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Éditions Frantz Fanon : Mortel rendez-vous

Dans une Algérie secouée par la guerre civile, un journaliste mi-naïf, mi-désabusé cherche à donner un sens à son métier. A sa vie. Il part avec Kader, un photographe de presse, à la rencontre d’un chef terroriste pour l’interviewer. Sur son c
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Éditions Frantz Fanon : Mortel rendez-vous

Dans une Algérie secouée par la guerre civile, un journaliste mi-naïf, mi-désabusé cherche à donner un sens à son métier. A sa vie. Il part avec Kader, un photographe de presse, à la rencontre d’un chef terroriste pour l’interviewer. Sur son chemin, son instinct investigateur reste intact. Mais plus il se croit proche de son objectif, plus la sémantique de la vie se confond dans sa tête. Sous le ciel d’Allah, la mort se banalise et la vie glisse entre les doigts d’un présent de plus en plus désespéré. Il s’interroge et il réalise alors que, dans le harem de la guerre civile dont il pense détenir quelques mystères, bien d’autres guerres, aussi absurdes et féroces les unes que les autres, se mènent. C’est le temps de mourir. A travers ce roman au rythme étourdissant, Saïd Oussad dit sublimement comment la vie et la mort peuvent se côtoyer et comment le comique de l’une et le tragique de l’autre peuvent s’accommoder des humeurs, aussi bien passagères que têtues, du temps qui passe. Saïd Oussad, né le 10 février 1968 à Aïn Témouchent. Titulaire d’un bac mathématique, il a obtenu une licence de français en 1993. Reporter spécialisé à Liberté, il est le premier journaliste algérien à interviewer un chef terroriste.  

«Un public chaleureux, un pays magnifique…»

«Quand je rentrerai chez moi, je dirai à mes enfants, à tout le monde, que j’étais dans un pays magnifique», s’était exclamé Cali, qui a achevé sa tournée algérienne mardi, invité par l’Institut français, à l’auditorium du Méridien à Or
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«Un public chaleureux, un pays magnifique…»

«Quand je rentrerai chez moi, je dirai à mes enfants, à tout le monde, que j’étais dans un pays magnifique», s’était exclamé Cali, qui a achevé sa tournée algérienne mardi, invité par l’Institut français, à l’auditorium du Méridien à Oran. Le chanteur français adore le public qui le lui rend bien. Sur scène c’est un peu la cacophonie d’une auberge espagnole mais l’ambiance y était. Les gens ne se sont pas fait trop prier pour submerger la scène étouffant presque la voix de l’artiste qui a dû user de toute son énergie pour chanter tout en prenant le temps de répondre aux sollicitations des «selfies». Loin de se sentir gêné, lui-même a dû à maintes reprises préférer se faufiler entre les sièges de la vaste salle de spectacles pour serrer des mains, improviser quelques pas de danse ou donner des accolades. Une véritable cohue a caractérisé son show à tel point que personne ne semble s’intéresser au contenu des textes ni même de la musique même si, pour la circonstance, le compositeur ne s’est fait accompagner que par un seul musicien. Une nostalgie de la petite adolescence semble encore hanter cet artiste qui n’arrive apparemment pas à se défaire de la peau de ce personnage qui, comme il répétera lui-même à maintes reprises et dans d’autres circonstances, éprouve éternellement un manque d’affection. Il entame son spectacle avec «Les choses défendues», un titre de son tout dernier album du même nom. «Vous les mômes de 17 ans / Oh je vous en prie croquez dans toutes ces choses défendues.» Cali a sans doute eu tort d’enchaîner avec une chanson d’ambiance rythmée comme en aime tant le public algérien. En effet, avec Elle m’a dit, on assiste à une véritable flambée de voix, une flamme qui ne s’éteindra qu’à la toute dernière seconde du spectacle. Les mots sont simples mais assez forts pour traduire des sentiments exprimés de manière souvent ironique et c’est tout le paradoxe. «Je crois que je ne t’aime plus/ Elle a jeté ça hier entre le fromage et le dessert. Comme un cadavre à la mer (…).» Dans plusieurs de ses chansons, l’influence de la musique de célèbres groupes de rock britanniques comme U2 est perceptible surtout dans le rythme et même, quoique dans une moindre mesure, dans la manière de chanter. Pour le répertoire dont il est question ici , c’est un peu le cas avec Sweetie où on entend : «Ton prénom je le chante dans la nuit/ il coule dans ma gorge comme un fruit / il faut donc peu de choses pour être heureux !» Certains titres interprétés remontent à plusieurs années déjà mais ils sont habités par les mêmes préoccupations. Dans l’Espoir, une chanson déclinée sous un rythme espagnol peut être mexicain, il est aussi question d’adolescence : «Je viendrai avec toi patiner vers l’amour / je viendrai pour toujours chercher mes 17 ans». Durant toute la soirée, Cali ne s’est accordé qu’un seul moment de répit et c’était pour raconter les péripéties de son grand-père. Italien, engagé pour les bonnes causes, celui-ci était même allé s’engager dans les brigades internationales contre Franco qui, dans les années 1930, a renversé le gouvernement républicain élu par le peuple en Espagne. Un espoir perdu causant le désenchantement et l’exil en France. Une détresse compensée en quelque sorte par la rencontre avec l’infirmière qui l’avait soigné et qui deviendra sa femme. L’histoire est racontée non sans fierté par le chanteur de son vrai nom Bruni Caliciuri. Avec Giuseppe et Maria, ce sont donc des moments d’émotion qu’il a voulu partager avec le public, un morceau rehaussé par une interprétation classique au piano, un arpège simple mais captivant. L’ambiance de la marche revient avec Je m’en vais et se poursuivra avec L’amour est éternel jusqu’à ce qu’il s’arrête. Toujours la même ironie chez cet être qui a perdu sa mère alors qu’il n’avait que 6 ans, un épisode sûrement douloureux qui l’a mené à écrire un livre sorti récemment. Ses talents d’écrivain étaient perceptibles dans les textes de ses chansons, y compris dans C’est quand le bonheur, Un passage répété des dizaines de fois sans doute pour exprimer l’ampleur de l’attente. «Au téléphone aphone qui sonne et personne qui ne décroche» est sans doute un passage qui ne représente pas seulement un clin d’œil au tube de Nino Ferrer des années 1960 : «Gaston y a l’téléphon qui son et y a jamais person qui y répond.»  

Le passé profondément amazigh de l’Afrique du Nord continue de tourmenter nombre d’esprits

- Vous venez de publier Tamazight-âme de l’Afrique du Nord. En deux tomes de 30 chapitres, vous faites la rétrospective de l’histoire de la question amazighe, de l’antiquité jusqu’à nos jours. Comment est né ce projet ? La question amazighe,
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Le passé profondément amazigh de l’Afrique du Nord continue de tourmenter nombre d’esprits

- Vous venez de publier Tamazight-âme de l’Afrique du Nord. En deux tomes de 30 chapitres, vous faites la rétrospective de l’histoire de la question amazighe, de l’antiquité jusqu’à nos jours. Comment est né ce projet ? La question amazighe, qui se trouve actuellement sous les feux de la rampe, avait frappé l’esprit de l’auteur que je suis à la fin de 2010. Correspondant de presse à l’époque, j’eus l’opportunité de faire part de la découverte d’une stèle haute en couleur, semblable à celle d’Abizar découverte en 1859. Pour moi, cette stèle est un trésor archéologique. Le cavalier qui orne son relief et l’écriture libyque qui l’accompagne sont la signature d’une civilisation ancienne dont il m’importait de suivre la tangente. En marge, une forte curiosité titilla mes neurones pour aller à la recherche des éléments socio-politiques qui avaient conduit tamazight vers les bas-fonds de l’histoire, les conditions de sa décadence et, par ricochet, mettre au grand jour les efforts des enfants de cette vaste terre qu’est l’Afrique du Nord pour redonner à tamazight la place qu’elle mérite en tant que langue, que culture et qu’identité. Au bout de six ans, le projet a finalement pris forme, devenu un ouvrage dense, que j’ai publié en deux tomes. - Une polémique a éclaté, ces derniers jours sur les réseaux sociaux, après l’annonce de l’érection d’une statue dédiée à Massinissa et qui sera implantée à Alger. Comment expliquez-vous cette levée de boucliers contre l’aguellid berbère ? Je suis profondément heureux que cette stèle soit réalisée et implantée au cœur d’Alger. J’ai moi-même rédigé un long article publié par nombre de titres de presse, comme El Watan, où j’appelais de mes vœux à l’érection d’une stèle en hommage à Jugurtha et, finalement, c’est son grand-père qui sera honoré en premier ! Cela dit, la récente levée de boucliers contre l’aguellid dénote la persistance d’une idéologie ringarde, amplement négationniste et surtout à caractère manichéen. C’est une vieille maladie qui remonte aux racines du Mouvement national qui, à titre d’exemple, avait réservé une double réception à l’ouvrage de Mohand Cherif Sahli. En effet, Le message de Jugurtha, publié en 1947, eut les faveurs des fidèles de l’UDMA de Ferhat Abbas, qui l’avaient encensé et promu contrairement aux messalistes qui l’avaient voué aux gémonies dans un moment cardinal où la lutte anticoloniale était exacerbée. Le passé profondément amazigh de l’Afrique du Nord continue de tourmenter nombre d’esprits pour qui la mémoire doit être sélective pour n’en retenir que la période allant des cavalcades sanguinaires de Oqba jusqu’à nos jours. Autrement dit, seule la période islamique nécessite un coup de projecteur. Au-delà, c’est-à-dire la période antéislamique relève de la «jahiliya», à mettre sous terre, comme le souhaite Abdallah Djaballah et consorts. Face à cette levée de boucliers, il est urgent de répliquer par des levées pédagogiques en vue de dépoussiérer notre histoire, de décomplexer l’Algérien et le réconcilier avec son passé. Le chantier est immense mais le salut national est à ce prix. - Une école, qui n’enseigne pas aux élèves l’histoire de leur pays, est-elle la seule responsable de cette haine ? L’école algérienne est constamment l’otage non consentant du régime politique qui en chapeaute le programme. Une classe d’école est le «foyer local» d’un pouvoir politique, pour reprendre les termes du philosophe Michel Foucault. Après des décennies d’un embrigadement intensif, force est de constater que la haine de soi va crescendo, mais cela n’autorise pas à mettre uniquement l’école dans le box des accusés. L’islam politique, doté d’intenses ramifications au cœur de la société algérienne, prend un malin plaisir à cliver la population, à semer la haine et les graines de la discorde dans les mosquées. Pour que le récit national soit le souci des historiens et non des politiques, une vigilance intellectuelle à toute épreuve doit se manifester à chaque dérive, urgente et énergique. Seul l’effort d’un consortium d’historiens engagés, jaloux de leur vocation, peut faire bouger le curseur vers l’objectivité historique, laquelle s’impose par son inflexibilité, sa crédibilité et sa réceptivité aux critiques. A ce propos, je suis intimement convaincu que la création d’une chaîne de télévision dédiée à l’histoire est salutaire : en l’espèce, elle va sauvegarder et transmettre des pans de la mémoire nationale, explorer les zones d’ombre de notre histoire et dessiller les yeux à des franges entières de la société, restées prisonnières de canaux d’informations peu scrupuleux. Ceci est surtout vrai dans un espace démocratique où la séparation des pouvoirs est un préalable inaliénable. - Vous êtes un romancier prolifique. Vous avez à votre actif cinq romans ayant un succès certain. Des projets en perspective ? L’officialisation de tamazight contribue précieusement à l’édification du projet démocratique algérien. Mais cela ne suffit pas ! Reconnaître la diversité linguistique des Algériens est un pas important qui doit nécessairement conduire au respect de la liberté de conscience qui est un enjeu de modernité incontournable. Cela s’appelle la laïcité de l’Etat et cette thématique – ou exigence intellectuelle – me préoccupe profondément. Vous l’aurez compris : la liberté de conscience est mon prochain thème-projet d’écriture. - Vous êtes aussi éditeur et votre maison Tafat accueille de nouveaux auteurs. A l’instar de toute la corporation, vous faîtes face à une avalanche de problèmes, notamment en ces temps de crise. Comment faîtes-vous pour y faire face ? La crise qui malmène le monde de l’édition ne date pas d’aujourd’hui. Si le secteur du livre va mal, cela est le reflet d’un malaise profond qui est l’absence d’un projet culturel national. Ce projet a pour nom  le respect de la liberté d’expression, le respect des libertés démocratiques ; seule la démocratie peut sauver le livre, en remettant le savoir, dans le sens noble du terme, au centre des préoccupations du peuple. Nonobstant, Tafat éditions ne dispose d’aucun plan Orsec ; son approche est classique, elle est faite de passion, de professionnalisme et de diversité des thématiques mises à la disposition du lecteur. Je crois, en effet, que la générosité éditoriale et les prix de vente de la collection Tafat ont largement contribué à ce que notre catalogue continue d’intéresser un large lectorat.  

Anas Benturquia : Un talent made in YouTube

Il a d’abord été footballeur… Il s’est ensuite essayé au mannequinat pour au final trouver sa voie dans la chanson. Anas Benturquia est la nouvelle idole des jeunes. Ses sons font fureur. Tous ses singles sont des tubes. D’ailleurs, les morceaux T
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Anas Benturquia : Un talent made in YouTube

Il a d’abord été footballeur… Il s’est ensuite essayé au mannequinat pour au final trouver sa voie dans la chanson. Anas Benturquia est la nouvelle idole des jeunes. Ses sons font fureur. Tous ses singles sont des tubes. D’ailleurs, les morceaux Tête-à-tête, Connexion échouée ou encore Hiya Hiya sont disponibles sur toutes les plateformes de téléchargement. Zoom sur cette star au devenir plein de talent. Il s’appelle Anas Benturquia. Il a 23 ans. Il est né et a grandi en France. Côté famille et origines, Anas est 100% algérien. Il est originaire de Tlemcen. «Je me rends chaque année en Algérie pour me ressourcer et retrouver ma famille», confie-t-il. Bachelier, Anas a fait des études en sport durant un an. Il a ensuite changé de registre pour obtenir un diplôme d’agent de sûreté aéroportuaire. Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose. Mais ça ne serait tardé. Anas s’est récemment lancé dans la musique. Et jusque-là, ça marche. Sur sa chaîne YouTube, il totalise plus de 10 millions de vues. C’est d’ailleurs grâce à cette plateforme qu’Anas a été repéré. Il confie : «On m’a repéré suite à un court métrage publié sur YouTube et qui a fait plus de 1M de vues. Et pas que ! Cela s’est également fait grâce à mes photos de mannequin, ainsi qu’à travers des apparitions dans des vidéos de comédiens et clips musicaux.» L’immersion dans le monde de la musique était donc une suite logique. «C’est grâce à Mourad Majoud, qui a travaillé avec de nombreux artistes, notamment Kader Japonais ou encore Cheb Rayan. Il m’a contacté durant l’été 2017 pour me proposer de réaliser un morceau. C’est suite à cette rencontre que j’ai découvert le monde de la musique et que là tout a commencé», raconte Anas. C’est donc grâce à YouTube, en grande partie, qu’Anas a été repéré. Et en termes de réseaux, Anas n’est pas un débutant. Sur son compte Instagram, il totalise plus de 267 000 followers. Il explique : «Les réseaux sociaux sont devenus indispensables dans la vie de millions de personnes. Hormis l’effet de mode, il s’agit d’un véritable moyen de communications, à la fois simple et efficace, ce qui permet de se faire connaître rapidement. Dans mon cas, mes fans ont été en quelque sorte la clé de ma réussite, car ils m’ont beaucoup aidé et soutenu dans mon évolution et je les remercie pour cela.» Aïcha En à peine 6 mois, Anas a déjà sorti de nombreux sons, notamment Connexion échouée, Hiya Hiya, Tête-à-tête ou encore un cover d’Aïcha de Cheb Khaled. Question influence, Anas avoue : «Comme beaucoup d’artistes je pense, j’ai bien évidemment été influencé par Cheb Khaled et Hasni. J’ai d’ailleurs réalisé un cover de la chanson du king.» Alors, un album à venir ? Anas assure : «Je viens à peine de me lancer dans la musique. Je souhaite donc me concentrer uniquement sur la réalisation de singles. Un album finira par voir le jour, car ça serait la suite logique des événements. Mais, il n’est pas prévu pour le moment.» Anas souhaite donc avancer doucement mais sûrement. Son objectif premier est de graver les échelons petit à petit et ne pas brûler les étapes. Pour ce qui est des projets en Algérie, Anas avoue n’avoir été contacté par personne pour lui proposer un projet. N’empêche, ce dernier reste ouvert à toute proposition afin de «collaborer avec des artistes de mon pays», dit-il. «Comme vous le savez, mon pays d’origine est l’Algérie. Faire vibrer le cœur de mes compatriotes algériens à travers ma musique serait pour moi une réussite», confie-t-il. Anas rêve donc d’animer des concerts en Algérie mais reste réaliste : «Cela dépendra de mon évolution dans la musique, mais j’espère vraiment que cela puisse se concrétiser bientôt.»

Annaba : Le cinéma en messager de la paix en Méditerranée

Le 3e Festival international du film méditerranéen de Annaba se déroulera du 21 au 27 mars 2018. Quinze films seront en compétition sur une soixantaine programmés pour être projetés dans trois salles. La Belgique sera l’invité d’honneur. «La pai
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Annaba : Le cinéma en messager de la paix en Méditerranée

Le 3e Festival international du film méditerranéen de Annaba se déroulera du 21 au 27 mars 2018. Quinze films seront en compétition sur une soixantaine programmés pour être projetés dans trois salles. La Belgique sera l’invité d’honneur. «La paix en Méditerranée» est le slogan choisi pour l’édition de cette année. Le coup d’envoi du 3e Festival international du film méditerranéen de Annaba sera donné mercredi 21 mars, au soir, au théâtre régional Azzeddine Medjoubi. Le film belge Insyriated (Une famille syrienne) de Philippe Van Leeuw sera projeté en ouverture. Ce film, révélé par le Festival de Berlin et primé au Festival du Caire, raconte le drame d’une famille «piégée» dans son propre appartement en raison des bombardements aériens intensifs sur une ville syrienne. Que faire face au danger ? Fuir ? Attendre la mort ? Sortir dans la rue ? La Palestinienne Hiyam Abbas, qui interprète le rôle de la mère, est époustouflante dans ce drame tourné entièrement en arabe.  Philippe Van Leeuw a réussi a porté, grâce à ce long métrage, tous les malheurs des civils syriens, pris dans l’engrenage des violences, sur les grands écrans du monde. Une famille syrienne est le deuxième long métrage de Philippe Van Leeuw après Le jour où Dieu est parti en voyage, sorti en 2009. Après le Chili et l’Iran, pour les deux précédentes éditions, la Belgique sera l’invité d’honneur cette année. Dans l’univers cinématographique européen, le 7e art belge se détache par la singularité et le courage dans le traitement des sujets, tous les sujets, et également par son style frais et contemporain. Saïd Ould Khelifa, commissaire du festival de Annaba, qui connaît parfaitement ce cinéma, a sélectionné des films qu’il faut absolument voir, comme Le chant des hommes de Bénédicte Liénard et Mary Jimenez. Ce drame social raconte l’histoire de plusieurs sans-papiers, venus du Niger, de Syrie, d’Iran, et d’ailleurs, qui décident d’occuper une église. Un sujet d’une brûlante actualité. Quatorze pays sont en compétition Le public de Annaba pourra, durant une semaine, découvrir une soixantaine de films, entre longs et courts métrages et documentaires (sélectionnés sur 427 films visionnés). Quinze films seront en compétition représentant quatorze pays. L’Algérie sera en compétition avec En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui et Jusqu’à la fin des temps de Yasmine Chouikh, film qui a été projeté en avant-première mondiale au dernier festival de Dubaï en décembre 2017.  Une séance spéciale sera consacrée au dernier né d’Ahmed Rachedi, Les sept remparts de la citadelle (après sa projection en avant-première à Alger, le mardi 20 mars, à l’Opéra Boualem Bessaieh). Le jury sera présidé par le scénariste français Jacques Fieschi. Ce natif d’Oran a notamment écrit le scénario d’Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert et Un beau dimanche de Nicole Garcia. Il sera secondé, entre autres, par la Tunisienne Sonia Chamkhi, qui est réalisatrice et enseignante à l’Institut supérieur des beaux-arts de Tunis. En 2015, elle a réalisé son premier long métrage, Narcisse. Hommage à Zemmouri, Louhichi et Bouchouchi Un hommage sera rendu à Mahmoud Zemmouri, Youcef Bouchouchi et Taeïb Louhichi (réalisateur tunisien des célèbres films Layla, ma raison et L’ombre de la terre), disparus ces derniers mois. Les comédiens Nadia Talbi et Hassan Benzerari seront honorés durant le festival. Autant que le réalisateur tunisien Ridha Behi et le comédien français (né à Souk Ahras) Guy Bedos, qui s’apprête à tourner son prochain film en Algérie. Plusieurs films de Ridha Behi seront projetés lors du festival, dont Le soleil des hyènes, qui a marqué l’histoire du cinéma tunisien. Sorti en 1977, le film dénonçait (avec courage à l’époque) l’ouverture sauvage sur l’investissement étranger, voulue par la politique de Bourguiba sans prendre en compte l’avis de la population. Ridha Behi a choisi, pour son film, un village situé en bord de mer, où viennent s’installer des Allemands pour y construire un hôtel. Les femmes de la rivière qui pleure «La Méditerranée regarde le monde», est une nouvelle section créée au Festival de Annaba dans laquelle sera projetée, entre autres, Les femmes de la rivière qui pleure, un drame du Philippin Sheron Dayoc. Deux clans se détestent à mort. Ils sont séparés par une rivière. Les femmes (comme dans l’excellent Hala lawine de la Libanaise Nadine Labaki) tentent de maintenir les relations familiales malgré la rancœur et la haine. Depuis la nuit des temps, les guerres ont toujours été menées par les hommes, n’est-ce pas ? Formé en Corée du Sud, dont le cinéma fait école en Asie, le jeune Sheron Dayoc, également artiste visuel, s’est fait connaître par le court métrage Dreams et le long métrage Ways of the sea (Les routes de la mer), plusieurs fois primés. Dans la section «Annaba cinéma», six courts métrages seront projetés. Ils sont réalisés par des jeunes de la région de Annaba, formés en 2017 grâce au soutien du Festival de Klébia (Tunisie) qui est spécialisé dans le cinéma amateur. Cette année, un DOP et un réalisateur belges assureront des cours pour les cinéastes et pour les chefs opérateurs. Durant le festival, le Centre national du cinéma et de l’audiovisuel (CNCA) sillonnera les communes de la wilaya avec ses ciné-bus pour projeter des films.

Didou, le journal dans les tripes

On l’imagine, c’est tout le journal El Watan à travers ses différentes composantes humaines et ses multiples services qui a été douloureusement affecté, meurtri, par la mort cruelle et brutale d’un de leurs collègues et compagnon de route. Pers
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Didou, le journal dans les tripes

On l’imagine, c’est tout le journal El Watan à travers ses différentes composantes humaines et ses multiples services qui a été douloureusement affecté, meurtri, par la mort cruelle et brutale d’un de leurs collègues et compagnon de route. Personnage attachant et affable, on le croisait chaque matin pour lui dire bonjour, échanger instinctivement avec lui quelques propos dans les couloirs. On lui demandait aussi quelques conseils connaissant sa disponibilité à vouloir rendre service du mieux qu’il pouvait. Plus prosaïquement encore, on venait vers lui pour s’enquérir des nouvelles les plus fraîches sachant qu’il était toujours le premier à en être informé. Il faisait en fait partie de notre quotidien, du décor ambiant, sans qu’on le réalise vraiment et dont on évalue aujourd’hui l’ampleur du vide qu’il a laissé maintenant qu’il a quitté ce monde. Pour être plus classique, certains diraient qu’il faisait partie des meubles, façon de souligner une présence que personne ne pouvait rater et qui rendait parfois l’atmosphère rédactionnelle moins pesante. Moh dans les parages, ça rassure on ne sait trop pourquoi. On s’était tellement habitué à sa silhouette, à son allure débonnaire qu’aucun de nous n’ose croire, jusqu’à cet instant, qu’il est parti pour ne plus revenir. Il y a comme ça des destins qui vous suspendent entre la fiction et le réel, mais vous font les tours les plus tragiques au moment où vous les attendez le moins. La veille, j’avais discuté de tout et de rien avec lui avant qu’il ne quitte assez tôt son bureau. Il m’avait parlé comme toujours de la situation du journal qui lui tenait à cœur à cause des soucis financiers que rencontre l’entreprise et des représailles politiques qu’elle subit en raison de sa ligne éditoriale. Il revient à ce propos toujours sur cette flagrante injustice que le gouvernement nous fait subir à propos de notre nouveau siège. C’est un abus de pouvoir qui n’a pas de nom, me dit-il. Il se lâche alors… Comment osent-ils nous interdire d’entrer en possession de notre bien immobilier qu’on a bâti avec la sueur de notre front, alors que les banques nous courent toujours après pour rembourser les dettes ? Personne ne veut nous recevoir pour nous expliquer. Ni le wali, ni le ministre de la Communication, ni le Premier ministre, ni le ministre de l’Intérieur. Ni le chef de daïra, ni le président d’APC… Toutes les portes nous sont fermées. A qui parler ? On dirait qu’il n’existe aucun responsable dans ce pays. Cela fait deux ans que ça traîne, et on nous laisse dépérir pour nous faire payer le prix d’une ligne éditoriale critique. Mais le journal ne changera pas. Il doit compter sur ses propres forces. Le visage crispé, il termine sa litanie toujours par cette volonté de résister quoi qu’il nous en coûte. Didou est un faux calme, un introverti même, mais il lui arrive de s’emporter quand l’arbitraire est trop flagrant. C’est dans ces moments de colère qu’il livre ses sentiments. Il m’est apparu ainsi tellement tourmenté par les questions de savoir si on était capable d’être à la hauteur des nouveaux défis qu’on nous imposait. Il me ramenait à chaque fois à nos propres capacités de réagir, professionnellement parlant. El Watan, c’était sa vie, sa seconde famille. Et c’est la raison pour laquelle il avait horreur de voir les salles de rédaction désertées, sans bruit. Un journal, ça doit ressembler à une ruche, pestait-il, car il faut impérativement se redéployer sur le contenu. Il me faisait alors part — ce n’est pas nouveau — de son aversion épidermique des imposteurs, des tricheurs, des tirs au flanc… Mais ce n’est pas de leur faute, lâche-t-il. Quand la rigueur fait défaut, quand le laxisme prend des libertés, les biseauteurs trouvent leur compte. Il tonne aussi contre tous ceux qui font du mal gratuitement en abusant de leur pouvoir. Il déteste par-dessus tout les airs de supériorité empruntés. Ça fait arriviste,… mais ça fait parfois des dégâts, dit-il avec une pointe d’amertume. «Hé oui, éli ma kra h’rouf el bali… ne peut pas comprendre», ajoute-t-il en parfait Casbadji qu’il était, comme s’il voulait me transmettre, mais sans se plaindre, une rancœur ineffable qu’il ne voulait pas garder pour lui. Il n’y a pas à dire, je sentais Didou mal dans sa peau, en proie à une grande angoisse, et impuissant devant une douleur indicible qui le rongeait de l’intérieur. Il ne voulait pas le montrer, mais c’était trop visible pour ceux qui savent lire sur un visage. «Salut Cheikh, me lança-t-il en partant, je m’excuse de t’avoir fait partager mes angoisses…». Il prit quand même les dernières secondes pour me parler du concert qui allait être organisé en hommage à Guerouabi, en me disant : «Tu te rends compte, on ramène Doukali pour Guerouabi…». Qui pouvait penser que c’était là l’ultime réflexion qu’il faisait sur un événement culturel qu’il imaginait strictement chaâbi. C’était la dernière fois que je le vis. Comment donc retenir ses larmes devant une fatalité foudroyante qui allait l’attendre au tournant et dont on dit qu’elle prend toujours les meilleurs… C’est un Omar Berbiche en pleurs, inconsolable, complètement perdu, désespéré, qui a commis le papier posthume sur notre Didou. Profondément éploré exactement comme s’il venait de perdre un membre de sa famille. C’est d’ailleurs le sentiment que nous éprouvons nous tous qui avions cotoyé le disparu durant de longues années, avec lequel nous avions vécu les mêmes joies et les mêmes peines. Mais pour notre éditorialiste attitré, c’était un peu spécial. L’épreuve était incroyablement dure parce qu’il était son ami le plus proche. Entre les deux journalistes qui se connaissaient de longue date, depuis l’université, qui ont donc pratiquement effectué le même parcours professionnel, se sont tissés des liens d’amitié très forts. Au point où Didou ne pouvait trouver meilleur confident, ni meilleure oreille attentive, quand il avait des choses à dire, des points qui pesaient sur son cœur qu’il fallait libérer. Berbiche avait l’habitude de «pondre» des commentaires ou des éditos avec une certaine facilité compte tenu de son expérience professionnelle. Mais le texte sur Didou avait une autre dimension. Il fallait l’écrire avec la note réaliste de circonstance et la gravité du moment. Ce n’était pas un simple libellé nécrologique pour faire date du départ de notre ami, mais bien une expression émotionnelle qui sortait des tripes pour rendre l’image et la personnalité de Moh telles que nous les avons connues, sans fioritures, sans démagogie, sans rajouts hypocrites qui généralement disent le contraire de ce que l’on pense. L’intention n’était surtout pas de lui tresser des lauriers histoire d’être quitte ave sa conscience, mais de lui transmettre un Adieu à la mesure de la simplicité de sa vie, de son humilité, de ses qualités humaines, de ses valeurs morales, de ses compétences professionnelles. Il est parti sans déranger personne. Son bureau est vide désormais, et son image nous manque. 

Rencontre avec un portraitiste au service de la mémoire nationale

Le journaliste portraitiste d’El Watan, Hamid Tahri, était, samedi dernier, à Oran, où il a signé son livre Portraits, itinéraires peu communs édité en octobre 2017, à compte d’auteur. Un ouvrage réunissant 86 personnalités exceptionnelles da
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Rencontre avec un portraitiste au service de la mémoire nationale

Le journaliste portraitiste d’El Watan, Hamid Tahri, était, samedi dernier, à Oran, où il a signé son livre Portraits, itinéraires peu communs édité en octobre 2017, à compte d’auteur. Un ouvrage réunissant 86 personnalités exceptionnelles dans un recueil de portraits publiés dans El Watan. Devant une assistance venue nombreuse à la librairie Art et Culture, l’auteur est revenu sur ses rencontres enrichissantes, voire parfois croustillantes, qui lui ont permis d’approcher de grandes figures intellectuelles, politiques, sportives et culturelles reconnues ou méconnues. Son passage à Oran était l’occasion de portraiturer le portraitiste. Comment lui est venue l’idée de verser dans le portrait, sachant que c’est un genre journalistique très particulier et complexe. «Mon premier portrait a été publié dans le journal El Moudjahid. C’était en 1978. C’était par pur accident. J’étais inspiré par un article paru dans L’Humanité. J’avais déjà en tête deux personnalités : le Dr Flici et El Hachemi Gherouabi», se souvient-il. C’étaient les premiers portraits d’une très longue série. La passion du portrait ne le quittera jamais. En 28 ans, il en a publié plus de 800 au total. A la demande de l’assistance, il évoque avec nostalgie une série d’anecdotes qui l’ont marqué durant sa carrière. Fasciné, Hamid croque avec justesse ces parcours de grandes figures de la cause nationale (Djamila Bouhired), des politiques, des musiciens (Amar Ezzahi), des dramaturges, des écrivains, des artistes, des universitaires, des scientifiques, d’anciennes gloires sportives, des poètes (Ben Mohamed), des défenseurs des droits humains (Ali Yahia Abdennour et Arezki Aït Larbi) et la liste est longue. Dans le sérail de la presse, il a consacré toute sa carrière à fouiner à travers ses personnages dans la mémoire collective. Mais c’est surtout sa curiosité, sa subtilité et sa perspicacité qui lui ont permis d’avoir une telle longévité si exceptionnelle. Le journaliste qu’il est reste toujours à sa modeste place, celle qui consiste à saisir les clés des œuvres. Parfois, la magie prend et se prolonge en amitié, «mais il arrive que les interviewés se referment, hésitent ou carrément souhaitent ne pas publier ce qu’ils m’ont confié», souligne-t-il. Ce journaliste et co-fondateur d’El Watan, et par ailleurs écrivain et artiste peintre, ne produit pas des biographies mais bien des portraits. Car ses récits ne se limitent pas à raconter les histoires des vies des personnalités. Ses portraits sont des œuvres d'art. Mais pourquoi éditer ce livre ? «Il y a la volonté de lutter contre l'oubli en laissant à la postérité un témoignage historique», confie-t-il. Les portraits de Hamid sont purement narratifs et renseignent simplement sur ces personnalités, héros ou personnes méconnues. Ses portraits sont poétiques, mais réalistes. Chez Hamid, décrire, c'est savoir manier le détail à la nuance près avec art. C’est précisément là que réside le rôle des journalistes. Voilà ce qu’a écrit le défunt Zahir Ihaddaden (ancien du PPA, puis du FLN) dans la préface de ce recueil : «Ce livre est écrit avec élégance, d’un style léger et alerte, la lecture est reposante et enrichissante (…) C’est une œuvre éblouissante de couleurs, riche en poésie, harmonieuse et musicale.»  

Melissa Aït Ali sacrée Miss amazighe

Melissa Aït Ali, 21 ans, originaire de Aïn El Hammam, s’est imposée en tête du classement en décrochant la couronne de Miss amazighe, et ce, à l’issue de la première édition d’un concours de beauté organisée, samedi, au théâtre régional Kat
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Melissa Aït Ali sacrée Miss amazighe

Melissa Aït Ali, 21 ans, originaire de Aïn El Hammam, s’est imposée en tête du classement en décrochant la couronne de Miss amazighe, et ce, à l’issue de la première édition d’un concours de beauté organisée, samedi, au théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou. Ainsi, les candidates ont défilé devant une assistance nombreuse et un jury composé d’artistes, de professionnels de la mode et de réalisateurs. L’ambiance était, en somme, très conviviale dans la mesure où le programme de cette occasion était riche en matière artistique. D’ailleurs, des chanteurs de différentes variantes amazighes se sont produits lors de cette manifestation. Djamila Mansouri, venue de la région des Touareg, a ouvert le bal avec des chansons qui ont gavé le public, tout comme Souad Tachaouit qui a chanté des textes envoûtants. Il y avait aussi Moh Maâmar et Mayles qui ont interprété des chansons en kabyle durant la période d’intervalle entre les phases de sélection des candidats en lice. Il est à signaler que Melissa Aït Ali a été sélectionnée, l’année dernière, Miss Michelet lors d’une manifestation similaire organisée à Aïn El Hammam. Idir Saoud, réalisateur de films en kabyle et président de l’association Miss amazighe du monde, qui organise cette activité, estime que celle-ci permet de valoriser la beauté de la femme amazighe. «Nous avons pu organiser ce concours avec la collaboration de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et plusieurs sponsors qui nous ont aidé pour la réussite de cet événement», dira-t-il. Notons aussi que si la première édition de ce concours s’est limitée seulement aux candidates algériennes issues des différentes régions berbérophones, il n’en demeure pas moins que ses initiateurs comptent l’élargir, à l’avenir, à toutes les participantes amazighes du monde.  

Grand parcours d’un battant

Un hommage a été rendu, samedi dernier, au journaliste et militant communiste Abdelhamid Benzine à la Cinémathèque de Béjaïa. Un hommage organisé par le Café littéraire en collaboration avec l’association Les amis de Abdelhamid Benzine, à trav
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Grand parcours d’un battant

Un hommage a été rendu, samedi dernier, au journaliste et militant communiste Abdelhamid Benzine à la Cinémathèque de Béjaïa. Un hommage organisé par le Café littéraire en collaboration avec l’association Les amis de Abdelhamid Benzine, à travers la projection du long métrage Nous n’étions pas des héros, sorti fin 2017, et qui est une adaptation au cinéma du livre Le camp, écrit par Benzine, alors qu’il était en détention avec 60 combattants dans le camp militaire d’internement spécial de Boughari, situé dans la région de Médéa. Le «brouillon» du récit est sorti du couffin de la mère de Benzine avant qu’il ne soit pris en charge par le réseau des militants communistes. Plus qu’une adaptation, l’esprit de l’auteur du livre et son engagement idéologique sont respectés. Mais le réalisateur y a mis sa touche artistique en sus du travail de documentation et d’écriture qui a duré près de six ans avant de finaliser le produit. «En plus du livre de Benzine qui a été repris fidèlement à 90%, je me suis basé sur les témoignages d’anciens détenus et des documents historiques précis», a déclaré Nasredine Guenifi, lors des débats. Ce travail complète la trame de l’histoire avec des éléments de fiction et des anecdotes de détenus. Certains spectateurs ont vu en ce film «un document d’histoire riche en informations qui se rapportent à la Révolution algérienne et au combat d’un personnage, Benzine, mais n’a pas réussi à transmettre des émotions». Ils ont regretté le fait que le réalisateur n’ait pas donné davantage de détails sur la vie et le combat du journaliste écrivain pendant et après la Révolution. «Mon ambition n’était pas de réaliser un film sur la personne de Benzine, mais un film ayant comme but d’adapter le récit de Benzine», répond le réalisateur. Entre février 1961 et juin 1962, A. Benzine, interprété par le comédien Ahmed Rezzak, et 60 combattants, pris les armes à la main, sont transférés dans un camp spécial où des légionnaires français leur font subir d’atroces tortures, des humiliations... dans le but de les transformer en harkis pour les besoins de «la 3e armée» de Charles de Gaulle, un projet qui a échoué grâce à la résistance des détenus. Le combat de Benzine à l’intérieur du camp a été salvateur dans la mesure où ses actions ont abouti à l’allégement du traitement inhumain dont faisaient preuve les gardiens, dont des nazis enrôlés dans la légion étrangère et auxquels la France coloniale avait fait appel. La visite de son avocate et, plus tard, la publication d’un article de presse sur les conditions de détention et le non-respect de la Convention de Genève sur les détenus de guerre ont contribué à l’amélioration des conditions des détenus. Nasredine Guenifi ne voulait pas d’une fin «héroïque», à la hollywoodienne, où une poignée d’internés détournent la vigilance des gardiens et tenant tête à tout un régiment avant de s’évader. D’où le choix du titre tiré du livre Nous n’étions pas des héros.

«L’écriture m’aide à égayer ma solitude»

Imene Bensitouah est une jeune auteure dotée d’une volonté inflexible et d’une motivation inouïes. Elle a édité, en France, un recueil de poésie intitulé Un esprit loup me hante. Elle vient aussi d’en terminer un autre sous le nom Funérailles de
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«L’écriture m’aide à égayer ma solitude»

Imene Bensitouah est une jeune auteure dotée d’une volonté inflexible et d’une motivation inouïes. Elle a édité, en France, un recueil de poésie intitulé Un esprit loup me hante. Elle vient aussi d’en terminer un autre sous le nom Funérailles des tourments . Elle a également plusieurs publications en chantier, comme le recueil de nouvelles qui sera, nous a-t-elle confié, disponible prochainement sur les étals l Elle écrit pour libérer, a-t-elle ajouté, un cri venant des profondeurs de l’âme. Peut-on connaître un peu plus Imène Bensitouah ? Je suis une jeune auteure algérienne. Je suis née et ai grandi dans un village rural de la Kabylie, Tellys, à Chabet El Ameur, dans la wilaya de Boumerdès. Après l’obtention de mon baccalauréat en lettres et philosophie, j’ai suivi mes études universitaires en langue et littérature française à l’université d’Alger. Actuellement, je vis et travaille à Istanbul, en Turquie, en tant qu’enseignante de langue et littérature française. Pouvez-vous nous parler de vos premiers pas dans le domaine de la poésie ? Quelqu’un a dit : «On naît poète, il faut ensuite le devenir.» C’est exactement vrai. Il s’agit d’avoir un esprit poétique et un don qu’on doit cultiver pour qu’il donne ses fruits. Et moi, j’ai toujours été dotée d’une sensibilité inouïe et d’une imagination fertile. La nature enchanteresse dans laquelle j’ai grandi a affiné mon âme et nourri mon esprit. Jeune déjà, j’ai composé quelques vers, notamment en arabe, mais ce n’est qu’après mon émigration que j’ai commencé à écrire sérieusement. Et cela, depuis une année et quelques mois. L’écriture s’est imposée à moi comme une nécessité, comme un besoin vital pour assouplir la dureté de l’éloignement. Elle m’aide aussi à égayer ma solitude et exprimer ma nostalgie. Vous avez signé votre venue dans l’édition livresque par un recueil intitulé Un esprit loup me hante, peut-on savoir quel était votre sentiment à la sortie de cette publication ? Oui, mon premier recueil a été publié en juin 2017, en France. Donc, le loup a enfin hurlé, il en a marre des grottes de l’âme (rire). J’étais très contente à la sortie de cette publication, car j’ai pu réaliser un rêve qui m’a si longtemps caressée. En plus, la réaction de ma famille et celle de tous les habitants de Chabet El Ameur m’a énormément touchée, ils étaient très fiers de moi. Et après la publication de ce recueil, j’ai commencé à entrevoir l’acte d’écrire d’une façon mûre pour honorer la confiance de mes lecteurs et être a la hauteur de leurs attentes. Vous optez, dans votre poésie, pour des vers libres qui n’obéissent pas à une structure régulière, peut-on connaître les raisons de ce choix ? La poésie pour moi est un cri venant des profondeurs de l’âme que je dois libérer et non étouffer. Ainsi, c’est le fait de transcrire librement mes sentiments. Cela dit, je ne veux pas être accablée par les chaînes de versification et je ne veux pas aussi me sentir forcée de chercher les rimes et de compter les vers. Avez-vous d’autres projets en chantier ? Oui, je viens de terminer un autre recueil intitulé Funérailles des tourments qui sera publié très prochainement. Il est présenté par le poète Yona Ben. Je suis en train d’écrire aussi un recueil de nouvelles que j’espère achever bientôt. Par quoi voulez-vous conclure cet entretien ? Je tiens aussi à remercier Hafit Zaouche et l’équipe du Café littéraire d’Aokas qui font un énorme travail pour enrichir la culture et faire connaître les nouveaux talents auprès des lecteurs. Un grand amour à ma famille Bensitouah et tous les habitants de Chabet El Ameur.

Pari(s) réussi à Alger

De l’émotion, des larmes et de la joie. Pour sa première en Algérie, c’est une superbe réussite. Pour son premier concert en Algérie, Marc Lavoine a charmé le public conquis de la salle El Mougar pleine à craquer, transformée en une douce berce
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Pari(s) réussi à Alger

De l’émotion, des larmes et de la joie. Pour sa première en Algérie, c’est une superbe réussite. Pour son premier concert en Algérie, Marc Lavoine a charmé le public conquis de la salle El Mougar pleine à craquer, transformée en une douce berceuse le temps d’une charmante fête ce samedi soir. Dès son entrée sur scène, il y avait comme une puissante complicité entre lui et son public. Une alchimie. A croire qu’entre l’artiste français et son public algérien, il existe une belle et vieille histoire d’amour et d’amitié. En effet, «les deux mots qui résonnaient le plus dans sa mémoire d’enfant, c’est la France et l’Algérie», confessait-il. En filigrane, c’est l’histoire de son père qui se décline. Mobilisé – contre sa volonté et contre ses idées – pendant la guerre d’Algérie comme infirmier, mais sauvé par ses deux amis algériens. L’histoire d’une blessure, d’une tragédie humaine. Un père à qui il a rendu un vibrant hommage dans un poème émouvant, faisant couler discrètement des larmes parmi le public. En déclamant le poème intitulé «Alger, Algériens, Algériennes, Algérie» Marc Lavoine rend hommage à l’Algérie, aux Algérien(nes) qui se battaient pour leur indépendance. Marc évoque l’amour de son père pour l’Algérie. «Un amour qu’il m’a transmis», dit-il. «Aujourd’hui, du  ciel, il doit me dire : ''La France, c’est ma patrie, mais dans mon cœur, si tu regardes bien petit, il y a l’Algérie.''» Enchaînant quelque-uns de ses tubes comme Elle a les yeux revolver, Chère amie, Pour un flirt, Paris ou encore J’ai tout oublié que le public reprenait en chœur. Des reprises de Gilbert Becaud, de Gainsbourg et de Delpech. Sur scène, élégant et avenant, le chanteur est comblé et ému. L’émotion est tellement forte qu’il a oublié les paroles de l’une de ses chansons. Vient ensuite l’inévitable Déserteur, écrit par le célèbre poète français Boris Vian. Un hymne à la paix. Un texte ô combien nécessaire à remettre sur scène en ces temps de guerre. Marc Lavoine a hésité un moment avant de chanter ce texte qui demeure subversif. Il a dû pousser un ouf de soulagement quand il a vu le public apprécier et l’accompagner. Un public totalement conquis qui n’a pas vu le temps passer, qui ne voulait pas que ça se termine. C’était court, trop court même pour un concert d’amour. Il réclame un retour rapide de Marc Lavoine en Algérie, mais dans une grande salle. L’auteur, compositeur et interprète, très touché par les marques de sympathie que lui exprimait «son» public algérois, promet de revenir dans cette Algérie à laquelle il a déclaré sa flamme. Une belle et sincère amitié, une belle réconciliation qui passe, sans nul doute, par la beauté de la poésie qui transcende par la sensibilité des artistes qui supplante les frontières, qui rendent possibles les rencontres humaines. Marc Lavoine fait partie de ses «passeurs». Il est reparti d’Algérie plein de soleil. Il en a demandé aux Algériens d’en envoyer beaucoup pour les Français «qui vous aiment !» leur lancera-t-il.   

Un menu alléchant

L’Institut  français d’Algérie organise, pour  la  4e année, Le Printemps francophone et gastronomique baptisé «Goût (good) de  France», du 17 au 25 mars 2018,  à travers  ses cinq instituts , et ce, via  un programme alléchant, varié  e
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Un menu alléchant

L’Institut  français d’Algérie organise, pour  la  4e année, Le Printemps francophone et gastronomique baptisé «Goût (good) de  France», du 17 au 25 mars 2018,  à travers  ses cinq instituts , et ce, via  un programme alléchant, varié  et ambitieux En guise d’avant-goût, voire de mise en bouche, une conférence de presse a été animée, hier-matin, à l’Institut français d’Alger par Son Excellence, l’ambassadeur de France, Xavier Driencourt, et Grégor Trumel, conseiller de la coopération et d’action culturelle et directeur de l’Institut français d’Algérie (Instituts d’Alger, Oran, Tlemcen, Annaba et Constantine). Et ce, en présence du directeur de l’Institut français d’Alger, Jean-Jacques Bucler, ou encore Régis Philippe, conseiller de presse et communication. Dans son allocution, à la veille de cet événement d’envergure, l’ambassadeur de France, Xavier Driencourt, a déclaré : «Tout ce qui se fait ici, à l’Institut français, est particulièrement sensible, important pour l’Algérie, pour la France. Et l’activité de coopération culturelle que la France mène en Algérie, c'est un dossier extrêmement politique, je dirais. Un dossier qui illustre, vraiment, la relation entre les deux pays. Et qui est complet dans tous les domaines. Notamment dans celui de l’activité, débats d’idées, spectacles, à l’image du récent concert de Marc Lavoine (à la salle El Mougar). L’Institut français d’Algérie est l’un des plus importants au monde. Je crois qu’il est classé 2e ou 3e au monde dans le réseau culturel français à l’étranger. Nous comptons étendre ce dispositif, avec l’accord des autorités algériennes. Puisque nous allons essayer d’ouvrir de petits centres culturels, ''des espaces France'', c’est comme cela que nous les appellerons, dans un certain nombre de villes, comme Béchar, Adrar, Laghouat... Des annexes de L’IF. Et nous allons commencer avec Ouargla, en septembre 2018…» SOUS LE SIGNE DE l’AMITIé ALGéRO-FRANçAISE Grégor Trumel, conseiller de la coopération et d’action culturelle et directeur de l’Institut français d’Algérie présentera – par le menu – le programme «Le Printemps francophone et gastronomique baptisé 'Goût (good) de France'» se déroulant du 17 au 25 mars 2018 : «Nous avons beaucoup travaillé pour concevoir un beau programme à travers les cinq instituts français. Ce sera une belle semaine culturelle francophone et gastronomique. Pour célébrer, entre Algériens et Français, nos valeurs communes et notre passion pour les mots et pour la gastronomie…». Au menu du programme figurent un grand quizz de la francophonie, avec le très célèbre Julien Lepers, à la salle El Mougar, le mardi 19 mars, préparation du dîner «Goût de France» à la brasserie-bibliothèque «Les Saveurs du savoir» à l’IF d’Alger par le chef, Johan Chaussetier, le 21 mars, un atelier de slam pour enfants animé par Toute Fine, à Annaba, un atelier grand public, consacré à la pâtisserie et la dégustation, à Constantine, le 21 mars, une semaine du conte encadrée par Carole Camille Joffrin, Florence Ferin, Clément Goguillot et Aïni Iftène, le 18 mars, à Oran, ou encore un atelier «crêpe et jus de pomme» animée par Ty Julie, meilleure crêpière de France (et Bretagne), à Tlemcen, le 20 mars… JULIEN CLERC ET ANDRé DUSSOLLIER EN AUTOMNE 2018 D’autres animations saillantes sont à relever, elles montrent le caractère pluridisciplinaire et surtout ambitieux des animations culturelles de l’Institut français d’Algérie de par ses représentations à Alger, Oran, Tlemcen, Annaba et Constantine. Le grand comédien français – inoubliable frère Luc dans le film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux – donnera un récital de poésie à Tipasa ; l’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, animera une conférence «Réconcilier les silences : donner sa parole pour la paix», le 27 mars à l’Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA), aux Pins maritimes, à Alger, le 21 juin, la Fête de la musique sera célébrée à la Grande-Poste, à Alger, et en automne, le célèbre chanteur Julien Clerc et l'immense comédien André Dussollier seront à Alger. Un choix, un bon, impulsé par M. Xavier Driencourt.

Des œuvres qui créent la surprise et l’émotion

A l’occasion de la 2e édition Journée du design italien dans le monde, une centaine d’événements ont été organisés, depuis le 1er mars 2018, simultanément dans plus de 100 villes dans le monde, où les designers italiens les plus réputés, en qua
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Des œuvres qui créent la surprise et l’émotion

A l’occasion de la 2e édition Journée du design italien dans le monde, une centaine d’événements ont été organisés, depuis le 1er mars 2018, simultanément dans plus de 100 villes dans le monde, où les designers italiens les plus réputés, en qualité d’ambassadeurs du design, seront impliqués dans des rencontres et des approfondissements dédiés aux processus créatifs italiens. Pour célébrer cette importante initiative, l’ambassade d’Italie et l’Institut culturel italien, en collaboration avec le Ministère de la Culture, le Musée d’art moderne et contemporain et l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger, ont organisé, samedi dernier, un événement d’envergure dédié à la 2e édition de la rencontre du design algérien et italien  à Alger.   Conformément au succès de la première édition 2017 avec l’exposition «Le design italien rencontre le design algérien» qui valorisait non seulement le style et la qualité des produits  italiens, mais aussi des designers algériens, la seconde édition prévoit une série d’événements concernant trois axes principaux : la promotion de designers italiens et algériens à travers une exposition de leur produits, la réalisation de workshops pour des jeunes étudiants de design finalisée à la réalisation de quelques prototypes et l’organisation de conférences avec la participation de designers italiens. Une grande exposition qui rassemble plus de 30 designers algériens et italiens et des conférences seront à l’honneur  au MaMa autour du thème central : design et durabilité. Elle vise à examiner comment la conception peut contribuer au respect de la nature et à approfondir la collaboration entre les deux pays dans ce domaine. Les politiques durables sont aujourd’hui un thème central pour les actions des gouvernements et du secteur privé, et l’Italie, leader mondial incontesté du design, présentera des idées, des projets et des solutions de qualité favorisant un débat enrichissant.   Cet événement est une occasion de parler du design italien en tant que culture, de l’apprécier au-delà des produits et grâce à la compréhension du travail innovateur des créateurs et entrepreneurs. Lorenzo Damiani est ambassadeur du design italien pour IDD Algérie 2018. Pour lui, «sans concept, il n’y a pas de projet ! C’est l’idée qui m’a toujours inspiré. Les influences les plus significatives viennent simplement de l’observation de personnes immergées dans leur vie quotidienne». Giuseppe Lotti, commissaire pour l’exposition italienne, souligne : «Pour les designers italiens présents, l’exposition tentera de raconter l’âme des petites choses, à savoir une attention aux questions spécifiques de développement durable : l’utilisation de matériaux renouvelables et recyclés, l’emballage de la dématérialisation, réduction des étapes de traitement, le concept de chaîne courte, la récupération des connaissances anciennes qui risquent de disparaître mais aussi la capacité de concevoir des choses poétiques, porteuses de sens, capables de communiquer des valeurs et exprimer une idée différente du monde.»  

Le parcours d’Assia Djebar revisité

Mohamed Cherif Ghebalou, professeur universitaire a fait un bref récit sur le parcours de la géante de la littérature lors d’une conférence organisée mardi au niveau de la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira. «La native de Cherchell a eu son
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Le parcours d’Assia Djebar revisité

Mohamed Cherif Ghebalou, professeur universitaire a fait un bref récit sur le parcours de la géante de la littérature lors d’une conférence organisée mardi au niveau de la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira. «La native de Cherchell a eu son bac en 1953 en série lettres au lycée de Blida. Son premier roman La soif, édité en 1957, obtient le prix de l’Algérienne en 1958. Brusquement, influencée par son frère maquisard, Assia Djebar s’engage dans la Révolution», résume le professeur Ghebalou. Mariée en 1958 avec Ahmed Ould-Rouis qui fut recherché par la police coloniale, le jeune couple rejoint Tunis. «A Tunis, Assia Djebar s’inscrit pour un diplôme d’études supérieures en histoire. Sur le plan politique, elle s’engage comme dans la Révolution comme journaliste à El Moudjahid de 1958 à 1962. Elle écrit une série de textes documents intitulés Journal d’une maquisarde sur les réfugiés algériens en Tunisie. De 1959 à 1962, elle devient enseignante universitaire au Maroc. Sa première pièce de théâtre, Rouge l’aube, fut rédigée en 1960. Ce qui fait d’elle la première dramaturge algérienne», poursuit le professeur. Juste après l’indépendance, Assia Djebar regagne le pays. «Elle a travaillé dans l’enseignement universitaire jusqu’en 1965, tout en poursuivant son travail de journaliste en tant que critique littéraire et cinématographique et en collaborant aussi avec la Radio algérienne. Voulant élargir son horizon, elle part en France en 1965 et s’implique dans la formation théâtrale, notamment la mise en scène, et ce, jusqu’en 1974. Pour Assia Djebar, la parole est une forme de libération, une forme de soulagement des pressions durant la colonisation. C’est pour cela que dans ses écrits et pièces théâtrales, la prise de parole féminine domine», ajoute le conférencier. «Beaucoup ne le savent pas, mais en 1973, en France, Assia Djebar a fait la mise en scène d’une pièce de théâtre du dramaturge américain Tom Eyen sur la fameuse actrice Marilyn Monroe», révèle M. Ghebalou. Après la mise en scène théâtrale, la romancière et dramaturge passe à la réalisation cinématographique. «Son premier film, La nouba des femmes du mont Chenoua, réalisé en 1978, obtient le premier prix de la critique internationale à la Biennale de Venise en 1979. Son deuxième film, La zerda et les chants de l’oubli, a été réalisé en 1982. Assia Djebar est donc la première femme cinéaste algérienne. Dans mes recherches, j’ai découvert un troisième film entamé en 1995, Anza Triptyques berbères, mais qui n’a pas été réalisé dans sa totalité», indique encore le conférencier. Romancière, journaliste, dramaturge et cinéaste, Assia Djebar se lance dans la traduction. Elle a traduit le roman Ferdaous, une voix en enfer de la romancière égyptienne Nawal El Saadawi, de l’arabe au français. Le parcours d’Assia Djebar ne s’arrête pas là. D’une simple employée au Centre culturel algérien en France, elle devient directrice du Centre d’études françaises et francophones de Louisiane aux Etats-Unis, de 1995 à 2001. En 2001, la chevronnée Assia Djebar enseigne la littérature maghrébine d’expression française à l’université de New York. «Pédagogue, militante durant la guerre d’indépendance, journaliste, romancière avec 15 romans, poétesse avec le recueil : Poèmes pour l’Algérie heureuse (1969), dramaturge, cinéaste, essayiste et nouvelliste, historienne avec Villes d’Algérie au XIXe siècle en 1984, traductrice, élue à l’Académie royale en Belgique en 1999, élue à l’Académie française en 2005, etc. Je n’ai fait qu’un résumé du parcours de cette géante de l’Algérie dont les distinctions et les prix sont innombrables», conclut le conférencier Mohamed Cherif Ghebalou.  

Ou comment se moquer en «absurdistan»

Mais tout en restant critique, elle est aussi devenue drôle dans le sens où le rire qui retentit de cette écriture devient le remède ultime contre l’absurde. Le recueil de nouvelles intitulé Raison garder et publié récemment aux éditions Média-P
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Ou comment se moquer en «absurdistan»

Mais tout en restant critique, elle est aussi devenue drôle dans le sens où le rire qui retentit de cette écriture devient le remède ultime contre l’absurde. Le recueil de nouvelles intitulé Raison garder et publié récemment aux éditions Média-Plus, est en effet un ensemble homogène de chroniques de l’absurde ordinaire, une mise à nu de la société algérienne enfermée sans un «absurdistan» désarmant. Dans ce nouvel ouvrage, les personnages de Leïla Aslaoui-Hemmadi font tous ou presque partie du troisième âge (sauf le personnage principal de Monnikab, mon oxygène) ; et leur âge leur offre cette capacité de se moquer, d’être condescendants, détachés devant l’absurde ; ils ne s’emportent pas mais ne se résignent pas non plus. Ils savent raison garder. Ce sont pourtant des personnages d’un modèle social vaincu par la régression et la normalisation du médiocre et de l’infâme. A travers les onze nouvelles que compte le recueil, l’auteure peint des situations tirées de la vie quotidienne partagées par tous les Algériens. La bureaucratie, le système défaillant de santé publique, les tribunaux sans justice, les cités accablées par l’incivisme… Ces maladies manifestement insurmontables de l’Algérie. De simples faits divers, Aslaoui réussi à tirer une radioscopie sociale sans complaisance. Des fictions adaptées de la vraie vie, et où nous pouvons tous nous reconnaître. Les personnages de Raison garder ne sont pas cependant des héros. Ils ne s’autorisent pas des postures moralisantes non plus, et ils peuvent même se dresser du mauvais côté de la morale. Car après tout, ce ne sont que des humains. Des personnages attachants en somme, mais qui refusent de se laisser submerger par l’amertume lorsque le quotidien devient de plus en plus difficile à supporter et à vivre. Pour eux, Raison garder signifie tourner en dérision tous ces fléaux, les observer avec humour. Née à Alger, Leïla Aslaoui-Hemmadi a fait une brillante carrière de juriste avant d’embrasser la politique et intégrer le gouvernement au début des années 1990. L’assassinat de son époux en octobre 1994 change dramatiquement son destin. Elle démissionne d’ailleurs de son poste de ministre de la Solidarité nationale, pour exprimer son désaccord aux pourparlers pouvoir/ex-leaders du FIS en 1994. Auteur de plusieurs ouvrages. Sans voile, sans remords a reçu en 2013 le prix de l’Association des écrivains d’expression française. Une œuvre, Bahidja, est adaptée au théâtre en 2017 par le metteur en scène Ziani Cherif-Ayad.   Raison garder , Nouvelles Leïla Aslaoui-Hemmadi Editions Média-Plus, Constantine,  février, 2018 172 pages / 800 DA

«Nous sommes présents sur ce projet important pour l’économie nationale»

D’abord, pouvez-vous nous parler des sites culturels implantés sur le site du nouveau port commercial d’El Hamdania ? Nous sommes présents sur ce projet important pour l’économie nationale. Il y a eu des réserves de la part du ministère de la C
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«Nous sommes présents sur ce projet important pour l’économie nationale»

D’abord, pouvez-vous nous parler des sites culturels implantés sur le site du nouveau port commercial d’El Hamdania ? Nous sommes présents sur ce projet important pour l’économie nationale. Il y a eu des réserves de la part du ministère de la Culture, néanmoins ces réserves ne peuvent pas empêcher la réalisation du port d’El Hamdania. Il s’agit des réserves pour éviter les atteintes au patrimoine culturel. Ces réserves insistent sur la préservation les biens archéologiques sur terre et sous la mer qui se trouvent sur le site du port. Mais sachez que nous veillons à la préservation de ces biens culturels non seulement à El Hamdania mais à travers toutes les wilayas du pays. Vous venez de présider une cérémonie de remise des diplômes au profit des officiers et sous-officiers des institutions de la République. Donnez-nous plus de détails ? Honnêtement, c’est probant. Ces cycles de formation sont très utiles. D’ailleurs, nous le voyons et nous recevons des rapports quotidiennement de la part des services de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale sur des actes d’atteinte à des éléments du patrimoine culturel algérien. Nous voulons renforcer les capacités de ces services de sécurité pour nous venir en appoint, de la part des douaniers grâce à l’expertise des biens quand ils transitent dans nos frontières et les activités des services de sécurité algériens à l’intérieur du pays, notamment dans les wilayas pourvues d’un fort potentiel archéologique, je citerai Tébessa, Batna, Djemila, Timgad, à titre d’exemple. Cette formation est très nécessaire. D’ailleurs, vous avez remarqué que nous avons inclus les éléments de la marine nationale. Notre pays possède un patrimoine subaquatique très important, franchement nous ne connaissons pas la cartographie de ce patrimoine qui se trouve sous la mer. Il y a une bonne partie du patrimoine de La Casbah d’Alger qui se trouve sous la mer. Nous comptons travailler ensemble avec nos amis des gardes-côtes pour connaître davantage nos richesses culturelles. Beaucoup pensent que le patrimoine est incompatible avec le développement ?     Non. Le débat doit être engagé sérieusement sur ce sujet. Nous devons nous inspirer du cas de la station de métro de la place des Martyrs d’Alger. Grâce à l’échange entre l’archéologie et le développement, nous avons permis de mettre en symbiose le patrimoine archéologique et le projet de la station de métro. Mais aussi, il faut le dire, le développement ne doit pas se réaliser au détriment de la destruction du patrimoine culturel et la disparition des repères de la mémoire collective.

«Pour une réelle volonté de collaboration et de concertation»

Sauvegarde du patrimoine archéologique et aménagement du territoire ! Quelle archéologie choisir ? Celle du sauvetage d’urgence après une découverte fortuite ou celle de l’archéologie préventive ? L’archéologie préventive a acquis une plac
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«Pour une réelle volonté de collaboration et de concertation»

Sauvegarde du patrimoine archéologique et aménagement du territoire ! Quelle archéologie choisir ? Celle du sauvetage d’urgence après une découverte fortuite ou celle de l’archéologie préventive ? L’archéologie préventive a acquis une place majeure de par le monde et elle a profondément modifié les méthodes et les pratiques de la recherche. Aujourd’hui, la récession économique et les grands travaux d’infrastructure des différents plans de relance ont un fort impact sur le patrimoine et sur la profession d’archéologue. Le risque archéologique variant en fonction de la densité des vestiges dans le sous-sol, la présence archéologique n’est pas une simple vue en Algérie et notamment à Tipasa, c’est une certitude. Le débat sur ce thème a toujours été très vif entre les spécialistes, notamment les archéologues, les gestionnaires des sites patrimoniaux, les urbanistes et les autres aménageurs. Y a-t-il eu une expérience d’une fouille préventive à Tipasa où vous avez exercé durant deux longues décennies ? Suite à la découverte fortuite de vestiges archéologhiques mis au jour lors des travaux de fondation de la nouvelle poste de Tipasa en 1991, les autorités culturelles algériennes ont fait appel au ministère italien des Affaires étrangères pour réaliser un diagnostic archéologique du site exhumé. Une campagne de fouille fut organisée durant l’été 1991 sous la direction de Mme Andreina Ricci et son équipe de l’université de la Sapienza de Rome composée d’une architecte et de trois archéologues. La partie algérienne a réuni les membres de la circonscription archéologique de Tipasa (CAT) composée d’une archéologue, une historienne, trois jeunes architectes, un technicien supérieur en dessin, un sismologue et une spécialiste de la céramique antique. Cette campagne a permis aux membres de l’équipe italienne d’étendre et d’enrichir leurs connaissances d’un site classé sur la liste du patrimoine culturel universel et aussi aux membres de l’équipe algérienne de bénéficier d’un savoir-faire et d’une initiation à l’archéologie préventive dans la ville de Tipasa. Les fouilles ont mis en évidence deux points. Le premier c’est la partie de l’ancienne cité et des vestiges épars qui ne sont pas monumentaux et qui peuvent contribuer à l’interprétation générale de l’organisation de l’urbanisme et son évolution durant l’antiquité, tandis que le second point, c’est qu’il n’y a pas de conflit entre l’étude des restes in situ et le développement moderne de la cité sous réserve qu’il soit permis d’analyser systématiquement toutes les découvertes, y compris celles sporadiques ou occasionnelles. Tipasa, site du patrimoine culturel mondial, est encore enfouie sous des sédiments qui peuvent à l’avenir révéler des surprises aux archéologues au moindre coup de pelleteuse. Quel est votre commentaire ? Une grande partie de l’ancienne cité antique est encore ensevelie sous des strates alluvionnaires de plus de quatre mètres et sur lesquels la ville moderne fut installée. Il ne faut pas oublier que la localité côtière de Tipasa est un site riche en patrimoine historique caractérisé par la succession de nombreuses civilisations qui, depuis les temps géologiques jusqu’à la période contemporaine, ont laissé des traces indélébiles, des monuments spectaculaires tels que le Mausolée royal de Maurétanie connu sous l’appellation de Tombeau de la chrétienne, les édifices originaux, les vastes nécropoles, les objets et les collections archéologiques, les créations culturelles, religieuses et sociales dont nous sommes redevables. Ces archives matérielles constituent la mémoire de la cité, de la région et sont à la fois l’expression de l’identité culturelle et également un élément indissociable du patrimoine universel. A ce titre, ils apparaissent d’une importance stratégique pour la restitution de l’histoire nationale, mais nous constatons avec tristesse et contrition qu’ils subissent ainsi que leurs environnements immédiats des destructions, des démolitions, des modifications ou des démembrements dus essentiellement aux processus du développement socioéconomique. La triste réalité du nouveau port de Tipasa qui défigure non seulement le sky-line, mais sépare les deux parcs archéologiques qui constituaient un continuum urbain antique. Que faire alors et comment faire ? Allons-nous freiner le développement des cités ? Il est vrai que ce développement constitue effectivement une exigence incontournable, mais il ne devrait pas justifier la destruction et la disparition du patrimoine ; en d’autres termes et pour éviter une telle situation, qui avouons-le est parfois dramatique, il suffirait d’instaurer entre les différents intervenants, les élus locaux, les aménageurs et les services chargés de la protection du patrimoine culturel une réelle volonté de collaboration et de concertation afin de dégager des solutions adaptées et rationnelles de préservation du patrimoine archéologique dans l’intérêt de notre pays. Il est vrai que la sauvegarde du patrimoine culturel n’est pas une affaire de professionnels ou de spécialistes, mais qu’elle est avant tout une manière de se projeter dans l’avenir et de donner un sens à notre présent, tout en prenant compte des considérations les expériences et les enseignements du passé. Et là intervient l’archéologie préventive qui a pour objectif d’assurer, sur terre et sous les eaux, la détection et l’étude scientifique des vestiges susceptibles d’être détruits par des travaux liés à l’aménagement du territoire et proposer leur intégration au sein du projet d’aménagement. L’exemple de la fouille préventive de la poste de Tipasa illustre bien notre propos, mais il n’a pu aboutir complètement car le programme d’intégration des vestiges découverts, validé par l’Unesco a été modifié parle maître d’œuvre qui n’était autre que la direction des postes et télécommunication de la wilaya de Tipasa. Tandis que le second exemple, qui est un cas d’école et a abouti d’une manière extraordinaire, c’est la fouille de la Place des Martyrs d’Alger, sur le site de la station du métro, pourtant c’est un site classé aussi sur la liste du patrimoine culturel universel de l’Unesco.

Préservation et développement local

La dernière découverte d’une tombe et d’un réservoir à eau qui datent de la période romaine sur le site où devaient être construits 1500 logements et des équipements publics a remis sur le tapis l’éternel débat entre le patrimoine archéologiq
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Préservation et développement local

La dernière découverte d’une tombe et d’un réservoir à eau qui datent de la période romaine sur le site où devaient être construits 1500 logements et des équipements publics a remis sur le tapis l’éternel débat entre le patrimoine archéologique et le développement. Si d’autres pays civilisés avaient pu protéger leurs biens culturels afin de produire une plus-value dans leurs économies respectives, malheureusement pour l’Algérie, en dépit de l’existence de lois et la création des institutions chargées de protéger les sites culturels et naturels dont certains sont classés sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, les patrimoines archéologiques dans les différentes wilayas de notre pays demeurent à ce jour victimes de moult agressions par les citoyens, constructions illicites, vols, abandon... Notre pays, 56 ans après son indépendance, n’a pas pu instaurer une véritable culture s’articulant autour de la préservation de sa mémoire collective et les recherches historiques, critères incontournables pour mobiliser les générations autour de l’impérieuse nécessité de protection des patrimoines matériels et immatériels algériens, une fierté pour notre pays. Les discours officiels et les lois de la République n’ont pas empêché le massacre à l’échelle locale. Selon l’expert archéologue et historien Abderrahmane  Khelifa, «la société civile en Algérie commence à prendre conscience de l’importance du patrimoine, de nombreuses associations fleurissent dans leurs régions pour défendre le patrimoine, malheureusement les élus et responsables locaux ne les aident pas dans leurs actions, pourtant bénévoles», dit-il. C’est grave. Le département ministériel de Azzedine Mihoubi avait organisé, jeudi denier, au Musée public national de Cherchell (Tipasa), une cérémonie de remise de diplômes au profit des gendarmes, des policiers, des douaniers et pour la première fois des éléments de la Marine nationale, issus de plusieurs wilayas du pays, qui avaient achevé un cycle de formation, encadré par les experts algériens, relatif à la protection des biens culturels algériens contre le trafic et le vol.  

A contre-courant de la plume

C’est une fiction à travers laquelle le lecteur suit le destin de Youcef. D’un enfant montagnard dorloté que rien de mal n’atteignait, la vie de Youcef bascule après le décès de son père. Le monde de Youcef s’écroule. L’auteur nous plonge
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A contre-courant de la plume

C’est une fiction à travers laquelle le lecteur suit le destin de Youcef. D’un enfant montagnard dorloté que rien de mal n’atteignait, la vie de Youcef bascule après le décès de son père. Le monde de Youcef s’écroule. L’auteur nous plonge alors dans le vécu de la plupart des enfants algériens durant les années trente et quarante du siècle dernier. La misère et la rudesse de la vie poussent les familles à envoyer leurs enfants, n’ayant pas encore atteint dix ans, à travailler comme bergers ou ouvriers agricoles. Les peurs, les angoisses ainsi que les larmes versées à chaque séparation avec sa mère forgent le petit Youcef qui nourrit chaque jour plus d’ambition. Le petit découvre aussi les douceurs de l’amitié et les vertus de la patience. Le récit aborde également une étape importante dans le vécu de la famille algérienne, avec l’ordre d’appel pour le service militaire envoyant les jeunes hommes qui le reçoivent vers une mort presque certaine pour défendre la France. Youcef est donc un soldat parmi des milliers de jeunes Algériens qu’on jette en pâture en première ligne. De la chair à canon. Il est ensuite rescapé, démobilisé, que le destin pousse vers l’exil. Le roman retrace ainsi le vécu de ces jeunes qui constituaient une main-d’œuvre bon marché, contraints à quitter les leurs et embrasser d’autres cultures, d’autres mœurs et tenter d’autres horizons et destins. Les moments de bonheur, mais aussi de chagrin à la perte d’un être cher se succèdent, pour au final pousser le héros de ce roman au retour au bercail. Le roman peut se lire comme une critique de ce qu’est devenue la société algérienne. C’est un zoom sur les rapports construis sur l’intérêt matériel et les motivations individuelles qui ont pris la place des rapports humains et l’entraide qui consolidaient les familles. «Il faut croire que les tourments de la vie s’enracinent chez les personnes éprouvées, que la roue du destin tourne souvent dans le mauvais sens, comme pour rendre l’existence désagréable aux femmes et aux hommes les plus méritants.» Moumouh Icheboudène est l’auteur de Quand la paix s’éloigne, publié en 2010 et La danse fatale en 2013.  

La poésie féminine à l’honneur

Ontologie de la poésie féminine est le titre du nouvel ouvrage de l’écrivain Idris Boudiba. C’est un véritable hommage, dans toute sa splendeur, que l’auteur rend à la femme. «C’est un cadeau que je dédie aux femmes dont l’événement coï
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La poésie féminine à l’honneur

Ontologie de la poésie féminine est le titre du nouvel ouvrage de l’écrivain Idris Boudiba. C’est un véritable hommage, dans toute sa splendeur, que l’auteur rend à la femme. «C’est un cadeau que je dédie aux femmes dont l’événement coïncide volontairement avec le 8 Mars, la fête des femmes», souligne Idris Boudiba. A travers cette œuvre, l’écrivain a tenté de collecter le plus grand nombre possible de recueils de 195 poétesses arabes, à travers les différents âges, époques et ères, pour permettre au lecteur de découvrir le statut littéraire des femmes et la façon négative à travers laquelle elles ont été présentées par les historiens. Pour lui, même les études récentes, n’ont pas pu échapper à ce cliché qui caractérise l’approche des historiens sur la femme. «C’est l’homme qui a étroitement lié la poésie à la virilité masculine. Bien que la femme ait toujours existé au quotidien de l’homme, ce dernier a nié volontairement son existence sur le plan poétique. Il a oublié, cependant, que si lui utilise ses poèmes pour gagner sa vie, les poétesses, telle Leila Al Akhialiya, produisaient de la poésie pour raconter la vie sentimentale, spirituelle et existentielle. D’autres le font pour exprimer leur souffrance et leur marginalisation» explique l’auteur qui occupe actuellement le poste de directeur de la culture de la wilaya de Annaba. Dans ce recueil, le niveau de créativité des femmes poétesses arabes est mis en évidence, notamment en ce qui concerne l’aspect intellectuel et esthétique. A travers sa lecture, ce livre entame la description du climat tragique installé durant les guerres, depuis l’ère préislamique jusqu’à l’époque andalouse, où ces poétesses reflétaient l’esprit et l’âme de leur temps. Elles nous renvoient une image claire et surtout honnête des différentes étapes de l’histoire et des événements vécus par la femme, dans tous ses états. Le lecteur trouvera sûrement le plaisir de lire cet ouvrage, composé de plus de 520 pages, et le plus grand bonheur qu’il passera avec ces poétesses arabes dont Boudiba a pu collecter leurs poèmes après avoir été dispersés dans des volumes oubliés sur des étagères.   Ontologie de la poésie féminine Edition : Djoussour  fin 2017 Prix : 1200 DA

Nous avons constaté un retour du public vers les salles

Le Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi (TNA) a, au programme, plusieurs activités durant les mois de mars et d’avril. En plus d’une rencontre-hommage sur le scénographe Abdelkader Farrah, le TNA reprendra les Journées du théâtre du Sud
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Nous avons constaté un retour du public vers les salles

Le Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi (TNA) a, au programme, plusieurs activités durant les mois de mars et d’avril. En plus d’une rencontre-hommage sur le scénographe Abdelkader Farrah, le TNA reprendra les Journées du théâtre du Sud. Le lancement d’une revue sur le théâtre et un portail internet sur le quatrième art algérien sont également dans l’agenda de Mohamed Yahiaoui, directeur du TNA et commissaire du Festival national du théâtre professionnel (FNTP).   Le TNA envisage d’organiser une rencontre sur le scénographe algérien Abdelkader Farrah qui a sillonné le monde de la Corée du Sud au Mexique, en passant par l’Autriche et la Grande-Bretagne, mais il demeure peu connu dans son pays, treize ans après sa mort. Qu’avez-vous prévu pour cette rencontre ? Nous allons effectivement organiser une rencontre sur le scénographe algérien de stature mondiale Abdelkader Farrah. Avant sa mort (en 2005), il a demandé à ce que sa bibliothèque privée, qui était au niveau de la Royal Shakespeare Company à Londres, soit confiée au TNA. Tous ses documents, livres et archives nous ont été transmis. Nous préparons une exposition pour que le public puisse voir cette richesse. Le vernissage de l’exposition aura lieu le 13 mars 2018 à l’espace M’hamed Benguettaf au TNA (2e étage). Et, le 14 mars, à partir de 10h, au niveau du même espace, seront présentées des conférences sur l’itinéraire professionnel de Abdelkader Farrah, coordonnées par Ziani Chérif Ayad. Après, tous les documents seront transférés à la bibliothèque du TNA qui est au niveau de La Casbah d’Alger, à la rue Hadj Omar, à côté de la Mosquée Ketchaoua. Cette bibliothèque sera ouverte à tous les chercheurs, étudiants ou lecteurs qui s’intéressent au théâtre algérien. Chaque pièce produite aura son propre dossier. Il y aura aussi des DVD et des photos de ces pièces. Nous avons également réorganisé l’atelier des costumes. Des producteurs de films ou de feuilletons viennent parfois louer des costumes chez nous. C’est une nouvelle source de financement pour le TNA. Vous venez également de lancer le Prix international Mustapha Kateb. Qu’en est-il ? Ce prix annuel est ouvert à tous les critiques, les chercheurs et les académiciens algériens ou étrangers qui font des études ou des recherches sur le théâtre algérien à partir de 1990, et ce, jusqu’à nos jours. Nous avons retenu cette période parce que les documents existent, contrairement à l’avant 1990. Les études peuvent être faites en arabe et en tamazight. Nous sommes ouverts aux autres langues aussi. Le but du prix Mustapha Kateb est de se concentrer sur la critique théâtrale en Algérie. Nous voulons faire émerger des critiques. Nous avons constaté que certains universitaires ne suivent pas les pièces de théâtre. Nous voulons encourager les chercheurs à étudier les transformations de la dramaturgie algérienne au niveau des textes, des performances, des expériences et des orientations théâtrales en assistant aux spectacles. Il est nécessaire d’aller vers les origines du théâtre algérien afin de mettre en exergue ses spécificités artistiques et esthétiques ainsi que ses qualités humaines. Il est important aussi de mettre en évidence le rôle du théâtre algérien dans la culture arabe et universelle et de renforcer la participation du TNA dans le travail de documentation et de théorisation autour du théâtre en Algérie. Un théâtre qui ne peut pas évoluer sans la critique. Avez-vous précisé la période pour la participation à ce concours ? Les études doivent être remises avant le 31 juillet 2018. L’annonce des lauréats aura lieu durant le Festival national du théâtre professionnel d’Alger (qui aura lieu vers la fin de l’année). Il y aura trois prix : le premier est doté de 500 000 DA, le deuxième de 300 000 DA et le troisième de 200 000 DA. Nous devons choisir un jury dont les membres sont crédibles et dont l’expérience et les qualifications sont reconnues dans le domaine. Il y a un comité qui chapeaute le prix et qui est composé de Hamid Allaoui, Saïd Benzerga, Boubakeur Sekini et Mohamed Choumani. Le bulletin de participation au concours sera téléchargeable sur le site:www.tna.dz. Le nom de Mustapha Kateb s’est imposé à nous parce qu’il s’agit d’un homme de théâtre qui a beaucoup donné à l’Algérie et à l’art. Il était responsable de la troupe du FLN (durant la guerre de Libération nationale). Il a contribué grandement au lancement du Théâtre national algérien (il a été son premier directeur) après l’indépendance du pays et à l’ouverture de l’Institut de formation en arts dramatiques. Il a mis en scène plusieurs pièces et joué dans de nombreux films. Fin mars, le TNA organise les Journées du théâtre du Sud. Parlez-nous de cet événement... Nous sommes déjà à la 8e édition de ces journées. Elles sont prévues du 25 au 29 mars 2018 et vont coïncider avec la Journée mondiale du théâtre (célébrée le 27 mars de chaque année depuis 1962). Le Soudan sera l’invité d’honneur de cette manifestation. Nous avons prévu un atelier de formation sur l’actorat pour une douzaine de comédiens des wilayas du Sud du pays, qui sera encadré par Fadhel Al Soudani, un universitaire irakien établi au Danemark. La formation durera dix jours et sera couronnée par un spectacle qui sera présenté lors de la clôture des journées. Il est prévu la présentation de huit pièces aussi. Dans votre programme, il y a aussi le lancement d’une revue sur le théâtre... C’est vrai. C’est la revue du théâtre algérien. Nous allons bientôt annoncer les détails sur ce projet. Il s’agit d’une revue périodique qui paraîtra tous les trois mois en arabe et en français et qui abordera tout ce qui a trait à l’activité théâtrale en Algérie. Nous sommes en train d’étudier l’appellation qu’on donnera à cette nouvelle publication qui sera animée par des critiques et des journalistes. Nous travaillons actuellement aussi pour lancer un portail web sur le théâtre algérien aussi. On y trouvera tout sur les activités du TNA et des théâtres régionaux. Il est probable que nous lancerons ce portail le 27 mars 2018. Qu’en est-il du programme artistique du TNA ? Nous avons deux pièces en chantier. Il y a d’abord Al Mouhakama (Le Jugement) de Djamel Guermi d’après un texte de Nabil Rezag qui verra la participation de comédiens de la catégorie des personnes ayant des besoins spécifiques (handicapés). Et, il y a ensuite, une nouvelle version de Slimane El Louk (de Mahieddine Bachtarzi) qui sera mise en scène par Karim Beriber avec les comédiens du TNA. La générale de Slimane El Louk est prévue en avril prochain. Nous produisons de deux à trois pièces par an, dont une pour enfants. Nous avons au TNA un comité de lecture qui choisit les textes à monter sur scène. Du 15 au 20 mars 2018, le TNA animera une semaine de théâtre à Mostaganem avec la présentation de pièces, un atelier de formation sur l’actorat et une exposition. Nous travaillons aussi sur un projet relatif au théâtre pour jeunes. Probablement que nous allons consacrer le mardi de chaque semaine pour ce genre de théâtre. Un genre qui souffre du manque de production. Pour faire l’état des lieux, nous allons organiser des Journées du théâtre pour jeunes. C’est l’occasion pour mieux faire connaître les troupes qui s’intéressent à ce théâtre qui n’est pas celui des adultes ni celui des enfants. Par ailleurs, nous réfléchissons à relancer le théâtre de rue. Des spectacles seront programmés l’été prochain. Actuellement, nous présentons au TNA, les mercredi et jeudi de chaque semaine, une pièce pour adultes et les vendredi et samedi une pièce pour enfants. Le premier lundi de chaque mois, nous présentons un programme de musique populaire algérienne. Ce programme est régulier et est présenté à longueur d’année. Notre but est que les spectateurs s’habituent à voir un spectacle de théâtre chaque week-end durant toutes les saisons. Nous voulons instaurer de nouvelles habitudes, surtout que nous avons constaté un retour du public vers les salles. Un système de billetterie est désormais installé. On peut, par exemple, payer 500 DA pour voir une pièce.

Les quatre coaches se retournent pour Yasmine Ammari

La chanteuse Yasmine Ammari a agréablement surpris le jury, et non des moindres. Pascal Obispo, Florent Pagny, Zazie et Mika. Et ce, en faisant une cover (reprise) C’est le dernier qui a parlé (qui a raison) de Amina Annabi avec laquelle elle avait par
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Les quatre coaches se retournent pour Yasmine Ammari

La chanteuse Yasmine Ammari a agréablement surpris le jury, et non des moindres. Pascal Obispo, Florent Pagny, Zazie et Mika. Et ce, en faisant une cover (reprise) C’est le dernier qui a parlé (qui a raison) de Amina Annabi avec laquelle elle avait participé à l’Eurovision de 1991. Un titre revisité et empreint d’un vibrato s’inspirant de Shakira, porté par une grande et ample voix. C’est que Yasmine a étalé toute la quintessence de son organe et a exhibé en laps de temps toutes les figures de style vocales. Aussi, le grand oral, en «blind test» (au début les quatre coaches découvrent en aveugle le candidat mystère), de Yasmine a laissé les «examinateurs» sans voix. Ayant un accent, les coaches n’arrivaient pas à saisir l’origine. «Elle est Québécoise ?» s’interroge Mika. Alors qu’elle est un pur produit algérien jusqu’au bout des ongles. Les premiers à appuyer sur le buzzer sont Florent Pagny et Pascal Obispo puis rejoints par Zazie et Mika. C’est la confirmation. Ils sont unanimes. Les bravos fusent. Et l’on imagine la joie et la fierté de ces millions de téléspectateurs du « bled». La participation de Yasmine au programme «The Voice» est un défi. Car, bien qu’elle soit une chanteuse confirmée, elle a mis son ego de côté, pour s’exposer modestement. Un grand risque. Elle confiera au taulier de l’émission «The Voice», Nikos Aliagas : «J’aime ce contact avec les gens en fait. Des fois, j’oublie que je suis connue. Ce qui me motive à venir en France, c’est remettre le compteur à zéro. C’est pour agrandir mon public, c’est me faire connaître. C’est un challenge. Je ne suis pas connue, ici (France). Et là, je vais voir réellement si ma voix plait…» Et effectivement, sa voix a séduit. D’où le questionnement : «D’où sort cette voix ?» Yasmine Ammari est la fille de son père. Le chanteur et compositeur, Bouzid Ammari, le loup blanc d’Oran. Et son oncle n’est autre que le grand et regretté dramaturge Abdelkader Alloula. Elle a commencé le chant à l’âge de six ans. Elle a de qui tenir. Florent Pagny, son mentor Florent Pagny, qu’elle choisira comme coach, est une première caution : «Je comprends quelque part ce qui lui arrive. On sent tellement que tu maîtrises ton art. Tu maîtrises le don que tu as. Et puis, tu le fais avec facilité. ‘The Voice’ amène forcément à d’autres exercices. Entre les chansons françaises, anglo-saxonnes… Mais avec une base comme la tienne, ce n’est que du plaisir…» Mika est conquis : «Franchement, tu nous as joué un tour. On est ensorcelés. Comme s’il y avait sept personnes en toi. Mais tu as appris où à chanter comme ça ? Tu es restée élégante. Tu sais utiliser tes cordes vocales à travers différentes manières. Tu sais tourner ta voix vers des notes occidentales et orientales. Tu dois travailler pour avoir une voix comme ça. Ce n’est pas gratuit...» Zazie saluera le choix de chanson (C’est le dernier qui a parlé de Amina Annabi) : «Je trouve bien le choix de chanson. C’est aussi :‘j’arrive avec ma culture et je l’assume.’ Il y avait beaucoup de voix, beaucoup de personnalité. J’ai mis du temps à me retourner. Et je comprends que tu puisses mettre toutes les cartouches de ton côté…Bravo ! » Pascal Obispo, lui, a adoré : «Tu as été encore plus loin qu’Amina. Comme un vaisseau extraterrestre. Et c’est là, que tu as pu avoir les quatre coaches. Tu le mérites…Et puis, ce grain de voix, une espèce d’élégance naturelle… Et tu as ramené quelque chose (de nouveau, frais)…» Du coup, c’est une nouvelle aventure pour Yasmine Ammari et qui ne fait que commencer. Et tout le monde en parle ici, en Algérie, fièrement. Elle explose l’audimat : «Go, go Yasmine !» Sur son compte facebook, en guise de remerciements aux tonnes de messages, elle consignera ceci : «Chères amies, chers amis, recevez de ma part et de tous ceux qui m’entourent mes remerciements les plus chaleureux ! Le spectacle a déjà commencé! Il nous rassemble dans la joie, l’amour de la musique et la réussite. Merci pour votre présence et votre soutien dans cette belle aventure…»  

Yamina Cherrad Bennaceur revient sur son combat révolutionnaire

A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, le Forum de la Mémoire d’El Moudjahid en coordination avec l’association Machaal Echahid, a abordé, mardi matin, le combat de la femme algérienne durant la Révolution algér
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Yamina Cherrad Bennaceur revient sur son combat révolutionnaire

A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, le Forum de la Mémoire d’El Moudjahid en coordination avec l’association Machaal Echahid, a abordé, mardi matin, le combat de la femme algérienne durant la Révolution algérienne. Pour ce faire la moudjahida Yamina Cherrad Bennaceur a été, conviée pour présenter son livre Six ans au maquis, publié par les éditions El Kalima, en septembre dernier lors du Sila. D’emblée, Fouad Soufi, chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale, a indiqué que le livre de Yamina Cherrad Bennaceur est un condensé de pudeur. Il note, également, que la génération dite «novembriste» a compté beaucoup de femmes de tous les âges et toutes les conditions matérielles et sociales, mais pendant longtemps, elles sont restées la face cachée de l’histoire. Il reconnaît qu’il n’y pas eu beaucoup d’Algériennes qui ont participé à l’écriture de leurs mémoires. «Ce qui est intéressant, note-t-il, c’est le silence de ces femmes qui sont inversement proportionnelle à leur engagement. Plus elles ont travaillé moins elles ont parlé. Il y a déjà eu un travail historique dans ce sens là en 2004.» Faisant une analyse de données textuelles de Six ans dans le maquis, Fouad Soufi constate que «ce qui est fascinant dans ce livre, c’est la vie de Yamina Cherrad avant le maquis, au maquis et après le maquis». «Elle nous dit que toutes ces années étaient belles, ses jours étaient beaux et ses moments étaient fantastiques. Si tout cela était beau et fantastique,  parce que c’était porté par un idéal. Et c’est cet idéal qui vaincra l’armée coloniale. La description qu’elle nous donne de la vie à Sétif, c’est de l’anthropologie sociale» argumente-t-il. Yamina Cherrad est issue dans une famille modeste, un père lettré, une mère, détentrice d’un certificat d’études dont elle ne parle pas beaucoup et d’une sœur qui l’a formée au nationalisme. Après l’école primaire à Bel Air de Sétif, elle rentre à l’école d’infirmière de la même ville et en ressort, en 1953, major de promo. Fouad Soufi ajoute qu’il y a de l’émotion tout au long de ce livre, «même quand elle décrit sa venue à Alger pour la première fois à l’âge de seize ans ou encore quand elle a gardé le souvenir de cet éclair de douleur atroce sur le visage de sa mère, quand elle apprend qu’elle rejoint le maquis». Yamina Cherrad rejoint le maquis le 12 novembre 1956, alors qu’elle n’a que vingt ans. Toujours selon Fouad Soufi, Yamina Cherrad nous fait partager son admiration pour tous les combattants de la cause nationale et nous fait découvrir, aussi, toutes ces régions qu’elle a parcourues à pied ou à cheval. Dans l’un de ses chapitres, la maquisarde se demande où est passé le carnet de notes de son défunt mari, Bachir Bennaceur, tombé au champ d’honneur le 1er décembre 1961 et avec qui elle aura un fils, Saïd qui naîtra dix jours après la disparition de son père. Avant sa mort, Bachir Bennaceur a jeté un carnet de notes sur la terrasse d’une maison et «apparemment il aurait été donné à l’historien Mohammed Harbi. Quand j’ai posé la question par l’intermédiaire de quelqu’un qui connaît Harbi, il m’a fait répondre qu’il ne s’en souvenait pas. L’historien est très malade», éclaire Fouad Soufi. Avec la timidité et la douceur qu’on lui reconnaît, la maquisarde Yamina Cherrad Bennceur avoue qu’elle s’est décidée à laisser un legs cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie pour ses petits-enfants et à tous les enfants de son pays. «Je ressens la nécessité de laisser le témoignage d’une femme qui a vécu la lutte d’indépendance et qui, alors, même que notre société n’était pas préparée à l’engagement des femmes, a fait son devoir.» Après avoir fait un rappel magistral de son parcours, Yamina Cherrad Bennaceur a tenu à rendre un hommage appuyé à la femme rurale, qui a eu à affronter au quotidien, durant la Révolution nationale, le danger et la peur. La femme rurale a fait preuve de beaucoup de générosité envers les maquisardes qui approchaient son foyer… L’auteure de Six mois au maquis, Yamina Cherrad Bennaceur, ne pouvait pas clore son intervention sans émettre un vœu : celui de voir son livre traduit en langue arabe.

Une belle saison pour la vente des œuvres

Premier du genre, le «Printemps des arts» se décline sous la forme d’une grandiose exposition-vente d’arts plastiques. Le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, est revenu lors d’un point de presse, animé lundi matin au palais de la Culture M
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Une belle saison pour la vente des œuvres

Premier du genre, le «Printemps des arts» se décline sous la forme d’une grandiose exposition-vente d’arts plastiques. Le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, est revenu lors d’un point de presse, animé lundi matin au palais de la Culture Moufdi Zakria, sur les grandes lignes de ce rendez-vous artistique. L’orateur a rappelé que l’idée d’organiser «Le printemps des arts» a mûri grâce aux contacts entretenus avec les artistes peintres et les sculpteurs rencontrés dans toutes les wilayas du pays. «Cette initiative, dit-il, n’est qu’une occasion supplémentaire pour les artistes de se faire connaître en exposant et en proposant à la vente leurs œuvres artistiques dans le but d’établir les règles et les bases qui détermineront la véritable valeur du produit artistique.» Cette première édition, qui s’étalera sur huit jours au niveau de l’ensemble des espaces du palais de la Culture, ne doit en aucun cas se limiter à l’aspect artistique. Pour le premier responsable du secteur, cette occasion doit être celle «de la sensibilisation afin de faire participer les acteurs et opérateurs économiques, les institutions de l’Etat, qui à leur tour devront aider à la promotion du produit artistique en Algérie et le proposer à la vente… Ce sont des grands noms qui ont fait l’art plastique en Algérie… Des noms devenus des références nationales et internationales, un héritage et un patrimoine pour les différentes générations, des exemples vivants à suivre. Je suis convaincu qu’un tel événement est également l’un des meilleurs moyens pour rendre hommage à ces grands artistes, c’est aussi une reconnaissance au rôle qu’ils ont eu à jouer dans la construction et la gloire de la culture en Algérie.» Ainsi, le comité d’organisation dûment désigné par le ministère de la Culture aura pour mission de valider les inscriptions ainsi que les candidatures des postulants via le Net. L’artiste ne pourra présenter que trois œuvres en relation avec la peinture ou encore avec la sculpture. Il ne sera retenu que cinq artistes par wilaya. Les artistes sont conviés à estimer et fixer eux-mêmes le prix de vente de leurs œuvres. Exceptionnellement, pour cette première édition, le ministère de la Culture s’engage à fournir l’aide logistique en prenant en charge tous les aspects inhérents à l’exposition, y compris la prise en charge du séjour de l’artiste. Il est à noter par ailleurs que le ministère de la Culture compte organiser, en 2019, la première édition de la biennale algérienne. De même qu’il est prévu l’initiation d’une spécialité dans l’art de la cire afin de créer, plus tard, un musée de cette matière qui immortaliserait les figures de proue de la culture algérienne.  

Coopération avec l’université de Mostaganem

L’Institut national supérieur de musique d’Alger (INSM) a abrité cet événement majeur, en présence du directeur de l’INSM, Abdelkader Bouazzara, Benichou Djillali, doyen de la faculté des Arts et Lettres arabes de l’Université Abdelhamid Ibn Ba
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Coopération avec l’université de Mostaganem

L’Institut national supérieur de musique d’Alger (INSM) a abrité cet événement majeur, en présence du directeur de l’INSM, Abdelkader Bouazzara, Benichou Djillali, doyen de la faculté des Arts et Lettres arabes de l’Université Abdelhamid Ibn Badis, le directeur de la maison de la Culture de Mostaganem, l’encadrement pédagogique, les étudiants et des journalistes. Paraphant cette convention, la première du genre en Algérie, le directeur de l’INSM, Abdelkader Bouazzara déclarera : «C’est la première fois en Algérie qu’une convention d’une telle envergure est signée. Cela prouve qu’il existe une volonté politique au plus haut niveau afin de conférer à la musique une dimension académique tout en la démocratisant à travers le pays. Et par conséquent, mettre à contribution les étudiants en LMD (licence, master et doctorat)…». La convention proprement dite porte sur la coordination en matière d’échange du savoir entre les professeurs, les experts, les musiciens, les musicologues, la facilitation de la mission des étudiants-chercheurs quant à l’utilisation des équipements scientifiques et autres ateliers musicaux au niveau de l’Institut de musique Abdelkader Benaïssa au sein de la direction de la Culture ; l’autorisation des étudiants (licence et master) à participer aux stages sur le terrain à travers les diverses structures sous la tutelle de la direction de la Culture et de l’Institut national supérieur de musique ; l’organisation des journées d’études, des conférences nationales et internationales pour les étudiants (licence, mater et doctorat) ; l’animation des ateliers artistiques, pluridisciplinaires et interactifs entre les étudiants et les professeurs. Le volet de la formation porte sur l’engagement de l’Institut national supérieur de musique œuvre à doter les étudiants (licence et master) d’un réseau d’études musicales soutenus par un encadrement pédagogique de qualité et de haute expertise et à dispenser des cours et des communications, à assurer le suivi des formations périodiques, à faire participer des pratiquants musicaux, les professionnels, des instrumentistes expérimentés et à garantir des places pédagogiques (licence et doctorat) au niveau de la faculté de littérature arabe et des arts de l’Université de Mostaganem. Quant à la documentation et autres archives, ce volet demeure à l’étude et en discussion entre les parties concernées. Le Dr Benichou Djillali, doyen de la faculté des Arts et Lettres arabes de l’Université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem, étayera : «Cette convention est de bon aloi. C’est une première. On passe de la phase académique à celle pratique. Aussi, nous devrions profiter de l’expérience et l’expertise de l’INSM (L’Institut national supérieur de musique d’Alger). Cette convention impulse un bond qualitatif et scientifique pour nos étudiants. Je remercie tous ceux qui participé à la réussite de cette convention…». Le directeur de la maison de la Culture, Abdelkader Bouazzara, s’est réjoui de cet événement pluridisciplinaire : «C’est une convention historique. Un grand acquis. Imaginez que cela soit suivi par toutes les wilayas du pays. On est chanceux d’y participer…».

Retour de la fille prodigue

La chanteuse Selma Kouiret, l’ex-égérie du gypsy-flamenco groupe Mediterraneo, après une absence scénique qui aura duré 15 ans, était de retour pour un concert baptisé «Nos retrouvailles», samedi soir à la salle Ibn Zeydoun. C’était le retou
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Retour de la fille prodigue

La chanteuse Selma Kouiret, l’ex-égérie du gypsy-flamenco groupe Mediterraneo, après une absence scénique qui aura duré 15 ans, était de retour pour un concert baptisé «Nos retrouvailles», samedi soir à la salle Ibn Zeydoun. C’était le retour de la fille prodigue de Selma Kouiret. Elle s’était installée une quinzaine d’années au Maroc. Et une certaine fébrilité régnait dans l’air. Déjà, celui qui a aidé et soutenu ce retour, Mamoun Senouci, directeur de la salle Ibn Zeydoun, accueillait le public à bras ouverts. Et de surcroît, pour la circonstance, il était aux manettes techniques. Un présent pour cette fille, Selma, qu’il a vu décoller, ici, à Riadh El Feth, dans les années 1990 au sein de sa formation première, Mediterraneo. Selma aura marqué son public. Des amis, dont Abdelkader Bendaâmeche, le directeur du conseil national des arts et des lettres, musicologue et auteur, des admirateurs de la première heure, des voisins, des journalistes venus redécouvrir cette «flamenca», son mari et puis ses parents tout fiers de leur fille. Et ce, de par un retour fracassant. Baptisé «Nos retrouvailles», le concert affichant complet, était à la bonne franquette, amical, filial et familial. Selma, dès son apparition, déclenchera des youyous et une ample ovation en guise de bienvenue. Et ce fut une belle «gaâda», unplugged et seated-assis. Très acoustique et franchement lyrique. Car nous avions rendez-vous avec une voix, une très grande et belle voix algérienne. Une diva Accompagnée par huit musiciens aussi bons que professionnels — deux guitares (dont un soliste), un violon, un oûd (luth), une basse, des percussions, accessoirement un clavier —, Selma étalera toute la gamme et la tablature de son art pas du tout mineur. C’est que non seulement la voix est intacte, mais elle a augmenté et s’est bonifiée. Elle est devenue altière, elle monte dans la gamme. Une voix d’une diva, sans flagornerie ni démesure. Car maîtrisant son sujet et dans son élément. Confiante, à l’aise, souriante et bien sûr élégante, elle délectera son auditoire avec Ya Gorbati fi Bled Nass ; Ya Bent Djazaïr ; Ana Kount Ndabar Aâla Nass ; Bsame mucho ; Que Sas Que Sas ; Caminando ; Klam Mahdrouch Batel Alik Nass ; Assendu ; Zwit Rwit ; Djazaïria ; Wahran Wahran ; Ya Ghazali ou, encore en guise rappel, Jobi Joba des Gipsy King qu’elle dédiera à son époux qui l’a beaucoup soutenue, ses parents et son public. Des «oldies», du flamenco, du gypsy, du manouche, du boléro, de l’andalou, du assimi, du wahrani… Au grand bonheur de ses aficionados. A la fin de son récital, sa loge a été assaillie par des fans, des amis, sa mère, son père… On est venu la congratuler et célébrer son retour parmi les siens. On est tenté de chanter Selma Ya Selma en pastichant Salma Ya Salama de Dalida. Pour les absents qui ont toujours tort, Selma sera bientôt en concert à l’Opéra d’Alger.  

Des lauréats du prix Assia Djebar honorés

Les lauréats du prix Assia Djebar du meilleur roman en tamazight, en l’occurrence Rachid Boukherroub (2015), Lynda Koudache (2016) et Mustapha Zarouri (2017), ont été honorés, jeudi, à l’occasion d’une rencontre organisée par les éditions Anep,
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Des lauréats du prix Assia Djebar honorés

Les lauréats du prix Assia Djebar du meilleur roman en tamazight, en l’occurrence Rachid Boukherroub (2015), Lynda Koudache (2016) et Mustapha Zarouri (2017), ont été honorés, jeudi, à l’occasion d’une rencontre organisée par les éditions Anep, à la bibliothèque principale de lecture publique de Tizi Ouzou. La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités dont on peut citer, entre autres, le professeur Abderrezak Dourari, directeur du Centre national d’aménagement linguistique et pédagogique de l’enseignement de tamazight (Cnplet), Salah Belaïd, président du Haut Conseil de la langue arabe et d’autres universitaires, à l’image de Moussa Imarazene, du département de langue et culture amazighes de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Par ailleurs, notons qu’à l’occasion, le directeur des éditions El Amel, Mohamed Si Youcef, a été également honoré pour avoir édité les ouvrages de Rachid Boukherroub et Mustapha Zarouri qui se sont distingués lors du prix Assia Djebar. Ainsi, il est utile de souligner, en outre, que les éditions El Amel, sises à la Nouvelle Ville de Tizi Ouzou, ont publié plus de 1000 livres en 20 ans d’exercice. «Nous avons publié, depuis 1997, plus d’un millier de livres de différents domaines et en plusieurs langues», a déclaré M. Si Youcef devant une assistance composée de nombreux invités, dont le sénateur Hocine Haroun, l’organisateur du Café littéraire et philosophique, Amirouche Malek, et le propriétaire de la librairie Omar Cheikh. Sid Ali Sekhri et Mohamed Balhi, responsables du département de l’édition à l’Anep et Nabila Goumeziane, directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou étaient également présents à cette rencontre.

CÉSAR 2018 : 120 battements par minute sacré meilleur film

120 battements par minute, de Robin Campillo, grande fresque sur les années sida en France, qui avait bouleversé le Festival de Cannes, a été primé vendredi soir meilleur film lors de la cérémonie des César, les récompenses du cinéma français. 
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CÉSAR 2018 : 120 battements par minute sacré meilleur film

120 battements par minute, de Robin Campillo, grande fresque sur les années sida en France, qui avait bouleversé le Festival de Cannes, a été primé vendredi soir meilleur film lors de la cérémonie des César, les récompenses du cinéma français.  Déjà récompensé du Grand prix au festival de Cannes l'an dernier, le film a remporté six récompenses sur 13 nominations. Robin Campillo a attendu plus de vingt ans pour filmer le début de la lutte contre le sida, à travers le combat de l'association Act Up. Là où de nombreux films sur l'épidémie, qui a fait des ravages dans la communauté homosexuelle, s'attardent sur des destins individuels, le réalisateur de 55 ans a fait le pari du collectif. «Au début de l'épidémie, les gens ont vécu dans leur coin. Avec Act Up, des malades ont voulu casser la malédiction intime pour rendre la maladie plus visible et mettre les politiques face à leurs responsabilités», avait-il dit en mai 2017 à Cannes à l'AFP. Act Up, c'était «ne plus subir l'épidémie, en être aussi acteur», pour celui qui a été militant de l'association, connue pour ses slogans choc et ses opérations spectaculaires telles que les «die in», avec des participants s'allongeant par terre et faisant le mort. De la mort, il est bien évidemment question, mais c'est surtout le combat contre l'indifférence, les laboratoires et la maladie qui passe au premier plan.  «Le film ne donne pas de conseils mais rappelle juste ce rassemblement de gens contre cette épidémie qui ont construit une conscience et des luttes politiques», soulignait Campillo. De l'aventure Act Up, il a restitué les opérations spectaculaires à coups de jets de poches de faux sang, les débats tendus pour décider des actions à mener, des positions à adopter et des avancées médicales... Philippe Mangeot, ancien président d'Act Up, a participé au scénario. Mais le réalisateur montre aussi le sexe, l'amour, les gay pride et les soirées exutoires au son de la house music, dont le tempo donne son titre au film. 120 battements montre un activisme mené bien avant les réseaux sociaux, sans verser dans la nostalgie, ou dans le documentaire, probablement, car il fait la part belle à l'histoire d'amour entre Sean, séropositif, et Nathan, qui ne l'est pas. Révélation du film, Nahuel Pérez Biscayart a été sacré vendredi soir meilleur espoir masculin. Antoine Reinartz, qui joue Thibault, le leader d'Act Up dans le film, a reçu le César du meilleur second rôle masculin. 120 battements par minute a été le candidat de la France pour l'Oscar du meilleur film étranger mais n'a au final pas été retenu. 

«Je ne comprends pas que des deniers publics soient utilisés pour un projet qui est beaucoup plus égyptien qu’algérien !»

Auteur, scénariste et réalisateur, Abderrahmane Hayane nous explique dans cet entretien les raisons de la polémique qui a enflé depuis quelques semaines avec le ministère de la Culture et des producteurs algéro-tunisiens et égyptiens autour du projet q
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«Je ne comprends pas que des deniers publics soient utilisés pour un projet qui est beaucoup plus égyptien qu’algérien !»

Auteur, scénariste et réalisateur, Abderrahmane Hayane nous explique dans cet entretien les raisons de la polémique qui a enflé depuis quelques semaines avec le ministère de la Culture et des producteurs algéro-tunisiens et égyptiens autour du projet qu’il porte de long métrage consacré au Dina, du nom de ce premier bateau d’armes destinées à la Révolution  algérienne. Cette histoire avait fait l’objet d’un film-documentaire remarquable qu’il avait réalisé pour l’ENTV en 2016. El Watan s’était déjà fait l'écho de cet imbroglio dans une de ses éditions en janvier dernier.   L’idée de réaliser un film sur le navire Le Dina transportant une cargaison d’armes pour la Révolution de Novembre 1954 a germé à partir d’un ouvrage L’Odyssée du Dina… Exactement ! L’idée a germé à partir du livre intitulé L’Odyssée du Dina paru aux éditions ENAL en 1993 dont l’auteur est Nadir Bouzar, un Algérien de Miliana ayant grandi au Maroc. En 1953, Nadir Bouzar était déjà entré dans la résistance anticoloniale française. Il avait rejoint en Egypte le bureau du Maghreb. C’est un ancien moudjahid, décédé en 1975. Ce qui m’intéressait, c’était l’événement qu’il a mené lors de la Révolution. Il avait été désigné par Ahmed Ben Bella et l’Emir Abdelkrim, chef de la résistance marocaine à l’époque, comme le responsable de l’expédition du bateau Le Dina. Premier bateau et première cargaison d’armes à destination des maquis algériens. C’est avec l’argent du hold-up de la poste d’Oran en avril 1949, commis par Ahmed Ben Bella, qu’on avait commencé à financer, en partie, la Révolution. Après le déclenchement de la guerre en novembre 1954, il est apparu très vite que les maquis de l’Ouest étaient à court d’armes. C’est au Caire (Egypte), début 1955, qu’a été alors décidé l’envoi d’armes pour l’ouest du pays, une opération dirigée par Larbi Ben M’hidi, chef de la Wilaya V, à destination de Nador (le Rif), au Maroc, pour doter en armes les troupes des maquis de l’Ouest, installés tout au long de la frontière marocaine, mais également la résistance marocaine représentée à l’époque par l’Armée de libération du Maroc (ALM), installée dans le Rif marocain. C’était cela l’objectif du Dina. Mais c’est un autre déclic qui déclenchera le projet documentaire L’Odyssé du Dina… En 2014, une stèle commémorative est inaugurée à Nador, la ville côtière marocaine, là où avait accosté le Dina. Avec, inscrits sur la stèle, tous les noms de ceux qui étaient à bord et ceux qui avaient aidé à débarquer la cargaison d’armement… Au bout de 32 jours, le Dina avait pratiquement coulé en arrivant à Nador dans la tempête, après s’être fracassé sur les récifs. Une commémoration fraternelle a eu lieu ce jour-là entre Marocains et Algériens en présence de toute la famille Bouzar ainsi qu’une délégation du ministère des Moudjahidine. Quelques jours après cet hommage, j’ai rencontré Abdelkader Bouzar, fils de Nadir Bouzar, qui m’a raconté son voyage à Nador. J’ignorais l’existence de cette belle histoire. Il me le confirmera en m’offrant le livre de son père L’Odyssée du Dina. Un journal de bord précis et personnel écrit durant la traversée du Dina. Une traversée qui devait faire 7 jours, mais qui en fera 32 durant lesquels l’équipage et les militants algériens à bord auront tout connu : les tempêtes, les maladies, la dysenterie, la malnutrition, les avaries des moteurs, la peur d’être rattrapé par la marine française lancée à leur recherche ! Une véritable odyssée pour ces hommes dont la plupart n’avaient jamais mis les pieds sur un bateau ! Nadir Bouzar remettra une copie de son journal de bord à Ahmed Ben Bella pour le valider, à l’issue de cette odyssée qui le marquera. Il en fera un livre qu’il ne pourra pas publier de son vivant. Houari Boumediène était à bord du Dina. D’ailleurs, ce sera son premier et dernier voyage entre l’Egypte et l'Algérie durant la guerre. Mohamed Boukharouba alias Houari Boumediene, jeune étudiant de 26 ans, est arrivé à Nador parmi les sept militants du bateau. De là-bas, il prendra le maquis et rejoindra l’état-major à Oujda, d’où il ne partira plus… En 1975, Houari Boumediène est le chef d’Etat. La propagande de l’époque faisant de lui le héros du Dina, la famille Bouzar craignait des ennuis avec l’homme fort du pouvoir algérien. Les Bouzar attendront jusqu’à sa mort en 1978 pour commencer à envisager d’éditer le livre. Cela prendra une dizaine d’années. L’Odyssée du Dina sera édité en 1993 et réédité en 2006 grâce au soutien du ministère des Moudjahidine à l’époque. L’idée d’un projet de film était dans l’air. Et puis, il y eut la décennie noire. Tout s’arrête. En 2006, Ould Abbès, alors ministre des Moudjahidine, sollicite le journaliste et auteur (notamment directeur de la Radio nationale), Azzeddine Mihoubi, pour relancer la réécriture du projet. Mais Azzeddine Mihoubi était trop absorbé par ses fonctions et l’écriture de ses livres. Le projet disparaît des radars. Jusqu’en 2014. Très intéressé par cette fantastique histoire, je propose d’idée de scénariser dans un premier temps un documentaire pour le proposer à l’ENTV. S’il était de bonne facture, on en ferait un long métrage. Proposé, le projet a séduit l’ENTV. Je l’ai alors réalisé et produit, en production exécutive. Et le documentaire-en deux versions arabe et française- a été diffusé à la télévision la première fois, fin mars 2016. Sans prétention, c’est un succès. Il continue d’ailleurs à être rediffusé jusqu’à aujourd’hui. Il sera projeté dans le réseau des cinémathèques du pays et notamment celle d’Alger qui drainera beaucoup de monde lors de son avant-première. On fera même des projections scolaires. Une belle histoire, c’est encourageant… Il y avait un tel engouement. Oui, une très belle histoire d’un bateau, un yacht ayant appartenu à la reine Dina de Jordanie, transportant une cargaison d’armes fournies par les Irakiens, avec à son bord 12 hommes. 7 militants du FLN et 5 marins. Le chef d’expédition est Nadir Bouzar, le commandant de bord est un Yougoslave, Milan Bacic, un «loup de mer». A lui seul, son histoire avec la Révolution algérienne pourrait faire un film. Il mourra chahid, dans la prison d’Oran, torturé par ses geôliers français. Le bateau a été subtilisé par un commando de fidayine emmené par Ahmed Ben Bella à Tripoli (Libye), en janvier 1955, dans une véritable opération commando. L’embarcation appareillera pour le port d’Alexandrie, en Egypte, où elle sera chargée d’un important lot d’armes de guerre et prendra la mer direction Nador le 28 février 1955. Il y a tous les ingrédients pour réaliser un film d’espionnage, bravoure, guerre, aventure… Effectivement, l’ENTV m’encouragera à faire un film à partir de L’Odyssée du Dina (livre et documentaire éponymes). L’écriture du scénario du long métrage prendra six mois. 170 pages. Un scénario où il y a de l’action, de l’aventure. Vous savez, au cours de cette «odyssée», l’équipage, des fois, naviguera à vue, sans boussole…Ils étaient perdus en mer… Du suspense. J’ai écrit et scénarisé un film d’espionnage pour lui donner un caractère grand public. En janvier 2017, j’ai déposé des exemplaires du scénario au niveau de l’ENTV, le ministère des Moudjahidine et l’ONDA (Office national des droits d’auteur) pour le protéger. Au Fdatic (Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographique), qui dépend du ministère de la Culture, on me signifiera honnêtement que les caisses sont vides et qu’il fallait temporiser. Et je comprends cela. L’Algérie venait d'entrer en phase de récession financière et tous les budgets dans tous les secteurs étaient revus à la baisse. Donc, j’entre dans une phase de stand-by. Mais en décembre 2017, j’apprends que lors d'un récent séminaire consacré à «L’image de la Révolution algérienne dans la création artistique et littéraire», organisé à Mostaganem, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, cité par le journal El Chourouk, avait déclaré lors de son discours qu’un accord avait été conclu avec des producteurs privés algériens et égyptiens pour la réalisation d’un film sur L’Odyssée du Dina. Je ne comprenais pas la teneur des propos du ministre, n’ayant jamais été contacté par ses services, mais la seule hypothèse, logique, était la suivante : je me suis rappelé que j’avais envoyé, par précaution, une copie du scénario au cabinet de la présidence de la République pour information. Et si cela pouvait aider… J’avais également annoncé, sur les plateaux de la Télévision publique, lors de la diffusion de mon documentaire et lors de l’avant-première de celui-ci à la Cinémathèque d’Alger en mai 2016, la mise en chantier du scénario du long métrage. Mais renseignement pris, c’est un projet L’Odyssée du Dina bis, sorti de nulle part, porté par une société de production algéro-tunisienne, connue pour ses émissions de variétés, de jeux et de feuilletons diffusés sur les chaînes privées algériennes, en co-production avec un producteur égyptien, et le CADC (Centre algérien de développement du cinéma), un organisme public de production cinématographique dépendant du ministère de la Culture qui a, semble-t-il, décroché un véritable pactole financier (on parle de plusieurs millions de dollars) au détriment de mon projet. A-t-on voulu vous écarter de la production de ce film... ? La finalité n’est pas de polémiquer indéfiniment mais d’essayer de trouver des solutions à un problème qui avait pris les allures d’une tentative d’appropriation de biens d’autrui et de déni de droits et qui, surtout, mettait à mal un pan de notre histoire. Une histoire de bravoure et de héros se retrouvait prise au piège d’une polémique qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Pour résoudre cet imbroglio, nous avons demandé audience au ministre. J’ai eu une longue et franche discussion avec M. Mihoubi. J’ai rappelé au ministre les verrous juridiques et déontologiques auxquels allait faire face le projet porté par son institution, les producteurs algéro-tunisiens et égyptiens sans en avoir référé à moi, propriétaire du scénario du film, et à la famille Bouzar, propriétaire des droits sur le livre de leur père. L’argument de «l’histoire appartient à tout le monde» ne tient pas la route dans ce cas précis. C’est un événement qui s’est déroulé à huis clos sur un bateau avec 12 personnes à bord. Or, une seule à pris la plume et raconté cette odyssée : c’est Nadir Bouzar qui en fera un témoignage certes historique mais également personnel. Dans le livre, il fait part de sa vie d’avant, de ses émotions. Aucun autre témoignage n’existe sur cette traversée. Comment pourrait-on faire un film sur ça sans se référer au livre ? A partir de là, personne, quelle que soit sa fonction, ne peut outrepasser le droit qui protège les Droits inaliénables de la propriété intellectuelle du livre et du scénario qui en a été tiré. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’ordonnance n°03-05 du 19 juillet 2003 portant sur la protection des droits d’auteur et droits voisins. Monsieur le ministre avait parfaitement compris les enjeux de cette situation. A la suite de son intervention, et sans rentrer dans les détails fastidieux, nous avons pu rencontrer des représentants du CADC et de la société de production algéro-tunisienne. Nous avons alors convenu de travailler ensemble pour la réalisation, en commun, d’un grand film historique qui ferait honneur à l’Algérie. Nous avons finalisé les détails et fait une offre technique et budgétaire. Nous avons attendu une contre-offre, ce qui est classique dans ce genre de négociations. Cela fait plus d’un mois et demi. Nous n’avons plus jamais rencontré personne depuis lors. Un silence radio inexplicable. Que revendiquez-vous et que proposez-vous ? Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est que les promoteurs de projet-bis reviennent aux discussions. Je ne comprends pas ce silence. Je ne comprends pas que des deniers publics algériens soient utilisés pour un autre projet qui, apparemment, est beaucoup plus égyptien qu’algérien. Et qui minore d’une manière éhontée une opération essentiellement algéro-marocaine. Les discussions s’étaient engagées vers la solution de mettre en commun nos deux projets de manière à respecter, d’une part, les droits de chacun. Et notamment, mes droits d’auteur-scénariste par rapport au scénario que j’ai écrit et qui est protégé. Et d’autre part, et surtout, les droits de la famille Bouzar, par rapport au livre qu’a écrit Nadir Bouzar. Ce projet en commun devait permettre au film de voir le jour dans des conditions idéales. En respectant tout. Or, depuis que nous leur avons fait, à leur demande, une proposition éditoriale, financière, commerciale et technique, nos interlocuteurs ont disparu. En tout cas, une chose est sûre : si d’aventure ce projet «bis» est réalisé en parallèle, il est évident que nous ne nous laisserons pas faire. Il y a les médias, la justice et, en dernier ressort, le premier magistrat... Je ne pense pas qu’une polémique éclaboussant la Révolution, dont on veut faire d’un de ses événements héroïques un ersatz à la gloire d’un autre pays soit vue d’un bon œil par les plus hautes autorités de ce pays. Nous ne voulons pas d’esclandre. Que les choses s’enveniment. Il y a eu, d’abord, une démarche, la nôtre, qui est officielle, légale, dans les règles de l’art. Ensuite, il y a eu une autre démarche parallèle qui était illégale, non officielle et qui bafouait tous les droits de la propriété intellectuelle. Les promoteurs de ce deuxième projet ont compris leur erreur, a priori. C’est ce que nous avons cru comprendre. Et ils étaient prêts à s’engager avec nous sur le vrai projet historique. Or, depuis quelques semaines, c’est silence radio. Si tout le monde revient autour de la table, nous sommes prêts à rediscuter. Le réalisateur peut être malien, tunisien, mauritanien… peu importe mais j’ai une préférence pour un Algérien. Il y a une question de sensibilité. Des réalisateurs algériens, nous en avons. Merzak Allouache, Rachid Bouchareb…Surtout avec le budget annoncé… Mais si les promoteurs de ce projet-bis se murent dans le mutisme, nous prendrons nos responsabilités. Et ce, de deux manières. D'abord nous saisirons la justice au moment opportun. Ce projet bis ne passera pas. Et nous allons relancer de façon plus vigoureuse notre projet initial en faisant appel, pourquoi pas, à du sponsoring patriotique. Des sponsors portant l’Algérie dans leur cœur. Nous souhaitons que les institutions publiques, les autorités nous aident à promouvoir, à concrétiser ce projet. Nous n’avons besoin ni d’argent égyptien ni tunisien. Nous avons les moyens de réaliser une production digne de ce nom. Si l’Etat, aujourd’hui, et je le comprends, n’a pas tous les moyens pour financer le projet, je pense qu’il y a des hommes d’affaires, de grandes entreprises algériennes publiques ou privées capables de nous aider à monter un projet algérien. Et encore une fois, nous n’avons pas besoin des Egyptiens pour le faire, sans prétention ou autre mépris. Nous n’avons pas besoin d’investir dans un projet qui va aboutir à un film essentiellement égyptien. Cela n’est pas normal !

Le public vous respecte si vous lui racontez la vérité

La chanteuse algérienne Samira Brahmia est actuellement en course dans le célèbre programme musical The Voice que diffuse la chaîne saoudienne MBC. L’audience de ce programme est énorme avec presque 200 millions de téléspectateurs par semaine. Samir
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Le public vous respecte si vous lui racontez la vérité

La chanteuse algérienne Samira Brahmia est actuellement en course dans le célèbre programme musical The Voice que diffuse la chaîne saoudienne MBC. L’audience de ce programme est énorme avec presque 200 millions de téléspectateurs par semaine. Samira Brahmia sera la marraine, à partir de ce vendredi 2 mars, du Raid des Reines d’Algérie, qui traversera le pays du Nord au Sud. La chanteuse travaille également sur un album qui sortira en mai prochain. Vous travaillez enfin sur un album ! Parlez-nous de ce projet musical ? C’est un album dur à faire. Très compliqué même. Je voulais y mettre un peu de mon âme, de mon amour et de mon histoire. Je rends hommage dans la chanson Meryma à Miriam Makeba parce que je veux absolument que la jeune fille africaine s’identifie à une artiste tel que la chanteuse sud-africaine (Mama Africa). Des artistes qui avaient leur personnalité et défendu leurs origines, leurs droits d’être et d’être différents. C’est un album où je rends également hommage à la mère. Ecrite par Madjid Cherfi, cette chanson évoque une mère vivant en France, qui vient d’une autre culture, et qui fait face à des difficultés. J’évoque aussi dans cet album l’amour de mon fils. J’ai repris une chanson qui s’appelle Koubou (revisitée aussi par Cheb Khaled) qui rend aussi hommage à la femme algérienne. Une femme sentimentale qui a, en même temps, la fougue, la force et l’amour. Une femme qui a de la dignité avec une personnalité très forte. Femme folle et plurielle. J’adore dire en France que mon père m’a forcée à faire de la musique, alors qu’habituellement on soutient le contraire. Je veux défendre cela. La nouvelle génération a besoin de modèles. Nous devons leur raconter des histoires positives de femmes qui ont réussi. Ma sœur est par exemple commandant de bord d’un avion. Vous vous racontez en quelque sorte dans cet album... Voilà. Je dis qui je suis et comment je suis. L’équipe qui est avec moi a proposé que l’album porte le titre de Samira Brahmia, manière de marquer un retour et d’exprimer ce que je suis en ce moment et quelle femme suis-je devenue. Que peut-on trouver et écouter dans votre prochain album comme influences, d’autant plus que vous symbolisez l’ouverture musicale ? Il y a des sonorités africaines, algériennes, maghrébines et occidentales. Il y a beaucoup d’influence africaine. Je pense et je revendique mon africanité. Il faut qu’à un moment, la culture, et pas que, se retourne vers l’Afrique. J’interprète une chanson en français, écrite par un grand monsieur qui est Akli Tajer, qui évoque l’exil. Quel est le titre ? Pays de poussières. C’est une pensée pour les réfugiés syriens. Aujourd’hui, la migration n’est plus un départ économique, mais un départ de survie. Il faut qu’on arrête de dire, «attention, il va prendre mon bout de pain». Ce n’est pas du tout le cas. Nous passons toutes une sorte de test sur cette question. Si nous le ratons, c’est que nous avons raté notre humanité. Pour l’album, je serai accompagnée par Karim Ziad à la batterie, Allaoua à la guitare, Hicham Takaout à la basse, Mehdi Ziouche au clavier (il travaille aussi avec Idir), Alain au saxophone et Lamine Madani au son. Donc, j’ai une très belle équipe et je m’amuse bien. J’aime bien jouer de la guitare, mais j’aime aussi sauter sur scène et être libre. Je suis une artiste de scène. Je n’aime pas faire d’album. C’est pour cela que j’ai mis beaucoup de temps à en faire un. J’ai toujours un lien fort avec le public quand je suis sur scène, ça me porte et ça me nourrit. Dans l’album, vous avez repris une chanson du patrimoine, très connue au Maghreb, Manich Mena (Je ne suis pas d’ici). Pourquoi ? Une chanson est également un engagement, pour dire par exemple : «Je sais que je ne suis pas d’ici». C’est également une manière de saluer les femmes qui avaient suivi leur époux dans l’exil, alors qu’elles ne l’avaient pas choisi. Il faut savoir que les premiers migrants algériens en France vivaient dans des conditions très difficiles. Les femmes avaient subi beaucoup de choses, de la violence, du stress, etc. Imaginez une femme qui n’a pas fait d’études et qui va se retrouver en France dans une culture différente de la sienne, qui ne parle pas le français, qui a des enfants devant aller à l’école et qu’elle doit suivre. Ce n’est pas un cliché, mais les anciens couples avaient du mal à se parler, les femmes affrontaient les contraintes toutes seules. Je veux saluer ces femmes-là qui ont éduqué des hommes devenus ministres et des cadres. Des hommes qui ont contribué à la construction de la France, notamment. Manich Mena a une histoire (l’air a été repris par le maître de la chanson marocaine Abdelwahab Doukali dans Mersoul el hob) Oui, mon amie Naïma Yahi m’a dit que cette chanson a été faite pour les premiers migrants algériens dans les années 1920 et 1930 à qui on rappelait qu’il n’étaient pas chez eux. C’est aussi un engagement politique de dire et d’exprimer l’identité algérienne. Une identité qui a toujours existé. Dans mes derniers concerts, je termine toujours avec cette chanson pour dire aux gens : «Je sais que je ne suis pas d’ici, mais j’ai une place dans la société civile française.» A chaque élection, on nous rappelle que nous ne sommes pas de ce pays (France), cela devient de plus en plus violent. La musique me permet de dire les choses d’une manière plus subtile. Mon rôle est de chanter aussi les angoisses des gens. Le public vous respecte si vous lui racontez la vérité, si vous êtes vous-même. Il ne faut pas dresser un mur sur scène. Pour moi, la musique, c’est une thérapie. Vous participez actuellement dans l’émission The Voice sur MBC. Un programme grand public avec la participation de plusieurs concurrents des pays arabes. Parlez-nous de cette participation, surtout que vous êtes une chanteuse connue, pas une débutante ? Au début, quand ils m’ont appelée, j’ai hésité. Je me suis dit que je n’allais pas faire la tournée de toutes les émissions The Voice (après le passage dans The Voice France). Après réflexion, je me suis dit, les médias utilisent les artistes et bien moi je vais utiliser les médias. Je vais aller à The Voice pour leur dire, je sais chanter. J’ai tout de même quinze ans de carrière professionnelle. En France, on manque de plus en plus de visibilité et faire de musique arabophone est devenu délicat, compte tenu des événements. Le Moyen-Orient est tout de même un marché très intéressant. C’est un territoire qui ne connaît pas Samira Brahmia. Mon producteur, Meziane Azaïche (directeur du Cabaret Sauvage à Paris), m’a dit que je ne faisais jamais les choses comme les autres. Dans The Voice, vous avez choisi une célèbre chanson de Slimane Azem mixé avec un tube de Sting (Fragile). Pourquoi ? C’est une manière que mon origine est plurielle, arabe et amazighe. J’adore dire que je suis Africaine du Nord. L’équipe de The Voice a respecté mon choix, mon identité, ma différence et ma personnalité. En reprenant Slimane Azem, je voulais signifier que j’étais là, mais que j’étais différente et fière de l’être. L’Algérie est plurielle et riche dans son répertoire et dans son terroir. Je voulais défendre cela. J’aime les artistes femmes du Moyen-Orient qui, comme Elyssa (chanteuse libanaise, membre du jury de The Voice), assument leur féminité et disent ce qu’elles sont et montrent ce qu’elles font. Aux artistes présents dans l’émission, j’ai fait découvrir des chanteurs et de groupes algériens comme Youcef Boukella, l’ONB… Ils ne connaissent pas vraiment nos artistes mis à part Khaled, Iddir et Souad Massi. Mais surprise : ils connaissent tous la chanson Zina du groupe Babylone. Je souhaite que Babylone trouve des sponsors pour faire une tournée mondiale. Ils font un excellent travail. Comment trouvez-vous la scène musicale algérienne ? La scène musicale algérienne est très intéressante actuellement. Elle est très créative, utilise tous les supports médiatiques (Youtube, Facebook, Instagram, etc). Je souhaite qu’il y ait des échanges entre les groupes d’aujourd’hui et ceux qui ont émergé dans les années 1990 et qui ont fait la promotion de l’Algérie, comme Gnawa Diffusion, l’ONB, Cheikh Sidi Bemol, Rachid Taha, Zebda… Des rencontres entre tous ces artistes doivent être intéressantes, à mon avis. Pourquoi ne pas organiser des tournées mixtes avec des artistes de plusieurs générations. Vous serez bientôt en Rally. Parlez-nous de ce projet ? C’est vrai (grand éclat de rires). Je suis très heureuse d’être la marraine du Raid des Reines d’Algérie et de faire découvrir l’Algérie à des femmes qui ne connaissent pas notre pays. J’ai invité une amie marocaine et des amies qui viennent de France. Je suis fière de participer à ce projet. J’espère pouvoir le couvrir culturellement parlant. Il s’agit d’un Raid féminin qui va se dérouler du 2 au 11 mars. Nous allons traverser l’Algérie, d’Alger à Tamanrasset, en passant par Djelfa, Laghouat, Ghardaïa, Ménéa, In Salah et Tamanrasset.  Vous n’allez pas vous séparer de votre guitare... Ah, non ! Elle sera dans le coffre.

Riad Djifaflia dit Kerkouba : L’exemple d’un artiste déterminé

Il est né dans un petit village de Souk Ahras, au milieu d’une famille pauvre, et il a réussi à s’imposer sur la scène malgré son handicap. Il est aujourd’hui comédien professionnel avec des pièces où il participe et rafle des prix, les uns apr
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Riad Djifaflia dit Kerkouba : L’exemple d’un artiste déterminé

Il est né dans un petit village de Souk Ahras, au milieu d’une famille pauvre, et il a réussi à s’imposer sur la scène malgré son handicap. Il est aujourd’hui comédien professionnel avec des pièces où il participe et rafle des prix, les uns après les autres. Il s’appelle Riad Djifaflia. Il a 30 ans. Et voici son histoire… Né en janvier 1987 avec un handicap physique, Riad Djifaflia, de son nom d’artiste Kerkouba, est un exemple de courage et de détermination à méditer, notamment dans les milieux ruraux en Algérie. Encore enfant, il rêvait d’être comédien et de jouer, un jour, dans la cour des grands, au Théâtre national d’Alger (TNA). Rencontré récemment à la 11e édition du Festival national du théâtre professionnel, organisée du 23 au 31 décembre 2017 au TNA, il avoue qu’il a, à plusieurs reprises, songé à jeter l’éponge à cause de ses deux jambes qui lui faisaient souvent défaut. Il confie aussi qu’il s’est senti souvent marginalisé durant son enfance, que ses camarades de classe se moquaient de sa particularité et que le mot «handicapé» le rendait triste et lui rappelait combien son rêve de devenir comédien était difficile à se concrétiser. Alors qu’il venait de passer plus de six mois à l’hôpital Mustapha Pacha, une soudaine envie le poussa à se relever et à prendre son destin en main. Il décide alors de surpasser sa douleur, de mette à côté sa rancœur et de se battre pour atteindre son objectif, celui de monter, coûte que coûte, sur l’une des scènes algériennes du théâtre. Plusieurs années plus tard, le rêve de Riad devient enfin réalité. A sa grande joie, il rencontre, non seulement, ses idoles, dont Athmane Ariouet, Hamid Achouri et Samira Sahraoui, mais il a même joué aux côtés de ces deux derniers dans Torchaka, du metteur en scène, Ahmed Rezzak. Cette même pièce, qui était en compétition à la 10e édition du même festival (2016), avait changé sa vie. Riad venait de participer pour la troisième fois consécutive à cette compétition qui regroupe annuellement tous les professionnels de cet art exceptionnel. Nous étions avec lui lors de l’annonce des prix. La pièce Torchaka avait cassé la baraque en marquant une année exceptionnelle. Riad était pris de panique. Sa troupe n’a reçu, jusque-là, aucun prix. A vrai dire, il ne restait que le grand prix, mais ce dernier a été annulé en 2015. Riad ignorait si le jury allait le distribuer cette fois-ci ou pas. Désemparé, il ne pouvait pas penser à l’idée de voir Torchaka et partir bredouille de cette compétition. Riad n’a pas arrêté d’appeler ses amis qui assistaient à la cérémonie de clôture. Lorsque soudain, il éclate de joie et tombe dans les bras d’Ahmed Rezzak, qui accordait, lui, vraisemblablement, peu d’intérêt à cette histoire de trophées. Torchaka venait de gagner le grand prix de cette 10e édition du théâtre professionnel. Emotionnellement, il venait de vivre l’un des moments les plus forts de sa vie et de sa carrière de comédien. Les larmes versées ce soir-là étaient certainement signe de joie, mais aussi de réussite de ce jeune artiste, dont peu de gens ont cru en lui, mais qui n’a jamais baissé les bras pour parvenir là où beaucoup n’ont pas réussi à y être.   Enseignante «Le théâtre est l’oxygène que je respire. C’est mon passé, mon présent et mon avenir», nous avoue-t-il. Né à Mechta El Titria, dans la commune de Hanancha, au nord-ouest de Souk Ahras, Riad, qui a grandi dans une famille pauvre, dont le père était manœuvre, a trois frères qui ont tous le même handicap et trois sœurs, dont une lycéenne et deux qui sont aujourd’hui mariées. «Nous habitions ma famille et moi dans un village pauvre et isolé. J’ai vite pris conscience que mon entourage ne me convenait pas. Il me méprisait pour mon handicap, chose qui me détruisait psychologiquement. On avait pitié de moi, ce qui m’a fait comprendre que j’étais différent des autres. Cela m’a vraiment anéanti», se rappelle-t-il. Ses rapports avec les élèves étaient très mauvais. Il raconte, qu’heureusement il avait une enseignante qui l’encourageait à aller de l’avant et réussir dans ses études. Depuis, Riad a toujours fini premier de sa classe avec, parfois, des moyennes qui dépassaient les 17/20. A la 5e année, il entre dans les rangs des scouts de sa région. Et c’est là qu’il découvre un monde qui le comprenait et participait même dans la première pièce de sa vie. «Dans les scouts, j’ai retrouvé l’environnement qui me faisait confiance. J’ai participé pour ma première pièce théâtrale en 1996 où j’ai incarné le rôle du juge. J’avoue que j’ai fait pipi dans mon pantalon quand on a ouvert le rideau (rire). J’ai vu mon père et les autorités qui me regardaient. J’ai eu peur», se souvient-il avec sourire. Au CEM, il est parvenu à passer à la 8e année avec une moyenne qui dépassait 17,50/20 et il a même constitué sa première troupe où il s’est amusé à donner plusieurs spectacles en reprenant les textes de Adel Imam, dont il était fan. Mais la 9e année a gâché l’ambiance de son ascension. Riad a complètement perdu l’usage de ses deux jambes. Cela l’a plongé, systématiquement, dans une situation psychologique comateuse. Il pensait réellement avoir tout perdu. «J’ai tout détesté ; ma famille, mes amis, mes études… tout. Les médecins m’ont dit que je n’allais jamais réussir à me relever. On m’a assuré que j’allais finir sur un fauteuil roulant. J’ai tout abandonné, même mes études», regrette-t-il amèrement. «Je marche» Les années qui ont suivi n’étaient pas prospères pour lui. Sa situation familiale ne lui permettait, malheureusement, pas de rester les bras croisés. Et comme il ne voulait dépendre de personne, il a décidé de tout laisser, se relever et travailler pour aider sa famille. «J’ai été hospitalisé à plusieurs reprises. J’ai marché longtemps avec des béquilles, mais j’ai fini par tout abandonner. J’ai décidé de marcher malgré la douleur et j’ai réussi à le faire avec le temps. La preuve est que je marche aujourd’hui et je fais même du théâtre. Vous en rendez-vous compte ? (Rire).» Riad tenait alors une petite table de cigarettes dans sa commune, puis il a travaillé longtemps comme serveur dans une cafétéria avant que le Théâtre régional de Souk Ahras ne lui ouvre ses portes en 2011. «Après l’ouverture du TRA, je suis allé me présenter et là, je rencontre le metteur en scène, Yacine Tousni, que je ne remercierai jamais assez, car il a cru en moi. Il m’a beaucoup aidé et m’a fait confiance. C’est lui qui m’a donné ma première chance», assure-t-il. Kechrouda Riad participe donc dans la première pièce présentée par le TRA, un projet de Yacine Tousni, intitulée Adam et le monstre. «J’ai appris le texte comme si on apprenait un cours d’histoire ou de géographie. Yacine Tounsi s’occupait à la fois des répétitions mais aussi de notre formation. J’avoue qu’il a, tellement, souffert avec moi», avoue-t-il. Puis, Riad enchaîne les rôles et les spectacles. Il a, notamment, participé dans une tournée nationale avec le TRA et en 2012 à son premier Festival du théâtre professionnel avec le théâtre de Khenchela. Puis, il a incarné le premier rôle dans une pièce de Lahcène Chiba et joué dans le spectacle de Haïdar Benhassine, avant de faire la rencontre du metteur en scène, Ahmed Rezzak. Riad participe avec lui dans son spectacle Ceux qui montent en bas, présenté à la 9e édition du Festival du théâtre professionnel. Le grand public l’a réellement découvert dans Torchaka, dans son deuxième spectacle avec Ahmed Rezzak, qui a raflé le grand prix de la 10e édition du même festival. Dans la 11e édition, Riad participe dans Kechrouda, du même metteur en scène qui raflé les prix de la meilleure mise en scène, meilleur texte, meilleur premier rôle féminin et meilleur deuxième rôle masculin. Aujourd’hui, Riad est devenu un comédien professionnel, convoité, à la fois, par le théâtre pour enfants et par le théâtre pour adultes. Entre autres, il a travaillé aussi avec beaucoup de metteurs en scène, dont Tounès Aït Ali et Aïssa Jekati. Il avoue qu’il est, aujourd’hui, un autre homme. Il dit qu’il est comblé et va même se marier dans quelques mois. «Je respecte tous les metteurs en scène, mais Ahmed Rezzak est un monument. Il est celui qui a illuminé ma vie, car il est, avant tout, un artiste et un humaniste. Quant au  théâtre, il  m’a tout appris. Il m’a permis de regagner confiance en moi et ne jamais m’affaiblir. Merci pour tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin à réaliser mon rêve», insiste-t-il. Riad assure que son mariage sera célébré non pas par la musique mais par une pièce théâtrale qui sera présentée dans son village avec des comédiens connus qui lui ont promis d’y être là. Mais avant de clôturer notre interview, il a insisté pour passer un message aux responsables des théâtres, aux metteurs en scène et acteurs du secteur culturel en Algérie concernant les jeunes comédiens en situation de handicap : «Pour les ministères de la Solidarité et celui de la Culture : ouvrez les portes aux gens se trouvant en situation de handicap, car ils ont en eux un trésor qui vaut plus que l’or. C’est la détermination et le dévouement. Oubliez les 3000 DA que vous leur donnez et pensez à leur capacité et à leur talent. Donnez leur cette chance dont ils en ont besoin pour réaliser leur rêve et leur permettre d’exister dans notre pays. Laissez-nous prouver ce que nous sommes capables de faire. Enfin, je demande juste à ce que vous regardiez l’artiste en tant qu’artiste, sans aucune forme de discrimination. Vous allez nous rendre un grand service.»

Quand la Révolution abat la IVème République française

Enlisée dans la guerre d’Algérie, la IVème République française ne survivra pas à la crise du 13 mai 1958 qui a favorisé le retour au pouvoir du général de Gaulle. C’est par ce constat que s’ouvre le livre de Gilles Thevenon, La Cinquième R
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Quand la Révolution abat la IVème République française

Enlisée dans la guerre d’Algérie, la IVème République française ne survivra pas à la crise du 13 mai 1958 qui a favorisé le retour au pouvoir du général de Gaulle. C’est par ce constat que s’ouvre le livre de Gilles Thevenon, La Cinquième République, vie politique française (Chronique sociale). L’auteur, enseignant de droit à l’université Lumière-Lyon, rappelle dans une chronologie détaillée les épisodes qui ont permis la prise de pouvoir par de Gaulle, soutenu par les partisans de l’Algérie française. C’est à Alger que sera formé le 13 mai 1958 un Comité de salut public sous l’autorité du général Massu.  Mettant à profit cet événement et d’autres, le général annonce qu’il se « tient prêt à assumer les pouvoirs de la République ». Nommé président du Conseil par le président Coty, il fera rédiger et adopter la Constitution de la IVème République, qui porte à ce jour sa marque. Thevenon évoque le premier voyage du général et l’accueil enthousiaste qui lui a été réservé le 04 juin à Alger où devant une foule de pieds-noirs, il conclut son discours en s’écriant : «Je vous ai compris !». Pour l’auteur, l’exclamation lancée à partir du balcon du Gouvernorat général (actuellement Palais du gouvernement) a tout d’une «équivoque». Si les Ultras ont parlé d’une « duperie », le premier concerné expliquera plus tard qu’il avait « jeté des mots apparemment spontanés dans la forme, mais au fond bien calculés ». L’ouvrage didactique de Thevenot resitue chaque étape des premières années algériennes de la Cinquième République, vue du côté français. Avec la précision attendue d’un énième ouvrage consacré à un épisode qui a toujours intéressé les juristes français, l’auteur parle de la «recherche d’une hypothétique politique pour l’Algérie». Il précise que le général a tenté «d’octobre 1958 à septembre 1959 de mettre en place une politique économique et militaire visant à faire en sorte que l’Algérie demeure entièrement solidaire avec la métropole française». D’autres décisions sont aussi évoquées (action militaire contre le FLN à l’aura immense dans le monde, voie obligée de l’autodétermination). Les difficultés auxquelles a fait face le général à cause de la perspective de négociations avec le FLN sont aussi traitées : « semaine des barricades », le putsch des généraux. Les négociations et l’indépendance de l’Algérie cloront l’épisode algérien de la Vème République. Au-delà de cette période, qui concerne les Algériens, dont le combat acharné pour l’indépendance a fini par triompher, le chercheur évoque les différentes étapes d’un régime qui « conféré à la France une stabilité à la fois politique et constitutionnelle en permettant, notamment, une alternance politique majeure (1981) et trois cohabitations ». Le livre, qui en est à sa troisième édition, retrace, de manière détaillée, l’ensemble de l’histoire de la Vème République française, de 1958 à l’élection de Macron. Une chronologie détaillée des événements et un index par nom en facilitent l’utilisation. Diplômé de l’IEP de Lyon, Gilles Thevenon est maître en histoire, diplômé d’études approfondies en sociologie électorale. Il est maître-assistant à la Faculté de droit et à la Faculté de Lettres modernes de l’Université catholique de Lyon (UCLy) et chargé d’enseignement à la Faculté de droit et science politique de l’université Lumière-Lyon II. Il est l’auteur, entre autres, de Les partis politiques, vie politique française. La Cinquième République, vie politique française, Chronique sociale, Lyon, 2018

Bollywood pleure l’actrice Sridevi : Une grande fille des Indes

Considérée comme l’une des plus grandes actrices du cinéma hindi actuel, la comédienne de 54 ans est morte accidentellement noyée dans sa baignoire à Dubaï samedi dernier. Son corps a été rapatrié mardi soir à Bombay. Le public était venu en
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Bollywood pleure l’actrice Sridevi : Une grande fille des Indes

Considérée comme l’une des plus grandes actrices du cinéma hindi actuel, la comédienne de 54 ans est morte accidentellement noyée dans sa baignoire à Dubaï samedi dernier. Son corps a été rapatrié mardi soir à Bombay. Le public était venu en nombre hier matin pour dire ses adieux à la star dont la dépouille était exposée dans un club d’Andheri, cœur de l’industrie bollywoodienne, avant son incinération au cours d’une cérémonie privée, prévue pour l’après-midi. Dans la file d’attente encadrée par un important dispositif de sécurité, des fans tenaient des roses ou des photos de l’icône disparue. Certains avaient parcouru des centaines de kilomètres pour venir rendre un dernier hommage à l’actrice. La mort de Sridevi a entraîné une pluie d’hommages à travers l’Inde, des milieux artistiques aux plus hautes sphères politiques du pays. Shree Amma Yanger Ayyapan, dite Sridevi, née le 13 août 1963 à Sivakasi au Tamil Nadu et morte le 24 février 2018 à Dubaï (Emirats arabes unis), est une actrice indienne. Elle a commencé sa carrière dès l’âge de quatre ans et tourne plus de 250 films tant en hindi, en tamoul, en télougou qu’en malayalam, devenant l’actrice indienne la plus célèbre des années 1980… L’année 1989 la voit apparaître dans Chandni, une fantaisie de Yash Chopra, puis dans Chaalbaaz de Pankaj Parashar dans lequel elle interprète deux sœurs jumelles. Ce double rôle lui permet de recevoir enfin le Filmfare Awards de la meilleure actrice, prix qu’elle obtiendra de nouveau deux ans plus tard pour sa prestation dans Lamhe de Yash Chopra. Elle y joue les rôles de la femme aimée vainement par Anil Kapoor, puis de sa fille dont il tombe également amoureux à son corps défendant. Comme elle l’avait fait dans Moondram Pirai et Sadma, Sridevi excelle dans l’interprétation d’une femme-enfant dans ce film sensible et impeccablement réalisé, considéré comme une des plus grandes réussites de Yash Chopra et que la critique encense. Contrairement à l’habitude, malgré son échec commercial en Inde, il est couronné de cinq prix aux Filmfare Awards 1992. Malgré quelques succès — Gumrah (1993), Laadla (1994) et Deva Raagam (1996) — les années suivantes sont surtout celles des échecs ou des demi-réussites, Sridevi se voyant progressivement éclipsée par Madhuri Dixit. Elle tourne Judaai (Raj Kanwar) en 1997 puis, comme il est de tradition pour les actrices indiennes, met un terme à sa carrière après son mariage. Cependant Sridevi reste l’une des plus grandes stars du cinéma indien : ayant tourné dans des films en hindi, en tamoul, en télougou et en malayalam, elle s’est imposée. Après 15 ans d’absence, Sridevi fait un retour remarqué sur les écrans en 2012 avec English Vinglish, premier film de Gauri Shinde. Elle y interprète une mère de famille indienne expatriée aux Etats-Unis qui s’émancipe grâce à la fréquentation d’un cours d’anglais pour adultes.

Erdogan était-il dans son élément ?

Que retenir de «crédible» cette semaine ? Le déplacement du leader turc, à l’évidence, a fait passer au second rang une actualité croustillante partagée entre la rhétorique pitoyable d’Ould Abbès pour le 5e mandat, le pas de danse clownesque de
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Erdogan était-il dans son élément ?

Que retenir de «crédible» cette semaine ? Le déplacement du leader turc, à l’évidence, a fait passer au second rang une actualité croustillante partagée entre la rhétorique pitoyable d’Ould Abbès pour le 5e mandat, le pas de danse clownesque de Sidi Saïd pour faire jaser ses adversaires syndicalistes, et en plus sérieux la «pique» médiatique de Saïd Sadi vite rattrapé par le démon de la politique. C’est sûrement un pot-pourri qui donne de la matière, mais par ces temps de crise politique et morale, on ne sait plus où vraiment donner de la tête quand le pays se trouve gouverné dans les limites d’une approximation qui ne laisse personne indifférent. Et qui met en scène des personnages politiques aussi fantasques les uns que les autres, chacun dans son registre, qui font tout pour l’incarner dans son indigence. C’est en tous cas en pleine fronde sociale gérée à l’emporte-pièce par nos gouvernants que débarque Erdogan pour dynamiser, par sa présence, un partenariat économique déjà bien ancré… au-delà des dividendes politiques réciproques que recherchent les deux pays. Est-il reparti satisfait ? Rien n’est moins sûr sachant que cette visite, visiblement, n’a pu se départir d’un certain «formalisme» alors qu’on lui promettait un caractère plus spectaculaire. C’est vrai que le Président turc n’avait pas l’air d’être très enthousiaste lors de son séjour dans notre pays. On le sentait mal à l’aise, replié sur lui-même, gêné aux entournures, et par moments carrément décontenancé. Des journalistes ont relevé qu’il n’avait pas esquissé le moindre sourire tout le long de sa visite de deux jours. Leur observation n’est pas fausse. Elle est plutôt pertinente, car le fait est marquant pour ne pas dire troublant. Au point où même pendant l’audience que lui a accordée Bouteflika, il ne réussit pas à se dérider complètement, à être plus avenant, bien que dans cette séquence la tâche ne lui a pas été facilitée par la difficulté de communication qu’on a ressentie chez son interlocuteur algérien. Il est comme ça, paraît-il, l’illustre hôte de l’Algérie. Quand il n’est pas dans son élément, il ne peut faire semblant. Derrière la mine diplomatique, c’est son émotion politique qui semblait avoir du mal à s’exprimer. Et c’est donc cette expression «intérieure» de retenue qui a suscité la curiosité de la presse au moment où les instances officielles se sont attachées à donner une dimension «historique» à sa venue. C’est dire si Erdogan avait rencontré une sérieuse contrariété pour se mettre dans cet état. Malgré les accords de partenariat économique qui ont été conclus pour donner un nouveau souffle à la coopération entre les deux pays, il a plané, soutiennent certains observateurs, comme un air d’inachevé sur cette visite d’Etat sur laquelle comptait l’Algérie, d’une part, pour soigner encore un peu plus son image avec la présence d’un Président qui est au cœur des grands débats internationaux du moment, et la Turquie, d’autre part, qui considérait le soutien géostratégique algérien comme important vis-à-vis de la crise syrienne dans laquelle elle se trouve empêtrée. Si l’entente a été convenable sur le plan économique, elle l’a été beaucoup moins sur le plan politique où la position algérienne est restée immuable. C’est ce qui a dû froisser le Président turc dont par ailleurs la réputation a paru très mitigée en Algérie. Il faut dire que si les islamistes, à leur tête le parti du MSP, vouent une grande admiration proche de l’adoration pour ce leader qui les fascine par la main de fer qu’il utilise pour diriger son pays et dont le système de gouvernance à sens unique reste le modèle à suivre le jour où ils arriveront au pouvoir, le courant démocrate, au contraire, éprouve les plus grandes répulsions à l’encontre d’un dirigeant qui piétine ouvertement les principes fondamentaux de la démocratie en bafouant les droits de l’homme et en muselant la presse indépendante, allant jusqu’à fermer sans coup férir des journaux et des médias lourds qui lui apportaient la contradiction. Pour les démocrates algériens, qu’ils se trouvent dans les partis d’opposition ou dans les journaux indépendants, Erdogan a utilisé la démocratie au profit de son ambition despotique et ne se cache pas des atteintes flagrantes aux libertés individuelles et collectives, et à la liberté d’expression dont son régime se rend coupable en jetant en prison des milliers et des milliers d’opposants politiques et de journalistes. C’est cette stature à double tranchant qui a divisé les Algériens sur les réseaux sociaux. Les islamistes ont applaudi un leader charismatique qui leur sert d’exemple, à l’instar de leur chef de file qui, en parfait tête de… turc, ne s’est pas retenu de se fondre en louanges pour glorifier son idole politique, fustigeant au passage les démocrates qui se sont montrés, selon lui, plus chaleureux avec le Président français qu’avec un Président musulman. Les représentants de la société civile répliquent par des mots très durs pour montrer que le déplacement d’un dictateur n’est pas le bienvenu en Algérie. On peut aisément imaginer que les réflexions qui ne lui sont pas favorables ont été rapportées au leader turc, en plus des commentaires acerbes mais objectifs de la presse indépendante qui ont été à l’opposé des médias officiels. Est-ce donc la virulence des éditos indépendants qui ont contrarié l’hôte de l’Algérie ? Très possible en partant du postulat que tout despote n’accepte jamais qu’on lui conteste sa puissance. Mais les raisons de son mécontentement, si mécontentement il y a, sont à chercher ailleurs. Pour l’heure, la coopération économique entre nos deux pays semble bien se porter, et c’est tant mieux pour la couverture d’une actualité nationale qui reste braquée sur l’échéance présidentielle quoi qu’on dise et qui nous livre dans l’intermède des acteurs assez folkloriques. On cite en premier le patron de l’UGTA qui a été filmé en train de se trémousser sur un air d’Aït Menguelet pour répondre aux syndicalistes qui ne marchent pas avec lui et veulent le destituer. Comme le dit la chanson, «Moi je reste et vous vous partez…» ; c’est ce qui importe le plus à Sidi Saïd au moment où des milliers de travailleurs sont menacés de précarité, et subissent des pressions inimaginables pour ne pas défendre leurs droits. On ne peut aussi éviter le chef du FLN qui, tout comme le SG de la centrale syndicale, n’a aucune honte à verser dans la courtisanerie la plus détestable pour rester à son poste, confondant ainsi son image avec celle du Pouvoir. Un Pouvoir auquel l’ex-leader du RCD ne fait aucune concession dans un brûlot politique à méditer. 

«Je me suis engagé dans le combat démocratique au sein de la société civile...»

En guise d’hommage à l’ancien ministre Abdelhak Bérerhi, décédé lundi après-midi à l’âge de 78 ans, après une longue maladie, nous reproduisons son dernier entretien publié le 11 juillet 2017 dans El Watan. Comment a germé l’idée du pro
El Watan - Culture

«Je me suis engagé dans le combat démocratique au sein de la société civile...»

En guise d’hommage à l’ancien ministre Abdelhak Bérerhi, décédé lundi après-midi à l’âge de 78 ans, après une longue maladie, nous reproduisons son dernier entretien publié le 11 juillet 2017 dans El Watan. Comment a germé l’idée du projet d’écriture de l’ouvrage Itinéraires ? Le projet d’écriture s’est concrétisé quand je suis tombé malade. Après avoir l’avoir reporté à maintes reprises. Mais quand j’ai su que j’avais un adénocarcinome du pancréas (une tumeur maligne), je me suis dit : «Est-ce que j’aurais le temps ? » de laisser une trace ? C’était la course contre la montre. Je me réveillais à 3h ou 4h. D’ailleurs, j’appelais cet instant, la remontée de la mémoire. Je n’avais jamais pris de note. Je n’avais jamais pris de journal. Encore moins de verbatim. J’écrivais. J’ai toujours foncé (dans la vie). Et là, j’ai éprouvé le besoin de traduire ces itinéraires, ces parcours. C’est un devoir de mémoire que je dois à la société. Et à tous ceux qui ont travaillé avec moi. Ce n’était pas mon itinéraire à moi, mais celui, ceux des gens que je décrivais et qui m’ont accompagné dans mon parcours. Donc, leurs itinéraires aussi. Souvent, certains m’appellent pour me dire qu’ils se reconnaissent à travers ces itinéraires. C’est pour cela que j’ai préféré titrer : Itinéraires. Par rapport à Mémoires qui est un titre figé… D’où le pluriel  Itinéraires… Oui.  Itinéraires. Et souvent, on m’appelle. Des gens qui ont lu cet ouvrage ou que je rencontre me disent qu’ils s’y reconnaissent. C’est leurs itinéraires. C’est pour cela que j’ai préféré le terme «itinéraires» à mémoire, c’est un «peu mort». Et là, l’itinéraire va se poursuivre. Qu’il s’agisse de l’université, le développement des ressources humaines ou combat démocratique…Il y aura des gens qui ont déjà participé à ces itinéraires. Et qui vont continuer quoiqu’il arrive. Malgré la maladie, vous avez continué à écrire. Une leçon de courage… J’ai travaillé pendant dix-huit mois. J’étais sous chimiothérapie. Je le suis toujours. J’ai refusé de bénéficier d’un traitement de faveur quant à une chambre personnelle pour recevoir les soins de chimiothérapie. J’ai voulu être parmi le peuple. Là, je suis ce traitement dans salle collective avec des femmes. Et il faut voir ce que je reçois comme appel. Nous nous soutenons… Donc, pendant dix-huit mois, j’ai pratiquement travaillé jour et nuit. Comment écrivez-vous ? A l’aide d’un laptop ? Non ! A la main. J’écris tout à la main. Quand je me réveille à 3h, je prends des notes rapidement sur un carnet. Et puis mon fils ou un neveux, une nièce qui faisaient la saisie de mes notes. Au fur et à mesure, à chaque tirage, je corrigeais. J’ai écrit avec passion tout cela. Et en même temps, avec beaucoup d’humilité. En me rendant compte, c’était un devoir de le faire. Quelle est la période ou la phase de votre vie dont vous êtes le plus fier ? Moi, je me dis d’abord. C’est le fait d’avoir très tôt eu des référents très importants. C’est cela qui a forgé ma personnalité. Qui a fait que je sois «Abdelhak». C’était mon père qui était l’élément-clé. C’est lui qui m’a appris la notion, la valeur de tolérance, de modernité… C’était un imam. On l’appelait «l’imam des jeunes». Donc, c’est lui qui m’a inculqué toutes ces valeurs. Il m’apprit même la séparation du «temporel» du «spirituel» dans le respect mutuel. C’est lui cela. Il m’a dit que la politique n’avait rien à voir avec la religion. Et la religion n’a pas à se polluer dans la politique, carrément. Et quand je l’ai qualifié de «laïc», il a éclaté de rire en guise de réponse. Il incarnait le vrai islam avec des valeurs universelles… Oui. Le véritable islam. Et puis, il y a eu mon professeur de philosophie qui a été déterminant dans mon schéma de pensée. Même au niveau de mon orientation au sens médical. Il y a eu aussi mon maître en histologie, Slimane Taleb qui m’a initié à la formation et à la recherche. Et bien entendu, Mohamed Seddik Benyahia, qui était devenu un ami. J’étais parmi ceux qui ont activé la réforme de l’enseignement supérieur qu’il avait engagée alors. Puis après, il y a eu Yahiaoui avec qui j’ai fait mon introduction, malgré moi, en politique. Vous n’aviez pas cette ambition… Je n’ai jamais cherché à faire de la politique. Jamais ! Moi, j’étais un chercheur. J’avais la passion de la recherche. Je travaillais dans des domaines très pointus. On m’avait même sollicité au Canada. Mais j’ai refusé. C’était en 1970, lors d’un congrès mondial…Quand j’ai passé mon agrégation, j’avais 29 ans… J’étais le plus jeune. Et les étudiants me l’ont bien rendu. Ils étaient tous venus à l’amphithéâtre pour la leçon magistrale. Et ils m’ont offert une longue ovation standing. C’était incroyable. Le grand maître Herlant du jury international m’avait alors dit cela : «Votre jury, ce n’était pas nous mais vos étudiants.  Quand on a vu l’accueil qu’ils vous ont réservé.» Donc, comme cela, je suis arrivé en politique. Avec Benyahia nous avions lancé la réforme de l’enseignement supérieur, j’ai été recteur, ensuite directeur d’institut de biologie…On avait initié à l’époque le Curer (Centre universitaire de recherche, d’études et de réalisation). Un centre de recherche remarquable. Parce qu’on parlait de transition énergétique. Déjà en avance sur votre temps... Nous sommes dans les années 1970… On avait lancé la première maison chauffée à l’énergie scolaire. Oui, on parlait déjà de transition énergétique. Et d’alternative. C’était en 1974. Oui, la première maison et le premier chevreau solaires. Et j’avais été à la station thermale Hammam Meskhoutine avec des ingénieurs pour voir si l’on pouvait chauffer la ville avec la géothermie. A l’époque, on nous prenait pour des «cinglés». Il n’y avait que quelques-uns qui trouvaient que nous étions des visionnaires. On avait lancé l’apiculture. Vingt-et-une unités apicoles. On produisait jusqu’à quatre tonnes de miel expérimental toutes variétés confondues… Les premiers barrages collinaires, c’est nous. A Djbel El Ouahch (Constantine) — avec un projet d’élevage de 10 000 vaches laitières — et à Sétif. Donc, la recherche liée à la formation et intégrée au développement. C’était notre credo. Et là, il fallait algérianiser. Alors, on a lancé une coopération exemplaire avec des accords inter-universitaires français (Grenoble), roumains, les Soviétiques, les polonais… A Constantine, on avait une activité extraordinaire. Les directeurs, les cadres, étaient tous des réservistes du service national. Quand le regretté président de la République, Houari Boumediène, était venu avec le président français à l’époque, Valéry Giscard d’Estaing, une visite exceptionnelle, j’ai dit : «Yahia (Vive) Boumediène !» Tout ce que j’ai fait, c’était grâce à la communauté universitaire et à son engagement. Les étudiants, les enseignants, les cadres, les travailleurs… Sans eux, je n’aurais rien fait. Les étudiants étaient engagés pour la gratuité des soins, la charte nationale… Ils avaient passé trois jours et trois nuits à débattre de l’avant-projet. Et ils avaient pris le train de nuit et avaient eux-mêmes déposé le document au bureau de Smaïl Hamdani à la Présidence. Donc, ils y croyaient. C’est grâce à cela que j’ai pu travailler et avoir un soutien extraordinaire. Si c’était à refaire… Beaucoup d’amis m’ont reproché cela. Je leur ai répondu que si c’était à refaire, je le referai. Ne pas faire de la «politique politicienne»… J’ai été toujours branché avec l’université. Parce que je suis devenu ministre de l’Enseignement. Je le répète. Aucune ambition. Jamais. D’ailleurs, je l’ai fait savoir à qui de droit. J’ai failli démissionner à trois reprises. Parce qu’il y avait des blocages à un certain niveau. Et il a fallu l’intervention du regretté Beloucif pour me faire rétracter. «Tu es fou de démissionner, le pays a besoin de toi. Tu ne peux pas le faire.» Donc, moi, j’étais un homme libre. Je n’ai jamais travaillé pour un système. Ni pour un pouvoir ni pour un responsable. Avec quel Président avez-vous eu des atomes crochus ? Avec le président Boumediène. Je me souviens à la fin de la visite du président français Valéry Giscard d’Estaing. Lequel m’avait dit : «Vos étudiants doivent manger à la carte, ici.» Ma réponse fut : «Non, Monsieur le président. Cette université, construite, fait déjà partie du premier jalon de la future carte universitaire.» J’y pensais déjà avant d’être ministre. C’est au ministère que j’ai lancé la carte universitaire aux horizons 2000. Alors, Boumediène a allumé son cigare avec beaucoup de plaisir (fierté) en me regardant avec un sourire. Quand a il raccompagné le président Valéry Giscard d’Estaing, Boumediène est descendu de la voiture présidentielle, la DS 21, il est venu vers moi pour me dire : «Continuez à travailler, Bérerhi, je sais qu’il y a des obstacles. On se reverra.» Et on ne s’est plus revus. Donc, je n’ai jamais cherché à devenir un homme politique. La preuve, quand j’ai quitté l’enseignement supérieur, j’ai été à la Jeunesse et aux Sports, une année. Et quand il a eu Octobre 1988, dont les prémices étaient à Constantine, je l’avais fait savoir (en 1987) au président Chadli qui était un homme très respectable. Je lui avais dit que ce qui s’est passé à Constantine, ne sont pas des «voyous», mais des citoyens contre le pouvoir et le système. Et on a eu le 5 Octobre 1988. Après, vous avez été ambassadeur… J’ai été ambassadeur. J’ai fait l’Asie du Sud-Est. Indonésie, Malaisie, Singapour, Australie et Nouvelle-Zélande. Où j’ai appris beaucoup de choses. J’ai appris ce que c’était la diplomatie. Un domaine passionnant. Et quand je suis rentré en Algérie, je suis resté cinq ans «au placard». Pourquoi ? On ne m’a rien proposé. Hormis deux possibilités que j’ai refusé poliment. Cela ne m’intéressait pas. Et quand Si Lamine Zeroual est venu, il m’a appelé au téléphone et m’a invité à le rencontrer. On a discuté près de 45 minutes. Il voulait lancer le Conseil de la nation. Et à la fin, il m’a dit : «Si Abdelhak, c’est pour défendre tes idées et pas les miennes.» Là, j’adhère. Je n’y vais pas pour uniquement lever la main. Mais quand j’ai vu arriver les quatre premiers morts du printemps berbère des arouch qu’on a toujours défendu. Les quatre avant les 127 morts. J’ai démissionné en 2001. J’avais demandé une commission d’enquête. Je me suis engagé dans le combat démocratique au sein d’une association de la société civile, le CCDR. Que prévoyez-vous dans le tome II  d’Itinéraires ? Je parle du combat démocratique. Des institutions au niveau du Conseil de la nation. Et puis du côté des citoyens, de la défense de la République. Le CCDR pour les libertés, les élections présidentielles… C’est un devoir ! Abdelhak Brérehi/ Itinéraires, de l’université à la politiqueTome I et II Editions Necib 2017