffler, pose au grand jour les jalons d’une contestation sociale véritablement populaire, qui veut être désormais un interlocuteur fiable dans le débat public. C’est un mouvement qui sort de la société civile, mais qui inscrit en même temps son action dans un combat démocratique plus large, comme le font, sur le plan politique, les partis d’opposition. S’il est à regretter que le soutien de l’opposition démocratique soit encore très timide envers la grogne des résidents, il reste que ces derniers ont réussi déjà à défrayer la chronique par leur volonté de ne pas céder aux tentatives de division et leur obstination à défendre la justesse de leur cause.

Peu d’engouement... pour les enfants

Douze associations culturelles du pays participent à cette première édition des Journées du théâtre pour enfants (25-30 avril). Un festival qui sera institué annuellement à Maghnia, si l’on se fie au chef de l’exécutif de Tlemcen, qui a promi
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Peu d’engouement... pour les enfants

Douze associations culturelles du pays participent à cette première édition des Journées du théâtre pour enfants (25-30 avril). Un festival qui sera institué annuellement à Maghnia, si l’on se fie au chef de l’exécutif de Tlemcen, qui a promis d’«apporter son soutien moral et matériel à cette rencontre, au vu de la tradition du 4e art dans cette ville frontalière». Organisée par le ministère de la Culture et l’association Luminosité culturelle et touristique de la ville de Maghnia, cette rencontre a, dès le départ, suscité la colère des troupes de cette ville s’estimant avoir été exclues, à l’image d’Ibn Chaâb, connu pour sa participation à plusieurs festivals nationaux et régionaux. «Quel mérite ou honneur peut-on tirer de ces journées, lorsque l’on sait que les jeunes de Maghnia n’ont pas été associés à cet événement, si on peut l’appeler ainsi. En fait, c’est une rencontre culturelle qui se déroule chez nous, mais sans nous !» témoignent, dépités, de jeunes présidents d’association culturelle. «Tout a été importé d’ailleurs, même le gardien de la salle», renchérissent, avec un humour noir, nos interlocuteurs. Le public fait défaut Au quatrième jour de ces journées, le public fait défaut. Cela est-il dû à l’éloignement de la salle des spectacles, en l’occurrence le centre culturel, situé à la sortie de la ville, ou au peu d’intérêt qu’accorde la population à ce type de théâtre ? Toujours est-il que Les Journées théâtrales des wilayas du Sud, qu’avait organisées Maghnia par le passé, avaient drainé le grand public au même endroit. Annoncée en grande pompe par les organisateurs, cette rencontre aurait pu être fructueuse et  bénéfique aux artistes, si des ateliers de formation et des conférences, animées par des dramaturges et universitaires, étaient programmés, comme cela se fait habituellement dans ce genre d’activités. Invité, le metteur en scène Abdelouahab Elaïdi, résidant à Grenoble (France) depuis plus de 30 ans et enfant de la ville, se veut optimiste : «Maghnia a été toujours une ville de théâtre et de musique. Il faudrait préserver cet héritage et consolider davantage cet art en accordant la primauté à la formation. Ma présence ici va dans ce sens...» Que retiendra-t-on de ces Journées de théâtre pour enfants, si ce n’est de la frustration et de la colère des jeunes artistes (comédiens et metteurs en scène de la ville) qui n’auraient aimé que monter sur les tréteaux pour exprimer leur talent et faire plaisir... à leurs enfants !  

«Nous ouvrir les portes pour la célébration des 48 ans du raï»

Nasreddine Touil, membre très actif de l’Association art-culture et protection du patrimoine musical oranais (ACPPMO), est le loup blanc d’Oran. Il est très connu de la scène raï sous l’alias «Nasro Apico». Il a organisé des festivals de raï de
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«Nous ouvrir les portes pour la célébration des 48 ans du raï»

Nasreddine Touil, membre très actif de l’Association art-culture et protection du patrimoine musical oranais (ACPPMO), est le loup blanc d’Oran. Il est très connu de la scène raï sous l’alias «Nasro Apico». Il a organisé des festivals de raï de 1991 à 2004. Cette année, il organise la célébration des 48 ans du raï. Comment a germé l’idée de célébrer les 48 ans de la musique raï ? Hormis cet anniversaire, c’est que la ville d’Oran va abriter la XIXe édition des Jeux méditerranéens en 2021. Donc, nous avons pensé à créer un événement. Nous avons voulu préparer une action double. D’abord donner une image attractive et belle d’Oran avant ces jeux. Et puis faire participer la population de cette ville, ses citoyens. Sans la participation de la population, l’événement est voué à l’échec. Il faut la faire contribuer. Il s’agit de créer une animation pour habituer le public. Nous nous sommes regroupés en tant qu’association, l’Association Art-culture et protection du patrimoine musical oranais (ACPPMO), surtout après l’hommage rendu au regretté Hasni, le 29 septembre 2017. Donc, créer un événement marquant. Fêter les 48 ans de la musique raï. Ce n’est pas un festival du raï… Non, ce n’est pas un festival du raï. C’est une animation au niveau d’Oran pendant une semaine. La célébration du 48e anniversaire du raï se déroulera du 2 au 11 août 2018. Pourquoi spécialement la célébration du 48e anniversaire du raï ? Depuis 1970.. ? Oui, depuis 1970. Mais le raï existait avant. Là, nous parlons d’officialisation du raï en 1970. Nous avons voulu montrer l’histoire du raï. Ils sont nombreux à parler du raï. Mais personne ne connaît le fond du raï. Il s’agit de laisser des témoignages aux générations futures. Et là, ce que nous constatons, ce sont des artistes qui sont en train de partir sans laisser d’archives. Leurs archives sont introuvables. Par exemple, des chaînes étrangères (TV) détiennent les archives du regretté Hasni. Et nous, rien. C’est déplorable. Donc, nous amorçons un vrai retour vers la vraie chanson de raï à travers cet anniversaire. Surtout pour rendre hommage à certains artistes disparus et qui ont laissé une trace. Comme les précurseurs du raï, Bouteldja Belkacem, Sanhadji, Zergui et Yacine, mort récemment, que Dieu ait leurs âmes. On nous annonce aussi que Cheb Tahar est délaissé dans un hôpital français. En 1985, la presse étrangère l’avait appelé «Le diable de la scène». Nous avons voulu rendre hommage à ces artistes. Parce qu’ils ont beaucoup donné à Oran. Une action unitaire et collégiale pour réussir cet événement... Oui, et cela grâce à l’ancien wali d’Oran, Abdelghani Zaâlane, et à l’actuel wali, Mouloud Chérifi, qui œuvre aussi pour cet événement. Hier, j’ai vu et constaté ce qui se prépare à Oran. Une animation d’envergure au-delà de la veine musicale… Oui, absolument. Il s’agit d’un événement non seulement musical mais aussi touristique, culturel et sportif. En tant que mouvement associatif, nous avons eu l’assurance émanant d’autres associations, proposant des circuits touristiques à travers Oran et l’Algérie. Et ces initiatives se transmettent de bouche à oreille. Des groupes issus d’ autres pays, que nous avons contactés, ne connaissent pas l’Algérie. C’est une belle et bonne occasion de joindre l’utile à l’agréable. Et par conséquent, leur faire découvrir la beauté diverse, panoramique et multiple de l’Algérie. Nous voulons montrer que l’Algérie est un pays stable. Donc, nous avons installé un comité regroupant des associations évoluant en Europe. Et ce, dans le but d’organiser des circuits. Nous avons convié, par exemple, des directeurs de festivals pour l’échange d’expériences et surtout pour avoir une visibilité efficiente pour les éventuels spectacles et autres concerts de troupes locales représentant l’Algérie à l’étranger. Donc, un événement national et international... Vingt-deux troupes venues d’Europe, notamment de France, du Portugal, de Russie et d’Ukraine, d’Asie, d’Amérique latine, entre autres de Bolivie, et bien sûr de pays arabes. Et elles viennent se produire à Oran gracieusement parce que convaincues. Un projet ambitieux… Oui, ambitieux. Mais il ne nous fait pas peur. Il s’agit uniquement de nous ouvrir les portes, nous accompagner, nous encourager dans cette initiative. Et qu’il n’y ait pas de blocage. C’est à travers nos recettes que nous allons nous prendre en charge. Quand l’APC (mairie) d’Oran met à notre disposition des équipements, cela est un sponsoring, un partenariat… Il ne s’agit pas de personnes. Cela concerne Oran. La ville d’Oran. Il s’agit encore une fois de nous faciliter la tâche au niveau de la wilaya d’Oran. Nous n’avons pas demandé de l’argent. La contribution du wali d’Oran nous ouvre les portes. Parce qu’il y va de la ville qu’il administre. Nous avons sollicité le patronage du wali d’Oran, du P/APC (maire), du P/APW… Et par ricochet, toutes les wilayas environnantes bénéficieront de cet événement culturel. Sidi Bel Abbès, Mascara, Tlemcen, Aïn Témouchent, Mostaganem… Les spectacles et les concerts donnés à Oran seront reprogrammés dans les villes limitrophes. Par ailleurs, nous avons sollicité les ministères de l’Enseignement supérieur, de l’Education et de la Formation professionnelle pour mettre à notre disposition un centre d’hébergement accueillant tous les participants, les artistes… Et en plus de cela, nous faciliter la tâche. Avec la contribution des partenaires publics et privés, la restauration, par exemple, est sur place, sur site. La prise en charge est une dotation comestible et consommable. Mais pas de financement, pas d’argent. Telles les contributions de Tassili Airlines, de la CNAN, d’Air Algérie, de certaines compagnies de transport, comme la SNTF. Ce sont des billets d’avion, de transport…Pas d’argent. Pour vous dire, de 1991 à 2004, nous avons organisé des festivals de raï sans argent. Notre objectif aussi est de baser notre démarche sur les nouvelles infrastructures et celles qui vont être réalisées à Oran dans le cadre de la XIXe édition des Jeux méditerranéens, en 2021. Les autoroutes, la nouvelle ville, les hôtels, les nouveaux village et stade olympique. Cela n’a aucun rapport avec les finances, l’argent pour réussir ce projet qui est dédié à la ville d’Oran… Je voudrais faire une mise au point. Sans inimitié ni animosité. C’est un message. Khaled, Bilal ou Mami devraient être au moins reconnaissants envers Oran, leur ville. C’est grâce à Oran qu’ils sont devenus des stars. Surtout eux. Parce qu’ils sont des ambassadeurs, des exemples. Leur participation est une reconnaissance à l’endroit d’Oran. Même s’ils ne chantent pas, ils doivent venir et être de la fête. Il faut que tout le monde se mobilise. Il ne s’agit pas uniquement de l’apanage d’une association. C’est l’affaire de tous. Que propose le programme de la célébration des 48 ans du raï… Le programme s’articule autour d’une chronologie. L’histoire du raï. Le bédoui (poésie chantée), le wahrani, le raï à travers des concerts. En marge du volet musical, un Salon en plein air du tourisme, de la gastronomie et de l’artisanat sera ouvert au centre-ville, facilitant l’accès aux riverains, ceux des quartiers bas de la ville. Les quartiers d’Oran seront animés par des artistes amateurs et professionnels se relayant. Nous allons lancer un concours de découverte de jeunes talents de la musique raï. C’est un concours auquel des jeunes de toute l’Algérie participent. Un CD compilant les lives (concerts directs) des six meilleurs talents seront publiés. Et ils passeront toute une journée en compagnie de stars de raï. Par exemple, avec Khaled. Il y a un cycle documentaire sur la chanson raï, des tables rondes, des communications et des ateliers sont prévus. On voudrait regrouper les anciens auteurs, compositeurs, musiciens, éditeurs… En vue d’élaborer un témoignage sur le raï. Et d’en faire une plateforme du raï. Les chaînes étrangères de TV réalisent des documentaires selon leur vision. Nous allons éditer une compilation, un CD, célébrant les 48 ans du raï. Où figurent, par exemple, Fethi, un grand chanteur de raï dont on ne parle pas assez, Houari El Marsaoui, Kouider Bensaïd… Et ce CD sera offert gratuitement lors de l’achat du ticket du grand concert de clôture. La clôture du 48e anniversaire du raï sera organisée au stade du 19 Juin d’Oran. Un grand concert non-stop où figurent les anciens et les jeunes chanteurs de raï. La diva Zahouania, Khaled, Mami, Bilal, Messaoud Bellemou, l’un des précurseurs du raï, El Hindi, Cheikhates Rabiaâ et Warda, Gana El Maghnaoui, Houari Benchenet, Cheba Kheira, Bila Seghir, Cheba Djenet, Dalila, Zina Daouidia (Maroc), Cheb Anouar, Abbès, Raïna Raï, Cheb Hamid, Yasmine Ammari, Abdelkader El Khaldi… Un événement qui verra une ample couverture médiatique nationale et internationale.

«Une d’Art... des arts populaires pour ma ville Maghnia»

Comédien et metteur en scène résidant à Grenoble, Abdou Elaïdi, dont la dernière œuvre a été inspirée de trois nouvelles d’auteurs algériens (Le temps des dominos, de Azzouz Begag, Bistrot des brumes, de Jamel Eddine Bencheikh, et Les Zmagras d
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«Une d’Art... des arts populaires pour ma ville Maghnia»

Comédien et metteur en scène résidant à Grenoble, Abdou Elaïdi, dont la dernière œuvre a été inspirée de trois nouvelles d’auteurs algériens (Le temps des dominos, de Azzouz Begag, Bistrot des brumes, de Jamel Eddine Bencheikh, et Les Zmagras de labachninou, de Mohamed Kacimi), pour en faire un spectacle, Les Algériens au café, rentre, pour une durée aujourd’hui, au bercail, dans sa ville Maghnia, pour concrétiser un projet qui lui tient à cœur : fonder une maison d’arts qu’il a appelée «Une d’Art des arts populaires». En fait, c’est une bibliothèque particulière, à l’image des institutions internationales, comprenant des départements de poésie, théâtre contemporain, philosophie, roman et nouvelles, galerie d’exposition, laboratoire de traduction et un atelier de création (peinture, photographie, calligraphie, studio de réalisation de courts métrages..) et un espace scénique en plein air de 75 places. Un projet dont il dit qu’il sera financé entièrement par des mécènes, avec bien entendu la participation de la commune et des services de la wilaya. «J’ai déjà près de 3000 ouvrages cédés à des prix symboliques par la FNAC et des éditeurs. Je dois préciser que ceux qui dirigeront cette institution devront répondre à une seule condition, l’amour de la culture. Moi, je n’ai aucune prétention, j’ai seulement décidé d’investir dans ma ville avec un projet culturel. C’est aux artistes de prendre en charge la culture.» 3000 ouvrages cédés à des prix symboliques par la Fnac Pour Elaïdi, «c’est une forme d’hommage que je rends à ma ville et à mon pays. c’est une manière d’effacer le fondamentalisme par la culture et lutter contre l’oisiveté génératrice de conflits». Maghnia a vu naître des cinéastes de renom, comme Rachid Bouchareb, Mehdi Charef, les auteurs Ahmed Bellahcène, Zineb Laâwedj, les interprètes Gana El Maghnaoui, les hommes de théâtre et une pléiade d’artistes dans tous les genres. «On ne s’invente pas, on se réinvente tout simplement !», dit-il en fin de conversation. Abdou Elaïdi a été honoré, il y a une semaine, lors des Journées nationales du théâtre pour enfants, organisées à Maghnia.  

Les méandres du crime à couper le souffle

Pour son premier polar, Hors de contrôle, le jeune architecte aura réussi à tenir le lecteur en haleine. Les pages défilent à merveille, peintes d’un style fluide et d’un vocabulaire allant bien à chaque scène ou dialogue. Deux crimes similair
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Les méandres du crime à couper le souffle

Pour son premier polar, Hors de contrôle, le jeune architecte aura réussi à tenir le lecteur en haleine. Les pages défilent à merveille, peintes d’un style fluide et d’un vocabulaire allant bien à chaque scène ou dialogue. Deux crimes similaires poussent l’inspecteur Ahmed Ben Hemna à faire preuve de beaucoup de tact, de bon sens et d’efficacité, mettant sa vie en péril. Les deux hommes assassinés à Mascara, ville natale de l’Emir Abdelkader, avaient travaillé ensemble au sein de la direction de l’urbanisme. Youcef Kdadra reçut deux balles nocturnes, tirées par un tueur à gage, Houari en l’occurrence. Quelques jours après, son supérieur, Khalil, directeur départemental du Trésor public, est retrouvé occis dans son appartement, chloroformé au préalable ! L’inspecteur,Ahmed Ben Hemna entama son enquête sur les chapeaux de roues, à la traque du suspect. Une femme sans scrupules, Zahia Berrached, secrétaire et amante de Khalil, et en même temps l’épouse secrète de feu Youcef Kdadra, s’avéra magouilleuse de marchés de construction octroyés de biais, surfacturation et œuvres fictives à l’appui. Son pactole, elle le verse dans des comptes offshore. L’inspecteur Ahmed Ben Hemna faillit perdre la vie, lorsqu’il tomba entre les mains des sbires de Houari, un repris de justice mal en vue. L’officier réussit la prouesse de sauver sa peau in extremis. Miraculeusement. L’écheveau est démêlé avec dextérité. Mourad Bettayeb, un comptable à la direction de l’urbanisme, ayant purgé trois ans de prison pour falsification et usage de faux de documents de marchés publics. Sa signature imitée, son gendre le jette en taule, quoi qu’il clame son innocence. Sorti de prison, il prend sa revanche sanguinaire et engagea Houari qu’il connut en prison et tua son gendre, Youcef Kdadra, et son acolyte, Khalil. Roman bien aéré et structuré Tout au long de ce beau roman bien aéré et structuré comme sur un plan établi par AutoCAD, l’écrivain, Abdellatif Ould Abdellah, nous fait bercer d’un béguin de l’inspecteur, en charge de l’enquête criminelle, pour la jeune recrue algéroise, Kahina, débordant de beauté à perdre la tête. Ses hanches désorientèrent le jeune inspecteur voluptueux. L’auteur nous étonne avec des détails sur les personnages et les lieux, les effluves quotidiens, et aussi les dédales de la pensée humaine, au bord de la bêtise ou de l’extase. Ou du couperet. Le romancier, Ould Abdellah, natif de Mascara, né en 1988, déjoue l’intrigue criminelle haut le verbe. Rien à envier aux séries de Peter Folk. La lecture de ce polar hors du commun est vivement recommandée pour les aficionados ès matière, au moment où les homicides volontaires prennent de l’ampleur au sein de la société algérienne, qui sort à peine de la décennie rouge et noire de braises. Une société en pleine mutation. Un polar qui mérite bien une traduction vers la langue française et/ou anglaise.    Par Belkacem Meghzouchene Romancier algérien   Hors de contrôle Roman en arabe, 216 pages Editions El Ikhtilef (Algérie)

«Mon engagement artistique est fondé sur un métissage humain et culturel»

Samara est une artiste algérienne passionnée de flamenco. Enfant, elle s’est d’abord initiée au piano, puis au violon et enfin à la danse classique. Propos recueillis par Akram El Kebir C’est votre deuxième spectacle de flamenco à Oran
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«Mon engagement artistique est fondé sur un métissage humain et culturel»

Samara est une artiste algérienne passionnée de flamenco. Enfant, elle s’est d’abord initiée au piano, puis au violon et enfin à la danse classique. Propos recueillis par Akram El Kebir C’est votre deuxième spectacle de flamenco à Oran. Le premier a eu lieu en 2014, au conservatoire Ahmed Wahbi, où la salle était bondée. Celui-ci aura lieu au théâtre, une salle bien plus vaste. Pensez-vous que le public oranais soit friand de cette musique ? Je n’oublierai jamais notre première fois à Oran. C’était un magnifique spectacle organisé par l’Institut français dans le cadre d’une tournée dans quatre villes d’Algérie. Effectivement, le conservatoire Ahmed Wahbi était bondé. Je me souviens de l’atmosphère très particulière de ce lieu et de sa belle acoustique. Le public était extrêmement chaleureux et l’accueil digne de cette superbe ville qu’est Oran. Depuis, j’attendais avec impatience de revenir. Aujourd’hui, grâce à Inmaculada Jiménez, la nouvelle directrice de l’Institut Cervantès d’Oran et à la collaboration de Mourad Senouci, directeur du Théâtre régional, nous avons la chance de retrouver les Oranais. J’espère que le public sera au rendez-vous. Je sais que les Oranais adorent le flamenco, alors on les attend très nombreux! A propos du TRO, je souhaiterais ajouter que le travail effectué par Mourad Senouci et son équipe pour redynamiser et diversifier l’offre culturelle à Oran est exceptionnel. Le public, les artistes, les équipes techniques, la ville, tout le monde en bénéficie ! Vous vous êtes prise de passion pour la danse flamenco au point de décider de vous installer à Séville en 2007. Comment cela s’est-il passé ? J’ai eu un coup de foudre avec le flamenco, que l’on pourrait définir comme l’imbrication de plusieurs langages, cultures et traditions musicales. Le flamenco est issu du brassage culturel qu’a connu l’Andalousie durant des siècles. C’est ce qui m’a fortement attirée. Aujourd’hui mon engagement artistique est fondé sur ce métissage humain et culturel. Je suis algérienne, africaine, maghrébine, mais je me suis approprié le flamenco comme une forme d’expression artistique. Il fait partie d’un vaste patrimoine musical méditerranéen. C’est une histoire commune, en somme. Lorsque je me suis installée en Espagne, j’ai décidé de me consacrer entièrement à la danse flamenco. C’est une danse complexe techniquement et rythmiquement, mais elle a ce quelque chose qui vous prend aux tripes. Elle est très éloquente et me permet d’exprimer beaucoup de choses, avec parfois juste un regard, un tout petit geste. Parlez-nous de Oleaje, le spectacle que vous jouerez jeudi prochain à Oran. Quelle est sa part de féminité ? Ce spectacle est un hommage à la danse féminine, sa subtilité, son tempérament, sa puissance. C’est ce que j’ai toujours beaucoup admiré chez les danseuses de flamenco : ce mélange de force et de sensualité. Contrairement aux autres musiques folkloriques, le flamenco dépend de manière essentielle de la personnalité de l’interprète. C’est ce que je cherche à cultiver. Ça vous plonge dans une sacrée introspection, croyez-moi ! Dans certaines sociétés conservatrices, pas seulement arabes, les danseuses sont mal perçues, voire empêchées, d’exercer. Parfois, elles-mêmes renoncent à leur rêve à cause de la pression sociale. Utiliser mon corps comme moyen d’expression, comme vecteur d’émotion et d’énergie, est une façon de m’imposer et de lutter contre ces tabous. Pour moi, danser c’est entrer en contact physique avec la liberté, c’est la sensation que cela me procure, et je me battrai pour pouvoir conserver cette liberté. Me produire en Algérie est très important. être reconnue dans mon pays artistiquement pour tout le travail réalisé est une grande satisfaction. J’ai dansé dans plusieurs pays, mais danser en Algérie a une saveur particulière. Surtout lorsque je perçois de l’admiration dans les yeux des petites filles ou du respect et de la tendresse dans celui des femmes plus mûres. Votre compagnie Amalgama a été créée suite à la rencontre de deux artistes à la recherche d’un flamenco absolu et authentique. Qu’entendez-vous par «absolu et authentique» ? Lorsque j’ai rencontré le guitariste Sergio Matesanz, avec lequel j’ai monté ce projet, nous avions la même inquiétude, celle de creuser dans la tradition flamenca, d’en déchiffrer les codes et les secrets. Pour moi l’authenticité consiste à ne pas se prendre pour quelqu’un d’autre, à ne pas imiter, à cultiver sa personnalité et sa vision du monde dans ce que l’on fait. Le flamenco est, à l’origine la voix du peuple andalou, il est donc très chargé socialement et historiquement. Et même si je suis née et ai grandi en Algérie, cette musique me touche profondément. Quels sont vos projets actuellement ? Depuis les débuts de ma compagnie en 2012, j’ai créé cinq spectacles que nous continuons de proposer aux théâtres et dans différents festivals. La nouveauté est une série d’ateliers mensuels de danse flamenca pour débutants (hommes et femmes) en partenariat avec l’Institut Cervantès d’Alger. J’ai eu la chance de me former et de me perfectionner pendant des années en Espagne, aujourd’hui j’aimerais faire découvrir le flamenco à mes compatriotes. C’est une joie de partager ça avec les amoureux du flamenco, car cette passion commune peut créer des liens très forts. Justement, à Oran, au lendemain de mon spectacle, nous organisons au TRO un atelier pour découvrir les bases rythmiques, techniques et chorégraphiques du flamenco, mais en s’amusant, bien sûr ! Ce sera les vendredi 6, samedi 7 et dimanche 8 avril. Les inscriptions se font au niveau de l’Institut Cervantès. C’est ouvert à tous, pas besoin de connaissances préalables.Marhaba !  

Lancement de la résidence d’écriture

La 9e édition du festival culturel «Lire en fête» a eu lieu dimanche dernier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée dans une ambiance bon enfant au niveau de la bibliothèque principal
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Lancement de la résidence d’écriture

La 9e édition du festival culturel «Lire en fête» a eu lieu dimanche dernier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée dans une ambiance bon enfant au niveau de la bibliothèque principale de lecture publique. Elle a été marquée par la fanfare et la déclamation de poèmes par la jeune génération de la chorale de Houra (Bouzeguène) sur des personnalités historiques et culturelles, notamment l‘écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri. Le coup d’envoi de ce  festival  a été donné par la directrice de la culture, Nabila Goumeziène, en présence du sénateur Hocine Haroun, du représentant du chef de la sûreté de wilaya, des auteurs  Abderahmane Yefsah, Mohamed Attaf, Imache, le poète Ahcene Meriche, les membres de l’association Mouloud Feraoun et une présence importante des enfants et de leurs parents. Il a été procédé, à cette occasion, au lancement des ateliers et des résidences d’écriture, qui vont durer jusqu’à la clôture  du festival, a-t-on indiqué. 20 maisons d’édition et au programme 20 ateliers On note la participation de 20 maisons d’édition et au programme 20 ateliers et 4 concours d’essais et d’écriture. Des activités artistiques, un Salon du livre pour enfants,  des pièces de théâtre et des projections de films d’animation figurent au programme de cette 9e édition du festival Lire en fête. Dans son allocution, la directrice locale de la culture a mis en relief l’importance que rêvet cette rencontre dédiée à la lecture et à la culture. «Ce festival a pour objectif principal la promotion de la lecture publique et l’encouragement de la jeune génération à l’écriture et l’essai littéraire, notamment par la nouveauté de la résidence d’écriture lancée pour les jeunes entre 9 et 15 ans. La thématique choisie -Lire des livres, lire délivre- vient montrer que la lecture forge une personnalité et donne accès aux savoirs et aux sciences et à la culture d’une manière générale». Pour sa part, Mohamed Hamas, commissaire du festival, a souligné qu’en moins de 2 ans d’existence, la bibliothèque principale de lecture publique compte 6000 adhérents et 10 000 titres et plusieurs espaces sont ouverts, libres d’accès aux enfants afin de promouvoir la lecture publique.  

Après l’autodafé de Daech, l’Irak se délivre

Après l’autodafé de  la guerre et  celui, inquisiteur, de Daech, le livre revient en Irak. Le Salon international du livre de Baghdad est de retour après  15 ans d’absence. Il a été inauguré officiellement jeudi et durera jusqu’au 7 avril 2018
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Après l’autodafé de Daech, l’Irak se délivre

Après l’autodafé de  la guerre et  celui, inquisiteur, de Daech, le livre revient en Irak. Le Salon international du livre de Baghdad est de retour après  15 ans d’absence. Il a été inauguré officiellement jeudi et durera jusqu’au 7 avril 2018. Le Salon international du livre de Baghdad est un  événement  culturel significatif, une tradition existant depuis 1978. Et le slogan marquant son retour est éloquent : «Nous lisons pour nous promouvoir.» Car il intervient après les affres et la tragédie de la guerre, et surtout l’inquisition barbare et sanguinaire de Daech à l’endroit de tout ce qui ressemble à des livres, documents, manuscrits…Comme cela s’était passé en 1258, où la cité de  Baghdad  fut assiégée, pillée, incendiée, détruite et sa population massacrée. L’histoire, malheureusement se répétait. Donc, une victoire, ce carrefour du livre de Baghdad. Et  l’espoir renaît de ses cendres pour fleurir. Des feuilles pas du tout mortes, mais vivantes. De bonnes feuilles d’un printemps qui ne serait que plus beau, comme dirait le grand et regretté écrivain algérien, Rachid Mimouni (Tombeza, L’honneur de la tribu, Malédiction…). «Ce qui est important à travers le retour de bon augure de la Foire internationale du livre de Baghdad, est que les Irakiens soient guidés par la lumière du savoir, de la culture, spécialement après la défaite de Daech…» déclarera avec enthousiasme le président de  l’Union des écrivains irakiens, Abdul Wahab Al-Radhi. La Foire internationale du  livre de Baghdad, organisée par l’Union des écrivains irakiens, en collaboration avec le ministère du Commerce, accueille 600 maisons d’édition irakiennes et étrangères, notamment celles issues des pays arabes. Présence remarquée du SNEL Et justement, ayant tenu à marquer sa présence et à témoigner sa solidarité envers un pays frère, l’Irak, le Syndicat national des éditeurs (algériens) du livre (SNEL), dont le président est Ahmed Madi (directeur des éditions Dar El Hikama), participe au Salon du livre  de Baghdad. Et ce, de par un important stand représentant 2185 titres émanant de publications algériennes. Des ouvrages en arabe, français et  tamazight. De front, le Syndicat  national des éditeurs du livre et  l’Union des écrivains irakiens vont parapher un protocole d’accord portant sur la coédition, la distribution, la traduction et la formation. Les officiels irakiens -qui évoquent  au passage d’éventuels chantiers de forage de pétrole de la Sonatrach en Irak, en Libye et en Egypte- et l’ambassadeur d’Algérie en Irak, Benchaâ Abdelkader, ont été heureux de voir la participation agissante du SNEL à la Foire internationale du livre de Baghdad. Baghdad, en dépit de vivre une  tragédie insoutenable, a su survivre en…lisant. Oui, la lecture, les livres.  Et  le centre névralgique et livresque se trouve au «Charaâ El Moutannabi». Une rue piétionne  portant le nom d’un immense poète, Abou Tayeb El Moutannabi. Une artère dont le sang qui coule est d’encre sympathique. Aussi bleu que  l’eau  du Tigre et de l’Euphrate, quand les Mongols ont détruit la fameuse bibliothèque de Baghdad et  jeté de  précieux livres d’astronomie, de médecine, de physique et autre philosophie dans l’abîme de l’immonde ignorance. «Chariaâ El Moutannabi», est  une bibliothèque à ciel ouvert, une librairie urbaine, où  l’on célèbre le plaisir de  lire. Et  où on  se délivre tous les jours.